hold her down with soggy clothes and breezeblocks (wandallen)

⎨you've been telling me some lies, I be thinking it's the truth
but I see it in your eyes, the things that you do⎬

Ça lui faisait mal, trop mal. Lorsqu'elle s'évadait dans ses pensées, tout était beaucoup trop douloureux. Wanda ne pouvait pas penser qu'Allen l'avait trahie, c'était impossible, ça semblait impossible, et pourtant ; là voilà qu'elle le soupçonnait d'être coupable pour la première fois depuis... toujours. Ses doigts s'enroulaient et se déroulaient au même rythme que ses pas se répétaient dans ses appartements. L'appréhension était trop grande et la peur, elle aussi, était trop importante pour qu'elle soit capable de l'ignorer. Mais Allen, son Allen, avait été beaucoup trop étrange ces derniers temps et Wanda avait peur que ce soit pour une raison légitime et non hasardeuse. Pour la première fois depuis ce qui lui sembla être une bonne vingtaine de minutes, Wanda vint s'asseoir sur son lit, ses draps de satin s'enroulant sur sa peau lisse. La princesse tenta tant bien que mal de contrôler sa respiration, essayant d'adapter sa cadence à un rythme raisonnable. Allen était la personne envers laquelle elle avait la plus grande confiance, il était comme une seconde partie de sa propre personne, son âme-soeur, et jamais, jamais, il ne lui avait caché quoique ce soit. Un sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée, il était évident que rien d'inexplicable ne se passait, Allen allait bien et il n'était coupable de rien du tout, jamais il ne la trahirait. À cette pensée, l'on vient frapper à la porte de ses appartements. Lorsqu'une dame de compagnie entra, Wanda se leva immédiatement, son regard se posant sur la silhouette de la jeune femme qu'elle ne pensait pas voir ici à ce moment précis. « Voici une lettre d'Icare, Madame. L'on vient de m'informer qu'il ne sera pas capable de rentrer au palais avant quelques jours dus à certaines... complications. » les sourcils de la princesse vinrent se plier sous le poids de l'incompréhension. Elle vint presque arracher la lettre des doigts frêles de la jeune fille avant de lui faire signe de s'en aller, sans même daigner poser de nouveau le regard sur elle. Le papier rugueux caressait ses doigts tandis qu'une nouvelle douleur s'empara, cette fois-ci, de son estomac. L'appréhension et la peur corrompant chaque organe de son corps. Wanda vint de nouveau s'asseoir sur son lit, toute grâce semblant s'être échappée, seul ce simple bout de papier aux airs si innocents suscitait son intérêt comme son attention. Elle hésita, tandis que son coeur s'était considérablement acharné contre sa poitrine et continuait encore, le bout de ses doigts commençait à s'accommoder au toucher du papier, comme si cela faisait désormais partie d'elle. Puis, après ce qui lui sembla être la plus grande poussée de courage en vingt-cinq ans, elle déplia la lettre. Ses prunelles vinrent s'accrocher aux mots et ils dévalisaient les lettres, sans même prendre le temps d'essayer de comprendre chaque mot.
Puis son coeur se serra, si fort, beaucoup trop fort.
Wanda aurait pu jurer qu'on venait de lui enfoncer la plus affutée des lames en plein milieu du coeur tant la douleur était insoutenable. Une perle vint tomber sur ses joues rougies par la colère puis quelques secondes seulement après, ce fut un torrent de larmes qui vint s'abattre sur son épiderme. Sa poigne se resserra sur la lettre désormais froissée entre ses doigts. Ses yeux avaient gonflés, ses joues aussi, alimentés par la colère qui s'était abattue sur elle suite à ces mots.
Il l'avait bien trahie, Allen l'avait trahie.
La position d'Allen comme adiutor de Wanda lui avait permis d'avoir accès à de nombreux avantages ; et parmis ces derniers se trouvaient ses propres appartements, non-loin de ceux de Wanda, mais ils lui semblaient désormais bien trop proches. Sans qu'elle ne prenne la peine de frapper, Wanda poussa la porte entrant ainsi dans ce qui lui semblait être le décor de ses pires cauchemars. Alors que toutes les choses qui habitaient les appartements d'Allen lui avaient longtemps parues être familières et agréables, elle se sentait désormais inconfortable dans cet environnement corrompu. Chaque tiroir lui semblait suspect, chaque peinture lui semblait douteuse. Ses prunelles, enfin, se posèrent sur Allen évidemment interloqué par l'interruption peu familière de Wanda. « J'espère que je ne n'interromps pas quelque chose. » cracha-t-elle, alors que ses joues n'avaient pas encore eues le temps de sécher. « Comme un échange avec tes nouveaux amis. » elle jeta la lettre à ses pieds. Ses pupilles ne voulaient pas se décrocher de son visage, son si doux visage qui l'avait hantée depuis tant de temps, et qui la hantait toujours. « N'essaie pas de nier, surtout pas. » sa voix s'était cassée sur ses derniers mots, c'était dur, beaucoup trop dur.

hold her down with soggy clothes and breezeblocks ft. @Wanda Oshun

Les rayons du soleil traversaient la fenêtre pour venir illuminer son visage, réchauffant la pièce et l’atmosphère qui lui paraissaient si sombre en ce moment. Allen n’avait jamais eu de problème auparavant, il n’avait été face à un dilemme de ce genre puisque Wanda était toujours passée en première. C’était elle et personne d’autre. A présent, plusieurs élements venaient à le faire douter et son frère ne cessait de lui montrer que les Oshun n’étaient pas les mieux placés pour gouverner, qu’il n’était pas que des dictateurs assoifés de pouvoir. Allen lui, ne s’était jamais réellement posé la question. Pour lui, c’était la royauté et puis c’est tout. Il n’y avait pas de gentils et de méchants, il n’y avait que Wanda. Il prenait son rôle d’adiutor très à cœur et ne se préoccupait pas du reste. Cependant, il commençait à douter de tout. Sauf de Wanda. Parce-qu’il savait qu’elle ne le trahirait jamais, elle était sa moitié, son double, son âme sœur, une partie lui même. Et lui, il s’en voulait de communiquer avec son frère à propos de la Ligue à propos de laquelle, jusqu’à présent, il avait toujours refusé de prendre part. Il avait l’impression de trahir Wanda, mais avait-il vraiment le choix ? Si la soi-disant paix actuelle se transformait en guerre, ça serait les mêlés contre les maitres, c’était certain. Et Allen ne savait pas quel camp choisir, déchirée entre l’amour qu’il portait à Wanda et entre l’honneur de son sang. Il passait des mains sur ses tempes, essayant de faire passer le mal de tête qui s’était emparé de lui dès qu’il avait commencé à penser à tous ses problèmes.

Et là, bam.

La porte s’ouvrait et Wanda surgissait tel un ouragan renversant tout sur son passage, les joues rougies et les larmes aux yeux. Allen sursautait, se levait d’un bon du lit sur lequel il était allongé pour s’approcher d’elle, inquiet. Son cœur loupait un battement sous la surprise et se serrait en la voyant dans cet état. « Wanda ? Que se passe-t-il ? » Il fronçait les sourcils, inquiet de la voir observer les alentours, le moindre détail de sa chambre. Mais ce qui le marquait le plus, c’était la façon dont elle le regardait. Lorsque leurs yeux s’entrechoquèrent, il eu l’impression d’être qu’un inconnu pour elle. C’était comme si toute l’affection qu’il pouvait lire dans ses yeux habituellement avait disparu. « J'espère que je ne n'interromps pas quelque chose. » L’agressivité dans sa voix lui fit perdre ses moyens. De quoi parlait-elle ? L’air perdu, il n’eut pas le temps de répondre qu’elle crachait à nouveau son venin. « Comme un échange avec tes nouveaux amis. » Les sourcils fronçés, il suivait la lettre qu’elle venait de jeter à ses pieds. Son palpitant battait vite, beaucoup trop vite. Il n’eut aucun mal à reconnaître la lettre de son frère, Aidan. « N'essaie pas de nier, surtout pas. » Il entend sa voix se briser et il imagine son cœur en miette. Elle pense qu’il la trahit, elle se sent trahit même. Mais il n’a rien fait, pas encore. Il relève les yeux vers elle, car il sent qu’elle ne le quitte pas des yeux. « Ce n’est pas ce que tu crois, je peux tout t’expliquer. » Il ramasse la lettre et la déchire, puis la jette dans la corbeille. « Cette lettre vient d’Aidan, ne vas pas t’imaginer des choses, Wanda. Je ne ferais rien qui puisse te nuire et tu le sais. » Il y va doucement, il ne veut pas tout lui dire d’un coup. Et d’ailleurs, est-ce qu’il pourrait lui avouer qu’il commençait à douter des membres de sa famille ? Qu’il avait peur pour elle et pour son avenir ? Allen n’arrivait pas à savoir si Wanda avait vraiment compris le contenu de la lettre, si elle doutait vraiment de lui. Il avait besoin qu’elle lui parle, qu’elle se défoule sur lui pour comprendre ce qu’elle attendait.« D'ailleurs, comment l'as-tu eu ? » Le seul moyen possible pour la princesse d'obtenir cette lettre, était de fouiller dans sa chambre. Son palpitant se mit à tambouriner davantage dans sa poitrine. Il se sentait trahi à son tour, Allen. La savoir obligé de fouiller dans sa chambre pour obtenir des informations plutôt que de simplement venir lui demander lui prouvait que Wanda avait bel et bien douté de lui. Et ça, c'était la pire chose imaginable à ses yeux.

⎨you've been telling me some lies, I be thinking it's the truth
but I see it in your eyes, the things that you do⎬

Ses yeux se baladaient sur son faciès, sur son corps qu'elle connaissait si bien. Mais son regard semblait différent, comme si ses prunelles se déposaient sur un étranger, quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, qu'elle ne connaissait plus. C'était bien Allen qui se trouvait devant elle, mais le papier froissé à leurs pieds démontraient bien le contraire ; si ses convictions étaient dirigées d'une telle manière, Allen n'était plus.
Et les larmes lui montèrent aux yeux lorsque ce songe s'imposa.
Wanda détourna les yeux, parce qu'elle ne voulait pas qu'il se rende compte du mal qu'il lui avait procuré par le simple fait d'avoir conservé ce bout de papier qui semblait si innocent, et pourtant il contenait tellement de maux. Mais Allen ne pouvait pas comprendre, eux qui ne faisaient qu'un, c'était la toute première fois qu'il était incapable de partager leurs pensées. Et c'était si douloureux. La princesse était tout simplement figée, incapable de faire le moindre mouvement ; parce que dans de telles situations, c'était vers Allen qu'elle se dirigeait, parce qu'il avait toujours su trouver les mots, les gestes, les tendresses et, désormais, elle était seule : complètement seule. Un soupire vint soulever sa poitrine et son palpitant s'accéléra considérablement, c'en était presque devenu pénible. Elle dû lutter démesurément pour réussir à plonger ses iris dans celles envoûtantes de son adiutor, si bien que son visage délicat fut défiguré par la douleur qui ne l'avait pas quittée. « Wanda ? Que se passe-t-il ? » elle pouffa, elle savait qu'il savait. La douleur sembla s'intensifier, était-ce parce qu'il simulait l'ignorance? Parce qu'il ne lui faisait plus confiance pour tout lui confier? Ou simplement parce qu'elle ne supportait tout simplement plus tout cela? Probablement un mélange insupportable d'indécisions et de suspicions toxiques, une perle coula sur sa joue gauche. « Ce n’est pas ce que tu crois, je peux tout t’expliquer. » et lorsqu'il s'approcha d'elle pour ramasser cette fameuse lettre, Wanda ne pû retenir un mouvement de recul abrupte ; voilà qu'elle avait désormais peur de lui, d'Allen, de son tout. C'était tellement absurde et pourtant tellement légitime. « Cette lettre vient d’Aidan, ne vas pas t’imaginer des choses, Wanda. Je ne ferais rien qui puisse te nuire et tu le sais. » elle aurait tellement aimé le croire, plonger dans ses prunelles et se blottir contre son corps chaud mais elle ne pouvait s'y résoudre, elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance ; il lui avait caché la lettre après tout, et son attitude lui avait parue différente depuis quelque peu, qu'est-ce qui pouvait bien lui garantir qu'il était toujours Allen, son Allen? Son regard se déposa sur le papier désormais complètement embrasé et la vision du papier enflammée lui était satisfaisante, presque réconfortante. « Et comment suis-je censée te croire Allen ? Tu m'as caché ça, tout ça. Ta correspondance avec ton frère, ses idées... complètement folles et contre la Couronne. Comment suis-je censée te croire ? » son débit de parole avait été si rapide qu'elle dû reprendre sa respiration une fois que ses lippes furent de nouveau closes. La princesse se retourna, son visage faisant désormais face à la porte qu'elle n'avait pas pris la peine de fermer. Ses doigts délicats se posèrent sur les poignées froides et d'un mouvement doux, elle vint clore les portes, empêchant tout son de s'échapper de ces quatre murs. Allen aurait pu être accusé de trahison, de suspicion de terrorisme et il était hors de question qu'il le soit avant que tout soit mis au clair. « D'ailleurs, comment l'as-tu eu ? » elle se retourna, offusquée par cette question qu'il venait de poser. Elle s'approcha de lui, plus qu'elle ne l'était lorsqu'elle était précédemment entrée. « Là n'est pas la question, et tu le sais très bien. N'essaie pas de détourner le sujet Allen. » nouveau soupir, un parmi tant d'autres. « Dis moi tout ; depuis quand correspondez vous ? Y a-t-il d'autres lettres ? Prends-tu part à ces actions ? » ses yeux semblaient avoir sombré, ils étaient noyés dans une détresse beaucoup trop immense pour être ignorée. Ses traits se tirèrent. « Je t'ordonne de me répondre et ne me mens pas. » c'était la première fois, la première fois depuis toujours que la princesse utilisait son statut d'une telle manière, et contre Allen. Eux qui avaient toujours été si complices, unis, intimes, les voilà qui semblaient être redevenus de parfaits étrangers. Et bien que l'on pouvait penser le contraire, c'était dur, si dur pour Wanda d'agir d'une telle façon, parce qu'elle devait réprimer ses sentiments et tout ce qu'elle ressentait vis-à-vis de lui. Et les Septs savaient tout ce que cela représentait, ils étaient bien les seuls.