As a child you would wait and watch from far away ; but you always knew that you'd be the one that work while they all play. In youth you'd lay awake at night and scheme of all the things that you would change, but it was just a dream! And now here we are.

Rita elle a la rage au ventre, les entrailles qui brûlent, le cœur qui bas fort, si fort. Et dans l’ombre elle se mouve, secrète, elle a retrouvé son amie, sa plus fidèle alliée. La nuit tentante, qui la cache de ses ennemis ; de ces traitres aux facettes à présent brouillées. Elle se sent bête, annihilée par sa propre stupidité, alors que la mémoire est enfin là, en béton armée. Elle est revenue comme un éclair, à immoler ses sens, et ses ardeurs, alors qu’elle s’est rendue compte de sa stupidité, de cette farouche mascarade dans laquelle elle s’est lancée ; et si autrefois la vengeance la consumait, à présent elle ne fait que la brûler. Toucher sa peau, ses entrailles, cette cervelle en ébullition. Le menton haut elle est partie, elle a quitté ce qu’elle a si bien connu pendant quelques mois, alors que le cœur ne se serre plus à l’idée de l’abandonner lui. Lui, ce monstre de convenance, à qui elle a effleuré les lèvres et le cœur, à qui elle a donné jusqu’à sa rancœur. Il lui a fait oublier la vie, le goût du sang, le goût de la respiration et à présent qu’elle est libérée de ses chaînes, Rita renaît enfin. Elle a besoin de ça, de cette adrénaline qui vient booster chaque pore de sa peau, chaque petit filament de son myocarde, alors qu’enfin ; enfin elle sait ce qu’elle veut. Elle a couru jusqu’à la fin du monde pour le retrouver lui. Son frère d’arme, le cousin qui n’est pas seulement son sang, mais aussi un allié, un fidèle allié. Sur qui elle a craché quand elle était encore un pantin, celui qu’elle a si vainement ignoré pour cet Autre qui le lui a insufflé. Rhysand a répondu à sa lettre et peut-être qu’elle ne pensait pas qu’il le ferait, peut-être qu’il lui tournerait le dos, non pas qu’elle ne le mérite pas. Parce que Rita mérité le gourou de son propre sang, leur colère et leur rage, pour ce qu’elle a osé faire, pour l’insatiable mensonge qu’elle a livré. Et elle est heureuse, pour la première fois depuis des années, elle a l’impression de vivre, même si accablée par la culpabilité, elle a un objectif, un besoin, une envie. Un truc qui l’anime, un truc qui la rend enfin vivante. Terriblement vivante, alors qu’autrefois elle était la mort, alors qu’autrefois elle était rien qu’un ramassis de rancune, de colère et de rage ; elle a toujours la haine dans les entrailles, mais elle est tournée vers quelque chose de plus grand, qui la dépasse probablement. Mais ça vaut la peine et la sueur, ça vaut tout l’or du monde de rétablir ce qui était destiné à être. Elle deviendra la chef de sa famille, la représentante de son sang et dans ces temps si rudes, elle prouvera au monde que les Kimora ne sont plus un songe, mais bien une réalité, la Mort qui s’atèle à rendre à César ce qui appartient à César. Tuer ces oncles qui n’ont jamais que provoqué chaos et discorde au sein de branches qui auraient dû s’allier. La génération d’avant doit tomber, pour laisser au sang nouveau la chance de vivre, de s’élever et de crier. De dire non et d’atteindre un point, un point qu’elle reflète si bien dans ses yeux. Parce que le sang, celui qui bat dans ses veines, et dans celle des ordres la conduit vers un but précis. Et elle a rencontré d’autres mécréants comme elle, d’autres personnes maîtrisant ce don si terriblement horrible. Mais elle s’en délecte, parce qu’elle a dit adieu à l’eau, à cet élément dont elle n’a jamais voulu. Elle soupire, soupire d’être enfin arrivé à ça, à cette pointe, à ce point de non-retour. Et elle voit au loin le château qui accueille en son sein la fille Osanos, le fruit de lui, de l’Autre, de cette terrible erreur. La colère remonte, mais elle l’éteint en pensant à son cousin, à Rhysand qui l’attend probablement déjà. Un petit sourire se mue sur ses lèvres, parce qu’elle a l’adrénaline dans les organes, le palpitant qui bat, parce que ne lui reste qu’à le convaincre de la suivre dans son plan incroyable ; dans cette aventure qui les liera pour toujours. Fanatique, peut-être obsessionnelle, Rita se perd dans ses ambitions, dans ces objectifs qui ne font que sens pour elle, mais c’est mieux de penser à ça, qu’aux derniers mois passés, c’est mieux de vouloir lier les bouts que les déchirer. Rita arrive enfin au point de rendez-vous, elle écoute le vent, ce silence pesant, désarme ses sabres avec une aisance méprisable, avant de s’élancer dans la plaine. Vide, déserte, elle détend ses épaules, accostant un arbre, s’appuyant contre celui-ci, attendant patiemment la venue de ce cousin qui lui a si cruellement manqué. Et puis elle entend une brindille craquer, une silhouette s’élancer dans l’ombre, quittant l’obscurité. Le visage de son cousin s’illumine dans la clareté, alors qu’un sourire se forme sur les lèvres de Rita. – Cousin. Est-ce que je t’ai manqué ? – Elle n’a jamais été tactile, elle n’a jamais touché, mais elle se rapproche de lui, la tête penchée, le regard mesquin. Elle est si heureuse de le voir, de le voir en vie, tant qu’elle aurait presque envie de le serrer dans ses bras. Mais elle s’abstient. – Je sais que ce n’est pas dans l'habitude Kimora de montrer quelconque émotion, mais sache que tu m'as terriblement manqué. – C’est honnête, c’est si franc, parce qu’elle crèverait, si elle venait un jour encore, à s’éloigner de lui, de Veda, de son propre sang.

As a child you would wait and watch from far away ; but you always knew that you'd be the one that work while they all play. In youth you'd lay awake at night and scheme of all the things that you would change, but it was just a dream! And now here we are.

L’impétueux n’avait pas hésité. Pas l’ombre d’une seconde. Comment l’aurait-il pu ? Elle était son autre lui. L’extension de son âme. La prunelle de ses yeux. Le centre de son cœur noirci, calciné, abimé. Mais même à terre, même détruit, même enchaîné, même empêché, rien n’aurait pu arrêter l’impitoyable Kimora. Rien n’aurait pu l’empêcher de retrouver la reine ténébreuse de son existence. L’une des reines ténébreuses de son existence. Le même sang maudit, démoniaque, fulgurant, courait dans leurs veines. Trio infernal voué aux pires tourments. Ils ne faisaient qu’un. Une seule et même entité. Terrible créature chimérique capable de renverser l’univers tranquille d’Aksana. Maîtres de l’eau, barons du crime, seigneurs de la noirceur. Kimora. Veda, Rita, Rhysand. Trinité du mal. Et ils jouissaient de cette proximité démoniaque qui les liait. Pour toujours. Plus loin que l’éternité. Unis par quelque chose de plus fort que le destin, que l’amour ou que la fraternité. Destinés à régner ou à périr ensemble. Alors il avait traîné sa carcasse hors de l’enceinte du château des sœurs Wolffhart. Claudiquant sous la pluie, ses pieds s’enfonçant dans cette terre boueuse qu’il injuriait à chaque pas. Céleste ayant quitté son précieux paradis pour un enfer sans fin. Sa fidèle canne comme appui millénaire. Sa plus loyale alliée désormais, qui jamais ne le quittait. Invalide chronique qui ne cessait de maudire sa nouvelle condition. Et celle blessure handicapante qui lui avait ôté toute sa superbe. Toutes ses capacités destructrices. Soldat, assassin, oiseau sauvage. Rhysand n’était plus rien de cela. Plus qu’un poids-mort, une vague réminiscence de l’homme qu’il avait été autrefois. Plus un protecteur, ni un leader. Plus qu’une âme errante qui tentait de couver ses deux précieuses. Ses deux précieuses qui semblaient bien décidées à lui échapper, à s’embourber dans des situations inextricables. Colériques anges noirs, elles avaient un don incomparable pour attirer les ennuis. Mais il ne s’en formalisait pas. Ne s’en étonnait même pas. Avant de n’être plus qu’un fantôme, lui aussi était ainsi. Enfant chéri attiré par ses démons intérieurs. Poussé au vice, au mensonge et au malheur par des instincts primitifs qu’il peinait à comprendre. Il avait l’impression de porter tout le malheur du monde sur ses épaules. Mais c’était notamment parce qu’il l’attirait à lui. Inlassablement. Incapable d’être heureux ou d’accepter ce concept, le brun s’enfonçait toujours un peu plus profondément dans des tourments indicibles. Se refusait la possibilité d’un avenir plus chatoyant, plus agréable, plus doucereux. Se confortait dans ce tranquille malheur qu’il avait si bien apprivoisé, au fil des années. Comme un vieil ami enveloppant son âme insaisissable. La nuit était tombée sur la nation de l’eau et Rhysand ressemblait plus que jamais à un revenant de l’au-delà, alors que les rayons lunaires venaient frapper sa peau translucide. Cadavre vivant. Les os saillants, les joues creusées. Mais ses yeux bruns brillant d’une lueur qui ne pouvait être domptée ou éteinte. La rage de vivre. La soif de vengeance. De faire payer le monde entier pour des maux inexistants. Et la silhouette de la divine cousine se profila au milieu des ombres. Royaume incontesté de sa majesté effrayante. « Cousin. Est-ce que je t’ai manqué ? » Elle s’approcha de lui, véritable panthère aux intentions pernicieuses. Telle qu’il l’avait toujours connue. Indomptable parce que trop sauvage pour être apprivoisée. Rita était peut-être celle qui lui ressemblait le plus. Véritable alter-ego. Âme-sœur carnassière et sauvage. « Toujours. » Parce qu’il était incomplet, sans elle. Parce qu’une part de son être appartenait à l’inhumaine. « Je sais que ce n’est pas dans l’habitude Kimora de montrer quelconque émotion, mais sache que tu m’as terriblement manqué. » Aussi froide et insensible qu’à l’ordinaire. Véritable divinité mortifère. L’une des deux femmes de sa vie. Triade oscillante, vacillant perpétuellement au bord du gouffre. Mais les Kimora était là pour se rattraper mutuellement. Rita l’avait déjà fait pour lui. Et son assouvissement temporaire aux caprices de l’Osanos n’avait été qu’un cauchemar temporaire. Elle lui revenait, doucement mais surement. Rhysand semblait si frêle, désormais, face à l’impudente amazone. Famélique, amoindri alors qu’elle resplendissait de gloire et de fierté. Il aurait pu être jaloux. L’aurait été si elle n’avait pas été son Autre. Au lieu de cela, un rictus mauvais étira ses lèvres gercées. Véritable figure de la déchéance, il cultivait cette image avec un soin non-négligeable. « Selon la légende, nous n’aurions ni âme, ni cœur. » Et ils en jouissaient impunément. Aimaient à se vautrer dans cette vision démoniaque que les autres avaient d’eux. De ces sauvages, de ces assassins, de ces comploteurs, de ces meurtriers. Quatre faits qu’ils avaient élevés au rang de véritables qualités. « Alors, Rita. Dis-moi quels sont tes projets. Tes rêves. Tes désirs. Comment et pourquoi allons-nous mettre le monde à feu et à sang, cette fois ? » Sourire mauvais. Le trio allait reprendre du service pour son plus grand plaisir. Et pour le plus grand malheur du reste du monde.