Elle tourne la lionne, prisonnière de cette foutue cage. Elle s'essaye encore, elle va à la confrontation, elle se heurte au mur orange, abîmant son âme contre le pouvoir toujours plus pressant des gardiens. Elle n'abandonne pas, quitte à se perdre quelques part en chemin, quitte à se déposséder d'une parcelle de son âme. Elle rôde dans sa geôle de pierre et de fer, déposséder de la personne sur laquelle elle est censée veillée. Elle l'entend, se heurter aux barrières de sa maîtrise, faisant voler la poussière pour se l'approprier. Elle voudrait être auprès de lui, là où devrait être ta place. elle erre, triste âme en perdition. Elle entend les visiteurs se presser aux barreaux de s précieux voisin. Les voix s'enchaînent, mais ne se ressemblent pas. Elle se cloître dans son mutisme, s'abstenant de commenter les propos de certaines ombres qui viennent titiller ce prince sans couronne qu'elle admire. Elle a laissé le silence s'insinuer entre eux. Parler n'avait jamais été un pré-requis. Les deux âmes se connaissaient tellement qu'elles n'avaient plus besoin du moindre mot pour se comprendre. Dans les profondeur des cachots, les mots se heurtaient à des murs et le temps jouaient contre vous. Les mots ne parviennent plus à combler ce temps qui s'étire inlassablement. Le temps. Maudit temps. Les secondes sont des éternités, visant à accentuer la solitude de leur confinement. Ce n'est pas anodin de les avoir séparé l'un de l'autre, de les avoir privé de la présence réconfortante de leur parfaite moitié. Les bruits de pas résonnent, annonciateur d'un nouveau visiteur. Elle ne bouge pas la mêlée, persuadée de voir la silhouette s'immobilisé devant la cellule de l'argent... mais elle n'en fait rien. L'ombre s'étend jusqu'à elle, révélant cette sœur que la famille Griffith lui a apporté, elle qui n'avait jamais connu la moindre attache. Son menton se redresse, alors que son visage se relève, ses orbes venant chercher celle de son amie lorsque ses lèvres viennent prononcer son nom. Un sourire dépourvu de saveur vient se glisser sur les lèvres abîmées de la prisonnière. C'est bien moins grave que ce qu'il n'y paraît. Elle dégage cette force indéniable, que les souillures de cette prison n'arrive pas à entacher. Son corps est marqué par sa vie de captive, mais la brune est un soldat qu'on ne brise pas, même quand on le brise physiquement. Elle hisse son corps pour se redresser. Elle en oublie presque ce que cela fait de porter le poids de son propre corps. Elle chancelle dans un rire absurde, ses bras se nouant sous les mains de son amie. Son front vient se poser contre les barreaux glacés qui la retiennent en cage. Elle dévore ainsi la distance qui la rapproche de cette autre. Elle n'est pas certaine de savoir qui se trouve en face d'elle, le temps et la distance ont fait leurs œuvres et la rancœur à creuser un sillon insurmontable entre les deux créatures mêlées. A moins que cette nouvelles épreuves ne viennent anéantir cet océan de non-dits. Un soupire fend les lèvres de sa carcasse fatiguée. Tu ne devrais pas te perdre dans les bas fond. Tu protèges un ambassadeur... Elle a pris la place qui était la sienne. La Dochain ne connait que trop bien le poids d'un tel poste. Ils vont chercher à le détruire. Sa voix n'est plus qu'un murmure. Même là, dépossédée, dans cette prison, elle veuilles sur eux tous.  

Je ne suis pas venue pour parler d’eux. Un léger rire vient s'extirpe des lèvres de la prisonnière alors qu'elle contemple cette précieuse amie, venue la voir dans les ténèbres de sa cellule. Il faut s'y faire, il sera toujours question d'eux. Fatalité déconcertante, elle est lassée, d'une certaine façon, parce que dans l'étroitesse de la prison, elle se confronte à ses propres démons, à sa solitude qu'elle doit, d'une certaine façon, à son allégeance pour ce prince sans couronne. Mais la douce ne lui en tient pas rigueur, elle est la maîtresse de son destin, elle a décidé de se cantonner à cetet priorité, occultant toutes autres choses de ton existence. Elle soupire enfin, alors que l'autre vient glisser sa main dans la sienne. Elle vient glisser ses orbes sombres vers celle de la jaune. Ses doigts font légèrement pression contre sa paume, elle cherche à lui insuffler un peu de sa force. Elle ne sait que trop bien que si les larmes de Nahia passent le seuil de ses opalines, elle sera incapable de les retenir à son tour. La Basarab laisse couler les mots, se confond en excuse qu'elle en devrait pas avoir à formulé. la douce mêlée au bracelet bleu signe du menton à la négative. Shut. Arrête Nahia, je sais tout ça. Un sourire doux vient se glisser ses lèvres asséchée de la captive. Mais l'autre continue, ses mains venant chérir son visage avec tendresse. Ses paupières papillonnent, pour finalement recouvrir complètement ses orbes noisettes. Elle inspire et expire, profondément, elle se laisse ensevelir de ses sentiments doucereux, en parfaite contradiction avec cette vie ici bas. C'est un frisson glaciale qui la rapporte à cette triste réalité. Elle ouvre les yeux avec lenteur, venant à nouveau chercher les prunelles de cette sœur que la vie lui a apporter. Ne dis pas cela. Mon bonheur est étroitement lié au sien. Le plus beau cadeau que tu puisses me faire est de vivre, plus encore de vivre heureuse. Les désaccord qui s'étaient infiltrés entre elles s'évaporent, ode à cette amitié divine et hors du commun qu'il te faudra cultiver. Elle est là, elle l'a toujours été. Elle se fiche de tout ce qui a pu se passer entre elle, elle est là, ici et maintenant, c'est la plus belle preuve d'amour qu'elle pouvait offrir à celle qui n'a plus rien à perdre... Si ce n'est peut-être sa vie.