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just a pretty face who can't have you (harlys)

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fire nation
Marlys Swanson
Marlys Swanson
fire nation
‹ MESSAGES : 867
‹ AVATAR : haley bennett.
‹ CRÉDITS : av (MITTWOCH), gif (idriss/cha<3)
‹ COMPTES : ido, hilde, eron.
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‹ AGE : vingt-cinq ans.
‹ STATUT : mariée à tarehk khodja, qu'elle exècre avec passion. son cœur, lui, bat cependant pour un autre, pour son sang, secret bien gardé.
‹ SANG : argent, rutilant, supérieur.
‹ POUVOIR : son élément est resté pur, inaltéré ce qui fait d'elle une maître du feu indiscutable (et rare).
‹ METIER : main de fer dans un gant de velours pour le compte de sa famille (et de l'empire), espionne multi-camps.
‹ ALLEGEANCE : en public, les oshun. en privé, son clan, sa caste, sa famille, toujours.
‹ ADIUTOR : insignifiant, disparu, oublié.
‹ POINTS : 510

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MessageSujet: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyMar 7 Nov 2017 - 0:07




JUST A PRETTY FACE WHO CAN'T HAVE YOU
harald & marlys


Son oncle n'avait jamais arboré de sourire aussi radieux, si tant est que ce superlatif puisse être compatible avec l'attitude d'un Ernest Swanson dorénavant devenu le second homme le plus puissant de l'empire. Toute la famille avait été réunie pour une grande nouvelle, dans le salon principale de la demeure Swanson où les petites mains s'étaient occupées de disposer des coupes étincelantes et des bouteilles de nectar hors de prix, annonciatrice d'un heureux événement qui intriguait plus Marlys qu'il ne l'emballait, persuadée qu'on ne pouvait pas franchement faire mieux que la place déjà acquise. La jeune femme était alors loin de se douter de l'importance capitale de cette annonce, tout comme à aucun moment elle n'aurait pu penser que ce genre de décision serait prise si rapidement, si hâtivement même, alors qu'au dehors les canons commençaient à gronder. Ernest débuta son discours par les dernières nouvelles provenant du palais, alors que les coupes étaient distribuées aux uns et aux autres, sans qu'ils aient encore le droit d'y tremper leurs lèvres. Légèrement blasée, Marlys se tenait à l'une des extrémités de la pièce, adossée contre un mur richement décorée qui pourtant ne l'émerveillait plus et lorsque son oncle aborda le sujet des anoblissements imminents, la jeune femme crut alors son calvaire terminé, désireuse de détaler aussi vite qu'elle était arrivée et de se libérer de ce cauchemar d'ennui. Pourtant, le clou de la soirée, lui, n'avait pas encore fait son entrée triomphale. Tout ce que Marlys entendit alors furent des mots bien précis, si lourd de sens et de responsabilité qu'ils la paralysèrent durant quelques secondes qui semblèrent durer des heures. Fiançailles, Harald, Laurel. Elle n'avait pas besoin de plus. Pas besoin de plus pour qu'une vague glacée ne l'envahisse et que son regard s'ancre dans le vide. Une réaction surprenante que Marlys ne comprit pas, ou pas vraiment, consciente certes de ne pas apprécier cette nouvelle sans pour autant en saisir les réelles raisons. Son esprit la transporta ailleurs, près de cet âtre à la chaleur si douce, contre ces lèvres au toucher si renversant, avant de finalement la rapatrier dans le monde réel, forcée de supporter les rires et les sourires de sa famille, rire et sourire qu'elle feint alors avec une perfection qui lui était propre, avant de finalement se faire porter pale auprès de sa mère et de s'éclipser sans que la majorité de l'assemblée ne s'en rende compte. Telle une gamine en plein caprice, Marlys fit valser sa coupe encore pleine dans l'entrée froide de la résidence familiale, répandant sur le sol une traînée de verre brisé qu'elle ignora sans aucun état d'âme. Elle quitta ensuite les lieux, animée par des émotions contraires et fuyantes, incapable de dompter ses propres instincts, préférant aller les noyer dans l'alcool et dans les bras d'un homme qui n'arriva même pas à la satisfaire, comme si la soirée n'avait pas déjà été assez déplorable.

Les jours passèrent mais l'humeur de Marlys, elle, resta aussi exécrable qu'insupportable. Entre temps, elle avait appris ses propres fiançailles avec Tarehk Khodja, une union qu'elle vomissait encore plus que la précédente mais dont son père n'entendit pas parler, ce qui, au passage, ne manqua pas de le surprendre. Peut-être, au fond, avait-elle enfin accepté sa position et son destin s'était-il dit, préférant se leurrer sur ce sujet et passer à autre chose, sans creuser beaucoup plus profond. Une attitude certes lâche, mais qui avait le mérite de laisser en paix Marlys, encore trop confuse et trop fatiguée, surtout, de repousser inlassablement les souvenirs d'un toucher défendu et de ce feu brûlant qui crépitait encore en elle, un brasier qu'elle tentait vainement d'éteindre, apeurée par cette évidence qui n'était encore pour elle qu'une ombre chimérique. Sans pour autant éviter qui que ce soit, Marlys n'avait alors pas encore croisé le chemin de son cousin, certainement trop occupé à parader auprès de son père au palais, ou mieux encore, auprès de sa nouvelle belle-famille. Elle vaquait simplement à ses occupations, voletant d'une fête à une autre, traînassant dans son lit ou dans les couloirs de la demeure familiale en quête d'une activité digne de son intérêt, et plus précisément en cette fin de matinée, de quelques gourmandises. Ironie du sort, c'est ainsi qu'elle tomba nez à nez avec Harald, semblant sur le point de quitter la salle à manger où les restes du petit déjeuner, que Marlys avait loupé, étaient encore disposés sur la table principale. Sans vraiment s'intéresser à sa présence, ou tout du moins en jouant plutôt bien l’indifférence, Marlys s'avança près d'un plat duquel elle ravit un gâteau à la crème, crème qu'elle attrapa du bout de l'index avant de l'amener jusqu'à ses lèvres, laissant le goût sucré caresser ses papilles. Puis enfin, ses pupilles s'accrochèrent à celles d'Harald, à qui elle adressa un sourire crispé, presque écœuré. - Les félicitations sont de rigueur parait-il... Voilà donc ton pire cauchemar arrivé, Harald Swanson fiancé, on dirait bien que c'est fini, la liberté, les virées avec les Sept, tout ça... La voix de Marlys était moqueuse, presque mesquine, un ton qu'elle n'avait jamais employé avec Harald, jamais. Marlys continua alors de savourer son chou à la crème, du bout de son doigt, comme si tout était normal, comme une sale gamine  pourrie gâtée à qui on venait de voler son jouet et qui comptait bien se débattre. Ou qu'en soit leur relation aujourd'hui et quelque soit le flou l'entourant, il était clair que leur relation avait pris un tournant bien mystérieux et que le retour en arrière semblait à présent impossible.

@harald swanson
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyMar 7 Nov 2017 - 11:55

— Oshun le veut mort, alors fais-ça bien. L’ordre d’Ernest n’est qu’un os jeté au sol et accompagné d’un crachat de chique de tabac. Harald essaie tant bien que mal de réprimer le feu qui boue en lui, l’envie qui l’habite de cramer cet homme qu’il est censé nommer « père » depuis l’enfance et auquel il n’a jamais reconnu cette fonction. Ce « fais-ça bien » mâché et remâché puant le mépris, comme si après tout ce temps, il avait encore des choses à lui prouver, comme s’il devait devenir un homme-un-vrai à chaque foutue putain de seconde de la journée. — Très bien, dit-il entre ses dents, si serrées que sa mâchoire pourrait bien éclater si elle n’était pas aussi entrainée à l’exercice de se contenir. — Je continue de penser que Valrael aurait été plus efficace : chaque meurtre qui survient par les temps qui courent est suspect. Avec la famine qui s’accentue, tu sais bien que le calme populaire actuel, il tient du miracle. Mais Ernest, ses longs cheveux blancs, sa barbe sale, ont décidé qu’ils en avaient fini avec lui. L’ordre a été donné, à présent le patriarche se détourne et ignore son aîné. Dans une grande, longue inspiration visant à maitriser le feu qui crève de jaillir de sa bouche comme celui d’un dragon, gonflant son ventre d’un liquide d’or pur, pour arroser le taré d’en face, Harald tourne les talons. Il traverse le palais Swanson d’une humeur massacrante, siffle entre ses dents le maitre d’armes une fois descendu jusqu’à la cour. L’homme se précipite, l’épée de l’héritier à la main, le regard soucieux. Sans un mot, il dépose l’arme dans le poing ouvert de Harald Swanson et recule d’un pas en signe de révérence. Le blond noue son épée à sa ceinture, et traverse la cour jusqu’aux grandes portes de bois. En passant devant le porche, il ne manque pas d’apercevoir en coin Regnar, son vieux cousin, appuyé d’un pied contre un poteau boisé en train de dévorer une pomme. Il ouvre la bouche, prêt à lui dire ce qu’il n’est pas sans savoir (« Si jamais Ernest te voit ici… ») mais décide finalement qu’il n’en a même pas la force. Regnar lui jette un regard roublard. — T’as appris, pour ta cousine et le fils Khodja ? Un mince sourire orne le coin de sa bouche, tandis que les yeux azurés de Harald se posent enfin sur lui. On dirait qu’un bloc de ciment est en train d’emmurer ses entrailles à l’intérieur de son ventre. — Quoi ? Mais tu as très bien entendu, Harald, murmure une voix malicieuse à son oreille. Et ce n’est certainement pas en demandant à Regnar de répéter que ça va changer l’énoncé. Tandis qu’une lente fureur distillée monte en lui, il lève une main pour annuler sa question. — Pas le moment. Intrigué, Regnar se sépare du poteau d’un coup de pied. — Tu pars en mission ? Harald hoche la tête, essayant de cerner dans les yeux de son cousin la moindre trace de mensonge concernant sa question précédente. Regnar l’observe un moment, sans que plus aucune teinte d’amusement ne vienne colorer son expression. Il sait qu’il ne peut poser la question « qui », encore moins « comment » et définitivement pas « pourquoi ». Ce qu’il sait en revanche, c’est que son cousin aura passé plus de temps à assassiner pour le compte des autres qu’à aimer pour lui-même. C’est d’un triste… — Je ne te retiens pas, dans ce cas. Les deux jeunes hommes se détaillent encore quelques secondes, incapables comme ils l’ont toujours été de se dire en face ce qu’ils ont dans le cœur. L’information, cependant, n’est pas tombée à côté de sa cible : Marlys a été de nouveau fiancée après la trahison de Raeghar. Le choix du prétendant le laisse perplexe. Les Khodja ?! Cette famille de racailles pourrissantes sous les paves des bas-fonds, incapables de tuer avec autre chose que des canines de chiens ? Seules les femmes de cette misérable famille trouvent encore un peu d’honneur et de quoi supporter ce nom, tandis que les hommes moisissent dans leur amertume et dans l'art du viol. Leur anoblissement a laissé Harald sans voix, mais ce n’est rien, rien comparé à la nouvelle qui vient d’arriver. Marlys, la superbe, la guerrière, fiancée à un demeuré Khodja ? Il se jure d’en parler à son oncle, tandis qu’il prépare un feu de camp de mauvaise grâce aux abords de Launondie. Bien des heures plus tard, il se montrera dans un lieu bondé, un marché de la capitale, afin de se créer un alibi. Il achètera une dague à un marchand, dague qu’il enterrera plus loin, avant de disparaître comme une ombre. Dans les ténèbres de la nuit noire, il plongera la pointe de l’épée et l’enfoncera au travers le corps d’un homme dont Cal Oshun ne désire plus l’existence. Ses yeux s’observeront eux-mêmes dans ceux du mourant, écarquillés face à la vision qui s’offre à lui. Il le regardera se voir mourir, et comprendre le murmure de l’ultime paragraphe de son destin sur cette terre. Les mourants soufflent toujours, par les yeux, le dernier haïku scellant leur cosmos intime, la mythologie d’eux. Mais tandis qu’il tuera dans le silence, son poing retenant la cible par le col pour l’empêcher de s’écrouler au sol, son esprit sera tout entier tourné ailleurs.

Ça commence. Ça avait toujours commencé, mais il lui semblait qu’il y avait eu une sorte de moment de répit, certes transitoire et fatalement éphémère, mais quand même. Ernest Swanson s’était tu pendant les quelques jours qui avaient suivis le meurtre de l’Impératrice, ses yeux fous et calculateurs sondant les angles, dessinant les points de fuite, patientant dans l’ombre. Et l’heure de gloire avait finalement sonné, le propulsant à un grade hiérarchique rêvé, mariant ses fils à la noblesse sacrée et venant confirmer ce qu’il avait toujours su, mâchonné, répété, bavé : les Swanson étaient faits pour régner aux côtés des plus grands. Ernest n’avait jamais caché son arrogance, pas moins qu’il n’avait entravé sa violence. A présent, tout commençait à nouveau : son humeur hystérique, ses hurlements répercutés en écho dans tout le palais, son entrainement à l’épopée à laquelle il se réservait depuis toujours. Il avait observé Laurel de haut en bas, de bas en haut, alors que la jeune femme était présente et que ses joues se couvraient d’un fard cramoisi, et avait déclaré dans un reniflement hautain qu’elle allait devoir prendre « un peu de poids si elle comptait donner à son fils des héritiers qui ne seraient pas bons à noyer dans le puits », comme les tripotées de chatons que jadis, il enfermait dans un sac de toile pour les balancer dans les douves, sous le regard pétrifié d’un Harald de quelques années. La mauvaise humeur de l’héritier allait sans doute finir par devenir légendaire. Il n’était pas sorti en virée avec les Sept depuis plus de deux mois, tout son temps étant consacré à satisfaire les contrats des Oshun (et, aucun idée de pourquoi, Ernest s’acharnait à les lui confier à lui en priorité, comme pour asseoir son rôle d’aîné et s’enorgueillir plus encore de la « grosse paire de couilles Swanson » qui le faisant fantasmer depuis toujours) et à passer du temps auprès de sa jeune fiancée tel un cheval racé qu’on offrirait à une nymphette dans l’espoir qu’ils s’apprivoisent. La nouvelle des fiançailles de Marlys au fils Khodja, quant à elle, était devenue plus qu’officielle, et la discussion entre Harald et son oncle n’avait mené nulle part. Darius accordait à Harald l’argument selon lequel jamais un homme Khodja n’avait apporté le moindre honneur à cette famille – mais il arguait que Marlys saurait relever le niveau général, dans un sourire plein d’entrain qui manqua de faire lever les yeux de Harald au ciel dans un élan d’exaspération non-contenu. Conclusion de l’entrevue, Darius précisa à son neveu qu’il était ravi de le voir si soucieux du bienêtre de la famille et si protecteur envers sa cousine. « Avec toi, elle ne risque rien. » Ben voyons.

Les inviter à un brunch dominical n’était pas la meilleure idée de la branche Swanson bis, surtout compte-tenu de la nouvelle humeur d’Ernest : plus il était content de lui et exubérant, plus il répandait le malaise autour de lui comme une trainée de gaz asphyxiant. Dans un glapissement de vieil animal, le patriarche demande pourquoi sa nièce n’est pas présente à table. « Ce n’est pas parce qu’elle épouse un Khodja qu’elle doit prendre les manières de cette famille », avait-il asséné avant de saupoudrer son propre trait d’esprit (…) d’un grand rire de gorge qui avait fait sursauter l’assemblée tel un craquement de buche inattendu dans l’âtre de la cheminée. Idriss avait jeté à Harald un regard venimeux au moment où Ernest avait fait l’éloge de sa dernière mission – un autre assassinat sordide dont Ernest se paraît comme d’une cape de sang coagulé dentelée d’or – ce à quoi Harald avait répondu par un long bâillement. Au terme de ce qui entrerait dans le palmarès des repas de famille les plus chiants de l’histoire Swanson, tout le monde s’était levé pour aller admirer la dernière acquisition onéreuse de Darius : une pouliche Akhal-Téke tout droit venue des terres de feu les plus arides du royaume. Il reste seul à table, affalé sur sa chaise, surélevant ses pieds pour les poser sur le buffet à volonté, à quelques millimètres à peine de l’assiette de son père. Quelqu’un entre dans la grande salle à manger – il imagine une bonne venue lever la table – mais son cœur bondit dans son poitrail lorsqu’il aperçoit Marlys. Sa blondeur aux reflets de feu, flambeau vivant, fend l’air ambiant, ses yeux verts se posent sur lui tandis qu’elle porte à ses lèvres un index recouvert de crème butyreuse. Légèrement interdit, il la regarde faire, perturbé par son silence et ce quelque-chose dans son attitude qui semble hostile. Pas même un bonjour. Ses yeux sondent sa cousine tandis que les réminiscences de leur baiser au coin du feu s’emparent de lui et font grimper dans sa gorge une nouvelle chaleur, bien différente du souffle de la cheminée immense qui borde la table. Non contente d’être d’une beauté saisissante, Marlys possède également l’atout d’être forte et incisive, ce qui incite à la prudence. Aussi, il se tait et la laisse parler la première, imaginant déjà qu’elle va lui servir le discours suivant : « Je crois – non, je sais – qu’on a fait une connerie, Harald. » Et il ne tentera pas de la contredire, tout entraîné qu'il devient à accepter son sort. Les lèvres de sa cousine se fendent soudain en un sourire qui ne saurait moins lui ressembler. Il ne le lui rend d’ailleurs pas. Attentif et plus prudent que jamais, il l’écoute, le regard rivé sur le sien, prêt à parer le moindre geste, comme si Marlys pouvait lui jeter une dague au visage d’une seconde à l’autre. Ses paroles sont amères, presque autant que son sourire. Jamais elle ne lui a parlé ainsi, comme à un amant de passage qui nous déçoit. Ce brusque changement dans l’attitude de sa cousine le blesse autant qu’il vient heurter son ego. En lion qu’un moustique viendrait titiller, il chasse ce nuisible invisible d’un bref mouvement de la tête. — Ma liberté, j’ai toujours dû me battre pour la gagner – c’est une constante, par ici. Il ne relève pas la pique sur ses fiançailles, un événement qu’il a toujours évité comme la peste, un enfermement haïssable qu’il avait pu observer chez ses propres parents, dans l’échec pathétique de leur amour, uniquement persistant dans la constance libidinale de son père et la servitude volontaire de sa mère. Depuis sa place, il détaille encore un moment sa cousine avant de deviner – du moins croit-il – l’ensemble des émotions contradictoires qui semblent l’assaillir. Elle a beau se tenir droite face à lui, elle ondule, maltraitée par un ouragan intérieur. Alors il se lève et traverse d’un pas rapide l’espace qui les sépare, attrape sa taille et l’attire contre lui. Peu lui importe que les domestiques puissent confondre une étreinte fraternelle avec un enlacement d’amoureux ; quant au reste de la famille, il le connaît suffisamment pour savoir que l’adulation d’un cheval racé (et au-delà de ça, la culture commune du contentement de soi et de sa réussite matérielle) saura l'occuper bien deux heures. Les yeux de Marlys pourraient tenter de prendre la fuite, mais le regard de son cousin les rattrape et les enserre, iris bleus contre iris verts. — Tu imagines que ça vient changer quoi que ce soit ? Sa demande n’est qu’un murmure, tandis que ses bras refusent de la laisser partir, et tourner le dos au brasier qui le consume, les consume.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyMar 7 Nov 2017 - 23:16

Si Marlys avait un profond respect pour sa famille et leur quête de grandeur, loyale jusqu'aux bouts des ongles, il y avait cependant des limites à ce qu'elle pouvait supporter. Depuis l’ascension d'Ernest à des responsabilités plus qu'honorables, travail de toute une vie mais aussi de celles de sa progéniture, médaille obtenue à coups de poings, de lames et de poisons, l'ambiance de la résidence Swanson, habituellement aussi froide que la mort elle-même, s'était muée en une sorte de plaisanterie grotesque où la surenchère semblait n'avoir aucune frontière. Le champagne coulait à flot, pour un oui, pour un non, pour des unions, des alliances qui semblaient fleurir ici et là, quand auparavant les regards se baissaient et les voix perdaient de leur assurance à la seule évocation de leur nom. Tout n'était à présent que sourires, courbettes et petites sauteries, un comportement qui dans la carcasse des frères Swanson sonnait affreusement faux, rendant Marlys peu encline à participer à cette mascarade. Le seul avantage qu'elle avait alors trouvé à tout ce cirque était de profiter, sans aucune vergogne, de la bonne humeur ambiante pour s'éclipser tant qu'elle le pouvait des événements familiaux, et ce sans craindre de représailles. Ernest était trop occupé à lécher les bottes de Cal, Darius était trop occupé à reprendre les rennes de la famille, sa tante et sa mère étaient trop occupées à se pavaner à la cour impériale et ses cousins à apprivoiser leurs nouvelles fiancées. Un tableau qui ravissait Marlys, libre  d'aller et venir selon son bon vouloir, comme lorsqu'elle avait tout simplement décidé qu'elle n'irait pas à ce brunch – concept d'ailleurs totalement inédit pour la famille qui n'avait pas manqué d'attirer ses pupilles vers le ciel – incapable de supporter encore un seul mot sortant de la bouche de quiconque dans cette famille, et peut-être, aussi, de se retrouver dans la même pièce qu'Harald. Ce n'était pourtant pas lui, le problème, Marlys avait bien du se rendre à l'évidence après des jours, des semaines même à essayer de dompter cette brume intérieure, cette boule sinueuse s'accrochant à son cœur et ses poumons quand elle tentait d'y avancer et de percer le mystère de sentiments qui lui étaient inconnus. Quelque chose clochait, dans sa tête, dans son corps, dans ses os, quelque chose qui la rendait aigrie et presque malheureuse, quelque chose qui lui coupait toute envie de contact ou de chaleur humaine, quand toute sa vie, toute son essence même n'avait jamais été que luxure et plaisir charnel. Marlys avait perdu le goût des choses et bien qu'elle considère ce fait n'être la conséquence que de ses états d'âmes, il était étonnant de voir comme la présence d'Harald semblait être un catalyseur de ses doutes et de ses craintes. Alors Marlys n'avait pas envie d'être la même qu'avant, elle n'avait pas envie de lui sourire et de lui cracher des banalités qui n'auraient été que des mensonges. Elle avait juste envie de le repousser, pour que tout ça s'arrête et que la torture de ses pensées la laisse enfin en paix, chemin qu'elle jugeait plus rapide et moins indolore que de voir la vérité en face. Pour toutes ces raisons, son ton était sec, mauvais, amer. Elle voulait qu'il la repousse aussi, qu'il soit dur, qu'il la renvoie à ce qu'elle était, une sale petite conne, mais les réponses qu'elle obtint alors ne firent que chavirer un peu plus ses certitudes et la plonger dans une confusion désarmante. Les mains d'Harald semblent irradier de chaleur sur la peau frissonnante de Marlys que ce toucher subjugue alors qu'une scission limpide s’opère au fond de ses entrailles, tiraillée entre l'envie de plus et le besoin de se battre contre cette utopie. Elle tremble Marlys, arrivant à peine à soutenir son regard quand sa fierté lui dicte de ne pas céder. Elle tremble mais pas de froid, de colère, de rage, de fureur, incapable de maîtriser le feu, son feu, qu'il a laissé là, en elle, et qui depuis ne lui accorde aucun répit. Changer quoi que ce soit... Elle sourit, un sourire narquois, froid, son regard toujours accroché au sien telle une joute qu'aucun des deux n'a envie de perdre. - Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler... qu'elle lâche, l'air désinvolte alors que ça lui arrache les lèvres d'oser nier que ce baiser n'était rien. Ce baiser était tout, il était le commencement ou bien le déclencheur, Marlys n'avait même pas voulu ne serait-ce qu'évoquer cette éventualité dans son petit crâne buté. Ce baiser avait tout changé, pour elle en tout cas, et rien ne serait jamais plus comme avant, elle ne le savait que trop bien, constat lui étant de plus en plus insupportable à la vue de leur destinée respective, déjà toute tracée. Ses mains glacées se posent alors sur celles d'Harald dont elle essaie de se débarrasser, en vain. Son emprise est forte, hypnotique et surtout déterminée, une emprise qui, plus le temps passe, semble priver Marlys de son air, s'asphyxiant à trop se battre contre une présence qu'elle veut croire toxique. - Lâche-moi Harald. La voix est brusque, presque cassée, si bien que sa demande oscille entre l'ordre et la supplique. - Que dirais ta fiancée... Il va falloir que tu y penses maintenant, que tu assures la pérennité de cette famille, que tu offres de jolis petits héritiers à ton cher papa, il n'attend que ça et ce serait dommage de le décevoir, non ? Les mots brûlent sa gorge et lui transpercent les chairs, comme si cette douleur allait être salvatrice, combattant le feu par le feu, un feu si piquant qu'elle même n'arrive plus à le supporter. Elle voudrait juste qu'il s'en aille, qu'il la lâche et qu'il parte, que ses yeux n'aient plus à le contempler et que son esprit cesse de lui rejouer, inlassablement, ce qu'elle considère alors comme une erreur. Tout serait plus facile ainsi, elle n'aurait qu'à tout oublier, pensant naïvement que cet amour là n'est qu'un mirage de pacotille.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyVen 10 Nov 2017 - 18:08

Ernest, bien qu’il l’ignorât, n’avait pas réussi à tout détruire chez son fils. La discipline de fer qu’il lui avait imposée avec violence et cruauté avait fait naitre le mensonge et développé un exercice de la dissimulation poussé à l’artistique. Ce que Harald voulait faire, Harald le faisait. La pratique de son élément à l'ancienne religion, la méditation aérienne et le feu entrelacés, l’exploration de la rue et les quatre cent coups avec des mêlés parmi les mêlés, l’amour lui-même avait grandi comme une fleur éclose au cœur d’un paradis caché. Si le monde de la rue, du sale, du peuple, avait ce quelque chose d’aussi grandiose dans le cœur de l’héritier, c’était surtout pour la symbolique qui s’y logeait. Marlys dérogeait à cette vision, puisqu’elle n’avait jamais fait partie de son tabernacle. Depuis toujours, elle vivait en femme de la noblesse, jouissant de tous ses privilèges, jusqu’à celui de la vertu qu’on veut libertine, des relations orgiaques bien connues des nobles sans pour autant qu’ils en parlent. Qu’est-ce qui l’attirait autant chez cette femme, issue d’un lieu qu’au fond de son âme, il cherchait sans arrêt à fuir ? Etait-elle l’incarnation de la rédemption d’Harald Swanson, de la seule option lui permettant d’embrasser enfin sa destinée et de devenir ce que son père attendait de lui ? Un homme des codes. Les connaissant tous et sachant les manier tel un pianiste de génie fait danser ses doigts sur les touches blanches, noires, blanches, noires. Il ne comprend pas ce qu’elle lui fait, l'emprise qu'elle a sur lui – mais il sait que c’est déjà trop tard, qu’elle l’a tout entier pour elle, dans le creux de sa main, là où il a vu danser une flamme et su qu’elle était la seule capable de l’anéantir par le feu. Les autres femmes possèdent une autre glace, un autre vent, mais Marlys est l’unique à brûler implacablement : derrière chacun de ses pas, sous chaque mouvement qu’elle soulève, il y a un brasier flamboyant. Il pourrait la suivre à la trace, les yeux clos, en se laissant guider par sa chaleur. Pourtant, le feu Swanson, Harald ne l’a jamais ressenti comme sien. Ernest, Yoric, Idriss, tous irradient comme des pantins de paille qu’on aurait allumés d’un jet d’allumette. S’en sentir proche ? Vous voulez rire. Mais elle. Elle. Comment peut-elle feindre, à cet instant, d’ignorer qu’elle est faite du même feu que lui ? Lorsque Marlys lui intime de le lâcher, il est sur le point de céder. Jamais il ne saurait forcer sa cousine à l’embrasser, ni même n’importe quelle femme. L’espace d’un infime quart de seconde, il esquisse le mouvement tant demandé, tant supplié : se séparer d’elle, faire trois pas en arrière. Mais Marlys, si elle arrive à se mentir à elle-même, risque d’avoir du mal à lui mentir à lui. La main qu’elle dépose par-dessus la sienne ressemble plus à une étreinte désespérée qu’à un repoussoir. Elle devient brusque et fébrile à la fois, il n’en fallait pas moins pour attiser le brasier qui boue en lui. Il sent sa peur, goûte à ses hésitations, penché comme un voyageur sur le rebord du gouffre qui l’occupe. Il sait qu’elle est perdue, et il tente d’être celui des deux qui possède un cap. Ses yeux sont rivés dans les siens, et un soupir d’apaisement vient éventer son intérieur brûlant quand il réalise que ceux de Marlys ne fuient pas. Ni ses pupilles, ni son corps. Seules ses paroles, futiles, jetées en l’air, tentent encore de nier une évidence terrifiante sur laquelle lui-même n’ose pas encore poser de mots. — Occupe-toi de ton fiancé, je m’occuperai de la mienne, souffle-t-il en guise de réponse, amusé et attendri par les lignes de fuite auxquelles Marlys se rattrape. Croyait-elle une seule seconde que Laurel aimait Harald ? Que Harald éprouvait la même fièvre face à la protégée de l’empereur que celle qui s'emparait de lui devant Marlys ? Il sait qu’elle n’est pas dupe. Il sait aussi qu’elle a moins l’habitude que lui de se dissimuler parmi les ombres pour savourer une liberté salvatrice. Il devine que l’interdit posé sur leurs sentiments peut la paniquer bien plus que lui. Lorsqu’elle fait appel à son ultime argument, Ernest Swanson, la seule personne au monde capable de faire ployer Harald, l’héritier observe un léger mouvement de recul. Si Marlys en venait à sortir ce joker… voulait-elle réellement l’éloigner d’elle ? Il doute à présent. A cet instant il ne sait plus discerner le jeu en Marlys, ce faux-rejet qu’elle lui impose pour se mette à l’épreuve, de la véritable voix de la raison qu’elle pourrait lui asséner à cet instant. Jamais elle et lui ne parlent ouvertement d’Ernest – sa cousine sait mieux que personne à quel point le sujet est tendu et détesté d’Harald. « Ce serait dommage de le décevoir, non ? » Son regard azuré se perd dans les iridescences qui tournoient en Marlys, avant de vriller sur ses pupilles noires. Il n’ose pas s’approcher d’elle, pas effleurer son cou de ses lèvres, inspirer le parfum de ses cheveux comme une bouffée d’oxygène. L’autre soir, tout semblait évident. A présent, il envisage la possibilité du rejet. — C’est toi, murmure-t-il à son regard. Toi que je désire, toi que je veux posséder. — C’est toi tout le temps. Personne d’autre, aucune autre femme et certainement pas ce que tu appelles le devoir. Chaque mot lui semble plus douloureux qu’un liquide bouillant qu’on avalerait trop tôt et qui ferait écumer la langue d’une rage hérissée. A toi que je pense, à toi que je rêve, à toi que je brûle. — Je ferai pas autrement, Marlys. Et Dieu sait que je tiens parole. Bientôt ce sera mort. Je flamberai à l’idée de toi sans quoi tout sera noir. Dans un geste qui lui coûte, il retire ses deux mains de la taille de sa cousine qu’il pressait auparavant, jusqu’à ce que plus aucun contact ne les lie ensemble. A quelques millimètres d’elle, il peut encore sentir son souffle contre l’arête de son nez, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration frôler son torse. Il obéit, mais qu’à moitié. Elle ne sent plus sa peau contre la sienne, plus ses flammes lécher son feu, mais son cœur continue de l’appeler malgré la distance, dans un chant incandescent auquel on peut bien tourner le dos, en vain.
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‹ STATUT : mariée à tarehk khodja, qu'elle exècre avec passion. son cœur, lui, bat cependant pour un autre, pour son sang, secret bien gardé.
‹ SANG : argent, rutilant, supérieur.
‹ POUVOIR : son élément est resté pur, inaltéré ce qui fait d'elle une maître du feu indiscutable (et rare).
‹ METIER : main de fer dans un gant de velours pour le compte de sa famille (et de l'empire), espionne multi-camps.
‹ ALLEGEANCE : en public, les oshun. en privé, son clan, sa caste, sa famille, toujours.
‹ ADIUTOR : insignifiant, disparu, oublié.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptySam 11 Nov 2017 - 23:45

Le revers essuyé était complètement légitime. Cette pique assassine qu'elle venait de lui cracher au visage, douloureuse pour elle comme pour lui tentait de masquer son malaise asphyxiant, usant de tous les vices possibles pour le détacher d'elle, quitte à se rendre la plus infâme possible. La méchanceté ne seyait cependant absolument pas à ses lèvres, bien qu'habituées à la mesquinerie et aux caprices, une méchanceté feinte, arrachée à son cœur, qui lui tordait les boyaux autant que la vérité elle-même. Elle avait vu les bleus, les rougeurs et les plaies, celles résultant des coups de son oncle et de sa cruauté étrange envers un fils qui devait pourtant le succéder. Elle avait vu sans rien dire, peut-être même sans comprendre, de ses yeux de gamine apeurée, offrant seulement ses sourires solaires et sa précieuse innocence pour tenter de lui faire oublier ces entrevues barbares. Mais jamais ils n'en avaient parlés, jamais elle n'avait ne serait-ce qu'évoquer ce pan de la vie de son cousin qu'elle savait presque tabou. Pourtant, aujourd'hui, voilà qu'elle le choisissait comme son arme ultime, preuve incontestable de son désarroi, peut-être aussi de sa lâcheté, devenant le monstre qu'elle n'avait jamais été et qu'elle n'aurait jamais voulu être. Dans un soupir, Marlys s'agace, chassant les images de sa tête, celles d'Harald s'occupant de sa fiancée, comme cela semble si naturel à entendre ses dires, bien qu'elle, ne compte pas vraiment en faire de même. - Je me fiche de mon fiancé, je m'en débarrasserais aussi vite que du premier. Les choses avaient en effet été plutôt aisées avec le premier, dont on pouvait remercier la stupidité remarquable. Marlys considérait donc que se délester de son nouveau boulet, simple petit bronze poli, ne serait qu'une formalité, avide de retrouver sa liberté, coûte que coûte. Pour autant, rien n'était moins simple et plus changeant que le destin lui-même, un destin qui aujourd'hui avait enfin rapproché deux âmes perdues, les mettant face à des sentiments peut-être trop puissants, trop incontrôlables pour le petit corps frêle et ignorant de la jeune Swanson. Plongée dans le regard bleuté de son cousin, incapable de s'extirper de ses profondeurs, Marlys reste impassible, droite, feignant une quiétude presque parfaite alors qu'à l'intérieur, tout son être subit les assauts répétés de ses émotions divergentes. Tout se mêle et s'entremêle, se fait et se défait, se brise et se reconstruit. La peur, l'espoir, l'envie, la colère. Tout est présent, trop présent, trop nouveau pour Marlys qui croit devenir folle face à cette déferlante inédite. Pourtant, ce n'est rien. Ce n'est rien face à ses murmures, face à sa voix qui l'hypnotise, face à cette déclaration qu'elle n'anticipait pas ou peut-être bien, qu'elle redoutait. Le coup est violent, presque sanglant, un coup porté en plein cœur dont la douleur s'insinue lentement alors que son souffle semble lui avoir été volé. Il venait de le dire, pleinement, sans retenue, il venait de rendre réel tout ce qu'elle se tuait à repousser, l'entraînant dans une spirale déchirante, l'obligeant à baisser les armes face à ce combat perdu d'avance. Ses yeux se ferment alors et ses paupières se serrent, comme si ne plus voir signifiait ne plus être là, ne plus avoir à répondre, ne plus avoir à penser pendant que la confusion fait place à la panique, comprimant sa gorge et paralysant son corps tout entier. Marlys avait depuis toujours suivi son instinct mais aujourd'hui, ce dernier s'est fait la malle, lâchement, incapable de peser le pour et le contre, de jauger entre le bien et le mal. Elle n'a donc plus qu'une échappatoire, sa raison, et sa raison, aussi pragmatique qu'elle puisse l'être, lui dresse une liste tout autant rationnelle qu'effrayante : Harald est son cousin, Harald est l'héritier de leur famille, Harald est voué à étendre le pouvoir de leur famille via des alliances fortes et puissantes, Harald est fiancé à Laurel Grismrud, conseillère privilégiée de l'empereur et, cerise sur le gâteau, amie et confidente depuis leur enfance. Marlys, elle, n'est rien face à ça. Elle n'est qu'une naissance de seconde branche, elle n'est qu'une femme, elle n'est qu'un pion qu'on déplace là où le jeu en vaut la chandelle. Elle n'est rien mais elle sait, elle connaît le jeu des puissants et elle se sait aujourd'hui être un obstacle à l'ordre des choses, à la bienséance et à la nature elle-même. Alors lorsqu'elle rouvre les yeux, Marlys semble sûre d'elle, prête à attraper cette dague qu'il lui a planté en pleine chair et à l'enfoncer encore plus profond, quitte à le libérer lui de cette situation inextricable et de lui offrir un futur peut-être plus heureux. Ses lèvres se détachent l'une de l'autre mais rien ne sort, rendues muettes par les mains qui viennent de quitter sa taille, par cette emprise dont elle est libérée, une liberté qu'elle croyait lui être salvatrice mais qui ne fait que déchaîner son palpitant dans sa poitrine. - Tais-toi. Sa voix est empreinte de colère mais surtout d'une confusion qui ne cesse de l'envelopper, et ce depuis des jours. - Tu dois faire autrement, c'est tout. Tu dois... Tu ne peux pas dire ça. Et elle le déteste pour lui avoir jeter ses sentiments à la figure, elle le déteste de ne rien comprendre et de ne penser qu'à lui, tout autant qu'elle l'aime au fin fond de son être. - Tu ne comprends rien, tu ne comprends pas que dans quelques semaines, voir quelques mois au mieux, tu seras marié, je serais mariée et nous vivrons dans deux mondes diamétralement opposés où mon seul rôle sera de me faire engrosser par cet ignare et de pondre ses mioches. Tu ne comprends pas que c'est impossible, que c'est impensable et qu'il vaut mieux en finir dés maintenant avant que ça ne s'aggrave plus que ça ne l'a déjà été par ce baiser. Et elle se tait, comme stoppée par ce mot, ce souvenir, qui reste encore le seul heureux de toute cette mascarade. Elle se bat Marlys, elle se bat encore et elle est furieuse, furieuse de voir qu'elle est la seule et que face à elle, Harald, lui, semble vivre paisiblement cette affection, certainement parce qu'il s'agit là encore d'un des privilèges des hommes. Mais malgré tout, Marlys reste plantée là, incapable de bouger et d’accroître cette distance entre eux, alors que la raison, elle, lui intime de le quitter. Elle reste là, tremblotante, fiévreuse, désespérée, alors que son regard, toujours plongé dans celui d'Harald, commence à se voiler des larmes de rage qu'elle ne peut plus repousser.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyLun 13 Nov 2017 - 17:14

Sa fougue et son agressivité, il les connaît parce qu’elles sont siennes. Elles sont Swanson autant qu’on peut l’être. Lui si fuyant devant tout ce qui appartient à cette famille, le voilà touché en plein cœur par cet embrasement que, chez tout autre, il trouve inutilement hystérique. Marlys est incontestablement ce qui se fait de mieux chez les Swanson, et au lieu de lever les yeux au ciel à l’entente de ses menaces si assurées concernant son futur mari, il sourit, l’œil brillant et amusé, le regard conquis. Il sait que c’est faux. Il sait aussi que ce n’est pas Marlys qui s’est débarrassée de Raeghar, mais bien l’inverse – il en a encore les entrailles en feu. Il sait qu’on ne se débarrasse pas aussi facilement d’une tâche aussi indécrottable que peut l’être un Khodja au masculin, déjà émasculé de par sa seule naissance et sans doute aussi misogyne et brutal qu’on l’imagine. Il sait, et cette idée lui perce le cœur, qu’ils n’en sont qu’aux prémices des emmerdements. Il sait qu’on a marié sa cousine à un homme violent et égoïste, et qu’il faudra, à un moment, y faire face. Darius se plait à fermer les yeux sur cette fatalité, comme si le dessin de l’avenir de cette union n’était pas assez net dans l’horizon. Mais pour l’instant, Marlys s’élève, flamboyante et outrée, ses griffes légendaires toutes dehors excepté pour lui, qu’elle a caressé du bout des doigts contre les flammes de la cheminée, cet autre soir devenu sacré. Sans rien de plus que ça, un effleurement du feu contre un feu si semblable et pourtant, si étranger pour deux êtres qui se connaissent autant. Ce baiser valait plus que toutes les nuits orgiaques de l’univers, mieux que tous les ébats du monde. Aujourd’hui, et face aux doutes déchainés qui habitaient Marlys et lui aboyaient à la face, il sentait à quel point ce baiser avait été un instant volé. Peut-être, en effet, leur fallait-il rendre à présent ce qu’ils avaient dérobé. Un don contre un sacrifice, comme le dictait l’ancienne religion. Marlys lui intime de se taire, et il obéit. C’est lorsqu’elle lui donne un ordre, cependant, qu’il se raidit. « Tu dois », intime-t-elle d’une voix qu’elle tente de maitriser et de rendre tranchante – mais elle n’est pas Ernest et n'y parviendra pas. Il voudrait répliquer, entrouvre la bouche pour lui dire qu’elle n’a pas à lui dicter quoi que ce soit, mais la voir dans cet état réduit sa colère à néant. Elle souffre, et elle souffre visiblement. Cette démonstration de faiblesse la détruit lentement, et il voudrait l’aider, lui faire croire, autant qu’il le peut, qu’il cède à ses peurs, s’incline devant la force de sa raison et renonce à elle. Tirer un trait sur eux. Comme s’il en était capable. Il pourrait lui mentir en retour, lui rendre ce qu’elle lui ment dans une solennelle litanie, servile et hypocrite. Comment le pourrait-il ? Elle entreprend de lui expliquer ce qu’il ne semble pas comprendre. Elle tisse face à lui d’une laine infâme le destin de leur vie, aux couleurs qui ne se marient pas. Incapable d’en supporter davantage, il la coupe soudain, profitant d’une reprise de respiration de sa part. — C’est toi qui ne comprend pas, assène-t-il, sans doute plus durement qu’il ne l’aurait voulu. La sentir encore si proche et si palpitante, embrassant malgré lui son souffle à mesure qu’il inspire, et ne pas pouvoir l’enserrer, la toucher, la serrer contre lui, fait grimper dans tout son être une agressivité qu’on reconnaît au feu. — Qu’est-ce que tu t’imaginais, que papa allait trouver un bon parti pour sa fille préférée, doublé d’un prince charmant ? Tu croyais que tu tomberais amoureuse du premier demeuré qu’on te présenterait pour fiancé ? Tu as déjà vu nos parents s’aimer ? Exaspéré et désespéré, ses propres paroles lui renvoient à la volée toutes les images qu’il invoque, toutes les impasses qui se présentent à eux et leur barrent la route. — Nos vies n’ont jamais rien eues à voir, Marlys ! Les apparences, le superficiel, voilà ce qu’on a en commun. Ce putain de blason Swanson, ces réunions de famille et ces parades ridicules au Palais des Flammes, nos portraits figés dans l’aristocratie vaseuse d’un temps de l’histoire, voilà ce qu’on partage officiellement. C’est-à-dire rien. Rien qui ait jamais compté une seule seconde à mes yeux – ne me dis pas que ça te surprend. A quoi bon le lui rappeler, à quelle fin lui dresser une liste insupportable de tout ce qu’ils auront à faire avant de mourir et de laisser leur place aux jeunes loups qui reproduiront les mêmes coutumes, les mêmes erreurs qu’eux ? Ses yeux cernent les siens avec plus d’intensité encore, à mesure que les images de leur étreinte se mettent à danser son esprit, boucliers indestructibles face à la perspective d’une vie ratée. — A un moment il y a eu quelque chose de vrai, souffle-t-il dans un murmure brisé. Il sait qu’elle l’entend mais ne veut l’écouter. Il sait qu’il a l’air con, à parler à un courant d’air. — C’est né en moi et ça brûlera toujours. Je te confirme que ça s’aggravera. Ça me consumera comme une maladie jusqu’à me réduire en cendres, et je t’assure que c’est le seul avenir que je me prévois. Elle pleure, Marlys, autant que les mots qui naissent d’Harald sont un feu d’artifice venu conclure une fête trop courte. Au loin, un chant leur parvient, venu d’une gorge maltraitée par des années de fumée et d’alcools, jailli d’un ventre pourri, une ballade à la gloire d’une grande famille qui s’est illustrée dans l’histoire par-delà les siècles. Une célébration qui sonne aussi faux que celui qui la chante. Ernest Swanson se rapproche, suivi par le reste de la troupe servile et imbue d’elle-même comme un seul tout, un seul être abominable. Il la regarde encore, boit dans le vert de ses yeux trempés autant qu’il le peut alors qu’ils sont encore à eux deux, alors qu’il a ce droit secret de l’avaler d’un regard à l’abri des autres. Tant que l’avenir reste un chant de vieil ivrogne qu’on écoute au loin. — Rien de tout ça n’est ma réalité. Son bras désigne la grande porte menant au-dehors, le buffet dévasté par la voracité de la famille Swanson, les grandes cheminées, les tapisseries aux murs et les portraits grandiloquents. Déjà, des pas se font entendre contre les graviers, en même temps que des rires et des exclamations, tous étouffés par les paroles d’Ernest, beuglements couvrant toute expression de l’altérité, dévorant chaque infime sonorité qui tenterait de se joindre à son tenuto permanent. — Sa joie est un indicateur assez fiable de mon bonheur, ajoute-t-il en allusion à l’allégresse qu’exhorte son père. — Plus il est satisfait, et moins je le suis. Il recule de quelques pas, rétablissant entre elle et lui une distance réglementaire, traditionnelle, et on ne peut plus surfaite. Son regard est provoquant, et au fond de ses pupilles noires d’encre, on peut voir onduler des flammes indivisibles. Les pas qui se rapprochent quittent le gravier pour gagner le sol de marbre froid de l’intérieur de la grande salle. — Fais donc de moi l’homme que je ne suis pas et ne serai jamais. Fais de moi ton frère, si tu y arrives. L’exclamation de Darius lorsqu’il prononce le prénom de sa fille explose dans l’atmosphère toute tendue de réel et lève brutalement le voile sur une scène de drame au premier acte. La petite assemblée familiale est revenue pour le goûter – ils sortent pourtant de table, c’est à peine croyable. Ensuite, les hommes partiront à la chasse dans le domaine Swanson et les femmes feront de la couture et des entretiens secrets au coin du feu. Darius intime à sa fille de manger quelque chose, fortement soutenu par un Ernest qui la trouve trop maigre pour porter des enfants jusqu’à leur terme. Ici ou dans le box de la jument qu’il vient de quitter, Ernest est le même, et ce qui l’entoure n’a pas changé. Un seul homme parmi un fourmilière. Un seul pied pour tous les écraser. Harald attrape la coupe d’alcool que lui tend son oncle, ses yeux toujours posés sur Marlys, dans lesquels les réminiscences d’un autre instant dérobé au cours de l’histoire dansent encore, encore et encore.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyMar 14 Nov 2017 - 22:21

Elle ne veut pas fléchir, elle ne veut pas montrer cette douleur et cette peur qu'elle a en elle, Marlys, ce serait aller à l'encontre de tous ses principes, de toute son éducation, de son nom et de sa fierté, aussi mal placée soit elle. Alors elle essaie de tenir, usant le peu de force qu'il lui reste, usant son enveloppe charnelle autant que ses pensées à présent ralenties par cette joute sans fin, par ces regards accrochés l'un à l'autre, semblant se déchirer plus que s'étreindre. A trop jouer avec le feu, Marlys aura fini par se brûler, Harald ayant toujours été bien plus entraîné qu'elle et ce dans tous les domaines, un détail que la jeune femme aura fait l'erreur d'oublier, ou bien d'ignorer, persuadée que son tempérament torride était encore capable de brûler le plus sec des déserts. Elle pensait pouvoir l'éloigner et ainsi s'affranchir de cette souffrance pourrissant tout son être, elle pensait avoir le contrôle mais se retrouve finalement prise au piège de ses propres répliques assassines et autres tentatives puériles. Lorsque le regard d'Harald s'assombrit et que les flammes s'emparent de ses pupilles azurées, Marlys comprend alors qu'elle a perdu la partie et qu'elle va maintenant le payer. Elle comprend qu'elle est allée trop loin, ou pas assez, que son acharnement n'aura eu pour résultat que de le rendre furieux, à défaut de le raisonner, une raison qu'elle même exècre au plus haut point. La voix qui fend l'air de la pièce tonne en elle comme un orage d'été, chaud mais violent, d'une violence mortelle, touchant son cœur avec effroi. Le tableau qu'il lui dépeint ensuite est encore plus saisissant, abject et Marlys ne peut croire qu'Harald la croit si prévisible, si sotte, comme toutes ces godiches qui se pavanent et qui croient au prince charmant. Cela fait en effet bien longtemps que la petite Swanson a arrêté de croire en l'amour, en l'homme providentiel et aux papillons dans l'estomac. Un papillon ça meurt, ça crève au bout d'à peine un jour, perdant toutes ses couleurs chatoyantes et toute sa grâce éphémère, au profit de rien, du néant. Marlys n'a jamais voulu de ça, peut-être est-ce pour cela d'ailleurs que ses sentiments se mêlent à la colère, furieuse contre le destin de lui imposer cette condition dont elle n'a jamais voulu. Mais ça, Harald semble l'ignorer ou bien exagère-t-il pour la faire enrager, elle ne saurait le dire. Car tous ses sens ne sont rivés que sur une chose : lui. Lui et sa colère, cette colère qui l'effraie autant qu'elle l'attire, cette colère qu'elle voudrait taire d'un baiser, d'un seul, comme le précédent, si doux souvenir dont elle ne peut plus se séparer. Elle voulait qu'il parte mais à présent, son départ est sa plus grande crainte et alors qu'elle l'écoute, happée par ses mots et ses grandes phrases, son esprit se fige, sous l'effet de la panique, ne cherchant même plus à retenir les larmes qui inondent son visage. Elle voudrait lui répondre Marlys, elle voudrait hurler qu'il ne comprend toujours rien, elle voudrait déchaîner ses poings rageurs contre ce torse impassible mais elle reste là, pétrifiée, suspendue à ses lèvre et à ses mots qu'elle redoute autant qu'elle les attend, espérant au miracle bien malgré elle. Mais rien n'est pire que ce murmure, celui qui lui fait finalement baisser les yeux, celui qui lui tord les boyaux tant cette vérité est immuable, celui qui déclenche en elle des frissons si glaçants qu'elle ne peut s'empêcher de grelotter. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, et Marlys ignore tout, en bloc, depuis peut-être trop longtemps alors que le mur si douloureusement construit autour de son palpitant commence à s'effondrer, un mur qu'elle tente de sauver en s'écorchant les doigts, les mains au mépris de sa propre intégrité. Elle a tout faux et pourtant, elle continue de se leurrer, têtue et bornée comme elle l'a toujours été, à en friser le ridicule, à s'époumoner intérieurement et à s'emprisonner dans son silence. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Jusqu'à ce que la voix d'Ernest fasse trembler les murs autour d'eux et que les portes se referment, face à elle, elle qui a trop tardé avant d'arracher les mots du fond de sa gorge. - Je... Et la panique la gagne, à nouveau, mais cette fois différemment alors que la pièce semble la condamner à un mutisme à présent imposé. - Harald, non... Elle essaie, elle se débat alors que son regard divague autour d'eux et qu'elle discerne les silhouettes de sa famille par la fenêtre, annonçant leur arrivée imminente. Pourtant, dans un sursaut de désespoir, elle tend sa main, vers lui, essayant de guider son regard vers l'une des portes richement décorées de cette pièce asphyxiante, lui suggérant que la fuite est encore possible, qu'ils n'ont pas nécessairement à les supporter, eux. - Viens, s'il te plaît... Sa voix est faible, suppliante, encore cassée par la torture qu'ils s'infligent, qu'elle s'inflige. La seule réponse qu'elle obtient cependant est un pas, un seul, en arrière, la pire des possibilités envisageables qui fissure encore plus son petit être fébrile. Elle n'aura alors que le temps de lui lancer un dernier regard suppliant avant qu'ils ne soient colonisés, sommés de supporter la réalité avec une violence insoutenable.

La voix de son père résonne dans la pièce tel le couperet sonnant le glas de leur histoire et Marlys, en ruines, ne réagit même pas. Personne ne voit rien, à moins qu'ils préfèrent ignorer, personne sauf peut-être la propre mère de Marlys, dont le regard inquiet a déjà décelé les yeux rougis et les joues humides de son aînée. Elle ne peut pas comprendre, elle ne peut pas encore imaginer les raisons de la métamorphose de sa fille, dont elle n'a que rarement vu les pleurs et encore moins cet état quasi végétatif. Pourtant, alors qu'elle dévisage Harald, Daisy sait que quelque chose vient de se produire, quelque chose d'assez grave pour que Marlys ne soit plus qu'une enveloppe douloureuse, plongée dans un silence qui ne lui ressemble pas. Discrètement, elle tente alors une approche, attrapant une main qui a tôt fait de la repousser, conséquence d'années de distance injustifiée entre la mère et la fille. Marlys ne veut pas de son soutien, elle ne veut du soutien de personne, si ce n'est de celui qui la fixe encore, alors qu'elle a décidé de clouer son regard dans le vide, trop tourmentée par le poids de ces pupilles sur son être endolori. Le nuage embrumant son esprit se dissipant enfin, Marlys entend les voix s'égosiller autour d'elle, celle de son père d'abord, puis enfin celle d'Ernest dont la tirade lui donne la nausée. Voila bien le seul qui n'attend que ça, qu'elle tombe enceinte. Voila bien le seul à qui ce rôle féminin n'a jamais posé de problème. - Je n'ai pas faim. Dit alors Marlys, d'un ton froid et impérieux, le genre qui ne risque pas de plaire à son oncle. - Pardon ? Tu peux répéter ? La question n'en est pas vraiment une, elle fait simplement office de menace, et surtout pas d'offre, Ernest n'étant pas vraiment enclin à ce qu'on lui réponde de la sorte, encore moins devant la famille au grand complet. Mais Marlys s'en fiche, elle s'en contrefiche même et elle peut servir de jurisprudence, elle n'en a que faire. - Je n'ai pas faim, et je resterais maigre. L'affront est suicidaire, chacun le sait, si bien qu'un silence s'installe aussitôt dans la salle à manger, un silence bientôt rompu par le son glaçant de la main d'Ernest claquant contre la joue de la jeune femme, impact d'une brutalité intense qui manque de la faire chavirer. Mais elle reste sur ses pattes Marlys, elle reste droite, le regard toujours baissé vers le sol, non pas par honte mais par dédain. Ernest s'avance alors un peu plus, agrippant entre ses doigts les joues de sa nièce pour mieux relever son visage face à lui. - La prochaine fois qu'on te demande de venir pour un repas en famille, tu me feras le plaisir d'être présente et surtout, de te taire, c'est bien compris Marlys ? Mais il peut bien la frapper, la briser, la forcer, Marlys ne compte pas plier face à lui, maintenant qu'elle considère n'avoir plus rien à perdre, son destin déjà tout tracé. Alors lui rendant son regard dédaigneux, elle reste un instant silencieuse avant de finalement le défier à nouveau, avec un simple, – Je ne suis pas ta fille. qui semble avoir plus d'un destinataire.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyVen 17 Nov 2017 - 12:05

Brûlante et insoumise, ce n’est pas le modèle de femme qu’Ernest Swanson apprécie, ni même considère comme son entourage proche. Là où il a modulé ses propres enfants, il croit pouvoir moduler les femmes qui l’entourent : la sienne, pour commencer, ses nièces, ses futures petites-filles et même celles qui gravitent autour de lui, moins effrayées que les hommes par sa brutalité – Harald n’avait jamais compris comment était-ce possible. Petit, il avait vu des femmes aux beautés fragiles, ou aux charmes arrogants, attiser le feu du patriarche au détriment de sa mère restée dans l’ombre. Ernest les avait traitées avec la même rage qu’il employait pour chacun de ses actes, chacun de ses engagements. Enfant déjà, il s’était promis de ne jamais devenir cet homme-là. Il sait qu’elle va s’en prendre une dès le glas de sa première répartie. Marlys est ce qu’il a lui-même été dans sa prime jeunesse : détermination humaine à se manger le mur en pleine gueule, de toute façon, qu’est-ce qui pourrait être pire que l'état actuel des choses ? Il a appris que ces choses pouvaient largement empirer. Avec Ernest, ce jeu est une escalade sans fin. Il croyait, naïf, qu’il finirait par s’habituer aux coups comme on se fait à un goût amer, à celui d’une nourriture moisie qu’on commence par haïr et qu’on finit par manger – une lasse habitude de la détestation. Vous croyez que les gens possèdent leurs propres limites, parfois incroyablement étendues, mais tout de même. Ernest a prouvé maintes fois que rien ne l’arrêtait, que bien au contraire, chaque instant où vous lui suggériez, par votre acceptation effrontée de sa violence et de sa haine, ses propres limites, il était soudainement mu par le besoin irrépressible de les repousser. Un jour parmi les plus douloureux de son existence, Harald s’était demandé, toujours à terre et incapable de se relever, le visage tuméfié, si son père n’essayait pas de le pousser à se faire tuer. Par lui, par un autre, quelle importance ? Chaque coup qu’il prenait devenait celui d’Ernest. A l’entrainement, dans la fosse de combat des souterrains de Launondie, en mission professionnelle. Chaque poing levé, chaque tranchant de dague appartenait quelque part à Ernest Swanson. La mort qui viendrait un jour l’emporter aurait ses yeux. Peut-être cela expliquait-il son adresse au combat, son don pour le meurtre. Chaque mort était un peu plus son père, un peu plus sa résistance personnelle. Sa main attrape la cuillère d’argent qui repose contre une assiette à laquelle il ne touchera pas, et la serre résolument. Ses dents tentent de fondre les unes dans les autres et il sent le regard de Daisy posé sur lui. Attentif et expectatif. De quoi ? S’attend-elle à ce qu’il réagisse ? Vole au secours de Marlys ? Ou bien se contente-t-elle de l’observer, et de déduire ce qu’elle a à deviner des os saillants de sa mâchoire crispée ? La voix d’Ernest intimant à sa nièce de se taire est sans appel. La menace est dépassée et Ernest connaît trop bien ces instants qui précèdent les coups pour se leurrer bien longtemps sur ce qui va advenir dans quelques secondes. Il sait déjà qu’elle va répondre. Il sait qu’il va frapper. Sa voix est glaciale et grondante, un éclair de feu dans une brume noircie par la nuit. Le coup porté à Marlys a presque été demandé par elle. Au moment du choc, l’esprit d’Harald se ferme comme une porte qu’on claque pour la rouvrir aussitôt. Noir. Il n’a rien vu. Ou rien voulu voir. Un silence choqué s’écroule sur la famille réunie autour de la table, et il semble un instant que Darius est sur le point de réagir. Il fait alors une chose qu’il n’avait jamais faite auparavant, qu’il ne se serait jamais autorisée : il tourne la tête en direction d’Harald et croise son regard, dans l'attente son approbation ou non pour stopper son frère, faire barrière entre le bourreau et la chair de sa chair, le sang de son sang. Jamais il ne s’était incliné vers son neveu pour prendre de lui un ordre aussi imposant, aussi écrasant. Darius avait toujours pris lui-même les décisions concernant sa propre descendance, et quelques fois seulement il avait ployé le genou lorsque son aîné s’était délesté des remontrances. Mais cette fois, c’était Harald qu’il regardait fixement, dans une attente fébrile entre deux secondes. A ce moment-là, Harald savait qu’un simple clignement de sa part aurait été suffisant à Darius pour se lever d’un bond et attraper le bras de son frère, le rejeter loin de sa fille. Par cette soumission muette à une autorité neuve, Darius faisait comprendre à son neveu qu’il était devenu le plus sage des deux, mais aussi le plus respectable. Comme un loup au sein d’une meute violente, il lui disait tu es l’héritier, prend ce qui te revient. Laisse faire ou entrave. Le visage de l’aîné Swanson, impassible, désigne un espace invisible de droite à gauche, de gauche à droite en direction de son oncle. Un « non » à peine intelligible, quasi invisible, que Darius comprend instantanément. « Ne fais rien », répond-il à son oncle par cet infime mouvement de la tête. Il connaît le tourbillon infernal qui habite Marlys à cet instant, son envie de tout détruire en balançant un pavé contre une vitre trop lisse, trop brillante, trop propre et masquant un intérieur immonde. Il entend son désespoir, son besoin d’être frappée, de recevoir en coup un équivalent ridicule de la douleur qui la martèle invariablement au dedans. Il sait que c’est lui qui a provoqué cela. Son existence, leur baiser, son discours. Son regard posé sur elle, non pas celui qu’il devrait être (le frère protecteur), mais l’ami-aimant, l’amant d’une vie, pas d’un moment. C’est comme si c’était lui qui venait de la frapper, et ça le rend malade. Il est inutile que Darius s’en mêle, inutile que cet amour naissant que Marlys perçoit comme abject ne vienne déchirer leur famille. Ernest s’avance vers Marlys, ses doigts se saisissent du visage de sa nièce. Les entrailles de Harald se resserrent, une lave bouillante dégouline le long de sa gorge. Il sait, il sait si bien où exactement Ernest a placé ses doigts. De chaque côté de la mâchoire, de part et d’autre du menton, là où le visage humain est le plus faible, là où, une fois votre prise déterminée, il vous suffit d’une simple pression vers l’avant pour que ce visage tout entier bascule en arrière et que la nuque se replie sans pouvoir se retenir droite. Lorsque Marlys rend à Ernest son regard plein de dédain, Harald sait déjà ce qui va arriver. Il connaît le chemin tout tracé par son père et sa cousine jusqu’à un déferlement destructeur. La suite le retourne à le hérisser tout entier. « Je ne suis pas ta fille. » C’est à cet instant et pas un autre qu’il choisit d'agir. Parce que s’il attend une seconde, une seule seconde pour intervenir, il sait ce qu’Ernest fera. Ernest se tournera vers son frère, un sourire malsain aux lèvres. Il obligera son cadet à se faire respecter de sa fille, à la frapper comme il a martelé de haine sourde l’insolence de son fils. Harald lâche la cuillère qu’il tenait et se lève tandis que sa chaise crisse dans le silence, plainte gémissante d'une bouche-objet dont tout le monde se fout. Le sol est brûlant à l’endroit où il était assis, glacial en dehors de lui. Il traverse la longueur de la table sans l’ombre d’un sourire, une pierre noire et bleue impassible sertie dans le regard. Sa main attrape fermement le bras de Marlys et l’entraine de force à sa suite. Interdit, Ernest les suit du regard, trop surpris par cette situation incompréhensible pour avoir le temps de répliquer. A le voir ainsi, on pourrait croire Harald furieux et déterminé à régler lui-même le compte de sa cousine et de son trop plein d’audace. A l’intérieur de lui, c’est un amas de verre brisé qui s’empile et craque sous le poids de sa détresse à chacun de ses pas.

Ils traversent dans un silence paniqué les couloirs déserts de la propriété, la main de Harald enserrant toujours le bras de Marlys sans aucune intention de le lâcher. Il l'emmène jusqu’à la bibliothèque aux étagères abandonnées, aux livres jamais ouverts, referme la porte derrière lui et, une fois Marlys adossée aux rayonnages, il accepte de la libérer. Debout face à elle, il regarde avec une incommensurable douleur sa joue rougie, marquée par un fer haïssable. Ses larmes précédentes brillent encore dans les iris verts de sa cousine, les rendant semblables à deux lagons noyés sous une pluie d'automne. Son index replié s’approche de cette peau si douce, blanche et tendre, qui devait demeurer vierge de violences, et la caresse d'un effleurement chaste. Tout en lui est souffrance, jusqu’à cet infime contact qui brûle sa chair et la traverse pour se loger dans ses muscles, empoisonner son sang, écraser ses os. — Ce que j’ai ressenti, murmure-t-il tout en partant à la recherche de ses mots, d’une suite logique qui joue à se cacher de lui tout en l’observant depuis sa planque, malicieuse. — Ça devait nous unir. Pas nous séparer. Nous déchirer. Nous détruire. Ça devait nous consumer comme un brasier ardent, faire de nous l’Un Seul face au morcellement du monde. Je suis si désolé, Marlys. Je me couvre de mes rêves comme de lambeaux, j’en fais des habits de roi. Je feins d’ignorer qu’ils sont toujours les ruines d’autre chose. Peut-être de toi. Ils sont pauvres, les mots qu’il trouve, tandis que l’essentiel et le plus important continue son jeu de cache-cache cruel. Le feu n’a jamais su parler. Le feu, lorsqu’il est heureux, gavé de joie et de lui-même, se décuple et s’intensifie, devient immense et dévore tout sur son passage. L’incendie explose de son propre bonheur et dévaste. C’est sa manière d’être entier. Son autre main se dépose contre une rangée de livres, son bras frôlant Marlys, son visage aux stigmates que l’or de ses cheveux est venu ombrer doucement. Les mots n’ont jamais su venir à lui. De tout temps, il a dû partir à la chasse aux paroles, cueillant ça et là ce qui pouvait faire office de remplaçant à ce qu’il désirait vraiment, ce qui ne vient au monde que par les actes et leur embrasement. — Embrasse-moi, ordonne-t-il dans un souffle dont le feu s’est emparé, supplique jaillie du fond de lui et la priant de mettre fin à son supplice, gravant si possible encore une fois l’éternité dans un instant sacré.
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‹ SANG : argent, rutilant, supérieur.
‹ POUVOIR : son élément est resté pur, inaltéré ce qui fait d'elle une maître du feu indiscutable (et rare).
‹ METIER : main de fer dans un gant de velours pour le compte de sa famille (et de l'empire), espionne multi-camps.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptySam 25 Nov 2017 - 23:53

Le vide, voilà ce qu'avait ressenti Marlys lorsque la main de son oncle était venue s'ancrer sur sa joue délicate, entraînant dans son sillage son corps bien trop chétif pour résister à la violence physique. Jamais Ernest ne l'avait frappée par le passé et pourtant, il pouvait bien continuer, il pouvait bien lyncher sa carcasse sur le sol même de cette pièce face à toute sa famille, elle n'en avait que faire. Rien ne surpasserait le regard fier et hautain d'Harald transperçant ses chairs déjà bien trop déchiquetées, rien ne surpasserait ce monstre en elle distillant les images de leur souvenir commun avec langueur et acharnement, renfermant au creux de ses tentacules son cœur et son estomac au bord de la rupture, rendant son intérieur si morne et si tempétueux que tout le reste n'avait plus d'importance. Qu'il frappe, encore, elle n'attendait que ça. Peut-être pour se punir, de mentir encore et encore, lâchant des horreurs qui la terrifiaient elle-même et qui faisait d'elle une si vilaine caricature qu'elle en avait la nausée. Ou bien pour se répudier, faire d'elle une paria qu'Harald ne pourrait plus voir, encore moins désirer, solution à tous leurs problèmes, si tant est qu'ils en soient réellement. Mais quelques soit les réelles motivations de Marlys, la finalité de ce geste restait la même, toujours : la terreur, alors que dans la salle à manger où s'échangeaient encore quelques minutes auparavant les rires gras de la famille Swanson, un silence de plomb venait de s'écrouler au sol. Pas un mot, pas un geste, surtout pas de chevalier servant, chacun étant trop apeuré de voir le sort de Marlys devenir le sien dans une famille où la violence primait bien plus souvent que la solidarité. Elle ne pouvait pas leur en vouloir cependant, elle aussi avait vu les coups, les brimades et les mots vociférés avec hargne et n'avait rien dit, rien fait, par instinct de survie peut-être, par lâcheté sûrement. Elle n'avait rien dit et jamais rien fait pouvant la mettre dans cette situation compromettante, obéissant aux missives et s'assurant de ne jamais commettre aucun impair, devenant le parfait petit soldat, à sa façon, qu'on lui demandait d'être. Ce jour pourtant, tout était différent et rien ne pouvait empêcher son caractère effronté de foncer droit de le mur, sans aucune peur des conséquences. Alors les mots fusent, ils fusent si vite qu'ils semblent n'être qu'une tirade anodine, sans aucune autre mission que d'enrager encore un peu plus son oncle. Ces mots pourtant pèsent bien plus lourd dans l'air asphyxiant de la pièce, des mots au premier abord simples mais qui déclenchent finalement l'impensable. Lorsque la chaise d'Harald crisse sur le sol de la salle à manger, les iris de Marlys sont toujours plongées dans celles de son oncle, combattant avec férocité cette supériorité pré-établie qui ne l'effraie plus du tout à présent. A peine a-t-elle le temps de le voir se lever qu'elle sent la main d'Harald se refermer comme un crochet sur son bras, l'enserrant avec une vigueur presque douloureuse et l'attirant sans ménagement à sa suite, comme une gamine qu'on va envoyer au coin. Si Marlys était capable de penser raisonnablement en cet instant, elle comprendrait que pour la première fois depuis longtemps, Harald vient de se dresser contre son père, pour elle. Elle comprendrait qu'il vient de se mettre dans une position possiblement compromettante bien qu'en tout point, il soit à présent devenu supérieur à son géniteur, pour elle. Et elle comprendrait aussi qu'elle a agi comme une peste égoïste et qu'à la différence d'Harald, elle ne fait que rendre leur idylle naissante plus tourmentée et dangereuse. Mais Marlys ne pense pas raisonnablement, encore trop sonnée par les derniers mots qu'Harald lui a lâché en pleine face et qu'elle ne peut accepter. Elle n'est pas la fille d'Ernest et ne le sera jamais. Elle n'est pas la sœur d'Harald et ne le sera jamais. Peut-elle donc être son amante, son amour ? Peut-elle prétendre à cette place qui leur sera toujours ravie ? Les pensées s'entrechoquent dans son crâne, à mesure qu'Harald l'entraîne à ses côtés, dans un silence de mort et à une vitesse que Marlys a du mal à suivre, ses pas découpés et trébuchants pouvant en attester, tout comme ses chaussures perdues au passage. Elle se perd dans sa tête, dans ses envies, dans ses craintes, essayant de s'en extirper avec fébrilité, essayant de retrouver un semblant de contrôle avant qu'Harald ne stoppe sa course folle.

C'est finalement dans la bibliothèque que les masques tombent. Jamais il n'avait eu l'intention de s'occuper de son cas, comme Ernest doit certainement le croire et s'en féliciter, une éventualité qui par ailleurs n'avait pas effleuré l'esprit de Marlys, trop occupé à gérer ses démons intérieurs. Jamais il ne lui ferait de mal, quand Marlys, elle, s'était évertuée à le repousser avec cruauté et bassesse, dans une tentative vaine d'avortement. Il est juste là, face à elle, presque désolé, blessé, entraînant  Marlys dans une spirale de culpabilité et de honte dont les relents ne semblent vouloir s'apaiser. Elle sent son regard se poser sur elle, caresser les courbes de son visage encore marqué par les mots et les coups en un supplice qu'elle ne peut supporter, tout comme ce contact sur sa joue, si doux, qui ravive en elle ce désir inavoué. Il a raison, elle l'a toujours su, il a raison, même dans ses mots, dont la mélodie l'enivre et l'hypnotise alors que ses paupières se ferment au son de cette voix dont elle ne pourra plus jamais se passer. Le monstre est toujours là, en elle, enserrant son cœur malheureux mais il semble étrangement apaisé, et ce depuis que la menace de l’extermination a disparu, Marlys ayant capitulé face à l'évidence, baissé les armes devant cette tempête impénétrable, retrouvant un semblant de paix intérieur qui ne sera que passager, elle le sait. A présent, elle n'est plus la même, elle n'est plus celle qui s'était levée avec la ferme intention d'éviter à nouveau Harald et de tuer cet amour quoiqu'il en coûte. A présent, Marlys ne veut plus l'oublier, elle le veut lui, rien qu'à elle, comme le soir où tout a basculé, où le feu les a consumés lors d'une étreinte renversante que son esprit a élevé au rang d'unique. Il ne lui faudra alors qu'une demande, une seule, pour faire de ce souvenir une nouvelle réalité. Deux mots, pas un seul de plus et Marlys rouvre ses paupières tout en relevant son visage à hauteur d'Harald. Elle comble leur différence de taille en se hissant sur la pointe de ses pieds nus et enfin, dépose ses lèvres avec fièvre sur celle de son cousin, sans aucune appréhension et surtout pas celle de n'être la seule à s'enflammer pour l'autre, pendant que ses mains se déposent délicatement sur le torse brûlant de son amour interdit. Il ne faudra alors que quelques secondes pour que le feu reprenne ses droits, attisant leur baiser qui s'intensifie, les lèvres de Marlys  caressant délicatement celles d'Harald autant qu'elles ne l'attaquent avec passion. Ses mains remontent le long de son torse, effleurant du bout des doigts sa peau au travers du tissu fin de sa chemise, et Marlys enroule ses bras autour du cou de son cousin, resserrant son étreinte, s'assurant qu'il ne puisse s'enfuir, au cas où l'envie lui prendrait de se raviser. Ses doigts glissent dans sa chevelure dorée, leurs lèvres ne s'octroyant aucun répit, si ce n'est quelques baisers que Marlys parsèment ici et là sur la peau d'Harald, aux frontières de ses lippes, et quelques mots, lâchés en un murmure. - Mais ça nous fera souffrir de toute façon. Souffrir oui, mais pas en cet instant, alors que les joues de Marlys rosissent sous l'effet du brasier qui prend possession de son corps tout entier, les flammes prêtes à s'extirper du bout de ses doigts pour réduire cette chaleur insoutenable. Quelques mots et les baisers reprennent, plus forts, plus vites, plus ardents, des baisers que Marlys fait courir sur sa mâchoire puis sur son cou, ses mains ayant quitté leur ancrage pour se perdre sous le tissu de cette chemise qui lui fait affreusement tort. Marlys veut plus, elle le veut tout entier, contre elle, pour elle. Elle le veut lui et personne d'autres, ces amants passés n'étant plus rien à ses yeux, plus rien, pas même une distraction passable. - Prends moi. Deux mots, à nouveau, deux mots dans un soupir brûlant, un soupir lâché comme une évidence alors que ses pupilles se plantent dans celles d'Harald, criant son envie et son désir flamboyant qu'elle ne peut à présent réprimer.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyVen 1 Déc 2017 - 18:26

Ses yeux perdus dans la tourmente semblent avoir trouvé leur ancre. Ses pupilles se stabilisent à l’intérieur des siennes, le feu dansant le long de ses iris verts ondule pour suivre le même mouvement que le bleu qui les caresse. Elle rend les armes, songe-t-il, du moins pour cette fois. Il a la sensation qu’avec Marlys, ce sera toujours un combat. Certaines femmes se satisfont du danger en lui riant au nez ; plus encore, l’interdit n’existe que pour être bravé. Gail était l’une de ces femmes. Une femme sans destin, à la liberté insolente. Marlys, tout comme lui, sentait peser au-dessus d’elle le poids énorme de l’histoire. La famille. Le devoir. De même, Gail n’avait jamais eu peur de la souffrance. Pas comme Harald et Marlys, mus par ce besoin constant de se protéger et de protéger les autres. Pourtant, de ces sentiments naissants Harald ne craignait pas les heurts. Au contraire, il était prêt à les recevoir et à les encaisser avec le sourire insolent d’une Gail Sanwald. Réaliser qu’il aimait vraiment, avait ouvert dans sa poitrine un brasier éclatant que rien ni personne n’aurait pu étouffer. Il tente de lui transmettre cette chaleur, cette emphase élémentaire, et elle ferme les yeux sous les coups de ses mots. Plutôt que la raison, les actes. Il a peur, encore une fois, peur qu’elle refuse et se détourne. Peur qu’elle lui assène en bouclier les mêmes raisonnements foireux qu’elle a tenus dans la salle à manger. Des mots qui viennent enrober ses craintes, et qui, au lieu de les révéler au grand jour, les rendent encore plus terrifiantes. Mais Marlys rouvre les yeux pour les ancrer dans les siens. Elle est changée. Peut-être ses mots ont-ils eu leur effet sur sa cousine, peut-être est-elle enfin décidée. Il la voit grandir délicatement, s’épanouir comme une fleur déploie ses pétales en craquant dans l’atmosphère ce qu’il reste d’hiver, presque jusqu’à sa hauteur. Ses yeux sont encore humides de larmes rageuses, rendant le vert de son regard toujours plus intense, plus envoûtant. Gorgé d’envie d’elle, de besoin d’être à elle, il se bat intérieurement pour ne pas s’avancer, pour lui laisser les devants. Ce baiser, parce qu’il est à la fois nouveauté et réminiscence, l’envahit d’un bienêtre et d’un désir hallucinants. Il la laisse déposer ses lèvres sur les siennes, dans une grâce qui n’a de timide que la chorégraphie, refusant de se laisser aller à fermer les yeux et savourant la contemplation de ce visage adoré, une beauté qu’il a trop peu l’occasion d’admirer d’aussi près. Les doigts de Marlys viennent presser son torse, et ce contact supplémentaire l’empli d’une nouvelle salve incandescente. Elle le ressent sûrement, puisque son étreinte les rapproche l’un de l’autre jusqu’à ce que leurs corps s’attirent comme deux aimants. Lorsque ses bras viennent enserrer sa nuque, une explosion jaillit à l’intérieur de lui. Elle s’est suspendue à son corps, raccrochée à son cou tandis qu’elle se laisse enfin entièrement tomber. Avait-elle fini par réaliser qu'il serait toujours là pour la retenir ? Il est un homme dont le plus vœu le plus cher s’est soudainement réalisé au moment où il n’osait plus y croire. Ses mains viennent presser sa taille, l’une de ses paumes caresser les creux de ses reins tandis qu’il se laisse embraser par les baisers de Marlys. Quand elle lui parle d’aussi près, il sait qu’il voudrait avaler son souffle, boire ses paroles, la dévorer toute entière. Sa bouche, à nouveau, lui conte des souffrances à venir. Ne sent-elle pas à quel point la peur a déserté l’esprit de l’héritier ? Chaos vaincu sous les assauts de sa tendresse. Il embrasse ses joues, ses pommettes rosés, la pointe de son nez, puis entreprend de découvrir son cou et la douceur de cette peau si fine, si douce. — J’espère que tu t’es résignée, chante-t-il contre son oreille. Sa respiration est devenue si chaude qu’elle en est presque brûlante. Impossible de s’y tromper avec un être du feu ; leur température les trahit. — C’est une torture dont je ne me lasserai pas. Pas son genre. Jamais. Ce qu’il fait en prenant des risques est toujours pesé avant, soigneusement pesé. Il ne se met en danger que lorsque le jeu en vaut la peine – les Sept, les nuits passées dans la Launondie des mêlés, les meurtres effectués au nom de la maison Swanson. Pour sa liberté, et pour leur honneur. Aujourd’hui, il prenait tous les risques au nom de son amour, et il estimait que c’était une valeur suffisante. Il la sent tout contre lui devenir plus brûlante encore à mesure que ses caresses se font passionnées. Leurs deux feux semblent se reconnaître et s’entremêler simultanément, danser l’un dans l’autre sans la moindre attention envers les corps qui les abritent. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle ordonne à son tour. C’était sans compter la femme flammèche qu’est Marlys, pour qui le corps est un sanctuaire qu’une seule étincèle, si elle est bien jetée, peut embraser. Les deux mots qu’elle lui intime ont le don de le hérisser sans prévenir. Comment avait fait son désir pour grimper encore d’un niveau, il l’ignorait, se croyant déjà presque au sommet de la tentation. Ce n’était rien à côté de ce qu’il ressent à présent. La façon dont elle vient sertir ses prunelles dans ses yeux, soupirante et la bouche entrouverte, le rend fou du besoin d’être en elle, de ne faire qu’un avec ce corps. Il réalise seulement maintenant à quel point il l’a désirée sans vraiment le comprendre. Ces courbes, cette peau, chaque détail de ses membres, il les a épousées du regard tant de fois, comment avait-il pu ne pas réaliser plus tôt ?... Ses mains s’emparent de ses fesses et il la soulève jusqu’à ce qu’elle entoure sa taille de ses cuisses, qu’il parcourt de ses doigts tout en y traçant des sillons invisibles. Il la laisse prendre appui contre les étagères remplies de livres que personne ne lira jamais – ensemble, ils dépoussièreront des siècles et des siècles d'une histoire que la passion, la véritable fièvre, a trop longtemps désertée. Se retenant à grand peine d’arracher l’ensemble de ses vêtements, il la dévore des yeux, des lèvres, l’explore de ses mains en savourant tout ce qu’il peut effleurer, caresser, pénétrer de ce trésor vivant entre ses bras. Quand les doigts de Marlys frôlent son bas-ventre, son souffle retient sa dernière expiration et il relève la tête vers elle. Le temps était devenu galopant, échauffé par leur désir pressant comme un étalon piqué au flanc, mais il a soudainement besoin de l’arrêter en pleine course. De prendre ce temps sacrilège sur l’empressement du feu pour la regarder à nouveau. Pour la dernière fois peut-être avant de l’avoir possédée. Peut-être pour alerter sa mémoire : c’est maintenant, retiens bien ces secondes, seulement ce tout petit minuscule moment car plus rien après ne sera comme avant, et tout ce qui l’a précédé fut différent. Grave cet instant dans tes souvenirs de manière à ce qu’il puisse ressurgir à chaque fois que tu l’invoqueras. L’un des plus précieux de ton existence. Un mythe fondateur de toi. Il l’embrasse avec plus de fougue qu’il ne l’a jamais fait, l’une de ses mains désertant sa cuisse pour la séparer de ses vêtements – commencer par dénuder sa poitrine et en embrasser chaque centimètre – quand des pas se font entendre dans le couloir dont les sépare la porte de la bibliothèque. Dans un château tout fait de pierre et de marbre, il est impossible de ne pas entendre des semelles cloutées parcourir la moindre distance. Ce temps-mort qui s’impose sans s'annoncer lui est détestable, quand le précédent avait été aussi savoureux qu’une extase. Les pas se rapprochent, semblent légers et appartenir à un poids féminin. Harald relâche Marlys pour lui laisser retrouver la terre ferme et recule, perplexe. Impossible d’en douter à présent, les pas s’avancent dans leur direction. Militairement, il effectue lui-même un pas de plus vers l'arrière, espaçant au maximum la distance qui le sépare d’elle. Il croise les bras et patiente, partagé entre la déception, l'agacement et l'inquiétude. La poignée est actionnée avec douceur, semble hésiter à mi-chemin de sa pression. N’y tenant plus, et ayant une idée de ce dont il est question, Harald s’avance et ouvre la porte de son côté. Le regard tourmenté de Daisy croise le sien, sa nuque raidie, son menton relevé pour atteindre les pupilles de l'héritier. Il n’a aucune envie d’attendre d’elle la moindre explication. Il sait déjà. Contrairement à sa propre mère, celle de Marlys est attachée au bonheur de ses enfants. — Daisy, dit-il avec respect, sa voix encore légèrement enrouée. — Nous discutions de ce qui vient d’avoir lieu.
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MessageSujet: Re: just a pretty face who can't have you (harlys) just a pretty face who can't have you (harlys) EmptyDim 10 Déc 2017 - 17:17

Résignée, Marlys n'était pas sûre de l'être. Il aurait fallu pour ça que toutes ses peurs se soient envolées, que ses espoirs utopiques deviennent réels et elle savait bien, au fond, que le destin les piégerait à nouveau, torturant leurs âmes damnées en leur imposant un futur qu'ils avaient toujours fui. Pourtant, en cet instant précis, la colère et la hargne s'étaient apaisées, laissant cet amour se déverser dans tous les méandres de son corps, pleinement et sans aucune résistance. Harald semblait serein face à cette torture qui leur paraissait alors si douce, enclin à l'accepter, à la contrôler mais Marlys, elle, ne pouvait se résoudre à oublier la douleur qui l'avait consumée pendant des semaines et des jours, une douleur qui, elle le savait très bien, allait revenir la hanter, quand il sera au bras de Laurel, quand il annoncera l'arrivée du premier héritier Swanson, quand il vivra ici et elle ailleurs... Mais malgré cette ombre, malgré ses peurs, la jeune Swanson avait à présent compris qu'il valait mieux une souffrance plutôt que deux, qu'il valait mieux accepter plutôt que se battre et tout foutre en l'air, quitte à se raccrocher aux seuls moments heureux qu'ils auraient à deux, à eux. Il aura alors  fallu des mots acerbes et une violence gratuite pour que Marlys ouvre les yeux, certainement trop habituée à la rudesse de cette famille et à ses faux-semblants aussi ridicules qu'inutiles. Garder la tête haute, cacher ses secrets... Marlys en était fatiguée, déjà, à l'aube de son quart de siècle. Alors s'il fallait changer les choses, s'il fallait commencer à se rebeller, il en aurait la primeur, lui, Harald, celui qui a toujours compté pour des raisons qui lui semblaient à présent complètement erronées, après des années à croire à cette relation fraternelle émancipée. Plus rien ne faisait d'eux un frère et une sœur, chose qu'ils n'avaient jamais été, idée que leurs baisers abolissaient à présent, embrasée par la fièvre les consumant de l'intérieur. Marlys n'avait rien à dire, rien à lui répondre, ayant toujours préféré les gestes à la parole, encore plus lorsqu'il s'agissait d'échanges charnels, encore plus maintenant qu'il s'agissait d'Harald. Trop d'années à se perdre dans les bras des uns et des autres, trop de jours à ressasser ce baiser interdit, à présent, elle ne voulait que lui, ici, et maintenant. Et aucune autre option n'était envisageable. Se laissant bercer au toucher de ses caresses brûlantes, Marlys savoure chaque parcelle de sa peau, les effleurant de ses lèvres et s'enivrant de leur parfum musqué. Il n'y avait pas plus doux, ni plus fort que son corps contre le sien, emprisonnée dans une étreinte qu'elle chérit et encourage, happée par ce feu, son feu, celui qui a tout déclenché, celui qui brûle au fond de son être, l'hypnotisant avec délice. Mais Marlys veut plus, toujours plus, elle veut plus qu'un contact, qu'un toucher, elle veut le sentir en elle, encore, elle veut lui appartenir tout comme il lui appartiendra alors également. Les mots lâchés ne sont donc qu'une supplique, plus qu'un ordre, bien qu'à ses yeux, se refuser à elle n'est pas envisageable. Une supplique dont elle ressent les conséquences instantanément, ce désir flamboyant irradiant de leurs corps pour toucher un nouveau palier alors qu'il semblait ne plus y en avoir. Sa respiration fumante se fait plus saccadée lorsqu'il s'empare de son corps pour la plaquer contre lui et cette bibliothèque hors d'âge. Ses jambes nues, délestées des pans de sa robe vaporeuse, s'enroulent autour de la taille brûlante de son amant, alors que son corps tout entier frissonne face au contact fiévreux des doigts d'Harald sur cette peau encore vierge de son toucher. Les baisers s'entrechoquent et s'emmêlent, ayant perdus de leur douceur pour se perdre dans une chaleur libidineuse à laquelle tous deux semblent prêts à céder. Marlys exulte, retenant son souffle évocateur pour ne pas les trahir, perdue entre les différentes vagues de plaisir que lui infligent les caresses et autres effleurements d'Harald. Son corps ondule de plaisir, incapable de se refréner, incapable de ne pas céder à ce plaisir charnel qui n'aura jamais été aussi puissant. Seul un sourire serein, embrumé par son désir ardent viendra interrompre leurs ébats, quelques secondes à peine, alors qu'Harald a stoppé ses échanges pour contempler son visage. Un entracte rapidement abandonné lorsqu'il décide de la délester du haut de sa robe, arrachant quelques boutons nacrés au passage, mettant à nues sa poitrine, nouvelle victime de leur appétit. Le soupir que pousse Marlys est alors si chaud qu'il pourrait brûler leurs peaux, si profond qu'elle se perd définitivement sous son joug, laissant ses doigts vagabonder où ils le souhaitent, descendant toujours un peu plus bas sur le corps tendu d'Harald. Pourtant, alors que Marlys n'attend plus que leurs corps s'entremêlent, leur étreinte est rompue si abruptement que la torture en devient bien réelle. Encore tremblante, Marlys redescend si rapidement de son nuage qu'elle ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Puis elle entend les pas, et les reconnaît, contrairement à Harald qui a depuis mis entre eux une distance si protocolaire qu'elle a envie de hurler. Refermant comme elle le peut sa robe puis remettant ses cheveux en place, elle découvre finalement sa mère, derrière cette porte qu'Harald aura finalement décidé d'ouvrir lui-même, mettant  terme définitivement à leur entrevue, au grand dam de la jeune femme. Le regard noir qu'elle lui porte est certainement le pire de tous ceux qu'elle a déjà lancé à cette femme qu'elle ne considère plus que comme une simple génitrice. Peut-être n'était-ce pas assez de briser son enfance, il fallait à présent qu'elle brise ce qui lui importait plus que tout, semblant avoir un sursaut maternel bien tardif. Daisy semble hésiter, elle semble ne pas savoir quoi dire, certainement apeurée de s'attirer les foudres d'Ernest si jamais Harald venait à lui dire qu'elle est venue s'interposer. Alors son regard vagabonde, sur Harald, puis sur Marlys, sans qu'aucun détail ne lui échappe. - Je... Hum... Marlys, est-ce que ça va ? Pourquoi... pourquoi ta robe est déchirée... ? Son regard est emprunt d'une certaine inquiétude, celle d'une mère mais alors que Marlys devrait en être rassurée, cette mascarade ne fait que la frustrer encore plus. - Qu'est ce que ça peut te faire ? Ça fait vingt ans que tu n'en a rien à faire alors continue sur ta lancée et ignore tout ça tu veux bien ? Tu le fais si bien... Son ton est dédaigneux à souhait, cachant des blessures enfantines qui ne se seront jamais refermées. Un ton qui pourtant, semble ne pas plaire à Daisy dont le réflexe est aussi peu sensé qu'intelligent, et lorsque sa main vient épouser la joue de Marlys, les regrets sont quasi instantanés... - Marlys ! Excuse... Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que Marlys l'a déjà fusillé du regard avant de déguerpir de cette bibliothèque emprunte de tant de regrets. Ses pieds nus auront alors tôt fait d'enjamber les marches froides et imposantes de l'escalier amenant à l'étage et alors que Daisy se retrouve seule avec Harald, on entend plusieurs portes claquer à l'étage, tentative vaine pour Marlys d'évacuer ce tourbillon qui bouillonne en elle, ce désir brûlant qu'elle n'a pu rassasier et qui se consume à présent mêlé à la colère et l'amertume.

rp terminé.
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