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'til my days are through. (andrei)

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MessageSujet: 'til my days are through. (andrei) 'til my days are through. (andrei) EmptyVen 13 Oct 2017 - 23:26

storms will come and the rain it shall pass,
and our hearts they may shatter just like glass,
but rest easy cause our souls, they were made to last.
andrei / asha
- - - - - - - ❖ - - - - - - -

Il est réveillé. Trois mots qu'Asha n'osait plus espérer. Des semaines qu'Andrei était plongé dans un sommeil sans fin, drainant sa vie autant que celle de son adiutor, les privant l'un et l'autre de ce lien si particulier qu'elle avait naïvement cru inébranlable. Elle était terrorisée, Asha, terrorisée pour lui plus que pour elle. Que leur sort soit lié n'avait pas d'importance, parce qu'elle l'avait toujours fait passer avant elle depuis le moment où ils s'étaient trouvés. Parce qu'elle n'existait pas sans lui, perdait sa raison d'être, sentait ses propres forces lui échapper mais se trouvait profondément impuissante face au mal qui rongeait le Maître. Son propre futur était suspendu à l'état d'Andrei, à sa capacité à se relever et survivre, et elle priait pour que chaque nuit passée à espérer ne soit pas la dernière. Elle lui avait rendu visite, aussi souvent qu'elle le pouvait, passant des heures à son chevet, lui racontant ses dernières histoires. Et elles étaient nombreuses, ses histoires. Sans Maître à protéger, Asha s'était sentie terriblement seule à Volastar. Les répercussions de l'attentat de Dragondale, la découverte de la trahison du père Valaeris, tous les événements qui en avaient découlé, avaient profondément transformée la vie de la famille noble à laquelle elle assistait avec le sentiment d'être une intruse, d'être de trop. Asha avait pris la fuite, sans doute trop souvent, pour ne pas avoir à se retrouver dans un endroit où tout semblait crier qu'elle n'était pas la bienvenue. Sans Andrei, elle n'était personne, encore moins là-bas. Elle n'existait pas sans l'autre moitié du binôme, surtout pas aux yeux de ses sœurs, de ses cousins, et pourtant elle aurait tout donné pour qu'ils la rassurent elle aussi. Elle partageait le même chagrin qu'eux, se résignant au pire en continuant d'espérer le meilleur, craignant de le perdre et, égoïstement, de disparaître elle aussi. Jamais leur lien ne lui avait semblé à la fois si fort et si ténu. Si fort qu'elle n'aurait pas survécu sans lui, même sans être son Adiutor. Si ténu qu'elle se sentait faillir, vidée chaque jour un peu plus, puisant au plus profond de son esprit pour rester éveillée. Elle était partie, loin de Volastar, loin du chaos, menant ses propres missions, la quête effrénée du passé, la recherche désespérée d'un semblant de futur, trouver Rey avant qu'il ne soit trop tard. L'inébranlable Asha Verhoffin tremblait de devoir tirer sa révérence sans avoir accompli tout ce qu'elle avait à accomplir, sans avoir dit au revoir au moins une dernière fois. Elle tremblait de quitter ce monde sans y avoir laissé quelconque empreinte, tremblait de partir dans l'indifférence générale. On célébrerait Andrei, le petit prince de l'air, mais personne ne parlerait de sa courageuse Adiutor, celle qui tentait d'oeuvrer pour la justice, pour un monde meilleur. Personne ne parlerait non plus de la culpabilité dévorante à l'idée de n'avoir pas su le protéger au moment où il avait eu le plus besoin d'elle. Personne ne dirait rien, parce que personne ne se rappellerait de son existence. Rey se souviendrait-elle d'elle, de la sœur, de l'amante, du tout qu'ils avaient si longtemps formé ? Ou serait-il comme les autres, indifférent à sa perte ? L'apprendrait-il seulement ? Tenterait-il de la retrouver, comme elle tentait elle aussi de le faire, chaque jour depuis des mois ? Elle touchait au but, elle le savait. Ses pistes devenaient plus claires, moins nombreuses. Elle avait identifié le Maître qu'il servait, l'endroit où il se trouvait, mais il lui manquait encore l'occasion d'enfin le revoir. Dans son ventre, un mélange de peur et de colère. Pourquoi ne l'avait-il jamais cherchée ? Signifiait-elle si peu qu'il ne se donnât même pas la peine de vouloir la retrouver ? La confusion régnait dans son esprit amoindri, Andrei, Rey, personne n'était là pour elle et elle devait pourtant continuer d'avancer, ne rien montrer, ne jamais donner l'impression d'être faible. Les jours s'étaient étirés en semaines, elles-mêmes s'étirant en mois, Asha perdait espoir de retrouver Andrei et avec lui, ses propres forces vitales. Chaque geste lui demandait un effort considérable, elle ne cherchait même plus à pratiquer sa télékinésie, trop effrayée à l'idée d'aller trop loin et de mettre sa propre lucidité en danger. Elle était revenue à Launondie pour voir Andrei, après des semaines à le fuir inconsciemment. Il semblait si paisible, allongé sur ce lit de mort. Les paupières closes, les boucles dorées encadrant son visage, la sérénité de ses traits. Il aurait tout aussi bien pu n'être qu'endormi, et elle l'avait observé pendant des heures, le berçant d'un regard tendre qu'elle n'aurait jamais daigné lui accorder autrement, parce qu'il avait toujours eu la manie de provoquer son agacement. Elle l'aimait de tout son cœur, mais il pouvait être profondément insupportable à ne jamais à l'écouter, à n'en faire qu'à sa tête et agir sans réfléchir aux conséquences. Excepté là, dans cet hôpital aux relents de désespoir. Elle avait croisé Elizaveta en quittant l'hôpital, n'échangeant qu'un signe de tête entendu avant de prendre à nouveau la fuite, noyant la peur dans une choppe d'alcool de pauvre qualité, enfermant son esprit dans un brouillard cotonneux qui ne lui imposait pas de penser en permanence. Et puis, comme on s'éveille d'un cauchemar, elle avait repris conscience. Asha sentait la force revenir bien qu'à peine palpable. C'était un changement minuscule, mais son esprit s'était remis en marche, plus actif que ces dernières semaines, elle avait senti son pouvoir crépiter dans chacun de ses membres, ne demandant qu'à s'épanouir entre ses mains. Elle avait compris, presque immédiatement. Il est réveillé. Mais elle ne s'autorisa pas le soulagement avant de l'avoir vu de ses propres yeux, avant d'avoir senti leur lien retrouver son intensité. Elizaveta était déjà présente, naturellement, et par gêne Asha se contenta d'attendre dans un couloir à la lumière blafarde. Elle ne passerait jamais en premier, songea-t-elle alors. Les minutes s'étirèrent en longueur, se faisant heures avant qu'elle ne puisse enfin le retrouver. Elle poussa la porte timidement, découvrant sous un nouveau jour la chambre dans laquelle elle avait passée tant de temps. Andrei était allongé, mais conscient. Les yeux ouverts, il contemplait la fenêtre donnant sur la capitale mais elle savait qu'il l'avait entendue. « Je savais que tu me causerais que des problèmes en te choisissant à la Cérémonie » railla-t-elle, rapidement contredite par un sourire. Elle s'approcha du lit calmement. « J'ai failli y rester, moi aussi. » Sa façon à elle de lui souhaiter bon retour. « Je savais que nos vies étaient liées, mais je pensais que c'était seulement si... tu sais... » Si l'un de nous y passait pour de vrai. « Tu crois que c'est vrai pour tout le monde, ou seulement pour nous ? »
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Andrei Bolkonsky
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‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign)
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‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément.
‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines.
‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu.
‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage.
‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées.
‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes.
‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
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MessageSujet: Re: 'til my days are through. (andrei) 'til my days are through. (andrei) EmptyLun 30 Oct 2017 - 16:32

La silhouette élancée de la sœur quitta enfin la chambre immaculée du frère. Andrei venait, certes, de se réveiller, mais il ne rêvait que d’une chose : retrouver les bras lénitifs de l’illustre Morphée. Aucune force n’habitait son corps réchappé tout juste des griffes de la Mort, et cette visite fraternelle avait effacé toutes traces d’énergie qui l’occupait, aussi minimes soient-elles. Il espérait désormais pouvoir se reposer comme lui l’entendait, loin du danger létal du coma. Mais la nouvelle de son réveil avait déjà fait le tour du cercle familial, et le petit prince ne devait pas s’étonner de voir s’ouvrir la porte de sa chambre peu après le départ de sa sœur. Son regard fatigué, pourtant, ne bougea pas ; ses prunelles d’azur fixaient toujours la coupole céleste recouvrant le quartier de l’hôpital. Il sentit la présence familière se glissait dans la pièce, furtive et agile, exactement comme il l’avait toujours connue. Il y avait eu cette fois, pourtant, où elle s’était montrée maladroite, en ce jour de festival de printemps. Dorcas était à ses côtés - que devenait Dorcas ? Etait-elle encore fille de joie, ou avait-elle trouvée une occupation qui se voulait plus digne ? Ce jour-là, se rappelait-il, la maladroite avait trébuché et un visage encore inconnu s’était imposé à lui. Elle était belle, cette demoiselle sortie de nulle part, cette princesse à la peau macassar. Un premier aperçu de Braelyn, la terrible, la pieuse, celle qu’il se devait d’épouser, ordre du père de l’un, de l’oncle de l’autre. Une esquisse qui l’avait séduit alors que ses pensées les plus intimes avaient aussitôt conçu quelconque moyen de l’amener jusqu’à lui, sans pour autant savoir qui était cette inconnue. Sans pour autant savoir la souffrance que ce couple dessiné par d’autres allait vivre. Incompatibles, sans point commun : les opposés ne s’attirent pas toujours. Et elle, que devenait-elle, l’indomptable Phébus des temps modernes ? L’attendait-elle sagement dans l’antre qu’ils avaient partagé un court instant ? Il en doutait, elle avait mieux à faire qu’attendre un homme pour qui elle n’avait aucun amour, et encore moins aucun espoir quant à sa survie. Il ne l’en blâmerai pas, si elle était partie : tous savaient qu’il en aurait fait de même, enterrant d’ors et déjà la femme qu’il n’allait épouser. « Je savais que tu me causerais que des problèmes en te choisissant à la Cérémonie. » La silhouette se tenait en retrait, silencieuse et docile, n’osant déranger le maître qu’on lui avait autrefois choisi. Un duo particulier qu’ils formaient tous les deux, à croire que là était la destinée du prince avec les femmes que le sort obligées à partager son existence. Son visage préoccupé un instant par l’état de son maître, s’illumina d’un sourire l’instant suivant. Andrei, finalement, la regarda, délaissant les toits des basses habitations. Il découvrit alors l’état de cette femme, presque aussi déplorable que le sien. « J'ai failli y rester, moi aussi. » Il acquiesça, la dévisageant de la tête aux pieds. « Je vois ça. Tu es dans un sale état, Asha. » Sa façon à lui de dire qu’il se préoccupait. « Je savais que nos vies étaient liées, mais je pensais que c'était seulement si... tu sais... » Il se redressa contre son oreiller tant bien que mal. Ses jambes qui le lancinaient encore lui arrachèrent une grimace. Mais tout allait bien : il était en vie. La douleur ne serait que passagère, mince contrepartie pour la chance qu’il lui était aujourd’hui donnée. « Tu crois que c'est vrai pour tout le monde, ou seulement pour nous ? » Il lui fit signe de s’approcher, de s’installer, de bouger : tout dès qu’elle ne restait plus plantée aussi mollement debout. « Nous sommes loin d’être spéciaux, Asha. » Il attendit qu’elle soit installée pour continuer. « Toi et moi, c’est comme tous les autres. » Ses yeux célestes la lâchèrent, virevoltant sur les murs blancs et jusqu’au ciel d’azur entraperçu par la fenêtre. Il était fatigué, il voulait se reposer. Mais la présence d’Asha était réconfortante. Elle était celle qui jamais ne le trahirait, qu’importe ses erreurs, qu’importe ses choix ou ses envies. « Ce n’est pas de ta faute. » Il laissa planer les secondes. « Tout ceci. Ce n’est pas de ta faute, Asha. » Son nom glissa sur sa langue, comme une sucrerie sur les lèvres d’un gamin. Son nom n’était qu’un souffle d’air, il prenait plaisir à ponctuer ses phrases de cette bouffée d’oxygène. « Ne te rabaisse pas. C’était un accident. Personne n’aurait pu y changer quoi que ce soit. » C’était néanmoins les paroles des infirmières qui avaient caressé son oreille plus tôt dans la journée, et qu’il s’amusait à présenter à répéter, allant jusqu’à imiter la douce intonation de leurs voix.
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MessageSujet: Re: 'til my days are through. (andrei) 'til my days are through. (andrei) EmptyLun 30 Oct 2017 - 23:10

Un sourire amusé vint ourler les lèvres d'Asha, qui masqua un ricanement. « Toujours moins que toi » rétorqua-t-elle. Le sarcasme avait toujours été une défense efficace, celle qui la barricadait contre la peur, contre l'incertitude du futur, contre le désespoir. Par ce biais, elle exprimait tout ce qu'elle n'aurait pas réussi à mettre en mots. Son sarcasme, c'était sa façon de lui dire combien elle était soulagée qu'il se soit réveillé. Pour elle, pour lui, pour eux deux dont la vie était liée à celle de l'autre de bien des façons. Andrei l'avait élevée à une position qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir atteindre. A laquelle elle n'avait jamais osé aspirer, parce que bien d'autres auraient été plus à leur place, assignés à protéger de leur vie celle du petit prince des Valaeris. Elle se demandait souvent comment les binômes étaient assignés, quels critères les rendaient si parfaitement adaptés l'un à l'autre, pourquoi elle avait été choisie, elle, parmi tous ceux qui auraient tout donné pour servir un Valaeris et espérer s'approcher de l'idée (naïve, certes) qu'ils comptaient. Et puis elle réalisait que c'était sans doute son abnégation, son désintérêt total pour le pouvoir qui la rendait à la fois efficace et précieuse. Asha vivait pour deux hommes, et aucun de ses désirs n'était lié à l'envie d'atteindre le pouvoir et de se l'approprier. Par ce simple fait, elle devenait fiable, femme de confiance, adiutor indispensable. Andrei passerait toujours avant elle. Elle l'avait répété des dizaines de fois, à elle-même, à lui, à d'autres. Sa sécurité compterait toujours plus que celle d'Asha, même si le raisonnement semblait sans doute ridicule. Après tout, sa propre sécurité comptait au moins autant que celle du prince dans la perspective de rester vivant. Mais pour elle, son devoir était infiniment plus important, plus grand que cela. Andrei était le plus important. Elle l'observa attentivement, ne laissa apparaître aucune émotion sur son visage lorsqu'il lui répondit. Il avait sans doute raison, le lien entre Adiutor et Maître était identique pour tous, au moins dans ses aspects fondamentaux. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'être déçue par cette réponse dénuée d'émotion. Peut-être que la peur avait réveillé en elle une tendresse qu'elle ne soupçonnait pas à l'égard d'Andrei (ce qu'elle n'aurait jamais admis, naturellement), et qu'elle avait envie de croire que leur lien était plus fort que la norme. Peut-être était-ce la façon qu'elle avait de demander s'il aurait eu peur, si ç'avait été elle dans ce lit, si ç'avait été elle, passée si près de la mort. Serait-il venu aussi souvent à son chevet, aurait-il craint maintes et maintes fois de la voir basculer de l'autre côté du voile ? Elle s'assit à côté de lui en douceur. « Tu as sans doute raison » répondit-elle avec un hochement de tête distrait. « Moi qui pensais que notre lien était spécial, tu viens de briser tous mes espoirs » railla-t-elle, laissant le sarcasme revenir la protéger, ériger la barrière entre elle et lui. Ce n'est pas de ta faute, qu'il souffla comme pour la rassurer. Elle posa les yeux sur lui, cherchant à sonder la part de vérité dans ses propos. Y croyait-il vraiment ? Elle avait failli à la tâche essentielle, à la raison d'être, à son rôle d'Adiutor. Elle n'avait pas été à la hauteur, c'était un fait qui ne souffrait aucune contradiction. Quoi qu'il en dît, elle n'avait pas été là au moment qui nécessitait le plus sa présence, sa capacité à le protéger. « Bien sûr que si » répondit-elle doucement, sa main jouant distraitement avec les plissures du drap blanc. « J'ai failli à mon devoir. J'aurais du être plus vigilante et au lieu de ça je t'ai laissé tomber. C'est à cause de moi que tu es ici. » Elle expliquait cela avec un détachement professionnel, énonçant des faits sans la moindre émotion – au moins en apparence. Andrei pouvait tenter de la rassurer autant qu'il le voulait, les faits ne mentaient pas. L'Adiutor devait protéger le Maître, fait. Asha n'avait pas protégé Andrei, fait. Le lien de causalité lui semblait assez évident pour ne pas chercher à s'en défendre. « Je suis désolée, Andrei. Je n'ai pas été à la hauteur » confia-t-elle posément. Asha avait appris à accepter ses erreurs, à ne pas chercher d'autre responsable qu'elle-même. C'était l'éducation que ses parents lui avaient donnée, l'apprentissage qu'elle avait fait à Koldoveretz et sa nature même. « Je ferai mieux la prochaine fois. Du moins si tu veux toujours de moi comme Adiutor. » Un sourire étira ses lèvres. « Même si tu n'as pas le choix, faisons comme si tu avais ton mot à dire sur le sujet. »
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Andrei Bolkonsky
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MessageSujet: Re: 'til my days are through. (andrei) 'til my days are through. (andrei) EmptySam 18 Nov 2017 - 15:35

Son corps le lançait. C’était comme s’il était encore à Dragondale, et venait de subir l’attaque terroriste. Son réveil avait effacé les quelques mois qui auraient dû lui enlever toutes traces de la charge. Son corps, aminci et fatigué, n’avait pas récupéré la force qui était autrefois sienne. Son charme avait lui aussi disparu, envolé avec les étoiles qui peuplaient son regard azuréen quand tout allait encore bien. Le prince n’avait de prince plus que le titre, et rien en son physique ne laissait présager le galant des cieux qu’il était il y a encore quelques mois. La rencontre avec sa sœur l’avait éprouvé, il ne désirait plus qu’une chose : retrouver les bras de Morphée. Mais il savait que son réveil attirait les curieux et la foule de proches s’amasserait bientôt aux portes de sa chambre d’hôpital. Liza avait été la première à le joindre, seule et le regard perdu. Asha succédait à la princesse, cette compagne de bien des années, sa partenaire de toute une vie. Les premiers mots furent échangés – banalités et émotions inavouées. Le prince grimaçait sous l’effort, malgré le doux apaisement du fluide incolore qu’on lui injectait en ses veines. « Toujours moins que toi. » Elle ricana, la maligne, se moqua de l’état pitoyable de son maître. L’écho de son sourire frappa Andrei, et les lippes de ce dernier fleurirent furtivement. Mais bien vite, l’ombre de la Mort revint hanter son visage creusé, et celle-ci tenait fermement la main de sa cousine la Fatigue. Les deux viles sorceresses jouaient avec ce nouveau corps, cette proie docile, qu’elles ne voulaient abandonner bien que la Vie tentait tant bien que mal de leur arracher. Une bataille avait été gagnée, celle du réveil, mais les cousines étaient têtues, et on avait d’ores et déjà annoncé au fils des cieux les quelques jours que cela prendrait à la Vie de le récupérer entièrement. Elle devait se battre, elle devait en lui insuffler cette brise que tous ici-bas chérissaient tant – celui de la vivacité, de la force : celui, éphémère si précieux, de la Vie.

Alors qu’en lui faisait rage l’affreuse bataille des cousines contre leur sœur, Andrei tentait tant bien que mal de se concentrer sur la réalité qui se déroulait sous ses yeux. Asha parlait, exprimait sa malheureuse inquiétude. Il la fixait, la regardait se débattre avec les murs qui gardaient son palpitant et taisaient le sanctuaire de ses émotions. Il connaissait les difficultés qu’elle rencontrait, et c’est d’un banal geste de la main qu’il balaya ses sottes inquiétudes. « Tu as sans doute raison. » Il ne la reconnaissait pas. Elle était toute petite, si petite – qu’était devenue la lionne qui gardait si fièrement leurs vies ? Elle semblait si fragile, cette gamine qui lui faisait face. Et pourtant, elle n’était autre que le reflet de son propre état. Son éclat si vigoureux avant n’était plus. L’un, comme l’autre, n’étaient que coquilles vides et carapaces froides. « Moi qui pensais que notre lien était spécial, tu viens de briser tous mes espoirs. » La coque vide qu’était son visage blafard tenta malgré l’ombre des cousines de sourire face à ces paroles pleines d’un sarcasme qui leur allait si bien. Et Asha continua de débiter ses bêtes idées, exprimant à haute voix sa culpabilité qui n’avait pas lieu d’être. Elle s’assit auprès de lui, ses doigts grésillant d’une énergie bleue jouant avec les draps blancs et balayant les raisons qu’il lui donnait. « Bien sûr que si, j'ai failli à mon devoir. J'aurais dû être plus vigilante et au lieu de ça je t'ai laissé tomber. C'est à cause de moi que tu es ici. » D’un geste sec qui lui révéla l’énergie qu’il ne pensait avoir, Andrei attrapa la main joueuse de la pauvre malheureuse. Son visage grondait sous la tempête de ses iris célestes. « Je ne veux pas t’entendre dire ça. » Ses doigts maladifs cernaient ceux, nerveux, de l’inquiète gamine. « Asha, écoute-moi bien : arrête de te blâmer. » Son regard fatigué entra en celui effrayé de la brune. « Tu n’y es pour rien. Les seules responsables sont ceux qui ont déclenché l’attaque. » Ainsi, il semblait vif. Le peu de force qu’il possédait était avalé par la détermination qu’il plaçait en ses mots. « Ces rebelles. » Sa voix se teinta du poison de son mépris. Il ne les haïssait pas, comment pouvait-il haïr des hommes sans visage et sans courage ? « Je suis désolée, Andrei. Je n'ai pas été à la hauteur. » Qu’importe ce qu’il disait, elle balayait ses paroles d’un refus catégorique. La mêlée continuait de se rabâcher insanités et folles idées, encore et encore, dans son crâne bien trop têtu pour son propre bien. Andrei lâcha la main de sa moitié, comme il lâchait la bataille – mollement. Si elle ne désirait pas l’écouter, qu’il en soit ainsi. Mais lui ne l’accusait d’aucune sottise. Asha n’avait pas manqué à sa tâche. Elle n’y manquait jamais. « Je ferai mieux la prochaine fois. Du moins si tu veux toujours de moi comme Adiutor. » Elle continuait de parler de sa voix monotone et teintée d’une culpabilité agaçante. Il levait déjà les yeux au ciel, voilà ici le parfait exemple de la dynamique de leur duo. Agacement, sarcasme, non-dits, des mots qu’on ne prend pas en compte, qu’on ne veut pas écouter, et des yeux qui roulent, roulent et cherchent à rejoindre les cieux. « Même si tu n'as pas le choix, faisons comme si tu avais ton mot à dire sur le sujet. » Ses pupilles glissèrent et son regard tomba sur ses joues brunes. « J’espère qu’il n’y aura pas de prochaine fois. » Il déplaça ses bras, les plaça contre ses cuisses et d’une force bien faiblarde, tenta de se redresser contre son blanc oreiller. « Je ne sais pas si j’y survivrai, cette fois-ci. » On l’avait privé de plusieurs semaines loin de la vaillante Vie, et Andrei ne voulait plus rien manquer : les fêtes, et les rires, et même les batailles à venir. Des mois sans vivre, et voilà que c’est là tout ce qu’il désirait : vivre. Respirer, exister, être. « Mais tu as peut-être raison. » Il croisa les bras sur ses cuisses, son regard bourré d’un air de défi se posant sur la tête de mule d’Asha. « Quelqu’un de plus sympa, qui ne me maltraiterait pas. Et qui me laisserait dormir le matin, et auprès de qui je le souhaite. » Son visage s’était illuminé au fil de ses paroles jetées sur un ton moqueur ; voilà l’enfant railleur de retour.
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MessageSujet: Re: 'til my days are through. (andrei) 'til my days are through. (andrei) EmptyDim 10 Déc 2017 - 21:03

La culpabilité entravait ses traits d'ordinaire si sereins. Asha ne s'autorisait jamais à perdre le contrôle, se montrait méticuleuse dans l'exercice de son rôle, toujours attentive, toujours méfiante, bien plus qu'Andrei ne le serait jamais. Lui jouissait d'un statut privilégié qui lui octroyait la possibilité de tout faire, surtout n'importe quoi, de voguer d'un lit à l'autre, d'une femme à l'autre, de jouer les insouciants en laissant à Asha le soin de veiller à ce que rien ne lui arrive. Une mission, une seule mission, et elle avait failli à son devoir. A l'inverse du petit prince, elle avait toujours imaginé le pire, un scénario catastrophe mettant à rude épreuve ses capacités physiques et mentales, avait envisagé des dizaines de possibilités pour s'assurer de la sécurité du Maître. Mais elle n'avait pas anticipé la réalité du terrain, à laquelle rien n'aurait pu la préparer. La présence d'Andrei sur ce lit d'hôpital était la preuve flagrante de son échec à elle, qu'importe ce qu'il s'évertuait à lui faire comprendre. Elle n'avait pas été assez attentive. Elle avait échoué, remis sa propre vie entre les mains du destin, laissé son histoire personnelle se mettre en travers d'une mission à l'enjeu bien plus grand, bien moins insignifiant que sa propre existence. Andrei avait un rôle à accomplir, un rôle dont même lui n'avait probablement pas conscience, un rôle dans l'immense échiquier de ce royaume en péril. « Comment peux-tu dire ça ? Tu es sur un lit d'hôpital. Tu as failli y rester, et moi aussi par la même occasion. A défaut d'accorder de l'intérêt à ta propre vie, tu pourrais au moins te soucier de la mienne... » railla-t-elle. La moquerie dans son ton manquait pourtant de conviction. Le dégoût dans la voix d'Andrei l'obligea à détourner le regard. Des rebelles, disait-il avec une haine évidente. Elle eut un sourire triste. Il avait grandi si longtemps dans une bulle cotonneuse faite d'argent, de pouvoir, de statut, qu'il n'avait pas la moindre idée de la réalité du monde dans lequel ils évoluaient. Ces rebelles, injustement accusés de faire partie de la résistance, ils étaient les hommes de Pollux, celui-là même qui avait commandité l'assassinat de ses camarades de la ligue à peine quelques jours plus tôt. Si Asha n'approuverait jamais le mode opératoire – le meurtre n'était pas et ne serait jamais une solution à ses yeux – elle ne pouvait s'empêcher de penser que l'attentat avait ouvert les yeux à une partie de la population jusqu'alors surprotégée. Leur avait rappelé la brutalité d'Aksana, la faim, la peur, la colère grondant dans les ventres, menaçant de déborder à chaque instant, nourrie par des années d'injustice, d'inégalités, d'abus de pouvoir. Jamais Andrei ne verrait les choses sous cet angle-là, et elle ne le lui reprochait pas. Mais elle refusait cependant de lui donner ouvertement raison en soutenant sa position. « C'est plus compliqué que ça » s'autorisa-t-elle simplement à commenter sans épiloguer. Pas de prochaine fois, souhaitait-il, et elle haussa les épaules, incapable de dire si elle acquiesçait ou se résignait. Des prochaines fois, il y en aurait. Tout s'était enchaîné si rapidement ces derniers jours que le flot de nouvelles la dépassait complètement, mais elle savait que le monde plongeait inéluctablement dans ses heures les plus sombres, que la guerre commençait tout juste. Et comme toujours, il y aurait les morts et les survivants. Jamais ni vainqueur, ni perdant, dans un monde où l'on jouait sa vie à chaque coin de rue. « Je l'espère aussi mais j'en doute... Je suis sûre qu'Elizaveta t'a déjà informé de l'actualité. » Elle reprit son ton sérieux et ferme, celui qu'elle lui adressait chaque fois qu'il se montrait un peu trop insouciant, le ton d'une mère, d'une sœur, d'une personne capable de percevoir la réalité quand lui l'occultait d'une moquerie. Tout affaibli qu'il était, le Maître de l'Air conservait cependant son humour familier d'enfant aussi terrible qu'innocent et il ne tarda pas à revenir sur un terrain plus neutre où il pouvait s'en donner à cœur joie. Leurs chamailleries rythmaient leur vie de binôme, et à présent qu'il relançait les hostilités, Asha prit conscience d'à quel point tout lui avait manqué. Le bon comme le moins bon. Leur relation était aussi imparfaite qu'eux, mais elle comptait, plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle haussa un sourcil blasé, jeta sur lui le regard qu'elle aurait adressé à un gosse. « Plains-toi va. Si ce n'était pas grâce à moi, tu aurais déjà été répudié en public par toutes tes conquêtes. Et puis il faut bien que l'un de nous se soucie de ton avenir, et vu qu'on ne peut pas compter sur toi... » Voilà à quoi elle ressemblait, Asha, en présence d'Andrei. Pleine de répartie, mordante, sarcastique, et surtout sûre d'elle. Elle ne l'avait plus été pendant si longtemps qu'elle apprécia pleinement de retrouver cette petite part d'elle qu'elle avait cru perdue à jamais. La partie qui se prenait un peu moins au sérieux, qui pouvait plaisanter de tout et n'importe quoi. « Et puis... tu sais bien que j'apprécie Braelyn. Ce serait dommage de la laisser s'échapper. »
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Andrei Bolkonsky
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MessageSujet: Re: 'til my days are through. (andrei) 'til my days are through. (andrei) EmptySam 16 Déc 2017 - 16:12

« Comment peux-tu dire ça ? Tu es sur un lit d'hôpital. Tu as failli y rester, et moi aussi par la même occasion. A défaut d'accorder de l'intérêt à ta propre vie, tu pourrais au moins te soucier de la mienne... » Il reconnait là sa moitié, avec sa moue espiègle et son ton railleur. Ses paroles vinrent effacer, le temps d’un instant, les terribles nouvelles qui honnirent les lèvres sacrées de sa sestra. Tant avait changé, et Asha demeurait pourtant la constante rassurante de sa vie. Son ainée de quelques mois, et pourtant la jumelle qui lui avait été donnée. Elle était devenue une partie de lui-même, comme il était devenu une partie d’elle-même, et ce lien éternel qui les unissait jamais ne pouvait être absous. « Regarde-toi, Asha ; il me semble que je ne suis pas le seul à avoir mis nos vies en danger. Dans quel merdier as-tu été te fourrer ? » Un œil aguerri sur les bleus et hématomes de sa sœur lui donna l’hypothèse qu’il énonça à haute voix. « C’est encore l’Arène, n’est-ce pas ? Sois prudente, Asha. S’il te plait. » Ne le fais pas juste pour moi, fais-le pour nous. Fais-le pour toi. Parce que même si sa vie de petit prince avait été estimée plus importante que celles du peuple, Andrei s’estimait tout aussi essentiel que les pauvres âmes du bas-monde. Et Asha ne faisait qu’un avec lui, alors leurs deux vies se valaient ; et Andrei était tout autant son protecteur qu’elle n’était la sienne. « C'est plus compliqué que ça » répondit-elle à l’accusation des rebelles ayant attenté toute une ville. Elle n’en dit pas plus cependant, mais le regard fuyant signifiait autre chose. « Y a-t-il eu d’autres informations à propos de Dragondale ? Quelque chose qu’on a oublié de me dire ? » Il venait, après tout, de se réveiller de ce long sommeil, et elle avait vécu ce qu’il n’avait pu. Elle devait forcément avoir entendu, retenu des détails que d’autres avaient oublié de lui transmettre. Il voulait savoir Andrei, savoir ce que c’était que d’avoir vécu ces quelques mois dont il avait été privés. Connaitre la vie qu’il avait manquée, celle qui lui avait été déniée si sauvagement. Elle était ses yeux, et son corps, et il voulait apprendre ce que lui n’avait pu voir. Le sujet changea néanmoins, et la légèreté de ses encriers s’effaça. « Je l'espère aussi mais j'en doute... Je suis sûre qu'Elizaveta t'a déjà informé de l'actualité. » Ce fut à son tour de fuir du regard la présence de sa moitié, et les horreurs que sa voix sous-entendait. Ses azurs lacustres rencontrèrent le couvent gris extérieur, cette voûte céleste qui recouvrait la ville et le royaume tout entier de son dôme funeste. Le soleil n’était plus, et Andrei se demanda à quand remonta la dernière fois que ses globes furent brûlés par l’astre transcendant. Cela devait sans doute être le dernier jour de sa vie, dans la cité enflammée où il rencontra son amante létale. « J’ai appris. » Voilà tout ce qu’il dira à ce sujet, voilà ce qu’il dira de la chute de sa famille. J’ai appris, et j’ai pleuré ; et j’en pleure encore. Son visage fatigué s’illumina lorsque ses pensées néfastes furent bannies - comment s’y était-il pris, cependant, alors que tout son corps se mourrait de cette actualité récemment apprise ? Comment pouvait-il sourire alors que son père avait été trahi par la prunelle de ses yeux ? Il y arriva cependant, peut-être était-ce encore son esprit comateux qui ne pouvait véritablement s’accrocher à une même idée, et qui se noyait sous le flot des sentiments. « Plains-toi va. Si ce n'était pas grâce à moi, tu aurais déjà été répudié en public par toutes tes conquêtes. Et puis il faut bien que l'un de nous se soucie de ton avenir, et vu qu'on ne peut pas compter sur toi... » Sa mine fanée se para d’un délicat sourire, et les enfants reprenaient place dans leurs cœurs. « N’exagère rien, Asha. » Il se redressa, se pencha légèrement vers elle, comblant le vide qui le séparait de cette part étrangère de lui-même. « Certaines ont apprécié mes visites. » Il riait, même si le cœur ne le désirait pas. Il était l’ancien lui, même si celui-là n’existait plus. Si auprès de Liza il avait pleuré et soupiré le chagrin démolisseur, Asha avait cette magie de lui étiré les lippes d’un sourire fleuri, et d’alléger son palpitant malade de ses maux infernaux. « En serais-tu jalouse, à vrai dire ? » Lui-même n’y croyait pas ; non Asha ne pouvait se mêler à ses conquêtes. Trop proche, trop… lui-même. Il ne pouvait se résoudre à la voir autrement que sa moitié, sa sœur, son agaçante sœur. L’idée même de baiser ses lippes mutines le révulsa, sans pour autant qu’il dégrade la beauté de la demoiselle. L’aversion ne venait pas d’elle - il reconnaissait volontiers l’éclat de son regard rieur, et le désir qu’inspirait son corps - mais de leur relation. Sans pouvoir réellement mettre le doigt sur ses raisons, il savait que jamais il irait dans cette direction avec elle. « Et puis... tu sais bien que j'apprécie Braelyn. Ce serait dommage de la laisser s'échapper. » Le sourire s’effaça, et l’étoile blonde regagna sa place contre son oreiller blanc. « A ce propos… » laissa-t-il s’échapper dans un souffle, alors que ses azurs tombaient sur ses mains, nues de tout anneau - on l’avait sans doute retiré dans son coma, et gardé précieusement avec le reste de ses affaires. Mais voilà une vision à laquelle il devait se faire, une fois que sa décision serait connue de tous. « Je ne peux l’épouser. » lâcha-t-il, avant de reporter ses azurs sur le visage étonné de son amie.
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MessageSujet: Re: 'til my days are through. (andrei) 'til my days are through. (andrei) EmptyJeu 4 Jan 2018 - 13:32

Une lueur de culpabilité traversa le visage d'ordinaire si serein d'Asha. Elle n'avait jamais caché à Andrei ses occupations lorsqu'elle ne se trouvait pas près de lui, et l'Arène avait été un moyen comme un autre d'évacuer frustrations et peurs tant que le petit prince se trouvait dans le coma. Le lien entre eux avait pris toute sa force dans les semaines écoulées, mettant Asha face à une réalité qu'elle connaissait mais qu'elle n'avait jamais pleinement embrassée : le lien entre Adiutor et Maître n'était pas qu'une idée, un postulat, il était tangible, nourri autant par l'un que par l'autre, dépendant de l'un et de l'autre, si bien que la faiblesse d'un côté engendrait la faiblesse de l'autre. La leçon avait été durement acquise lors de ses combats dans l'Arène, où sa dextérité et sa vitesse habituelles avaient laissé place à une version plus pataude d'elle-même. Elle avait manqué de précision, n'esquivant pas les coups de l'adversaire là où elle se serait d'ordinaire contentée d'utiliser sa télékinésie pour se tirer du moindre mauvais pas. Utiliser son pouvoir l'épuisait, et même son corps la trahissait petit à petit. Le réveil d'Andrei sonnait comme la fin de cette cruelle faiblesse. Elle secoua la tête, refusant de l'inquiéter plus que nécessaire. « C'est trois fois rien. Et il faut bien que je continue de m'entraîner régulièrement, vu le nombre de fois où tu te mets bêtement en danger » se moqua-t-elle avec un sourire. Être l'Adiutor d'Andrei Valaeris était un boulot à plein temps, elle en avait toujours été persuadée. Il était la digne représentation de son élément, inconstant, volatile dans son comportement. Il avait la sale manie de foncer tête baissée dans tout ce qui attirait son attention ou réveillait ses désirs, et charge à elle de recoller les morceaux après coup. Souvent, elle se demandait qui des deux était réellement le Maître et l'Adiutor. Andrei semblait indifférent à la charge qui lui incombait en tant que Valaeris, là où Asha saisissait plus facilement la pleine mesure de ses responsabilités. Andrei voguait de lit en lit, de femme en femme, tandis qu'Asha s'efforçait de lui rappeler qu'il était fiancé, et que sa fiancée était de surcroît une femme idéale pour lui. Mais elle aurait tout aussi bien pu s'adresser à un mur, étant donné qu'il ignorait le plus souvent ses recommandations pourtant avisées. Elle secoua la tête à nouveau à la question d'Andrei, honteuse de lui mentir encore une fois. Des informations sur l'attaque de Dragondale, elle en possédait des tas, mais aucune qu'elle n'était en mesure de partager avec lui. Andrei n'aurait jamais compris qu'elle prenne le partie des personnes à l'origine (supposée) de l'attaque, et n'aurait jamais cru à la vérité qu'elle avancerait. La Ligue était la seule chose qu'elle avait toujours refusé d'évoquer avec lui, de peur qu'il ne lui pardonne pas. A ses yeux – comme aux yeux de toute la noblesse – la Ligue n'était rien d'autre qu'une bande de terroristes aux intentions sombres, des traîtres à la couronne méritant d'être emprisonnés, peut-être même tués. Elle le savait, il n'aurait pas été capable de réconcilier l'idée de la Ligue qu'il s'était faite avec la vérité qu'elle pensait détenir. Asha savait son allégeance vaciller, non pas aux Valaeris qu'elle continuait de soutenir à travers son lien avec Andrei, mais à celle du système en place. Les deux s'opposaient continuellement et elle prenait des risques à chaque mission à laquelle elle acceptait de participer pour la Ligue. « Rien d'important » répondit-elle avant de changer rapidement de sujet. Les mois de coma l'avaient éloigné de l'actualité, mais son réveil était un retour brutal à la réalité. Le père d'Andrei avait été dénoncé auprès des Griffith par sa propre fille, une trahison familiale qui mettait en péril l'harmonie des Valaeris et laissait apparaître une soif de pouvoir chez l'aînée. Asha pouvait sentir la douleur dans la réponse d'Andrei, laconique, distante. Elle le connaissait assez pour savoir qu'une telle réaction ne nécessitait aucun approfondissement. Elle se contenta de hocher la tête avec solennité. « Je suis désolée ». Elle non plus ne dirait rien de plus à ce sujet, et ils retournèrent avec une facilité étrange à leurs chamailleries, comme s'il s'agissait de la seule échappatoire possible à leurs problèmes. Elle ne put retenir un rire caustique à la question du Maître, avant que ses yeux ne roulent vers le plafond blanc de la chambre d'hôpital. « Aucun risque » fit-elle, aussi sérieuse qu'amusée. Il n'avait jamais été question de ça entre Andrei et elle, liés par une relation bien plus importante qu'un simple attachement amoureux. Sans même parler du fait que l'avoir vu faire si souvent auprès de si nombreuses conquêtes aurait tué dans l'oeuf toute possibilité sentimentale si elle en avait un jour eue. Son esprit vogua brièvement vers Rey, comme il le faisait à chaque fois qu'elle évoquait le sujet, mais elle s'obligea à ne pas s'appesantir sur leur relation. Elle le retrouverait, c'était la seule chose dont elle était certaine. « Je n'ai de place que pour une personne dans ma vie sentimentale et je suis au regret de t'informer qu'il ne s'agit pas de toi » énonça-t-elle le plus sérieusement du monde, tandis que son regard accrochait avec malice celui d'Andrei pour mieux se fermer lorsqu'il évoqua Braelynn. Ses lèvres dessinèrent un o de surprise, et d'incompréhension. Il lui avait pourtant semblé qu'ils étaient sur la bonne voie, et de toute évidence des mois de coma ne pouvaient pas avoir changé son avis sur la question. « Pourquoi cela ? » s'enquit-il, bien qu'elle sût d'avance la réponse qu'il offrirait. Parce qu'elle était désormais une ennemie de la couronne, comme tous les Eartaneriens. « Je te pensais plus défiant que ça. » Cette fois, il n'y avait aucune raillerie dans ses paroles, seulement de la déception.
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