Elle est perdue, la reine déchue. La colère apaiser, c'est le vide qui s'infiltre de son cœur, profitant de la plaie béante infligée par son flamboyant époux. Ex-époux. Elle est boulversée, les mots du roi des flammes résonnant à l'intérieur de son crane, tambourinant furieusement contre ses tempes, souillant ses pensées. Et à chaque fois, la même sensation étrange, l'impression détestable de revivre inlassablement cette trahison ultime. Son souffle se coupe, son palpitant s'emballe, avec tant de précipitation que chaque battement cogne brutalement contre sa cage thoracique. Elle panique, fébrile, nauséeuse, elle ne sait pas comment puiser la force en elle pour apaiser les tourment qui l'oppresse. Elle a trouvé les refuge dans les appartements de son amant, chef de sa garde impériale, gardien de son cœur, garde fou de son âme. Elle est prostrée contre l'appuie de fenêtre, le regard rivé sur son ancien royaume. Les souvenirs son vague, les pensées nébuleuses, elle ne sait plus trop comment elle est arrivée là, avec pour seul vêtement une chemise blanche appartenant au fils Swanson. Elle se revoit quitté la salle du Trône, puis les souvenirs s’effritent, s'embrument se se dissipe. Elle ne sait plus. Sa tête bascule en avant, son front venant trouver la fraîcheur de la vitre froide et glacée, une sensation apaisante, pour atténué le feu qui bouillonne dans son corps tout entier. Ele laisse échappé un soupire. Elle n'arrive pas à pensée, le fil de ses idées se brisent, incapable de tisser un quelconque plan pour l'arracher à cette situation inconfortable. Elle ne peut rester ici, non, pas avec lui. Elle ne sait pas comment elle pourrait affronter son regard et celui de tout les autres. Cependant, elle n'a pas le luxe d'être égoïste, elle n'a pas le luxe de fuir sans se retourner, non, parce qu'avant d'être femme, elle est mère. Elysia. Douce Elysia. Comment a-t-il pu lui faire cela. Elle aurait pu lui pardonner le déshonneur de sa répudiation, si seulement il n'avait pas condamnée leur fille à naître à une vie de bâtarde. La colère gronde dans les profondeurs de ses entrailles, alimentant le feu incandescente et destructeur qui la compose désormais. La porte des appartements s'ouvre? La reine déchue se redresse, furieux animal blessé, elle a peur du monde qui l'entoure. Un soupire d'apaisement vient fendre ses lèvres lorsque ses iris croisent le regard d'Idriss. Un sourire, piteux, dépourvu de saveur. Elle s'approche de lui, vient se blottir dans l'étreinte de ses bras, enfouit son visage dans le creux de son cou. Elle n'a jamais été aussi vulnérable qu'à cet instant. Mais elle n'a jamais été aussi dangereuse. L'empereur solaire venait de se façonner une ennemie mortelle en la personne de son ancienne épouse. Elle était rongée, ravagée, mais plus déterminée que jamais à le voir tomber. Elle s'accroche au vêtement d'Idriss, comme pour se retenir de céder immédiatement à sa vengeance. Je veux l'anéantir. Qu'elle murmure, la voix rauque, abîmée, mais déterminée. Elle se redresse, vient ancrer son regard dans celui du tient. Est-ce que tu seras avec moi?

Une part de culpabilité ronge son cœur, les regrets abîmes sont âme, elle se hait d'être aussi vulnérable, touchée par les actes de ce furieux roi en lequel elle avait aveuglément placé sa confiance. N'avait-elle pas appris de ses erreurs? N'avait-elle pas appris à protéger son cœur? N'avait-elle pas appris à prendre de la distance avec ses émotions pour parvenir à diriger? Elle y arrivait, avec les membres de sa famille, lorsqu'elle était encore l'héritière des Yinren, mais elle n'avait pas réussi à étendre son indifférence au reste du monde. Elle prend une inspiration profonde dans l'étreinte des bras de son amant. Elle se forge dans la douleur incommensurable qui transperce son être, arme acéré et venimeuse, transformée par l'ambition démesurée d'un homme. Elle retrouve finalement  l’obscure regard du Swanson, dévoré par la danse destructrice de ses flammes. Ses doigts glissent dans la crinière flamboyante de son autre, douceur distiller dans un corps qui n'aspire plus qu'à la vengeance. Nous l'anéantirons Saeko, nous l'anéantirons. Elle est galvanisée par ses mots et l'espoir qui en découle. Les grains de sable tombent dans le sablier du temps, changeant sa tristesse en une rage qui a consume de l'intérieur... Et d'une certaine façon, la déesse de flamme redevient celle qu'elle était autrefois. Bien sûr que je te suivrais, à jamais. Où tu iras, j'irais. Quel que soit le choix que tu feras, je te soutiendrais. Et même si tu te perds trop dans l'obscurité de cette vengeance que nous voulons tous les deux, je viendrais te chercher, je te sortirais de là, je te sauverais. De sa main libre, elle vient redessiner les traits de son visage, retracer le contour de sa mâchoire, frôler la pulpe de ses lèvres si désirable. Les yeux fermement ancrés dans les siens. Il n'aurait jamais dû te faire ça à toi, ni au bébé. Surtout au bébé. Le roi de Flamaerin avait attisé la fureur d'une mère en devenir, touchant à la seule chose qu'il n'aurait jamais du menacé... Car c'est bien ce qu'il faisait au delà de condamnée leur fille a une vie de bâtarde, il la condamnait à subir les assauts assassins de tout ceux qui continueraient à la voir comme une menace à sa précieuse couronne. Oooh. c'est ce qu'elle serait. Une reine en devenir, qui brûlerait d'un feu que la dynastie Oshun ne pourrait soupçonné jusqu'à ce qu'elle brûle tout ce qu'il possède. Sa fille méritait d'avoir out ce dont son père lui avait privé.... Non, pas son père, son géniteur. C'est tout ce qu'il serait. Je te donne ma vie, et elle sera tienne jusqu'à ce qu'elle ne s'éteigne. Tu m'entends ? Désormais, il l'attachait à la réalité, l'empêchait de sombrer trop profondément sur le chemin d'une rage qui la condamnerait aux ténèbres. Elle vient embrasser ses lèvres, cherche un souffle de vie, bien trop rongée par les cendres de son existence bafouée, elle en a du mal à respirer. Épouse moi, Idriss. Qu'elle murmure, ses lèvres effleurant les siennes, alors que sa paume glisse contre sa joue. Pensée irrationelle à laquelle elle s'accroche et pourtant, une certitude. Soit le père qu'il ne sera jamais. Elle ne devrait pas lui demander cela. Non, c'est cruel de lui demander d'élever l'enfant d'un autre, de s'enfuir avec elle, alors qu'elle ne sait pas encore si les Swanson respecteront l'alliance qu'ils avaient scellés avec elle. Devient le régent qu'il ne sera jamais. Elle lui demande beaucoup, mais peut-être trop, mais c'est la seule issue pour elle et pour l'ange qu'elle porte en elle.

Elle le sent, le poids qu'elle impose au cœur du guerrier. L'enfant des flammes n'est pas préparé à un tel avenir, il a été façonné depuis sa naissance pour devenir un soldat, pas un roi. Elle se rend compte, l'impératrice déchue, de tout qu'elle lui demande d'accomplir pour elle. Foutue égoïste, elle l'entraîne dans sa chute, alors qu'elle lui avait déjà fait subir son précédent mariage. Elle lui demande trop, bien trop, bien plus que ce qu'elle ne pourra jamais lui offrir. Elle attend, la déesse des flammes, impatiente, elle crève de trouille à l'idée qu'il puisse renoncer, qu'il puisse vouloir autre chose qu'une vie d'exile à ses côtés... Et qui serait-elle pour lui en tenir rigueur ? Elle, qui n'avait pas eu à faire un tel sacrifice pour quiconque. Mais le sourire vient pourtant éclore sur les lèvres du fils des flammes, ravivant le feu de son âme. Je prendrais ton nom, Saeko. Et je le porterais fièrement, sans jamais le renier. Elle trouve en les mots du rouquin une lueur d'espoir à laquelle elle se cramponne furieusement. Ses lèvres s'ornent d'un sourire délicieux alors qu'elle laisse ses doigts traîner contre la peau de son amant. Elle s'attend presque à un retournement de situation, un « mais » qui viendrait entraver cet avenir qu’elle imagine au-delà de l’ombre que le faux roi a fait planer au-dessus de son crâne. Et cet enfant… Elle pince les lèvres, attentives aux propos du jeune homme qui vient apposer ses mains contre son ventre arrondis, là où grandit cet enfant si précieux, cette perle, cet amour indéfectible, pur, presque irréaliste. Je l'élèverais comme s'il avait été mien. Je le protègerais, je lui offrirais tout ce que j'ai à lui offrir, je l'aimerais tout autant que je t'aime. Un sourire sur ses lèvres et une certitude qui grandit dans les profondeurs de son âme, elle sait et au fond, elle l’a toujours su, il est le seul, l’unique. Mais voilà que le doute vient s’infiltrer sur les traits du fils des flammes. Une pointe qui vient tirailler le cœur déjà abîmé de cette ancienne impératrice des flammes. Je serais celui que tu veux Saeko. Mais… Si je ne suis pas à la hauteur ? Je ne suis qu'un garde. Être père, j'aimerais tant, mais je ne saurais peut-être pas m'y prendre… Pour toi, je ferais n'importe quoi, mais je suis effrayé de ne pas être celui qui convient. Elle secoue sa frimousse à la négative, venant cueillir son visage entre ses doigts fins, chérir sa peau avec une tendresse et une douceur qui lui est propre. Elle ancre son regard sombre dans les iris flamboyantes du Swanson. Non, mon amour, ne doute pas, ne doute jamais. Sa voix n’est qu’un souffle, un murmure, presque une promesse qu’elle lui susurre. Son visage s’approche, son front vient se déposer contre l’enfant des flammes alors que ses mains glissent contre sa nuque, dispensant des caresses d’apaisement contre l’épiderme du futur roi. Tu es déjà tout ce que je veux. Tu n’as pas besoin d’être un autre. Un sourire qui vient fendre à nouveau les lèvres impériales de la fille du feu. Elle vient déposer un baiser contre ses lèvres. Tu l’as toujours été.

Qu'ai-je donc fait pour te mériter, Saeko ? Je ne suis pourtant pas un saint. L'impératrice déchue ferme les yeux, un temps, un temps seulement, parce que la réalité revient l’ensevelir et l’effroi tiraille son cœur d'une douleur incommensurable, indescriptible. Elle reste contre lui, sans parvenir à trouver l'apaisement de son âme. Ses doigts glissent distraitement contre la nuque du fils Swanson. Ce n'est pas toi qui chute, c'est moi, mon amour. Tu n'es peut-être pas un saint, mais tu restes auprès de moi... Alors que cette seule pensée pourrait te faire perdre la vie que tu as toujours connu. Elle sait, la déesse des astres solaires, qu'elle entraîne le furieux enfant des flammes dans sa chute. Elle soupire, lasse et fatiguée, elle ne sait pas ce qu'elle peut faire, les cartes qu'elle peut jouer pour se tirer de ce mauvais pas. Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Toutes ses certitudes ont volés en éclats et la créature façonné de flamme azur doit se reconstruire dans les cendres d'une vie qui a volé en éclat. Je ne te décevrais pas, jamais. Elle le sait. Elle ne doute pas, pas une seule seconde, elle n'en a pas le droit, pas alors qu'il est sa seule certitude. Et si un jour je te déçois, n'hésite pas. C'est que je ne mérite plus d'être à tes côtés. Un nouveau soupire, elle s'écarte de lui pour prendre son visage entre ses mains. Elle secoue sa frimousse à la négative, alors que ses pouces caresses sa carne avec douceur. Arrêtes. S'il te plaît. Parce qu'elle sait Saeko, elle sait qu'ils ne seront pas toujours d'accord, elle sait qu'ils se chamailleront comme ils l'ont trop souvent fait. C'est l'essence même de leur couple, de leur amour, une passion dévorante qui s'insinue en eux malgré les confrontations. Nous serons comme n'importe quel époux. Je te veux toi, avec tes qualité et te défaut. Je ne veux pas de la perfection, je te veux toi, pas une version édulcoré de toi. Ses doigts glissent, le long de ses bras, pour venir se saisir de ses mains alors qu'elle l'entraîne à sa suite vers le lit. Elle est fatiguée l'ancienne reine des flammes, elle porte sur ses traits les marques violacées d'une nuit sans sommeil, d'une détresse qui creuse son corps. L'avenir est imperceptible, obstrué par les obstacles qui se dressent devant eux. Elle les chasses, les uns après les autres, désireuses de quitter ce maudit palais où résonne encore les rires d'un temps heureux qui ne lui a jamais semblé aussi lointain. Nous devrions nous reposer, demain, nous préparerons notre départ.