Elle s'est lentement remise du virus, la fille Norhalis, et maintenant qu'elle est capable de tenir debout et de vagabonder en conquérante à travers le camp, elle n'y trouve plus le même plaisir qu'auparavant, la même sensation de liberté. Y'a un marasme d'émotions contradictoires qui l'empêchent de savourer le plaisir d'une fièvre que le temps a dissipé, d'un danger que la santé retrouvée a plaisamment effacé. Elle n'est plus liée à Eurus, elle le sent dans ses entrailles, au plus profond d'une âme que l'on a divisée en deux, l'autre s'emparant d'une moitié arrachée sans préambule. Jaehaerys Norhalis est plus libre qu'elle ne l'a jamais été, et pourtant elle porte encore les chaînes d'une affection dont elle n'a jamais pu se débarrasser. Quelque part, ça lui avait plu, non pas de voir sa vie dépendre d'une autre, mais de voir la vie d'une autre dépendre de la sienne. De savoir que, quoi qu'elle fasse ou dise, jamais l'Osoryd n'aurait pu se défaire d'elle, de son emprise, de son obsession. De savoir que la belle brune aux yeux saphirs était sienne, qu'elle le veuille ou non. Et pourtant, voilà. Elles ne sont plus que deux étrangères, deux femmes que tout oppose et rien ne prédispose à réunir – la seule excuse que la mêlée utilisait pour courir après sa belle s'étant évaporée en même temps que leur lien si précieux. Et ça la bouffe, parce qu'en dépit de leurs différents, de leurs engueulades et son sempiternelle désinvolture, Eurus est sans aucun doute la seule personne qu'elle avait jamais aimée, de sa façon tordue, malsaine, libertine et destructrice. Grimaçante, elle secoue la tête, soupire dans une moue boudeuse. Elle n'est pas mélancolique, Jaehaerys ; ça ne lui ressemble pas, de s'apitoyer sur elle-même, de pleurer une amante, quelle qu'elle soit – aussi sort-elle de sa tente pour rejoindre le camp d'entraînement. Une façon comme une autre d'oublier, d'extérioriser ce sentiment de manque qui crève son myocarde. Traçant son chemin à travers une petite foule de mêlés prêt à se battre, la mêlée observe les combattants se livrer bataille un par un, jusqu'à ce que son tour vienne. Elle regarde autour d'elle d'un air ennuyé, remarque les regards anxieux, indécis, et soupire ostensiblement avant d'onduler vers la zone de combat. Face aux autres mêlés, la jaune s'autorise un sourire plein de morgue, de suffisance ; elle sait qu'aucun ne se lèvera, qu'aucun ne se laissera tenter par l'alléchante perspective de mordre la poussière. C'est ce qu'elle aurait espéré, pourtant – se déchaîner sur une pauvre âme, frapper jusqu'au sang un corps gémissant, évider son cœur sur ces visages sans nom qui ne la connaissent que de réputation. L'attaquante perfide, déloyale, imbattable, cruelle. Des années à pratiquer l'art du combat dans sa plus primitive interprétation ; se battre pour gagner, seulement pour gagner. Croisant les bras sur son torse dans une attitude défiante, elle parcourt l'assemblée d'un regard fauve. « et bien ? personne ne se sent à la hauteur ? moi qui pensais trouver ici un divertissement à ma mesure ... » commente t-elle, moqueuse. Elle aperçoit quelques regards brûlants écorcher sa silhouette menue, s'en gorge plutôt que s'en froisse. Elle préfère inspirer la colère, l'admiration craintive qui en découle lorsque ces regards parlent mais qu'aucun poing ne se lève.

Elle était arrivée il y a peu, profitant du fait qu'elle s'était enfin remise du virus. Elle sentait à nouveau son pouvoir, quintessence de son âme qui virevoltait avec énergie entre ses veines. Mais, elle le savait, il lui faudrait plus de temps pour le ré-apprendre, pour le savoir à nouveau. Il était sien, mais son contrôle était moins présent qu'auparavant. Au moins, elle ne faisait plus bouger les objets à tout va autour d'elle, sans l'avoir voulu. Comme la gamine qu'elle avait pu être. Stratos était une petite ile, mais elle s'étonnait de la rapidité avec laquelle les polluxiens avaient prit d'assaut l'ancienne ile appartenant aux maîtres. Elle voulait ça aussi, Naerys. Elle voulait pouvoir posséder des terres, elle voulait pouvoir posséder son propre empire. Elle pense à Wanda, qu'elle a laissé derrière elle, et à l'absence désormais, de leur lien qu'elle avait pensé immuable. Les adieux avaient été déchirants, mais elle avait promit de revenir. Parce que de tout les maîtres, Wanda était celle qui la méritait le plus. Elle était celle pour qui son palpitant, éprouvait du plaisir. Elle passe une main dans ses boucles brunes et sort de la tente qu'on lui a attribué. Elle avait terriblement besoin d'action, et elle avait terriblement besoin aussi, de se familiariser avec les lieux. Parce que ne pas les connaître, voulait dire ne pas maîtriser la situation. Et Naerys, elle avait besoin de ce contrôle. Elle avait besoin de savoir où elle posait les pieds. Elle avait aperçu Clysée quelques heures plus tôt, et la voir avait laissé naître sur ses lippes un léger sourire. Elles reprendraient l'entraînement bien assez tôt, et bientôt, l'humaine deviendrait amazone. Promesse que la ténébreuse s'était faite. Elle entend du bruit au loin, et un attroupement de polluxiens. Elle fronce les sourcils, et s'approche, sa veste en cuir posée sur l'une de ses épaules de manière nonchalante. La Stormborn, pousse légèrement les membres qui lui bloquent le passage et l'empêche d'apercevoir le spectacle. L'adrénaline coule à flot, et elle croise les bras sur sa poitrine, jaugeant le talent de ceux qui sont les siens. Elle regarde plusieurs combats s'enchaîner, entraînements dignes des arènes auxquels ils se prennent. Elle est déçue, et décide de rebrousser chemin. Elle s'apprête à partir, lorsque le silence s'installe brusquement sur l'assemblée. Elle fronce les sourcils, puis tourne le regard. Elle voit la silhouette féline s'avancer, démarche provocante qu'elle possède. Ses boucles brunes dansent autour d'elle, cheveux en cascade. Elle observe les regards sur les mêlés et lambdas, pourtant tant enthousiastes à se battre quelques secondes plus tôt. Elle leur fait peur, et ça plait à Naerys. Son visage devient interdit un instant, puis son sourcil droit s'arque. Un léger sourire en coin vient effleurer ses lippes, alors qu'elle écoute docilement la mêlée. Elle manque de rire, face aux fleurs que s'envoie l'intrépide, puis tourne les yeux vers les mêlés. Aucun d'entre eux ne veut s'y aventurer., pourtant, la haine et la rage habitent leurs traits. Comme si, elle venait de les toucher. Naerys lève les yeux au ciel, abasourdi par la bêtise et la stupidité des uns, et la lâcheté des autres. Elle retire sa veste et la tend au blond près d'elle. Il fronce les sourcils, mais l'attrape. Elle s'avance, entre dans l'arène et commence à attacher ses cheveux en une longue queue de cheval. « Yo, narcisse. » Elle sourit à sa nouvelle adversaire. « On s'y met ou tu comptes continuer à te jeter des fleurs ? » Elle arque un sourcil, lui sourit une nouvelle fois de toute ses dents, puis tend ses mains vers le sol. Le maintien est légèrement compliqué, mais elle arrive à s'élever à une cinquantaine de centimètres du sol.

Alors même qu'elle s'apprête à tourner les talons, l'un des mêlés se détache de la foule. Une brune, sûre d'elle, séduisante, provocante, agaçante. Inattendu. Elle se sait elle-même capable d'une telle entrée en scène – assez réussie, avouerait-elle sans le murmure contrarié de son égo à peine fissuré –, mais l'attendre d'une mêlée de l'armée ? Une première, dans ce ramassis d'incompétents. La Norhalis hausse un sourcil, ne pouvant empêcher un fin sourire d'étirer ses lippes lorsque les sarcasmes fusent sur la langue de vipère. « qui a dis que je ne pouvais pas faire les deux en même temps ? » raille t-elle, peu impressionnée. A vrai dire, elle était plutôt intriguée ; elle ne l'a jamais vu, l'audacieuse, et sans se délester d'un égocentrisme l'empêchant de véritablement s'intéresser ou retenir les prénoms et visages de ses collègues, elle est certaine, qu'elle, elle ne l'aurait pas oubliée. Trop indépendante pour passer inaperçue, trop forte pour rester dans le commun du troupeau, l'anonymat des faibles. Elle a toujours eu le don de savoir jauger ses adversaires, Jae, de reconnaître ceux qui lui donneraient du fil à retordre de ceux qui méritent à peine qu'elle leur accorde un regard. Pour autant, la diablesse reconnaît l'arrogance qu'elle même arbore, celle-là même qui coûte des victoires lorsque l'on s'étouffe de chimères ambitieuses ; personne n'est invincible, personne ne reste éternellement en haut du panier. Tout est une question d'opportunités ; il faut savoir les démasquer, les saisir et alors, rien n'est jamais vraiment gagné, ni vraiment perdu. Répondant au grand sourire de la bleue par un tout aussi grand sourire, la maîtresse de la foudre se met en place. Alors que son adversaire s'élève au dessus du sol – une bleue, donc – des étincelles grésillent autour de ses doigts, irrégulières mais intenses. Elle doit réapprendre à contrôler son pouvoir, depuis le virus, mais qu'importe ; il est loin d'être la seule arme dont la mêlée dispose. Elle a son corps, celui qu'elle affûte depuis des décennies ; des armes, deux dagues – l'une dans sa botte, l'autre attachée à sa cuisse – quelques armes de jets et d'autres artifices encore. Mieux encore, elle a son esprit, perfide, cruel, tortueux, manipulateur, celui là capable d'envisager les pires bassesses pour arriver à ses fins, non moins méprisables. « essaie de ne pas perdre trop vite, mh ? » qu'elle lance, nonchalante, alors même que les étincelles deviennent des éclairs, gravitent autour d'elle dans une danse incontrôlable, aveuglante. Elle lui a manqué plus qu'elle ne l'aurait pensé, la caresse familière des zébrures électriques parcourant son corps félin, le frisson d'une puissance retrouvée courant dans ses veines l'ivresse d'un mortel pouvoir. Elle ne cherche pas la maîtrise, Jaehaerys ; juste une démonstration de force, un moyen de l'éblouir pendant que, d'un geste expert, elle se saisit de l'une de ses armes de jet pour la lancer avec une précision létale, dans la main droite de la bleue. Un avertissement, un moyen de lui faire perdre son équilibre alors qu'elle s'élance, utilise son élan pour projeter ses mains sur le sol pour propulser son corps et exécuter une pirouette maintes et maintes fois répétée ; ses pieds rencontrent l'abdomen de son adversaire avec force et, tandis que la Norhalis se réceptionne avec adresse, elle jette un regard moqueur à la mêlée, à terre. Elle prend son temps, comme si elle s'hésitait à considérer encore la mêlée comme une ennemie digne de ce nom ; pure provocation, à vrai dire. Une façon comme une autre de pousser l'autre à donner tout ce qu'elle a. « alors, on s'y met où tu comptes encore dormir longtemps ? » qu'elle la nargue ouvertement, l'imitant avec une satisfaction non feinte. Finalement, elle l'avait trouvé, son divertissement.

Elle lévite au dessus du sol, toisant la ténébreuse au loin. Elle ne répond rien à la réplique qu'elle lui lance, répartie qu'elle considère bien trouvée. Elle l'observe, silencieuse, le sourire toujours au bord des lèvres, et les pieds, toujours au dessus du sol. « Tu peux répéter, je ne t'entends pas bien. » dit-elle en faisant danser sa main gauche près de son oreille. Elle fronce les sourcils, tente d'user de ses pouvoirs pour reculer légèrement puis avancer. Elle teste son équilibre, et le maintient de son pouvoir, qu'elle sait compliqué. Mais il ne l'abandonnera pas. Et même si c'était le cas, elle saurait palier à la situation. Utiliser ses poings ne lui faisait pas peur, ses jambes étaient rapides et sa petite taille l'aidait à esquiver rapidement les coups. Elle note la silhouette longiligne de son adversaire, et sait qu'elle sera difficilement atteignable. Elle l'observe jouer avec ses éclairs, démonstration de puissance qu'elle fait. Etait-ce tout ce qu'elle avait à donné ? La télékinésiste arque un sourcil, puis s'élève un peu plus au dessus du sol, atteignant enfin les un mètre de hauteur. Elle attend avec impatience que la démone, fille de la foudre en ait fini de jouer. Elle fronce alors ses sourcils, alors qu'une lame filante s'approche d'elle à vive allure. Elle est obligée de redresser sa main, et de l'arrêter. La lame s'arrête à quelques millimètres de sa paume. Elle perd malgré son équilibre, obligée de parer l'attaque plutôt que de se concentrer sur sa lévitation, et alors qu'elle tourne la tête, l'amazone se prend les pieds de son adversaire en plein abdomen. La lame retombe au sol, tandis que son corps, balayé quelques secondes dans les airs, fait quelques roulés-boulés. Elle fait craquer légèrement sa nuque, avant de se tourner vers l'assemblée. Personne ne l’acclamait ici. Elle observe le mêlé qui tient sa veste, il la regarde et fait un grimace. Le genre de grimace qu'on fait, lorsque quelqu'un vient de prendre cher. Elle arque un sourcil, se tourne vers la Norhalis. Elle lui sourit, lorsqu'elle l'entend tenter d'imiter sa voix, ce qu'elle arrive étrangement à faire avec beaucoup de précision. « Souviens toi que c'est toi qui l'a demandé. » Elle se redresse, tire sur l'élastique retenant sa queue de cheval pour la resserrer, puis se met à courir dans sa direction. Elle lève légèrement sa main, et la lame lui ayant été destinée quelques minutes plus tôt, vient virevolter à tout allure autour d'elle. Elle lance la lame dans la direction de Jaehaerys, lui donnant l'occasion de parer l'attaque. Usant de cette même diversion, elle utilise son autre main pour saisir de manière invisible le talon de la guerrière, la faisant tomber au sol. Elle la traîne sur plusieurs mètres, avant de se concentrer pour la relever dans les airs, et la faire retomber lourdement sur le sol. Elle s'arrête, se tourne vers l'un des spectateurs. « Ils m'appellent Stormborn, pour une raison. » lui indiquant qu'elle voulait entendre quelques cris de motivations. Elle se remet à courir, et alors que la Jaeherys se relève, elle saute sur elle, enroulant ses jambes autour de son cou. Elle la fait retomber en arrière, puis recule de quelques mètres. Elle se retient, ne voulant pas dévoiler tout son potentiel.

Silencieuse, mais indiciblement moqueuse dans son mutisme, Jaehaerys contemple la bleue tournée vers l'assemblée, témoin massif qu'un début de rixe nuisible à ses terribles attentes exhorte peu à flatter bruyamment un égo que l'électrisante s'est risquée à fissurer. Souviens-toi que c'est toi qui l'a demandé. A ces paroles, la mêlée laisse un énigmatique sourire fleurir sur ses lippes. Enfin, l'autre commençait à comprendre qu'elle ne s'en sortirait pas si elle pensait triompher de la jaune sans y mettre un peu du sien. Et elle devine à ses gestes, son attitude, que l'affront ne sera pas impuni, qu'elle ne se laissera pas ridiculiser, devant un public, par la femme aux éclairs. Aussi, lorsque la brunette s'élance vers elle, Jaehaerys se met rapidement en garde, esquivant sans mal la lame lui étant destinée ; pourtant, elle chute brutalement, comprenant dans le même élan que son adversaire retournait ses malices contre elle. Diviser l'attention pour toucher la cible, dévoiler la véritable attention maquillée sous le premier assaut. Le choc lui coupe le souffle pendant quelques secondes et, alors qu'elle envisage de se relever rapidement pour s'éviter plus de dégâts, elle se sent tirée vers l'avant par une force invisible. Foutue télékinésie, qu'elle grince mentalement ; elle a beau tenter de se défaire de l'attraction, rien n'y fait. Elle sent la prise qu'a la bleue sur ses vêtements, par lesquels elle exerce son pouvoir et qui lui permettent de la faire s'élever quelques instants du sol, avant d'y retomber lourdement. Vulnérable, elle s'est préparée à la collision, plus violente que la précédente – assez pour que le temps que la belliciste s'adresse à la foule soit équivalent à celui que la jaune mette à reprendre ses esprits. Elle trouve toujours le temps de se vanter, la mêlée, d'attirer les regards – ça lui rappelle ses vanités, la façon dont elle n'a jamais raté une occasion d'être arrogante, conquérante. La Norhalis se relève à peine, aperçoit en une fraction de seconde la furie se dirigeant vers elle, et n'a pas le temps de contrer l'attaque qu'elle retombe, pour la troisième fois d'affilé, à terre. Le choc, cette fois, est moindre, aussi se relève t-elle rapidement, campée sur ses deux jambes sans avoir l'air contrariée le moins du monde. Au moins l'adversaire semblait-elle être à sa hauteur.« stormborn, hein ?  » qu'elle lance, son sourire éclatant d'un rire à peine contenu. A son tour, elle ôte sa veste, la jetant à terre d'un geste désinvolte. « un peu prétentieux, comme surnom » qu'elle poursuit, époussetant nonchalamment son débardeur, avant de planter son regard dans celui, semblable, de son adversaire. « je suppose que c'est ce dont ont besoin les gens comme toi pour être crédibles » elle provoque d'un ton railleur, d'un dédain affabulé qui transpire jusque dans son demi-sourire. Lentement, elle laisse tomber une par une ses armes de lancer, et ses dagues, à terre. Puis elle s'élance vers l'autre ; elle cherche le corps-à-corps, et les deux furies enchaînent une série de coups, échangeant simultanément attaque et défense, jusqu'à ce que la maîtresse des foudres  attrape le poing de la télékinésiste du sien, l'électrisant d'une décharge assez puissante pour l'étourdir. Elle ne lui laisse pas le temps de reculer qu'elle lance brutalement son genou dans son ventre, et l'attrape par le col de son vêtement. Par trois fois, elle l'a mise à terre ; a même failli lui faire perdre le collier de sa défunte mère, dont la chaîne a glissé contre sa nuque lorsqu'elle est retombée en arrière à cause de son maudit jeu de jambes – elle aurait dû le retirer, elle le sait mais ne faisait pas assez fréquemment face à des proies capables de la faire voltiger dans tous les sens pour s'en préoccuper. Soit. Elle jette la bleue à terre, écrasant son talon contre sa gorge. « il n'est encore pas trop tard pour abandonner » qu'elle siffle, querelleuse, sachant pertinemment que l'autre n'acceptera pas la défaite, et encore moins la retraite.

Elle ouvre la bouche, l'orageuse. Naerys pose ses yeux sur elle, sourit un instant alors que son alias sort des lippes de son adversaire. Un peu prétentieux lui dit-elle. Elle esquisse un sourire, baissant légèrement la tête. Elle pouvait bien lui accorder ça, mais c'était le personnage qu'elle s'était créée. Elle hausse les épaules, de manière nonchalante quand la jeune femme lui lance une nouvelle pique. Elle la voit se déposséder de ses armes et hausse les sourcils. Voulait-elle un corps à corps ? Naerys l'accepterait avec grand plaisir. Et sans attendre, l'harpie fond sur elle, de ses ailes noires et ténébreuses. Fendant les cieux de ses jambes de gazelle. Le premier coup part, vite parer par l'habilité de la bleue. Elle l'attaque, mais, tout aussi entraînée qu'elle -voir plus-, l'adversaire se défend à son tour. Naerys tente un coup de pied, vite paré lui aussi. Elle recule, un instant. Puis tente de lui envoyer son poing dans la mâchoire. Narcisse l'arrête, et l'éclair jaillit. Décharge qui se répand de ses doigts à son avant-bras avant de lui arracher un cri. Un cri de douleur, teinté d'une once de plaisir. Elle n'a pas le temps de réagir plus, que le genou de la déesse vient s'abattre dans son abdomen, lui coupant ainsi le souffle. Elle se fait ensuite attraper par le col, et ait jeté brutalement contre le sol. Elle reprend son souffle Naerys, jusqu'à ce que la bête vienne déposer son talon sur la gorge de l'insoumise. Elle lui propose d'abandonner, et Naerys fronce les sourcils, posant ses doigts fins sur le talon de Jaehaerys. Demi-sourire qu'elle lui lance, plongeant ses prunelles dans les siennes. Le reflet brillant du collier vient cependant la distraire, et elle baisse les yeux sur ce dernier. Armoiries oubliées. Les prunelles s'écarquillent, et un instant, elle se renferme sur elle-même. La position dans laquelle elle se trouve fait remonter des souvenirs en elle, elle sent la mort. Elle sent la souffrance. Elle sent le poison venir s'insinuer entre ses reins, vas-et-viens lointains qui l’abasourdissent. Et elle voit les toiles, aux armoiries lointaines. Les même que celles de son bracelet, les même que celles de la chevalière de Lazar. Et maintenant, que celles du collier de la funeste. Elle reprend conscience, serre ses doigts sur le talon de la mêlée et vient la faire tomber sur le sol. D'un mouvement rapide, elle se retrouve sur elle. Elle attrape le collier entre ses doigts, et l'arrache à sa détentrice. Elle fait ensuite une roulade en arrière, se redresse et observe les armoiries. Elle place son bracelet à côté, et l'évidence est inéluctable. Ils sont similaires en tout point. Le myocarde de l'amazone se serre. « C'est fini. » Elle garde le collier entre ses doigts, et s'avance vers le blond. D'un mouvement de la main, elle fait venir sa veste à elle, et la remet sur ses épaules. Elle n'écoute pas la mêlée laissée au sol mais elle ressent sa rage, et elle sent l'électricité qui parcourt l'atmosphère. « Ce combat est terminé, dégagez ! Dégagez, dégagez, dégagez! » Elle fait léviter les armes de Jaehaerys laissées au sol, en provocation. Peu à peu, les mêlés et lambdas s'éloignent et Naerys se tourne enfin vers celle, qu'elle pense désormais connaître. « Où as-tu trouvé ça? » dit-elle en faisant léviter le collier jusqu'à elle. Elle s'approche avec précaution. « Les deux seules autres personnes, détentrices de ces armoiries, sont mon frère et moi. Alors je te conseille, de me répondre rapidement. »