I’ll never forget you, you’ll always be by my side. From the day that I met you, I knew that I would love you 'til the day I die.

Le virus avait frappé à toutes les portes, ainsi que celles de la demeure Griffith. Les couloirs se vidaient et les corps malades remplissaient les chambres. Affaiblie, décomposée, la princesse retrouvait un semblant d'énergie que récemment. Elle avait vu des mêlés s'évanouir à ses pieds, à bout, elle avait vu des âmes quitter leur foyer. Le retour à la réalité après sa captivité n'avait pas été des plus accueillant et réconfortant. Elle était seule la poupée. Elle se sentait impuissante. Et alors qu'elle longeait le corridor, sa main touchait la pierre, la caressait. L'attraction qu'elle ressentait avec la roche s'était tue. Elle ne l'entendait plus, ne la sentait plus, déchirant son âme un peu plus. Voilà que l'on lui enlevait cette part d'elle-même, brisant son identité. Démunie, abattue, la nymphe approchait lentement de cette pièce qui renfermait son point d'ancrage. Il était sa force, son espoir. De ses muscles tirés, elle poussait la porte pour laisser ses yeux apercevoir son roi étendu dans son lit, la mine déformée par la maladie. Elle n'était pas prête à le voir aussi vulnérable, elle se refusait de voir son prince à terre. Ses pas l'emmenaient jusqu'à son chevet et sa main trouvait sa place sur sa joue. Elle chérissait cet enfant comme s'il avait toujours été là, à ses côtés. Elle bénissait les Sept de l'avoir amené auprès de son esprit en peine et de le réchauffer par sa présence. Une servante entra dans la chambre munie de médicaments destinés à la tête couronnée mais Hissa ne détourna pas le regard. Elle le fixait, tentait de transmettre dans sa caresse le peu de force qu'elle avait retrouvé. Il en aura besoin, plus qu'elle. Et elle avait besoin de le voir debout. La lambda se gratta la gorge légèrement, attirant le regard de la Wheatdrop sur elle. Il fallait qu'elle sorte, qu'elle se repose encore pour aller mieux. Les traits tirés et les yeux fatigués, elle hocha la tête silencieuse et se leva en jetant un dernier regard vers son adoré avant de rejoindre sa chambré. La surprise fut de taille lorsqu'elle trouva sur son bureau une lettre. Son regard se posa sur le mystérieux papier et ses doigts vinrent l'attraper pour l'ouvrir délicatement. Elle crut d'abord à une hallucination, un effet secondaire du virus arpentant encore ses veines. Mais c'était son écriture, brute, grave, il semblait avoir écrit ces mots dans une hâte non dissimulée. La nymphe serrait la missive dans sa paume puis contre sa poitrine, sentant son cœur s'affolait. Elle ne l'avait pas vu depuis Launondie, depuis des semaines. Et voilà qu'il venait jusqu'à elle. Peut-être n'était-il pas à Greenstall que pour elle, mais elle se surprenait à l'espérer. Un besoin de se retrouver, de se toucher. Sans plus attendre, elle s'assoit à son bureau et rédige une réponse, l'énergie nécessaire se logeant dans ses doigts, motivée par cette rencontre inattendue. En toute discrétion, elle fait envoyer sa lettre pour qu'ils trouvent chemin commun et se voient, enfin.

La princesse s'était préparée minutieusement, désireuse de plaire, de cacher sa mine encore attaquée par la fatigue. Il l'avait vu dans son cachot, au plus bas, et elle voulait le rassurer par cette vision plus agréable d'elle dans sa robe faite mains, longeant ses formes délicieuses. S'échappant de sa chambre et du château, Hissa arpentait le chemin de terre jusqu'au champ d'entraînement où elle avait donné rendez-vous au mêlé. D'abord doucement, elle s'approcha du terrain et lorsqu'elle aperçut ses épaules carrées, elle s'arrêta. Si son cœur ne savait plus comment battre, il sursautait à cette vision. Il était là, adossé à un rocher en l'attendant. Un sourire étira ses lèvres maquillées et sa marche reprit de plus belle, plus énergique, plus rapide. Elle voulait combler cette distance, approcher son corps encore fragile de ses muscles rassurants. Leurs yeux se croisèrent et la chaleur s’amplifiait dans son ventre. C'était comme apercevoir un rayon de soleil après des jours de pluie. Une bouffée d'air frais sous une canicule étouffante. Mais il l'arrêta, la stoppa dans sa lancée. A quelques mètres de lui, elle se sentait brusquée. Son visage transmettait son incompréhension et sa déception. Il semblait être surpris de sa venue, ce qui amusait la princesse un court instant. « Comment aurais-je pu manquer cette opportunité de te rencontrer. Ça fait longtemps Gareth. Peut-être même trop. » dit-elle, sincère. Elle voulait s'approcher encore, mais elle sentait sa réticence. A chaque pas qu'elle faisait, il reculait d'un. Un soupir s'échappa de ses lippes à présent pincées « Je ne suis plus contaminée, je ne serais jamais venue sinon. » parce qu'elle n'aurait pas voulu lui transmettre sa fatigue et sa maladie. Parce qu'elle voulait protéger cet homme démesurément.