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| Sujet: DRABBLE (yorika) – say goodbye Lun 5 Fév 2018 - 11:33 | |
| Les cris s’élèvent, ils envahissent tout. La foule en délire réclamant le sang. La tête de ceux qui ont un jour voulu devenir grand, trop grand… Ceux qui ont trahi la couronne, la désirant pour eux même. Ceux qui pourraient se retrouver sur la tribune, grands et fiers si le coup d’état n’avait pas manqué. La bête est là, aux premières loges, attachée parce qu’elle est sauvage, parce que toute humanité a disparu. Elle arrive l’enfant des cieux, gracile, parfaite comme toujours, même dans la mort proche, même face à cette foule criant leur haine pour la démone traitresse. Lui n’est pas eux. Lui se débat, tente une fois encore de se défaire de ses chaines, tire sur son être pour tenter d’atteindre les âmes qui le tiennent. Qui doivent l’empêcher de sauver la princesse. Son corps est recouvert d’eau, encore et toujours pour le priver de sa maitrise, pour parer à toute éventualité. Parce que son désir est visible de tous. Parce que nul ne pourrait ignorer le désir brulant de la bête de sauver la condamnée. Parce que rien n’est plus douloureux pour le cruel que de voir couler le carmin de sa beauté. Celle qu’il a tenté de protéger jusqu’au bout. Echec déchirant. Les minutes s’égrainent, la mort approche, prête à cueillir la poupée. Tête positionnée contre le bois. Bourreau prêt à venir couper la jolie petite tête. Elle ne laisse rien paraitre l’enfant des cieux. Même dans des haillons. Même si la mort vient pour elle. La bête n’arrête pas de se débattre, encaisse les coups de ses geôliers pour mieux revenir à la charge. Sans aucune limite. Sans aucun autre besoin que celui de la sauver. De ne pas les laisser lui arracher le souffle de vie. Prunelles trop sereines qui viennent chercher les siennes. Il ne bouge plus. Perdu dans l’entre temps. Dans les secondes avant la fin. Longues et douloureuses… Les lèvres de la bête bouge, les grognements s’estompe pour laisser sortir quelques mots. « Je t’aime. » Elle ne les entendra pas la condamnée. Elle les verra. Elle les comprendra parce qu’ils viennent droit de son cœur. Parce qu’ils renferment à eux seul toutes les actions du monstre pour arrêter l’exécution. Le coup part. le carmin coule. La tête vient rouler et tout ce qu’on entend c’est un cri. Celui surpassant tout autre. Celui d’un être qui se meurt. Vivant et pourtant sans plus aucune sensation. Les éclairs grondent, envahissent l’espace, ne cessent plus. Les émotions s’évaporent, la peine est si grande, bien trop. Il ne se débat plus la bête. Il ne pleure pas. Il fixe ce qui reste de son aimée. Il est déjà mort, bien davantage que si la mort l’avait cueilli elle-même. Il n’est que lumière bleue venant parsemée le ciel. L’eau coule pour tenter de l’arrêter mais rien ne peut arrêter un cœur détruit. Les heures passent, la foule est partie et il reste là, à laisser échapper sa peine jusqu’à ce que tout disparaisse. Les éclairs s’en sont allés. La bête également. L’homme est mort depuis longtemps. Toute la force et toute la rage ont laissées place à une coquille vide. Un corps n’attendant plus que la mort pour aller la rejoindre. |
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