Elle oublie, l'enfant terrible des cieux, goûtant à des plaisirs sauvages, se perdant dans ses obsessions pour en oublier la réalité de son existence. Elle plonge dans des ténèbres qui n'en finissent plus, s'abandonne dans une étreinte charnelle. Elle n'est que murmure et soupire, laissant les cris de jouissance venir crever contre les lèvres du flamboyant. Les caresses incandescentes brûlent sa peau, distillent en elle des délices qu'elle ne le pensait pas capable de te gratifier. Ses lèvres, ses mains, il la frôle et l'effleure, s'approprie son corps en lui arrachant quelques frissons savoureux. Elle s'offre à lui, cambre son corps alors qu'il emprisonne ses mains, la privant de sa peau qu'elle n'aspire qu'à chérir. Elle se laisse pervertir par sa fougue, étreinte violente et passionnante auquel il s'adonne. Tout en retenue. Tout en intensité. Il se perd, il s'abandonne sans pour autant se livrer. Elle le découvre, au delà de la monstruosité dont elle l'a toujours soupçonné. Elle le savoure, le possède, sans réellement qu'il ne soit à elle. Elle ne se doute pas la belle, que dans cette chute interminable, elle lui a laissé l'opportunité de s'infiltrer sournoisement dans ses pensées. Non, elle ne sait pas, la belle, qu'elle s'est condamnée. Pauvre petite poupée, une carcasse vide au cœur nécrosée, creusée par les affres de l'amour, elle le comble de sa déchéance, sans se douter qu'elle se blessera en chemin. Inconsciente, insouciante, elle ne pense qu'à se satisfaire. Elle lutte, inlassablement, essayant de se défaire de sa poigne pour le reconquérir. Elle n'aspire qu'à retrouver sa peau, avide épicurienne qui désire toujours plus, gourmande insatiable qui ne semble jamais être satisfaite. Ses hanches roulent, langoureuse, danse incandescente et flamboyante. Elle est galvanisée par son contacte, laisse le désir l'imprégner, comme une explosion de saveur au mille et une couleur. L'une de ses mains finis par lui échapper, elle revient le chercher, l'attirer, venant cueillir sa nuque pour le récupérer, reprendre un soupçon de contrôle. Guerre effréné pour celui qui aura le dessus. Rivalité grotesque, dans la fusion de leur corps brûlant de désir. Elle retrouve ses lèvres, qu'elle mordille et embrasse avec ferveur, comme si elle cherchait à son contact un second souffle. Prends-moi. Supplication qu'elle susurre dans un souffle qu'elle peine à retrouver. Elle ne tient plus. Elle n'a plus la patience de l'attendre. Maintenant.

Il se perd l’homme dans ce besoin de pouvoir. De tout contrôler pour trouver son plaisir. Parce qu’il n’a pas cette habitude de partage. De ne pas totalement contrôler une situation. De pouvoir à sa guise la rendre plus mauvaise, plus violente. Laisser éclater chaque facette de son être pour atteindre le paroxysme du plaisir. Elle l’enivre la sorcière. Réveille chaque parcelle de son être, les bonnes comme les mauvaises. Elle tente de le ramener à ses propres envies. Elle tente sans y arriver. Homme farouche, bien loin de laisser faire. Il apprécie la sensation de ses bras tendus derrière son corps offert. De pouvoir la dévorer sans s’inquiéter des attaques de l’ennemi désir. Il grogne lorsqu’elle s’agite, lorsqu’elle pousse ses hanches contre lui, réveillant son être. Augmentant cette bulle de plaisir déjà bien grande qui vient les recouvrir. Débauche assumée. Son regard s’enrage lorsqu’elle se libère. Poigne qui se fait plus serrer autour du poignet encore prisonnier. Comme pour compenser. Besoin de garder le contrôler sur une situation qui n’en aura bientôt plus aucun. Nécessité pour ne pas la détruire. Nuque dont elle vient s’emparer, regard dur tout en étant brulant, frémissement au contact des doigts de la fée. Accumulation de sang dans son corps qui se tend quand elle vient le dévorer. Quand ses dents viennent mordiller sa lippe. Transmission du pouvoir imposée. Délice dans la souffrance. Dans cette bouche qu’il vient dévorer avec la même avidité. Envie d’union qui n’est plus à cacher. Feu brulant que rien ne pourra éteindre. « Prends-moi» Appétit du regard déjà avide de la dévorer.  « Maintenant.» Homme loin d’être prompt à l’obéissance et pourtant, aucune envie de déserter. Pas maintenant. Pas alors que son feu désire se déverser sur l’être abimé. Bouche qui vient la faire taire, patienter encore un peu. Mains sur sa taille qu’il vient soulever. Corps qui se lèvent unis sans encore l’être totalement. Poupée qu’il jette sur des draps. Observation de la proie. Tension sexuelle grandissante. La bête n’est pas patience. Pas de fioriture. Pas de petites intentions pour ne pas blesser l’orgueil d’autrui. Quelques gestes pour se délaisser de tous ses biens matériels. Pour n’être plus qu’un corps prêt à l’action. Une bête venant rejoindre la fragile. Il l’entoure de son être, la domine tout en prenant possession d’elle. De ses lèvres pour commencer tandis que ses mains ne perdent pas de temps pour débarrasser l’insoumise des derniers bouts de tissu. Cuisses qu’il vient ouvrir sans ménagement, main qui s’accroche, laissera sans nul doute une marque. L’autre qui emprisonne les doigts graciles. Parce qu’elle pourrait le toucher. Parce qu’il refuse de lui laisser autant de pouvoir. Corps qu’il vient unir sans prendre de gant. Dans cet excès de violence plaisir qu’ils connaissent tous les deux. Affre d’un plaisir qui les tiendra éveiller pendant encore un bon moment.

***

Soleil brillant réussissant à s’engouffrer par les rideaux. Draps entremêlés. L’odeur de sexe encore bien présente. Lit qui pourrait en raconter des histoires. Des brides de plaisir ayant eu lieu le temps de quelques moments… Réveil difficile. Comme si l’être avait été plongé dans un songe bien trop longtemps. Réveil perturbant par ce corps encore entrelacé au sien. Manque d’habitude de se réveiller aux côtés d’un autre être. Première fois que son corps épuisé ne quitte pas l’endroit une fois le plaisir parti. Elle pourrait revenir si facilement cette envie d’union des corps. Parce qu’il la regarde. Parce que ses prunelles se délectent de sa peau laiteuse. De son être endormi qu’il peut savourer sous toutes les coutures. Drap qu’il lui suffirait de soulever pour ne pas perdre une miette de son corps. Pour revenir à l’assaut. Pensée qui grandit que l’homme ferait sur le champ si la bête ne le résonnait pas. Complexité d’une situation inédite. Malaise qui petit à petit commence à grandir. Manque d’air. Besoin d’échapper à cette ambiance trop pesante. Trop marquée par les affres d’une nuit. Cris d’une jouissance lui revenant encore en mémoire. Il sort l’homme des draps du plaisir. Il tâtonne, cherche à pas de loups ses vêtements. Bas qu’il ne tarde pas à commencer à enfiler. Meilleur moyen pour faire abstraction des émotions nouvelles ressenties au réveil. Meilleur moyen de redevenir, au moins en partie, ce monstre. Seul façon d’être. Seul protection pour son être.

Il cède le furieux, s'abandonne aux désirs de la belle, pas pour satisfaire ses caprices, mais pour assouvir ses propres désirs. Furieux égoïste qui se perdent dans une danse langoureuse qui ne fonctionne qu'à deux et pourtant, les deux créatures se confrontent l'un à l'autre, cherchant à prendre le dessus. Elle enroule ses jambes autour de la taille du soldat, l'enfermant dans l'étreinte de ses cuisses alors qu'il la soulève pour la transporter ver le lit. Il se défait de la déesse pour l'abandonné contre les draps de satin. Elle se retomber contre le matelas, son aspect moelleux anéantissant la brutalité du fils du feu, elle n'est qu'une vulgaire poupée de chiffon qui se dresse sur ses bras pour venir le cueillir. Elle n'as plus la patience, elle le veut, ici et maintenant, le reste n'a plus la moindre importance. La bestialité de l'enfant du feu trouve un écho en elle, une violence insoupçonnée pour une étreinte. Elle change, se métamorphose. Osmose entre leur deux corps, guerre infernale qui n'a jamais de fin alors qu'ils se veulent tout les deux conquérants. Une lutte incessante, qui est arrachée lorsque l'autre laisse échapper la jouissance d'un cris, d'un soupire... Ils s'appartiennent, pour la nuit, toute la nuit.

***

Brumeuse et vaporeuse, les lueurs du jours l'arrache à des songes trop doucereuse. Elle s'éveille au plaisir de leur corps entrelacée, mais elle garde les paupières closent, craignant qu'au moindre battement de cil, le monstre Swanson ne lui file à nouveau entre les doigts pour reconstruire les barrières qu'ils avaient fait tombé lors de cette nuit qui les avait tout deux consumés. Elle sent chaque parcelle de son corps, endoloris contre le sien, elle se délecte de sa peau chaude qui frôle la sienne, les battements irréguliers de son palpitant qui s'accélère furieusement avant qu'il ne s'arrache à elle. Elle le laisse disparaître de ses draps, regrettant déjà le vide qu'il laisse s'infiltrer entre leur chaire. Les paupières papillonnent, les orbes céruléennes apparaissent pour venir dévorer la silhouette dénudée du géant des flammes. Elle humecte ses lèvres en passant sa langue contre celles-ci. Couchée sur le flanc, elle se hisse sur son coude, venant cueillir sa caboche dans la paume de sa main. Elle observe, silencieuse, se délecte, une dernière fois, de ce corps qu'elle n'est pas certaine de pouvoir s'approprier comme elle l'avait fait durant les dernières heures. Elle le toise, silencieuse, alors qu'il emporte tout de lui, comme s'il cherchait à effacer toute trace de sa présence ici. Mais il ne serait nier les marques qui souille la peau laiteuse de la délicieuse fille des quatre vents. Je ne suis pas de celle que l'on quitte sans se retourner Swanson. Qu'elle murmure alors qu'elle se redresse, enroulant la soie sauvage autour de son corps, se confectionnant une robe de fortune, mais le tissus est fluide, il épouse les courbes de la déesse sans rien dissimulé de sa cruelle beauté. Elle s'avance vers lui, plantant son regard de glace dans les robes flamboyante du guerrier. Tu peux tout reprendre, il restera toujours une part de toi dans cette chambre. Tu es à moi. Défiance dans une voix qui claque. Elle le veut sien, mais recommence déjà à le repousser, ne comprenant que trop bien que si elle le hantera, son absence commence déjà à la ronger.

Il n’est pas de ceux qui câlinent dans les draps. Pas de ceux qui réveillent par un délicat baiser la belle endormie. Il ne peut transformer son être. Devenir totalement autre pour le jeu des alliances. Il peut enfermer davantage ses démons intérieurs mais ils ressortiront toujours d’une manière ou d’une autre. Il l’observe sa violence. Elle vient teinter le corps qui était déjà bien  abimé de la poupée. Détruire, tout ce qu’il a toujours faire. Tout ce qui a toujours animé son être. Violence amie qu’il ne désire pas combattre. S’éloigner pour se retrouver. Pour soulager le poids sur ses épaules. Cette envie grisante de revenir vers elle. En elle. De laisser tout son être vibré par cette envie d’elle. Corps à moitié rhabillé, assez pour ne plus y penser. Soldat venu garder une chambre. Empêcher le démon d’entrer. Mais il y est déjà présent autour d’eux. Il se délecte de chacun de leurs échanges. Violence et pouvoir, contrechocs de deux entités n’ayant pas été programmées pour fonctionner ensemble. « Je ne suis pas de celle que l'on quitte sans se retourner Swanson.» Elle embrume ses pensées. Elle compriment ses sens pourtant bien développer. Elle vole la fille des cieux, touche à peine terre. Elle le surprend lui portant préparé à toute situation… Il se retourne vers la délicieuse enveloppé d’un drap. Il pourrait l’en défaire avec une facilité enfantine. Observer à nouveau chacune de ses courbes. Il revient le feu brulant du désir. Bien trop vite. Comme si la nuit entière n’avait pas suffi à les exténuer. Il lui obéit, d’une certaine manière, en venant lui faire face. Il n’a pas forcément envie de regarder ailleurs. Il ne pensait pas quitter les lieux, simplement laissé s’en aller cette aura bien trop présente. Cette sensation que tout est en feu. Que leurs corps ne désirent que s’embrasser. Habillé, il continue pourtant de ressentir cette sensation brulante qui le submerge. L’homme n’a nullement été rassasié du corps de la poupée. « Tu peux tout reprendre, il restera toujours une part de toi dans cette chambre. Tu es à moi. » Orbites meurtrières de la bête. Volonté première de toujours avoir le dessus. De ne laisser personne contredire d’une quelconque manière son autorité. Elle l’enrage, une fois encore. Elle sait toujours comment les utiliser Ses mots. Comment les emmener dans une direction qui ne peut que faire mal.  Qui ne peut que l’énerver. Tout détruire encore et encore. Et pourtant s’il se refuse d’être à elle, c’est pourtant ses marques qui recouvrent son corps. Des traces laissés par ses doigts de fées dans une rencontre plus que mouvementée. Son corps revient vers le ciel. Il ne réfléchit plus vraiment. Perdu dans ce voile étrange. Comme si le monde avait arrêté de tourner. Comme s’ils devenaient des autres. Versions légèrement changées d’eux-mêmes. D’un mouvement de main il vient détacher le drap qui vient joncher le sol. Elle est à nouveau Eve devant lui. Son corps bien trop rapproché du sien. Il observe les dégâts de leur brève union. Il laisse un doigt se perdre contre sa peau, venir effleurer les marques du désir. « Ton corps raconte une toute autre histoire. » Une manière d’affirmer sa possession. Une envie de laisser d’autres doigts venir l’effleurer. Il pourrait si facilement revenir vers elle, embrasser ses lèvres, la dévorer toute entière. Il pourrait craquer en un battement de cil. « Tu devrais aller te rafraichir. Je vais demander aux domestiques de servir le repas. » C’est davantage un ordre qu’une demande. Meilleur moyen pour qu’il ne perde pas davantage ses moyens.

Elle blesse, elle heurte, furieuse petite poupée dont la beauté n'a d'égale que la perfidie des mots qu'elle distille L'atteindre par tout les moyens, éveillés en lui un sentiment quelconque, juste pour se prouver qu'elle peut le toucher. Elle se perd, l'enfant des yeux, revenant inlassablement à la confrontation, valse violente et langoureuse qui porte en elle le poids de la haine qu'ils se vouent l'un et l'autre. Un instant, un vulgaire instant, suspendu dans le temps, qui les laissent prisonnier de ce besoin irrésistible de se confronter, de se posséder, au souvenir des soupires et gémissements qu'ils se sont offerts. Et si elle est la première à revenir, tentatrice, le monstre Swanson ne tarde pas à la rejoindre, dévorant la distance insupportable qui s’immisce entre leur corps irréversiblement attiré l'un par l'autre. Elle relève le menton, la divine, imposant son aura pour compenser sa taille. Elle plonge ses iris céruléennes dans celle du ténébreux alors que sa langue vient glisser ses lippes, désireuse et désirable. Un plaisir jamais inassouvi, insatiable, elle chercher déjà à le reconquérir, obsédée par ce qu'il lui a fait ressentir. Il vaance sa main, pour la délester de l’étoffe qui dissimule son corps. les soieries glissent sur sa peau laiteuse, se coulant merveilleusement sur ses courbes avant de venir crever contre le sol. Elle ne bouge pas, la belle, le regard ancré dans celui de la bête, inébranlable. Et si sa carne se parsème de frisson, elle ne laisse rien entrevoir des délices qui lui procure par son simple toucher. Doigts hasardeux, malicieux et permissifs, il s'approprie son corps sans en avoir l'air. Ton corps raconte une toute autre histoire Un sourire glisse sur les lèvres pulpeuse de la fille des airs alors qu'une lueur lubrique imprègne l'azure de son regard. Elle s'avance avec lenteur, sa main vient contre son ventre, remontant contre son torse avec une langueur et une intensité parfaitement maîtrisée. Elle ne lâche par son regard. Tu peux prêter à mon corps toutes les histoires que tu désires, nous savons tout les deux que ces marques sont la preuve de ta capitulation. La voix n'est qu'un souffle, un murmure, audible pour lui seul, les intonations envoûtantes qui alimentent les affres d'un désir qui demeure inassouvi malgré les heures où vos corps ont battus à l'unissons. Tu devrais aller te rafraîchir. Je vais demander aux domestiques de servir le repas. Sa main toujours contre son torse lui serre d'appuie alors qu'elle se hisse sur la pointe des pieds pour venir lui voler un baiser, bien trop chaste pour ne pas dissimuler les intentions sournoises de la Valaeris. Quand ce sera fait, tu peux toujours me rejoindre. Une impulsion contre son corps, elle s'éloigne, ne prenant même pas la peine de dissimuler sa nudité. Après tout, qu’avait-elle a lui cacher après la nuit qu'ils avaient partagé?

Il le sent. Il le sait combien il est en train de se fourvoyer. Combien ce seul acte peut, à lui seul, compromette les bonnes résolutions. Mais il ne peut retenir ses doigts. Il ne peut laisser de côté cette envie de la dévêtir. D’observer la cambrure de ses formes. De laisser ses prunelles détailler chaque parcelle de la poupée abimée. Peau colorée, parsemée de bleu et de violet. Résultat d’une rencontre malheureuse. Résultante d’une nuit passionnée. Violence cruelle qui l’accompagne toujours, dont il est bien incapable de se faire malheureusement. Il la regarde. Trop sans doute. Savoir la douceur de sa peau sous ses doigts. Poupée qu’il abime, détruit par sa présence. Joli cadeau dont il ne sait comment prendre soin. Soupire d’un homme désirant reprendre possession de son être, retourner se complaire dans des draps soyeux. Redécouvrir encore une fois les palettes de sa peau. Peintre d’un instant. Il tente l’inconscient de laisser ses mots devenir aussi dangereux que ceux de la poupée. Langue de serpent bien trop acérée pour qu’il puisse vraiment la concurrencer. Ses mots ne font pas mouches, pas comme les siens. Malheureusement. Il arrive tout de même à placer sur les lèvres de la délicieuse un petit sourire. Premier qu’il provoque, de cette manière en tout cas. Étrangeté d’un moment qu’ils ont volé au temps lui-même. Frissonnement qu’il ne peut refréner lorsque les doigts de fées caresse sa carne. Pupilles se dilatant sous son action. Il ne dit rien, se contente d’apprécier le moment, de laisser sa propre main se perdre contre sa peau laiteuse. « Tu peux prêter à mon corps toutes les histoires que tu désires, nous savons tout les deux que ces marques sont la preuve de ta capitulation.» Murmure. Il n’est pas habitué à cette douceur nouvelle qu’elle dégage. Elle détonne la fille des cieux. La langue bien plus aiguisée qu’une lame. Capable de lui clouer le bec. Sans son consentement. Capituler n’est pas dans ses habitudes. Cela ne le sera jamais. Les pupilles deviennent revolvers face à ses propos. Face à cette faiblesse qu’elle pense avoir trouver chez lui. Elle le pousse dans ses retranchements. Elle l’oblige à tout repenser. À changer cette manière d’agir qui a pourtant toujours très bien marché, trop sans doute pour son propre bien. « Je pense qu’il s’agit davantage de négociations musclées que d’une capitulation de ma part. » Il n’est pas à lui. Il se refusera toujours à être celui d’un autre. Pas avant qu’une bague ne vienne à son doigt. Marquant l’alliance de deux maisons. Il n’est pas roi des mots et pourtant il tente. Cherche à se rapprocher des paroles brulantes de la douce. Besoin de prendre de la distance. Pour ne pas réveiller totalement ses envies bestiales. Adoucie la bête, légèrement au contact des doigts de fée. Aller ordonner le repas plutôt que de venir à nouveau se perdre dans un corps à corps. Geste inattendu, étrange. Il reste sans bouger l’être en sentant les lippes délicieuses venir rencontrer les siennes. C’est loin d’être connu cette douceur trop présente. C’est léger, bien plus que les pas de la fille des cieux. C’est en même temps si présent dans chaque particule de sa personne. Un fil tend son corps, son âme, chamboule tout sans qu’il ne le comprenne. Il n’est pas habitué à cette douceur l’enfant du feu. Il s’y perd tant elle ne ressemble à rien de ce qu’il connait. A rien de ce qui peut le rapprocher de la poupée. « Quand ce sera fait, tu peux toujours me rejoindre. » Assassine enfant. Malicieuse. Porté par la grâce des dieux. Séductrice sans vergogne. Il l’observe, ne perd pas une miette du spectacle qu’elle lui offre si généreusement. Souffle perturbé, esprit légèrement ailleurs lorsque le guérir remet sa chemise. Prêt à affronter la populace. L’air semble différent une fois la porte franchie. Comme si le monde ne tournait plus à la même vitesse. Comme si tout était étrange différent une fois sorti de leur cocon passager. « Mademoiselle Valaeris et moi-même prendront le petit déjeuner sur la terrasse. » L’ordre gronde, ne laisse aucune échappatoire aux domestiques si ce n’est de lui obéir. L’homme ne traine pas les pensées déjà ailleurs. L’être déjà tourmenté par une vie bien trop présente. Il ne perd pas le temps, se défait de sa chemise à peine la porte de la chambre refermée. Le reste ne traine pas. Il n’est même pas encore arrivé dans la salle de bain que plus aucun vêtement ne l’encombre. La jolie poupée n’a pas perdue son temps, fille de l’air devenue nymphe des eaux. Uniquement recouverte de sa belle chevelure. L’eau perlant sur sa peau laiteuse. Il entre le soldat, vient la rejoindre sans attendre, sans envie de perdre la moindre seconde. Bouche qui vient rencontrer la sienne. Douceur oubliée passion retrouvée, il la tient contre lui, la serre, détruit l’air autour d’eux dans un baiser sans fin. Frissons qui le parcourent dans cette étendue bleue bien trop froide à son gout. Il se détache l’homme, pas longtemps, simplement pour se concentrer. Ses paumes venant se placer juste au-dessus de la surface de l’eau. Les flammes qui grandissent, provoquent des bulles à la surface. Il attend, un petit moment avant de les plonger dans le liquide. Evaporation immédiate, chaleur plus importante et pourtant loin d’être assez pour ce fils du feu. Les mains reprennent leur couleur normale. Les flammes parties. Il la regarder la douce. Il ne cesse de l’observer. D’avoir cette envie de la dévorer encore.  

Elle disparaît dans la salle des eaux. Elle ne sait pas si elle espère qu'il la suive... Et pourtant, la solitude de la pièce lui écrase désespérément le cœur. Elle avance pourtant, fait tourner un à un les robinets qui encercle la baignoire luxueuse. L'enfant des cieux erre, ailleurs, perdue dans des pensées qui l’ensevelissent, elle ouvre les fenêtres, laissant les courant d'air venir souffler délicieusement contre le voilage des rideaux. Les tissus dansent délicieusement dans la pièce, entraînée dans une valse doucereuse et aérienne qui apaise son cœur qui se crève de douleur. Qu'il revienne, qu'il emplisse le vide, qu'il l'empêche de penser. Qu'il soit son garde fou. Elle en a besoin. Le souffle de la belle s'emballe. Elle tourne en rond, délicieuse enfant, alors que ses mains noues ses cheveux, d'abord en une tresses, qu'elle enroule sur le sommet de son crâne. Elle finit par se glisser dans la baignoire, large et inconvenante, un bassin dans laquelle elle peut se plonger entièrement. Elle ferme les yeux, soupire, lorsque l'eau vient couvrir sa peau, emporter le moindre de ses soucis. Elle disparaît de la surface, se perdant dans le néant d'un monde nullement entaché par le bruit. Ses pensées elle même semble se prostrée dans un silence religieux. Elle finit par sortir, lorsque son souffle vient à lui manquer. Les mèches d'argent viennent se plaquer contre son visage, s'échappant du chignon de fortune qu'elle avait confectionner pour l'occasion. Elle rejette sa crinière d'un blanc presque blanc vers l'arrière. C'est là qu'il lui revient, le divin. Elle vient le chercher, se perdre contre ses lèvres, parce que son absence à réveiller des séquelles qu'elle se refuse d'affronter. Et si elle le toise avec curiosité lorsqu'il joue de son feu pour réchauffer l'eau de leur bain, elle n'aspire qu'à le retrouver, en oublier la mystique d'un élément qui l'a pourtant toujours attiré. Elle revient le chercher, avide, gourmande, elle veut le reconquérir, comblé le vide qui l’oppresse furieusement. Supplication silencieuse alors qu'elle presse ses lèvres contre la bouche du Swanson. Elle ne l'avouera jamais, mais ses blessures ne sont rien en comparaison au douleur que le kimora à réveillé en son cœur. Douleur assourdissante qui la ravage de l'intérieur, la pousse dans toujours plus de bras. Elle veut s'oublier, alors elle oublie ce que le fils du feu a toujours été pour elle, elle le réinvente, pour un temps, un temps seulement. Pauvre enfant des flammes, utilisé pour panser les blessures invisibles de la princesse des cieux. Soit à moi, juste quelques jours, après nous laisserons le temps nous reprendre. Qu'elle murmure, alors que ses lèvres s'écartent de lui pour mieux les reconquérir.

Toutes ses bonnes résolutions se perdent, glissent sur la peau soyeuse de la belle sirène. Il en oublie la protection première pour se laisser tenter par le vice des plaisirs charnels. Il n’est pas lui-même le mercenaire. Pas au contact de la poupée. Pas dans cette bulle hors du temps où tout semble différent. Monde qui se perd, raisonnement qui s’évapore. Tout part de travers change. Il ne se reconnaitrait sans doute pas la bête d’approcher de la sorte. Il plonge vers son contact. Vers un besoin certain de retrouver son corps comme si la sorcière l’avait hypnotisé. Comme si son souffle ne se retrouvait complait que lorsque ses lèvres viennent retrouver les siennes. Il se haïra Yoric de cette faiblesse. Il ne se la pardonnera pas. Mais plus tard. Quand il se sera retrouvé. Quand le monde reviendra vers eux leur rappelant qu’ils ne peuvent pas vivre qu’à deux. Déséquilibre créé par la rencontre de leurs lippes, toujours plus. Impossibilité d’arrêter le besoin devenant constant. Les respirations qui se cherchent. Les corps qui se trouvent, s’entrechoquent sans jamais s’éloigner. La distance a disparu comme si elle n’avait pas toujours été si présente entre eux. « Soit à moi, juste quelques jours, après nous laisserons le temps nous reprendre. »  Elle ne lui laisse pas le temps de penser aux mots la sirène, elle revient le charmer, le dévorer et il se laisse prendre. Il part avec elle dans les méandres de la surface bleutée. Elle pourrait le noyer la douce par sa beauté incandescente. Il est ailleurs le soldat, laissé à la porte de la pièce. Tout n’est plus que luxure. Pêché qu’ils ne sont pas prêt à expier. Proposition qu’il aurait refusé là dehors. Il en aurait rit. Il s’en serait moqué. Il aurait crié au monde entier n’appartenir à personne même le temps de quelques minutes. Besoin de posséder sans l’être en retour. Survie de son être qui se retrouve pourtant compromise. Parce que le dehors a disparu. Parce que l’idée saugrenue ne l’est plus autant. Ses mains viennent délicatement effleurer sa peau laiteuse. Son envie d’elle continue de grandir. Enchanteresse de grand talent, trop sans doute rejouant la naissance d’Aphrodite avec une facilité étrange. Souffle qui vient au contact d’un autre jusqu’à se mélanger. Prunelles qui ne la quitte pas, la dévore d’une certaine manière. Main qui remonte le long de sa nuque jusqu’à s’en emparer, jusqu’à ne laisser que quelques petits centimètres entre leurs deux visages. « Seulement si tu es mienne. » Compromis obligatoire pour que l’être se laisse aller. Des lèvres qui s’effleurent sans se toucher, attente d’une réponse avant de se laisser entrainer dans le jardin interdit. Avant de tout oublier, tout reconstruire dans ce moment hors du temps. Cet antre où les vérités ne peuvent qu’être réécrites.

leur corps irréversiblement attiré l'un par l'autre, se mêlent et s'entremêlent. Les mains se perdent dans des caresses interminables alors que leurs doigts se délectent de sa carne humide et délicieuse. Ses lèvres goûtent au délice de ses baisers, incapable de s'en passé. L'esprit de l'enfant des cieux n'est plus ce qu'il était, marquée d'une folie dévastatrice, obsédée, obsessionnelle, addictive, elle se perd dans le seul plaisir qui arrive encore à lui donner l'impression de vivre. Elle s'électrise, se galvanise d'artifices sans se douter que la chute n'en sera que plus brutale. Elle a cru pouvoir échapper à l'agonie d'un cœur brisé, se soustraire au poids de la culpabilités, mais les émotions qui la rongent de l'intérieur ne lui donnent que très peu de répit, revenant prendre son âme d’assaut à la moindre occasion... Alors elle n'a d'autre choix que de se perdre, encore et encore, peu importe à quel point, pourvu qu'elle oublie l'ombre, pourvu qu'elle étouffe le spectre qui hante chacun de ses pas et la poursuit en dehors de ses rêves. Elle s'est trompé, la divine, persuadée de faire de l'enfant Swanson une conquête comme tant autre... Mais il ne peut l'être, pas alors que leur destinée est unie l'un à l'autre, pas lorsqu'il es l'avenir que sa famille lui a choisi. L'illusion est d'une beauté cruelle et la chute  bien trop réelle. Elle s'accroche cependant à l’espoir qu'il puisse n'être qu'un amant de fortune... Mais il ne l'est pas. Il est destiné à être son furieux époux. Le sien. A nul autre si ce n'est elle. Cette pensée s'est sournoisement infiltré jusqu'à son esprit, sans qu'elle n'en ai pour autant conscience... Mais la réalité est cruelle, elle ne pourra plus se passer de lui. Seulement si tu es mienne. L'impossibilité de se soustraire à sa requête, elle sourit, la perfide, se jouant de la proximité de leurs lèvres dont elle ne peut pas pour autant se délecter. Montre moi à quel point je suis à toi. L'enfant terrible ne sait pas faire autrement que se perdre encore plus dans le jeu qu'elle a elle même initié. Elle se donne sans réellement le lui dire, elle se donne en lui demandant d'affirmation sa possession sur elle. Curieuse enfant qui n'a de cesse de jouer avec les mots pour leur faire dire ce qu'elle désire sans qu'elle n'ait a céder la moindre parcelle de terrain. Elle essaye de revenir chercher ses lèvres, avec lenteur, venant à son tour glisser sa main contre la nuque du guerrier pour l'approcher d'elle.

C’est un jeu qui n’en est pas un. L’union sacrée qui vient se heurter à la dure réalité des hommes. Les envies qui n’arrivent pas à se dissiper, qui se renforcent jusqu’à attendre leur paroxysme. Ils ne sont plus êtres solitaires, ils sont connectés sans en avoir conscience, sans le vouloir vraiment. Ils sont deux étoiles perdues dans un cosmos trop grand venant se retrouver. Elles se touchent, se découvrent, s’apprivoisent même, étrangement. Ils ne sont plus eux dans leur petit coin à eux, dans ce monde que personne ne peut venir troubler. La possession, mot abjecte qu’elle prononce tout de même. Qu’il ne détruit pas la bête. Pas pour une fois. Elle rentre l’enfant, là où personne n’a jamais été. Il oublie de garder toutes ses armures. Il oublie la souffrance que tout cela engendrera plus tard. Quand tout sera différent. Quand tout sera perverti. Quand le monde reviendra et que rien ne pourra arrêter la longue chute. L’agonie suivant le plaisir pur. Etat de manque impossible à combler. Mais il n’y pense pas le guerrier. Non, il est perdu dans l’azur des yeux d’une poupée. Perdu quand ses lèvres rencontrent les siennes. Que leurs corps se touchent, se redécouvrant une fois encore. Quand ce tout se forme, une fois encore. « Montre moi à quel point je suis à toi. » Il frémit le monstre, comme s’il était autre. Il se galvanise de ses mots, de cette appartenance qu’elle revendique. Il divague. Il s’empare de sa personne. Lèvres qui se rejoignent, des mains qui viennent s’emparer des hanches de la belle. La tenir, la presser contre lui. Danse des corps. Plaisir des êtres qui ne peuvent se laisser.

***

Les lèvres qui viennent chercher sa nuque. Proximité étrange. Différente nouvelle pour le fils des cieux. Le gant qu’il vient doucement passer sur le corps de la douce. Intimité nouvelle qu’il ne connait pas. Qu’il ne comprend pas. Agissements qui le dépassent. Il s’en voudra certainement plus tard. Un autre jour. Quand il partira. Mais pour l’instant il oublie les fondements de son être.

***

Les corps sont entremêlés. Les draps bien loin d’avoir été sage. Les yeux d’un guerrier s’ouvrent. Il l’observe sa poupée abimée. La sienne, pour l’espace de quelques moments. La sienne peut-être pour la vie mais il ne veut y penser. Demain est un jour qui n’existe pas dans cet univers particulier. L’homme ne bouge pas. Il ne quitte pas l’espace chaud du lit. Il observe l’endormie une fois encore. Lui l’homme des instants volés, il devient autre, étrangement à son contact. Souvenirs qui viendront peut-être un jour germer son être.