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don’t read the last page (brandrei)

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air mutant
Andrei Bolkonsky
Andrei Bolkonsky
air mutant
‹ MESSAGES : 1662
‹ AVATAR : toby regbo
‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign)
‹ COMPTES : m. bel, am. osa
don’t read the last page (brandrei) E0b2845b27977d8911274d36fff5a19e
‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément.
‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines.
‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu.
‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage.
‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées.
‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes.
‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
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MessageSujet: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyVen 1 Déc 2017 - 14:29

PLEASE DON’T EVER BECOME A STRANGER
WHOSE LAUGH I COULD RECOGNIZE ANYWHERE
braelyn / andrei
- - - - - - - ❖ - - - - - - -

Les phrases fusaient de toutes parts, on ne pouvait discerner un mot correct. Les trois délégations ne s’écoutaient pas les unes les autres, et laissaient encore moins le temps aux autres de s’exprimer. Tous hurlaient leurs idées singulières, et le prince Valaeris observait ce cirque depuis sa place. Il n’avait pas encore pris part au débat, et tentait de saisir tant bien que mal les nuances braillées par tout un chacun. En son for intérieur, alors que son regard s’amusait de ces pitreries diplomatiques, il se demandait comment ces trois nations aux cultures et héritages si différents pouvaient être alliées, et surtout, combien de temps allaient-elles le rester. Si Aerinstin et Aguarini étaient des amies de longue date, leur coalition avait été dernièrement mise à rude épreuve par la chute du patriarche Valaeris, dont les actes avaient été dénoncés par l’actuel Reine des mers. Et Flamaerin, que faisait-elle donc ici ? La terrible et belliqueuse nation du feu n’avait jamais trouvé son compte avec les peuples plus pacifiques de l’air et de l’eau, combien de temps allait-il s’écouler avant que l’état empereur ne leur tourne le dos et forme son éternelle alliance avec celle qui la trahissait aujourd’hui ? Au vu de ce soir-là, et des négociations qui ne semblaient aboutir, Andrei ne donnait pas cher de leur sainte alliance à trois têtes. Les nouvelles générations oubliaient les traditions de leurs ancêtres, et voilà que l’eau se lovait auprès du feu, et que l’air ruminait les trahisons subies. L’Ordre naturel n’était plus, et voilà que tous se mélangeaient, et que tout reposait sur de nouvelles fondations bien peu solides. « Je vous en prie, messieurs, mesdames, » Andrei se leva, attira à lui les regards des autres délégations. Seul corps royal réuni en cette pièce, il avait la délicate tâche de mener à bien ces négociations délicates. « Avons-nous une solution ? » Ses iris célestes trouvèrent le visage de chacun, et les scrutèrent longuement en attente d’une réponse. Mais aucune voix ne s’éleva, et tous avaient le regard fuyant. « Est-ce bien difficile de s’entraider en ces temps de crise ? » La politique n’avait jamais été son fort, comme elle n’avait jamais été le fort d’aucun Valaeris - et pourtant, Oleg brillait dans cette discipline. Un instant, ses pensées s’orientèrent vers son père, ce modèle auquel il rêvait tant de ressemblait autrefois. Aujourd’hui était le temps de l’action, et les mots qui fleurissaient les lèvres de l’ambassadeur s’inspiraient des discours reçus par le père. « Aerinstin a une moindre culture fruitière. Aguarinui possède les lacs et les mers. Flamaerin peut, dans ses plaines, accueillir une horticulture mineure. Je pense qu’il est donc possible de nous s’entendre sur un nouveau système d’échange. » Afin d’affaiblir la Famine qui, déjà, s’attaquer à leurs peuples. Lui qui n’avait aucune expérience dans ce domaine trouvait bien étrange que des hommes, des femmes, ne pouvaient s’entendre sur une seule et même solution profitant à tous. Andrei referma le carnet posé devant lui et dans lequel il avait noté quelques idées balancées plus tôt dans la soirée. « Nous continuerons demain, si vous le voulez bien. » Les murmures d’adieux se firent entendre alors que les délégations quittaient la grande salle. Andrei suivit les membres de son ambassade dans le dédale de couloirs que renfermait le palais d’Azurite, son regard trainant ici et là sur les murs aux tableaux multiples évoquant les victoires de la Mer au cours des siècles. Il se laissa distancer par les autres maîtres, et sortit sur un balcon qui surplombait la ville aquatique. Les étoiles brillaient de tout leur éclat, et s’il en reconnaissait certaines qui peuplaient également le ciel de Volastar, d’autres lui auraient été inconnues si seulement il n’était pas fils des cieux et astrologue passionné. Il n’était venu que peu de fois en cette nation voisine, profitant surtout des festivals d’hivers et autres cérémonies nobles. Il connaissait peu cette région aux milles lacs, lui qui préférait nettement les hauteurs de ses montagnes. Il sourit néanmoins au souvenir d’un rêve, où il était roi et époux de cette reine nautique, chimérique fantasme. Non, il n’était que prince, et seulement fiancé à une étoile d’un autre ciel. Yeva l’attendait dans son palais céleste, brave petite innocente qu’elle était. Bientôt, il rentrera auprès d’elle et l’épousera, il lui fera, par la même occasion, des enfants aussi blonds que ne l’est le soleil divin - mais son cœur jamais n’oubliera de battre pour celle qu’il aimait réellement. Ange au sourire enjôleur et au pelage aussi noir que ses plus profonds désirs, Feyre lui avait volé son cœur des années auparavant, et voilà désormais qu’il vivait pleinement sa passion pour l’Aphrodite aux multiples talents. Un soupir creva ses lippes, son aimée lui manquait cruellement, et le prince décida de sortir afin d’alléger son cœur mélancolique.

Il s’était perdu, lui qui ne connaissait que mal les lieux, et avait déambulé de rues en rues pendant près d’une heure. Les étoiles, désormais couvertes par les nuages sombres, ne lui étaient plus d’aucune aide. Mais Andrei ne souhaitait pas encore rentré en ses appartements, là où négociations et ennui l’attendaient - deux choses dont il avait horreur. Les mains dans les poches de son grand manteau sombre, il parcourait les diverses ruelles de la capitale, ses yeux découvrant les divers lieux de vie du peuple. Il s’imaginait les enfants ne pouvant rejoindre les bras de Morphée, le ventre bien trop vide pour leur accorder une nuit de repos. Leur avenir reposait sur ses frêles épaules de profane. Il avait peur, une si grande responsabilité que de réguler les cultures des trois nations aurait dû être confiée à quelqu’un d’autre, et les délégations des trois nations ne suffisaient pas à palier à son manque d’expérience. Il leva le regard, et s’imagina le visage de son défunt père se dessiner parmi les nuages cotonneux. Qu’aurait-il fait à sa place, si ce n’est organiser un énième banquet où la musique et le vin auraient coulé à flot ? Enivrons les hommes, et ils oublieront leurs problèmes. Mais là n’était pas la solution, et le prince souhaitait revenir auprès des siens avec la solution miracle remédiant à la trahison des Griffith et de leur nation. Un instant, il se souvint de ses retrouvailles clandestines avec celui qui fut son éternel compagnon, mais chassa bien vite ce souvenir de son esprit. Il ne voulait pas revivre ce moment, et préférer avoir l’esprit clair pour la fin de sa promenade. Ses iris roulèrent le long de la voute céleste et retombèrent mollement dans la ruelle sombre qui s’offrait au blondin. Une silhouette traversait le pavé, une silhouette qu’il savait familière mais qui, pourtant, ne pouvait réellement être là. Il se frotta les yeux d’une main hasardeuse, et vit néanmoins la silhouette s’éloigner de lui. Il ne rêvait pas, et l’ombre merveille lui filait entre les doigts. Andrei accéléra le pas, battit le pavé de ses chaussures de cuir, et tourna là où avait disparu l’objet de sa course. La ruelle était encore plus sombre et plus étroite que la précédente, et il se retrouva face à celle qu’il ne pensait jamais revoir. « Braelyn. » s’échappa de ses lippes dans un souffle interdit, stupéfié de la retrouver ici. Son palpitant, à la vue de celle qui fut sa promise, se serra si fort qu’il cru en défaillir. Andrei se souvint alors du mal qui avait suivi, tardivement, leur séparation, des pleurs qu’il avait retenus, et des mains magiciennes de sa vénérée qui avaient ramassé les éclats de son pauvre cœur.
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earth mutant
Braelyn Wheatdrop
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‹ AVATAR : candice patton
‹ CRÉDITS : vs (vavas & gif), endlesslove (signa)
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‹ AGE : cela fait vingt-huit ans qu'elle a vu le jour, lors d'une belle journée d'été
‹ STATUT : annulaire de nouveau garni, ses troisièmes fiançailles conclues, son nom n'est plus à perdre
‹ SANG : argent, la dernière à porter son nom, l'une des trois à ne pas être tombées dans la disgrâce
‹ POUVOIR : le virus lui a fait perdre l'élément qu'elle commençait à peine à apprivoiser ; c'est désormais les métaux qu'elle doit apprendre à faire se plier et se briser sous ses ordres, enduillée par la perte de sa terre chérie
‹ METIER : ambassadrice de la couronne d'eartanera, elle relaie et participe à entretenir la paix ; paix qu'elle chérit, malgré son implication dans l'armée
‹ ALLEGEANCE : adonis griffith, son roi, ami précieux ; eartanera, terre mère dont elle se s'éloignera pas, à laquelle elle est dévouée corps et âmes
‹ ADIUTOR : isis, à la fois son double et sa moitié. liées depuis dix ans, elles n'ont que très rarement été éloignées l'une de l'autre depuis le jour de la cérémonie. combinaison parfaite, alliance indestructible, elles sont un tandem solide. la jaune est sa plus précieuse amie - une seconde soeur, la seule qui lui reste.
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyDim 3 Déc 2017 - 16:13

Beaucoup de choses avaient changé chez la maître de la terre. Elle avait perdu en douceur et sourires, gagner en force et stature. Elle s'habituait à la nouvelle personne qu'elle était en train de devenir ; une femme de pouvoir, élevée à un rang qu'elle n'avait pas poursuivi par son prince. La terre s'était calmée en son sein grâce à la précieuse aide de sa cousine, et elle sur la voix pour devenir une maître irréprochable, son élément se pliant parfaitement à sa volonté. Elle avait quitté sa belle et verte nation pour celle de l'Eau, fief d'une reine qu'elle admirait et dont elle servirait les intérêts, comme l'alliance entre les deux partis le supposait. C'était là une vie qu'elle ne s'était pas imaginée, qu'elle n'aurait, en vérité, pas même osé dépeindre. Il n'était pas rare qu'elle repense à ce que sa vie promettait d'être quelques mois à peine auparavant. Si le monde n'avait pas commencé à partir en lambeaux, elle serait déjà mariée. Cette pensée ne manquait jamais de lui arracher un léger sourire, et elle finissait par jouer avec la nouvelle bague qui ornait son annulaire droit. C'était insensé de se dire qu'un futur aussi certain avait été ébranlé par une bombe. Une seule avait suffit pour tout faire s'effondrer ; et voilà que sa vie n'avait plus rien à voir avec celle qu'on lui avait promis. Et la jeune femme s'adaptait à toute cette nouveauté, évoluait avec son environnement comme le ferait n'importe quelle espèce. Il n'y avait que quelques détails de sa personnalité qui semblaient persister ; des expressions, des gestes, des habitudes qui la définissaient plus qu'elle ne voulait l'admettre. Elle avait du mal à se retenir de s'occuper du jardin oublié des Wolffhart, soucieuse de révéler la présence d'âmes à l'intérieur de la bâtisse abandonnée. Peu de choses avaient le loisir de rester, et parmi elles figuraient ses balades nocturnes.

Elle n'avait pas tout de suite oser marcher seule dans les rues d'Azurite, une ville où l'Eartenerienne et la Wheatdrop qu'elle était ne devrait pas se trouver. Mais rares étaient ceux qui la reconnaissaient encore. Elle avait troqué ses robes pour des vêtements d'une simplicité sans pareille, préférant occuper son temps à se charger des affaires politiques plutôt qu'à s'apprêter comme elle aurait pu le faire à Biogehira. Elle avait coupé ses longues mèches brunes, qui lui arrivaient désormais au-dessus des épaules, plus bouclées que jamais. Elle n'avait eu qu'à entendre cette vérité s'échapper de la bouche de son adiutor pour se résoudre à cacher sa silhouette et son visage avec un chaperon noir qui descendait jusqu'à ses chevilles et sortir une première fois, puis une seconde, jusqu'à ce que le rituel qui s'était installé lors de son adolescence et qui ne l'avait pas quittée alors qu'elle vivait à Launondie reprenne doucement sa place. Elle s'efforçait de rester dans des endroits où les promeneurs n'étaient pas nombreux, profitant des rues vides et de l'obscurité de la nuit pour se rassurer et se dire que personne ne la trouverait par ici. Elle s'éloignait cependant suffisamment des quartiers de la résistance de Diana, évitant d'élever le moindre soupçon sur leur activité. Elle était si discrète que personne ne portait attention à elle. Personne ne savait où elle était. N'aurait-elle plus exister, la situation en dehors du cercle de ses alliés serait sensiblement la même.

Elle avait entreprit le chemin du retour alors qu'elle sentait la soirée se terminer. Elle voulait être rentrée le plus tôt possible, pour dormir autant qu'il le faudrait et se lever aux aurores, suffisamment reposée pour endosser le poste qu'Adonis lui avait octroyé. Ambassadrice, la pieuse assurait les liaisons entre les deux mouvements, cette mission demandait bien plus d'efforts qu'aurait pû le croire n'importe qui. Mais tout lui convenait parfaitement, à elle qui avait pendant si longtemps reléguer au second plan ses envies de changement, ses envies d'implication. Au moins ne serait-elle pas restée les bras croisés dans une guerre qui les concernait tous.

Son sang se glace quand elle entend son nom résonner dans son dos, bien qu'il fut chuchoté. Elle fronce les sourcils, arrête instantanément de marcher, sent son cœur rater un battement. Elle se demande si elle doit se retourner, au risque de laisser l'autre voir sa supposition confirmée. Mais le ton employé n'avait rien d'une supposition. Le murmure avait été certain, et Braelyn mit un certain temps pour reconnaître le timbre de la voix qui avait jailli derrière elle, une voix qu'elle n'avait jamais entendu murmurer. Elle déglutit, et finit par faire pivoter ses jambes pour lui faire face. Andrei ? Elle ne sait pas pourquoi son propre ton se fait si interrogatif ; elle reconnaît sa peau pâle et ses cheveux d'or instantanément, éclairés par la lune presque pleine. Elle ne fait pas tomber son chaperon, pas encore. Elle ne sait pas qui il est. Plus maintenant. Pas de des temps comme ceux-là. Elle jette un rapide regard autour d'elle, dans cette ruelle minuscule, et elle lui fait signe de la rejoindre dans la pénombre. Elle ne le quitte pas des yeux alors qu'il s'approche et que toute lumière lui permettant de distinguer ses traits disparaît de sur son visage. Elle fronce les sourcils quand il arrive en face d'elle, le regarde un instant. Elle avait l'impression qu'il n'appartenait pas à cet endroit, comme si le surnaturel l'avait déplacé ici par erreur. La bague n'a pas bougé de la doublure de son chaperon, cachette parfaite, mais sa présence semble plus forte maintenant que le prince des cieux se tient là, juste devant elle, comme un rêve au milieu d'un cauchemar. Perdu ?
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Andrei Bolkonsky
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‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu.
‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage.
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyMar 5 Déc 2017 - 11:14

La lune se reflétait dans son regard couleur charbon, celui-là même qu’il avait tant évité au cours de ces derniers mois et qui, désormais, le consumait à petits feux. Ce n’était pas encore l’amour, c’était autre chose, quelque chose de plus subtil, quelque chose de plus imperceptible. Son palpitant manqua un battement alors qu’elle releva la tête vers lui. Elle était belle, il l’avait déjà remarqué maintes fois - sans pourtant lui avouer de vive voix - et la lune caressait ses traits fins de ses rayons enjôleurs. Non, ce n’était pas encore l’amour, c’était la mélancolie d’une affection qui lui avait filé entre les doigts, moqueuse petite affection, et qui revenait à présent se jouer de lui. Il pestait intérieurement contre lui-même, pourquoi l’avait-il laissée partir ? Non, la question était plutôt : pourquoi lui avait-il demandé de partir ? Pourquoi ne pas suivre la volonté de son défunt père et épouser la femme que ce dernier avait tout spécialement choisi pour lui. Oleg connaissait son fils, et si Braelyn était le choix final du père, alors le fils n’avait aucune crainte à émettre envers cette alliance. Et pourtant, voilà que les fiancés se retrouvaient étrangers et si loin de leurs nations. Une guerre imminente les séparait, mais Andrei n’avait plus qu’une envie : avouer ses pêchés à celle qu’il avait refusée, celle dont le départ le heurtait plus que prévu. Heureusement pour le petit prince, son cœur n’avait pas été coquille brisée bien longtemps, et désormais bercé par les douces mains de son aimée, son chagrin était oublié. Mais voilà que la houle de peine et de remords vint de nouveau assaillir son fort palpitant, et perdu dans le regard abyssin de la belle, Andrei sentait déjà les flots noyer son âme. « Andrei ? » Sa voix s’envola, elle monta si haut qu’il était presque impossible pour lui de la rattraper, lui qui s’apercevait à quel point elle lui avait manqué, cette douce voix posée. Cependant, la dame semblait alerte, son regard le quitta pour scruter les environs. Elle avait peur, elle ne s’était pas encore découverte, elle ne se montrait pas complètement à lui. Etrangement, cela le blessa plus qu’il ne l’eut cru ; il aurait voulu s’avancer et ôter de ses noirs cheveux le capuchon, et enfin admirer la beauté qu’il avait été trop stupide de refuser. Il n’en fit rien cependant, et resta interdit sur ses pas. De quoi avait-elle peur ? Etait-ce de lui, ou d’un quelconque de ses semblables ? Mais la question était réellement : que faisait-elle si loin de chez elle ?

Il s’approchait de la cheminée rutilante, et déposa une bûche dans l’âtre. Un simple mouvement de poignet redonna de l’ardeur aux flammes éteintes. Dehors, il neigeait. Des mains se posèrent délicatement sur ses épaules, des mains de femme, des mains longues et élégantes, des mains aussi noires que les siennes étaient blanches. Il se retourna, et attrapa les mains gracieuses qu’il baisa de ses lèvres tremblantes. Il baisa l’anneau qui cerclait l’un de ses doigts, et reposa les mains dans sa nuque, le long de son cou, et il frémit à leur contact. Le visage qui l’observait était aussi beau que les mains étaient affables, et le prince entreprit de baiser les lèvres couleur cannelle qu’on lui offrait. « Andrei Wheatdrop, je vous aime. » susurra la voix au creux de son oreille, et d’un sourire fleuri sur ses lèvres, il l’embrassa de nouveau. Son coeur s'embrasa sous l'affection qu'il portait à celle qu'il avait désormais la chance d'appeler sienne, et son corps tout entier se laissa prendre par cette chaleur réconfortante.

« Perdu ? » Le souffle rauque chassa sa vision, et Andrei se retrouva de nouveau au milieu de cette ruelle sombre d’Azurite. La neige n’était plus, ni le feu affolant, et l’anneau n’avait jamais été passé au doigt. Il cligna des cils, une fois, deux fois, plusieurs fois, cherchant à rétablir la vérité : quelle réalité était sienne ? Malheureusement, il s’agissait de celle où il était seul, boiteux canné, et abruti fini. Il s’agissait de celle où Guerre et Famine rugissaient, appelant leurs sœurs Mort et Pestilence à les suivre dans leur sillage terrible. Ses pas glissèrent sur le sol rugueux, il s’approcha d’elle lentement, il s’approcha d’elle comme on s’approchait d'une bête sauvage qu’on avait peur de dompter. Non, non il n’était pas perdu, il était là où l’avait mené ses pieds, il s’était rendu là où le Destin l’avait mené. « Un peu. » répondit-il malgré tout, la gêne prenant possession de sa voix et de ses mots. Oui, l’ambassadeur à la noble cause était perdu, sombre visiteur des ruelles antiques, étranger céleste parmi la houle et les flots d’Azurite. « Et toi, que fais-tu là ? » lui demanda-t-il maladroitement, il avait peur que ce soit la question de trop peut-être, la question qui lui ferait tourner les talons et disparaitre dans l’obscurité de la nuit, la question qui lui arracherait ce qu’il avait peine à retrouver. « Pardon, je pense que tu ne veux pas en discuter. » Le capuchon et le regard alerte lui avaient soufflé cette hypothèse, et sûrement était-ce la bonne. Ses iris roulèrent jusqu’à elle, glissèrent sur son corps qui jamais ne serait sien, chagrin et remords teintant l’azur de ses rondes prunelles. Non, il n’avait pas le droit de la regretter, qu’importe son cœur éclaté, il était celui qui l’avait repoussée de toute la violence d’un refus. Mais aujourd’hui encore, la raison qu’il avait fournie était la bonne : la guerre les séparait, fiancés devenus ennemis, et le prince d’Aerinstin ne pouvait se permettre d’épouser la nuisible de sa nation. Il regrettait, oh il regrettait tant, et Feyre lui avait ouvert les yeux : son cœur s’était brisé à l’instant même où il lâcha l’anneau d’or sur la table. Mais Feyre avait recueilli l’amant esseulé, et avait pansé de ses lippes angéliques les blessures de son cœur - c’est vers elle, son aimée de toujours, que ses pensées se tournèrent. Elle qui lui avait montré la vérité, elle qu'il reconnaissait aimer d’un amour sans fin. Elle lui manquait cruellement, et voilà qu’il divaguait. Braelyn n’était qu’un morceau de son passé, un fragment d’hier, et Feyre composait son présent et son futur, elle était aujourd’hui et demain. Son regard se détacha du visage poupon de la relique de bronze, et il recula d’un pas. Il ne pouvait se laisser avoir par ses tourments d’autrefois, son chagrin n’était plus, et son cœur battait pour une autre. A son doigt, un anneau d’argent, un anneau qui le reliait à une troisième. Il peinait à sortir la tête de l’eau, il peinait à retrouver son souffle, il peinait à vivre - et Braelyn l’attirait vers le fond, vers la noyade certaine, vers une mort comateuse comme lui seul avait connue. Un détail, cependant, attira son regard fuyant. « Tu t’es coupée les cheveux. » Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres, abandon total. « Cela te sied. » Son regard était sable mouvant, il s’y perdait, il s’y enfonçait et, bientôt, il ne pourrait plus en réchapper. Déjà ses jambes montraient des signes d’affaiblissement, et il s’appuya plus fermement sur sa canne, sa stupide maudite canne. Qui, deux mois après son réveil, ne semblait plus vouloir le quitter. Fidèle compagne toute de bois, voilà peut-être sa plus longue relation. Et si la canne le tirait vers le haut, vers la rédemption et l’air purificateur, Braelyn était un poids qui ne cherchait qu’à le voir sombrer dans les profondeurs abyssines de son être. Et Andrei céda, il céda et se laissa engloutir par les effluves de son passé.
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyMer 6 Déc 2017 - 22:49

Braelyn n’arrivait pas à savoir si elle voulait laisser ses yeux posés sur le visage du prince, ou si elle voulait les en retirer immédiatement. Peut-être qu’en continuant de le regarder s’habituerait-elle à l’étrangeté de cette situation ; peut-être qu’en détournant le regard, en le concentrant sur n’importe quoi d’autre, arriverait-elle à se convaincre qu’il était bien plus recommandé de tourner les talons et rentrer là où on l’attendait. Elle était transportée dans une humeur singulière, dont elle n’avait que rarement fait l’expérience ; cette humeur qui accompagnait les journées à caractère spécial, alors même qu’un seul détail se retrouvait changé, mais que le reste se déroulait exactement comme à l’accoutumée. Sa journée n’avait rien eu d’’extraordinaire comparée au reste de celle qu’elle avait déjà passées à Azurite. Il avait fallu attendre que le soleil s’en aille pour que tout prenne un tournant auquel elle ne s’attendait pas le moins du monde. Elle avait failli lui demander ce qu’il faisait là, avant que les connections se fassent d’elles-mêmes. Ils se tenaient tous deux debout au cœur d’une nation alliée à celle d’Andrei, à laquelle l’accès ne lui était pas refusé. Elle ne savait trop pourquoi elle généralisait inconsciemment la fermeture des frontières, oubliant sans le vouloir et sans même s’en rendre compte que sa nation seule était prisonnière de ses propres terres. Elle ne le quitte pas un seul instant du regard alors qu’il s’approche à pas lents, lève le cou à mesure que la perspective se réduisait et le faisait apparaître plus grand. Elle ne porte pas la moindre attention au bâton sculpté sur lequel il s’appuie. Elle esquisse un léger sourire quand il lui confie être un peu perdu, et elle se demande un instant, comment l’on peut être un peu perdu. On connaissait son chemin où on l’oubliait ; cette notion faisait partie de celles qui n’avaient pas de juste milieu.

Son regard ne se baisse que lorsqu’il lui demande d’expliquer  sa présence en ces lieux qui ne leur va pas, ni à lui, ni à elle. Elle s’attarde sur le nouvel anneau qui ornait son doigt ; celui qu’elle ne lui avait pas offert ; celui qui avait fait vibrer la surface de la table en métal du jardin de Launondie quand son propriétaire l’y avait laissé tomber. Ses lèvres se pincent, mais il ne lui laisse pas le temps de dire le moindre mot, se rendant lui-même compte que rien, absolument rien n’était plus aussi simple. Un mot, un seul, la fait tiquer. Ce n’est pas que je ne veux pas en discuter, Andrei, je ne le peux pas. Elle relève les yeux, finalement, et ne peux empêcher le choc entre son charbon et le saphyr de ses yeux à lui, qui apparemment, n’avait pas besoin de l’éclat de la lune pour briller. Tu l’as pourtant si bien exprimé ; nous sommes ennemis, l’as-tu déjà oublié ? La guerre. Cette impie qui n’avait pas pu résister à l’envie de ne pas seulement détruire un pays, mais des alliances en tous genres, des amitiés et des histoires qui méritaient d’être vécues.  Elle doutait de si leur histoire à eux pouvait figurer dans cette dernière catégorie, mais au moins méritait-elle un temps de réflexion, un temps d’imagination. La femme d’ébène se souvint de ce jour où elle avait jeté un œil à travers la porte encore entrouverte de la chambre de son fiancé, incapable de bouger alors qu’elle le regardait peindre, premier aperçu de l’homme qu’il était quand il n’était pas outrageusement insultant. Elle se souvint des mots qui avaient alors résonné à l’intérieur de son crâne. Ça irait. Elle avait laissé l’inquiétude et l’appréhension s’évaporer petit à petit, à pas lents mais sûrs ; elle pensait réellement et sincèrement qu’éventuellement, en tant qu’une seule et même entité, ils parviendraient à surmonter les différences fondamentales qui les séparaient. Et voilà que maintenant, la chose qui se tenait entre eux était la pire de toutes, le fléau qu’elle exécrait viscéralement. La Grande Guerre, dévastatrice, Tueuse de terres et de cœurs. Tueuse d’avenirs, à la fois les plus certains et les plus confus. Elle regarde l’homme qui se tient en face d’elle, et elle est frappée par la réflexion qu’elle se fait alors ; cet homme avait été son avenir. Elle avait dû se conditionner à l’idée de l’avoir à ses côtés pour toujours, à l’idée d’apprendre à l’aimer au moins un peu, à l’idée de porter ses enfants. Et elle trouve étrange, Braelyn, de sentir son cœur se serrer alors qu’elle songe à cette perspective perdue, enterrée avec leurs fiançailles.

La remarque et le sourire qu’il lui adresse alors ont le mérite de l’apaiser quelque peu. Comme s’ils n’étaient pas plantés debout dans une ruelle sombre d’une ville qui leur était inconnue, comme s’ils n’étaient pas censé se faire la guerre comme les autres. Elle ne rappelait pas l’avoir déjà entendu lui faire le moindre compliment, et c’est probablement ce qui la convainc de laisser tomber sa capuche de son chaperon sur ses épaules, dévoilant ses mèches désormais si courtes mais toujours aussi noires, et son visage par la même occasion. Disons qu’ils ont plus de valeur pratique qu’esthétique. C’est dans un geste incontrôlé qu’elle replace d’ailleurs une boucle derrière son oreille, et qu’elle rend son sourire à Andrei. Merci, tout de même. Elle ne cesse de le regarder. Elle n’a aucune idée de ce qu’elle pourrait bien lui dire, mais elle n’a étrangement pas la moindre envie de le laisser partir, ou d’elle-même tourner les talons. Elle se rend compte qu’elle veut s’accrocher à un futur qui n’est plus, l’assurance d’une belle vie dans un monde en paix ; idéaux qui n’avaient plus lieu d’être. Jamais leurs iris n’étaient restées emmêlées si longtemps, et elle se demande, l’ambassadrice, comment elle avait fait pour ignorer celles du prince pendant tout le temps qu’elle avait passé à ses côtés. Leur silence n’a rien de dérangeant ; il ne l’est jamais, pour Braelyn, et elle savait qu’Andrei n’y portait pourtant pas de valeur quelconque. Avait-il déjà été aussi calme en la présence de l’Eartanerienne ? Elle en doute, très fort. Beaucoup de choses avaient changé chez lui aussi.
Une fois encore, ses sourcils se froncent – cette fois en voyant le bras qui s’appuyait sur la canne trembler, comme s’il fournissait trop d’efforts. C’est à cet instant qu’elle remarque qu’il en a encore besoin. Elle s’éclaircit doucement la gorge, les sourcils toujours froncés, et désigne le bout de la rue, derrière elle, en un aérien geste de la main. Il y a un banc, là-bas. Elle connaissait cet endroit par cœur, car elle l’arpentait depuis plusieurs semaines déjà. Il ne réagit pas, évidemment. Elle le connaissait. Alors elle marche, annihile les quelques pas qui les séparaient encore, elle n’attend pas qu’il l’y autorise pour enrouler son bras autour du sien. Elle fait les premiers pas, sachant pertinemment qu’il ne les ferait pas. Ils avancent en silence, atteignent vite le banc dont elle parlait. Il était étrange, ce banc – lui aussi, un cheveu sur la soupe dans une rue si étroite et solitaire, comme si beaucoup s’aventuraient jusqu’ici et se sentaient suffisamment épuisés pour vouloir se reposer. Ils s’assoient en même temps, et elle attend d’être assurée qu’il ne risquait plus rien pour lâcher son bras. Elle rive son regard droit devant elle pendant quelques secondes avant de le reporter sur la canne, sur ses jambes ; et elle chasse les bombes de son esprit, elle chasse la couleur des murs et des draps de l’hôpital, elle chasse le rouge qui teintait les rues de Dragondale. Rien ne s’améliore, alors ?
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Andrei Bolkonsky
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‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign)
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‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément.
‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines.
‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu.
‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage.
‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées.
‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes.
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyLun 11 Déc 2017 - 14:00

La Lune riait de sa surprise, et les étoiles éclairaient de leur lueur bienveillante la rencontre des amants égarés. Malgré les nuages sombres qui recouvraient la ville d’Azurite, les rayons mystiques enlaçaient leurs corps perdus et caressaient leurs traits tirés. Ils se tenaient face à l’autre, interdits par cette rencontre hasardeuse. Jamais Andrei n’aurait imaginé recroiser ce doux visage dans la pénombre de la nation de l’eau, et surtout pas en ces temps qui opposaient leurs maisons. Il lui fit justement la remarque de cette surprise, avant de se corriger de lui-même. Elle ne devait pas être là, mais enfermée en ses terres, loin de lui. « Ce n’est pas que je ne veux pas en discuter, Andrei, je ne le peux pas. » Son nom, qui résonna entre l’émail de ses dents et le velours de ses lèvres, sonna si merveilleusement bien qu’il semblait avoir été fait pour sa bouche, qu’il lui sonna comme un sort qui finit d’émietter son palpitant encagé. Il n’aurait pas dû la rattraper, il aurait dû laisser l’oiseau s’enfuir, son cœur s’en serait mieux porté. Braelyn était son passé, une relique qu’il se devait d’oublier. Son futur résidait en l’anneau qui dotait ses mains d’une promesse maritale, il résidait en ce corps mulièbre auquel il s’offrait jours et nuits. Il se répétait ces paroles en son esprit, et ses mains maladroites s’accaparaient les milles morceaux de son cœur, et tentaient tout aussi gauchement de recomposer son palpitant. « Tu l’as pourtant si bien exprimé ; nous sommes ennemis, l’as-tu déjà oublié ? » Non, il n’avait pas oublié la raison qui sonnait encore juste à ses oreilles. Ennemis dans une guerre absurde, amants d’un autre temps qui jamais ne verrait le jour. La frontière avait, un jour, été si mince qu’ils auraient pu basculer d’un côté comme de l’autre sans problème - mais cette frontière avait été piétinée par les plus grands, et la possibilité d’un avenir commun s’était effacée au profit de celui où la Guerre et la Famine soumettaient le monde à leur cruel règne. « Je ne trahirai pas ton secret. Ta présence ici ne sera pas dévoilée par ma voix. » Il n’était qu’ambassadeur, loin d’être le vigoureux soldat qu’était son cousin. Il était pour la paix et les relations diplomatiques, il était pour les paysages paisibles et les sourires enfantins qu’il dessinait autrefois. Si le camp de Braelyn n’était pas le sien mais bien l’ennemi ayant mis à mort son propre père, elle n’était pour rien en cette guerre qui s’annonçait entre leurs nations - et Braelyn ne croulerait pas sous les barreaux par la faute de celui qui avait déjà détruit un pan de sa vie.

Son regard azurin glissa le long de son visage aux traits fin, admirant la beauté qu’il avait déclinée. Sa voix, douce et hantée par les remords, dévoila quelque peu ses pensées entre deux souffles. Ses lippes se fleurirent d’un sourire étranger quand elle ôta le capuchon de sa tête, se dévoilant enfin pleinement à lui. « Disons qu’ils ont plus de valeur pratique qu’esthétique. » Dans la pénombre nocturne, leurs sourires se heurtèrent et l’écho de leurs cœurs pansant ricocha dans le silence. Elle replaça une de ses boucles sombres, et ce geste anodin, Andrei rêva de l’accomplir à son tour. Sous ses yeux alors se mélangèrent les visages des deux maîtresses pour lesquelles vibrait son pauvre cœur : Braelyn devint Feyre, et le sourire mutin de Feyre se transforma en celui, plus prude, de Braelyn. Il hésita quelques instants, les visions s’emparaient de lui et il perdit alors, un si court instant qu’il ne pouvait être remarqué, la notion de l’espace : où était-il, auprès de qui ? « Merci, tout de même. » La voix allègre de sa première fiancée le ramena dans la pénombre de la petite ruelle, et Feyre s’effaça pour laisser place à son passé funeste. Malgré les mois qui le séparaient de leur dernière rencontre - ou plutôt de leur dernière séparation - Braelyn avait si peu changé. Son regard sombre, pourtant, se teintait d’une force qui lui était encore méconnue, mais la douceur de son sourire lui rappela les rares fois où ils avaient échangés de banales paroles. Il connaissait pourtant ce sourire, il l’admirait souvent lorsque perdu dans ses pensées, quand son regard divaguait et tombait sur le tableau peint en l’honneur de leurs futures noces. Cette œuvre, le prince la chérissait particulièrement, elle était le dernier cadeau que lui avait fait son père. Accrochée fermement dans les appartements de l’héritier, elle accueillait les visiteurs avec ce souvenir du passé. Bientôt, il sera pourtant obligé de le décrocher, et de remplacer la peau brune de Braelyn par le teint porcelaine de Yeva.

Son bras tremblait, et résonnait avec le bout de bois qui le retenait de s’écraser. Il désirait s’envoler, mais l’hirondelle à l’aile cassée ne pouvait rejoindre les astres blonds - ses frêles pattes étaient retenues par la sirène aux boucles fleuries. Sa voix lui chantait de rester auprès d’elle, alors que son cœur se blessait de sa simple présence et ne désirait qu’une chose : retrouver l’amante éternelle qui l'attendait en la cité impériale. « Il y a un banc, là-bas. » Et la sirène chantonna, et ses mains attirèrent l’hirondelle à elle - et l’oiseau se perdit dans l’abysse de ses iris. La sorcière du passé, celle qu’il avait refoulée et n’en avait gagné qu’un cœur brisé, ensorcelait le palpitant gisant de ses mielleux sourires. Andrei savait qu’il devait détourner le regard, que rien de bon ne ressortirait de cette entrevue, il devait fuir Méduse et son regard séduisant pour retourner auprès de sa belle Andromède. Mais la sorcière le captiva si bien, qu’il ne refusa pas le contact de leurs bras mêlés l’un à l’autre et, d’un pas lymphatique, la suivit jusqu’à cette pierre drôlement posée, sur laquelle tous deux s’assirent. Elle ne le lâcha pas, pas tout de suite, et lui avait cédé à sa magie - son regard pétillant s’accrocha à ce visage du passé, alors que sa main glissa jusqu’à la sienne et l’étreignit d’une douce poigne. Elle finit par relâcher l’hirondelle, son regard fuit celui de l’oiseau, mais il était trop tard et l’hirondelle ne rêvait plus des hauteurs célestes mais désirait simplement rester ici, ne serait-ce que pour la soirée. « Rien ne s’améliore, alors ? » Son timbre perça le sombre voile de la nuit et chassa le silence vers des contrées éloignées. Elle se souciait de lui, malgré l’arrogance dont il avait fait preuve à son égard - l’arrogance qui désormais n’habitait plus son cœur, délogée par une lassitude et des regrets nombreux. Il sourit, ému par cette question anodine, touché par tout ce que ces mots cachaient. « Comme tu peux le voir. » Un soupir s’échappa d’entre ses lippes, alors que son regard penaud tomba mollement sur ce bout de bois qui l’accompagnait partout. « On ne me donne que peu de chance de retrouver la même allure qu’autrefois. » Des séquelles bien moindres pour l’enfer vécu, et Andrei s’en accommodait jour après jour, même si le souvenir de sa silhouette rutilante ne s’effaçant peu faisait neiger sur son esprit les flocons des regrets mélancoliques. Il déposa près de lui la canne maudite, et posa ses deux mains sur ses cuisses qui retrouvaient jour après jour une force normale. Il avait néanmoins envie de lui prendre ses doigts et de les baiser d’une ardeur désolée, de dévoiler à ses oreilles les remords qui habitaient son cœur. Son regard néanmoins chuta sur l’anneau qui le liait à la blonde étoile, celle-là même qui attendait son retour dans son palais montagneux. Yeva ne méritait pas cela, et Feyre aurait refusé que de tels mots bafouent les lèvres qui lui étaient réservées. Alors Andrei ne fit rien, et son regard rencontra l’obscurité de la nuit - celle-là même qui avait pris place dans son âme depuis son réveil miraculeux. Ses mains sur ses cuisses fuyaient à présent tout contact avec la peau brune de la pieuse. Son cœur, malgré ses résolutions et l’amour qu’il portait à sa sauveuse divine, se mourrait.
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Braelyn Wheatdrop
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptySam 16 Déc 2017 - 23:45

Les doigts des deux perdus ne s'étaient retrouvés emmêlés qu'à de très rares reprises. Il y avait eu la main qu'il avait tendue à la jeune femme, tombée sur le sol de Volastar, quelques instants avant le début d'une histoire qui ne connaîtrait jamais de fin. Main qu'elle n'avait pas refusée, qu'elle avait attrapée dans un geste presque automatique pour se relever. Il y avait eu l'étreinte qu'avait forcée leur première danse, ni trop douce, ni trop ferme. Deux mains qui ne se connaissaient pas, mais qui ne reflétaient cependant pas l'étrange sentiment qui saisissait alors les deux inconnus, qui assimilaient le futur commun auquel ils étaient tous les deux promis, sans en avoir rien demandé. Il y avait eu le baise-main d'Andrei qu'elle n'avait su arrêter, qui avait lié leurs mains jusqu'à la fin du travail de l'artiste engagé par Oleg ; étau immortalisé sur ce tableau dont elle ignorait le sort. Jamais, absolument jamais, de pareilles situations n'avait provoqué quoique ce soit d'autre chez Braelyn, si ce n'était la surprise d'une tendresse inattendue de la part de cet homme qu'elle avait autrefois révulsée. Ce soir, alors que le prince prolongeait de quelques courts instants le contact qu'elle avait initié, la surprise était bien là ; mais quelque chose s'imiscait dans tout cela. Une sorte de mélancolie amère, de nostalgie infondée. Qu'avait-elle à regretter ? La fille de roc n'en savait rien. Ils n'étaient rien, si ce n'était un tandem bancal, brisé par la nature même du monde dans lequel ils étaient contraints de vivre et de survivre. La date de leur union brisée s'éloignait. Elle ne peut s'empêcher de sourire en pensant qu'ils devraient être mariés depuis des mois, si la vie avait décidé de le maintenir éveillé. Qu'avait-elle fait, en ce jour d'août dont les patriarches avaient convenu pour sceller leur alliance à tout jamais ? Elle était allée à Launondie, avait refusé de poser les yeux sur leur tableau, de faire plus de pas que nécessaire pour rejoindre le jardin. Elle avait pris soin de ses fleurs adorées, sans penser à la maison qui se dressait dans son dos, immensément vide, intensément silencieuse. À ce stade, c'était comme si Andrei était mort, comme s'il ne reviendrait jamais, comme si plus jamais sa voix ou ses pas ne résonneraient dans les couloirs de la maison qu'ils auraient dû quitter pour les murs de chez les Wheatdrop. Quand elle fut rentrée à Biogehira, ce jour-là, après un voyage qui lui avait semblé interminable, la nuit était déjà tombée depuis longtemps ; elle était vite allée se coucher, se forçant étrangement à dormir d'un côté de son grand lit froid ; et alors qu'elle tombait de sommeil et que déjà son Ça s'éveillait, elle s'était surprise à se dire qu'il lui manquait. Elle ne le regarde pas quand leurs mains se délient, préfère promener ses sombres iris ailleurs – partout sauf sur son visage.

C'est cette affection encore ignorée qui force Braelyn à prendre des nouvelles de ses jambes. Elle ne peut s'en empêcher, c'est plus fort qu'elle. Chaque personne mérite son attention et son inquiétude, même ceux qu'elle ne connaît pas – ou qu'elle ne connaît plus, dans le cas du prince des cieux. Ses lèvres se pincent en un sourire qui n'en est pas vraiment un, celui qu'on donne par compassion, celui qu'on donne quand on ne sait que répondre, quand aucun mot ne va. Le soupire las qu'il lâche la fait lever les yeux vers lui, et elle le regarde alors qu'il ne la voit pas. Sous cet angle, alors que la lumière ne révélait pas la fatigue qu'elle avait lue sur ces traits quelques instants plus tôt à peine, il avait l'air aussi pur qu'avant – comme quand il ne connaissait pas la douleur et le chagrin, la mort et la guerre. Quand tout allait bien. Une période qui ne ressemblait pas simplement au passé, mais à une dimension perdue, aussi perdue qu'eux. C'était à ça que ressemblait cette soirée, aussi. Une dimension qui n'existait pas avant qu'il ne lâche le nom de la dame de la terre au milieu de cette rue aqueuse. Une dimension qui n'existait que pour eux, que pour maintenant. Le moment où l'un tournerait le dos à l'autre en serait la fin, l'ultime fin. Impossible pour eux d'y retourner ; ainsi seraient-ils forcés à demeurer coincés dans la désolation qui recouvrait Askana comme la lave recouvrait le flanc des volcans : lentement, mais fatalement. Andrei parle encore, et cette fois, il la fait sourire, provoque même un rire lâché dans un souffle qui le rend presque inaudible. À nouveau l'encre fuit l'azur, et va s'écouler sur les murs de la bâtisse de pierre qui leur fait face. Le sourire de Braelyn est toujours là quand sa voix, basse, s'infiltre entre les pores du silence qu'elle chérissait pourtant. Andrei Valaeris et son allure. Sa figure princière, son élégance incontestable ; l'homme n'en était pas peu fier. Elle avait d'ailleurs d'abord pensé qu'il se pavanait beaucoup plus qu'il ne le devrait, même s'il avait de quoi. Elle comprenait que perdre tout cela soit difficile pour une homme qui se préoccupait tant de la façon dont les gens le voyaient. Elle se doutait de ce qu'il devait penser de lui-même, presque apeuré de perdre le respect qu'imposait sa stature d'autrefois. Elle soupçonnait, à tort, qu'il s'agissait là de ce qui le tracassait le plus. Et Braelyn ne peut se retenir d'être rassurante ; telle était sa nature. Ce n'est pas ce qui importe, tu sais. Ce qui importe, c'était qu'il était en vie. Voilà ce que ceux qui l'aimaient lui diraient, et voici ce qu'elle lui disait aujourd'hui. Il avait beau avoir été détestable avec elle, avec d'autres, il n'empêchait que beaucoup l'auraient regretté. Passent alors par son esprit les mêmes pensées qui l'avaient habitées lors de l'exécution d'Oleg. Il était un assassin, un traître, mais il était un père et un mari, qui serait pleuré et aimé à jamais.

Oleg. Il avait suffit que le nom du défunt patriarche de l'air ne lui vienne pour qu'une des mains d'ébène glisse jusque dans la poche du chaperon de la noble enfant. Ses doigts y sentent la présence de l'imposante bague, cachée dans une couture. Elle déglutit, ne sait que faire. Elle l'avait gardée pour lui. Peut-être que Liza était celle à qui le bijou revenait de droit, mais il faisait plus sens aux yeux de Braelyn de le savoir au doigt d'Andrei. Elle le regarde, encore, lui qui regarde ses jambes comme si y garder les yeux assez longtemps pourrait les faire guérir plus vite. Elle se demande si elle ferait bien. Elle se demande s'il veut l'avoir, ou s'il veut la savoir perdue à tout jamais. Et puis elle se souvient de la broche de sa mère, qu'elle avait prise pour elle sans demander l'avis de ses sœurs, qu'elle portait sous ses vêtements pour que personne ne la voit. Elle se souvient de comme elle se sentait nue quand elle ne la portait pas, jusqu'à ce qu'elle ne la perde ; ç'avait été comme perdre Miriela une seconde fois. Elle repense à l'exécution à laquelle le fils n'avait pas pu assisté, au deuil qui ne pouvait pas être achevé. Alors elle retourne sa poche, tire sur la couture pour faire lâcher les points, et en sort la bague. Elle n'était pas aussi brillante que quand elle l'avait retirée du doigt d'Oleg, elle qui n'avait plus vu la lumière depuis un moment. Mais elle était intacte ; pas une rayure n'était venu l'abîmer, rien n'avait brisé la pierre qui résidait en son centre. Elle ferme le poing autour du bijou, laissant son dilemme continuer un court instant, avant de le laisser périr et d'ouvrir les mains, présentant à son ancien fiancé sa paume bien plate et le bijou qui reposait sur sa peau noire. Braelyn glisse ses pupilles sur les traits d'Andrei, ne sait trop ce qu'elle devrait y lire. Mais il semble que quelques précisions s'imposent. J'ai voulu te la faire parvenir avec la lettre que je t'ai écrite, ce jour-là. Ce jour où il avait rejoint la large communauté des presque orphelins, de ceux dont on avait privé un parent par la plus grande des violences. Darius et moi avons cependant jugé cela trop risqué, alors je l'ai gardé, au cas où. Et te voilà. Un fantôme au milieu de la nuit, un spectre du passé qu'elle n'avait soupçonné vouloir revoir à un tel point. J'ai pensé que sa place n'était pas sous terre. J'espère que tu ne m'en voudras pas.
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Andrei Bolkonsky
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyDim 31 Déc 2017 - 16:14

« Andrei Valaeris et son allure. » Il sentait la moquerie au creux de ses mots, et le rire qui effleura ses lippes accentua le malaise qui naissait en lui. Ce n’étaient que des souffles, non pas des paroles, non pas des rires, mais des souffles, des brises mélodieuses devant lesquelles, pourtant, le prince ailé se trouvait impuissant. Elle se moquait de lui et de ses inquiétudes, et déjà, il regrettait s’être livré. Le rire mutin de Braelyn n’était pas le même que celui, taquin, de sa belle aimée, et déjà il regrettait s’être éloigné d’elle. « Ne te moque pas. » Il était vexé, l’enfant blessé, et son orgueil fissuré par le coma jamais ne retrouverait sa splendeur d’auparavant. Et s’il tentait de camoufler les aigreurs de son cœur, elle dû lire en lui facilement - peut-être était-ce son regard fuyant qui l’avait trahi, ou bien ses lèvres pincées - et s’adressa à lui telle une mère. « Ce n'est pas ce qui importe, tu sais. » Oui, il le savait, et voilà ce qui nourrissait d’autant plus les aigreurs noires. Il avait perdu ce qui lui importait, mais il n’avait pas le droit de le pleurer. Il n’était plus celui qu’il était, et ne pouvait le regretter. On lui avait retiré la part la plus importante de lui, et on lui avait dit d’être satisfait - après tout, on ne lui avait pas retiré la vie. Mais Andrei détestait cette demi-mesure, cet entre-deux justement placé entre vie et mort, entre passé et présent. Qui était-il, si ce n’était le glorieux prince des temps anciens ? Il n’était plus que l’ombre de lui-même, et ne pouvait s’endeuiller de cela. On lui disait de se taire, et d’en être content. Après tout, l’air courrait encore en lui ; qu’était-ce alors, qu’une canne de bois ? « Je sais. » répondit-il, presque sèchement, comme il leur avait répondu à tous. Il savait, mais il ne pouvait s’empêcher de se regretter. Ses iris retombèrent mollement sur ses jambes à jamais abîmées, sur cette malédiction que lui avait offerte la Mort lorsqu’il l’avait quitté, pauvre cadeau empoisonné que voilà, et il ne put s’empêcher de pester secrètement. Jamais, à haute voix, n’avait-il avoué les regrets aigres qui l’habitaient. Jamais n’avait-il confié son chagrin, et le deuil qu’il rêvait d’avoir. On lui avait arraché la vie, et on ne lui avait redonné qu’un semblant du passé, une effluve amoindrie, un parfait ersatz de sa vie d’antan.

On lui avait arraché un père également, et là aussi, on avait empêché à l’orphelin de pleurer cet homme. On lui avait tant enlevé, et si peu donner, si peu permit de pleurer. Où reposait alors Oleg, qu’avaient été ses derniers mots ? Vers qui sa dernière pensée s’était-elle tournée : Dyana, Liza, Andrei, ses petites filles ? ou Isaiah ? Andrei ne pouvait répondre à ces questions qui, jamais, ne trouveront de réponses suffisamment apaisantes. Oleg laissait un trou béant dans sa poitrine, un trou à jamais ouvert, un trou noir et amer, un trou inconsolable fait de chagrin et de deuil interdit. Du coin de l’œil, il la vit s’activer, mais trop absorbé par ses pensées noires, il ne s’en soucia guère. Une dame replaçait sa robe comme elle le souhaitait, sans que des regards curieux de ces messieurs ne viennent la déranger. Il la laissa faire, s’en se préoccuper de ses urgences vestimentaires, et continua à fixer tristement les deux jambes qui fonctionnaient si mal. Mais la lune déposa l’un de ses rayons sur la jeune fille, et la lueur éclair attira l’œil azur de l’homme. La paume, plate, et grande ouverte, s’offrait innocemment à lui. En son sein reposait un anneau d’argent, serti d’une pierre aussi bleu que le ciel de Volastar pouvait l’être en un jour d’été. Cette bague, il la connaissait si bien. Petit, il avait rêvé de l’enfiler, parfois pour toute une vie et ainsi devenir ce que son père avait été, parfois juste un instant, pour juste essayer, voir rien qu’une fois. Mais cette bague, aussi bien qu’il connaissait son aspect, jamais l’enfant ne l’avait touchée. Son père en était trop fier pour la prêter à qui que ce soit. Lui-même l’avait hérité de Dyana, le jour de leur mariage, alors qu’il prenait sa place sur le trône de la nation, et marchait dans les pas des ancêtres de sa nouvelle épouse. Un trône qu’il avait perdu quelques temps plus tard, et qu’à jamais il avait regretté. Cette bague revenait aux souverains d’Aerinstin et symbolisait leur souveraineté incontestée. Elle n’avait plus aucune valeur, mais Liza se devait de l’arborer. Lui n’avait aucun droit sur elle. D’ailleurs, alors que Braelyn lui offrait gracieusement le bijou de son défunt père, il resta interdit, ses bras sur ses cuisses, et le petit garçon se souvenait des orageuses prunelles d’Oleg lorsqu’il s’en approchait de trop près. « J'ai voulu te la faire parvenir avec la lettre que je t'ai écrite, ce jour-là. » Son regard se retira de l’anneau d’argent, et vint se déposer contre les joues de l’ancienne fiancée. Il l’écoutait, et ne savait comment réagir. Elle avait pensé à retiré la bague du cadavre de son père pour lui redonner : combien avait-elle encouru pour cela ? Elle avait tant risqué, pour cet homme qui l’avait bafouée, et le visage d’Andrei se décomposa sous un chagrin de regrets. « Darius et moi avons cependant jugé cela trop risqué, alors je l'ai gardé, au cas où. Et te voilà. » Un miracle auquel il n’osait croire, était-ce bien réel ? Il la savait généreuse et attentionnée, mais jamais n’aurait-il pensé qu’elle aurait tant fait pour lui, lui qui ne signifiait plus rien, lui qui n’était qu’une relique du passé au même titre que cette bague ancestrale. « J'ai pensé que sa place n'était pas sous terre. J'espère que tu ne m'en voudras pas. » Il eut un soubresaut quand elle articula ses derniers mots. « T’en vouloir ? » Déjà, ses lèvres tremblaient sous le coup de l’émotion. Lentement, et tout aussi prudemment, il leva sa main et l’approcha de celle de la pieuse. Elle tremblait, elle aussi, tiraillée par cette envie de reprendre ce qui était sien, et cette admiration qui le prenait au ventre et tordait ses entrailles quant aux objets du passé. Jamais n’avait-il pensé revoir ce bijou, le pensait perdu à jamais. « Je devrai te remercier. » Un instant, alors qu’il se saisit de l’objet, il sentit derrière lui la forte présence de son père. Sur son épaule, un vif serrement, comme pour montrer qu’Oleg était là, qu’Oleg l’autorisait. Qu’Oleg était fier. « Pour ta lettre, comme pour cette bague. » Pour ces reliques et ces moments arrachés qu’elle lui rendait gracieusement, pour tout ce qu’elle avait fait, pour le lien indéfectible qu’ils partageaient tous deux : le chagrin de l’orphelin.

Andrei releva le regard vers elle, et il la vit sous un jour nouveau.

Lorsqu’il retira sa main de cette paume ouverte, ses doigts chatouillèrent cette peau qu’il ne pouvait plus baiser. L’anneau froid dans ses mains, il le regagna contre lui, mais s’empêcha de l’admirer, puisque ses yeux céruléens étaient profondément ancrés dans les noirs encriers de l’amie. Qui était-elle donc, cette femme qu’il avait refusée sans prendre le temps de la connaitre ? Il ne l’avait vue que comme l’adversaire qu’elle n’était pas, et aujourd’hui découvrait l’amie qu’elle aurait pu être. Plus tôt, elle ne s’était pas vilement moquée de lui. Elle avait ri de son innocence et de superficialité, lui qui avait grandi dans le luxe et l’opulence, elle qui avait grandi dans l’austère religion. Ils étaient si différents, mais en cette nuit de novembre, sous ce ciel sombre et cette lune radieuse, Andrei eut l’impression qu’elle seule pouvait le comprendre. « Merci. » souffla-t-il.
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyMar 2 Jan 2018 - 23:31

Ne te moque pas. Elle ne sait trop s’il s’agit d’un ordre ou d’un supplice. Elle ne sait qu’en voyant l’expression de son visage qu’il se trouvait blessé par cette légère remarque. Elle ne se moquait pas, loin de là son idée. Elle était simplement surprise – ou l’était-elle vraiment ? – que là se trouver le principal souci d’Andrei. Son allure, apparemment source de sa fierté, amie qu’il semblait regretter autant qu’il aurait regretté la perte de sa vue ou de son ouïe. Elle riait car elle était presque heureuse d’apprendre que c’était cela qu’il retenait de l’expérience de laquelle il sortait. Andrei Valaeris aurait pu mourir. Andrei Valaeris aurait pu être incapable de reposer un pied devant l’autre et d’avancer. Mais Andrei Valaeris ne se souciait que de son allure, et si beaucoup aurait pu croire à une sorte de narcissisme, elle voulait croire que c’était signe que tout allait bien. Que finalement, rien n’était aussi grave qu’ils l’avaient tous cru. Cela n’empêchait pas l’ambassadrice de comprendre que cette stature qui lui manquait tant était ce qui le rendait lui. Il était cet homme élégant et princier ; c’était une part de lui, un élément qui l’avait construit. Voilà pourquoi elle s’aventure à essayer de le rassurer. De lui dire qu’eux, s’en fichaient. Qu’il changeait, mais que le cœur des autres lui réservait la même place qu’auparavant. Elle veut lui dire, il faut qu’il sache, que le monde dans lequel ils avaient tous deux grandi ne se basait pas que sur les apparences que le plus grand nombre aimait soigner ; elle en était la plus belle preuve. Le faste qui avait construit Andrei avait été absent de l’enfance de Braelyn ; et pourtant, qu’avaient-ils de si différent, une fois plongés parmi les argents ? Son je sais est sec, et absolument pas convaincant. C’est ce qui force la jeune femme à baisser les yeux vers ses jambes abîmées. Non, il ne savait pas. Il arriverait peut-être à lui faire croire qu’il aurait préféré ne jamais se réveiller.

Le fil de ses pensées, qui ne s’écarte jamais du maître aussi près d’elle, la conduit jusqu’au bijou de sa poche, jusqu’à le lui présenter comme elle n’avait pas pu s’empêcher de l’imaginer, aussi humblement qu’elle pouvait, priant pour qu’il n’y voit quelque chose qu’elle n’avait pas voulu. C’est alors qu’elle exprime cette inquiétude qu’il répète ses derniers mots, comme s’il ne les avait pas compris, et qu’elle hoche la tête à la question d’Andrei en guise de simple réponse. Elle ne sait apporter plus de précisions, car elle-même n’en détient aucune. Peut-être s’était-elle dit que violer la dépouille d’Oleg, même pour un attention telle que celle-ci, offenserait le prince des cieux plus qu’elle ne l’aurait anticipé. Elle ne savait pas, Braelyn, car elle ne savait pas réellement comment les pensées du jeune homme naissaient et s’articuler. Elle avait à la fois l’impression de le connaître par cœur et d’être assise à côté d’un étranger. Elle se demandait si le caractère qu’il lui présentait aujourd’hui relevait du nouvel Andrei, ou de celui qu’il avait toujours été, quelque part sous la carapace qu’il avait toujours arborée en la présence de la maître de la terre. Qui était-il ? A y réfléchir, elle n’en avait finalement pas la moindre idée. Elle n’avait vécu qu’avec un fantôme, pendant tout ce temps ; une silhouette qu’elle croisait dans les couloirs d’une maison qui ne serait jamais la sienne, aux côtés de laquelle elle se tenait pour faire croire au monde entier qu’ils étaient heureux. Auraient-ils pu l’être ? Elle n’a qu’à le regarder, sous les rayons de la lune qui éclairait Azurite, alors que quelque part ailleurs que dans la dimension qu’ils venaient de pénétrer la guerre grondait ; elle n’a qu’à le regarder pour savoir que oui. Peut-être qu’ils auraient réussi à toucher le bonheur du bout des doigts, peut-être auraient-ils réussi à s’adresser des sourires autrement qu’en les faignant à la face du monde. Peut-être. Peut-être. Le regard sombre de Braelyn est attrapé par le mouvement de la main pâle, qui s’approche de la sienne et qu’elle verrait presque trembler. Je devrais te remercier. La pieuse baisse le regard vers les doigts qui déjà avaient saisi le bijou, dont elle sentait toujours la présence froide au creux de sa paume. Elle secoue presque imperceptiblement la tête à ces derniers dires, comme si une telle affirmation lui semblait absurde. Elle déglutit à la seconde mention de sa lettre, pince les lèvres alors qu’elle pense à celle qu’elle avait reçu en réponse. Jamais elle n’aurait cru qu’il lui répondrait. Elle avait vécu pendant si longtemps en pensant qu’il la détestait presque, en essayant de se dire qu’elle parviendrait à coups sûr à survivre aux côtés de cet homme qui ne la considérait qu’à peine. Elle avait cru qu’il n’aimait que son visage à lui, que son cœur ne battait qu’au rythme des regards qu’il aimait qu’on lui adresse et des baisers qu’il volait quand il voulait, à qui il voulait. Sa lettre, elle ne ressemblait en rien au Andrei qu’elle connaissait – mais une fois encore, elle ne savait plus si elle pouvait assurer le connaître. Il lui apparaissait si différent, et il lui semblait presque qu’elle le rencontrait pour la première fois. Elle relève finalement les yeux, et elle est surprise quand ils s’entrechoquent contre ceux du prince à ses côtés. Il retire le bijou de sur sa paume, et le contact de leur peau la fait légèrement tressaillir, enfant si peu habituée au contact, même anodin ; et encore moins au sien. Il y a quelques secondes qu’ils passent en silence, ne faisant que s’observer. Leurs prunelles n’avaient que rarement étaient enlacés pendant un temps si long, et c’est pourquoi les secondes semblent s’allonger, durer plus longtemps qu’elles ne devraient. Le merci qu’il souffle, presque en un soupir, fait renaître sur les lippes de Braelyn un sourire tendre et triste. Habituellement, elle aurait baissé les yeux une énième fois ; mais tout de suite, elle en a l’air tout à fait incapable. Avec plaisir.

Des pas claquent un peu plus loin dans la ruelle, et s’éloignent sans qu’une seule silhouette n’apparaisse. Cette soudaine distraction fait sortir Braelyn de cette dimension qui n’était rien qu’à eux, vestiges d’un passé qu’elle se forçait à oublier. Dans un geste nerveux, elle fait tourner sa nouvelle alliance autour de son annulaire avec son pouce, et humecte ses lèvres alors que les tracas qu’elle avait laissés en posant les yeux sur Andrei revenaient au galop. Elle s’éclaircit la gorge, passe une main dans ses courtes boucles pour les écarter de devant ses yeux, mais qui reprennent fatalement leur place la seconde suivante. Il faudrait que je rentre. Un dernier regard à son ancien fiancé, un dernier sourire, et les doigts fins de l’Eartanerienne attrape les pans de sa capuche, qu’elle replace au sommet de son crâne. Elle lâche un léger soupire, alors que son sourire est toujours là, qui fait s’affaisser ses épaules, à elle qui se tenait toujours si droite. Au revoir, Andrei. Juste au revoir. Des adieux, sentit-elle étrangement, n’étaient pas de mise. Et elle se lève, la pieuse. Elle se lève, et c’est sans un regard de plus qu’elle se met à marcher. Elle ne prend pas la peine de le tromper dans la direction qu’elle prend, et emprunte tout de suite le chemin du manoir Wolffhart. Elle lui fait confiance ; peut-être plus qu’elle ne l’aurait jamais soupçonné.
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MessageSujet: Re: don’t read the last page (brandrei) don’t read the last page (brandrei) EmptyJeu 18 Jan 2018 - 16:17

« Avec plaisir. » Et c’était une danse violente que leurs regards l’un en l’autre, ancrage profond, le premier de tant d’autres qui suivront, sans pour autant que les protagonistes ne soient encore au courant. Pour eux, cette rencontre, c’est une des dernières du genre - le blond et la brune, la lune et le soleil ne pouvaient se voir plus longtemps, loi universelle qui régissait leur monde en guerre. Voilà tout le destin qui leur était réservé, se poursuivre inlassablement sans jamais s’attraper, vivre dans le souvenir ombrageux de l’autre, et des pensées rythmées par leurs et si mélancoliques. Ça résonnait dans tous les sens, cette harmonie palpitante de leurs cœurs enlacés, ça frappait contre l’argent de l’alliance, ça égrenait le temps de ses lourdes significations. C’était irréel, autant pour eux que pour le reste du monde, bien que ce dernier n’existait plus vraiment ici-même. Il n’y avait que la lune qui les observait de ses grands yeux blancs, et eux, ces deux âmes déchirées par les non-dits de leurs cœurs - des articulations qu’eux-mêmes ne réalisaient pas encore, mais bientôt enfin les comprendront-ils. Et ils restèrent ainsi un long moment, ou peut-être n’était-ce qu’une fraction de seconde, mais personne n’aurait su dire, puisque le Temps avait semblé suspendre son vol dans cet entrechoc d’iris contrastés. Des mots qu’on aurait voulu dire, mais qui pourtant ne dépassèrent pas la barrière d’émail, vinrent tinter les azurs et les ébènes des jeunes gens, suspension éternelle de tant de choses. Mais le silence s’embrasa autour d’eux, annihilant tout ce qui aurait pu être dit sous la lueur bienveillante de l’astre nocturne. Et c’était une danse exquise qui les consumait, un lien qu’ils n’osaient briser, puisque chaleureusement bercé par la présence de l’autre. C’était comme un autre temps, un temps où les possibilités étaient encore là, à leurs pieds, et les chemins divers s’offraient à eux, tous bordés par les pierres du bonheur et les feuillages du plaisir. Mais les laves belliqueuses avaient anéanti les chemins, et le sang innocent avait tâché feuillages et pierres. Tout avait été détruit, sous leurs yeux endormis, et les amants qu’ils ne purent être envoyés à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Ils n’étaient plus rien, et ils l’étaient encore moins ensemble. La mélodie de leurs noms ne résonnait plus harmonieusement, mais l’avait-elle jamais fait ? Et pourtant, dans ce regard silencieusement échangé, c’était un goût de ce temps oublié qui s’accrochait à leurs lèvres fermées, qui pétillait sur leurs langues fades. C’était une parenthèse dont tous deux avaient besoin, désespéramment besoin, comme bientôt ils auraient tant besoin l’un de l’autre. Mais taisez-vous donc, ils ne le savent pas encore.

Mais le silence se brisa par l’inconnu aussitôt haï qui délivra le Temps de son suspens. S’il n’apparut pas à eux, peut-être alors était-ce parce qu’il avait peur des représailles, lui qui avait brisé cet instant unique, lui qui avait bafoué la magie muette de leur dernier échange. Et voilà que la dame revint à elle, et oublia aussitôt les visions merveilleuses aperçues dans les prunelles de l’homme - mais lui, ô lui ne put décrocher ses iris de son visage vestale, embrassant de ses grands cils l’entièreté de son corps répudié. Et il se taisait, ne cessait pourtant d’observer celle que refusa le sot enfant, observait ses gestes intimes, et cherchait tant à prolonger l’instant écroulé. Et il la regarda toucher l’alliance, celle qui lui avait été offert par un autre que lui, celle qui déchirait encore un peu plus ce futur qu’ils avaient refusé. Cet anneau qui la liait à un autre homme, meilleur sûrement, meilleur qu’il n’avait pu être, et qui, dans toute son innocence, frappait aveuglément le palpitant enfermé de l’oiseau. Et il la regarda chasser ses mèches rebelles pour seulement les voir revenir sur son gracieux visage, et il eut envie de tendre la main, et d’attraper ces boucles noires, de les tenir fermement entre ses doigts, de les caresser lentement, de respirer leurs effluves fleuris. Mais il n’en fit rien, et jamais n’en fera rien - voilà ce qu’il pensait là, coupable mélancolique, et pourtant, le destin aimait tant rire de ses victimes, que bien souvent, rien n'était jamais fixé. « Il faudrait que je rentre. » Et il acquiesça, la fissure en lui se déchirant un peu plus, pinçant ses lèvres roses, ses lèvres vierges des siennes. Il eut cependant la chance de capter un dernier regard de sa part, de recevoir un dernier éclot de ses lèvres, avant qu’elle ne recouvrit sa figure rêvée de cette horrible capuchon qui bafouait sa beauté. Et il ne dit toujours rien, parce qu’il n’y croyait pas encore, que tout ça était terminé, que tout revenait à sa place. Il ne voulait pas voir le Temps s’égrener, il ne voulait pas voir les innocents mourir affamés, il ne voulait pas voir sa silhouette lui échapper. Et il remarqua sa posture qui, le temps d’un court moment, perdu de son maintien, et alors il osa espérer, grand fou qu’il était, qu’elle aussi ne voulait pas partir, qu’elle aussi voulait rester à ses côtés, sous la bénédiction de la Mère Lune, et oublier les tracas de là-bas. « Au revoir, Andrei. » Mais non, les rêves n’étaient que des rêves, et il la regarda s’élever, ses espoirs brisés par la silhouette mouvante. Elle ne se retourna pas, et déjà ses premiers pas abrogeaient la dimension parallèle dans laquelle ils s’étaient réfugiés. Il aurait voulu baiser ses joues, gracier la femme de son étreinte, sentir encore une fois son parfum singulier. « Au revoir, Braelyn. » souffla-t-il sans qu’elle n’ait pu l’entendre, déjà perdue dans l’obscurité de la nuit.

Il rentra bien rapidement au palais de la reine Osanos, celle que tant d’hommes appelaient traitresse, celle que lui-même ne portait pas dans son cœur. Il retrouva bien vite le chemin perdu, comme si ses pas ne lui avaient joué un tour que dans le seul espoir qu’il croise le spectre d’ébène. Et il regagna ses appartements d’ambassadeur, refusa l’invitation de ses hommes pour une partie de cartes, et s’enferma sans un mot supplémentaire dans la luxueuse chambre qui lui avait donné. Il ne s’endormit pour autant pas de suite, et s’assit au bord du lit, le regard perdu sur l’horizon et, dans sa main, un fusain miraculeusement trouvé qui croquait le visage à la beauté atemporelle de la pieuse dame.
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