AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
fermeture du forum
Merci à tous pour tous ces beaux mois passés sur le forum. On souhaite bonne continuation à tout le monde!
Le Deal du moment : -11%
Smartphone 6.36 ” Xiaomi 14 (12 Go / 256 Go
Voir le deal
641 €

Partagez

he was gold and iron and cruel. (r)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
avatar
Invité
Invité

he was gold and iron and cruel. (r) Vide
MessageSujet: he was gold and iron and cruel. (r) he was gold and iron and cruel. (r) EmptyLun 5 Fév 2018 - 20:46

antwan & rhy.

Ils avaient commencé l’entraînement tôt le matin, quand seuls les serviteurs trottaient dans la citadelle et que les montagnes dormaient encore, nuageuses, venteuses, tueuses. Antwan l’avait réveillé à l’aurore – sa mauvaise humeur flottait dans leurs appartements et laissait son odeur amère partout, même sur les oreillers – et ils étaient descendus en catimini dans l’une des cours de la citadelle.  Epée, avait dit Antwan. Et donc épée ce fut. Ils croisaient le fer depuis bientôt deux heures. Antwan lui assénait coup sur coup et il les lui rendait. Autant qu’il pouvait rendre les coups à un estropié.
Mais ça, Rhy ne le disait jamais.
Trop malin pour ça.
Et puis, il tenait à la vie.
Quoique, en combat rapproché avec Belikov, il ne risquait pas de la perdre, la vie. Longtemps, son maître avait été meilleur soldat que lui, mais aujourd’hui, il le dépassait et de loin. Et Antwan avait été clair.
Ne me laisse pas gagner.
Rhy n’avait pas reçu l’obéissance en cadeau de naissance.
Mais l’intelligence, ça, oui.
Alors il ne laissait pas gagner Antwan. Depuis deux heures, il martelait le noble de ses coups de glaive. Le bruit des épées avait attiré des garçons d’écurie curieux et quelques soldats de la garde.
Plus vraiment secret, l’entraînement.
Cling. Cling. Cling. Il n’aimait pas vraiment les bruits d’épée. Il préférait sa lyre, qui reposait d’ailleurs sur un banc d’entraînement. Après leur combat, il jouerait. Pour distraire Antwan pendant qu’il s’acharnerait sur tel ou tel poteau d’entraînement et le réduirait finalement en charpie, et qu’il faudrait aller expliquer au maître de l’armurerie qu’il en fallait à nouveau.
Et puis, soudain, un cri.
Un cri silencieux. Un cri de l’âme. Antwan.
Rhy stoppa tout mouvement pour darder des yeux d’un bleu implacable sur son maître. Comme une fleur, il laissa son esprit éclore. Se mêler aux racines de celui d’Atwan, y plongeant comme un nénuphar se gorgeant d’une eau trouble.
Devant les yeux de Rhy le monde s’effaça pour devenir celui d’Antwan, rouge et gris et sombre et fumée et cendre et rage. La souffrance envahit ses doigts, sa tête. Et puis sa jambe, surtout sa jambe. Elle hurlait, vrombissait de colère. Tout Antwan frémissait d’une rage mal contenue. Contre le monde entier.
Et contre Rhy.
L’adiutor se retira progressivement, mais le mal était fait. Encore une fois, il avait outrepassé ses droits, enfreint les règles qu’Antwan avait explicitement ordonné après l’incident. Plus de Rhy dans sa tête, plus de gardiennage mental, il en avait sa claque. Mais Rhy ne savait pas faire autrement, et il recula d’un pas, prêt à subir la colère du maître de l’air.
Assez d’entraînement pour aujourd’hui, disait-il sans le dire. Sans un mot, il recula encore et alla poser l’épée sur le banc d’arrêt.
Avec des gestes mesurés, il retira la cotte de maille et le gilet de cuir qui le protégeait des coups enragés d’Antwan et laissa le tout tomber sur le sol. La fraîcheur de l’air mordit sa peau ardente et il se passa le dos de sa main sur son front luisant de sueur, lançant un regard vers Antwan, attendant - blasé et habitué - que l’orage se déchaîne contre lui.
Et chez un maître de l’air, ce n’était pas rien.
Revenir en haut Aller en bas
air nation
Antwan Belikov
Antwan Belikov
air nation
‹ MESSAGES : 1213
‹ AVATAR : timothée chalamet.
‹ CRÉDITS : © balaclava; pinterest.
‹ COMPTES : -
he was gold and iron and cruel. (r) Tumblr_p4vtgoYd431v9u3yeo1_500
‹ AGE : il a vingt trois ans, mais le visage osseux, ainsi que ses yeux sombres ourlés de cernes violacés, le vieillissent de quelques années supplémentaire.
‹ STATUT : l’amour est une faiblesse dont il est la triste victime depuis bien longtemps. le coeur n’a jamais failli, c’est le même homme qui suscite chez lui tressaillements et affection profonde, obsessionnelle. les maux du passé ne sauraient entacher la pureté du sentiment.
‹ SANG : son sang miroite d'un bel éclat, il est insaisissable, il est argent.
‹ POUVOIR : maître de l’air, il détenait autrefois un pouvoir puissant qui faisait l’admiration des plus âgés. désormais tout effort réclame trop d’énergie à la carcasse fragilisée, alors il ne l’utilise presque plus, préférant se soustraire à ces combats, qui, d’antan, faisaient briller son oeil d’un éclat vif.
‹ METIER : son vœu le plus cher était de rejoindre la glorieuse armée de l'air en tant que soldat, à l'instar de tout les membres de sa famille avant lui. malheureusement blessé à la jambe, le rêve s'effrite et disparait progressivement. à présent il tente de maintenir le statut, mais n'en a guère plus les moyens à cause de sa condition physique déplorable.
‹ ALLEGEANCE : aeristin est sa patrie, celle qui l'a vu naitre et grandir - jamais il ne la quitterait. après avoir suivi achille, il soutient à présent andrei bolkonsky dont il apprécie les idées et les valeurs ; il n'a que faire de la reine actuelle, pourtant légitime.
‹ ADIUTOR : un orange, parti depuis longtemps, c’est seul qu’il se débrouille.
‹ POINTS : 2286

Carnet de bord
Choses à savoir:
Relations:
Compétences:

he was gold and iron and cruel. (r) Vide
MessageSujet: Re: he was gold and iron and cruel. (r) he was gold and iron and cruel. (r) EmptyMar 6 Fév 2018 - 18:51

Les premiers rayons du soleil s’étaient invités dans sa chambre pour la baigner d’une aura douce et lumineuse. La chaleur glissa sur son corps glacé et sombre, tel une pierre brute sauvage, car depuis sa blessure, la moindre étincelle de vitalité semblait l’avoir quitté, le laissant pour mort. Une enveloppe charnelle abimée – souillée même - qui ne tenait presque plus debout, seulement animée par deux prunelles incolores cachant bien des tourments et des velléités. Son regard se perdit un instant sur le membre blessé avant de s’en détourner de dégout, et il se leva, se hâtant d’enfiler des vêtements propres. L’air tournoya à ses côtés, accompagnant chacun de ses gestes maladroits, et fila le long de son cou, pour finir par s’entremêler autour de ses doigts. Il contempla dans le miroir les blessures éparses de la veille sur son épiderme de marbre : à présent, des tâches bleues et violettes s’étaient nichées dans des recoins insolites. Antwan les effleura délicatement sans ciller, il les trouvait belles ces marques… Elles lui rappelaient que tout était encore possible et que les dés n’étaient pas jetés. Le destin avait voulu faire de lui un faible, mais il ne s’en contenterait pas : il était un Belikov, et comme un Belikov il se relèverait. Ses doigts terminèrent leur inspection sommaire et remontèrent lentement pour toucher ses lèvres meurtries par tous ces rêves malsains qui secouaient son maigre squelette. Il ferma les paupières, et se concentra sur le gout de miel et de sucre dans sa bouche, son gout à lui, celui qu’il s’imaginait les soirs de pluie. Un torrent de frustration dévala dans sa gorge, et il quitta aussitôt la pièce pour aller chercher son adiutor. C’était leur nouvelle routine : se lever aux aurores en précédent les premiers serviteurs, afin d’aller s’entrainer en cachette. Les médecins et son père le voulaient aliter : il ne l’entendait pas de cette oreille. L’estropié ressentait un besoin viscéral – irrépressible - de retourner sur le terrain, de sentir l’odeur de la poussière mêlée à la transpiration et au métal qu’il aimait tant. Il n’avait fallu que peu de menaces pour convaincre Rhy, et ainsi avait-il repris le maniement des armes, non sans mal. Si il avait été un des meilleurs qui fut il y a quelques mois à peine, aujourd’hui, l’enfant roi devait apprendre à apprivoiser et comprendre sa faiblesse pour mieux parer les coups de l’ennemi.

Et ce matin, Rhy, conformément à ses directives, ne retenait pas sa puissance en multipliant les assauts redoutables à son égard. La lame du jeune orange fendait aisément ses défenses pour venir marteler sa cuirasse imposante, et ses pieds s’enfoncèrent dans le sable. Presque à terre… Il réprima un grognement sourd, et tâcha de ne pas écouter ses muscles fatigués, de refouler dans un coin de sa tête cette douleur sourde qui le gagnait progressivement alors qu’il répliquait avec rage. Mais son mollet…Ce fichu mollet persistait à le tirailler et à se jouer de cet esprit trop exigeant avec sa chair rompue. Sa mâchoire se contracta… Il avait horriblement mal, la souffrance irradiait dans chaque atome qui le composait. Cependant il persistait, trop fier, il refusait d’abdiquer, c’était là son unique moyen de se défouler et de régler ses comptes avec lui, mais surtout avec les autres. Rhy inclut.

Un fil d’or apparut soudainement dans les méandres du gouffre noir qui avait pris possession de son être fragilisé. Il était si infime qu’il crut d’abord rêver, et lorsqu’il le vit briller avec plus d’ardeur accompagné d’un fourmillement familier : il comprit. L’adiutor était là partageant son affliction et tout le reste. Arrête toute suite. Un sifflement acerbe, il détestait le savoir à un endroit qu’il ne désirait plus partager avec quiconque. La flamme se tût aussitôt.

Rhy avait reculé, et autour, quelques spectateurs s’étaient regroupés pour observer les exploits de cette silhouette chancelante. Antwan se redressa de toute sa hauteur, et toisa le malheureux dans un échange silencieux, si particulier à leur relation, et on ne peut plus explicite. Ses sourcils se froncèrent lorsqu’il le vit retirer ses protections. Non. « Rhy. » Le ton cinglant, similaire à un coup de fouet invisible, un des nombreux qu’il employait dernièrement. « Qui t’as dit d’arrêter ? » Sa poigne se resserra sur le manche de l’épée, et il entama une approche vers le garçon, d’un pas boitillant, mais humble. Si il était mal en point, il faisait bonne figure pour le dissimuler. Il se pencha vers le banc, et récupéra le plastron trop vite ôté, qu’il jeta sur son torse, n’ayant cure de la fatigue de son partenaire. Une rafale claqua dans son dos, intimidante et dangereuse. « Je n’ai pas terminé, reprends ton arme et bats toi. Maintenant. » Un ordre qui ne donnait pas matière à pourparlers, et pourtant Rhy conservait cette pointe de défi dans ses yeux bleus qui ne le lâchaient pas. L’espace d’une seconde il se demanda ce qu’il pouvait y avoir au-delà, mais sa curiosité disparut aussi rapidement qu’elle était apparue.


Dernière édition par Antwan Belikov le Mer 7 Fév 2018 - 22:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité

he was gold and iron and cruel. (r) Vide
MessageSujet: Re: he was gold and iron and cruel. (r) he was gold and iron and cruel. (r) EmptyMer 7 Fév 2018 - 19:40

C'était un art délicat de plonger sans se noyer. C'était ce qu'on lui avait appris, à Koldoveretz. Vois, mais ne regarde pas. Entend, mais n'écoute pas. Touche…
Ils ne disaient rien à propos de toucher, à Koldoveretz. Il faut dire que ça passait au-dessus de la tête des vieux sages de l'école, ce qu'un Orange pouvait bien ressentir. Ceux de son engeance avaient déjà bien assez à faire avec les pensées des autres pour que les leurs soient prises en compte. Mordez dans la peau d'un Orange et leur sang aura un goût amer. C'était le dicton.
Ou c'était peut-être juste lui qui le disait. Rhy ne savait plus trop. Il y avait parfois, comme ça, des phrases, des mots, qui lui revenaient de souvenirs flous et glacés, des fulgurances neigeuses et ouatées. La toundra d'Aguarini. A ça, il essayait de ne pas trop penser.
De toutes façons, ce n'était pas ce qu'on lui demandait. Ce qu'Antwan lui demandait, parce que personne d'autre ne lui demandait quoi que ce soit. A Dierinung, il était une ombre, tout au plus l'aide de camp de l'estropié, le sujet des calembours des garçons d'écurie et la cible des regards perçants du maître d'armes. Il n'était pas trop aimé.
Une habitude à prendre comme une autre.
Certaines, cependant, restaient difficiles. Comme l'attitude d'Antwan à son égard, depuis l'incident. En le provoquant impunément, Rhy savait qu'il allait subir les foudres – façon de parler – de son maître et il attendit, placide. Son visage de marbre restait parfaitement impassible alors qu'il absorbait les reproches et observait le Belikov claudiquer vers lui comme une bête blessée. Une bête magnifique, mais une bête quand même.
Une bête féroce.
Rhy se reçut le plastron en pleine poitrine et la claque aérienne quasiment en même temps. Il chancela vaguement et darda un regard indéchiffrable vers l'arrogant personnage. Antwan le toisait, irradiant de cette colère qui faisait luire ses yeux sombres.
La colère, chez Rhy, était lumineuse.
Il jaugea le plastron comme s'il était sur le marché aux tissus, comme s'il était sur le point d'essayer une tunique et qu'il n'était pas trop sûr de la couleur. Finalement, il releva les yeux et croisa le fer avec ceux d'Antwan. Rhy sourit.
Le plastron tomba à terre, une nouvelle fois, dans un bruit sourd.
Mais pas l'épée. Non, l'épée, il la reprit, merveille de finesse, souple et mortelle, légère dans sa main. Il la fit tourner dans sa main, d'un mouvement du poignet agile et habitué. Le soleil se refléta sur la lame polie et autour de lui, il sentit la clameur venir du public, la sensation familière d'être un puits où venaient s'écouler les émotions de l'assemblée l'engloutit et il ferma les yeux.
Plonger.
Mais ne pas se noyer.
Il rouvrit les yeux, et il se déversa tout entier en Antwan. Mais cette fois, il n'y ni affliction partagée, ni compassion douloureuse. Il n'y avait que le triomphe, et puis cette certitude si évidente qu'elle se serait presque passée de commentaire, mais Antwan l'avait bien cherché.
Je vais gagner, tu sais ?
Il n'avait jamais voulu devenir soldat, Rhy. Il aurait voulu être poète ou musicien. Il n'aimait que sa lyre, et en tirer de longues mélodies alanguies qu'il jouait dans le dos de son maître en espérant que l'orage passe et s'éclaircisse. Le destin - Antwan - ne lui avait pas laissé le choix.
Lorsqu'elle trancha l'air d'un coup implacable, l'épée chanta, une note vibrante et pure qui vint mourir sur la gorge du maître de l'air. La pointe effilée vint effleurer la pomme d'Adam du Belikov, mais Rhy maîtrisa parfaitement son geste et la fit virevolter pour mieux abattre le plat de l'arme sur le bouclier de cuir, une fois, deux fois, trois fois, autant de fois qu'il le faudrait pour qu'Antwan plie le genou et ravale sa suffisance de sale petit argenté.
Tu ne fais plus le poids. La pensée lui échappa, et son sourire se mua en rictus.
Peut-être qu'elle ne lui avait échappée. Peut-être qu'il le pensait vraiment.
Revenir en haut Aller en bas
air nation
Antwan Belikov
Antwan Belikov
air nation
‹ MESSAGES : 1213
‹ AVATAR : timothée chalamet.
‹ CRÉDITS : © balaclava; pinterest.
‹ COMPTES : -
he was gold and iron and cruel. (r) Tumblr_p4vtgoYd431v9u3yeo1_500
‹ AGE : il a vingt trois ans, mais le visage osseux, ainsi que ses yeux sombres ourlés de cernes violacés, le vieillissent de quelques années supplémentaire.
‹ STATUT : l’amour est une faiblesse dont il est la triste victime depuis bien longtemps. le coeur n’a jamais failli, c’est le même homme qui suscite chez lui tressaillements et affection profonde, obsessionnelle. les maux du passé ne sauraient entacher la pureté du sentiment.
‹ SANG : son sang miroite d'un bel éclat, il est insaisissable, il est argent.
‹ POUVOIR : maître de l’air, il détenait autrefois un pouvoir puissant qui faisait l’admiration des plus âgés. désormais tout effort réclame trop d’énergie à la carcasse fragilisée, alors il ne l’utilise presque plus, préférant se soustraire à ces combats, qui, d’antan, faisaient briller son oeil d’un éclat vif.
‹ METIER : son vœu le plus cher était de rejoindre la glorieuse armée de l'air en tant que soldat, à l'instar de tout les membres de sa famille avant lui. malheureusement blessé à la jambe, le rêve s'effrite et disparait progressivement. à présent il tente de maintenir le statut, mais n'en a guère plus les moyens à cause de sa condition physique déplorable.
‹ ALLEGEANCE : aeristin est sa patrie, celle qui l'a vu naitre et grandir - jamais il ne la quitterait. après avoir suivi achille, il soutient à présent andrei bolkonsky dont il apprécie les idées et les valeurs ; il n'a que faire de la reine actuelle, pourtant légitime.
‹ ADIUTOR : un orange, parti depuis longtemps, c’est seul qu’il se débrouille.
‹ POINTS : 2286

Carnet de bord
Choses à savoir:
Relations:
Compétences:

he was gold and iron and cruel. (r) Vide
MessageSujet: Re: he was gold and iron and cruel. (r) he was gold and iron and cruel. (r) EmptyMar 13 Fév 2018 - 20:08

Le vent joua contre sa peau, souleva ses boucles noires sur sa nuque raidie, et s’enroula autour de ses avant-bras. Délicat, invisible et insaisissable il se faufilait sur la silhouette de son maitre, s’amusant du taffetas soyeux qui le recouvrait, comme Antwan se délectait de provoquer l’adiutor. L’adrénaline délicieuse et enivrante coulait dans ses veines, faisant battre son cœur avec tant de vigueur qu’on l’eut cru mort précédemment. Mort à cause de son destin auréolé de gloire arraché, mort de ses désirs innommables, mort tout simplement. Un triste morceau de chair qui tenait à peine debout, et dont la colère était insatiable, contagieuse même. Elle suintait de chaque pore de son corps, donnait une teinte charbonneuse à ses iris, et parait ses mots d’une méchanceté inégalable. Rhy n’était pas le seul à en faire les frais mais son lien privilégié avec Antwan en faisait la victime idéale et répétée. De celles qu’on abattait en premier sur un champ de bataille, tombe tombe tombe petit soldat, protège tes arrières avant que ma lame ne te transperce.  

Les yeux bleus défièrent les orbes noirs en silence et les rafales semblèrent se taire, emportées dans un sifflement grinçant aux quatre coins de la citadelle. Provisoirement. Il attendit, la rage au bord des lèvres, le soupire froid quand l’autre se mit à sourire d’un air narquois. Rhy,  fidèle Rhy, pourquoi n’était-il pas parti lorsque ses chaines s’étaient brisées ? Pourquoi était-il resté à ses côtés ? Pourquoi ? Une supplique muette qui ne trouvait nulle réponse. L’orange pouvait lire, entendre, et voir les songes du maitre, mais les siens étaient insondables. Quels desseins se dissimulaient sous ce masque d’effronté qu’il arborait désormais ?

Le plastron chuta sur le sol, mais Antwan ne broncha pas, son regard perdu sur la moue espiègle de son ombre. Dépêche-toi. Pensa-t-il, dépêche-toi, avant que je ne te traine de force sur le terrain.

Rhy obtempéra finalement, et s’empara de la lame qui brilla sous le soleil matinal. Parfait. L’énergie du garçon se déversa subitement en lui, différente des sensations qu’il faisait naitre d’ordinaire dans son âme. Aujourd’hui nulle compassion, nul baume susceptible d’apaiser ses maux, juste de la gloire et de la vantardise. Lui avait-il déjà dis par le passé, à quel point il était singulier de le sentir en lui de la sorte ? Ce n’était pas incommodant – ca ne l’avait jamais été d’ailleurs, parfois la caresse exquise de leurs pensées entremêlées le réconfortait -, mais les incidents récents auréolaient cette fâcheuse habitude, d’une répugnance désagréable.

Antwan frémit, et recula d’un mètre, au centre de la cour, où les curieux s’étaient entassés plus nombreux que lorsqu’ils avaient commencé à croiser le fer des heures plus tôt. L’épée de son partenaire effectua un cercle parfait, et vint effleurer la base de sa gorge. Si proche…. Le bout de métal piqua le marbre blanc et termina sa course sur son bouclier. ‘Tu ne fais plus le poids.’ La phrase s’invita dans tête, et sa mâchoire se contracta. Tu n’as pas encore gagné. Hurla-t-il avec l’espoir qu’il l’entende, et que sa haine se mue en force. Le jeu était devenu une course pour réparer sa fierté meurtrie. Il était estropié mais bel et bien vivant. Belikov répliqua d’une parade, et avança tel un prédateur sur sa proie. Il frappa à maintes reprises son adversaire d’un geste maitrisé, et usa de ci de là, de techniques enseignées par des maitres d’armes. Seulement, le corps ne suivait plus ; il était rompu, fatigué, handicapé par cette jambe qui lui faisait souffrir un martyre.

Il fit un pas en arrière et trébucha.
L’horreur de la fois précédente le fit trembler – Erwin -, et ses doigts vinrent tâtonner devant lui par reflexe pour trouver un bout de tissus auquel se rattraper.
Il chuta, en emportant avec lui, l’adiutor sur la poussière.
Un gout de sang chaud effleura son palais ; son crâne était lourd, mais un mince rictus agitait ses traits désabusés. Il se défit du gisant qu’il avait agrippé en tombant et qui, pendant une seconde s’était tenu sur lui. Au-dessus de lui, à respirer son souffle. « Il n’y aura donc pas de gagnant. » Il n’avait même pas fait exprès, c’était sa blessure qui l’avait trahit. Arriverait-il un jour à l’apprivoiser ? À faire fi de ce poids qui le tirait vers le bas en permanence ? Un grondement sourd d’animal meurtri s’échappa de sa gorge tandis qu’il essayait de se redresser. « Aide-moi à me relever. » À nouveau un ordre, sans en être tout à fait un, car derrière sa requête, il y avait le témoignage vibrant d’un homme incapable de se débrouiller seul. Et quoi de plus rabaissant pour un argent orgueilleux tel que lui ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

he was gold and iron and cruel. (r) Vide
MessageSujet: Re: he was gold and iron and cruel. (r) he was gold and iron and cruel. (r) Empty

Revenir en haut Aller en bas

he was gold and iron and cruel. (r)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» ― casually cruel
» being cruel, just to be human (md) - délai 31/10
» ( a flower made of iron )
» made of iron ❞ iscah (21/06)
» like a flower made of iron (lyna)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PINNED UNDER THE WEIGHT :: anciens rps :: saison 2-