pseudo et prénom ‹ firedust, aka elie. âge ‹ je deviens vieux bientôt, et ça me fait peur. comment as-tu trouvé le forum? ‹ j'ai posé mes fesses y'a un moment ici. pays ‹ france. fréquence de connexion ‹ everyday i'm shufflin'. votre avis sur le forum ‹ really? parrain ? ‹ qui est-ce qui vous a ammené sur le forum ? (si applicable) smiley préféré‹    gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

L'homme court et trébuche. « Je dois sauver l'enfant, Korra. Je n'ai pas le choix. » Elle se tourne vers son mari, leur propre fille dans ses bras. « Tu dois rester avec ta famille, Tenzin. Nous protéger nous. » Elle caresse la chevelure brune de sa fille. « Ce n'est pas après nous, qu'ils en ont, c'est après eux. » dit-il en parlant de ses maîtres, les K'han, ceux qu'il avait juré de protéger. Malgré leur réticence, le maître de la terre, avait une dette envers cette famille. Et il se devait de les protéger, au péril de sa vie. Il jette un dernier regard vers sa femme et court à l'étage. Là, il retrouve le bambin, au milieu des flammes. Elle crie, s’époumone. Il saute par dessus les flammes, brûlant au passage sa cape, puis enlace l'enfant. Il regarde autour de lui, puis se dirige vers la sortie. L'enfant toujours dans ses bras, il court à travers la bâtisse. Il ouvre la porte arrière de la bâtisse et s'engouffre à l'extérieur. L'air frais vient caresser ses poumons, et il se met à tousser. Il se tourne une nouvelle fois vers la bâtisse. Il voit sa femme, arriver en courant, leur fille dans les bras et leur fils lui tenant la main. Et la vision s'obscurcit, alors qu'une salve mortelle de flammes vient s’abattre sur eux. Il entend leur cris, avalés ensuite par les flammes. Son palpitant arrête de battre, et il s'agenouille sur le sol, incapable de faire quoique ce soit. L'enfant dans ses bras, héritière K'han, arrête de pleurer, et pose une main sur sa joue. Il ne détache pas ses yeux, des corps en flammes dansant pour leur vie, jusqu'à ce qu'ils tombent au sol, inerte et carbonisés.

« Je veux une autre histoire. » Elle regarde son père un long moment, battant des paupières. Il se penche vers elle et dépose un baiser sur son front, avant de remettre sa couverture en place. « Une dernière alors, Kathara. » Elle minaude un petit sourire, replace ses cheveux derrière ses oreilles et regarde son père. « Autrefois, il y avait une guerre, destructrice, ravageuse. Elle apporta la désolation sur le royaume, décimant hommes et animaux à part égale, comme un incendie de forêt. » La gamine fronce les sourcils, et croise les bras sur sa poitrine. « Je n'aime pas cette histoire. » Il pose un regard interdit sur elle, pensif. La gamine ne connaissait aucune de ces horreurs, mais le moine les avaient connues. « Un jour, la guerre prit fin, et amena avec elle la paix. Mais les débuts étaient difficiles, les hommes, tu le sais, possèdent de la rancœur. » Il passe une main dans les cheveux de sa fille, lui souriant doucement. « Un homme un jour, éprit de vengeance, vient incendier la demeure d'une famille, en représailles pour l'alliance qu'ils avaient fait avec les vainqueurs de la guerre. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'une famille, d'esclaves comme de maîtres vivaient dans cette maison. La majorité d'entre eux périrent ce soir là, mais l'un des esclaves réussit à protéger une enfant, et l'emmena avec lui. » Elle regarde son père. « Il devait sauver l'enfant de ses maîtres, de toute manière, n'est-ce pas? » Tenzin pose un doigt léger sur la joue de sa fille, en souriant doucement. « Il le devait oui, mais, se faisant, il perdit sa femme et ses propres enfants. » Elle lève les yeux vers son père, les écarquillant. «Pauvre homme. » Il sourit, un instant ailleurs. Avant de déposer un nouveau baiser sur le front de sa fille. « Nous terminerons cette histoire un autre jour, Kathara. Il se fait tard, et ton entraînement commence demain. Dors bien. » Elle regarde son père quitter la pièce, et disparaître. Elle se lève de sa fenêtre, et regarde à travers sa fenêtre. Bientôt, elle irait dans le temple, bientôt, elle irait dans ses profondeurs, dans les méandres de l'inconnue. Elle pose son regard sur le village, et voit les moines guerriers s'entraîner au clair de lune. Elle se met automatiquement à tenter de refaire leurs mouvements. Un coup de poing lancé dans l'air, un coup de pied lancé de l'autre côté. Elle entend alors des bruits de pas et s'arrête. Elle souffle sur sa chandelle et se replonge dans son lit. La porte s’entrouvre, et elle prétend qu'elle est endormie.

Elle ouvre les yeux au petit matin, et s'apprête pour sa journée. Son père, l'un des Haut-Prêtre, l'entraîne avec elle vers le temple. Elle se tourne, regarde ses amis d'enfance, qui l'observent avec curiosité et admiration. Elle avait été choisie, choisie pour devenir la prochaine Haute-Prêtresse, et avec cette responsabilité, venait le poids de nombreux efforts qu'elle devrait surmonter. Si les enfants de son âge avait un entraînement de la maîtrise de leurs pouvoirs ou de leur élément en même temps qu'elle, le sien allait être beaucoup plus poussé. Elle devait être celle qui les protégerait du monde extérieur, celle qui serait la porte parole des dieux. Et pour ça, elle devait elle même devenir une déité. Être le pont entre celui des esprits, et celui des vivants. Rencontrerait-elle une taupe géante, dans les tréfonds du temple ? Elle n'en avait aucune idée, mais elle savait qu'elle en ressortirait meilleure. Son père la présente une nouvelle fois aux prêtres du village, de manière plus officielle. La gamine regarde autour d'elle, le temple était vieux mais tenait encore, et l'aura mystique qu'il dégageait, dérangeait la gamine comme il la grisait. Elle ne comprenait pas cette sensation, ces émotions qui doucement se frayaient un chemin en elle. Elle est ensuite entraînée vers un sous-sol, une cavité forgée à même le temple, et s'arrête devant une porte ovale en fer forgée. « Qui y a t-il à l'intérieur? » Il pose une main sur son épaule, ne répondant pas à sa question. « C'est ici que nos chemins se séparent, Kathara. Je reviendrais te chercher ce soir. » Elle fronce les sourcils. « Mais, qu'est-ce que je suis supposée faire? » « Nous en avons déjà parlé. Tu ne dois faire qu'un avec ton élément. Et c'est ici que ton entraînement commence réellement. » Elle fronce les sourcils. Il l'attrape par le poignet, ouvre la grande porte en fer forgé, et l'entraîne à l'intérieur. Elle reste interdite, ses yeux braqués vers l'extérieur. « Tu as été choisie Kathara, tu y arriveras. » Et la porte doucement se ferme. Elle ne bouge pas, observe son père fermer la porte. Puis l'obscurité. Elle se tourne, mais ne sait pas dans quelle direction regarder. Tout n'est que ténèbres et noirceur, obscurité sans fin. Elle a l'impression d'avoir été plongée dans des abysses, des abysses qui doucement enlacent son corps de leurs tentacules. Elle tente de s'approcher de la porte, mais rencontre un mur dur et froid. Elle porte une main sur sa tête, avant de se redresser. Ou était-elle, à l'envers ? Elle ne savait pas où se trouvait le centre de gravité, ou de son équilibre, elle avait l'impression d'avoir été plongée dans un monde inconnu dans lequel elle ne reconnaissait rien. Elle se cogne à nouveau à un mur. Son palpitant accélère, se saccade. Les secondes semblent être des heures, les minutes, des journées entières. Elle ne sait pas si elle est ici depuis longtemps, ne sait pas non plus combien de temps il lui reste. Sa tête tourne, et ses genoux, elle le sait, sont égratignés par ses nombreuses chutes. « Papa. » Sa voix résonne en écho. Elle s'accroche aux murs, avant de lui revenir en pleine tête. « Je ne veux plus être élue, je ne veux plus être choisie. » Sa voix lui revient encore, et la conversation s'arrête. Elle se met à pleurer la gamine, pleurer parce qu'elle est perdue et qu'elle a l'impression d'avoir été emprisonnée dans une forteresse. Punie par les dieux pour un crime qu'elle ne connaît pas. C'est un grand honneur, lui avait-il dit. Elle ne voyait pas l'honneur ici, elle ne voyait que la peine et le désespoir. Elle ne voyait que l'obscurité et l'enfer. Elle pose la paume de sa main sur le sol. Et c'est là qu'elle le ressent enfin. C'est un bruit léger d'abord, comme un serpent serpentant sur le sol. Comme une plume caressant sa joue, une brise estivale passant dans ses cheveux. Puis le bruit devient plus persistant, comme une palpitation, comme le battement d'un cœur. Celui-là même de la Terre. Elle n'était pas seule, elle n'était pas perdue. Elle pouvait être le tout, elle pouvait être la vie, elle se devait juste d'apprendre. Elle ferme les yeux et commence son entraînement.

Elle inspire profondément, tournant la tête vers son amie. « Non, je ne rencontre pas une taupe géante lorsque je vais dans les tréfonds du temple. » Nala l'observe et fronce les sourcils. « Donc, tu vas dans le temple, et tu..? » Elle lève les yeux au ciel. « Je veux juste comprendre. Tu ne suis pas les même entraînements que nous, on ne te voit presque plus, et j'aimerai juste savoir en quoi, ton entraînement est plus spécial que le notre. Ça fait quinze ans maintenant que tu y vas, et demain, tu seras nommée Haute-Prêtresse. » Kathara passe une main dans ses cheveux, avant d'inspirer une nouvelle fois, profondément. « Je ne suis pas autorisée à te dire ce qu'il se passe dans le temple, Nala. » Toute la communauté tournait autour du temple, de ses préceptes, de ses entraînements, de ses lois. « Mais je peux te montrer. » Elle regarde son amie d'un air entendu, avant de se lever. Elle l'attrape par la main, et l'emmène avec elle dans un coin reculé du village, près du cimetière. « C'est le seul endroit où l'on sera tranquille. » K athara s'écarte légèrement de son amie. « Tu ressens la terre, n'est-ce pas? » dit-elle à l'attention de la jeune femme. Elle acquiesce, elle était aussi une maître de la terre. « Disons que l'on maîtrise la terre sur une échelle de zéro à dix. » La jeune femme croise les bras sur sa poitrine, et l'observe. « Toi, tu serais niveau six. » Elle fronce les sourcils et s'offusque. « Je mérite un sept, facile. Mako est bien moins fort que moi, quoiqu'il en dise. » Kathara secoue légèrement la tête, un léger sourire sur les lèvres. « Tu ressens la terre et tu la maîtrises à ce niveau là. Mais moi, dit-elle en se pointant du doigt. Je ne maîtrise pas la terre. » Nala fronce les sourcils. « Je ne te suis plus. Ça veut dire que ton entraînement spécial, fait que tu es inférieure dans ta maîtrise à moi? » Kathara lève les yeux vers le ciel, avant de soupirer. « Tu n'as pas changée d'un poil. Même après toutes ces années, tu te sens obligée de couper la parole quand on t'explique quelque chose. » Nala se met à sourire, de manière malicieuse. « Je ne maîtrise pas la terre, parce que j'ai compris qu'elle n'était pas maîtrisable. Pas de la manière dont tu l'entends. Pour éviter les grandes explications, j'ai appris à être la terre. » L'autre brune écarquille les yeux. « Être la terre ? Comme, tu peux te fondre en elle? » Et Kathara explose de rire, d'un rire cristallin. Elle n'arrive pas à s'arrêter, et des larmes coulent de son œil droit. Elle l'essuie, reprend son calme. « Ne sois pas stupide, Nala. » Elle croise les bras sur sa poitrine, puis s'écarte. « Je pense qu'il faudrait que je te montre. Attaque moi. » Elle décroise les bras, et ferme les yeux. « Comme ça ? » Kathara hoche sa tête. La plante de ses pieds est ancrée dans le sol, ses yeux sont fermés et elle ne voit rien. Elle entend juste les vibrations, elle les ressent. À chaque petit mouvement, que ce soit un doigt de pied frottant un autre, un insecte se baladant dans les herbes. Elle ressent ces vibrations, en milliers de palpitations. Nala fait un pas en avant, et tend son poing. Elle l'évite, restant pourtant toujours plantée sur ses pieds et les yeux fermés. Elle ressent une autre vibration, la brune a changé de posture. Elle donne un coup de l'autre côté, et Kathara l'évite à nouveau. « Arrête d'essayer d'atteindre mon visage, j'y tiens. » Alors Nala tente d'atteindre son ventre, et d'un mouvement gracieux, comme si elle dansait, Kathara l'évite. Son amie tente toujours, jusqu'à s’essouffler sans jamais réussir à la toucher. Elle rouvre les yeux. « Je ressens la terre, je suis la terre. J'arrive à ressentir les vibrations de tes pas sur le sol, la posture que tu prends, comme si tu t'appuyais sur moi. Laisse moi te montrer autre chose, utilise ta maîtrise maintenant, pour m'attaquer. » Nala passe une main sur son front en sueur. « Tu vas me battre sans jamais me toucher, ou sans jamais que je n'arrive à te toucher encore? » Kathara hausse les épaules, comme si elle n'en avait pas la réponse. Nala ancre ses pieds dans le sol, et Kathara referme à nouveau les yeux. La première tente de maîtriser la terre, de la soulever pour attaquer son amie. Kathara, inspire, ressent à nouveau les vibrations. Comme un tremblement de terre, elle sent où son amie est en train de maîtriser la terre, qu'elle parcelle elle compte lui envoyer. Elle la laisse se soulever, se dresser pour venir l'atteindre. D'un mouvement, elle évite à nouveau l'attaque. Elle entend Nala soupirer, et les battements de son cœur s'affoler. Elle commençait à l'énerver. Elle réitère son attaque, et Kathara l'évite, avant d'en éviter une nouvelle. Et alors que Nala tente de maîtriser la terre, pour emprisonner son amie à l'intérieur, Kathara bouge ses bras d'un même mouvement, et saute de manière légère, reposant ses pieds dans une parfaite synchronisation. La terre que Nala était en train de manier se fige et s'affaisse, désormais maîtrisée par la Martell. Elle rouvre les yeux. « Alors non, je ne rencontre pas de taupe géante. J'apprends à maîtriser notre élément, comme il fut enseigné autrefois, de manière plus poussée que la votre, de manière beaucoup plus respectueuse aussi. J'apprends à vivre avec lui, j'apprends à ne faire qu'un avec lui. Je n'apprends pas à le contrôler, il serait stupide de penser que l'on peut contrôler les éléments. » Elle s'approche de son amie, et l'enlace. « Je dois retourner me reposer, parce que demain est un grand jour. » Nala la regarde un instant, interdite. « Demain tu seras consacrée Haute-Prêtresse, je sais, nous le savons tous. Mais.. promets moi que peu importe les devoirs qui t'incomberont, nous serons toujours là l'une pour l'autre. » Elle lève son petit doigt vers la maîtresse de la terre. Elle y appose son propre petit doigt et lui promet, avant de disparaître.

« Nous allons devoir nous aventurer dans les bois pour obtenir de quoi nous sustenter. Nous n'avons pas le choix. » Elle pose un regard sur les membres du conseil, les prêtres de son village. « Au risque qu'ils découvrent que nous évoluons ici depuis vingt-cinq ans? » Ils, c'était le monde extérieur. Le vrai, celui qu'elle rêverait de découvrir, mais qu'on lui avait dit être ravagé par la guerre et par la bêtise humaine. Ils possédaient d'autres dieux, d'autres manières de faire. Vivaient dans des royaumes régit par de grandes personnes se pensant être plus que des dieux. « C'est soit ça, soit nous courrons à la famine. » Elle fait pianoter ses doigts sur l'accoudoir de sa chaise. « Proposer de telles choses va nous faire avoir le courroux des dieux, » dit Aemon, le regard effrayé. « Ce n'est pas parce que ce monde est peuplé de sauvage, et d'hérétiques, et que nous décidons de sortir de notre cachette que les dieux vont venir abattre leurs courroux sur nous prêtre Aemon. » Il pose ses yeux sur la Haute-Prêtresse, gamine à ses yeux. « Je ne veux pas me montrer irrespectueux, mais, je ne suis pas certain qu'envoyer certains des nôtres, vu le petit nombre que nous sommes, dans l'autre monde, serait une bonne idée. » Elle pousse un soupir et se tourne vers son père, qui n'a toujours pas ouvert la bouche. « Qu'est-ce que tu en penses? » Il pose ses yeux sur elle, avale sa salive. « Je suis d'accord, avec Aemon. » Elle se fige un instant, tente de ne pas faire sortir l'agacement sur son visage. Quelqu'un entre dans le temple. Nala. Elle regarde la guerrière, venir d'un pas pressé. Elle avait été promue sentinelle du village, après la cérémonie qui avait offert le titre de Haute-Prêtresse à Kathara. « Un homme a été aperçu aux abords du village. Il n'est qu'à quelques kilomètres, mais il se rapproche vite du village. » Elle se redresse dans son siège. « Vous voyez, les dieux abattent leurs courroux. C'est peut-être un éclaireur pour venir ce que nous avons battit. » Elle arque un sourcil, et se lève. Elle attrape sa lance, placée au pied de son siège et s'avance aux côtés de Nala. « Je vais m'en occuper. » Elle atèle l'un des rares cheval du village et monte sur son dos. « Ouvrez les portes. » Dix maîtres de la terre se mettent en ligne, et font les mêmes mouvements. La terre tremble, et les murs protecteurs de la cité s'ouvrent. Elle donne un coup de talon sur le flanc de son cheval, et il part au galop. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait en voyant le visiteur malencontreux, elle savait juste qu'elle se devait de protéger son village, et que s'il était un éclaireur, amenant possiblement à une guerre, ils devaient être préparés. Elle entend deux autres chevaux derrière elle, et se rend compte qu'il s'agit de Nala et Mako, leurs armes respectives en main. Si leurs croyances étaient pacifistes, ils n'avaient eu d'autres choix d'apprendre à se battre comme de véritables soldats pour protéger les leurs si quelque chose devait réussir à pénétrer leur quiétude. Les chevaux continuent de galoper. Ils arrivent enfin à quelques mètres du visiteur et Kathara leur fait signe de s'arrêter. Il ne fallait pas qu'ils montrent leur présence. Elle descend de son cheval, et dépose sa lance au sol. Agenouillée, elle l'observe à travers les buissons. Il ne ressemblait absolument pas à ce que son père ou les prêtres lui avaient décrit. Il semblait soigné, quoiqu'un peu transpirant, et s'il possédait des armes avec lui, et qu'il était en train de faire brûler un lapin sur un feu de camp, il ne ressemblait absolument pas à l'image du sauvage qu'elle s'était faite. Nala ouvre la bouche, mais Mako lui fait signe de se taire. Kathara l'observe longuement. Nala, elle, profite de la curiosité de ses amis pour se lever, son arme à la main et se diriger vers lui. « Qui êtes vous, et que voulez vous à notre village? » Kathara se frappe le front, puis se lève. « Pardon? » dit l'inconnu, surprit. « Nala. Range ton arme. » Autoritaire, elle s'avance vers son amie, qui abaisse doucement son arme tout en fixant l'homme. « Merci, je.. » Elle le coupe. « Qui êtes vous, et que voulez-vous? » le regard froid, l'Haute-Prêtresse, pose ses prunelles dans celles du visiteur.

Elle referme la porte de sa chambre derrière elle, puis se tourne vers Nala, Mako, et les prêtres. « Tu as fais quoi? » Elle toise Aemon, mais ne répond rien. « Qu'est-ce qui t'as pris de l’accueillir chez nous? » Elle pose ses yeux sur son amie, mais ne répond toujours rien. « Les dieux vont faire tomber leurs courroux sur nous, les dragons vont fendre les cieux et ravager notre village. » Elle dépose une nouvelle fois ses yeux sur Aemon. « Arrêtez d'être stupide, pour l'amour des esprits. » Elle soupire. « Ce n'est pas un danger. Il ne pouvait pas rester dans les bois, et marquer la position de notre village. J'ai donc pris la responsabilité de le ramener ici, il ne restera pas. » Elle croise les bras sur sa poitrine. « L'apocalypse, la guerre, du sang, de l'horreur, voilà ce que tu as amené dans notre village, Kathara. » Et Aemon disparaît. Nala la regarde, incomprise, et prend Mako avec elle avant de partir. Elle s'apprête à rentrer à nouveau dans sa chambre, mais une main vient se poser sur son épaule. Son père. « Souviens-toi des histoires que je te racontais lorsque tu étais petite, ne lui fais pas confiance. » Elle inspire doucement. « N'ai pas peur, je sais ce que je fais. Il partira demain à l'aube et aucune apocalypse ne pointera le bout de son nez.  » Il pose un regard dur sur sa fille. « Et qu'est-ce qui l'empêchera de revenir, ou de donner notre position à l'empire? » Elle plonge ses prunelles dans ses yeux. « On demandera à l'un de nos télépathes de lui effacer la mémoire. » Elle pénètre ensuite dans sa chambre, et ferme la porte. Il se tient debout dans la pièce, comme s'il ne voulait toucher à rien. « Merci, je ne veux pas vous attirer de problèmes avec... les vôtres? » Elle retire sa cape et dépose sa lance sur un petit bureau. « Je n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'une affirmation, ou d'une question. » Elle se tourne vers lui, et fronce les sourcils. « Un peu des deux, en vérité. » Elle fronce d'autant plus les sourcils. « Nous n'avons pas de contact avec l'autre monde depuis plus de vingt ans, ils sont effrayés. » Il fronce les sourcils à son tour. « Oh, vous pouvez dormir dans mon lit. » Il se tourne vers le lit double, puis se tourne à nouveau vers elle. « Non, il vaut mieux que ce soit moi qui dorme sur le sol, pas vous. » Elle secoue légèrement la tête. « Je ne vais pas dormir sur le sol, mais dans mon lit. » Il regarde à nouveau le lit. « Avec moi? » Elle croise les bras sur sa poitrine, puis se pose contre le mur. « Oui, avec vous. Vous n'avez jamais dormi avec quelqu'un? » Elle penche sa tête sur le côté, confuse. « Si, j'ai l'habitude. Je dors avec des tas de gens. » Elle fronce les sourcils à son tour. « Des tas de gens? » « Ce n'est pas ce que je voulais dire, avec des gens, pas en même temps, de temps en temps. » « Vous semblez gênés. Vous êtes gênés. Les gens de l'autre-monde se gênent-ils tous aussi facilement? » Il secoue sa tête, et elle explose de rire. Elle se déshabille. « Vous pouvez retirer vos vêtements, si vous voulez être plus confortable. » Elle se retrouve en sous-vêtements et se tourne vers lui. « Je ne suis pas sûr que, que » Elle pose ses prunelles dans les siennes, et s'avance un peu plus près. Elle regarde son visage, l'observe sous toutes les coutures. Son regard passe de ses yeux, à son torse, de son bas ventre à ses pieds et ainsi de suite. « Je ne comprends pas. » Il recule légèrement, et elle s'avance de nouveau. Il recule encore une fois. Elle penche la tête sur le côté. Elle voit son regard fuyant, s'accrochant à ses attributs féminins, avant de retourner vers le décors de sa chambre. « Oh, vous n'êtes pas habitués à dormir avec une femme. » Il arque un sourcil. « Je dors avec beaucoup de femmes. » Elle écarquille les yeux. « C'est juste que, de là d'où je viens, lorsque l'on dort avec une femme, on est marié à elle. » Elle fronce les sourcils. « Vous avez le droit d'avoir plusieurs femmes? » Elle ne quitte plus ses yeux. « Non, qu'elle idée. » « Mais vous venez de dire que vous dormiez avec beaucoup de femmes? » Et la discussion continua ainsi durant un long moment, avant que Kaz finisse par s'allonger à ses côtés. Il ne tenta aucune approche, et elle en fit de même, bien trop curieuse. Il ne ferma pas les yeux de la nuit, et elle ne les ferma pas non plus. Avide de savoir, elle lui posa des questions sur son monde, sur sa hiérarchie. Sur les démons décrits par son père et les autres prêtres. Il réfuta certaines de ses croyances, ce qui la fit énormément tiquer. Et alors, que le jour commençait à pointer son nez, elle l'accompagna elle-même en dehors du village. L'aidant à partir, afin que sa mémoire ne lui soit effacée. Il lui promit de revenir le plus vite possible, pour répondre à ses questions. Et elle lui promit d'être là, à l'attendre. Parce qu'elle ne bougerait pas de son village, parce que contrairement à lui, elle était emprisonnée dans ses remparts et faisait désormais partie du décors. Ils se reverraient, c'était certain.

Elle observe les étoiles et la lune, puis se tourne vers son père. « J'ai une question. » Elle plonge ses prunelles dans les siennes, avant de reporter son attention sur les étoiles. « Je sais que tu n'aimes pas en parler, mais j'ai besoin de savoir. À quoi ressemblait-elle? » Elle se tourne à nouveau vers lui, alors qu'il lui tourne désormais le dos. « Je sais que tu n'aimes pas en parler, et je suis désolée. » Mais elle avait besoin de savoir la gamine. Elle avait besoin de savoir à quoi ressemblait sa mère, elle avait besoin de savoir qui elle était. Elle avait besoin de savoir, comment elle avait vécue sa vie avant de mourir. Parce que dire qu'elle avait été là pour ses enfants, pour les siens, n'était pas une réponse qui lui convenait. Le passé de son père était trop trouble, se contredisait parfois. Et elle avait besoin d'en connaître tout les rouages. « Nous ne devrions pas parler de ça, Kathara. » Elle arrête sa main, venu se poser sur son épaule, et reste interdite. Elle n'en pouvait plus la gamine. Elle avait fait tout ce qu'il lui avait demandé. Elle s'était imprégnée de son élément, l'était devenue. Elle était devenue Haute-Prêtresse, elle n'avait jamais tenté d'aller au dehors, de fuir leur civilisation. Elle avait été une fille parfaite et dévouée, mais elle devait savoir. « Tu me dois bien ça. » Il se tourne enfin vers elle. « Ta mère était la femme la plus incroyable que j'ai connu, et elle est morte en tentant de te sauver. » Elle fronce les sourcils. « Tu peux répéter? » dit elle, confuse. Il se sent offusqué par sa question, mais répète une seconde fois. « Non, ce n'est pas ce qu'il s'est passé. » Elle reste interdite un instant, concentrée sur les battements du cœur de son père, vibrations qu'elle ressent dans la paume de ses pieds et qui traversent son corps. Elle darde ses prunelles dans les siennes, les sourcils froncés. Et la vibration s'intensifie alors, elle n'a que le temps de pousser son père que la bombe explose contre le mur, les éjectant au passage, balayés par le souffle de la destruction. Elle tombe au sol, et regarde son père. « Tu n'as rien? » il secoue la tête. Elle se tourne vers les remparts de terre qui protègent leur village. Elles cèdent peu à peu, balayées par le souffle des bombardements. « Prends les enfants avec toi, emmène les à l'intérieur du temple.  » Il se redresse et s'exécute. Elle voit Nala sortir de sa chaumière, et se diriger vers elle, une épée à la main. Elle baisse les yeux sur cette dernière. L'acier ne ferait pas le poids contre le feu des bombes. Ils allaient tous mourir. « Nous devons créer de nouveaux remparts pour les empêcher de passer.. des fossés. » Les maîtres de la terre la suivent, et forment une ligne. Un à un, ils s'exécutent dans leurs mouvements, tentant de créer un fossé empêchant les envahisseurs de passer. Mais les bombes pleuvent, et les flèches tombent des cieux. Ils sont obligés de battre en retraite. Les résistants pénètrent l'intérieur du village, et commencent à tuer, à trancher des gorges. Kathara court, elle se dirige vers le temple, non sans assisté au massacre de son peuple. Elle arrive enfin aux portes du temple, mais est acculée par un groupe de quatre résistants, armes à la main. Son père est à l'intérieur, des enfants sont à l'intérieur. Même si, ils n'y réchappent pas, elle se doit de tout faire pour les protéger jusqu'à la fin. Ses bras se tendent, et ses pieds s'ancrent dans la terre. D'un mouvement rapide, elle fait sortir du sol un monticule de terre, qui vient s'abattre contre eux. Elle les écrase d'un simple mouvement, et entre dans le temple. « Nous devons partir, nous devons prendre les enfants et partir. » Elle se tourne vers la porte du temple. « C'est trop risqué de sortir, je, je, je creuserai un tunnel pour nous faire ressortir. Je peux le faire. » Son père pose une main sur l'épaule de Kathara. « Je savais que ce jour finirai par venir. Nous ne survivrons pas, Kathara. » Elle secoue la tête, alors qu'elle entend les cris des siens dehors. « Nous ne pouvons sauver tout le monde, mais nous pouvons sauver le plus de personnes possibles. » Il secoue la tête à son tour. « Écoute moi, Kathara. » Les larmes viennent brouiller sa vue, mais elle tente de le fixer dans les yeux. « Je veux que tu te souviennes de ce que tu as vécu ici, je veux que tu sois forte, brave, et que tu gardes la tête haute. Le monde est plein d'horreurs, et ils tenteront de te changer. Et même s'ils décident de t’appeler autrement, de te faire porter d'autres vêtements, je veux que tu restes celle que tu es aujourd'hui.  » Elle ne comprend pas Kathara, et ses yeux s'embuent d'autant plus. Un homme entre dans le temple. « Je t'aime, Kathara. » Et alors qu'elle s'apprête à dire quelque chose, le monde se teinte d'une nouvelle obscurité.

Elle ouvre les yeux et se relève brusquement. Elle regarde autour d'elle, mais ne reconnaît pas les lieux. Elle s'avance, pousse le pan de toile qui l'empêche de voir. Ses yeux se posent sur son village, massacré et parti en fumée. Des résistants s'activent devant elle, ne lui prêtant aucune attention. Elle fronce les sourcils, et regarde la désolation qu'ils ont engendrés. Des chevaux viennent hennir au loin, et elle se tourne. Les envahisseurs s'agenouillent, alors qu'un homme descend de son cheval. Elle l'observe un moment, alors qu'il discute avec un soldat. Il dépose quelques regards furtifs dans sa direction, puis s'avance vers elle. Si tout le monde reste agenouillé, elle reste debout la tête haute. « Agenouille toi devant le Roi. » lui souffle une voix qu'elle ignore, gardant toujours la tête haute. Un Roi ? Un meurtrier, voilà ce qui résonnait plutôt dans ses tympans. « Elle n'a pas besoin de s'agenouiller. » Le meurtrier parle, mais ne la quitte pas des yeux. Elle se sentirait presque obligée de s'agenouiller, mais ne le fait toujours pas. « Re-bienvenue parmi nous, Rhaenys K'han. » dit-il, en posant ses yeux sur la tâche de naissance sur son épaule, avant de reposer ses iris dans les siennes.