‹ AGE : 23 années écoulées, comme vingt-trois coups qui pleuvent sur des traits marqués de violence, une jeunesse abandonnée depuis longtemps.
‹ STATUT : veuf, on lui a arraché sa moitié sans qu'il ne puisse rien y faire. perdu, détruit, son myocarde n'est désormais plus capable de ressentir quoi que ce soit.
‹ SANG : gouttes d'argent parsemées dans une hémoglobine pure et supérieure, ils n'ont rien besoin de prouver pour exister, leur réputation est déjà faite depuis de longues années.
‹ POUVOIR : maître du feu, il manipule les flammes vengeresses avec habilité. Suite au fléau qu'a abattu le virus sur lui, son contrôle du feu s'est vu diminué, tandis que la maîtrise de la lumière est venue s'y ajouter.
‹ METIER : sans métier, il n'a plus rien à protéger, et plus aucun but en tête. il a tout perdu, et ne voit plus l'intérêt de chercher un sens à son existence.
‹ ALLEGEANCE : loyauté désormais inutile, tout ceux en qui il croyait, ceux qu'il suivait, ont disparu, le laissant sans aucune allégeance réelle. il ne croit plus en personne, ni en rien du tout.
Sujet: of dust and ashes (marlys) Lun 9 Juil 2018 - 22:26
of dust and ashes
Marlys & Idriss
and i'm faded away, you know, i used to be on fire i'm standing in the ashes of who i used to be and i'm faded away, you know, i used to be on fire you know, i used to be on fire
Le silence règne autour d’Idriss, lourd et accablant. Comme si la nature retenait son propre souffle, comme si le paysage l’observait progresser, aucun son ne vient déchirer l’air. Puis les pas de l’homme s’amenuisent petit à petit, sa cadence est ralentie, presque inconsciemment. Il se stoppe finalement, levant la tête vers la bâtisse qui lui faisait face. Le Palais de Swanson dans toute sa splendeur. Il ne semble pas réellement changé, depuis la dernière fois que le Yinren a foulé ce sol. Et pourtant, de nombreuses semaines se sont succédées depuis, semaines qu’ils avaient toutes passées aux côtés de Saeko. Parce que c’était en suivant cette dernière qu’il avait fui le nid familial. Nid qui depuis, l’avait rayé de la carte. Idriss était passé par de nombreuses émotions en apprenant la nouvelle. Rage, rancœur, déception, tristesse. Et finalement l’indifférence. L’indifférence envers ce père qui ne l’avait jamais compris. Ce géniteur qui n’était même pas capable de soutenir ses propres enfants dans leurs décisions. Ce paternel qui rejetait en bloc chacun de leur choix, dès lors que ces derniers s’éloignaient du chemin qu’IL avait voulu tracer. Ernest Swanson, le redoutable. Ernest Swanson, le monstre. Combien d’années le cadet aura-t-il vécu sous son joug ? Beaucoup trop. Et cette fuite, bien que brutale, l’avait en quelque sorte libéré. Plus d’Ernest, plus de mépris, plus de honte. Il n’y avait eu que lui et celle qu’il aimait, ce qui lui avait amplement suffit. Et ce nom, ce blason qu’il avait toujours porté avec fierté, il l’avait délaissé de bon cœur. Tout simplement parce qu’il avait compris qu’un simple patronyme n’était pas grand-chose, finalement. Heureux de porter celui de Saeko, il avait réalisé que là était son vrai bonheur, que sa famille le cautionne, ou non. Paria, lâche, étranger, il n’en avait que faire de tous ces quolibets, il avait fait son choix. Pas de regrets, plus de rancœur, il avait décidé de tout effacer, et de repartir à zéro. Tel un phénix, il renaissait. Mais tel un phénix, il finirait par redevenir cendres, dans un cycle sans fin.
Les deux immenses portes le surplombent, fières, colossales, rudes, à l’image de leurs propriétaires. Prenant finalement une grande inspiration, il les franchit sans un mot. Il est anxieux, le cadet. Agité, à l’idée de revoir les membres de sa famille, ou plutôt, ceux partageant son sang. Harald, Yoric, que sont-ils devenus ? Il n’avait pas eu de nouvelles, depuis son départ précipité. Et par-dessus tout, Ernest, son féroce géniteur. Comment prendrait-il le retour de son dernier fils ? Jetterait-il Idriss, comme un mendiant qu’on expulserait tout bonnement et simplement ? Prêterait-il au moins attention au fruit de ses entrailles ? Les doutes assaillaient le fils du feu, pourtant, il ne pouvait plus faire demi-tour. À l’entrée, on le reconnut de suite. Comment oublier cette chevelure flamboyante ? Malgré les blessures, autant physiques que mentales, il était toujours le même. Les gardes se consultent alors, des expressions indéchiffrables sur le visage. Alors qu’Idriss pense qu’ils décident de son sort, ils sont en réalité en plein conciliabule, concernant la mort du pater et le retour du cadet. Parce qu’Idriss l’ignore, mais le patriarche est mort, assassiné. L’homme l’ayant renié n’est plus. Puis, après d'interminables secondes, on le fait finalement entrer. Le palais est également silencieux, mais les visages sont ébahis, certains désolés. Le fils était de retour, ignorant ce qui se tramait ici. Alors, inconscient des derniers évènements, Idriss se contente de demander à voir sa cousine, Marlys. C’est pour elle qu’il est venu jusqu’ici. Pas pour ses frères, ni pour son père, même si ces derniers se trouvent dans les parages. Une femme commence alors à le mener jusqu’aux appartements de la Swanson, lui précisant que cette dernière s’isole, et qu’elle ne désirera peut-être pas le voir. Mais il ne répond pas, se contentant de poursuivre son chemin, tandis qu’il congédie bien rapidement son guide. Il n’a besoin de personne pour connaître le chemin de son propre palais, il y a vécu presque toute sa vie. Enchaînant donc les couloirs toujours aussi familiers, il se fraye un chemin jusqu’à sa destination, la mine fermée. Piètre état qu’il affichait le Yinren, et pourtant, c’est à propos de celui de la blonde qu’il s’inquiétait le plus. Après tout, il ne l’avait pas revue depuis la bataille.
Les coups sont fermes, résonnant sur la porte à deux reprises. Il espérait qu’elle daigne lui répondre, lui qui avait fait tout ce chemin. En réalité, il ne comptait pas avoir remis les pieds ici en vain. Mauvais souvenirs en pagaille, nostalgie amère des moments passés, le lieu n’était plus ce qu’il était pour le cadet. Pourtant, une partie de lui comprendrait tout à fait qu’elle ne désire voir personne. Lui-même n’était pas des plus sociables en ce moment. Mais l’incertitude concernant la santé de Marlys, autant mentale que physique, avait pris le dessus. Étonnante conclusion que de voir à quel point leur relation avait évolué au cours des mois. Jamais il ne se serait douté qu’il reviendrait ici un jour, dans le simple espoir de s’enquérir de sa cousine. Mais le voilà debout, patientant devant ses appartements. - Marlys, c’est moi, Idriss. - Stupide et simpliste entrée en matière, mais il n’avait pas pu faire mieux. L’art de la prose, surtout en ce moment, n’était probablement pas sa priorité. Malgré tout, il espérait que décliner son identité jouerait en sa faveur, et surtout, pousserait Marlys à lui ouvrir. Il n’était peut-être pas celui qu’elle attendait le plus, pourtant, c’était bien lui qui attendait devant sa porte. - Je viens prendre de tes nouvelles, je m’inquiète depuis l’autre jour, à Launondie. - Ce fameux jour où la Mort s’était abattue sur la capitale, prenant le visage d’une horde de mêlés sauvages. Ces moins que rien qui avaient pris le contrôle de la ville, profitant cruellement d’une infériorité numérique de l’armée des flammes. Ces monstres, ou plutôt, ce monstre qui lui avait arraché ce à quoi il tenait le plus. Sa femme, celle qu’il considérait comme sa fille. Tout. Et il voulait se venger, le Yinren. Parce qu’il ne trouverait jamais le repos avant d’avoir vu le dernier éclat de vie s’échapper des pupilles de l’assassin. Mais un jour, il agirait, c’était une promesse. - Enfin, j’espère que je ne te dérange pas… - Sa voix était lasse, presque gênée. Peut-être ne voulait-elle pas le voir, qui sait ? Il n’avait pas toujours été le cousin parfait après tout, et peut-être n’était-il pas la meilleure personne à qui se confier. Mais Idriss, il attendait, patiemment, et ne partirait probablement pas de ce palais avant d’avoir aperçu ne serait-ce qu’un cheveu de Marlys.
Made by Neon Demon
Marlys Swanson
fire nation
‹ MESSAGES : 867
‹ AVATAR : haley bennett.
‹ CRÉDITS : av (MITTWOCH), gif (idriss/cha<3)
‹ COMPTES : ido, hilde, eron.
‹ AGE : vingt-cinq ans.
‹ STATUT : mariée à tarehk khodja, qu'elle exècre avec passion. son cœur, lui, bat cependant pour un autre, pour son sang, secret bien gardé.
‹ SANG : argent, rutilant, supérieur.
‹ POUVOIR : son élément est resté pur, inaltéré ce qui fait d'elle une maître du feu indiscutable (et rare).
‹ METIER : main de fer dans un gant de velours pour le compte de sa famille (et de l'empire), espionne multi-camps.
‹ ALLEGEANCE : en public, les oshun. en privé, son clan, sa caste, sa famille, toujours.
Sujet: Re: of dust and ashes (marlys) Jeu 26 Juil 2018 - 0:12
Elle croyait que tout irait mieux Marlys. Elle croyait qu'en les débarrassant de ce monstre, qu'en se débarrassant de lui, tout rentrerait dans l'ordre, tout deviendrait plus vif et coloré, chassant enfin cette grisaille nauséabonde de leur vie, de sa vie. Pourtant, elle aurait du savoir que les contes de fées n'étaient plus de son âge. Elle aurait du comprendre qu'en libérant le monde d'un monstre, elle allait elle-même aliéner son corps comme son âme, rendant sa chair incapable de résister au démon la pénétrant sans aucune vergogne. Elle avait tué Ernest, mais devait à présent vivre avec lui, pour toujours, son fantôme incrusté dans ses méandres les plus sombres, ses mains à jamais tâchées de son sang, son propre sang. Elle n'avait pas pensé au prix Marlys, obnubilée par une rage caverneuse, brisée par un désespoir effarant qui jamais n'avait eu de prises sur elle jusqu’alors, et c'est en s'enfonçant chaque jour un peu plus, l'impuissance entravant ses poignets et l'enfermant dans une existence putride, que son plus noir dessein s'était formé, dans une carcasse bien trop humaine pour pouvoir en supporter les conséquences et éviter de bien vilaines séquelles. Grisée par son acte mortifère, Marlys s'était donc battue, enragée de voir la raclure s'en prendre à sa nation, son peuple, elle s'était battue malgré les coups et les blessures, pourtant bien vite obligée de battre en retraite, contrainte par les bras d'Alden refermés comme un étau autour de sa frêle silhouette et trainée jusqu’à cette issue salvatrice avant que bientôt les pans de murs de la salle du trône n’en bloquent le passage. Elle s’était battue contre eux, contre lui, contre elle, emportée par une hystérie destructrice jusqu’à ce que la douleur ne se réveille, lui rappelant qu'elle aussi n'était que chair, sang et humeurs, et qu'elle aussi avait été touchée, peut-être un peu plus que les autres, actrice de ce théâtre sanglant, monstre au même titre que tous les autres.
Et puis l'euphorie était retombée, cette sensation grisante, cette douce folie enivrant ses sens et brouillant sa vision, et elle s'était retrouvée là, seule, à Al Freza, dans cette chambre au luxe si minutieusement travaillé depuis des années, entre ces murs aussi épais et durs que la réputation de sa famille, de son patriarche qui n'était désormais plus. Personne n'avait alors pu l'approcher depuis son arrivée, personne sauf sa mère, désarmée face au mutisme effrayant de sa fille, face à ses blessures encore sanguinolentes et cette lumière éteinte au fond de ses iris. Alden, lui, rodait autour de la chambre, comme un chien perdu sans son maître, évitant avec soin de croiser son ami et compagnon de tant de batailles, Darius, conscient du lourd secret qu'il partageait désormais avec l'effrontée Swanson. Sa mission était assez claire : faire rebrousser chemin à tous, esclaves, serviteurs, connaissances, famille, amour. Tous. Pourtant, lorsqu'Idriss s'approcha de la zone interdite, le mercenaire le toisa du regard, de loin et décida de ne pas s'interposer. Il était là le rouquin, il était au palais avec eux, s'interposant pour sauver la vie de sa cousine quand cette dernière avait été vivement touchée. Il était là, brisé, anéanti, se battant comme un beau diable, crachant cette rage en lui en déchirant la chair des hérétiques, des destructeurs avant qu'ils ne perdent le contact visuel, avant qu'ils ne soient séparés pour ne se retrouver qu'en cet instant. Peu de monde aurait parié sur le retour du fils renié à Al Freza, personne sauf peut-être Marlys qui ne sortit de sa torpeur qu'au son de cette voix qu'elle connaissait si bien, bien qu'étonnée qu'une âme ait alors pu s'approcher si près de son spectre brumeux. Attrapant la canne que sa mère lui avait si diligemment imposée, la jeune Swanson s'extirpa douloureusement de son lit, traînant sa carcasse jusqu'à cette porte jusqu'alors toujours close qui, en s'ouvrant, laissa pénétrer quelques rayons de soleil venus enflammer sa chevelure dorée. Un sourire narquois habille ses lèvres et ses yeux, toujours aussi creux, se plissent, autant sous l'effet du soleil que de la fatigue que l'accable, ses cernes pouvant en témoigner. - Idriss. Le nom est lâché d'une voix rauque et chancelante, le ton se voulant accueillant néanmoins. Car elle rassurée de le voir ici, en vie. De le voir indemne, capable de marcher et sans blessure importante apparente. De le savoir plus fort que la malheur l'ayant accablé et qu'elle-même a du mal à supporter. La porte s’entrouvre un peu plus, laissant à peine l'espace suffisant pour qu'Idriss s'engouffre dans les lieux, tout aussi vite enfermé dans l'antre de Marlys, dont les fenêtres sont toutes cachées par les rideaux tirés. - Je te donne le droit de te moquer de ma mine affreuse Idriss, c'est assez rare, tu en conviendras aisément je crois alors ne te prives pas de cette occasion cher cousin, elle risque de ne pas se représenter avant plusieurs années, voir décennies. Marlys pose un silence, comme stoppée par une voix qu'elle seule entend, une voix qui la rappelle à l'ordre. - Si nous survivons jusque là. Ajoute-t-elle alors, parce qu'après tout, vivre encore plusieurs décennies semble être une bien drôle d'utopie par les temps qui courent.