Le corps de la gamine est traîné dans la poussière, malmené parmi les cellules renfermées sous le Palais des flammes. Elle continue pourtant son manège incessant, ses cris et ses insultes résonnent sur la pierre froide des cachots. « Ferme-là. » crache le chien à son visage enfantin. Elle n’est qu’une gamine, une Icare imbécile qui s’est pensée assez maligne pour côtoyer le Soleil impérial. Et voilà qu’elle s’est brûlé les ailes, et voilà qu’elle chute bien bas. Les cachots sont le royaume qu’elle désirait, le seul qu’elle obtiendra jamais. Le soldat ouvre la porte de fer, et Loras y jette la gamine effrontée. « J’espère que tu te plairas ici, Griffith. » Il la toise de toute sa monstruosité, ogre des bas-fonds, maître des ombres cauchemardesques. « Voilà ton royaume de ruines et de poussière, c’est bien ce que tu avais demandé ? » Ses lippes s’étirent en un rictus dégoûtant, lui qui se sent si puissant en ces lieux. Il entre à son tour dans le royaume de la Griffith et toise la gamine de son regard froid. Il s’abaisse auprès d’elle, attrape sa longue chevelure charbonneuse. « Attention, tu pourrais te salir. » De son autre main, il attrape son visage poupin, enfonce ses doigts dans la chair de la gamine. « Ça serait dommage qu’une gamine comme toi se salisse. » Ses iris balayent le visage de la princesse déchue et embrassent chaque parcelle de son visage angélique. « L’Empereur semble se débarrasser d’une bien jolie perle - s’il n’en veut plus, penses-tu que ses chiens peuvent jouer avec ? » Il est le maître des lieux, il est le maître de ses habitants.

Elle est tombée, la princesse. Aussi belle qu’elle se fût faite pour son prince, elle est tombée. Elle a tout fait pour rester là, pourtant, et même monter plus haut. C’est en voulant grimper qu’elle a loupé une marche et qu’elle a dégringolé tout en bas. Ses pieds meurtris dans des talons élégants, les pans de sa robe frôlent les jambes nues qui ressentent encore les caresses de son amant. Elle a les cheveux défaits d’avoir laissé Cal y glisser ses doigts, et la peau meurtrie de se débattre entre les mains de son bourreau. Elle hurle, la gamine. Elle crie les infamies que ce prince a caché aux yeux de la cour. Si elle tombe, elle veut entacher sa réputation. Qu’ils sachent que le parfait prince est loin d’être parfait, à tromper sa fiancée avec cette princesse déchue d’une autre nation. L’eartanarien qui la force à entrer dans sa prison lui ordonne de se taire. Ici-bas, à quoi bon hurler ? Elle ferme sa bouche où subsistent encore des traces d’un rouge à lèvres qu’elle a pourtant essuyé à la hâte en quittant les appartements de son amant. « Voilà ton royaume de ruines et de poussière, c’est bien ce que tu avais demandé ? » Elle lui lance un regard mauvais, alors qu’il pénètre dans la prison. L’ambassadrice tombée est forcée à se lever, alors qu’il tire sur ses cheveux de soie et d’ébène. « Attention, tu pourrais te salir. » C’est son visage qu’il écrase entre ses doigts puissants. Aphrodite glisse ses mains sur son poignet. « Lâche moi Harlaw ! » arrive-t-elle à ordonner en mordant à moitié ses joues à cause de la prise de l’autre. « Ça serait dommage qu’une gamine comme toi se salisse. » Le regard qu’il lui jette lui glace le sang. Elle, la princesse qui a toujours voulu plaire, se voit désormais prise au piège à son propre jeu. Elle se débat, mais il est bien plus fort qu’elle. Elle n’a jamais du apprendre à se battre, elle, puisqu’Aléa le fait si bien. « L’Empereur semble se débarrasser d’une bien jolie perle - s’il n’en veut plus, penses-tu que ses chiens peuvent jouer avec ? » Ses yeux s’écarquillent d’horreur, alors qu’elle tente de le repousser plus encore. « Je suis la fille de ton roi légitime, ne me touche pas ! » piètre défense, alors qu’elle est dans l’antre du loup, sans aucune échappatoire. « Lâche moi, traitre. » elle ordonne, encore. En vain. Gamine brisée, elle n’imagine pas encore l’étendue de ses maux.

L’enfant se roule d’ors et déjà dans la poussière de son royaume si précieusement rêvé. Elle est reine de sa cellule, sa couronne est d’os - ceux des précédents locataires semble-t-il. Elle est aussi salubre que sa geôle, avec sa robe défaite et son rouge effacé par les baisers enragés de celui qui lui a filé entre les doigts. « Lâche-moi, Harlaw ! » qu’elle crie alors qu’il l’attrape de sa poigne de fer. Sa voix cherche en ces mots un semblant dignité. Elle a pourtant perdu cette vertu-là lors de sa descente ici-bas. La dignité n’est pas pour les gens des bas-fonds, seulement réservée à ceux d’en haut, ceux qui brillent par leurs éclats d’argent et d’or bleu. La dignité, ici, n’est rien, et n’a, jusqu’à présent, sauver aucune âme des griffes monstrueuses de l’ogre qui règne en ces lieux. Alors le monstre, il rit, il se moque de cette gamine qui ne comprend pas même la moitié du monde dans lequel elle vit. Mais oubliés les dorures et les charmants sourires, qu’elle découvre désormais la saleté et côtoie la Mort dans toute sa splendeur. Que, voilée de la robe translucide de cette Dame, elle perde le compte des heures, et ne sache plus distingue le jour de la nuit. Bien vite, elle s’apercevra de la chance de cette compagnie, et suppliera pour un instant passé avec lui - au moins, contre ses reins, elle aura l’impression de regagner un semblant de raison. L’ogre continue de jouer avec ce corps qui ne comprend pas encore les rouages de ce nouveau royaume, son regard froid se baladant effrontément le long de ses courbes alléchantes. « Je suis la fille de ton roi légitime, ne me touche pas ! » C’est un rictus railleur que rencontre ces paroles naïves, et l’ogre pose son visage si près de l’autre que la gamine le voit, sans aucun doute, flou. « Aksana ne connait qu’un souverain, et l’Empereur est enterré depuis des années. » Le roi n’est plus, il n’en existe plus, espèce extincte en ce monde belliqueux. « Lâche-moi, traitre. » Il ne rit plus, et son visage se peint d’un air à la fois dur, à la fois éteint. Sa rage bouillonne et cuit le palpitant qui ne bat plus en son poitrail depuis bien des années. Cette gamine effrontée en a trop dit, il est las de ses jérémiades ingénues. Sa main lâche son visage poupon et se saisit de son entrejambe, féroce pince qui se demande qu’à toucher la partie féminine de cet être. « Il me semble que le seul traitre, ici, est celui enfermé. En l’occurrence, toi. » Sa main s’empare de sa fleur de gamine insolente et ses doigts, déjà, s’approprient de ce qui n’est pas leur. « C’était comme ça, qu’il s’y prenait, ton cher héritier ? » Leurs visages collés l’un contre l’autre, son souffle chaud se déverse dans son cou précieux, là même où autrefois elle pavanait mille colliers.

La poigne de l’autre est violente et bien plus puissante qu’elle ne le sera jamais, petite princesse oubliée d’un royaume perdu, volé par plus grands et plus solaires qu’eux. Elle tente de se débattre, d’apporter de la raison dans la tête de cet autre membre de sa nation. Une roche parmi tant d’autre, mais qui s’est détaché de la montagne, tel un éboulement pour ébranler les pauvres petites gens du dessous. Aujourd’hui, elle fait partie de ces petites gens, la gamine tombée. « Aksana ne connait qu’un souverain, et l’Empereur est enterré depuis des années. » Aphrodite sent sa colère brûler son épiderme, au moins aussi ardemment que si c’était Cal qui la touchait, et non pas ce traitre au sang sali. Aksana est un continent fait de quatre royaumes, que les Oshun le veuillent ou non. La brune grogne, elle se débat, mais l’autre se fait soudainement plus ferme, comme si la mention de sa traitrise avait été la goutte en trop. Elle lâche un cri etouffé par la stupeur, alors que les doigts de l’infâme se glisse contre son intimité. La gamine le repousse de toutes ses forces, elle tente de s’échapper mais, derrière elle, un angle de mur. Elle coincé par la droite, par la gauche, et devant elle : Harlaw, le terrible. « Il me semble que le seul traitre, ici, est celui enfermé. En l’occurrence, toi. » Elle n’écoute pas, elle n’écoute plus, tout son corps est rempli d’horreur et de révulsion. Elle dégage une main, frappe le torse de l’autre avec force, quitte à se faire mal. Elle se débat, tente de s’enfuir mais c’est peine perdue. Elle est trop fine, l’enfant, trop précieuse. Ses muscles sont quasiment inexistants, et elle ne sait même pas maîtriser la roche autour d’elle pour détruire le mur et s’échapper. Et même si elle le savait, elle a en face d’elle un Eartanarien capable de l’en empêcher. « C’était comme ça, qu’il s’y prenait, ton cher héritier ? » La mention de Cal lui brouille la vue, son œil est humide mais ce n’est pas de la tristesse, c’est de la rage. De la rage et du désespoire, parce qu’elle sait qu’elle n’y échappera pas. Elle cesse de frapper le torse, pour tenter de dégager le bras d’Harlaw et sa main qui s’empare de tout ce qu’elle n’a jamais gardé précieusement, mais qu’elle ne veut pas lui donner à lui. Pas ici, pas comme ça, pas à un traitre. « Arrête. » son ton est toujours rempli de rage, mais il y a aussi autre chose. Une pointe de supplication, elle ne peut pas le laisser faire, et même si sa fierté hurle, sa raison la pousse à faire quelque chose, n’importe quoi. Elle tente encore de se débattre, son autre main posée sur l’épaule du traitre, elle le repousse autant qu’elle le peut. « ARRETE ! »

Elle se débat, l’imbécile, elle pense pouvoir le maîtriser de son petit poing. Loras, lui, ça le fait rire, de voir ce moustique se débattre face au lion. Mais le moustique est faible, et le lion se délecte déjà du festin qu’il fera. Il la touche, il s’empare de son intimité comme si elle lui était due et frotte ses doigts contre cette terre désacrée. « Arrête. » Rage et supplication se mêlent à ses mots, la proie se voit déjà perdue. Pourtant, le moustique volette, et tente de fuir, tant bien que mal. Elle s’accroche à lui, elle le repousse, mais rien ne peut abattre le lion affamé. Trois de ses doigts entrent et explorent la cavité désormais délaissée par leur maître à tous. « Ça te plait ça, hein ? » Il se fait habile, il se fait maître d'elle. Les visiteurs caressent les parois, alors que le plus petit, encore à l'extérieur, appuie vigoureusement sur la colline sacrée. La prison ne semble pas être une punition assez dure pour celle qui se croyait Icare, et qui, comme lui, se brûla les ailes. Cerbère devait entrer en jeu, et lui montrer comment les traitres et les ambitieux étaient traités par ici. « ARRETE ! » Elle crie, la pauvrette, elle ne veut pas de lui. Mais Loras voit clair dans son jeu, et une salope telle qu’elle n’en demande que plus dans ses supplications. D’un geste sauvage, il la jette dans la poussière. Il plaque la belle Aphrodite au sol et la chevauche telle la monture dépravée qu'elle est. Ses cuisses autour des siennes, elle peut sentir sa masculinité se montrer et prendre possession du terrain abandonné. Une de ses mains retient ses deux poignets au-dessus de sa tête, tandis que la deuxième caresse son décolleté dans une poigne aussi vigoureuse que résolue. Son souffle haletant se répercute contre ses joues, et les lèvres assoiffées de l'homme se plantent sur les lippes innocentes. D'ors et déjà, les coups de reins se font sentir. « Alors ? Tu ne cries plus mon nom ? » Son mouvement s'accélère, il a faim d'elle, de ses cris et de ses soupirs. Il a faim de son obédience la plus totale. « Tu ne veux plus m'insulter ? » Sa voix est désormais rauque, rien que des soupirs qui étouffent ses mots. « Crie donc mon nom, Griffith. » Il pose son nez au creux de son cou, et ses lèvres déjà baisent sa peau de princesse oubliée. Ses dents viennent jouer elles aussi, et marquent la peau de leur passage. Il la baise de toute sa force, s’approprie son corps et sa peau, est en elle et sur elle. Loras est partout, et ses soupirs fleurent la peau dénudée de sa partenaire. Il est le maître de ses lieux, ici-bas on ne peut lui manquer de respect sans en payer le prix.

Il s’empare de son intimité sans aucun scrupule, et la belle a beau crier, se débattre, lui ordonner d’arrêter le lion ne semble pas vouloir cesser ce jeu morbide. La brune sent le désespoir s’infiltrer en elle, alors qu’elle tente de se détacher de l’emprise de son bourreau. C’est sa faute, sans foute. Elle a osé trahir Cal, elle a osé lui demander de réaliser son plus grand rêve. A vouloir voler trop haut, elle s’est brûlée les ailes et est tombé au plus bas, dépassant de milles et un niveaux les couches inférieures de la société. Elle n’est rien ici, si ce n’est un corps dont l’on peut user et abuser sans crainte de représailles. Et Loras a beau connaître l’anatomie féminine, il n’empêche qu’elle est dégoutée au plus profond d’elle-même. Son corps répond mais son esprit hurle et se débat tant et si fort que sa voix fait part de ses dégouts. Loras la jette au sol, son dos heurte violemment la pierre dont ils sont les maîtres, mais elle ne l’englouti pas, cette roche, alors qu’Aphrodite ne rêve que de ça. Tout pour échapper au monstre. Le soldat vient au dessus d’elle, et encore une fois elle tente de le repousser. « Alors ? Tu ne cries plus mon nom ? » Il maintient ses poignets au dessus de sa tête, bien trop fermement. Il lui fait mal mais ce n’est rien en comparaison de ce qu’il fait à son âme. Il la déchire en la prenant de force, la détruit et brise son cœur un peu plus, il la brise d’une manière qui empêchera quiconque de la sauver. Elle sera à jamais marquée par cette cicatrice. « Tu ne veux plus m'insulter ? » Aphrodite ne lui répond pas, les larmes s’échappent finalement de ses paupières qu’elle referme pour ne pas le voir. Elle sanglote mais n’abandonne pas la partie. Aphrodite est une survivante, même si elle n’a jamais eu l’occasion de s’en rendre compte. Elle refuse d’arrêter de se battre, elle refuse de laisser ce traitre posséder son corps. Pourtant les exclamations étouffées ne peuvent être retenues. Elle sent chaque coup que lui inflige Loras au plus profond d’elle-même, comme la lame d’un couteau qui lacère ses tripes et déchire ses entrailles. « Crie donc mon nom, Griffith. » Il vient baiser sa peau, mordre la chaire et laisser sa marque partout sur elle, couvrant les traces des caresses amoureuses d’un prince qui l’a abandonnée. Effaçant la sensation des lèvres satinées contre sa peau froide, sous la bouche brûlante de son amant favori. Loras n’est pas cet amant, sa bouche n’est pas douce et ses dents ne sont pas tendres. « ARRETE ! » Les larmes glissent contre ses joues et tombent dans ses oreilles, elles mouillents sa chevelure éparpillée au sol et le sol sous la couverture de jais. « Pitié… Pitié ! Arrête ! » Elle finit par le supplier, parce que c’est trop. Son cœur n’en peut plus, son corps souffre, et son esprit disjoncte. Elle n’en peut plus, la brune. Alors qu’il y a une heure encore, elle avait le sentiment d’être reine. D’être l’impératrice qu’aurait choisi Cal pour diriger à ses côtés. Il y a une heure encore elle aurait pu rêvé à épouser son prince, à le dérober à cette perfide Yinren, et maintenant elle est ici, princesse d’un traitre à sa nation, lui appartenant bien plus qu’elle n’a jamais appartenu à Cal.

La poussière est drap, et la pierre matelas. C’est là tout ce à quoi la princesse oubliée a le droit, et son prince se transforme en ogre affamé. Les coups qu’ils lui assènent se font secs, et adoptent un rythme de plus en plus réguliers, de plus en plus nerveux. Son souffle devient râle, et caresse le visage poupon de celle qui se trouve entre ses cuisses. « ARRETE ! » Sur les joues de la poupée, des larmes humidifient son teint porcelaine. Sa langue glissent sur sa peau, et goûtent à ses flots salés. Le lion n’a plus aucune limite, la gazelle est sienne, son corps tout entier lui appartient et il lui revient à lui-seul d’en faire ce qu’il désire. « Pitié… Pitié ! Arrête ! » Le visage de l’homme se pare d’un rictus suffisant, ces paroles sont miel à ses oreilles. Il calque ses mouvements à ses pleurs, la chevauche de toute son ardeur masculine. Son visage essoufflé retrouve celui en larmes, et sa langue partage le goût salin de sa comparse. « Je ne fais que commencer, votre Altesse. » Ses mots, entrecoupés de ses gémissements jouissifs, sont teintés de son plaisir de mâle puissant. « Bientôt, tu auras oublié ton prince. » Sa main relâche les poignets frêles de la demoiselle, et enserre son cou blanc de ses doigts herculéens. « Bientôt, tu en redemanderas plus. » Arrogant petit monstre, il prend son pied à chevaucher la pouliche d’albâtre à la crinière charbonneuse. Arrogant petit monstre, il ignore ses cris et entend ses supplications comme adorations de sa soumission. Arrogant petit monstre, qui la pense naïve et innocente, qui la pense salope et courtisane. Il est prince des bas-fonds, et de toute sa masculinité qui résonne en elle, il la fait reine des ruines de son avenir. Sa main descend le long de sa peau dénudée, et rencontre sa ronde poitrine. Ses doigts en pincent le bout rosi, jouent avec ce bout de peau sensuel. Ses lippes se mêlent à eux, ses dents mordillent sa peau sensible. Les gémissements et lourds soupirs roulent sur sa langue railleuse et s’échappent de ses lippes voleuses. « Tu aimes ça, Griffith, je le sens. Dis-le. »