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DMITRI ⊹ i'll be good

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DMITRI ⊹ i'll be good Vide
MessageSujet: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 1:30


dmitri  bolkonsky
EVERYONE YOU MEET IS FIGHTING A BATTLE YOU KNOW NOTHING ABOUT.
prénom, nom ‹ BOLKONSKY » Les yeux cherchent toujours un peu ce qui vous rapproche, ce qui vous accroche, ce qui vous écorche. Les regards sont curieux, révérencieux. La perte est encore terrible, souvenir pénible des disparus que jamais, jamais, vous n'oublierez, ne balayerez. Héritiers des Derawal, des faiseurs de couronnes, du prestige massacré, éventré, il y a toujours un profond respect pour ceux qui ont péris dans les trémolos de ta voix. Vous savez bien, toi et tes frères, que vous ne serez jamais eux, que vous peinez à les égaler. Mais ce n'est que le respect d'une mémoire qui te pousse à te saigner les doigts sur l'or et les diamants. Ce n'est que l'envie d'aimer un peu plus cette partie de toi qui n'est plus vraiment là, plus tellement là qui t'anime, se dessine sous des regards vides, des expressions d'ours mal léchés. Au fond, l'amour est vivace à chaque gestes, à chaque pierre sculpté, à chaque merveille sorti des ateliers. Et le prestige se gagne doucement, progressivement. Comme si il pouvait soigner les plaies béantes du passé. Comme si il pouvait te faire oublier. DMITRI » Le dernier-né. On dit souvent que tu es celui dont on attendait le moins, on dit souvent que tu as été le plus aimé de ta mère. Et son souvenir est persistant, sa voix chevrote, trotte encore dans ta tête. Et tu la revois percher sur ses œuvres, silencieuse, révérencieuse. Et sans même s'en douter, le deviner, Freya a soufflé le vent d'une passion, d'une vocation, d'un amour profond. Et force est d'avouer que tu es le plus doué à ce jeu d'assemblage, de montage, de façonnage. Peut-être que c'est  elle que vous devriez remercier pour cette nouvelle gloire, ses espoirs renouvelé, tes frères et toi. En fermant les yeux, tu revois ses sourires, ses rires, ton prénom murmuré. Tu la revois aussi les pleurer. Trop souvent pour ne jamais pouvoir effacer ses larmes, les drames qui vous ont fauchés, vous même décimés.  âge ‹ 46 ANS » Les rides se sont doucement installées, les années se sont écoulées, laissant un parfum de sagesse, mais aussi de détresse. Le temps passe vite, te volera bientôt ton unique fille. Le temps a charrié ses blessures, a grignoté les dorures, ne laissant qu'un peu d'amertume, qu'un brin d'inquiétude pour l'avenir, pour les tiens. Et s'expose sous les airs bourrus du joaillier, les cicatrices inguérissables, immortalisés dans les souvenirs des combats, des massacres. Dans le pacifisme quasi mourant, agonisant. date et lieu de naissance ‹ 14 FÉVRIER, HSRATAR » Dernier d'une fratrie de trois frères, tu es né alors que la neige tombait. Tu es né de l'espoir secret de ta mère que tu serais femme. C'est pourtant toi qu'on dira le plus aimé des trois, le plus adoré, celui a qui elle a transmis le plus de trésors, de tendresses.   statut matrimonial ‹ LIBRE COMME L'AIR » Il y en a eu des corps ivres d'amour, des passions fugitives, explosives. Il y en a eu des milliers d'errances, de fuites en avant. Tu es de ceux à aimer trop, à aimer mal. Tu es de ceux qui fuient aux petits matins, qu'on oublie une fois la nuit morte. Tu es libre de tout et de rien, attacher  à tout et personne. Les rires et les moqueries ont lézardés les murs, chasser la bienséance alors que la guerre mourrait. Irina était là, si petite, si pâle dans tes grands bras puissants.  Tes frères auraient voulus que tu l'abandonnes, que tu la balayes comme une de ses erreurs de jeunesse. Et rien n'y a fait : Ta fille est restée à tes côtés. Et il est cruel de voir que le temps est passé, que la femme a remplacé le bébé. Que tu n'arrives plus tellement à la protéger. Et qu'une part de toi sent bien que si ton coeur est mort sur les champs de bataille, ta fille t'en a taillé un nouveau. Et tu sais bien que si tu devais la perdre, elle, il n'y aurait plus vraiment de vie, plus vraiment de quoi te retenir. sang ‹ ARGENT » Nouvellement argent, il y a des points d'interrogations dans les pupilles, un peu de changement pour ce nouveau statut si récemment acquis, si neuf. Tu ne veux pourtant  pas être traité différemment, tu ne veux pas être regardé autrement. Tu n'es pas ton frère, le père de Yeva. Tu n'es que l'ombre au fin fond de  l'atelier, tu n'es qu'un faiseur de couronnes, au service de la gloire des plus grands. Alors qu'importe le sang qu'il soit de bronze ou d'argent. Néanmoins, tu es conscient des privilèges gagnés avec lui. métier ‹ JOAILLIER-BIJOUTIER » D'or et de joyaux, tu tisses la royauté des têtes couronnés, les parures de ses dames, la richesse des uns, le sacrifice des autres. L'atelier vit au fil de tes travaux, de tes doigts qui courent, rehaussent les diamants dans un firmament d'argent. Et il y a dans tes œuvres, dans les esquisses de ta minutie, de ta délicatesse, une finesse, un respect de ceux disparus, de ceux vaincus. Au fond, tu n'entretiens qu'un héritage qui court dans tes veines, qui a longtemps caressé tes rêves. Tellement que tu t'oublies, tu vacilles au fil de ton art. Tellement qu'on finit par t'admirer, vouloir un peu plus t'approcher, te faire quitter la chaleur des ateliers Bolkonsky. maître de ‹ Il y a un regard tendre pour ALTAIR, ton adiutor, de la tendresse inavouée, des espoirs secrets, bien vite balayées. Et pourtant, nourris en silence. Dix ans vous éloignent, dix-sept ans vous lient sans regrets, ni regards en arrière. Elle est l'ombre dans ton dos, gardienne avisée et entraînée à gérer tes excès de boulimie du travail, ta facilité à t'oublier, tes angoisses tapient dans les ténèbres. La jaune est peu aux yeux des autres, une simple assurance pour ta vie si facilement menacée, si aisée à te retirer, à te voler. La mêlée agresse pourtant le coeur, le dévore de langueurs assassines, de désirs fuyants et évidemment violents. La mêlée est tellement plus que ça. Et tu voudrais avoir le courage de le souffler, de le braver. Tu voudrais ne plus être si lâche. élément maîtrisé ‹ AIR » Un souffle, et, tu tangues au fil du vent, au fil de ton élément. Fils de l'air, tu es de ceux à ne faire qu'un avec leur pouvoir, à le sentir vibrer dans tout ton être. Tu es de ceux à succomber à chaque bourrasque, à ressentir les frissons d'une caresse de l'air, à sentir tes yeux briller pour chaque souffle arraché, gagné. Tu es de ceux à chérir leur don, à être maître jusqu'au bout des ongles mais aussi ceux à être capable du pire d'un claquement de doigt. Puisque si l'air apporte la vie, le bonheur, charrie rires et sourires, il est aussi symbole de tempête, d'asphyxie, de vies explosées, brisées, retirées sans hésiter. Et à son image, tu deviens capable du pire que du meilleur. allégeance ‹ En premier, ton allégeance va aux TIENS. L'unité est pour vous une des seules vérités qui vous crève le coeur d'une tendresse maladive, instinctive. Les Bolkonsky veillent les uns sur les autres, les Bolkonsky sont toujours là les uns pour les autres. Et tu ne fais pas exception. Tu sais ce que tu dois aux tiens, aux sacrifices qui vous ont amenés ici bas, à l'amour qui vous berce. Et puis, sans un bruit, ALTAIR est aussi devenu le point d'une fidélité exacerbée, d'une confiance aveugle, d'une allégeance sans cesse renouvelée, construite au fil des années. Et enfin, il y a TA REINE, ELIZAVETA VALAERIS, au même niveau que TA NATION, ta maison, pour lequel tu veux bien mourir, périr, sans discuter, ni trembler. Ce que ta souveraine ordonne, tu l'exécuteras et ce même si c'est pour reprendre les armes.   compétences ‹ Dans la SURVIE se dessine les vestiges d'une vie de soldat, une vie de paria. Tu as appris, aux combats, l'art des plantes médicinales, capable de sauver ta vie, mais aussi celui de se sortir du pire afin de ne pas en mourir. Vieux réflexes enfouis, tu espères ne plus jamais en avoir besoin, ne plus jamais devoir ta vie à un feu de bois, aux ressources inégalées que les éléments peuvent te donner. L'ÉVALUATION ne trompe pas dans tes pupilles azur, tu sais démêler le vrai du faux, les mensonges des vérités. Tu es excellent juge des caractères et il devient difficile de te duper, de te tromper. La TENACITE est omniprésente dans ton quotidien. Tu n'aimes ni céder, ni abandonner que ce soit dans le combat ou bien dans ton art. Tu es foutrement obstiné, sévèrement doté d'une volonté de fer que rien ne saurait plier, ni révoquer.  localisation actuelle ‹ VOLASTAR » Il y a un peu d'amertume dans le fond de la bouche pour la capitale des Airs, pour ton coeur qui hurle de retrouver Hsratar, la maison simple et pourtant bourgeoise que tu occupais jusque là. Pourtant, tu es celui des trois frères le moins lié par diverses engagements, tu es celui des trois qui peut s'en aller veiller sur cet atelier neuf installé dans la capitale, symbole de votre ascension fulgurante et du développement des affaires familiales. C'est le coeur lourd que tu es parti t'installer ici, investissant une maison luxueuse où se camoufle l'un des derniers joyeux Bolkonsky. Tu te consoles, en te disant, qu'au moins Irina est ravie de cette nouvelle vie palpitante et entraînante, lorsque Altaïr et toi, haïssez l'agitation de Volastar.  groupe ‹ PER VOLAR SUNATA »  Puisque le souffle du vent te pousse toujours vers ta mère patrie. avatar et crédits ‹ michael fassbender + lux aeterna .
(l'homme auquel on a coupé les ailes) La jambe traîne, les douleurs sont innombrables, incalculables. Faiseur de merveilles, il est cruel de voir comme tu as perdu de ta superbe, de tes sourires incendiaires. Il est douloureux de voir comme les stigmates d'une nation meurtrie te strient, te trahissent. Tu sais, comme tu attires une pitié qui te déplaît, à chaque fois que tu marches, que tu traînes de la patte. Tu sais que tu es le souvenir vivant, brûlant d'une mémoire qu'on voudrait effacer, de drames qu'on voudrait voir rejeter. Tu sais comme l'amertume glisse sur la langue, en même temps que l’aptitude à se mouvoir avec aisance t'échappe. Elle est toujours là la canne, fermement accroché à bout de bras, dans un clic clac mécanique sur les sols. L'alliée, la compagne d'infortune, la plus terrible blessure sur les dorures. Et tu te sens démuni, agacé d'une lenteur qui te dérange. Tu étais un oiseau de bonheur, de douceur, tu n'es plus qu'une hirondelle auquel on a coupé les deux ailes. Tristement destiné à mourir, depuis que la terre t'a brouillé la patte. (sans faire un bruit) Des trois frères, tu es celui où l'ambition défaille, s'écaille sous les diamants que tu tailles, l'or que tu redessines dans des mailles fines. Ce n'est pas que tu ne rêves pas d'un avenir meilleur pour les tiens. Ce n'est pas que tu ne saignerais pas pour eux. Mais tu te camoufles dans l'ombre, recule dans l'atelier, par peur de mal faire, d'être de trop, de détonner de ta gueule cassée, de ton regard encrassée par ces démons qui filent et défilent encore dans tes yeux. Parce que, c'est bien ça, ta peur la plus terrible, irrésistible : craquer, vaciller, paniquer. Les traumatismes sont vertigineux, épineux et un rien te pousse à revoir des images, des cauchemars. Dans ces moments là, l'horreur t'agrippe, te stupéfie. L'air te manque, quittant tes poumons et il n'y a que cette impression d'y retourner. Il n'y a qu'Altaïr pour effilocher la peur, la crever de gestes tendres, de silences rassurants, de mots apaisants. Il n'y a qu'elle pour te faire revenir du pire.  (albatros, ces rois de l'azur, maladroits et honteux, laissent piteusement leurs grandes ailes blanches comme des avirons traîner à côté d'eux) Fut une époque, on se précipitait, s'allongeait à tes pieds. Femmes et hommes s'écrasaient comme une marée noire contre toi. Un frisson de dégoût file toujours, atroce, véloce, dans le dos, dans le bas du ventre. Tu n'as jamais compris ce qu'on te trouve. Dans le reflet du miroir, tu vois un corps trop grand, secoué par une brutale poussée de croissance. Fichu, mal adapté, tu es passé de l'ado maladroit avec ses bras et ses jambes à l'adulte faussement adroit, faussement certain, serein. Le nez arlequin t'a toujours gêné,  dérangé, t'attirant des moqueries plus jeune et une couche de complexe bien ancrée, incrustée. Tu as, au fond, toujours jalousé le nez délicat de ta mère. Tu en as toujours voulu à tes gênes de ne pas t'avoir donné ni la prestance, ni l'assurance de ton père. Les yeux bleus sont la seule qualité que tu te trouves dans ce brouillon physique incohérent. Peut-être parce qu'ils sont si semblable à ceux d'un père aimé, sans cesse adulé. Et la guerre t'a cassé, brisé, complètement bousillé, ne laissant que du dégoût toi-même, qu'une horreur à occulter. On a oublié de te dire qu'en vieillissant, on ne se trouvait pas mieux. On a oublié de te dire que la maladresse ne disparaissait pas vraiment, pas tellement. (dévotion, déraison, muettes afflictions) Il y a des promesses qu'on ne trahira jamais, des  amours éternels. Ta famille, tes amis, ta fille en font partis, ils te tirent une fidélité exacerbée, une tendresse inavouée sous les gestes bourrus, les grondements quand on te titille. Tu leur as promis toute ta vie, toute ton existence, sans même frissonner, ni vaciller. Amour complet, tu te sacrifierai sans sourciller, sans rien exiger en retour. Il paraît que cela fait de toi un fou, un être peu raisonnable. Pourtant, tu n'es pas le plus expansif, le plus démonstratif lorsqu'on en vient à toi, à ce que tu ressens. Les mots sont bloqués, avortés au fond de la gorge, alors tu te contentes d'aimer en silence, de garder les secrets confiés. Et peut-être que c'est con d'aimer comme ça. Peut-être que c'est pas bien. Mais c'est toi, sans un regard, sans un regret, sans arrière pensée. Au fond, tu pues la gentillesse et la bonté. Et il n'y a pas plus grande tendresse lorsque tu refuses encore de parler de la mère d'Irina, lorsque tu te tais, par respect. Par amour. Mais il y a un peu plus de retenue, de sentiments, lorsque tu penses à Altaïr que tu entraînerais avec toi. Comme si elle réveillait un peu de ce coeur mal dégrossi, un peu vieilli. Si stupidement fragile.  (amant des arts) L'appétit est là, la faim est irrésistible. Les pupilles clairs s'enflamment pour un tableau de maître, un morceau tirés des doigts des pianistes, l'expression figée, immortalisée d'un être dans la sculpture. Fruit d'une éducation bourgeoise, de ces sang bronzes se prenant pour des sangs d'argents, tu as toi-même appris à jouer du piano. Tu te trouves un peu vain, pas assez bon lorsque tes doigts s'échappent sur les touches. Tu préfères laisser Irina s'essayer à l'exercice, mais, c'est surtout sa voix qui te fait flancher, vaciller. Une fois, elle t'a tiré des larmes pour toutes ces fois où elle t'a touché en plein coeur. (qui veut la paix prépare la guerre) Dans les yeux s'égarent une promesse pour demain, un espoir au bout des lèvres, des rêves : la paix. Fils de l'air, tu sais combien les combats vous ont coûtés, cassés. Tu sais combien tu ne veux plus jamais ça et tu en veux aux Osanos, tu en veux à la nation de la Terre qui s'érige contre les Oshun. Il y a du mépris pour ceux qui piétine la paix si durement gagné, il y a la certitude que même si tu veux un monde apaisé, un monde où ta fille n'aura jamais à se défendre, où Altaïr n'aura pas à combattre, tu prendras une nouvelle fois les armes pour soutenir ta reine, pour soutenir le salut des tiens. Et qu'importe si tu en ressors plus brisé, plus traumatisé. (l'ours mal léché) Un regard bleu ciel, des airs distants, froids, des grondements au lieu de paroles, on te dit fuyant, mal léché, mal luné. On te dit uniquement dévoué à ton atelier, tout à tes créations, solitaire aux airs patibulaires. Tu fais un peu rude, un peu armoire à glace. Tu ne donnes pas tellement envie qu'on t'approche, on a toujours un peu peur de se faire décrocher un regard noir, un geste sec de lassitude. Pourtant, lorsque tu souris ou ris, c'est un monde qui s'ouvre, un royaume de tendresse bercé de tellement de maladresses. Tu es après tout juste un peu timide, juste un peu plus disposé aux grognements plutôt qu'aux grandes paroles. Et il en faut bien un, un peu en retrait, parmi les trois frères. Il en faut bien un, un peu plus solitaire, un peu moins solaire. (chaleur humaine) C'est presque aussi vital que de respirer, que de sentir l'air vibrer entre tes doigts : le contact t'est nécessaire. Il est vrai que si tu restes en retrait, distant envers les inconnus. Intimidés, en réalité. Mais lorsque tu t'attaches, lorsque tu aimes, tu as besoin d'esquisser des gestes tendres, des accolades au milieu des rires tonitruants, bruyants. Et si ta vie a été émaillé d'amours disparates, de compagnes fugaces, il y a des expressions, des sourires qui ne trompent personnes lorsque tu prends Altaïr dans tes bras, lorsque tu te refermes tout contre elle. Lorsque ton cœur se tire à ailes battantes, fuyantes à chaque œillade, à chaque gestes un peu de travers. (ils ramènent leur bâtards jusqu'en pleine lumière) Certains soufflent honte, mépris, dénis. Certains te jugent de petite vertu, homme de peu de moral. Soit, tu l'acceptes. Soit, tu veux bien être la prise de leur langue de vipère, de leur morsure. Tu n'as toujours eu que peu d'égards envers ceux qui ont besoin de la vie des autres pour rendre la leur plus palpitante, excitante. Ton seul pêché ? Celui d'amour. Amour envers ta fille, Irina. Son seul tord à cette rouquine ? Être née sans mère connue. Et si certains font des secrets de leur enfant hors mariage, ce n'est pas ton cas. Irina est ta fille, Irina porte ton nom. Irina est ta chaire, ton sang. Et aussi sûrement qu'un enfant légitime, elle provoque des accès de violences lorsqu'elle est menacée à ton âme si calme, ton coeur si pointilleux. Et ce n'est que l'amour qui te dévore le coeur, ce n'est que la tendresse envers ta gamine qui t'étouffe. Et gare à ceux qui l'insultent, gare à ceux qui croient pouvoir mépriser ses origines, tu te promets de leur faire bouffer le respect par tous les orifices de leur corps. Puisque si ta fille est connue, reconnue, traitée en égale parmi les tiens, elle ne mérite que tous les égards qui lui sont dus. (insomnies, reines de tes nuits) Elles courent, sans saveur et sans odeur, éclipsent les rêves, le repos du juste. Le sommeil s'en est allé depuis de nombreuses années, il se fait rare. Alors tu travailles à t'en épuiser, tu te tues à la tâche pour ne pas penser à ses heures perdues. Et enfin, tu peux trouver la paix dans le sommeil. Il n'est d'ailleurs pas rare de te retrouver assoupi contre la table de l'atelier, la tête lourdement appuyé contre des feuilles, des schémas, qui laissent parfois des traces lorsqu'Altaïr t'engueule une nouvelle fois, n'y croit encore pas. Puisque si tu oublies ton lit (puisqu'elle n'y est pas), tu oublies aussi de manger.

‹  Comment le virus vous a-t-il impacté ? Que pensez-vous de la séparation du lien adiutor ?
L'OISEAU EN CAGE RÊVERA DES NUAGES Deux/trois semaines de maladie qui t'ont considérablement affaiblis, complètement dépossédés des maigres forces qu'il te restait. L'air a toujours été fluide entre tes doigts, a toujours été maîtrisé, contrôlé. Ensemble, vous n’étiez qu'un. Ensemble, vous viviez au même rythme que tes traumatismes, que tes guerres intestines. Ensemble, vous tombiez, vous vous relevez, même diminué, même avec juste une seule jambe fonctionnelle. Et ton élément et toi saviez, vous saviez, que même privé de liberté, vous vous aimez, vous vous adorez. Et on chante la grande guerre dans ton sillage, on parle des vies que tu as pris, on parle du maître et du soldat émérite que tu fus. On parle de héros, de grandeur arraché, dérobé. On parle d'une maîtrise que tu as accepté de bannir avec les adiutor, en acceptant Altair. On parle de ton amour de l'Air, malgré qu'il t'échappait, se dérobait parce que la guerre t'a changé, t'a ravagé. Et la guerre t'a fait un peu tout perdre, même si dans les doigts courraient encore la force de faire asphyxier, de tuer encore. Même si le vent bat les fenêtres au fil de tes colères et la maladie a tout dérobé, a tout volé. Mais tu sens encore le vent, les tempêtes te parler. Les grandes cigognes te bercer, tu sens que ton élément n'est pas vraiment parti. Et il te faut tout réapprendre, en plus de cette nouvelle capacité qui t'a donné des ambitions d'oiseau libre. En plus de cette capacité qui te permet de t'envoler si haut dans le ciel, oubliant la jambe blessé. Mais tu sais qu'il te faut apprendre, malgré les appétits, les envies de contrôler pour enfin reprendre un peu de ce qui t'a été volé. Et pour Altaïr ? Tu en crèves. Moitié de ton âme, tu sens le manque te creuser le ventre, créant une absence incontrôlable, invivable. Et tu voudrais la toucher pour la sentir, tu voudrais vous ressouder parce que tu ne peux rien sans elle. Tu n'es rien sans elle, et les angoisses se font plus vertigineuses, plus atroces avec l'interdiction de vous enlacer, de vous accrocher puisque son don déraille, que les coups de jus qu'elle te file menace de te tuer. Alors, tu ne sais pas comment faire, tu ne sais pas quoi faire. Alors tu compenses avec des choux à la crème, des attentions tendres, des étreintes à travers les draps. Mais la frustration est là, terrible et sensible dans le manque, dans l'absence. Et tu as peur qu'elle te quitte, qu'elle trouve cette vie mieux sans toi. Tu crains qu'elle ne veuille plus de toi.
‹ Que pensez-vous des mouvements rebelles et des alliances faites contre la couronne ?
OU LA REINE IRA, TU SUIVRAS, N'EST-CE PAS ? » D'apparence, ta loyauté envers la Valaeris est inégalable, indéfectible. Tu mourrais si on te l'ordonnait, tu tomberais si elle le soufflait car c'est pour le bien des tiens, de ta nation. C'est ce qui est bon, ce qui est nécessaire. Le devoir doit être fait, accompli. Et tu crois, profondément, que tous et chacun, vous avez un rôle à jouer, une ligne à suivre. Alors, tu n'as que mépris sur la langue envers ceux qui se rebellent, qu'ils soient Osanos, Pollux ou de la Terre. Tu n'as que la haine pour ceux qui menacent la paix et la stabilité si durement ( ont-ils oubliés ceux qui sont tombés?) acquise, si cruellement nécessaire ( tes yeux sont encore noyés de la cruauté du feu, de ces cendres où gisent les cadavres). Alors si Elizaveta les déclare ennemis de l'Air, qu'il en soit ainsi. Mais, au fond, il y a l'aveu : Ils en ont du courage ces rebelles, ceux qui ont encore la foi de lutter, de combattre pour leurs idées. Puisqu'il serait faux, mensonger de ne pas dire que tu aimes les Oshun, que tu leur as pardonné les sévices de leurs maîtres. Puisqu'il serait juste d'avouer que là, derrière ta belle loyauté, tes jolis sentiments ben comme il faut, là où il faut, il y a l'amertume de ceux qui ont perdus amis, proches, famille, il y a l'espoir silencieux de se venger, d'abattre les têtes couronnées, de reconquérir une totale liberté. Il y a le rugissement de l'ouragan qui cherche l'orage pour exploser, mais, pas assez pour te faire vaciller, n'est-ce pas ? Tu as trop à perdre, non ?
‹ Que pensez-vous de la guerre nouvellement déclarée et des nouveaux royaumes indépendants ?
QUI VEUT LA PAIX PRÉPARE LA GUERRE » Tu ne la désirais pas cette guerre. Tu n'en as jamais voulu même lorsque son parfum s'est fait plus fort, plus vivace, crasse. En un instant, à la mort de l'impératrice, tout est parti en un brasier de flammes ardentes, fuyantes. Tout a explosé, s'est brisé. L'équilibre précaire a volé en éclats, craquant sous les pas des belligérants. Et il y a cette impression d'encore une fois qui te pilonne le cœur, qui t'explose à la gueule. Et si tu apprécies la fraîche indépendance de ta nation, si tu chéris le retour d'une reine, tu grinces des dents sentant le front s'approcher, se rapprocher plus près de toi, de vous. La famine vous ronge les estomacs, et tu fais ton possible ( l'impossible ) pour partager les restes que vous ne mangez pas. Tu vois les jeux de pouvoirs s'installer, tout avaler. Et tu sais que ça recommence et il y a de la crainte au fond des pupilles pour ta fille. Tu ne veux pas la retrouver aussi briser, détruite que toi. Tu ne veux pas qu'elle souffre comme tu as souffert, comme tu souffres encore. Et cette guerre souffle, siffle sur ton pays, ta mère patrie, écrasant, bousillant la paix. Et il y a juste cette peur vorace que tu essaies péniblement de camoufler, d'oublier alors que ton enfant joue aux jeux de la guerre, alors que l'enfer frappe a vos portes. L'indépendance de la nation de l'Eau ? La rébellion de la Terre ? Tu n'en as que faire. Qu'ils s’entre-déchirent avec l'Empire, en vous laissant de votre côté. Tout ce qui t'importe c'est ce chez toi, c'est cette jeune reine que tu soutiens doucement, silencieusement. Et tu sais, pourtant, que le meilleur choix, la meilleure stratégie est de la préparer cette putain de guerre et cette fois, de la gagner. D'arracher votre si précieuse liberté.
pseudo et prénom ‹ lionheart ou lucie, à vous de choisir.  I love you  âge ‹ vingt-deux ans, bientôt vint-trois  déçue . comment as-tu trouvé le forum? ‹ grâce à altaïr d'amour de mon coeur. I love you   pays ‹ france. fréquence de connexion ‹ autant que possible, mais c'est ma fréquence de rps qui est un peu plus aléatoire, ça dépend de mes activités associatives et de mes cours.  gnuh  votre avis sur le forum ‹ jolem. Il est tellement joli, bien fait, un contexte du tonnerre de dieu, je ne pouvais pas résister.  much love2 parrain ? ‹ qui est-ce qui vous a ammené sur le forum ? (si applicable) smiley préféré‹  machiavel  gif qui décrit le mieux votre personnage‹
Spoiler:
PINNED UNDER THE WEIGHT 2017



Dernière édition par Dmitri Bolkonsky le Sam 16 Déc 2017 - 18:56, édité 1 fois
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DMITRI ⊹ i'll be good Vide
MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 1:31



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« 'Cause you'll be safe in these arms of mine
Just call my name on the edge of the night
And I'll run to you, I'll run to you  »

4 FÉVRIER 2118 ⊹ «  Je suis désolée, glisse Freya Bolkonsky en douceur, en lenteur, sincèrement peinée de ne pas offrir ce qu'on attendait d'elle, ce qu'elle espérait pour toi, pour ta famille. Les perles de sueur fuient le long de son visage en forme de coeur. Les cheveux blonds sont tirés en arrière, alors qu'elle te berce dans ses bras fins. Il s'avance, prudemment, calmement, comme si il dérangeait. Il a toujours cru qu'il dérangeait, ce père un peu gauche, un peu doux, se camouflant derrière un voile de sévérité. De quoi donc, amour ? Il semble, pourtant, perdre tout de sa dureté, de sa superbe face à son épouse, face  ta mère. C'est un mariage d'amour qui les lie, c'est un mariage de tendresse qui leur a fait construire cette famille. Malgré le statut inférieur, très inférieur d'Ulrich, Freya a fait son choix. Elle n'aime que lui, elle n'aimera que lui. N'a-t-elle pas su dès le premier regard que ce serait ce rouquin, le père de ses enfants, l'amant d'une vie, la passion dévorante qui les embrasse, qui a laissé une succession de grossesses, de deux enfants bien portants et du troisième qu'elle tient fermement, tendrement dans ses bras ? Et elle t'aime, elle t'adore déjà, alors que tu es si petit, si pâle dans ses bras, tu sembles si fragile. Ce n'est pas une fille. » Et il s’assoit, faisant s'enfoncer le matelas sous son poids. « Et c'est grave ? », murmure-t-il, elle l'a comblé de deux fils déjà, un troisième ne peut que remplir un peu plus sa vie de bonheur, de douceur. Tu bailles, sous ses yeux attendris, alors que son doigt vient caresser légèrement ta joue, que tu lui arraches un sourire. «  Une fille … Elle n'ose pas compléter alors que ses yeux clairs expriment des vérités entendus ; aurait permis des alliances avantageuses, une position plus grande de cette famille qu'elle s'est choisie, qu'elle a désiré de tous ses tripes. Une fille lui aurait permis de transmettre son savoir, d'avoir un enfant rien qu'à elle, rien que pour elle. Une fille lui aurait offert le luxe de ces futilités féminines et tendres qui n'intéressent pas ses garçons. Une fille aurait été l'ornement parfait d'un bonheur conjugal complet et unique. Est tout aussi bien qu'un garçon. », lâche-t-il, sobre et tendre, doté d'une implacable logique. Et c'est comme si d'un souffle, de quelques mots, il détruisait, annihilait toutes ses craintes. Il n'est pas déçu. Il n'est jamais déçu. Comment le pourrait-il, lui, qu'on a doté d'enfants en bonnes santés, lui, qui est rempli d'amour ? « T-Tu es heureux, alors ? Et ses yeux tombent dans les siens, ils se font faces, ils se sourient. Ils s'aiment aussi. Et il vient poser un baiser léger sur ses lèvres, un peu timide, un peu stupide. Plus que de raison, plus que les Cigognes pourraient me l'accorder. Freya, il s'humecte les lèvres, il lui sourit, tu ne le sais pas, peut-être, il trouve ça un peu stupide qu'elle ne le sache pas, qu'elle ne le comprenne toujours pas, que ses peurs soient toujours aussi présentes, violentes, mais tu me combles de bonheur. »

Et elle a de la surprise, au fond des yeux, de l'amour qui pointe dans le fond du coeur. Leurs mains se lient, et ils posent leur yeux sur toi, petite chose fragile, qui cherche déjà le sein de sa mère. « Et tu ne fais qu'ajouter un peu plus de bonheur à ma vie, par ce fils. Et au loin, la tempête gronde, tape aux fenêtres. Tu avais un prénom en tête ? , demande-t-elle, doucement, tendrement. Cet honneur te revient, commente-t-il, humble, admettant le faible travail qu'il a réalisé, admettant que tu reviens à ta mère. Dmitri. », c'est un souffle dans la pénombre, une tendresse inespérée qu'elle a déjà pour toi, alors qu'elle se penche pour déposer des baisers sur ton visage. Et il sourit, Ulirch : « Dmitri Bolkonsky, c'est jo – Vous allez arrêter de vous agiter ! Claque une voix derrière la porte, et il imagine déjà la gouvernante gourmander les deux garnements derrière la porte. Votre mère est fatiguée et vous vous criez et vous jouez ! Vous n'avez pas honte, Monsieur Skander, monsieur Ilya ! Mais on veut voir not'e soeur ! Wui ! Papa, il a p'omis !  Ah j'en ai assez de vos deux ! Allez vous coucher, mauvais garçons – Anna, glisse la voix chaude du paternel, et la gouvernante cesse d'hurler, tendant l'oreille. Laissez-les entrer, nous allons leur montrer leur petite soeur. » Juge-t-il bon de rire sous le regard courroucé de Freya, qui pince sa main. « Bien monsieur. », et la porte s'ouvre, laissant les deux rouquins s'approcher du grand lit où repose le couple et toi. «  Moi, en premier, lâche Skander, sûr et certain de ses droits d’aîné. Pou'quoi ? Fronce les sourcils d'Ilya, voulant, lui aussi être le premier à te regarder. Parce que je suis le plus grand ! T'es tout petit enco'e !, se chamaillent-ils chaudement, comme deux petits enfants. Allons, allons, allons, les garçons, ne vous battez pas. Vous pourrez tous les deux le voir. Venez, il tend la main, aidant les deux frères à monter dans le lit pour te voir de plus près. Woaw, il est tout petit ! Et tout pâle ! Et il fait des bulles marrantes ! » Et tu pleures, soudainement, à chaudes larmes, ne comprenant pas pourquoi le calme s'en est allé, alors que tes aînés jacassent autour de toi. »Et ça crie fo't ! », grimace Ilya, en plaquant ses mains sur ses oreilles. « Vous croyez qu'on peut le rendre ? Ronchonne Skander, à l'attention de ses parents. Oui, parce que là, c'est un peu ennuyant. » Ils se sourient, mutuellement, plus amusés qu'outrés et ils lâchent, alors que Freya prend le temps de te calmer : « Jamais. C'est même pire que ça, les enfants, vous allez devoir prendre soin de Dmiri. Dmitri ? Mais c'est pas une fille ? », juge bon de demander Ilya. « Exact, commente Freya, c'est un petit frère. Et ils se penchent un peu plus sur toi, te couvrant déjà de baisers, te chatouillant légèrement. Et tu gazouilles, ouvrant soudainement, des grands yeux clairs sur eux. Je serai le meilleur grand frère du monde ! Lâche Skander. Oui, pa 'ce qu'avec moi, tu es pas te'rible, lâche Ilya, s'attirant les foudres du premier-né, qui déjà vient le chatouiller. Ah oui ? C'est ce qu'on va voir ! Dis que je suis le meilleur grand frère du monde, maintenant ! Maaaaaaaaaaaaman, Skande', il est méchaaaant. » Et ils sourient, les parents Bolkonsky, sûrs et certains, de vous couvrir de tout ce qui est nécessaire, sûrs et certains, d'avoir fait une fratrie heureuse.

SEPTEMBRE 2123 ⊹ Le vent siffle, glissant sur l'herbe, la pliant sous sa volonté, semant la zizanie dans tes cheveux roux.  « A-Attendez-moi, c'est un murmure enfantin échappé de tes lèvres douces, de tes yeux bleus brillants d'admiration, de frustration, pour ses frères qui filent trop vite, qui te chassent de leur rires. Dépêches-toi, Dmiportion, pouffe Skander. On va partir sans toi, si tu ne cours pas, glisse Ilya, les yeux brillants, fuyant de malice.  Et tu as l'impression qu'au fil des feuilles mortes, ils s'envolent, décollent, comme des oiseaux lointains que tu n'atteindras jamais, que tu n'apprivoiseras jamais. Et tu ne peux qu'essayer, tu ne peux que tenter de les suivre, d'être un peu leur égal. La guerre ne vous a pas encore fauchée, est encore trop loin de vos pensées d'enfants. Il n'y a que vos rires dans la montagne, que des jeux dans les feuilles mortes. La guerre, c'est une histoire de grand, n'est-ce pas ? De dirigeants. Mais ! Je vais le dire à Maman ! », boudes-tu, les jambes fatiguées d'avoir tant courus, de t'être battu après le vent, choisissant de t'asseoir dans l'herbe, en gonflant des joues. Au fond, ça finit toujours un peu comme ça, c'est toujours un peu la même ritournelle, alors que le vent caresse ta nuque, t'encourage doucement, tendrement, te pousse en avant.

Tu es le plus petit, le plus fragile, la cible de la malice et des farces de tes aînés, qui ne cessent de te tourmenter. Mais qui t'aiment, qui ne font que t'aimer, même à travers leur taquinerie, même à travers leurs sourires un peu goguenards, un peu canailles. Et toi aussi, tu n'as que de l'amour à revendre, que de la tendresse au bout des doigts, du cœur. Et dans les  hautes herbes, tu te couches, bien décidé à les agacer à ton tour, à les tourmenter. Puisque votre tendresse les uns pour les autres se décline en milliers de nuances, en parfums doux et chauds. A travers le sang, vous êtes liés. A travers l'âme, vous êtes des frères prêts à tout les uns pour les autres. Dans les différences, vous vous complétez. Dans les ressemblances, vous fusionnez. « Dmitri, tu es passé où ? S'inquiète le plus vieux, Skander. Et à travers l'herbe, tu vois les plis soucieux de ses traits s'effilocher, ses yeux clairs te chercher. Ilya imite son aîné, laissant la peur se décliner en des milliers de tourments, de châtiments. Tu sais que ce n'est pas drôle. » Tu n'es peut-être pas aussi fort que l'héritier, tu n'as peut-être pas l'intelligence du second, mais tu sais te faire plus rusé qu'eux. Ta petite taille te permet les plus étonnantes et débordantes des facéties, des chasses. Et tu glisses, les coudes en avant, t'aplatissant pour ne pas être remarqué, pour ne pas être pris. Et en silence, tu en ris, tu en souris. Puisqu'il faut bien les tourmenter, les torturer un peu, leur rendre un peu de leur frustration. Même si l'admiration est toujours présente, enivrante. Même si tu sais, que toi, tu ne seras jamais que leur ombre. Tu n'égaleras jamais l'ambition de Skander, ni sa soif de pouvoir. Il veut se hisser parmi les grands de ce monde, il veut vous faire grandir, devenir les égaux des puissants. Tu ne seras jamais l'intelligence, l'éclat brillant et fuyant du cadet, Ilya. Il y a dans ses yeux les mécaniques logiques et puissantes d'un cerveau jeune, mais qui mettra tout son potentiel au service de votre nom, des ambitions du premier. Toi, tu es juste toi. Tu n'as pas leur éclat, tu brilles moins que ces étoiles filantes et fuyantes.  « Sors de ta cachette, s'il te plait. », supplie l'un, craignant les remontrances de votre mère, le regard dur et implacable du père. Puisqu'eux sont aussi affligés du poids d'un héritage, du poids des ambitions du patriarche, toi, tu n'as que l'amour, le laisser-vivre, les rires. C'est là ta place, celui dont on n'attend rien, celui qui, au fond, a tout à prouver. A tout à gagner.

Et l'air rit lorsque tu surgis d'entre les herbes, déplaçant une ligne de feuilles rougeoyantes, jaunissantes. Lorsque, tu bondis sur Skander, le faisant crier, vaciller et s'effondrer sous ton poids. Et tu profites de l'avantage, en glissant tes doigts en chatouilles sur ses côtes, sur son ventre. Et il explose d'un rire tonitruant, brûlant, qui lézarde la montagne, qui emporte la guerre d'un coup de pied. Et le cadet, sous un regard amusé, se jette dans la mêlée des corps, te chatouillant à ton tour, vous faisant rouler dans l'herbe grasse. Et ce sont des cris qui s'envolent, une trêve accordée par le temps, arrachée par vos jeux d'enfant.

Vous roulez encore quelques temps, vous semez joie et bonheur dans vos sillages, dans vos batailles juvéniles, puériles. Vous roulez puis vous vous éclatez dans l'herbe, admirant les cieux, les nuages filants doucement, tendrement. « Celui-là on dirait une améthyste, glisses-tu, te souvenant des mains de ta mère s'activant, taillant la pierre pour l'orner sur le collier d'argent. Et celui-là un chien, commente Skander en pointant le suivant. Et puis lui, les fesses de la cuisinière, ricane Ilya, vous emportant d'un rire contagieux, facétieux. Et vos mains se touchent, vos doigts se frôlent. Je vous aime. », murmures-tu, entre deux éclats de rire, entre douceur et lenteur. « Nous aussi. Même si tu cours pas très vite. Même si tu es un peu bête. Même si – et tu gonfles de nouveau les joues, boudeur et voleur de coeur. Je retire ce que j'ai dit ! Vous êtes les pires frères du monde ! Je vais le dire à Maman, nah. Comme ça, vous aurez plus jamais de bisous ! «  Et tu te redresses, en tirant la langue, en filant vers l'immense demeure sous leur rires, le coeur serré d'amour, étranglé de tendresse, de délicatesse. Car quoiqu'il advienne, quoique vous devenez, vous continuerez à vous aimer, à vous protéger. Peut-être même, à vous taquiner.

OCTOBRE 2128 ⊹ « Si tu es fatigué, Dmitri, vas te coucher. », souffle la voix féminine de Freya, en ébouriffant tes cheveux roux. Un sourire caresse doucement, tendrement ses lèvres pleines, alors qu'elle te fixe piquer du nez à l'immense tablée. La table est chargée de mets variés, mais moins abondants qu'avant la guerre, avant cet enfer. Les tables des nobles et des bourgeois de la Nation de l'Air sont moins garnis, moins chargés, depuis que la Nation de la Terre vous laisse vous affamer. La famine est partout, mais, vous n'en souffrez pas tellement, pas aussi violemment que le petit peuple. «  Non, mère, je veux rester un peu, glisses-tu, en jouant du bout de ta fourchette avec la viande dans ton assiette. Tes yeux clairs cherchent doucement les pupilles de ta cousine, Eva Derawal, rougissant doucement à chaque œillade que vous vous offrez, que vous vous accordez. Il y a des sourires timides, des regards en coin, des émois sensibles, volatiles qui filent déjà à tire d'ailes. Et ta mère se penche, ses longs cheveux glissant, ton parfum t'embaume :  Elle est jolie, non ? ». Elle a le ton complice, les yeux qui pétillent de malice, de délice. « J-Je … Ne sais pas. », bredouilles-tu, regrettant déjà de t'être fait choper à t'amouracher de la blonde Eva, de sa douceur tendre.  Et la malicieuse, l'entremetteuse Freya souffle en douceur, en lenteur : « Tu le sais, si ? Tu as des yeux pour voir, fils. ». Elle plisse les yeux, observe ton air déconfit, fière de sa facétie, de sa taquinerie. «  Tu sais ce n'est pas un mal. De quoi ? T'agaces-tu en piquant un morceau de viande pour le porter à tes lèvres. De trouver une fille jolie, de vouloir être un peu plus qu'amis, d'avoir envie de l'aim – Eurk, exagères-tu, grimaçant allégrement en t'imaginant embrasser Eva, comme ton père embrasse ta mère. Comme si, au fond, ça ne t'écorchait pas le ventre, ça ne te brûlait pas le sang. Je ne suis pas comme toi et Papa. » Elle sourit, et glisse une nouvelle fois sa main dans tes cheveux. « Il est vrai. Maintenant, maman, j'aimerai aller me coucher. Vas, fils. » Au fond, Freya n'a jamais été dupe. A l'image de l'air, elle sait que vous êtes libres d'aimer, libres d'apprivoiser les premiers émois adolescents qui deviendront brasiers d'une passion sans égale.

Tu quittes la table, sans demander ton reste, sans doute trop gêné pour oser un regard, un égard vers Eva. Sans doute trop intimidé parce que tu ressens  dans le fond de ton âme. Il y a des ivresses qui frôlent les naufrages, là tout bas, tapi dans le ventre, il y a la délicatesse qui se mêle aux envies de frôler, de toucher, d'un peu plus la regarder. Il y a le feu qui te dévore les joues, et tu t'aventures dans le jardin, espérant que les vents frais calmeront tes pensées, adouciront la fièvre amoureuse. Et là, sous le ciel étoilé, sous la lune, tu entends des pas légers : « Dmitri ? Glisse-t-elle, prudente, bravant sa timidité dans un excès de folie, de courage un peu naïf. E-Eva ? T'étrangles-tu, n'arrivant pas à croire qu'elle t'ait suivi, qu'elle a glissé sur tes pas et déjà les joues s'embrasent de nouveau, la gorge s'assèche. Vous ne devriez pas rester avec vos parents ? C'est un peu trop abrupt et tu le regrettes déjà. C'est un peu comme un reproche qui coupe et écorche l'âme, comme si tu lui hurlais à la gueule de se casser, de ne surtout pas venir te voir car tu as peur de t'y brûler les ailes et le coeur. Oh. Elle baisse les yeux, laissant ses cheveux glisser comme un champ de blés en pleine été. Sa voix prend des accents de tristesse, de détresse. Et il y a une peur toxique qui s'éprend de ton ventre ; tu l'as vexé, n'est-ce pas ? Elle va s'enfuir, n'est-ce pas ? Parce que tu es trop stupide pour t'exprimer clairement ( comme Ilya), parce que tu es pas assez franc (comme Skander). Parce que tu sais pas, tu as jamais su jouer, faire  trembler ou parler sans tout faire s'effondrer. Je croyais que ça vous ferait plaisir, chuchote la blonde, en clignant des yeux, en posant ses pupilles sur toi. Ça me fait plaisir, murmures-tu tout bas, les yeux sur tes chaussures, le visage trop rouge. C'est vrai ? Et le vent emporte sa joie, l'agrippant à ton coeur, te faisant plus sensible. Oui. Et elle sautille jusqu'à toi, attrape ton bras. Allons nous promener, alors ! Elle a le rire au bord de la langue, les yeux qui pétillent, sublimes et doux. Et elle t’entraîne, dans la nuit, là sous les étoiles. Vous êtes sûre que vous ne préférez pas un de mes frères ? »

Puisqu'au fond, il y a toujours cette impression de leur être inférieur. Puisqu'au fond, tu sais qu'eux auront la lumière et toi, la pénombre. Puisque la confiance périclite là où tu les vois exceller. Et tu sais qu'on les choisira toujours eux avant toi. « Surtout pas, eux. Juste vous. » et ses doigts s'attachent à ton bras alors que le firmament vous tend les bras, les ouvrant grand vers vous. Et peut-être que vous parlerez d'amour dans la nuit. Peut-être que les étoiles seront témoins d'un baiser timide. Peut-être qu'il n'y aura rien eu, trop embourbé dans votre timidité, dans vos fragilités. Mais la nuit et le vent emporteront toujours vos mots, tairont les souvenirs.




WINTER ON THE WEEKEND
«  Oh, the dye
A blood red setting sun
Rushing through my veins
Burning up my skin
I will survive, live and thrive
Win this deadly game »
 

NOVEMBRE 2133 ⊹ Les doigts frôlent l'émeraude, glissant doucement sur les failles de la pierre. Doucement, tu te mets à la tailler, à la rendre parfaite, sublime, prête à orner le bracelet d'or. « Tu t'améliores, Dmitri. », lâche ta mère, en portant à ses lèvres la tasse de thé fumante. Elle a ses yeux brillants, fuyants d'amour pour toi, bordé de tendresse pour la passion qu'elle t'a transmis, qui toujours vivra. Même si tu n'es pas né femme. «  Tu me flattes trop. », les joues rougissent encore, s'embrasent tellement, tu trouves ce que tu fais très loin d'elle, de son travail. Très loin de ce que tu as pu voir dans les créations d'Eva, des Derawal. Les faiseurs de couronne n'ont pas volés ni empruntés leur réputation. Et tu es tellement loin d'eux, tellement éloigné de leur savoir jalousement gardé. Pourtant l'amour des choses précieuses a toujours dansé sur le bord des doigts, t'a toujours fait rêver. Dans la difficulté des mélanges de métaux et de pierres précieuses, tu trouves un calme, un repos de l'âme et une ivresse puissante. Certains veulent faire la guerre, d'autres veulent conquérir le pouvoir. Toi, tu vibres pour l'or, l'argent, les formes que tu pourrais leur donner, les faire se plier sous ta volonté. «  Je suis juste consciente de ton immense talent, le sourire s'agrandit et elle se pose à tes côtés alors que tu montes l'émeraude dans son étau. Un rire fleurit doucement, tendrement : Bientôt, je n'aurai plus rien à t'apprendre. » Chuchote-t-elle à ton oreille, sonne-t-elle comme la fin inéluctable de ton apprentissage. « Ne dis pas de sottises, il te semble que tu as encore tant à absorber, tant à apprivoiser. Encore hier soir, tu t'es blessé en ayant mal calculé ton coup et en laissant une pierre voler en éclats, te coupant la peau de milliers de coupures. Il a fallu que ta mère t'engueule, en enlevant les morceaux incrustés dans ta peau, pour pouvoir te soigner. Tu as, pourtant, juré que tu ne l'as pas fait exprès. Tu as encore des tas de secrets que je ne connais pas. Pas tant que ça. Mais parlons peu, parlons bien, pour qui est ce bracelet ? » Et elle sourit en te voyant rougir, en voyant tes mains d'habitude si assurés, si tranquilles se crisper et trembler, n'arrivant pas à poser le fermoir. «  J-Je. Personne. », couines-tu, connaissant la malice de ta mère, son appétit pour la taquinerie. « Même pas pour Eva ? Et tu rougis encore plus violemment, brusquement. Surtout pas ! », en tentant de cacher le bracelet. « En plus, ce serait tellement une insulte pour elle de lui donner ça. » C'est bien trop grossier, bien trop simple. Elle est capable de merveilles qui tu ne peux qu'espérer un jour frôler, sans jamais les créer. Elle est capable de se moquer de la simplicité du bracelet et de le jeter pour te montrer ce qu'est le vrai travail. « Je suis sûre qu'elle serait très touchée. », tente de te rassurer ta mère. Et elle rit doucement, tendrement de ta douceur amoureuse, de ta candeur tendre.

Trois coups viennent interrompre votre discussion. Le serviteur lambda se glisse dans l'atelier, tendant la lettre cachetée à ta mère. « La vieillesse te fait vraiment dire n'importe quoi, maman. Et tu ne vois pas son sourire se faner, tu ne vois pas ses yeux s'agrandir alors que ses yeux parcourent la lettre encore et encore. Dmitri ? Tu dis vraiment des idioties. Dmitri ? Tu devrais arrêter de me taquiner avec Eva – Elle est morte, Dmitri. » Et il y a comme du plomb dans tes ailes, comme une incompréhension alors que tu te tournes vers Freya. Et sa pâleur te frappe, t'étrangle le cœur, et ses mains cherchent désespérément les tiennes alors que tu sais, qu'elle va se briser, s'effondrer. « Elle est morte, répète-t-elle, hébétée, complètement balayée par le choc. I-Ils sont tous morts. » Et elle tremble si fort, trop fort alors que tu l'étreins, ne sachant comment la calmer, vous calmer alors que vibre le vent, rugit la tempête contre les carreaux, déversant le chagrin dans une incompréhension assassine. « C-Comment ? On ne sait pas, ils les ont retrouvés m- comme ça. Des maîtres de la terre ou du feu. Peut-être les deux. I-Il paraît que – et elle ne peut plus, elle ne veut plus et vacille pour exploser en larmes brûlantes, fuyantes. La rage te brûle le ventre, ravage tes entrailles alors que le vent siffle, colérique, hystérique. Cette putain de guerre vous vole la nourriture, vos amis et maintenant, votre famille. Et il y a de l'amertume qui explose sur ta langue alors que tu ramasses la lettre, alors que toi aussi tu lis. Que la peste soit de cette putain de guerre ! », craches-tu, craques-tu, sentant l'ouragan se lever, ton coeur accuser le chagrin à travers une terrible envie de vengeance.

Et alors que ta mère pleure, mouillant le tissu de ton haut, essuyant le deuil dont jamais elle ne pourra se défaire. Et puis quand ton père arrivera, tu la céderas à ses bras et tu t'en iras loin dans la montagne, tu fileras dans ce vieux temple abandonné. Et tu hurleras le vide, la douleur, la peur. D'abord, la guerre t'a pris des connaissances, des amis. Ensuite, elle a pris des alliés, puis Eva. Et en pleurant, en cognant les colonnes de pierre, tu sens ta force t'abandonner, te quitter, décliner. Et tu promets, oh oui, tu promets : la Terre et le Feu vont te le payer. Tu ne leur pardonneras jamais. Tu l'as promis, juré sur ce simple bracelet, déjà jeté au feu, dévoré par les flammes aussi sûrement que le visage méconnaissable d'Eva.

La guerre ne te prendra plus rien, ni personne.

FEVRIER 2137 ⊹ Les rires et les sourires ont faits place à la mélancolie, aux regrets séchés, l'amertume. Les repas sont devenus moroses, malgré les efforts de tous pour faire sourire, rire ta mère. Elle est un peu morte avec eux, ce jour-là. Vous êtes tous un peu morts avec eux. Les cuillères raclent la porcelaine alors que la soupe te semble bien tiède. Et toi, tu n'as fait qu'alimenter ta haine, tu n'as fait que la façonner plus fort, plus douloureusement, vivement. Le calme et le pacifisme se sont effondrés, ont vacillé pour ne laisser place qu'à l'envie de tous les détruire, à l'envie de les détruire. « Je vais partir à la guerre, et c'est dit si simplement, si doucement, comme si tu parlais de pluie ou de beau temps. Comme si tu n'entendais pas les cuillères se suspendre, les regards se pendre au tien. C'est une plaisanterie, Dmiportion ? Glisse ton frère avec une angoisse crasse qui fait bouillir ton sang. Non. Je me suis engagé dans l'armée ce matin. Je pars demain. » Et c'est dit de manière si vide comme si dans ton coeur, il y avait un trou béant à combler, comme si il y avait quelque chose qui te poussait plus fort à la violence, à la vengeance.

« Tu ne peux pas faire ça, gourmande ton père, trop choqué pour vraiment t'engueuler. Et si toi aussi, tu mourrais ? Ta mère ne s'en remettra jamais. Tu te mords la langue pour ne pas souffler qu'elle ne se remet déjà pas de la fin de ceux qu'elle aimait tant, qu'elle aimait trop. Qu'elle vous a oublié en ne cessant de pleurer, en ne quittant quasi jamais son lit. Et quand tu passes pour l'embrasser, lui faire prendre son bain, elle pleure toujours autant. Elle pleure les êtres chers et aimés perdus qui jamais, jamais, ne reviendront. Ma décision est prise. J'irai à la guerre et si je meurs, ce ne sera pas un grand fardeau. Et tes yeux dévient sur Skander, je ne suis ni l’aîné, ni le cadet, et tu souris doucement à Ilya. Je ne manquerai pas à vos vies. » Et le point de l'aîné s'abat sur ton nez, le faisant craquer et te faisant tomber de ta chaise. « S-Skander ? Tu as toujours été un putain d'idiot, ses yeux jettent des éclairs, te dévorent d'une haine viscérale et vivace. Mais là, tu atteins des sommets. Si tu veux mourir et rejoindre Eva, grand bien t'en fasse. Mais ne dis pas que tu ne manqueras à personne. Tu as beau ne pas être moi, ni Ilya, mais tu es de cette putain de famille. Et tu resteras de cette putain de famille. Et il claque la porte, abandonnant son repas. Il a jamais su dire je t'aime correctement, celui-là, commente sobrement Ilya. Tu nous l'as énervé, et ça me file déjà la migraine. Il se lève de table, s'éponge avec sa serviette. Tâche de revenir en vie, petit frère idiot. » Et Ilya part à sa suite, il a toujours été le plus habile pour le calmer.

Et l'un en face de l'autre, ton père, Ulrich, et toi, vous vous observez en chiens de faïences comme si vous craignez là de vous briser, de vous détruire. Et tu sais qu'il ne comprend pas ce qui te pousse sur les champs de batailles, à risquer ta vie comme tant d'autres qui sont tombés pour la nation de l'Air, pour la liberté qu'on tente de vous arracher, de bousiller. Bolkonsky père a toujours été à des années lumières du conflit, il pense que les conflits se règlent à coup de compromis et de diplomatie, que, sans doute, toi aussi, tu vas y perdre la vie. Et tu ne vas pas nier ses terreurs, celles de ta mère aussi. Tu ne vas pas mentir que toi aussi, tu aimerais vivre. Mais il y a dans ta mémoire le visage ravagée d'Eva, la famille de ta mère assassinée, brisée par la Terre et le Feu.  Il y a le sang qui monte, dégueulasse mêlé à la cendre, mêlé en expressions figées de douleurs. Et puis, il y a toute leur histoire pillée, toutes leurs richesses saccagées et c'est comme si à toi aussi, on t'avait piétiné le coeur. Comme si on te tuait.

« Eva n'aurait pas voulu ça. », et il y a comme une crispation de tes doigts sur le fil de ses mots, il y a comme une rage dans le tressaillement du pli de ta bouche. La colère vibre, tourne sur le bout de tes doigts, l'air frappe dans un tac tac qui pilonne le cœur, déraisonne ton âme. Et l'amertume coule, te faisant quasiment cracher, gerber tes mots ( ou tes maux?) : « Depuis sa mort – il y a une lenteur désarmante dans la cuillère qui se repose sur le bord de la porcelaine, dans tes yeux qui remontent, l'affrontent, vous faites tous des suppositions sur ce qu'elle aurait voulu ou non, sur ce qu'elle souhaiterait pour moi ou pas. Mais jamais, jamais, vous ne vous intéressez à ce que je veux, moi. L'égoïsme pointe, dévalant comme une coulée de lave sur les bons sentiments du patriarche, sur la tentative vaine de te protéger, de te sauver de toi-même. Et alors qu'il ouvre le bec, tu assènes. Eva aurait sûrement voulu que je la venge pour ses souffrances. Et tu veux lui parler des cheveux blonds qui n'étaient même plus sur son crane, de son unique œil bleu sorti de son orifice, de la robe déchiquetée, de cette moitié de visage volée. Tu veux lui hurler la souffrance que tu as vu, tu veux lui hurler le désespoir, l'impuissance. Tu veux. Tu veux. Mais tu ne peux pas, tu ne le feras pas parce que tu veux épargner les cauchemars, les affres d'un chagrin qui ne saurait se refermer. Et le seul moyen, papa, c'est de partir pour cette guerre. » Et de tuer tous vos ennemis.

Et peut-être que ça apaisera un peu le vide de ton âme.
Et peut-être qu'enfin, ta mère te reviendra, sourira.

ANNEE 2138  ⊹ Le plan a été répété une demi-douzaine de fois, il est ancré dans chaque partie de ta cervelle, et les yeux fermés, tu pourrais en décrire chaque micro détail. Et à l'arrière de la charrette, tu sais que le plus dur est passé, dépassé. La frontière a été bravée, vous avez quittés les montagnes rassurantes d'Aerinstin pour les prairies verdoyantes Eartanera. Le front a été soigneusement contourné de telle sorte que nul ne puisse vous repérer, habillés comme des lambdas mendiants fuyant les villes brisées, la guerre qui n'en finit pas. Et peut-être que ce n'est pas digne de vous. Peut-être que les cigognes seraient déçus de la bassesse de vos actes, mais la vengeance brûle et emporte le coeur, déversant son acidité dans toutes vos pensées jusqu'à vous obséder, vous hanter. Cette nuit vous êtes partis pour venger tous ceux tombés de la main des barbares de ces chiens de la Terre, qu'ils soient nobles ou simples soldats. Ce soir, tu vengeras un peu plus Eva.

« Tu sembles dans tes pensées, glisse la rousse à tes côtés, dans un sourire volage, peu sage. Un grondement et un acquiescement sort d'entre tes lippes. La guerre t'a bien changé, taillé à son image, au fil des rages, des camarades tombés et si vite remplacés. Tu es devenu moins loquace, l'enfant a cédé place au soldat, au serviteur de ceux qui gouvernent et commandent, qui font mourir les hommes. Tu n'es pas très bavard, non ? Je n'ai rien à dire. » Simple, court, efficace. Les mots ne sont pas les actes. Les mots n'apportent pas la vengeance, ne teignent pas ta lame du sang de tes ennemis, ne lavent pas le sang des amis. Beaucoup se braquent et se détournent de toi lorsque tu ne réponds pas ou réponds à demi-mots. Tu te dis que ça t'évite de t'attacher, de compter les trous dans le coeur à chaque perte. Parce que la guerre est ainsi, elle vole, plus qu'elle ne donne. Elle ôte espoirs, ne laissant que les désespoirs dans les carcasses fumantes. Et pourtant, la fille rit d'un rire cristallin et serein. « Ça tombe bien, je n'aime pas les beaux-parleurs, et elle attire tes yeux clairs, laissant un rougissement glisser sur tes joues. J'aime les hommes qui savent se taire et m'écouter. Je suis Sara. Elle tend la main, tu hésites un instant, un moment, ne sachant pas si elle vient de t'insulter ou te complimenter ou les deux, à la fois. Mais tu te dis pourquoi pas ? Et ta grande main vient serrer la sienne : Dmitri. C'est joli, ça vient d'où ? Hsratar. », et il y a comme une envie de retourner à la maison, de ne surtout pas t'aventurer plus loin sur les terres ennemies. Il y a la sensation qu'ici, tu risques de perdre d'avantage que ta vie.

« Eh les amoureux, on est arrivés, claque un maître de l'air, la moquerie sur le bord de la langue, flirtant avec une douceur tendre. Et le rougissement ne se fait pas attendre alors que vous   posez le pied à terre, que vous fixez la demeure des Hobbs. On est pas amoureux. », renfiles-tu, et tu ne perçois pas que le souvenir d'Eva est un peu moins prenant, un peu moins puissant. Mais que la vengeance est encore là, besoin irrépressible d'une justice qui ne s'obtient que dans le sang, que sur les massacres. Alors tu tires ton épée, emboîtant le pas du petit détachement.

Certains souffleraient mission suicide, d'autres glisseraient courage subordonné à la folie. Vous, vous scandez l'hymne de votre propre justice, l'hymne du plus terrible des crimes. C'est un éternel voyage vers l'autre rivage, un éternel cycle de violences qui détruit les âmes, crée des orphelins dans son sillage, oublie les vivants pour honorer les morts. « Vous savez ce que vous avez à faire, chuchote le leader improvisé, ses yeux mouchetés de vert. Ne laissez aucun survivant. Ce soir, mes amis, la Terre nous le payera. » et il y a des acquiescements silencieux, un glissement dans la pénombre alors que vous infiltrez la grande demeure. Deux par deux, vous prenez des directions différentes et Sara glisse ses petits doigts dans les tiens.

(QUELQUES INSTANTS PLUS TARD) « S'il vous plaît, la femme supplie, tentant vainement de protéger l'enfant derrière elle, p-pas mon fils. Ce n'est qu'un enf – et tes doigts se tendent, implacables et cruels. Tu n'auras ni de pitié pour les gosses, ni pour les femmes. Ce sont juste des tueurs d'Eva, de frères d'armes, d 'amis, de famille. Et tu dois les protéger, tu dois tous les protéger. Et l'air quitte sa blanche gorge, elle gémit, elle supplie, elle te fixe alors que son beau visage bleuit, qu'elle s'effondre contre l'enfant, morte. M-Maman ? Maman ! Bouge, s'il te plait. Maman, les larmes coulent sur son visage, rebondissent sur le cadavre gisant contre lui. Maman, maman, ne me laisse pas avec les méchants. », et il y a un arrêt, une honte lascive, incisive. Est-ce là, la beauté et la noblesse de la guerre, tuer des femmes et des enfants ? Est-ce là ce pourquoi tu t'es engagé, tu as accepté de quitter la chaleur de ton foyer ? « Hé petit, ta voix est rocailleuse, abîmée, tu te penches déjà pour le toucher. Tu veux le sauver, c'est ça ? C'est ridicule. Ne pleure pas, d'accord ? Tout va bien se passer. Et le garçonnet ne te croit pas. Pas vraiment étonnant, vu sa mère crevée dans ses bras. Ta maman dor – Susanna ! La voix déchire la pénombre et l'homme se précipite, t'observant tenir le poignet de son fils, sans doute. Et il voit rouge, il crache : Connard, lâche mon fils ! Et la terre vibre autour de toi, au fil de sa haine. Il a vu sa femme morte, en entrant, et il te hait, et il veut te buter. Qui peut lui en vouloir pour ça ? Pas toi. Et aussitôt, la terre enroule, piégeant ta jambe pour l'écraser, la briser en mille morceaux. Le cri est terrible, la douleur étouffante et tu geins. Connard ! Connard ! Tu vas me le payer ! Tu chutes, et tu te sens ensevelir, piéger, et bientôt, tu défailles, faute de pouvoir respirer. Meurs ! » Et tu vas retrouver Eva, n'est-ce pas ?

(UN OU DEUX JOURS PLUS TARD) Tu te sens ballotter par la charrette, l'odeur est fraîche, comme l'herbe fraîchement coupée. « … Vous avais dit qu'on aurait dû le laisser chez les Hobbs. C'est un poids mort à ce stade. Crache l'un de tes camarades alors que tu peines à ouvrir les yeux. Il n'était pas mort, souffle Sara, la voix cristalline, le coeur sans doute trop sensible. Ouai, tu es juste la seule pigeonne qui est allé gratter cette espèce de cercueil de terre pour le sauver. S-Sara ? Les mécaniques de ta voix te semble usées, désabusées, comme enraillée par la mort. Et tu n'aimes pas trop ça, ne pas être vraiment viril, ne pas être vraiment fort. O-Ou on est ? Dans la charrette, on rentre à la maison. Tout va bien, tu es en sécurité. S-Sara ? Pourquoi je ne sens plus ma jambe ? » Et tu vois dans ses yeux de la peine, quelque chose qui dit que cette chienne de guerre t'a encore une fois foutu du plomb dans les ailes. « Dmitri, i-il a tout brisé. Oui, c'est de la confiture, quoi. Le chirurgien, il a dit que tu pouvais plus marcher, que tu pourras plus jamais marcher. » Les yeux se ferment, interdits, comme blessé d'être privé d'un peu plus de liberté. « Sara ? Oui ? Ramène-moi chez moi. ». Tu n'es plus qu'un oiseau auquel on a coupé les deux ailes. Tu n'es plus rien. « A Hsratar. » Là où  la guerre se finit, là où tu pourras soigner les plaies, oublier, pleurer. Là où tu auras échoué à venger les tiens.

PINNED UNDER THE WEIGHT 2017



Dernière édition par Dmitri Bolkonsky le Dim 10 Déc 2017 - 22:23, édité 6 fois
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DMITRI ⊹ i'll be good Vide
MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 1:31



SPRING FLOWER
« Sanity, where have you gone?
You leave at night, return at dawn
I fall from grace, here in the dark
Soon I dive into a work of art »

OCTOBRE 2139 ⊹Irina s'est, enfin, assoupie, endormie. Là, alors que tu la berces, ses yeux sont fermés sur des rêves tranquilles, des histoires dociles. Et sa petite poitrine se lève et s'effondre au fil de sa respiration. De temps en temps, tu la sens resserrer sa petite main sur un de tes grands doigts bourru, calleux. Tu la trouves belle, tu l'as trouvé belle dés que tu l'as vu, dés que tu l'as pris contre toi. Dés que tu as su que tu donnerais ce qu'il te reste de vie pour elle, pour ce tout petit bébé dans tes si grands bras, perdus contre ton torse.

Et tu sais sa fragilité, tu sais ses grands yeux clairs qui s'émerveillent lorsque tu imites les oiseaux, les chiens, les chats. Elle t'offre des sourires qui remuent jusqu'aux tréfonds du coeur, et des rires qui chantent en douces mélodies dans tes oreilles. Et tu ne l'aimes que d'avantage, qu'avec plus de rage. « Enfin, grogne Skander en posant ses fesses sur la chaise à tes côtés. Pas trop tôt, soupire Ilya, en marmonnant dans sa barbe, imitant l'aîné. Ta fille est tout aussi casse-couille que toi. ]Chut, vous allez la réveiller. », calmes-tu, refusant que tes deux frères ruinent les efforts des dernières heures, alors qu'eux aussi ont joués à épuiser le bébé récalcitrant au sommeil, comme si elle craignait ce qui se cachait tapis dans les ombres des rêves. Ou peut-être a-t-elle peur que, toi aussi, tu l'abandonnes.

Tu n'es, pourtant, jamais loin. Tu n'es, pourtant, que prêt à l'impossible pour elle, pour que jamais ses larmes ne rebondissent sur ses joues. Un bâillement t'arrache un sourire, et tu la serres un peu plus. Puisqu'il y a toujours un peu la crainte que tes frères te l'arrachent, t'interdisent de la garder. « Papa poule, ricane l'un. Papa gâteau, rajoute l'autre, sardonique. Et tu redresses des yeux clairs, incompréhensifs, sur eux. Vous. Ëtes. Exactement. Pareils. », assommes-tu à l'un et l'autre, n'oubliant pas le regard hébété d'Ilya sur son épouse, le jour de son mariage, ne transigeant pas sur le bonheur de Skander lorsqu'il a tenu sa première-née tout contre son coeur. « Et puis, tout père trouve que ses enfants sont la première et la dernière merveille du monde. », fais-tu pour déculpabiliser un peu, pour ne pas avouer que tu aimes trop cette petite chose nichée dans tes bras. « Toi un peu trop. Menteurs, grondes-tu, grognes-tu, te refermant un peu plus sur ton enfant, ton seul et unique enfant. Tu t'inquiètes pour un rien. Et t'extasies autant pour pas grand-chose. » Tu fais claquer ta langue, te redressant péniblement sur ta canne. Le clic clac est intempestif, suivant chaque courbe de ta vie. Du réveil au coucher, elle est devenue l'alliée de chaque heure, de chaque seconde, de chaque pas douloureux. Et clic clac, fais-tu, jusqu'au berceau de  ta petite fille. Et c'est presque tremblant, et c'est quasi à bout de force, que tu poses la nouvelle-née entre les draps de dentelles et de coton. Elle babille encore un peu, fronce les sourcils en sentant ton doigt lui échapper. Et c'est à chaque fois, un crève-cœur de la laisser, de la border. Et c'est à chaque fois, quelque chose que tu te forces à faire pour ne pas trop en demander, trop l'asphyxier. « Voilà, vous êtes content ? », demandes-tu, déçu, chagriné de la laisser seule entre les bras de Morphée.

Clic clac, gémit le parquet, lorsque tu fais le chemin inverse. Et tu détestes leur yeux, la tension dans leur muscle comme si tu allais chuter, t'effondrer au moindre faux mouvement, à la moindre erreur. Et tu as mal de leur pitié, de leur chagrin à te voir si diminué, tellement fragilisé par cette jambe irréparable. Et en te rasseyant, tu abats la canne légèrement sur l'un des crânes roux de tes frères : « Je ne suis pas faible. ». Et c'est comme une litanie, une prière que tu fais aux éléments, à la vie, à tes frères. Peut-être aussi à Irina ; Elle n'aura pas honte de son père. Elle ne craindra pas à chaque jeu, à chaque pas de te retrouver en miette. Casser de la gueule au cœur.

« On sait, petit frère idiot. Et pourtant, tapis dans les coeurs mugissent des inquiétudes silencieuses, des peurs tortueuses. Blottis dans leur inconscient, il y a cette conscience que tu es revenu changé à jamais. Que si les maîtres de la Terre et du Feu n'ont pas eu ta peau, c'est la guerre qui l'a eu. C'est la guerre qui t'a abattu. Toi qui t'es tant battu, te voilà bien vaincu, te voilà juste une moitié d'homme, un oiseau cloué au sol. On te dit héro, on te dit défenseur de ta nation. Et tu as juste envie de dégueuler sur leur mensonges rassurants, leurs songes endormants. Tu n'as rien de glorieux, de valeureux. L'histoire d'amour romanesque montée de toutes pièces est destinée à faire un peu mieux passer l'existence d'Irina. La vérité ? La passion fuyante et dérangeante, pour oublier la douleur, pour chasser les cauchemars, pour se sentir moins seul. Tu n'as pas aimé sa mère, tu l'as dévoré de ses langueurs assassines du désir qu'ont les bêtes entre elles. Tu n'as pas aimé Sara, tu l'as épuisé dans les draps jusqu'à ce que vous rouliez un peu moins brisés, affectés. Et dans l'ivresse de vos étreintes, vous avez essayer de trouver la paix, d'oublier la guerre perdue, les humiliations, la liberté arrachée, bousillée, piétinée. Tu as essayé. Et son ventre s'est arrondi, lourd de vie, lourd d'Irina. Tu ne voulais pas de ce poids là, tu ne voulais même pas y croire. Alors, lâche, tu l'as rejeté. Vain, tu l'as balayé. Et elle a fuit. Il t'a fallu la culpabilité pour te décider à la retrouver, faible et mourante, dévorée par un mal contre lequel elle ne pouvait lutter. Elle est morte en lui donnant la vie, en trempant de son sang tes draps, en soufflant : Irina. Et de celle-là, tu es tombée en adoration, en déraison. Et de celle-là, tu as promis de sauvegarder la vie à tout prix. Non, vous ne savez pas. » Et derrière cette poignée de mots, un peu rugueux, un peu trop pudiques se taisent tes secrets. Personne ne saura jamais quel échec, tu es. Personne ne comprendra jamais les cicatrices qui fourmillent sur ton âme, flirtant avec les cauchemars, les nuits noirs, le désespoir.

Et la paix de l'esprit te sera toujours interdite.
Alors il ne reste qu'à lécher ses plaies, les taire à jamais, aspirer à une douce tranquillité pour protéger les maigres restes qui sont toujours là. Il ne reste que l'amour d'une fille, de tes frères à sauvegarder pour te garder. Même si ils ne sauront jamais ce que tu as laissé, au loin, sur les champs de bataille, à la gloire de ceux qui font la pluie et le beau temps. Oh, tu ne leur en veux pas. Sauf si ils la font pleurer. Et encore une fois la canne s'abat : « Je vous déteste, un long soupire s'étire, vous l'avez réveillé, claque la langue mécontente, violente. Ilya, cette fois, c'est toi le poney. » Et clic clac, l'oiseau sans ailes se traîne jusqu'à l'oisillon. Et clic clac, il promet, cette fois, de vraiment, vraiment, vraiment y arriver.

Cette fois, tu ne feras rien foirer.

DÉCEMBRE 2141  ⊹ « Qu'est-ce qu'on fête ? », souffles-tu, suspicieux, un brin dérangé, agacé, par la bonne humeur contagieuse de tes aînés. Leurs sourires sont larges, leur ruses, tu le devines, de sortie. « Oh, trois fois rien, glisse Ilya, prenant des faux airs de sacerdos. Juste une très, très, très bonne nouvelle, souffle Skander, le regard canaille, prêt à voler dans tes ailes pour te convaincre d'encore une fois leur faire confiance. Mhf, un grondement d'animal s'échappe de ta bouche, un peu bourru, léché par des airs patibulaires de personne peu avenante, amusante. J'aime pas trop quand vous prenez vos airs de jeunes filles qui cherchent un bon époux. », lâches-tu, camouflant un fond d'humour derrière le ton sérieux, alors qu'ils font soigneusement glisser l'alcool dans ton verre. « Bon, vous voulez quoi ? Sans doute, un peu trop éméché. Tu n'aurais pas dû les laisser te saouler, tu sais. Tu as bien remarqué leur petit manège de veiller  à ce que ton verre reste toujours plein. Mais ils savent que tu en as besoin pour être honnête, pour laisser Irina te filer entre les doigts, la laisser s'amuser avec les enfants de son âge. J'en ai marre que vous essayez de me saouler ! Une gorgée brûlante dégringole le long de la gorge, le vin est âpre et épicée, une des meilleures choses qui puissent être faits. Il est aussi fort pour assommer un bœuf. Ça marche pas du tout ! »  Et un hips s'échappe, déraille le long de ta voix, te mettant devant la vérité : Tu es putain de bourré. « P'têt un peu. »

Et ils rient les vauriens, les enfants de catin – Vous êtes pas de la même mère, c'est sûr et certain. « Dmiportion, tu es pas sans savoir qu'en tant qu'ainé, je dois faire fructifier notre fortune. Oui, l'héritage et tout ça, grondes-tu, pas le moins du monde jaloux de Skander, incombé du poids des responsabilités que père et mère ont laissés. Même si son empire ne tiendrait pas sans moi, assène le cadet qui si sans son ambitieux aîné n'aurait pas l'envie ni l’intérêt de mettre son intelligence au service des Bolkonsky. Blabla, on sait ça. Vous accouchez ou je dois aller chercher le petit dans vos entrailles ? La franchise te rend, aussi, malheureusement, tristement, plus vulgaire mais aussi plus tactile et entreprenant. T'es crade. Dégueulasse, même. Bref ! On a eu une idée – Comme la fois où ça a foiré ? Ça ne peut pas toujours réussir. Et les génies sont souvent incompris, souffle Skander d'un air dramatique. On a eu une idée, je disais, enfin plus moi que lui. Ilya roule des yeux. Et on l'a testé. Mrf ( ou Cause toujours, tu m'intéresses), en lorgnant ton verre vide. Tu te souviens du bracelet de Yeva ? Celui qu'elle a cassé trois fois ? Comme si tu étais prêt d'oublier ce cadeau là, si fragile, si précieux comme l'est la douce blonde. Tu as pensé que c'était le présent parfait pour une enfant sauvée, une de celle qui fait irrémédiablement flancher Skander. Une de celle qui a tout de suite attisé, embrasé ton imagination, ton envie de création. Yeva t'inspire les étoiles et les gloires d'antan. Yeva t'inspire tout un monde de douceurs et de chaleurs alors que ses yeux scintillent de mille éclat, volent aux constellations leur plus belle partition. Yeva est précieuse comme l'est Irina, accrochant une sorte d'envie de toujours veiller sur elle. Vos filles sont les plus beaux joyaux de vos royaumes, et tu t'entêtes à créer à chaque naissance quelque chose qui les accompagnera. On t'a un peu mentis, elle ne l'a pas tout à fait casser. Un haussement de sourcils, la gorge s’assèche. On lui a emprunté et on a fait estimer la valeur des trois bracelets. A boire ! Et ils te resservent sans rechigner, ni traîner, conscient que ton humeur va bientôt virer à l'orage. Et on nous a dit que ça pourrait être créé par un Derawal. Et il y a l'ambition des deux qui se reflètent dans les tiens, clairs et sceptiques. Comprends pas. Comment ce que tu fais avec simplicité, sans prétention, ni ambition, pourrait rivaliser avec les faiseurs de couronnes ? Ah, je t'avais dit que c'était un Dmiconcon. Ilya claque de la langue, fixe l'aîné avec sévérité et repose ses yeux pour toi. Dmitri Aleskander Bolkonsky, tu tiques le deuxième prénom est si rarement utilisé qu'il est devenu secret, nous allons refondre l'empire des Derawal. Et il y a un rire fort, tonitruant, comme si tes frères te racontaient une bonne blague. Vous êtes cinglés ! On parle des gens qui ont conçus des putains de couronnes pour la dynastie avant les Valaeris, avant les Oshun, avant les Osanos. On parle de personnes qui avaient un talent pur, un sens des détails unique. On parle d'un art oublié. On parle de notre héritage, coupe Skander, soudainement étonnamment lucide. On parle de ce que Maman a passé une vie à t'enseigner. »

Et tu balayes de la main les paroles : « Ce serait une insulte à leur nom de comparer mes trucs à eux. ». Et tu n'es pas vraiment humble, tu n'es pas vraiment dans le faux, en admettant, en avouant que tu leur es bien inférieur, bien en-dessous d'eux. Leurs secrets restent inviolables, intouchables et ils ne restent que tes rêves pour faire vivre leur mémoire, leur art. « Dmi, tu es doué, tu en crèves d'envie et ça te fait vibrer, on le sait. Il est vrai que l'art des bijoux, des métaux nobles s'insufflent jusque dans le creux de tes veines, coulant en passion déraisonnable, ravageuse, tapageuse. Et tu deviens faiseur de merveilles en un instant, et tu deviens l'artisan des gloires, comme eux, comme dans ces mythes qui ont bercés tes yeux, qui font chavirer les angoisses, les naufrages de fantômes qui ne sont jamais très loin. Tu en as autant besoin que de l'Air. Et ils posent des yeux conscients de ce qu'il te demande, des sacrifices que cela va engendrer. Puisqu'en remuant les cendres du passé, vous entrez dans la lumière, dans leur lumière, éblouissante et brûlante. Tu abandonnes tranquillité et anonymat pour devenir l'artiste, le faiseur de gloire, de mémoire. Si j'accepte, ronchonnes-tu, faible face à tes frères, respectueux de celle qui t'a tout donné, de ceux qui furent là avant vous, vous me promettez de pas me laisser tout seul ? », un reniflement d'enfant, une peur encore latente, puissante. « J-Je veux pas parler aux autres. », ronchonnes-tu comme un gamin boudeur. Toi, tu es juste une ombre dans le creux de l'atelier. Tu es juste leur ombre.

Tu baisses les yeux, leur sourires venant chasser tes doutes, tes désespoirs, tes angoisses. Ils sont le vent qui souffle les nuages, l'orage. Ils sont ta famille, aimante et rassurante. Et ensemble, vous basculerez de l'ombre à la lumière, faisant se teindre le bronze d'argent.

5 Juillet 2146  ⊹ Papa, tu reviens vite, hein? , a-t-elle soufflé dans le creux de la bourrasque, ses boucles rousses s'évadant au gré des vents contraires. Elle semblait un peu inquiète lorsque tu as agité ta paluche et que tu as hurlé pour qu'elle t'entend : Toujours, Irina. Parce que rien ni personne ne peut véritablement t'éloigner de tes terres natales, de ta fille, de ce vent intransigeant et vivifiant. Et dans la grande salle de la cérémonie, tu n'as qu'une envie : prendre tes jambes à ton cou. Ta terre te manque, les vents te manquent et il y a l'impression d'étouffer, de ne pas être à ta place. Tu es de bronze et non d'argent rutilent, de bleu royal. Tu es évidemment trop modeste pour ces lieux, tu n'as pas compris l'insistance de Skander et l'appui d'Ilya pour que tu sois le premier à recevoir l'honneur d'être lié à une autre âme. Et tu as peur que ce ne soit qu'un autre drame sur la liste longue de tes histoires maladroites.

Fragilisé par ton incapacité à te mouvoir correctement, tu reconnais que la puissance te fait défaut. U reconnais que tu es une cible facile, et dans tes doigts dorment des savoirs nécessaires au prestige qui, années après années, ne cesse de s’accroître, de défier des horizons que vous n'aurez jamais espéré effleurer. Et il y a des jalousies, des convoitises et des peurs voraces qui se murent en angoisses. Tu es si facile à tuer, que tu te devais d'être le premier – si ce n'est le dernier des trois, à recevoir un adiutor. Et il y a l'appréhension alors que tu vois les jeunes visages des mêlés et des maîtres. Il y a l'impression, qu'enfin, la guerre s'est éloignée, est vraiment enterrée, que la paix est revenue. Même si les chaînes sont longues, s'étirent aux poignets et que l'Air rugit, agite la cage. La soumission n'a jamais été totale.

L’Empereur, Adrien Oshun, se dresse au milieu de la salle. Son épouse se tient légèrement en retrait, posant un regard attentif sur la toute première cérémonie. Et les adiutors sont tour à tour graciés d'un rond d'eau sur le front, avant de filer vers leurs nouveaux Maîtres. Un à un, ils passent et défilent, se serrent la main, s'étreignent, disparaissent comme terrassé par une soudaine fatigue. Tu es l'un des derniers dans l'immense salle, et tu la vois la petite brune apeurée se diriger vers l'Empereur. Elle a les yeux bleus effarouchés, salis de ses années de guerre et il y a comme un truc qui te saute au visage, comme une intuition qu'elle t'est destinée. Le rond est tracée du bout du pouce, et elle se tourne doucement, lentement vers toi. Le bleu sur bleu l'attire, créature hypnotisée, comme charmée par la tempête. Tu t'appuies un peu plus sur ta canne, la respiration coupée, les regrets envolés. La main est tendue vers la sienne, comme pour vous promettre une loyauté indéfectible, comme pour souffler que vos vies sont dorénavant scellées l'une à l'autre. C'est d'abord un effleurement du bout de ses doigts pâles, puis un geste plus assuré, rassuré. Il y a quelque chose de le bleu océan, entêtant, qui te happe, tu y lis des blessures, des horreurs dont jamais on ne se défait. Et vous vous enlacez, doucement, tendrement, jetant là les bases d'une nouvelle histoire.

Et la fatigue, enfin, qui vous alourdit, vous pousse à vous allonger l'un contre l'autre, tout près de peur de déjà voir l'autre s'envoler. Au matin suivant, son corps collé au tien, son souffle perdu dans ton cou, tu as le sentiment qu'Altair était le bon choix, l'unique choix. Elle a des airs de chaton un peu paumé, des impressions de souffrances qui font échos aux tiennes sur la langue et des millions de tendresses qui éclipsent, évidemment, tranquillement, tes appréhensions, tes questions. Ton coeur bat, léger, calme, apaisé par le rythme de la jaune soudée à toi, blottie contre toi. Et tu ne perçois pas encore les trémolos d'une agitation douce, les bulles de désir qui forment une envie de la protéger aussi. D'être là pour elle, aussi. Tes doigts glissent dans les cheveux bruns. Ce soir, les cauchemars déserteront ton âme, comme tranquillisé, protégé par la brune.

Ce soir, tu sais, que tu n'aurais pas voulu d'une autre vie  attachée à la tienne
Altair est devenue la moitié de toi, celle que tu finiras par aimer le plus.



SUMMERTIME SADNESS
« Oh, my God, I feel it in the air
Telephone wires above are sizzlin' like a snare
Honey I'm on fire I feel it everywhere 
Nothing scares me anymore »

MAI 2155 ⊹ Paralysie. Tout ton corps se tend, agonisant, brutalement fuyant. « N-Non. », ce n'est qu'un souffle, une supplique entre tes dents serrées. Ton cœur est grippé de mécaniques fuyantes, trébuchantes, de fêlures sous les dorures. Et le (peu de) sommeil arraché aux éléments s'attarde en tourments, en angoisses éparses, blafardes qui traînent à même tes souvenirs, tes hantises. Et chaque nuit, tout te revient, tout te semble si réel, si palpable, si inévitable. Et les champs de batailles s'embrasent une nouvelle fois, les draps aussi. Les grands yeux bleus redessine, esquisse la peur, l'horreur. Et les hommes ( frères d'armes, amis d'un jour ou de toujours, puissants comme pauvres) tombent, morts. Ils seront abandonnés à l'oubli, les corps resteront parfois là, les familles pleureront des cercueils vides, et tous haïront la guerre. Et toi, tu en feras le naufrage de ta vie.

Toi, tu en pleuras chaque nuit. « Pitié ... », les doigts se tendent, tu es à bout de souffle, à bout de larmes qui fuient sur les joues dans des sanglots longs qui n'atteindront jamais personne dans le noir. Tu es seul, tu resteras seul, muré dans tes silences, n'arrivant pas à sortir le nez des violences. Et tic, tac, tic, tac, les heures fileront, défileront. Tic, tac, tic, tac, jamais elles ne s'enfuiront, ne te quitteront. Jamais, jamais, jamais.

Même au creux du calme, les doigts se figeront, s'enfonceront dans le bois de la table, les yeux rivés dans le vide, le souffle galopant, le coeur frôlant la tachycardie, tu feras une autre crise. Même lorsque les doigts d'Irina courront sur le clavier du piano, tu auras la peur greffée au coeur. Même lorsqu'elle rentrera pour les prochaines vacances, tu n'auras que ses lettres au bout de la langue, que son amertume dans la gorge. Certains y prennent goût à tout ce sang, à toute cette violence, d'autres oublieront, d'autres tenteront. Une chose est sûre et certaine : Le champs de bataille, tu l'as quitté, espérant ne jamais, jamais, jamais y retourner, ne jamais le retrouver.  Mais, lui, ne t'a jamais vraiment quitté. Monstre, il se terre, étirant ses chaînes, remuant tes faiblesses, rouvrant tes blessures. Il mêle passé et futur, il tue Irina, l'égorge, la noie de larmes. Et tu ne peux rien faire.

Tu ne peux pas la sauver. Tu ne peux rien sauver.
« … Pas ma fille. », c'est juste une supplique étranglée glissée dans un filet de voix tremblotant, agonisant alors que tu tends les bras, que tu essaies de la tenir, de la retenir, de la protéger rien qu'un peu, un tout petit peu. Et tu geins, et tu cris, le coeur coupable, déchiré de n'être qu'un bon à rien, une épine dans le pied de tes aînés, un frère inutile, handicapé et ridicule. Tu aurais dû arrêter les frais, tu aurais dû y rester, sur ce champ de bataille, périr au combat.  Et des doigts rencontrent les tiens,, se glissent autour de tes grandes mains calleuses, abîmées par ta passion, ta déraison. Sans un bruit, elle les ramène doucement contre toi, sa chaleur venant rencontrer la tienne, apaisant un peu les horreurs : « J-Je suis là. ». C'est une voix douce, cristalline, fluette, un peu timide et volatile qui bruisse comme le battement d'un colibri. Elle t'entoure, elle te soulage et c'est tout ton être qui expire d'un bien-être nécessaire. Ses doigts caressent tes cheveux, te berce doucement, effaçant les pleurs, détruisant les peurs. « Tout va bien, je promets. », le murmure s'égare dans ton oreille, fait repartir le coeur en douceur, dénoue les muscles et tout va bien tout contre sa chaleur, tout contre sa tendresse, sa délicatesse. « Je vais protéger Irina, et v-vous aussi. », Altair est de ces êtres irrémédiablement loyales, incroyablement reconnaissants et tu ne sais jamais, jamais, jamais comment la remercier de toujours tenir ses promesses, de toujours rester, de savoir t'apaiser, te supporter. Et inconsciemment, tout ton corps s'ancre à elle, l'enveloppe plus fort, s'abat plus lourdement, violemment. Et tu ne sais plus si c'est vraiment toi qui a soufflé : « Ne me quitte pas. »

Tout le monde, même Irina.
Mais pas elle.
Jamais elle.

Et les yeux grands yeux écarquillés sur un bleu sombre terrorisé, tu la scrutes quelque chose vrombissant, vomissant dans ton ventre. Tu n'oses mettre mots sur les maux de désir qui noue les intestins, filent en perles de destin d'encore aimer une fois de plus, une fois de trop. D'encore t'attacher trop fort. D'encore avoir tous les tords d'un cœur éclaté, écartelé entre raison et passion. Et dans la pénombre, elle glisse son nez dans ton cou, son souffle un peu brusqué éparpillant les frissons sur ta peau, creusant des monts d'envie, des sensations que tu pensais oubliées, jetées au feu. Et ce n'est qu'un murmure dans la nuit noire, un de ceux qui assassine tes angoisses : « Je resterai toujours à vos côtés, je promets. ». Et il y a comme de la timidité dans le fond de sa voix, il y a comme des montagnes de courages dans ses gestes, dans ses caresses. « Merci. », et meurent les peurs, et meurent les horreurs, ne reste que ton coeur si près du sien, tellement, tellement, tellement épris.

20 SEPTEMBRE 2164  ⊹ Tu ne sais pas ce que tu fais là, tu as souvent l'impression de ne pas être à ta place. D'être sans doute un peu moins étincelant, brillant que d'autres. Et tu rends ses sourires à ton aîné, le sentant grisé par le nouveau sang d'argent dont vous a fait don la blonde, la jeune Elizaveta. Ses ambitions ont toujours été dévorantes, brûlantes et il a soif de marcher avec vous jusqu'au sommet, jusqu'à la dernière marche. Là où furent vos ancêtres, là où fut la liberté.
Et c'est un peu de grandeur, de chaleur rendu à Aeristin.

C'est un peu de pouvoir grignoté aux nez et aux barbes des Oshun, dérobés à leurs mains grasses de violences et du sang des vôtres. Et tu espères un jour pouvoir apprécier la soudaine lumière jetée sur toi, sur vous, sur les crinières rousses, les yeux trop clairs. Tu espères te dire que tu as fait la chance, la puissance, le cadeau de ta fille, élevée en même temps que toi. Touchant l'argent sans non plus oublier le bronze chatoyant, brûlant de ceux qui en veulent, de ceux qui respirent et font vivre les autres. Et c'est le visage soucieux, les plis tirés que tu observes Irina en rentrant, en tenant fermement son bras : « Tu devrais retourner à Hsratar. » C'est tombé comme un couperet, alors que l'inquiétude vibre dans les yeux bleus tumultueux. Si tu es enchaîné à Volastar, Irina n'a pas à en subir les conséquences, n'a pas à en porter le poids. Tu t'humectes les lèvres, cherchant les mots pour ne pas la blesser, la braquer, la faire déserter ton bras : « Je serai plus rassuré de te savoir auprès des nôtres. Ses yeux se rivent aux tiens, mélange de douceur mais aussi de quelque chose de plus féroce, véloce. Irina est devenue femme, et tu as toujours du mal à la voir comme telle. Pour toi, elle sera toujours ce si petit bébé niché contre ton torse, s'endormant lourdement sur tes muscles, rassuré par toi et seulement toi. Tu serais plus en sécurité loin – De toi ? Elle a la langue taquine, elle sait les failles, les blessures qui traînassent sur le coeur, le dévorant de mille horreurs, peurs. La peur d'être un danger, de ne plus être assez, de ses envies d'ailleurs, d'autres choses. Je serai surtout destinée à l'ennui. » Un sourire mord son visage de porcelaine alors que le vent ramène son parfum dans tes narines. « Et puis aux blagues de mes oncles. Qui sont toutes aussi bancales que les tiennes alors que tu exploses, sans cesse, d'un rire tonitruant, violent, agitant des royaumes de compassion, de déraison. Et elle se serre un peu plus contre toi, sa robe virevoltant dans un ballet de couleurs, de la pointe de ses pieds, elle murmure tout bas : Sauf si, bien sûre, tu voudrais un peu de calme pour Altair et toi. » Et tu ne saurais dire qui du rouge ou du blanc l'emporte sur tes traits. Tu sens la gêne te faire rosir, alors que pointe la timidité maladive, les maladresses amoureuses. Et tu sais, qu'au-delà de son rire, la taquinerie ne fait que souffler vérité. « N-N'importe quoi, claques-tu, craches-tu, te dégageant de ton bébé fillette adolescente enfant, imposant une distance brutale qui ne cache pourtant pas ce que tu t'entêtes à masquer, à enterrer.

Et l’espièglerie d'Irina est terrible. Monstre roux, elle ne te laisse pas de répits, s'autorisant tous les interdits. Et elle singe ta timidité excessive, ripe le calme, avale la mélancolie pour te montrer que cette vie est aussi jolie à voir. Irina, c'est bien plus qu'une fille, c'est un ange tombé du ciel qui te donne la force de respirer, d'exister, d'exiger. C'est celle qui te pousse à vouloir plus, à croire à plus. A y croire encore.

Et sans dire mots à son rire cristallin, déjà dédié au vent, déjà balayé, capturé par les oiseaux qui n'ont d'yeux que pour l'hirondelle, tu poses un regard discret sur la mêlée qui vous suit doucement, discrètement. La brune a l’œil aiguisé, fuyant de chaque côté de la rue, essayant de trouver, d'évaluer d'où pourrait devenir le danger. Et tu n'es pas immunisé contre le sourire qui vient poindre sur son visage lorsqu'elle te voit. Et tu sens le coeur se louper, se crasher, exploser.

Et putain, t'y crois encore. T'y crois trop fort, à chaque fois qu'elle plante ses saphirs dans les tiens, à chaque fois que le regard paresse sur ses lèvres. Et tu brûles, tu t'enflammes pour une respiration, une inspiration, la tentation d'un baiser volé, arraché.

« Altair, la voix se veut calme, alors que son prénom à peine soufflé t'arrache un frisson, te pousse à la déraison. Tu n'as pas à marcher derrière nous. » Il y a bien longtemps qu'Altair est plus que la gardienne silencieuse camouflée dans ton dos. Il y a bien longtemps que tu l'aimes tu la traites en alliée, en amie, qu'elle fait partie de ta famille. Et tu tends la main, laissant Irina t'imiter ; « Rien ne va m'arriver. », et il y a des promesses sur la langue. Car si ton absence ne serait pas cruelle, la sienne t'est insoutenable, insupportable, invivable.

DÉCEMBRE 2164  ⊹  Péniblement, le linge froid est posée sur le front de la brune. La fièvre la dévore, la maladie la fait se torde et il y a comme un manque d'elle qui te pique le cœur. Et tu ne sais pas quoi faire pour la soulager, pour la protéger. « Altair, tes doigts se perdent en douceur dans ses cheveux, tentent de la tirer du sommeil une nouvelle fois. Il faut boire et manger un peu. » Sur la table de chevet repose un porridge froid fait de tes mains avec difficulté, avec pénibilité – tu ne comprends pas où est passé la cuisinière lambda, Yulia. C'est comme si elle avait déserté la modeste cuisine de la maison de ville, c'est comme si elle vous avait abandonné à votre sort. Et il ne te reste qu'à tout faire toi-même, toi qui ne sais comment cuisiner, comment mélanger. Perplexe, tu essaies. Perplexe, tu désespères en voyant Irina grimacer à chaque bouchée, même si elle s'entête à te souffler que ce n'est pas si mauvais.

Et tu n'as pas conscience de ton propre état, de la maigreur qui s'est renforcée, t'a entaillée les côtes, a creusé le ventre. Tu n'as pas conscience de ta fragilité. Premier à sortir des affres de la maladie, tu te dois de prendre soin de ceux qui couvrent encore le lit. Et les cernes s'agrandissent, poches noires et violacées sous tes yeux trop clairs, symbole de trop de sommeil loupé pour veiller sur ceux que tu aimes. Un marmonnement quitte les lèvres alors qu'elle tente de rouler sur le côté : «  … Pas faim. ». Et le rose de sa bouche s'est doucement craquelé, les gouttes de sueur se perdent sur l'oreiller. « S'il te plaît. Pour moi. », en la retenant doucement, en glissant tes mains en douces caresses. La mer te dévore le coeur, glissant quelque chose de salé dans ton sang, glissant une impression qu'elle aussi, on va te l'enlever. Et le ciel grisonnant, à cette époque de l'année, t'avertit d'un présage funeste, d'une sensation d'orage au fond du ventre. Et elle ouvre des yeux bleus tourmentés, te fixant avec quelque chose de désespéré, de triste au fond des pupilles. Elle expire dans un râle : « Toi aussi, alors. ». Et tu souris doucement, lentement, faisant remonter un peu de chaleur dans tes yeux. « Comme quand Irina était enfant ? Une cuillère pour Papa, une cuillère pour Maman » Quand elle a été malade, l'année de ses neuf ans, qu'elle a appelé Altair Maman  continuellement, et qu'elle n'acceptait que la bêchée de l'un de vous deux. Et la cuillère est attrapée, de bon gré, prêt à jouer aux règles du jeu. Droit et honnête, tu la glisses entre tes lèvres, sentant toute l'amertume de tes infects dons en cuisine. « Mmmh. Dé-li-cieux. », exagères-tu, pour ne pas l'alerter, tenter de l'amadouer. Lentement, tu viens reprendre une cuillère, la redressant entre les draps : « A toi, maintenant. ». Et tu fais glisser la cuillère entre ses lèvres.  Irina aurait dû te dire à quel point c'est immonde, dégueulasse, que cette mélasse mérite juste de connaître la poubelle. « Je suis désolé, souffles-tu, glisses-tu, honteux, coupable de n'avoir jamais vraiment fait la cuisine, ce n'est vraiment pas bon. Confus, l'aveu est formulé mais il va bien plus loin que ce qu'il ne semble. Il avoue ta faiblesse, toute ton impuissance, tout ton besoin d'elle. Avant qu'elle soit noyée dans ce  lit étroit, il n'y avait pas cette connaissance d'être un peu rien sans elle, d'être un peu seul. Et tu voudrais la retenir. Si tu n'y arrives pas, j-je ferais autre chose. » alors ne me quitte pas.

La nourriture est doucement avaler, comme si de la pointe de sa langue, elle détaillait tout le goût immonde que cela lui inspire. Et une quinte de toux dégringole de sa bouche et elle ne trouve que la force de souffler : « Eau. ». Alors  tu te jettes sur le verre, faisant s'évader son contenu entre ses lèvres. « J-Je suis vraiment désolé. », ce n'est qu'un chuchotement alors que tu la reposes entre les draps, la bordant doucement, tendrement. « C'est bon, te répond-t-elle lentement, délicatement, glissant sa petite main hors des draps pour effleurer les tiens. Ç-ça fait du bien. », dans ton cœur, il y a comme un peu de soulagement, un peu d’apaisement alors que tu viens prendre sa main dans la tienne, grande, immense, colossale. « Je reste, ici, d'accord ? Comme ça, tu peux veiller sur moi. », la pointe d'humour est douce, tranquille, quoiqu'un peu volatile. Peut-être que, pour une fois, c'est toi qui la protège un peu.

Et dans le lit, elle se décale un peu, comme pour t'inviter à se glisser à ses côtés, à toi aussi, te reposer. Tu clignes des yeux, soucieux d'elle ( plus que de toi-même). « Tu es sûre ? Demandes-tu, attiré par l'idée mais tu n'as pas envie de l'écraser, ni de l'étouffer. J-Je ne veux pas t'empêcher de dormir. », elle semble ronchonner un peu, et tire doucement sur ta main. « D'accord, d'accord. », cèdes-tu, abandonnant la canne contre la table de chevet, te glissant doucement tout contre elle, la laissant t’entourer, te laissant aller. Et là, dans ce si petit lit, tu entends son souffle se calmer, te bercer, t'attirant enfin dans un sommeil réparateur, guérisseur. Car, elle aussi est la seule à pouvoir te soigner, t'apaiser. Et elle est telle une évidence, telle une lumière qui te ramène chez toi. Elle est tout.
PINNED UNDER THE WEIGHT 2017



Dernière édition par Dmitri Bolkonsky le Sam 16 Déc 2017 - 18:35, édité 4 fois
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Gunnar K'han
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‹ AGE : 28 années d'errance et de loyauté, fanées sur sa peau claire sans regrets, mais pour un gain d'expérience savouré. aîné de la fratrie, il se veut le protecteur de la famille.
‹ STATUT : promis à une Kayrin, il ne rechigne pas devant l'union qu'on lui soumet. peut-être n'est-ce pas un mariage d'amour, mais il fera tout pour satisfaire tout un chacun.
‹ SANG : sang argenté, né bronze, il fait désormais partie de la noblesse. douce indifférence pour lui, qui ne juge que par la loyauté, et non la couleur de l'hémoglobine qui coule dans les veines de ses fréquentations.
‹ POUVOIR : perte de son élément originel, c'est maintenant le métal qu'il dirige et contrôle par sa simple volonté. un changement dur à encaisser, mais qui n'abat pas le K'han qui poursuit l'apprentissage de ce nouveau pouvoir sans relâche
‹ METIER : membre du conseil restreint du gouvernement d'Eartanera, fidèle et suiveur de son roi, il se veut à ses côtés la plupart du temps. sans oublier que sa lame n'est jamais bien loin, prête à sévir.
‹ ALLEGEANCE : à Adonis Griffith, le roi d'Eartanera, le souverain enfin couronné, et qui aurait toujours dû l'être. mais roi ou pas, la loyauté ne s'éteindra jamais. également à sa famille, les K'han, son sang qu'il suivra jusqu'à la fin, quoi qu'il arrive.
‹ ADIUTOR : il était lié à elle, autant par son corps qu'à son coeur, et pourtant, cela semblait trop beau pour être vrai. elle est partie bien loin de son maître, ne voulant prêter aucune attention à la guerre qui se tramait. désormais revenue, il tente de remettre ses idées en place, et d'effacer les souvenirs douloureux.
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 1:57

bienvenuuuue I love you
bon courage pour la suite much love
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Izolda Griffith
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 2:41

fassbender je meurs fall
hâte de shiper ce nouvel otp !

bienvenuuuuue DMITRI ⊹ i'll be good 2269768220
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 4:43

bienvenue parmi nous. I love you
hâte d'en savoir plus sur ce ship. mea culpa
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Anne-Marie Osanos
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 9:54

un bolkonsky, la meilleure famille après les valaeris. DMITRI ⊹ i'll be good 3836947603 on pourra essayer de se trouver un lien avec mon dc andrei valaeris si tu veux du coup (il est fiancé à ta nièce yeva. rock )
bienvenue ici, j'ai pas encore tout lu, mais je sens que je vais aimer le personnage. I love you (et puis cette plume. fall )
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 10:10

une fiche déjà bien remplie cutie2
j'ai tres hâte de vous voir tous les deux à l'œuvre cute
bienvenuuue sur putw I love you
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Adonis Griffith
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‹ AGE : Il a eu 26 ans le 23 septembre dernier. On a tendance à lui donner plus, à penser que l'homme qui a déjà vécu autant a plus d'années au compteur mais Adonis est pourtant toujours jeune. Il comble l'inexpérience par l'ambition et le culot.
‹ STATUT : Marié à une femme qu’il aime, certes, mais son coeur se consume d'un amour interdit pour l'empereur tombé.Izolda est sa meilleure alliée, mais elle n’est pas lui. Après avoir passé des mois à tenter de l’oublier, Adonis se livre enfin à ses sentiments. Tout entier, sans barrière, sans retenue, quitte à finir avec le coeur en tas de cendres.
‹ SANG : C'est d'un bleu roi que son hémoglobine est teintée, comme cela aurait toujours du l'être. Le Griffith a récupéré sa couronne au prix fort, mais au moins tout cela n'a pas été vain.
‹ POUVOIR : Quatre semaines douloureuses ont transformées la vie d'Adonis à tout jamais. Le fier Eartanarien a perdu sa belle légitimité à cause d'inconnus. La colère qui brûle dans ses veines transforme sa terre adorée en une lave brûlante.
‹ METIER : Il y est arrivé, le but ultime est atteint avant même sa trentième année. Roi d'Eartanera, Adonis assoit son pouvoir sur la nation qu'il aime tant.
‹ ALLEGEANCE : Lui-même. Adonis a fomenté plusieurs alliances en échange d'une couronne qu'il a enfin obtenu. Plus motivé que jamais, le Griffith refuse de voir la couronne lui échapper. Il a également tout récemment fondé un mouvement activiste pour le bien des mutants à travers tout Aksana, avec Rayna Belikov et Rita Kimora.
‹ ADIUTOR : Aléa Dochain, l'ombre protectrice, capable de tout pour lui. Elle est sa main armée, elle est son réconfort. C'est elle son bras-droit, désormais.
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 11:27

omg ce perso a l'air tellement cool mea culpa
bienvenue sur le forum bichon, et n'oublie pas de lancer les dés pour savoir ce qu'il advient de ton personnage et de son élément cute
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Lula Osanos
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‹ AGE : vingt six ans qu'elle endure les souffrances que le monde lui inflige, vingt six ans qu'elle se protège.
‹ STATUT : éprise d'un osoryd, un maitre du feu, d'un ancien ennemi.
‹ SANG : sang argent, qui est maintenant bleu.
‹ POUVOIR : lorsque le soleil se couche, elle maitrise le liquide vermeil qui parcourt les artères de chacun et les utilisent tels des pantins. pouvoir qu'elle maitrise, mais dont elle approfondit l'apprentissage à la ligue.
‹ METIER : ancien bras droit de merle osanos et récemment nommé ministre de la défense au sein de la ligue.
‹ ALLEGEANCE : seulement à la ligue. elle s'est fait avoir par bons nombres de personnes, notamment par les membres de sa propre famille. elle s'est sentie trahie en découvrant que diana s'était faite passée pour morte et a rejoint la wnp pour un court laps de temps avant de se faire recruter par la ligue.
‹ ADIUTOR : mort et regretté, lula est toujours affectée par la mort de ce dernier. en rejoignant la ligue, elle pense lui faire honneur.
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 12:03

bienvenue I love you
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Elvira Valaeris
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‹ AGE : Vingt-cinq sévices, le faciès poupin et l’œil torve aux reflets de jade, lueurs fauves des diables captifs. Immaculé éclos, nantis de l'obscur, magnificence réprouvée que l'on conjoncture ingénuité. Succube laiteuse, souveraine du candide illusoire.
‹ STATUT : Fiancée. Imbroglio des idylles, hyménée enjoint dans la mécaniques des alliances, noces qui ne peuvent être irréversibles. Patronyme qu'elle ne lui a point cédé, persistant en ses éréthismes. Céladon dont le myocarde fût dérobé, amours cannibales, querelles ardentes au fatum mortifère, parjure adultérin ayant enfanté l'inenvisageable.
‹ SANG : Amertume crasse de la caryatide se prêtant aux jeux de dupes. Tracassin fantasmagorique, de l'argent l'opprimée véritable. Amaurose volontaire, l'opiniâtre se revendique d'un céruléen sublime, vengeresse terrible.
‹ METIER : Styliste. Bohème, la psyché se radoucit lorsqu'aux soies, elle imprime le nacre des griffes, la pulpe cajolant les étoffes avec la tendresse insensée de quelques harpies folâtres. Prédisposition ostensible pour l'ouvrage, manifeste vipérin du génie, modiste virtuose, épigone légitime de ses pairs.
‹ ALLEGEANCE : Infatuée, sommité des siens qu'elle voudrait irréfragable, qu'elle sait pourtant inachevée. Primesaut mauvais d'enfant gâtée qui se sait destinée à régner, aspirant à auréoler sa flavescente tignasse d'un diadème sien depuis toujours. Ovation sournoise à sa fratrie d'adoption, nécessité préalable à l'avènement de son apothéose viciée, au salut de son propre purgatoire.
‹ ADIUTOR : Athelstan, ocre au poignet, langueur du mêlé qui subit les crises, enchaîné de manière irréversible à sa propre Méduse.
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 14:14

la beauté du personnage, la plume, waow. much love
bienvenue mea culpa
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 14:28

merci beaucoup @Gunnar K'han I love you cutie2

merci à toi aussi @Izolda Griffith  much love et j'espère que le ship te plaira DMITRI ⊹ i'll be good 3836947603 mais ça me déçoit que ta persotte veuille détruire la nation de l'air, on va pas être très très copain much sad much sad much sad

merci beaucoup @Laurel Grimsrud , j'espère que le ship te plaira aussi gnuh cheum

@Tobias Estermont , la meilleure des familles tout court, ouaip chatpoté oooh andrei much love much love je comptais venir te voir après avoir fixé le lien avec yeva-chou I love you mais si tu veux, on peut déjà commencer? much love2 je suis vraiment contente que le personnage plaise et tes compliments sur ma plume vont me faire rougir cheum

@Ido Aderal oui je culpabilisais un peu de poster un truc vide gnuh merci beaucoup et j'espère que le ship te plaira aussi much love2

@Adonis Griffith merci pour le perso much love et le bienvenue, c'est tellement gentil et cute gnuh les dés, c'est fait, mais merci du rappel choquee

merci @Lula Osanos I love you

wow, quand on voit ton perso et ta plume @Elvira Valaeris, le compliment me va droit au coeur I love you merci beaucoup cheum
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Nascha Duchannes
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 14:38

Deux posts pour l'histoire, y en a qui sont ambitieux fall
Bienvenue dans le coin avec un personnage qui promet mea culpa
Bon courage pour la suite de ta fiche nrv
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earth mutant
Izolda Griffith
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‹ POUVOIR : maîtrise du métal, un don qu'elle a eu du mal à appréhender, mais avec lequel elle se familiarise de jour en jour.
‹ METIER : reine d'eartanera, la couronne faite d'or repose enfin sur sa chevelure ébène.
‹ ALLEGEANCE : elle a depuis longtemps ployé le genou face à adonis.
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 15:39

j'ai d'autres nanas avec qui ça pourra être positif tkt pas DMITRI ⊹ i'll be good 3836947603
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 20:16

ce début de fiche, une pure merveille mea culpa
bienvenue I love you
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 21:29

Bienvenue sur le forum :) Je meurs devant Fassy fall
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Merle Osanos
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‹ AGE : vingt-trois années, jeunesse écarlate imprimée sur un visage mutilé.
‹ STATUT : fiancée à l'âme qui a toujours hanté son esprit, le visage qui n'a jamais quitté ses pensées. c'est à maven oshun qu'elle va s'unir, l'oiseau se réjouie de cette union d'amour, bien consciente qu'il s'agit d'un réel privilège.
‹ SANG : anciennement argent, : il est désormais bleu, l'élégance et les privilèges coulent dans ses veines ; l'oiseau qui aspirait au pouvoir et à la puissance se retrouve désormais conquérant, Régente d'une nation, de sa nation. le sang de merle est peut-être bleu, mais c'est le pouvoir qui coule dans ses veines qui l'importe le plus. depuis que le virus a frappé aksana, le sang de la souveraine est désormais également considéré comme étant mutant, parce que la sauvage ne contrôle plus l'eau, non, c'est désormais sur le sang qu'elle agit impunément.
‹ POUVOIR : maîtrise du sang, don destructeur dans la main d'une âme détruite, l'oiseau a hâte de savoir maîtriser ce don à la perfection, de se venger de toutes ces âmes qui ont essayé de la corrompre pendant tant d'années, hâte d'imposer son pouvoir sur ce qui est sa nation.
‹ METIER : régente de la nation de l'eau, une responsabilité qu'elle ne faisait qu'imaginer dans ses rêves les plus fous, désormais réel, elle règne sur la nation de l'eau d'une main de fer.
‹ ALLEGEANCE : son allégeance se tourne vers sa nation et toutes les alliances qui l'accompagnent, le feu avant tout, c'est à l'empereur cal oshun qu'elle se livre.
‹ ADIUTOR : yerim osyris, un jaune qui l'a longtemps hanté et à qui elle veut désormais faire la peau.
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyDim 10 Déc 2017 - 22:27

oh la la ce perso plus ce ship
et cet avatar
et TOUT
bienvenue parmi nous, n'hésite pas si tu as besoin de quoique ce soit I love you DMITRI ⊹ i'll be good 3836947603
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good EmptyLun 11 Déc 2017 - 11:30

OK DÉJÀ
fassbender + le pseudo + la famille genre how can you be so perfect ??? bouuum bouuum
puis ce début omg
j'adore tlmt ta plume et ce que je viens de lire
épouse moi quand tu veux
:swagger: :swagger:
bref, c'était le moment fangirl sorry not sorry What a Face bienvenue par ici du coup, hâte de voir ce ship en action What a Face What a Face
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MessageSujet: Re: DMITRI ⊹ i'll be good DMITRI ⊹ i'll be good Empty

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