pseudo et prénom ‹ annabelle âge ‹ 17 ans comment as-tu trouvé le forum? ‹ par publicité pays ‹ bitchville   fréquence de connexion ‹ 5j / 7. votre avis sur le forum ‹ fab fab fab smiley préféré‹ gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Ah Bora, de ses lippes tendrement rosées, s'échappent un flot réfléchie de mots mensongers.
Ah Bora, sous ses cils charbonneux, s'enfouissent une paire d'yeux dangereusement langoureux.
Ah Bora, aux airs travaillés de puritaine farouche, trahie par les saccades d'un rire insolent traversant sa bouche.
Ah Bora, pourvue de veines où glissent un sang bouillant.
Elle n'est pas méchante, juste malveillante. Elle se veut régente, elle se veut puissante, mais dissimule ses envies pressantes sous une moue rougissante. Bora se plait à jouer la fervente allié de la timidité, camouflant ses courbes lascives sous d'amples tissus immaculés, voilant ses yeux d'une prétendue pureté, contenant son animosité par d'ingénus sourires forcés ; après tout, les prédateurs silencieux ne sont-ils pas les plus dangereux ?

Au coeur de ce monde où triomphent hémoglobine bleutée et noblesse argentée, chacun pourvus de desseins ambitieux, l'intelligence se révèle être un atout fort précieux. Bora, certainement trop arrogante, ou peut être bien imprudente, considère le monde entier tel sa proie ; vous écrasant un à un, deux par deux, cinq par trois, tout en agitant cruellement la flamme qui vous dévorera au bout de ses doigts.


Bora, fougueuse et palpitante Bora, si l'on devait conter les prémices de ta vie, alors il serait judicieux de commencer par l'enfance même, cette effervescence de jeunesse et de zèle qui caractérisait l'aube d'un long périple. Te souviens-tu Bora, de tout ces petits détails qui constituait la toi d'autrefois ?

La naissance fut longue et fastidieuse, se déroulant durant une nuit à la noirceur atone où zébraient de tant à autres des éclairs infimes. Il était murmuré que la mère ne survivrait pas à pareille douleur, tant l'enfant survenait d'une manière précipitée, mais surtout difficile. Dieu ne l'aurait-il pas condamné à arracher la vie dés le premier cri, cette enfant que l'on devait extirper de ses entrailles ? Dieu ne l'aurait-il pas façonné d'une manière différente, cette enfant qui engendrait la douleur avant même d'être née ? La mère survécue de justesse, cependant fragilisée à jamais. C'était en quelque sorte une cruelle prémonition, puisque ses ennemis, Bora les abandonnera toujours ainsi : à peine vivant, mais bien conscient de leur misérable défaite.

Et peut être que sa mère l'était, consciente de son échec en ayant mis cette enfant au monde. Elle refusait catégoriquement de la porter, ou bien même de la nourrir. L'instinct maternelle s'était substitué par une aversion sans nom. Peut être ressentait-elle l'animosité germant au sein du nourrisson à peine né. Peut être voulait-elle épargner sa propre personne de ce prédateur en devenir. Rien n'était véritablement certain, mais le cerveau à peine formé de Bora avait déjà enregistré l'évident : l'abandon.

L'abandon agit de manière variée selon l'individu, infligeant chez la victime une blessure plus ou moins douloureuse. Certains laissent la colère s'exprimer au nom de la tristesse, ravageant leur entourage. D'autres préfèrent contenir leur peine, souffrant en silence. Bora, anomalie dès son plus jeune âge, appartenait à une catégorie tout autre, mais d'autant plus inquiétante : ceux dont l'indifférence prévale. Ni colère, ni tristesse n'étaient venus parasité son esprit insolite, si bien que Bora parvint à la conclusion suivante : si sa mère ne voulait pas d'elle, alors Bora n'avait pas besoin d'elle. Point final.

Cette manière impassible de réfléchir ne correspondait pas à celle d'un enfant, annonçant d'hors et déjà un être défectueux. Pourtant, là où Bora laquait en émotions, elle comblait par la force de son caractère tempétueux ; c'était un amalgame d'ardeur, d'énergie et d'instabilité condensé en un seul petit bout de femme. Imprévisible, on ne pouvait deviner la prochaine fois où Bora exploserait, ou bien même le prochaine instant où sa malice perpétuelle l'inciterait à jouer un mauvais tour. Irrépressible, on ne pouvait l'empêcher de clamer ses opinions haut et fort, ainsi que d'exprimer les vérités murmurées tout bas. Bora incarnait l'élément dévastateur de sa nation : le feu, dans toute sa fougue.

Toutefois, bien vite, son père s'attela à tempérer ses ardeurs ; une petite fille aussi opiniâtre et enflammée ne pouvait pleinement assumer les fonctions de chef sans heurter la réputation immaculée des braves Yinren. Pourtant, Bora avait beau être une enfant difficile, elle demeurait tout de même une gamine heureuse. Alors, jour par jour, années par années, le patriarche des Yinren entreprit de briser son esprit impétueux et d'instiller en son esprit juvénile la docilité, employant comme arme de prédilection ses mots acérés.

Bora, si tu agis comme ça, aucun homme ne voudra de toi.
Bora, si tu ne m'écoute pas, tu finiras par t'en mordre les doigts.
Tu es laide Bora, lorsque ton regard exhibe cette véhémence, si laide.
Tu es faible Bora, et les gens faibles comme toi ne devienne jamais qui que ce soit.
Bora, Bora, vilaine et sotte Bora, laisse moi te montrer la manière dont les femmes convenables doivent se comporter.
B o r a.


Il est souvent murmuré que l'adolescence est la période des esprits exaltés, cultivant en leur sein l'idée d'une rébellion envers l'autorité parentale. Misérable Bora, ton esprit à toi s'était déjà éteint sous les coups incessants de paroles haineuses. Te souviens-tu Bora, de ce vide béant creusé délibérément en ton sein ?

Le feu n'était plus, il n'y avait de Bora qu'un tas de cendres misérables, une traînée de poudre peinant à s'allumer de nouveau. On ne la voyait plus s'agiter au détour d'un couloir, entrain de mener la vie dur aux servants tentant désespérément de calmer l'enfant ; on observait en ces yeux autrefois chatoyant que les vestiges d'une âme vaincu, rouillée par le temps et les mots. Le corps autant que l'esprit s'étaient métamorphosés de manière antithétique ; l'un avait murit, tandis que l'autre avait déjà périt.

Si l'on devait la décrire, une poupée serait une image seyant quasi parfaitement la Bora aux 15 années essoufflées. La jolie poupée à son papa, le pantin malléable ; à l'épiderme teintée d'albâtre, aux grands yeux de biche moroses, au faciès poupin délicatement rougis par l'émotion, à la présence silencieuse et effacée. Elle se confondait dans l'ombre des murs, dans l'ombre des gens, cette femme qui n'était finalement plus que l'ombre d'elle même.

Pendant plusieurs années, on ne nota points de fluctuations dans son comportement et sa vie. Le géniteur ordonnait, et Bora hochait péniblement la tête en guise de réponse. Si elle fautait, le ténor rauque du père grimpait en décibel pour la réprimander. Si elle excellait, ce n'était jamais assez pour satisfaire la hauteur de ses attentes. Bora ne méritait pas un compliment, ni même un signe de reconnaissance ; tu n'en n'ai pas digne, Bora.

Pourtant, le jour de ses 17 ans, un changement notable se produisit. En guise de cadeaux, on lui offrit nombreuses broderies et divers pierreries, des recueils de poèmes et de l'art raffiné, ainsi qu'un nouveau servant pour plier à ses moindres caprices. Ce dernier, Bora s'en rappellera certainement toujours. Elle se souvenait distinctement du première instant où ses pupilles mordorées se posèrent sur son faciès renfrogné. Elle se souvenait de la véhémence animant ses traits, elle se souvenait des reflets ébènes ondulant sur sa crinière, elle se souvenait de la courbe dessinant sa grimace. Elle se souvenait de cette vive envie qui l'avait pousser à lui adresser la parole ; cette envie malsaine de le garder rien que pour soi même.

Détrompez vous : ce n'était certainement pas de l'amour. Il s'agissait plutôt là d'une cruelle curiosité, un besoin d'observer l'évolution de ce jeune servant à la haine palpable. Des émotions, certes négatives, que Bora n'avait pas ressentie depuis sa tendre enfance. Était-elle l'objet de son aversion ? L'argent parsemant son sang faisait-il bouillir le sien ? Tant d'interrogations auxquelles Bora brulait de répondre.

Un soir cependant, l'impensable se produisit ; un événement qui marquera l'histoire des Yinren et sera retranscrit comme étant l'une des nuits les plus affligeantes. Bora pourrait vous la conter avec une précision saisissante, cette nuit surprenante ; de la porte s'ouvrant avec une violence inhabituelle, du regard luisant d'animosité qui cribla son être, de la lame jonglant entre les doigts abimés du jeune servant, l'objet de son observation depuis quelques longtemps. Il vibrait d'une véhémence et d'une haine qui la bouleversa ; non pas par la réalisation qu'elle était bel et bien le récipient de cette vive rage, mais plutôt par la force de ces émotions fielleuses qui éveillèrent en Bora quelque chose de similaire. Quelque chose de pervers et malsain, dont l'intensité fut considérablement renforcée durant les quelques secondes où l'épée traversa la chair, perçant la nuque d'un mouvement leste. Les gardes, alertés par le brouhaha anormal, envahirent la scène avant même que le mêlé dément ne puisse perpétuer le meurtre outrageux d'une noble innocente. Et puis, après ce macabre spectacle, Bora vit : cette substance rougeâtre qui jaillissaient des veines serpentant sous la peau, ce liquide dense qui peignait le sol de sa teinte glauque, le parfum métallique qui titillait ses narines et le visage de la mort qui heurta ses pupilles dilatées par la surprise. Jamais plus la mort ne parut si fatidique.

Ce soir là, le brasier animant ses pensées s'alluma de nouveau, attisé par cette mort révélatrice. Mais il ne brulait plus avec la fougue d'autrefois. Il brulait dorénavant d'une manière si funeste, si sombre. Bora se surprit à désirer la vengeance, à désirer le pouvoir, à désirer les péchés condamnant les hommes à flamber en Enfer. La colère, l'avarice, l'envie, l'orgueil, la luxure ; qu'importe la punition, Bora les accueillerait gaiement en son sein. Ces sentiments terriblement humains qui insufflèrent en son corps la vie à nouveau.

Bora malfaisante, Bora malveillante, Bora vivante.


Ezekiel 25:17 And I will execute great vengeance upon them with furious rebukes; and they shall know that I am the Lord, when I shall lay my vengeance upon them.