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Melvyn Helleros water nation‹ MESSAGES : 226 ‹ AVATAR : nicolas simoes. ‹ CRÉDITS : BALACLAVA (avatar+gifs). ‹ COMPTES : RO, HO, AS, TO.
‹ AGE : vingt-cinq années passées en ce monde. l'enfant n'est plus alors que l'homme émerge. ‹ STATUT : rita exilée, son annulaire est libéré de toute alliance. il pleure un avenir qui ne sera pas sien et dont il ignorait jusqu'alors qu'il le désirait tant. ‹ SANG : redevenu bronze. ‹ POUVOIR : la propagation du virus n'aura pas altéré son élément naturel. l'eau demeure, familière et malléable sous ses doigts. ‹ METIER : son existence passée ravagée, c'est aujourd'hui autour de son implication au sein de la wnp que tourne sa vie. ‹ ALLEGEANCE : water nation's pride. un nouveau combat dans lequel il s'implique corps et âme, soucieux d'apposer son empreinte en ce monde. ‹ ADIUTOR : à une fille excédée et exécrable avec laquelle il n'est jamais parvenu à engager la conversation.
| Sujet: sorry (jessavyn) Mar 24 Avr 2018 - 10:19 | |
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I run away when things are good And never really understood The way you laid your eyes on me In ways that no one ever could And so it seems I broke your heart My ignorance has struck again I failed to see it from the start And tore you open 'til the end. (deux mars 2165) Melvyn demeura brièvement planté sur le pallier, devant la porte des Lockwood. Cette maison d'allure modeste judicieusement placée au bord de la mer, l'aîné Helleros la connaissait bien. Depuis qu'il avait fait la connaissance de Jessamine voilà ce qui semblait remonter à une éternité, il avait passé le pas de cette porte des dizaines de fois. Encore aujourd'hui, il lui était particulièrement aisé de détailler de mémoire l'intérieur de la bâtisse. Bien que l'argement moins joliment fastueuse que le manoir où Melvyn avait été élevé, la maison de Jessamine était décorée sobrement et avec goût et son caractère douillet et confortable tendait à compenser très largement son caractère étroit. S'il lui aurait été aisé de dresser une description pointue de la chambre de Jessamine, Melvyn n'aurait en revanche pas sut dire à quand remontait la dernière fois où il y avait mis les pieds. S'ils avaient coutume d'y trouver parfois refuge durant leur enfance, durant ces dernières années c'était davantage dans la propriété familiale de Melvyn qu'ils avaient passés du temps. C'était là-bas que, voilà quelques semaines, ils avaient rompus. Le souvenir de cet instant hantait encore Melvyn quand bien même il avait bien d'autres choses à penser. En dépit de tous les nombreux sujets de préoccupations sous lequel il ployait, il n'avait pas pu oublier l'expression de Jessie quand il l'avait repoussée. Elle avait semblé si peinée et si vulnérable, ses grands yeux mangeant une bonne partie de son visage, qu'il lui avait fallu pour prendre sur lui pour tenir bon et ne pas la réconforter. Après qu'elle soit partie, quittant sa chambre sans un mot l'air plus bouleversée qu'il ne l'avait jamais vue, il avait éprouvé une foule de sentiments contraires. Il n'avait pas l'habitude de se montrer aussi foncièrement méchant. De son point de vue, cela ne lui sciait pas franchement. S'il avait éprouvé un soulagement certain d'avoir enfin mis fin à une histoire qu'il savait vouée à l'échec depuis des années, cela n'avait pas amoindri sa culpabilité. Il n'avait jamais pu retourner à Jessamine un amour aussi intense que celui qu'elle lui avait toujours réservé, mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il ne ressentait rien à son égard. Ils ne partageaient simplement pas les mêmes rêves, ce que Melvyn avait d'une certaine façon toujours sut. Il ne se souvenait que trop bien du sentiment d'oppression qui avait toujours eut tendance à venir le peser quand Jessie s'emballait quant à leur avenir. Elle avait toujours été très claire sur ce qu'elle voulait, à savoir lui. Melvyn la connaissait quasiment par coeur depuis le temps et il avait toujours sut que, dans sa tête, leurs vies étaient étroitement mêlées. Qu'elle ne pouvait envisager son propre avenir sans qu'il ne tienne une place dans celui-ci. Si on ne pouvait décemment pas reprocher à Melvyn d'avoir une vision toute autre, il avait néanmoins commis l'erreur de garder les lèvres scellées. Lui qui avait toujours manifesté dans l'emploi des mots avait été bien incapable de les assembler auprès de Jessie. Il n'avait pas pu se résoudre à contrarier les rêves qu'elle écrivait pour eux deux depuis des années. Il était toujours resté silencieux, n'approuvant pas plus qu'il ne dressait d'objection. Par son silence, il l'avait bercée de faux espoirs avant de mettre brusque fin à ce qui avait pris de profonds airs de mascarade. Il avait conscience d'avoir été monstrueux envers elle et il en éprouvait une honte profonde. Il n'avait jamais eut l'impression de la blesser et pourtant cela n'avait nullement manqué. Il n'avait même pas été fichu de commettre un acte de rupture efficace. Il avait cru faire preuve d'intelligence en s'inventant des sentiments énamourés à l'égard de Rita mais cela avait été un échec. Il avait été sot de croire que la déterminée Jessie s'arrêterait là, qu'elle ne lutterait pas davantage pour lui alors même que les dès étaient d'ores et déjà jetées. De la confrontation grotesque de Jessamine et Rita en était née une autre, entre Melvyn et sa fiancée cette fois-ci. Instant gênant que celui-ci. Si l'aîné Helleros n'avait jamais estimé avoir à rougir de son semblant d'idylle avec sa plus vieille amie, il avait néanmoins été malgré tout gagné par une forme d'embarras. Il était parfaitement en accord avec Rita sur le fait que sa vie sentimentale dissolue ne pouvait devenir pour eux une nouvelle source de préoccupation et c'était dans l'idée de réparer l'amas d'erreurs commises que Melvyn avait faussé compagnie à son père en fin de journée pour se présenter à la porte de Jessie.
Depuis qu'il l'avait méchamment éconduite, il ne l'avait pas revue ce qui n'avait rien de foncièrement surprenant vu qu'il s'était méticuleusement employé à l'éviter. Il ne pouvait guère plus retarder cet instant cependant. Planté sur le pallier il tâcha de relativiser alors qu'il retardait légèrement le moment de trahir sa présence. Il s'apprêtait affronter des situations autrement plus douloureuses et ardues que celle-ci. Outre cela, il ne pouvait faire preuve d'égoïsme. Pour le bien du mouvement au sein duquel il était désormais impliqué corps et âme il devrait affronté un passé qu'il lui était vital de laisser derrière lui. Aussi formidable soit elle, il ne pouvait pas risquer que Jessamine interfère d'une façon ou d'une autre avec tout ce qui se préparait dans l'ombre. Après avoir poussé un discret soupir résigné, Melvyn frappa contre le battant de la porte. Ensuite, il attendit. Il était plus tendu qu'il ne l'avait jamais été à l'idée de voir Jessamine et il se surpris même à approcher un doigt de sa bouche pour ronger son ongle dans un vieux travers d'enfance avant de se reprendre et de laisser retomber son bras le long de son corps. Il garda son regard bleu braqué sur la porte fermée, attendant qu'elle s'ouvre. Avec un peu de chance, Jessie serait la personne qui lui ouvrirait. Il ne tenait pas à se confronter à ses parents ou à ses frères. Si ces derniers appréciaient assez Melvyn par le passé, il doutait que ses sentiments soient restées inchangées depuis la rupture sanglante qu'il avait initié.
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| Sujet: Re: sorry (jessavyn) Jeu 26 Avr 2018 - 17:50 | |
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I run away when things are good And never really understood The way you laid your eyes on me In ways that no one ever could And so it seems I broke your heart My ignorance has struck again I failed to see it from the start And tore you open 'til the end. (deux mars 2165) Le nez plongé dans ton bouquin, tu soupirais doucement. Toi qui adorait lire, auparavant, tu avais perdu le goût de la lecture. tu avais perdu le goût de tout, depuis que l’homme que tu aimais t’avais évincé de la pire des manières. Tu avais du mal à t’en remettre. Tu ne l’avais pas revu, depuis ce jour-là. Mais tu n’avais pas hésité à aller voir la femme dont il se prétendait amoureux, et celle qu’il allait aussi épouser. Rita Kimora. Cette femme était le diable en personne, tu n’arrivais pas à comprendre ce qui avait pu le pousser à la choisir elle, plutôt que toi. Ce jour-là, tu étais rentrée en pleurs, arrivant à peine à expliquer la situation à ta famille, qui avait bien compris qui était derrière cette tristesse immense qui t’avait terrassée. Il n’y avait que lui qui était capable de te faire ressentir ce genre d’émotions. Ce jour-là, aussi, tu avais empêché tes frères d’aller le trouver, ils te protégeaient, énormément, et ils n’avaient pas supporté de te voir pleurer. Mais tu ne voulais pas qu’il arrive quoi que ce soit à Melvyn. C’était comme ça. Et tu n’avais pas dit ton dernier mot, de toute façon, au grand dam de Milo qui avait tout de suite essayé de te réconforter, à sa façon. Milo, il t’aimait, profondément. Et tu l’aimais aussi, il était ton adiutor et ton plus grand allié dans ce monde de barbares, mais il savait très bien que le seul homme que tu aimerais jamais de cet amour là, de cet amour si spécial, si pur, c’était Melvyn. Tu le rendais triste, Milo, mais tu ne pouvais pas te détourner de ce que ton coeur te hurlait si fort. Melvyn était l’homme de ta vie. Depuis vingt ans maintenant tu en étais persuadée.
Tu étais seule à la maison, toute ta famille travaillait. Hormis toi. Tu travaillais pas, toi. Et parfois, ça t’ennuyait de rester à la maison, surtout que tu n’avais plus Melvyn pour tuer le temps. Tu soupirais à nouveau longuement, fermant ton livre. Cela ne servait à rien, tu n’arrivais pas à te concentrer. Tu te dirigeais vers la fenêtre, qui donnait vers l’arrière de la maison, sur le petit jardin. Tu avais toujours vécue dans un cadre idyllique, avec une famille aimante, des frères protecteurs. Tu avais eu la vie idéale, jusqu’à présent. Tu avais réussi tes études, à Koldoveretz, même si ce n’était pas l’éducation dont tu avais rêvée. Tu n’avais pas l’étoffe d’un Maitre. Tu ne saisissais pas tes pouvoirs, tu ne les aimais même pas, tu n’avais jamais réussie à les apprivoiser, à les voir comme partie intégrante de ton être. Mais tu t’en étais plutôt bien sortie. Tu avais un petit-ami, une vie tranquille. Mais tout avait basculé. Tu savais bien que ton histoire avec Melvyn allait se compliquer à un moment où un autre, car sa famille avait été anoblie, et qu’il n’était plus franchement du même monde que toi, et qu’il n’avait plus non plus les mêmes priorités que toi. Mais tu avais toujours pensé qu’il resterait tout de même à tes côtés. Tu t’étais bien trompée. Il t’avait trompé. Tu ne l’avais pas vu venir, cette phrase. Cette phrase qui tournait en boucle dans ta tête depuis des semaines maintenant.
Tu soupirais à nouveau, sortie de tes pensées par un léger bruit sur la porte. Tu fronçais un peu les sourcils et tu t’avançais finalement pour ouvrir la porte, n’attendant aucune visite. Tu entrouvrais la porte, par précaution, et tu regardais à l’extérieur. Ton coeur faisait un bon dans ta poitrine quand tes yeux marine rencontraient ceux de Melvyn, tout aussi profond que la couleur de la mer, derrière lui. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Candide à souhait, tu ouvrais un peu la porte et tu te redressais, fière. « J’étais certaine que tu allais changé d’avis. » Oui, tu en étais certaine. Absolument certaine. Tu étais persuadée que le fait d’avoir parlé à Rita avait changé quelque chose, qu’elle lui avait parlé et qu’il avait ouvert les yeux. Encore une fois, tu te mettais le doigt dans l’oeil, mais ça tu ne le savais pas encore. Tu souriais un peu plus largement et tu t’approchais de lui. Il t’avait tellement manqué. Tu passais tes doigts sur sa joue, avec une infinie tendresse. « Je savais que tu reviendrais. » ajoutais-tu, répétant la même phrase que précédemment.
Mais en voyant sa réaction, tu te rendais bien vite compte que tu t’étais trompée, et qu’il n’était pas du tout venu pour toi. Ou du moins, pas pour ce que tu espérais. Tu reculais alors, en voyant qu’il ne sourcillait pas. Tu retirais ta main, comme si sa peau t’avait brûlée et tu soupirais, soutenant pourtant son regard. « Que fais-tu ici Melvyn ? » demandais-tu alors, un peu plus sur la défensive qu’au début. Tu ne voulais ni de ses excuses, ni de ses réprimandes. Le mieux aurait été qu’il ne vienne plus, qu’il ne te torture pas comme il était en train de le faire en te dévisageant de ses grands yeux bleus. « Tu m’as fais du mal. » lâchais-tu finalement, d’une voix toujours douce. Parce que tu n’avais pas l’habitude d’élever la voix, et parce que face à lui, tu en avais difficilement la forte, malgré la douleur que tu ressentais depuis quelques semaines.
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| | | Melvyn Helleros water nation‹ MESSAGES : 226 ‹ AVATAR : nicolas simoes. ‹ CRÉDITS : BALACLAVA (avatar+gifs). ‹ COMPTES : RO, HO, AS, TO.
‹ AGE : vingt-cinq années passées en ce monde. l'enfant n'est plus alors que l'homme émerge. ‹ STATUT : rita exilée, son annulaire est libéré de toute alliance. il pleure un avenir qui ne sera pas sien et dont il ignorait jusqu'alors qu'il le désirait tant. ‹ SANG : redevenu bronze. ‹ POUVOIR : la propagation du virus n'aura pas altéré son élément naturel. l'eau demeure, familière et malléable sous ses doigts. ‹ METIER : son existence passée ravagée, c'est aujourd'hui autour de son implication au sein de la wnp que tourne sa vie. ‹ ALLEGEANCE : water nation's pride. un nouveau combat dans lequel il s'implique corps et âme, soucieux d'apposer son empreinte en ce monde. ‹ ADIUTOR : à une fille excédée et exécrable avec laquelle il n'est jamais parvenu à engager la conversation.
| Sujet: Re: sorry (jessavyn) Lun 30 Avr 2018 - 13:14 | |
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I run away when things are good And never really understood The way you laid your eyes on me In ways that no one ever could And so it seems I broke your heart My ignorance has struck again I failed to see it from the start And tore you open 'til the end. Une poignée de secondes à peine s'écoulèrent avant que la porte s'ouvre sur Jessamine. A la vue de sa vieille amie, Melvyn éprouva un soulagement de courte durée. S'il était heureux de ne pas avoir à se confronter de plein fouet aux parents ou encore aux frères de la jeune femme, le malaise n'en demeurait pas moins palpable et foncièrement perturbant. Car ce n'était pas ainsi entre eux d'eux, d'ordinaire. Cela ne l'avait jamais été. Melvyn avait de bien des façons le sentiment de connaître Jessamine pour ainsi dire toujours. Ils avaient commencés à passer du temps ensemble lorsqu'ils n'étaient que des enfants et le courant avait eut tôt fait de passer entre eux. Leurs personnalités respectives s'entremêlaient à merveille et il n'avait guère fallu longtemps pour qu'une certaine complicité s'installe. Melvyn qui faisait depuis la petite enfance l'étalage d'une éloquence et d'une assurance indéniables avait trouvé en Jessie une égale. Elle était entrée rapidement dans sa vie, sans mal, tant et si bien que, quoi qu'il advienne, elle porterait toujours en elle et une part de lui et vice-versa. Il n'avait jamais voulu la faire souffrir. Il l'aimait, mais pas de la façon dont elle aurait voulu qu'il le fasse. Ils restèrent durant un premier temps immobile l'un en face de l'autre, un silence fugace et inconfortable s'étirant entre eux. Melvyn ne se souvenait pas avoir un jour ressenti un tel sentiment d'inconfort en présence de Jessie. Bien au contraire, il se sentait d'ordinaire toujours profondément détendu avec elle. Mais voilà que tout avait changé et ce par son unique faute. Jessamine se tenait droite alors qu'ils se jaugeaient tranquillement du regard. Melvyn se mordit légèrement la lèvre. Il connaissait Jessie sur le bout de ses doigts. Il avait toujours eut le don d'anticiper ces gestes et ses réactions. En cet instant cependant, il tirait de la nervosité dans l'incertitude qui le rongeait. Tout ce qu'il savait c'est qu'il lui avait fait de beaucoup peine et il se sentait tout à coup profondément chamboulé par son inaptitude à lire en elle. Il s'était toujours figuré qu'elle était bien incapable de le surprendre, mais la vérité s'affichait soudain à lui, implacable. Il ne l'avait jamais vue en colère contre lui et il lui était impossible de dire avec certitude quel comportement elle allait bien pouvoir adopter à son regard à présent.
Il savait qu'elle ne le détestait pas. Il savait qu'elle l'aimait toujours. Elle ne serait pas aller voir en Rita si ce n'était pas le cas et quand bien même elle n'aurait pas commis cet acte fou, son regard ne trompait pas. Comme depuis la première fois qu'elle avait posé les yeux sur lui voilà près de vingt ans, il y avait une forme de tendresse particulière de son regard. Il y avait de l'amour dans ses grands yeux bleus et cela rendait chaque confrontation encore plus difficile. « J'étais certaine que tu allais changé d'avis. » Melvyn fronça les sourcils, officiellement surpris. Il suintait de la voix Jessie une certitude implacable. Le malaise n'en fut que d'autant plus palpable. Melvyn avait envie de la secouer comme un prunier mais là encore, il ne pouvait décemment pas lui rapprocher de s'accrocher ainsi à un rêve qu'elle nourrissait depuis trop longtemps. Si Jessamine ne pouvait prétendre à la perfection elle-même, Melvyn encaissait pleinement et entièrement son rôle dans ce triste bordel qu'était devenu leur relation. Il aurait dut agir bien avant, mais il n'en avait pas eut le courage. Les occasions s'étaient pourtant accumulées. Mainte fois, il aurait pu lui expliquer ce qu'il ressentait. Car d'une certaine façon, il l'avait toujours su. Il avait toujours été conscient que tout cela finirait mal. Que ses sentiments à l'égard de Jessie ne pourraient jamais tenir à la distance. Qu'il ne pourrait jamais l'aimer comme elle le voulait, comme elle le méritait. Elle s'était accrochée à lui. Elle s'était accrochée à une chimère, à un rêve édulcoré à la hauteur duquel Melvyn était bien incapable de se hisser. Le sourire qu'arborait désormais Jessamine vint augmenter le sentiment de culpabilité monumentale sous lequel Melvyn ployait encore. Il aurait préféré qu'elle s'énerve contre lui. Il aurait préféré qu'elle le frappe même, laissant une marque de main rouge sur sa joue joliment halée. Il lui était plus simple d'affronter sa colère que toute cette affection qu'il ne pouvait pas lui rendre. Voilà qu'il allait lui briser le cœur, encore Elle porta une main à sa joue dans un geste bourré de tendresse qu'elle avait eut maintes fois pour lui et qui lui avait toujours arraché un sentiment de malaise. De bien des façons, cet amour viscéral l'oppressait. « Je savais que tu reviendrais. » Non. Melvyn était sur le point de se dérober doucement à son contact. Son regard bleu exprimait une réticence palpable et enfin, l'illusion se dissipa. L'expression de Jessie bascula, son sourire venant mourir sur ses lèvres. Voilà que sa bulle de bonheur se voyait à nouveau percée. Ne restait que la réalité à affronter. La réalité sauvage et odieuse. Jessamine recula, instaurant à nouveau une distance souhaitable entre eux deux. Elle retira sa main sans qu'il n'ait eut à la repousser et il pris sur lui pour ne pas trop se focaliser sur la souffrance qu'il lisait dans son regard. Ce n'était pas une tâche aisée, vraiment pas, d'autant plus qu'elle se bornait à le regarder droit dans les yeux. « Que tu fais tu ici Melvyn ? » Oui. Il préférait cela. La colère, les reproches. Ce serait plus simple ainsi. La souffrance rassemblée dans les iris bleutés de Jessamine ne se subtilisait pas au reste cependant. Durant un instant Melvyn songea qu'il aurait peut-être dut ne pas venir. Ne faisait-il pas plus de mal que de bien en se présentant ainsi à sa porte ? Il aurait préféré pouvoir s'abstenir. Il aurait préféré pouvoir la laisser cicatriser en paix. Cela leur aurait épargné à l'un comme à l'autre une nouvelle discussion difficile. Mais Rita avait raison. Jessie n'était pas du genre à renoncer sans se battre au préalable et il lui fallait comprendre qu'il n'était plus question d'un combat à mener. L'affection de Melvyn n'était pas à gagner pour la bonne raison qu'il ne s'agissait pas d'une affaire de cœur. Il était question du mouvement, de l'avenir de leur nation et de la place tenue par les Helleros de ce dernier. Là était la priorité de Melvyn, le but qu'il s'était fixé et Rita était la personne qui allait l'aider à l'atteindre. Aussi adorable et incroyable soit-elle, Jessamine ne faisait tout simplement pas le poids. Mais comment pouvait-il décemment lui dire une chose pareil sans devenir un monstre ? « Tu m'as fais du mal. » Même profondément meurtrie, elle restait douce, bonne, bienveillante. Comme il ne la méritait pas et comme il aurait été bon qu'elle le comprenne d'elle-même. Melvyn avait une grosse boule coincée dans sa gorge lorsqu'il desserra enfin les lèvres. « Je sais » souffla-t-il sur un ton aussi clément que le sien car c'était ainsi qu'ils avaient coutume de se parler l'un à l'autre. « Je n'ai jamais voulu te faire de peine » ajouta-t-il. Et il pensait ce qu'il disait et il espérait qu'elle le savait, qu'elle le connaissait suffisamment bien pour ne pas douter à sa sincérité à ce sujet. Il n'avait pris aucun plaisir à la repousser comme il l'avait fait et il lui avait fallu déployer de véritables trésors pour ne pas la consoler quand ses grands yeux bleu marine s'étaient gorgés de larmes. Il l'aimait et l'aimerait toujours, mais leur histoire ne pouvait pas continuer. Cela avait déjà duré trop longtemps. « Il faut qu'on se parle. » Et il aurait largement préféré s'en abstenir mais il le fallait. Pas que pour lui ou ses alliés, mais aussi pour elle. Melvyn ne fit pas mine de vouloir rentrer chez elle. A vrai dire, il n'avait aucune envie d'avoir cette discussion à l'intérieur, dans une maison qu'il ne connaissait que trop bien et qui ployaient sous une véritable multitude de souvenirs. La ville "tait foncièrement imprégnée de tous les moments qu'ils avaient partagés ensemble, mais de deux mal, autant choisir le moindre. Il leur serait plus facile de respirer avec l'océan pour unique horizon. Melvyn ne lui demanda pas de le suivre. C'était implicite et il ne la croyait pas capable de lui claquer purement et simplement la porte au nez. Il ne fit pas davantage mine de lui prendre la main, une habitude qu'il avait prise des années plus tôt, quand ils étaient petits. Il faisait attention à chacun de ses gestes envers elle, soucieux de ne pas lui envoyer de messages contradictoires. Il se détourna et commença à avancer vers la plage sans un regard vers Jessamine, l'oreille tendue et le cœur serré.
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| Sujet: Re: sorry (jessavyn) | |
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