pseudo et prénom ‹ schuylers, karine. âge ‹ trente ans. comment as-tu trouvé le forum? ‹ je le connais de bazzart, mais c'est finalement lise qui m'a convaincu de m'y inscrire.    pays ‹ québec, canada. fréquence de connexion ‹ régulière en semaine , réduite le week-end car j'ai un internet terrible chez mes parents.    votre avis sur le forum ‹ il est trop beau, et complet, je m'y intéressais depuis quelque temps, sans jamais prendre mon courage à deux mains pour m'y inscrire. parrain ? ‹ lise, my wife.  smiley préféré‹    gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

[ part i : don't forget the name. ]
Elle n’était qu’une gamine, à peine plus haute que trois pommes, et ses bouclettes dorées encadraient son visage de poupée. Elle avait l’air d’un ange, mais il ne fallait pas s’y méprendre. Son tempérament, bouillonnant comme la lave qui sillonnait ses veines, ne tardait jamais à faire irruption à la moindre contrariété. Son père faisait fit de ses petites crises, les ignorant afin de ne pas attiser le feu qui déjà, quelques minutes plus tard, se calmait. Sa fille, sa petite Laurel, il l’aimait, tendrement. Elle avait dans son regard le même courage, la même foudre qu’il avait vu dans les yeux de sa Valentia, avant qu’elle ne parte aux combats pour protéger le temple, son temple. Une âme de combattante avec un cœur pur, ce se dont il se souviendra toujours de cette femme qui avait marqué sa vie, et qu’il n’oublierait jamais. Sa petite réplique presque parfaite le fixait avec intensité, attendant avec impatience qu’il ne vienne la border afin de sombrer dans le monde des rêves. Il s’installa sur le rebord de son lit, caressant affectueusement sa chevelure tout ondulée. « Herina va devenir ma nouvelle maman, papa? » Il savait sa fille intelligente, mais il avait cru s’être montré discret alors qu’il courtisait la jeune femme. Visiblement, le sens de l’observation aiguisé de sa progéniture venait de lui prouver le contraire. « Non, mon ange. Personne ne remplacera jamais ta mère. » Valentia était tout simplement irremplaçable. Il lui était impossible de l’oublier, mais Lars se devait de refaire sa vie, de continuer à avancer. C’est ce qu’elle aurait voulu. Il allait épouser Herina et bientôt, elle se joindrait à leur maisonnée, changeant ainsi la dynamique établie entre eux deux pour toujours. Mais il ne voulait pas que sa fille oublie. Il voulait que sa fille se souvienne de cette mère partie trop tôt, pauvre victime d’une guerre sans merci. « Ta mère sera toujours la tienne, Laurel. Herina prendra soin de toi, elle t’aimera aussi fort qu’elle le pourra, et elle t’élèvera comme elle le ferait si tu étais sienne. Tu pourras aussi l’aimer en retour. Tu en a le droit. Mais elle ne devra jamais prendre la place de ta mère dans ton cœur. » Son regard était à la fois sérieux et tendre, doux et attristé. Son cœur se serait à chaque fois qu’il parlait d’elle, qu’il pensait à elle. Puis, la tristesse laissa place à la colère, à la rage, à la rancœur. Il ne parvenait pas à pardonner à ceux qui l’avaient privé de Valentia. « N’oublie jamais que ta mère s’est battue pour ses convictions, pour que tu puisses vivre dans un monde paisible. Et n’oublie jamais, surtout, le nom de ceux qui nous l’ont enlevé. Tu t’en souviens, n’est-ce pas? » L’enfant secoua frénétiquement la tête, cette dernière bien enfouie dans son grand oreiller de couleur immaculée, sa couverture remontée jusque sous son menton, ses yeux brillants d’une petite lueur enflammée alors qu’elle observait son père. « Kimora. » Il fit un signe de tête approbateur avant de se lever et de donner un léger baiser sur le front de sa fille. Déjà, les paupières de la fillette se faisaient lourdes, et bientôt, elle quitterait le mode réel pour rejoindre celui de son imaginaire. « Dors, maintenant. Les Dieux veillent sur toi. » Et d’un geste de la main, il fit s’éteindre la chandelle, abandonnant l’enfant dans les bras de Morphée.

[ part ii : meeting you was fate. ]
La journée était parfaite : le soleil brillait de mille feux dans le ciel où quelques nuages flottaient nonchalamment, et un vent léger caressait le feuillage des arbres et s’engouffrait dans la longue chevelure châtaine de la jeune femme. Elle avait abandonné son père à son arrivée au palais pour rejoindre les écuries où sa monture reposait. Son magnifique et imposant Lux, qui poussa un hennissement de contentement lorsqu’il remarqua son arrivée, l’attendait pour leur balade quotidienne. Son impatience était tangible, son cheval piaffant avec énervement dans son enclot. « Tout doux, mon beau, je suis là. » Elle tendit doucement la main vers son étalon, et ce dernier y réfugia son museau avec une délicatesse qui contrastait avec l’énergie qu’il dégageait.  Le sachant désormais plus calme, elle pénétra alors dans la petite stalle pour le mettre en selle et le préparer pour leur sortie. Quelques instants plus tard, les rênes bien en main, Laurel s’extirpa de l’espace contiguë, Lux sur ses talons. Ce besoin viscérale de prendre l’air, de s’éloigner de la cour, le temps d’une heure ou deux, lui serrait la poitrine. Cette dernière querelle avec son père bien en tête, elle avait besoin de faire le vide. Et visiblement, elle n’était pas la seule. Peignant son cheval d’un air distrait, repassant aux mêmes endroits plus fréquemment que nécessaire, le prince héritier s’occupait de son destrier en silence. La femme de feu s’arrêta, ignorant si elle devait plutôt le laisser à ses pensées ou s’immiscer dans celle-ci. Autant lui laisser le choix, songea-t-elle. « Prince Cal, puis-je vous proposer de m’accompagner lors de cette balade? » Quand il relava la tête vers elle, c’est un sourire invitant qu’elle lui offrit, non sans s’attendre à ce qu’il accepte. Elle fut la première surprise lorsqu’il ne déclina pas son invitation. « Avec plaisir. » Qui aurait pu croire que ces quelques moments partagés ensemble allaient se transformer en une amitié des plus précieuses pour l’un et l’autre. La bronze et le bleu qui se trouvèrent et s’épaulèrent, durant ces périodes troubles de leur vie. Une amitié sincère qui naquit et qui s'épanouit, depuis ce temps.

[ part iii : the death of innocents ]
Ce jour devait en être un heureux, du moins, en apparence. Les grandes célébrations qui s’amorçaient en l’honneur du prince héritier et de sa future épouse étaient tachées d’encre avant même leur commencement. L’arrestation d’Adonis, quelques jours auparavant, avait teint l’air d’un gris maussade, et Laurel se doute bien de ce qu’il en coutait à Cal pour montrer bonne figure en cette journée où l’erreur n’était pas permise. Son tempérament exécrable le prouvait bien. Il n’en avait pas glissé mot à sa confidente, se refusant de parler à quiconque avant la cérémonie, mais la jeune bronze savait lire en lui comme dans un livre. Il y avait plus urgent à gérer, et cette histoire pouvait être mise de côté, le temps de quelques heures, mais elle n’avait pas dit son dernier mot. La cérémonie se déroula sans encombre apparente, les gens portaient un sourire forcé sur leur visage, tâchant de se réjouir pour cette union d’apparence, d’alliance. Il n’était pas question d’amour. Il était rarement question d’amour, dans leur monde. Les époux échangèrent finalement leurs vœux, et ils furent présentés en tant que mari et femme. Des applaudissements polis retentirent avant que l’on invite les convives à continuer de célébrer en dégustant bouchées et pétillantes. Un léger doute persiste pourtant dans l’esprit de Laurel. Tout était calme, trop calme. Et même si elle tente de faire taire ce pressentiment, plus elle est consciente que ses sens sont en alertes. Une déflagration se fait entendre, et les vitres non loin d’elle éclatent en mille morceaux, lui taillant la peau au passage. Son adiutor, non loin derrière elle, se porte à son secours afin de la guider loin des explosions au moment même où une seconde vague se fait entendre. Dans les jardins, tout n’est que chaos. Les cris déchirent le bruit de la foule en panique, et les corps commencent à tomber, la vie les ayant quittés. Coincé dans les bras de son protecteur, Laurel cherche des yeux ceux de son précieux ami, Cal. Évidemment qu’il en sécurité, et c’est un soupir de soulagement qu’elle laisse échappée entre ses lèvres avant que le souffle lui manque. À quelques mètres d’elle, les boucles d’une adolescente attirent son attention, et se débâtant, ordonnant à son adiutor de la lâcher, elle s’extirpe de ces bras pour accourir vers le corps mutilé de cette fille, qui n’était plus un enfant, mais loin d’être une adulte. « Danika! » Sa voix tremble et se brise, alors qu’elle se précipite sur le sol, se rapprochant du corps de sa cousine, dont la vie s’échappe peu à peu. Elle agrippe à elle, comme à une bouée de sauvetage. « Reste avec moi, je t’en prie. Regarde-moi… Danika, s’il te plait, regarde-moi! » Les paupières lourdes de sa parente se relèvent le temps de quelques secondes, mais l’effort est trop lourd, et elles se referment presque aussitôt, alors que l’infante pousse un gémissement à fendre le cœur. Puis, la main qui serrait la sienne se relâche, et Laurel sait qu’il est trop tard. Son cri de désespoir se joint à ceux des autres qui pleurent aussi l’un des leurs. Cette guerre a fait d’autres victimes, des victimes innocentes, et les larmes coulent sur les joues de la Grimsrud. Pour Danika, mais aussi pour sa mère, Valentia, qui a connu le même sort. Et dans ce torrent de larmes qui perlent à ses yeux, il y a aussi cette flamme qui danse, la colère enveloppant son corps d’une caresse réconfortante.