Ils viennent tout juste d’arriver à Launondie. La chaleur de Flamaerin lui fait un bien fou, alors que l’hiver rend les autres nations glaciales. Le brun pénètre dans le palais à la suite de Cal et de sa délégation. Il observe un instant le dos de son ancien amant, mais détourne le regard rapidement. « Where is she? Wanda. » Laurel, Isaure, Cal, ils savent qu’il est là pour ça. Parce qu’elle a recemment eprdu leur enfant, et qu’il n’était pas là pour elle. Ils savent que si Adonis est venu, ce n’est pas pour le mariage d’Isaure et de son nouveau fiancé, mais pour voir la princesse de son cœur, qui lui a tant manqué. Elle n’était pas avec Cal, alors peu importe, Adonis allait venir à elle. Un lambda renseigne l’empereur, et celui-ci indique les appartements de Wanda à Adonis. « Go with him. » ordonne Cal au lambda. Avoir un ancien ennemi qui se promène seul dans son palais n’est sans doute pas recommancé. Adonis ne peut pas le blâmer. Il se met en route, Aléa sur ses talons. Pendant qu’ils marchent, Adonis s’empare de la main de sa protectrice, et sert ses doigts entre les siens. La brune fini par l’abandonner devant la porte, avant de glisser un baiser contre sa joue et de lui souffler quelques mots qui renforcent leur amour, comme toujours. Adonis les souffle aussi, et la laisse partir. « You too, leave. » ordonne Adonis à l’esclave. Celui-ci ne bouge pas, et Adonis se tourne vers l’humain. « Leave, or I’ll have your tongue cut. Or your fingertips... Or both. » Il ne faut pas plus d’une seconde pour que le lambda prenne la décision d’obéir et disparaisse. Adonis toque doucement contre la porte de sa belle, et entre à l’intérieur avant même d’avoir entendu une réponse. « Wanda… ? » Il ne voit personne, la longue causeuse est vide, mais la porte du balcon est ouverte. Adonis referme celle qui mène au couloir, doucement, et se dirige vers le balcon. Là, il voit la silhouette de la blonde. De dos. Ses épaules sont un peu plus voutées, et ses cheveux moins brillants, mais c’est elle. Il s’approche, et glisse une main contre ses cheveux, les dégagent de sa nuque, et pose un baiser contre sa peau, et puis un autre derrière son oreille. « Wanda. It’s me, Adonis, I’m here. »

⎨you've been telling me some lies, I be thinking it's the truth
but I see it in your eyes, the things that you do⎬

L’enfant se trouvait devant le miroir de sa chambre, admirant sa silhouette qui lui semblait inchangée et qui, pourtant, n’était plus du tout la même. Ses mains vinrent se balader sur sa peau douce, partant de ses épaules, jusqu’à son torse et enfin, ses doigts se déposèrent sur le tissu de satin qui recouvrait son ventre. Elle tira légèrement sur le tee-shirt léger qui recouvrait sa poitrine avant de le relever, et ses prunelles émeraudes se déposèrent sur la peau de son ventre. Elle était différente, changée, la peau semblait lasse et détendue ; la blonde vint passer la paume de sa main droite sur sa peau, et là où elle s’attendait à sentir une rondeur délicate, ne se trouvait finalement qu’un abdomen plat, lugubre. Son palpitant se serra douloureusement, et une étrange sensation vint s’éprendre de ses poumons. Elle suffoqua quelques secondes et le sentiment désagréable de sa trachée se resserrant s’éprit de sa gorge, la princesse se précipita en direction des portes du balcon pour les ouvrir et, lorsqu’elle le fit, l’air s’engouffrant dans la pièce fermée lui fit le plus grand des biens. Tandis que le vent venait secouer ses cheveux et caresser sa nuque, Wanda pénétra sur la balustrade, ses yeux se déposant sur le paysage qui s’offrait à elle. Flamaerin était somptueuse, surtout à cette période de l’année où la chaleur n’était pas étouffante et le fraîcheur n’était pas glaciale. Elle ferma les yeux quelques secondes, laissant l’air lui caresser les paupières dans une danse parfumée par les fleurs qui ornaient le balcon. Elle inspira et soupira longuement, appréciant la rare sensation de fraîcheur qui se déposait sur son corps. Ce fut des doigts s’entremêlant à ses cheveux de blé qui la firent sortir de sa rêverie, et il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître ce parfum envoûtant qu’elle avait passé tant de temps à côtoyer. Parfum qui lui rappelait l’être qui l’avait habitée pendant quelques mois, mais qui désormais n’était plus. C’était si plaisant, mais si douloureux de le sentir près d’elle. Un doux baiser se déposa sur sa peau de porcelaine, et ce geste aimant accompagné de la fraîcheur ambiante la fit légèrement frissonner. « Wanda. It’s me, Adonis, I’m here. » un rictus se dessina sur ses lèvres abîmées, il était là, il était bien là. Elle se retourna pour lui faire face, quelques secondes et ses yeux s’humidifièrent presqu’instantanément. Ses bras s’enroulèrent autour de sa carrure et ses doigts vinrent se balader dans ses cheveux épais, remuant de plus belle ce parfum délicieux qu’il arborait tout le temps. « I’m sorry Adonis. » et elle tomba en larmes, ruisselant ses joues de perles incontrôlables, noyant ses lèvres dans une mer salée. « I’m so sorry I lost him. » parce que c’était un garçon, leur fils.

Elle frissonna contre son toucher, et il la laissa se retourner, reculant un peu la tête pour l’observer silencieusement. Le regard de la princesse s’humidifia, et ses bras vinrent encercler la nuque du futur roi, pour laisser ses doigts glisser contre son crâne, ébouriffer la chevelure ébène. Elle s’excusa, la déesse blonde. Et puis ce furent les larmes. Un torrent de larmes incontrôlable qui s’échappa de ses yeux si doux et brûlants à la fois. Et quand elle ouvrit à nouveau la bouche, posant un genre sur leur enfant perdu, Adonis sentit son estomac se contracter avec violence.

Avant qu’elle ne parle, il ne savait pas. Il ne savait pas qu’il avait failli avec un fils. Tout ça avait quelque chose d’irréel, parce qu’il n’avait pas vécu la grossesse de Wanda avec elle. Il n’avait pas vu son ventre légèrement s’arrondir, grace à la présence de son fils. Son enfant, qui n’avait pas eu le bonheur de vivre, de venir au monde, et de rencontrer ses deux parents. Et c’était encore plus douloureux aujourd’hui, alors qu’Adonis était à nouveau l’allié des Oshun, et qu’il aurait pu voir son enfant grandir, et être un père.

Les doigts tremblants, le Griffith vient essuyer les joues de sa belle. Il passe une main dans son dos, l’attire par le creux de ses reins, tandis que son autre main essuie les torrents qui se creusent sur ses joues. Et finalement, il pose son front contre le sien, et ferme les yeux. Il prend une grande inspiration, avant de venir poser un léger baiser contre les lippes humides et salées. « I’m sorry too. » souffle l’homme. « I should have been here, with you. I should’ve… » Il secoue la tête, et s’éloigne un peu, pour poser l’ambre contre l’onyx humide de Wanda. « I’m not mad at you, Wanda. I need you to understand that. » Il prend ses joues entre ses mains, et l’oblige à le regarder. « I left you alone with your pregnancy. I didn’t even try to see you. I… » Ses dents viennent mordre doucement sa lèvre inférieure, en un signe évident de nervosité. « I was too afraid, and too mad at your brother. And I shouldn’t have let that get in the way. » Il la prend contre lui, dans une étreinte puissante, peut être trop, mais il a besoin de l’avoir contre lui, il a besoin de sentir le corps de sa meilleure amie se coller au sien, de la sentir proche, de pouvoir la protéger. « But I’m here now, and I want to help you. We can go through this, love. »

⎨you've been telling me some lies, I be thinking it's the truth
but I see it in your eyes, the things that you do⎬

« I’m sorry too. » les perles restaient sévèrement accrochées à ses joues tandis qu'elle n'osaient pas le regarder dans les yeux, affronter son regard, parce qu'elle avait peur de trouver la même peine qui la déchirait de l'intérieur, celle qui ne lui donnait plus en vie de vivre. Celle qui la détruisait petit à petit. « I should have been here, with you. I should’ve… » ça la déchirait, de le voir comme ça. Ô nombreuses avaient été les fois où la blonde s'était écroulée de chagrin, ô nombreuses étaient les nuits qu'elle avait passées à sangloter pour cet enfant qu'elle avait misérablement perdu, qu'ils avaient perdu. Mais jamais elle ne s'était vraiment mis à la place d'Adonis, après tout lui aussi venait de perdre son enfant, avant même qu'il n'ai pu poser le regard sur sa silhouette déformée par neuf mois futiles, dissipés en quelques instants seulement. « I’m not mad at you, Wanda. I need you to understand that. » elle se mit à sourire, pour la première fois depuis bien trop longtemps, elle se mit à sourire. Elle observait le visage de celui qui avait émerveillé ses jours et ses nuits tant d'années, un visage qu'elle dessinait souvent dans ses rêves les plus doux. « I left you alone with your pregnancy. I didn’t even try to see you. I… I was too afraid, and too mad at your brother. And I shouldn’t have let that get in the way. » le sentiment des bras d'Adonis tout autour de sa silhouette était si plaisant, une sensation qu'elle n'eut pas l'occasion de discerner pendant trop longtemps, une sensation qui lui avait terriblement manquée. « But I’m here now, and I want to help you. We can go through this, love. » elle lui rendit l'étreinte, serrant son meilleur ami de plus en plus fort à chaque seconde ; comme si elle voulait s'assurer qu'il était bien là, que c'était bien lui. Parce que oui, nombreuses avaient été les nuits où elles s'était perdue dans les rêveries les plus idylliques qu'elle pouvait avoir ; Adonis, elle... et même Andrei, tous les trois réunis, enfin. Elle leva finalement les yeux vers lui, complètement humide, emprisonnés par les torrents de larmes qui ne semblaient pas vouloir cesser de couler. « I forgive you. » il n'avait pas demandé pardon mais la blonde voulait qu'il sache qu'elle ne lui en voulait pas, que ce n'était pas de sa faute et qu'elle l'aimait toujours autant. « I know we can get through this. » elle vint délicatement essuyer ses joues du revers de sa manche. « At least I know I can, now that you're here, with me, at last. » elle le serra de nouveau dans ses bras, laissant une trace mouillée sur son tee-shirt, copiant ses perles sur ses habits. « I love you. » oui, elle l'aimait, c'était la seule chose dont elle était réellement certaine désormais.

L’étreinte que lui rendit Wanda était puissante, elle le serrait contre elle avec force, comme pour l’empêcher de s’en aller à nouveau, et Adonis ne pouvait s’empêcher de laisser ses doigts s’imprimer dans la chaire de son dos, alors qu’il lui rendait l’intensité de son étreinte. C’était comme si ils voulaient s’affranchir de leurs corps, pour laisser leurs âmes et leurs cœurs se toucher. Et alors qu’il l’enlaçait ainsi, Adonis ne pouvait s’empêcher de penser à Andrei, la troisième pièce de leur trio. Il aurait aimé l’avoir auprès d’eux, car ce n’était que lorsqu’ils étaient trois qu’ils parvenaient à fonctionner correctement. « I forgive you. » Adonis observe la jeune femme et laisse un léger sourire étirer ses lippes. « I know we can get through this. » Forte, la princesse essuie ses larmes de ses doigts, et Adonis l’observe sans un mot. « At least I know I can, now that you're here, with me, at last. » Elle l’enlace, à nouveau, et Adonis glisse ses doigts contre sa cheveleure dorée, juste un instant. « I love you. » Il caresse doucement sa joue, et lui sourit. « I love you too. ». Il ne l’aimait pas comme il aimait son frère, mais l’amour qu’il y avait entre eux était plus doux, plus facile à supporter. « We can go through this. Together. » Adonis l’attire, et l’emmène à l’intérieur, pour s’installer sur sa méridienne avec elle à ses côtés. Il attrape ses jambes, et les cale sur ses genoux. Quand ils sont trois, la princesse profite des attentions de ses deux amis mais désormais elle n’a plus que lui. Il glisse ses doigts contre ses molets, les remontants jusqu’à son genou avant de redescendre. « I plan on staying here a couple weeks, just to make sure Cal doesn’t break the alliance we agreed upon in Volastar. » Adonis n’en dit pas plus, si elle veut savoir, elle lui demandera. Mais le brun n’ose pas s’enfoncer dans des discussions politiques alors qu’elle n’en a pas besoin. « I will have to go back to Foushin, after that, and claim my throne. » Ses mouvements se font plus puissants, alors que ses caresses se muent en une sorte de massage de ses jambs longues et douces. « And then, when i’m king, I’ll come back here. And you’ll come back to Greenstall, and everything will just be as it was. » Une promesse qu’il ne pourra cependant pas garder, bien qu’il l’ignore encore.