Sujet: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 16:30
i told you, human are monster
De l'envie, elle en voyait à tous les coins de rues. De l'envie, elle en buvait dans les vasques les plus tortueuses des âmes, elle venait le chercher du bout de ses doigts de lait dans la chair blanche d'une main et c'était ses coups d'amour qui en récoltaient les soupirs. L'envie, c'était les lèvres d'Hana, c'était ses reins, c'était ses mains même et pire – son rire. L'envie, il y en avait dans l'air quelle exhalait dans les cous trop richement vêtu, il y en avait dans cette jeunesse devenu décadence, dans cette décadence devenu convention - l'envie, c'était sa peau, c'était sa tiédeur, c'était cette douceur amer qu'elle piquait d'attention tout au long de son errance. L'envie, c'était Hana - ou presque. C'était un beau mirage aux cheveux de jais et à la peau de lait.
Il y avait quelque chose de tendre et de juvénile dans la douceur de ses iris qui voguaient sur les pages de son manuscrit, des caprices de divas ravalées, des silhouettes d'enfants et autres ravagés, torturés, éventrés, brûlés à l'acide. Elle avait cette habitude de lire au rythme de ses pas dans les rues bondées de la capitale, bercée par les rires cristallins des gamins s'élevant dans les airs, tapie comme la maladie insidieuse dans l'ombre sibylline des persiennes à la lumière trop vive. Mademoiselle Osyris puait l'insouciance, peut-être, du haut de sa nonchalance piquée à une quelconque figure de haute importance, enveloppée de sa robe aux voiles écarlates chiné dans une quelconque friperie bas de gamme lors d'un été brûlant, mais elle transpirait surtout l'ennui, ce maudit caprice, cette parure de riche qu'elle revêtait tous les matins et qu'elle s'évertuait à tromper par tous les moyens possibles et imaginables. Ses gestes nerveux trahissaient l'impassibilité pragmatique de son expression, ses yeux agités traduisait l'agacement grandissant et irrationnel qui se déversait dans le creux de ses reins, Hana était frustration. Hana était enfant. Un paquet de nerfs à vifs dont chaque incision dans la chaire sanglante était fatale, irréversible. Elle était femme du froid au sang bouillant, une mademoiselle forgée dans l'acier brûlant et sa voix à l'accent fort avait des affreux airs de Goulag.
Alors que ses yeux s'agrippaient à une énième métaphore sur l'ignorance de la masse, Hana rêvait d'une mer d'ambre au mordant saisissant, au luxe dont elle jouirait un jour, au destin qu'elle se promettait et qu'elle effleurait simplement du bouts des cils, aux grands séismes qui renverseraient tous ces idiots rampants dont faisait partit l'habitant moyen qui pullulait comme de vulgaire gremlins dans les ruelles. Hana ou le léger regard en coin lorsqu'elle leva son visage vers le faciès familier. Un amant éperdue. Quelle... originalité.
Hana. Ses grands yeux charbons parcourent son visage, glisse sur la courbe du front, en arpente les boucles folles pour pour échouer sur l'angle rond d'une joue, jusqu'à ses lèvres tendre qu'elle n'avait que bien trop vu auparavant. Elle se tient droite, les jambes croisée avec ses airs de femme libérée, avec ce sourire un peu tendre, un peu moqueur qu'elle trimballe toujours aux coins des lèvres. Elle demande même pas pourquoi il est planté là, ni ce qu'il lui veut, pourquoi il ne lance pas l'alerte, elle se permet juste de le dévisager sans aucune pudeur. Kalei, il avait toujours évident qu'il n'avait jamais eut le malheur de côtoyé la véritable misère humaine, il avait encore le teint frais, l'amour des choses simples retranscrit à travers sa façon de se tenir et ses cheveux - qu'Hana détailla une nouvelle fois-, il avait ce petit truc que ses semblables n'avaient pas. Il n'avait pas cette haine sous jacente qu'elle exhalait à même la brûlure de ses poumons.
Un sourire en coin, et elle retournait à son ouvrage, le contournant d'un léger balancement de hanche. Parce que Kalei, il avait un jour reçu les mots de la peine. Des je t'adore jetés de travers, à ne plus savoir quoi en faire. De l'amour en cascade soufflés au creux de l'oreille alors qu'elle s'enfuyait dans les couloirs du palais, enfant terrible, mais sincère, qui n'avait que Kalei. Alors oui Hana, elle le savait, Kalei la suivrait. Parce qu'elle avait un jour semée le doute. Avec une graine d'amour.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:07
i told you, human are monster
L’hiver tuait, l’hiver l’avait tué. L’hiver qui avait teinté sa peau à la rougeur de ses coups. Mais l’hiver l’avait peut-être anesthésié, déposant ses flocons sur les déchirures de son coeur, noyant son âme et ses sentiments sous la vague de froid.
Et aujourd’hui il avait plu. Dévalant le long de l'anthracite ennuyant des bâtiments d’une teinte un peu plus sombre, un peu plus bleue, l’averse avait coloré les artères de la ville, les veines de chaques impasses, noyant le paysage d’eau et d’ombres mystérieuses insondables. Et la sienne, la s i e n n e , toujours accompagnée de ce chaos dégénérescent n’avait plus que son propre silence et la solitude en guise de compagnie depuis qu’il avait été abandonné par sa fidèle jumelle. Cette sombre silhouette qui, elle seule savait se distinguer des autres, se dessoudant de sa chaire pour donner dimension aux éclats son être et révéler sa beauté capturée au creux des pupilles dilatées. Il y avait cet espoir qui se logeait à chaque coin de rue, à chaque visage rencontré, d’y retrouver cette constellation de l’univers. Celle qui lui avait fait oublier le froid de l’hiver dans ses étreintes réconfortante, dans ses sourires chaleureux, dans leurs regards amoureux; Dans ses traits où s’était teinté l’espoir et le courage d’affronter demain. « faut t’y faire, il est peut-être parti. » mais il avait incessamment nié en bloc tout ce qu’on avait pu essayer de lui faire avaler. C’était impossible, son coeur ne pouvait que nier l’évidence. Parce qu’ Azriel ça avait été un peu plus qu’une muse ou un amant, ça avait été avant tout son meilleur ami. Et il ne pouvait croire l’espace d’un instant qu’il l’avait abandonné sans même prévenir.
L’attente, il s’y était habitué. A refouler ses sentiments de peur de le faire fuir ou de briser leurs acquis. Alors il s’était laissé noyé dans la souffrance, retenant sa respiration, expirant la fumée toxique de ses regrets jusqu'à ne plus voir la surface. Et il suffisait de s’y accommoder; accepter et recevoir la douleur, qui elle seule pouvait être salvatrice de ses maux. Alors il n’y avait plus rien ressenti durant cet hiver, comme les arbres, lui avait perdu avec son feuillage ses chimères et ses sentiments. Jusqu’a cet instant où il n’était pas rentré à la maison. Cet instant-là où le doute s’était installé. et si il était parti? L’i n j u s t i c e avait frappé sa conscience d’une douleur fulgurante, les pensées s’entrechoquant dans son esprit.
T’es injuste, t’es égoïste Az, de me laisser agoniser dans les non-dits sans même me laisser une chance de t’avouer l’évidence ou les mots interdits; « Je t’aime. » que je t'aurai dit comme ma plus belle épiphanie.
Et soudainement dans la vague masse des passants de Launondie, au milieu des livres et de l’odeur boisée de la bibliothèque il y a une illusion qui lui vole toute son attention. Comme un fantome qu’il aurait cru percevoir, comme un miracle, mais peut-être pas celui qu’il attendait, il vit la silhouette d’une ombre qu’il n’avait jamais su oublier; celle qui avait su panser ses plaies à grand coup d’affection et d’amitié. (et les rouvrir à coup de couteau et de trahison éhontée)
— Qu’est ce que….
il la poursuit alors qu’elle s’échappe à nouveau à travers l’obscurité, la retrouvant alors au coin d’une allée marchande quelque peu sombre et peu fréquentée. Ah, et si elle voulait m’assassiner comme les autres? la lucidité le frappe bien trop tard, mais Kalei ne flanche pas; convaincu que sa réapparition n’était pas qu’une simple coincidence.
— H-Hana je-.... qu’est ce que t-tu me veux?
Sa voix est légèrement brisée, comme si des morceaux de verre s’étaient retrouvée à l’intérieur, rendant chaque syllabe presque douloureuse à prononcer. Et soudainement, il se stoppe dans son élan lorsqu’une étrange idée le gagne. Comme un frisson irrépressible; l’idée que peut-être, elle savait où il était.
— Azriel. Tu sais où il se trouve?? Il est en fuite avec toi?
Son coeur se faisait lourd tandis qu’il a d m e t t a i t cette étrange possibilité qui avait longtemps hanté dans un coin de son esprit. Il ne pouvait s’empêcher de repenser à la liaison qu’autrefois ils avaient entretenu. Et que…. peut-être… il avait enfin décidé de la retrouver… parce qu’il l’aimait.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:10
i told you, human are monster
Hana est une chasseuse, une bête sauvage attentive à tout ce qui l’entoure. Le moindre mouvement, le moindre bruit est noté, classifié, interprété, parce que l’attention amène la connaissance, et la connaissance entraine la victoire. La petite brune ne perd pas ou, du moins, n’aime pas perdre. Elle a déjà subi une défaite, contre son propre corps. Elle a subi une défaite, et elle souffre d’avoir osé se briser ainsi, elle souffre d’avoir cédé, ne serait-ce qu’un instant, ne serait-ce qu’un peu. Elle souffre d’avoir montré que le loup qu’elle était pouvait aussi être un chiot, un animal pathétique. Elle a mal là, au creux de son ventre. Elle a mal d’avoir perdu. Alors, elle a besoin de gagner encore, de marcher, de briser, d’écraser ces êtres faibles pour montrer qu’elle n’est pas comme eux. Qu'elle est la détentrice des feux de leur souffrance et des pieux de leur perdition, qu'il ne tient qu'à son bon vouloir que leurs coeurs mortels s'enlisent dans les souffrances les plus grotesques, dans les dérélictions affectives les plus abjectes. Hana, elle n'était pas comme eux. Hana, elle se destinait à être pire qu'eux.
Kalei a sursauté et est tombée dans un piège aussi grossier. C’est une preuve : il n’est pas attentif, il n’est pas à l’écoute de ce qui l’entoure, aux signes que la vie elle même a eut la bonté de placer sur son chemin. Kalei a confiance. Kalei n’a pas assez peur. Kalei ne craint pas, et ce sont ces proies, un peu troublées, un peu égocentriques, qu'Hana préfère. Que son coeur mensongé a préféré. Ce sont celles qui ont le plus mal, quand elle en a fini. Celles qui sont toute seules pour se reconstruire. Il n’y a aucun doute : Hana arrivera à briser cet enfant, petit à petit, minute après minute, et elle ne rendra à Azriel qu’une épave. Elle le fera craquer. Elle le fera devenir fou et, d’un coup d’un seul, il sera brisé comme une brindille. Les hommes sont idiots : à force d’être trop gentils, on finit par se blesser. Hana aurait probablement été la première à éclater de rire en voyant Kalei dans cette rue désertée si elle en avait eut la liberté. Ah. Pauvre enfant. Pauvre crédule qui venait interroger celle qui avait offert tout son sens au mot mensonge.
— Lei...
Une expiration, qui trébuche sur les lèvres chagrines, qui glisse sur le visage qui se tord, entre regret et remord, entre souffrance et inconséquence. Hana, elle était fausse. Hana, elle délivrait le poison de ses maux, prêchait le vrai lorsqu'on lui demandait le faux. Hana, elle tordait les mots par la seule volonté de son culot. Elle y insufflait la courbe d'une tristesse qu'elle s'inventait. Hana, elle était dangereuse, pour qui voulait bien l'entendre.
— Il ne te l'a pas dit? Qu'il partait, qu'il s'en allait.
Elle a les mots léger qui volent dans le silence assourdissant de leurs ombres opacifiés. Elle tâtonne Hana. Elle cherche les failles, redécouvre du bout des doigts les fêlures qu'elle avait un jour pansé avec une acuité intéressée. Azriel était à Kalei ce que la lune était au soleil, une nécessité. Une justification aux rayons insolents qui paraient la couronne de son triomphe. Une raison d'être et de perdurer, une nuance à ses implosions incontrôlés. Kalei avait besoin d'Azriel. Tout en ignorant qu'Azriel avait également besoin de Kalei.
— Il n'est pas partit pour moi. Je pensais qu'il s'en irait avec toi.
L’incompréhension de ce qui pour elle aurait dû sonner comme une évidence. S’il avait tenu à lui comme Kalei avait put l’aimer. S’il avait put vouloir le retenir comme Kalei avait put s’en désespérer. Et si. Et si. L’enfer de Kalei en était périt, des « et si ». Des doutes en farandoles qui un jour écroulerait jusqu’à la plus dignes de ses nécropoles. Hana, elle détourne son regard. Hana elle referme son livre et le presse contre son ventre, signe machinal, instinctif, répétitif, témoins de ses embarras. Comme elle avait un jour serré la chemise tâchée sur laquelle elle avait fait choir son verre de lait. Comme un jour elle avait pressée ses mains en avouant à Kalei son amour pour Azriel. Ses mains là, serrées contre son estomac avait toujours été chez elle un signe de vulnérabilité. Un geste de sincérité. Enfin, il parait.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:14
i told you, human are monster
Un battement de coeur et la peine s’infusait dans ses veines. Il pouvait voir Hana comme on pouvait voir une photographie du passé. Il en reconnaissait les traits, les contours, les odeurs…. les couleurs…. Car elle avait cette singularité à laquelle il n’avait jamais su se détacher; ces teintes particulières formant une dualité entre douce candeur et terrible cruauté. Car Hana n’était pas la r o s e ou encore moins les épines; elle était le serpent qui s’y était dissimulé, le démon au venin qui commençait à réveiller peu à peu une mémoire souillée qu’il avait autrefois préféré oublié.
Il se souvenait de leurs sourires secrets, de leur proximité trop évidente pour ne pas être suspecte. Elle et Azriel; des amants dont la raison avait été étiolée sous les nuits de cobalt et sous les silences entre les draps. Hana, elle avait cette cruauté qui n’allait pas avec la douceur de ses traits et la délicatesse de sa voix. Kalei se souvenait vaguement de son enfance en compagnie de la plus âgée, une lumière parmi tant d’autres, mais la seule qui avait su s’accorder avec la chaleur de son brasier en mêlant violence et amour contre son âme martyrisée. Il s’était parfois imaginé à jouer le rôle du chevalier qui allait protéger sa dulcinée contre les griffes de son père, lui offrant affection et protection en restant à ses côtés. Il y avait cru, qu’il avait eu une amie. Il ne s’était jamais douté, qu’elle était le terrible geôlier et lui, l’innocente fleur qui avait osé tenter la proximité pour mieux se faire piétiner. Il aurait du s’en rendre compte depuis le début. Lorsqu’ils étaient plus petits et plus innocents (quoique Kalei l’est toujours autant) elle lui avait offert cette passion, cet amour malsain à éclater ses sentiments, à faire de lui une soufflerie et à broyer son coeur en milles éclats de verres. Elle riait, à le voir souffrir de son amour incontrôlé, indésiré; dérobé. Hana avait le droit de le toucher, de l’aimer, là où Kalei n’a même pas su le frôler.
Elle lui a tout volé et pourtant, Kalei l’aimait. Comme la seule amie qu’il avait un jour obtenu, comme la seule à qui, retirer la confiance pouvait le détruire plus qu’elle ne l’avait déja fait. Sa langue se délie naturellement, crache son poison à plein poumons sans même se soucier de ce qu’elle allait lui infliger. Parce qu’il le savait après tout, au plus profond de lui; qu’elle était une menteuse née, mais il ne pouvait simplement pas se résoudre à voir la vérité qui s’était prise les pieds dans le tapis de sa lâcheté.
— Lei…. Ne m'appelle plus comme ça Hana.
Il expire sèchement, durcit son expression. Tandis qu’il se montre autoritaire pour la première fois. Lei c’était interdit. Lei, c’était la proximité interdite, l’amour qui n’offrait à aucune personne à par lui. Lei c’était réservé pour la seule personne à qui son coeur s’était offert sur un plateau doré. à ce mage électrique qui semblait tout ignorer.
Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu’il réalise la suite de ses mots.
— Peu importe s’il n’est pas parti avec moi, je veux juste savoir où il est et s’il va bien. O-on n’est plus lié, et c’est son droit de partir. Mais je veux juste savoir s’il va bien.
Kalei l’aimait, et à chaque syllabe qu’il prononçait de plus, il sentait les larmes lui venir aux yeux; ce n’était pas lui ça, d’accepter aussi vite la défaite. Eux, c’était plus fort que ça. Du moins il voulait y croire Kalei, que Azriel avait besoin de lui. Lui aussi. Et pourtant. Il avait Hana en face de lui qui affirmait l’inverse. Et son coeur marchait à contre-sens, décidant fatalement de la croire.
— N’essaie pas de m’avoir Hana t’es au courant de quelque chose. Si t’es ici, dans une ville aussi risquée pour toi que Launondie, c’est bien pour une raison. Tu sais très bien que je fréquente cette bibliothèque. Tu sais où il se trouve.
Et malgré le choix des mots, sa voix s’était amoindrie comme pour étouffer un sanglot, elle qui paraissait de son regard rugir, elle n’était pourtant plus qu’un murmure lancé dans l’obscurité funèbre, comme un enfant qui avait peur de se faire punir s’il criait trop fort.
— Je t’en supplie… c’est pas… possible qu’il soit parti comme ça.
Il rendait les armes, sans aucune forme de résistance, sans même laissait le temps à l'assaillant de porter le coup fatal; Kalei s’autodétruit. Il se désintègre lui-même et toute forme d’espoir par sa propre imagination et ses propres démons.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:17
i told you, human are monster
Hana observe Kalei. Son cœur rigole, de ce rire noir et dégueulasse qu’elle a fait sien, quand elle est devenue ce qu'elle était. À savoir, une femme remplie d'amertume. Personne n’a jamais entendu ce rire grinçant, dédaigneux, ce rire qui ne résonne qu’un peu avant l’arrivée de la souffrance. C’est un rire délicieux pour elle, et repoussant pour un innocent. Un rire de douleur, un rire de plaisir, un rire sadique, tout simplement. Parce qu'Hana se prépare à faire souffrir, encore. Elle se prépare à briser un rêve, à briser un cœur… Elle se prépare à casser cet homme ridicule, qu’il suit dans les nuages en faisant mine d’admirer son idiotie. Alors qu'elle ne fait qu'en rire.
Ses paupières s'abaissent légèrement, et sa bouche s'entrouvre dans un "oh" étonné. Evidemment, lui ne voit qu’une trahison, la sienne couplée au départ impromptu d'Azriel, et elle voudrait pouvoir se moquer fort, détruire déjà tous les rêves de Kalei – mais ce serait si éphémère, si ridicule par rapport à ses opportunités. Alors, elle se tait, elle observe, elle détaille les murs invisibles, elle s’approche du trône qui n’existe pas. Launondie. Le lieu est beau, certes, mais il n’est pas celui qu'Hana feint de voir. Ici, elle jouait un jeu dangereux. Il suffirait d'un seul faux pas pour que tout bascule.
Elle secoue ses boucles ébènes, elle lui attrape les mains, plonge ses deux yeux de glace dans ceux, durs de sa proie. Elle est délicieuse, Hana, tellement facile à avoir, et elle regarde les étoiles qui illuminent ses iris – des étoiles qui brillent, échos de l’espoir que Kalei a encore. Encore un enfant. Encore un doux rêveur. Cette vision la réjouit pleinement, tant et si bien que la douceur qui émane d'elle paraitrait presque vrai… Presque. Elle le relâche finalement. Elle souffle du bout des lèvres. C'est un doux soupire.
— Non je ne sais pas. Ou tout du moins je n'ai aucune certitude.
Hana. Elle savait qu'il doutait encore. Elle savait qu'elle devait constamment, comme tous les jours, faire ses preuves. Elle savait aussi qu'elle réussissait tout ce qu'elle entreprenait. Ou tout du moins l'espérait-elle. Et Kalei, elle avait apprit à le connaitre, elle avait épancher ses joies comme ses peines, elle les avait moduler pour qu'elles prennent la courbe qu'elle leur destinait. Hana, elle avait vite comprit que le moyen le plus simple pour attendre Kalei était de jouer d'Azriel.
— Je suis venu ici en pensant que je ne te verrai pas. Je voulais simplement savoir si c'était vrai. Si tu étais seul maintenant.
Doucement, elle se détourna. Le temps d'un battement de coeur, d'une brève inspiration. Pour entendre. La brise matinale, qui s'essouffle le long des bâtiments de pierres. L'écho lointain des pas qui martèlent l'allée commerçante. Le silence. L'absence de fracas qui accompagne un coeur qui se serre. Parce que le désespoir, contrairement à ce que l'on imagine, est cruellement silencieux. Il n'y a ni explosion, ni détonation, ni hurlement, ni grand bouleversement. Il n'y a que le battement assourdissant de votre palpitant. Ce vulgaire bout d'organe qui gonfle et enfle jusqu'à vous enserrer la gorge. Le désespoir vous vole votre oxygène. Et c'est peut être pire que tout le reste.
— Ne t'en avait-il jamais parlé?
De s'évader, loin de la cage d'affection que tu lui avais érigé. De ce temple d'innocence que tu lui avais apprêté sans jamais pleinement osé lui confier. Loin de tes hésitations et de ces manières un peu gauches qui te caractérisait. Ne l'avais tu pas vu Lei? Cet amour naissant, qu'il avait pour toi. Cette affection qui brûlait à chaque instant. Pourtant Azriel, il se consumait. Il se consumait de cette affection devenue passion, de cette passion devenu poison, de ce poison devenu ambition, de cette ambition qui bientôt marquerait le sceau de votre perdition. Azriel se consumait là où tu t'effondrais. Il croyait en toi. Là où tu doutais de lui. Lâches, encore une fois.
— Mais peut-être...
Peut être, elle suspendit sa phrase en embrassant son visage du regard. Elle marqua le temps d'arrêt au moment où on ne souhaitait que lui arracher les mots de l'oesophage. Hana, elle menait une danse dont elle seule entendait les notes.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:22
i told you, human are monster
Hana c’était l'apothéose de l'horreur. Il le savait, et pourtant, lorsqu’il avait capturé sa silhouette dans son champ de vision il fut incapable de l’éviter. Il s’est perdu par sa propre curiosité, il s’était désormais jeté en pature en martyr, offert à la cruauté et aux vices, et ce de son propre chef; indéniablement pitoyable et pourtant il me méritait. L’innocence bordant encore ses traits, l’ignorance berçant incessamment ses pensées; comment pouvait-il se prétendre roi d’un peuple dont il ne connaissait même pas la vie?
Et pourtant en cette soirée, il ne s’était jamais aussi senti humain, aussi désespéré au point d’en oublier sa précieuse fierté. La vanne ouverte aux larmes et aux supplices, le coeur mutilé à vif pour retrouver sa précieuse moitié. Lui-même se serait songé, il y a quelques années incapable d’un tel niveau d’absurdité. Lui qui était insensible à la cruauté de son père, au mépris de sa soeur et à la ville solitude. Elle pouvait se moquer Hana, rire de cet enfant sans doute trop naïf qui n’avait jamais connu la douleur d’un a m o u r désabusé.
— Il ne m’a jamais rien dit. E-Enfin on en av- j’en avais parlé. Mais il ne m’avait rien dit. Il d-devait avoir une raison tu ne…. crois pas??
Soudainement Kalei se sentait possédé par un vide conséquent, la voix qui sonnait presque creuse, n’arrivant même plus à se convaincre lui-même, il se secoue la tête vivement tandis que le contact contre ses doigts commençait peu à peu à l’étouffer; alors que ses propres sentiments le submergeait.
— Hana j-j’ai besoin de lui Hana. Il ne m’aurait jamais fait ça. I-ll le sait.
L’espoir était toujours logé au creux de ses pupilles d’enfant. Le et si? qui résonnait comme une agréable mélodie. Parce qu’après tout, Azriel n’avait pas été n’importe qui, ni n’importe quelle étoile parmi le vaste néant. Lui, il avait été doté de la singularité des astre les plus majestueux, les plus ardents, des plus téméraires; celui dont la dangerosité n’avait su le laisser indifférent. Cette aura qui émanait de son parfum familier et de sa présence. Il avait été cette rose qui hurlait qu’on se méfie d’elle au risque de s’y blesser. Et le prince avait su être ce garçon-là qui s’était piqué sur ses mots-fiertés et l’amertume de son audace.
Pourquoi l’aimer, lui? Peut-être que personne d’autre que lui n’avait su aussi bien renverser ses états d'âmes et ses acquis. Peut-être parce que personne d’autre que lui n’avait su aussi bien contrôler ses pensées et ses émois, le rendant presque humain. Azriel avait été un océan de vagues à l’âme ou peut-être un cyclone dévastateur. Celui qui l’avait remodelé, rendant ses émotions palpables, son regard un peu plus vivant et répandant la chaleur dans son palpitant. c’est fou comme un homme avait pu le changer. Faisant simplement de lui l’oxymore du f a n t ô m e qu’il était autrefois censé représenter.
— Peut-être q-quoi? quoi…. Ha…-na?
Ses yeux pétillaient soudainement, mais surement pas d’impatience; de crainte et d’appréhension, il crispe ses poings, prêt à recevoir le choc et la vérité troublante.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:24
i told you, human are monster
La voix vacille, fébrile, fragile, puis dans un élan suicidaire humide, s'étiole une dernière fois sur l'asphalte. Qu'importe les graviers et autres saloperies, Hana soupire, la mine soucieuse, avec l'idée que poussée un enfant dans le vide aurait tout autant d'allure.
— Sans doute avait-il ses raisons. Sans doute avait-il peur pour toi. Sans doute craignait-il de t'entrainer sur un chemin qui ne te conviendrait pas.
Ah. Ca glissait entre eux comme une caresse. Grondement doucereux et pernicieux qui encense le coeur et le corps, ah, ça grimpe dans le creux de la gorge, la tension est omniprésente, palpable et insupportable, ah, que peut-on croire, n'est-ce pas ton imagination infantile, ah, madame te regarde, elle qui vient se rapprocher de toi, ah, proche, encore trop proche, encore un coup dans le dos, encore une petite mort, ah, regardes la donc poser sa main sur ta joue, ah, crois-tu qu'on peut mourir d'un coeur qui se serre, ah, c'est pas bon pour toi ça, recules ! En es-tu certain gamin? Ah, le coeur en berne comme à chaque fois. Ah, comme lorsque tu apprends, que cette femme dans son lit n'était pas un coup d'un soir.
— Il le sait, que tu as besoin de lui. Mais est ce que lui a besoin de toi?
Et puis enlace le, petite. Enfouis tes doigts dans la jungle de ses boucles folles, approche tes lèvres de l'ourlet de son oreille, colle ta joue glacée contre la sienne, et ne cherche pas à ressentir, à éprouver sa peine comme s'il s'agissait de la tienne; acceptes simplement et agrandit la plaie. Car aimer, c'est pas pour toi. Oublies les sourires qu'il t'a offert, oublies les mots réconfortant soufflés au plus sombres de tes nuits d'hiver, oublies sa sollicitude, oublies sa tendresse à ton égard. Dis Hana, tu la connais pas cette peine là, hein? Perdue dans ta vengeance égoïste, dans ta vengeance qui ronge ton coeur, dis Hana, tu la connais pas, cette douleur là, cette envie de se débattre, sans pouvoir y arriver, le boule de détresse empêtrée qui prends toute la place. Toi tu écrases, tu voles au grés du vent, au grés de tes caprices, t'es horrible Hana, tu embrase tout sur ton passage, tu ne t'attardes pas, tu t'en fiches, tu as aimé comme jamais eux n'aimeront, tu as offert tout ce que eux ne sauront jamais offrir, mais au final, tu saccages, tu ravages tout sur ton passage, tu tournes le dos face aux vestiges, face à la peine, t'es qu'un monstre, une gamine au sourire avide, une muse à la langue fourchue. T'es qu'un tourment ambulant, une car caresse sans âme, qui marche, qui marche, écrasant tout sur son passage. A bien des égards, tu vaux bien moins qu'eux. Elle est vilaine fille Hana, quand elle dévore Lei, quand elle l'absout de sa rancoeur abjecte. Elle pourrait lui dire "T'es qu'une merde" pour le mettre à terre, mais il est encore trop tôt.
— Peut être que c'est ça le problème. Peut être que pour ça, tu aurais été un poids. Peut être que pour cette vie là, il ne voulait pas de toi.
Hana et sa voix fluette. Hana et son regard incertain. Hana et ses lèvres en cisaille prête à avaler Kalei. Hana et la vendetta qu'elle incarnait.
— Au fond je ne sais pas Kalei, parce que lorsque nous discutions de ça, il ne t'évoquait pas.
Et son étreinte qui se resserre, alors que la voix poison se perds dans le creux d'une oreille. Un chuchotement au plus odieux des mensonges. Un coup en plein coeur, délivré par la reine des illusions.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:25
i told you, human are monster
Plus rien n’avait de sens s’il n’était plus à ses côtés; ou plutôt, la vie continuerait sans qu’il n’y prenne part. Et face à la réalité de ce qui semblait être son abandon final, il s’était laissé couler dans son propre désespoir et les vagues de son émoi.
Peut-être que si Kalei était terrorisé par l’eau, c’était peut-être parce qu’au fond de lui, il l’avait toujours su : la noyade était une mort cruelle. Car contrairement aux poignards ou à l’immolation, ses sens se ne réveillait pas face à la douleur qui l’embrassait avant d’en devenir insoutenable. La noyade c’était la désolation qui s'infiltrait dans ses os quand il tentait de retenir son souffle, la caresse gelée de la faucheuse autour de ses poumons à chaque véritée empoisonnée qu’elle lui faisait paraître comme la plus simple des banalités. Mais c’était surtout le choc. Quand, en dépit des luttes et des résistances, l’eau s’écoule, déborde et ses sens et son courage abandonnent enfin la bataille; laissant la peine gagner ses veines et teinte son sang d’une couleur nouvelle, le paralysant au milieu de l’océan de douleur qui était désormais devenu son refugele plus certain.
— Il n’a pas besoin de moi. c’est vrai. c’est peut-être le cas.
Et peut-être était-ce là l’aveu le plus douloureux. Qu’Azriel lui avait toujours confessé la nécessité de sa présence à ses cotés; pour le prince, pour son bien être, et jamais pour le sien à lui. Azriel avait toujours demeuré un mystère à ses cotés, il n’avait jamais réussi à deviner ce qui se cachait derrière ses sourires et ses yeux étoilés. Kalei n’avait rien perçu si ce n’était que l’amitié. Y avait qu’ça qu’il méritait, et même s’il débordait d’amour à lui offrir, il savait très bien que tout cela n’avait été que d’un seul coté.
— -Mais peut-être qu’il reviendra? Hein Hana? Quand la crise se sera stabilisé, il reviendra. Il le fera. On est ami après tout.
C’était pathétique à quel point Kalei ne se voyait que graviter autour de ce simple ami. Pour lui, la vie sans Azriel ne s’imaginait plus sans devenir un malheureux fantôme déchu
Et comme si elle l’avait parfaitement décodé, lui au coeur trop lourd et à l’âme trop légère, son étreinte avait suffit à lui faire rendre les dernières armes, ses bras perdant toute leur force alors que son dos s’était fait emprisonné entre ses bras. Sa vue se brouille et le paysage anthracite ne ressemble plus qu'à de grosses taches déformées avant que la première larme ne s’écoule et que sa tête s’écrase contre sa clavicule en étouffant ses sanglots.
— Il ne peut pas m’abandonner comme les autres hein? Il n’a pas le droit. Il me l’avait promis Hana. Comme toi. Vous êtes tous partis.
Et alors que sa phrase s’était achevée au milieu d’un torrent de larmes et de sanglots, un o r a g e avait éclaté. Et lui même ne saurait dire si ce soir, c’était les dieux qui s'acharnaient sur la ville, où si c’était son pouvoir qui faisait le deuil de sa précieuse moitié.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:28
i told you, human are monster
Hana n'est pas gentille. Elle ne l'a jamais été. C'est une peste, une vraie, de ceux qui se délectent de la souffrance des autres, de ceux qui sourient en voyant la soumission. Hana aime voir ses proies sous son contrôle, Hana aime voir pleurer, Hana aime la peur. Et Kalei est remplie de cette peur viscérale, de cette frayeur incontrôlable. Les mains tendre dans ses boucles désordonnés sous l'irrévocable constat - et son coeur est si froid, si reput. Elle s'amusement de sa vaine argumentation, elle s'y absorbe. Chacun de ses mots glisse dans ses oreilles comme le plus divin des nectars glisse dans la gorge des hommes. Elle se délecte de son pouvoir, elle le goute, le savoure - on pourrait presque la voir la lécher, la palper, la câliner. Oh oui, Hana aime cette situation. Elle adore le pouvoir qu'elle a.
— Peut être qu'il reviendra oui. Lorsque sa vie se sera stabilisé, qu'il aura construit quelque chose avec l'être aimé. Peut être qu'il reviendra oui.
Ses yeux glacés courraient sur le ciel se gorgeant de cendres. Si elle avait eu un peu de cœur, elle aurait été triste de le voir ainsi prostré, cassé. Mais le coeur d'Hana était enfouis par ses propres misères. Quelle tristesse, quel ennui ce serait de devoir être gentille. Elle savait bien que jamais elle ne pourrait l'être : son être entier était corrompu, pourri par la haine et le plaisir qu'elle prenait à la créer, à soulever des tempêtes de rage et de désespoir.
C'est alors qu'elle sentit l'espoir. Et l'espoir, c'était comme une douceur acidulée sur le bout de la langue, une sensation physique qui émanait de lui, une lumière fragile qui tangue et vacille au bout du fil. Hana. Elle embrassa sa joue. Et c'était doux. Une plume d'oie, un battement d'aile contre la soie, un rameau d'olivier; une odeur de sucre qui remonte jusque dans les narines, des caresses orphelines qui sont enivrés par leurs retrouvailles, une affection sincère, presque maternelle, de cette enfant sans repère qui enseigne la solitude à son poussin, un doigt qui vient entortiller une mèche éparse dans le creux du cou. Une douceur de femme offert aux bras de Lei.
— Mais tu sais Lei...
Elle tient la Candeur dans son habit de nue. Une pression trop forte et il s'éboulerait. Des morceaux de lui tomberaient à ses pieds et ses yeux - ses yeux si purs, si clairs, rouleraient dans les écluses, enfouit là, dans les bas-fonds, avec le reste des pourritures. Alors l'enfant, l'enfant si fragile, si pur, qui se prétend si fort, si arrogant, si pétrit de cette grandeur que lui octroie son nom, mourrait dans un dernier sursaut.
— Aucun être n'est fait pour vivre en cage, pour demeurer esclave. Tu disais m'aimer. Mais tu ne m'as jamais ouvert la porte. Tu ne m'as jamais proposé la liberté.
Elle se rapprocha de lui, doucement; et elle enfouit son visage dans son cou. Ce geste n'avait rien d'intrusif, il avait cette hésitation fragile, ce léger sursaut qui fait frémir tous le corps, qui crispe les épaules, comme si les mots peinaient, comme si les mots eux aussi trébuchaient, comme leurs corps enlacés qui tangue et tangue comme une épave s'enlisent dans ses flots tumultueux. Hana, elle était la prison de son désespoir, une bulle dans laquelle il ne pouvait plus se défaire.
— Je t'aime. Mais je n'ai jamais été aussi heureuse depuis que je suis libre L-Kal... Alors Az... Alors Az...
Elle resserre ses doigts autour du tissu de son haut. Encore un peu. Juste un peu plus. Un peu plus d'elle, un peu plus de ce fruit pourrie qui te ronge à l'intérieure, jusqu'à la nécrose. Hana. Elle vous aime de tous son vide. Alors oui Lei tu n'es qu'un moins que rien, elle te le dit pour ton propre bien.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:29
i told you, human are monster
Normalement Kalei il n’agissait pas ainsi. Aussi fébrile, aussi fragile, aussi prévisible. Normalement il était teinté de cette insolence qui lui était propre, de ses mots couteaux et de sa violence-véhémence qui réchauffait les coeurs. Kalei c’était ce petit prince qui vous regardait du haut de son trône qu’il s’était lui-même placé, au dessus de peuple, au dessus des autres, celui qui vous rappelait votre place dans ce monde avant de vous poignarder sans une seule once de conscience.
Mais Hana avait été le serpent sous la forme d’un ange, la faucheuse et ses maléfices mortels qu’elle chantait comme une berceuse. Elle avait le charme d’un enfant et le sourire d’un démon; mais ça, ça. Kalei n’était pas capable de le voir. Parce que la fleur empoisonnée avait été l’une des seule à avoir déclenché cet engrenage qu’il ignorait. Bien avant Azriel, bien avant tout les autres. Elle lui avait présenté les morceaux de son coeur, lui pointant du doigt chaque chose qu’il lui manquait avant d’en combler le vide. Les sentiments, l’amour et la joie de vivre. Elle avait ce reflet qu’il avait toujours envié, cette lueur singulière qu’il rêvait de dérober. — Ah Kalei, un jour toi aussi tu seras humain.
— Je….
Des paroles qui n’arrivent plus à traverser la barrière de ses lèvres, tandis que son étreinte avait commencé à anesthésier ses plaies. Il en avait marre de se battre. Marre de lutter contre son espoir qui l’étouffait, fatigué des lutte contre une évidence qu’il n’arrivait plus à nier. C’était vrai, elle avait peut-être la vérité entre ses lèvres ensorcelées. Peut-être que Azriel voulait simplement sa liberté. Une liberté qu’il lui avait souvent raconté. De sa vie dès son enfance, emprisonnée, volée, mais n’était-il pas injuste qu’il ait osé l’abandonne en premier? Lui, qui avait souffert de ses mêmes maux, de cette douleur d’avoir vu ses propres ailes se faire arracher par ceux qu’il aimait? Kalei lui avait proposé la fuite, avec lui. Parce qu’après tout, lui avait toujours cru qu’il était essentiel au bonheur de l’autre.
Azriel, c’était devenue une mémoire douloureuse, un souvenir ancré aux racines de son esprit; il répondait par son ataraxie, le roi de son monde; lui et ses cheveux basanés dans lesquels il pourrait se perdre chaque soir à caresser, comme un exutoire, comme une manière d’exprimer une affection qu’il ne saurait formuler. Lui et ses yeux au brun profond dont il avait appris à connaître chaque reflet; celui qui chaque soir ressemblait à un ciel étoilé. Et enfin, ses lèvres rosées habillées en un sourire ravageur; celles avec lesquelles il a rêvé de nombreuses nuits de commettres crimes et péchés.
— Mais Hana.
Il avait cette étrange pensée qui venait hanter son esprit, ce besoin irrépressible d’enlacer encore une fois sa propre perdition et se dernier souffle de son espoir. ça pourrait le tuer qu’il se disait. Cette amour qui l’étouffait sous le désespoir et l’envie de croire qu’il l’aimait autant qu’il l’avait aimé. A devenir taré, cinglé.
Alors qu’il reculait lentement (soupire, expire) avant de lui offrir un léger sourire. Comme un éclairci à travers l’orage qui en avait souillé ses mèches d’ébènes, il ne cherche même plus à cacher ses larmes, il se contente d’une voix douce, brisée, recollée par les dernières illusions qui lui restait.
— Azriel ce n’est pas toi. Il est différent. Et c’est pour ça que je l’ai aimé. Et que je l’aimerai toujours.
Sujet: Re: i told you Lei #Kalei Lun 22 Jan 2018 - 19:52
i told you, human are monster
Hana aurait tout donné pour qu’il se taise – il aurait dû tout donné pour n’avoir jamais dit ça. Ah, c’était qu’elle était comme un fruit pourri, à l’intérieur, qu’elle n’avait jamais aspiré au bonheur de Kalei comme une passionnée et amoureuse transit se vêtant de normalité l’aurait banalement fait. Sans couver comme véritable envie profonde de détruire sa vie jusqu’à ramasser les débris de son âme sur le parquet scintillant de la salle du trône, elle n’avait aspiré qu’à la manger toute entière : sa vie. Qu’elle fût belle, terne, couverte de tâches de vin ou d’encre, elle n’avait pour seul objectif, du haut de son existence déchu, d’obtenir tout chez lui. De vampiriser sa joie, ses compétences. Sa vie. Embrasser ses peines, torturer ses espoirs, caresser tous ses désirs. Ce n’était pas de tout détruire, ce qui la passionnait tant et avec une telle fureur, mais c’était bien tout avoir. Si le résultat final était une disparition totale de son être, évanoui comme les cendres d’une vie passée, alors elle l’accepterait comme cela – si le phénix qui en renaîtrait lui appartiendrait corps et âme. Ce n’était pas pour autant qu’elle avait espéré son malheur.
Kalei était son pathétique poussin aux manières trop frigides, aux espérances trop connes. Il était ce bout de nuage qui se frottait trop au soleil, quitte à fondre et couler contre son contact. C’était cet idiot qui avait commis, pour seule et plus grande erreur d'aimer. C’était ce naïf qui, malgré la douleur de la brûlure, tendait toujours sa main vers la flamme. Qu’il reste à ses côtés jusqu’à ce que Hana lui arrache son dernier souffle était bien sa seule et sa plus profonde envie. Qu’elle perde son âme ; avoir deviné depuis toujours qu’elle la perdrait forcément une seconde fois n’étira chez la jeune femme aucun bâton de fierté. La honte aurait pu piquer contre son cœur si seulement son envie continuelle n’ébouillantait pas déjà ses veines.
— Tu as raison. Az n'est pas comme moi. Il est meilleur que moi.
Cette réponse elle avait dit la connaître, et ce dès le départ. Et ce fut à cet instant, peut-être, qu’elle se demanda comment elle avait fait pour tomber du bon côté –et pourquoi Kalei avait dû chuter de l'autre pour trouver un semblant de liberté. Alors qu'il était captif. Captif du plus vulgaire des péchés, passions irraisonnés et amour vicié. Dis Kalei, te sentais-tu pur, ainsi entouré? De cette aura illuminé qui aurait sans doute fait sa fierté. De cet amour magnifié que tu brandissais devant elle comme une épée. Est ce que tu pouvais sentir ton coeur s'y raccrocher? A cette chaleur, à cette ardeur. A ce sentiment si beau, si sincère, qu'il imprégnait chaque fibre de ta chaire. Car Azriel, oui Azriel était devenu un mal nécessaire. A la fois ta plus grande force et ta plus grande faiblesse. Et ça, c'était quelque chose que personne ne pourrait souiller, pas même elle. Et pourtant... Et pourtant...
— Et pourtant, il est partit sans un mot. Comme moi.
Cette jalousie-là, cachée entre ses côtes depuis le premier instant l’avait poursuivi jusqu’ici, alors qu’elle parcourait son âme de ses mains joueuses en s’amusant de sa soumission, dans le théâtre de marionnettes. Alors qu’elle aurait aimé être à sa place pour cette fois et pouvoir se réjouir tout aussi facilement de ce qui la tuait de l’intérieur. L'amour qu'elle avait eut. Celui qui avait repeint les vallée ternit de son purgatoire. Celui qui l'avait fait rire, qui l'avait fait sourire, qui l'avait fait croire que oui, même elle, pouvait l'éloigner des tumultes du Styx. Qui l'avait abandonné à son seul naufrage. Qui l'avait réduite en esclavage. Yerim. Il y avait tant de scarifications qui ravageaient son coeur lorsqu'elle y songeait Hana, au sourire de Yerim. A l'amour de Yerim.
— Je suis désolée Lei.
Et elle le regardait, impuissante, les mains s'accrochant au vide sous son regard impavide. Elle semblait misérable Hana, elle semblait perdue Hana, elle semblait triste Hana, avec ses yeux humides, avec son sourire à l'envers, avec ses pupilles qui sautille d'un oeil à l'autre sans jamais se fixer à lui. Elle mentait Hana. Elle jouait Hana. Et elle était immonde Hana. Car que pouvait-on tirer de sincère, lorsque chaque menus détails en elle ne constituait qu'une vaste pièce? Requiem à un carnage. Son ode à un naufrage.
— Je suis...
Une phrase qui ne trouva ni chute, ni écho. Elle suspendit ses mots comme on avait un jour suspendu son humanité. Hana, elle s'avança vers lui et déposa une dernière caresse sur sa joue. Son heure était venu, aussi plaisant que soit cette entrevue, elle ne pouvait se permettre d'en tirer plus. Prends soin de toi Lei.. C'est un murmure qui s'essouffle alors même qu'elle le dépasse pour se noyer dans l'insignifiance de la foule. Parce qu'elle savait Hana, la prochaine fois que son Lei la verrait, s'il était chanceux, il la tuerait. Sinon, ce serait elle qui le ferait.