|
| c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) | |
| Auteur | Message |
---|
Andrei Bolkonsky air mutant‹ MESSAGES : 1662 ‹ AVATAR : toby regbo ‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign) ‹ COMPTES : m. bel, am. osa
‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément. ‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines. ‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu. ‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage. ‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées. ‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes. ‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
| Sujet: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) Jeu 18 Jan 2018 - 19:06 | |
| close your eyes and picture the sun, that's what it felt like to love her ; warmth Ses doigts s’enroulent à ceux, plus pâles, de l’étoile fiancée. Il la tient près de lui, sa future épouse argentée, douce Yeva dont les soupirs fleurent encore ses pensées. Une nuit passée auprès d’elle, libération des corps fiévreux, union des amants lunaires, et voilà que les mots chuchotés à l’oreille lui chamboulent son monde. Perspective nouvelle à accepter, destinée bouleversée, et des plans nouveaux à faire pour prendre en compte tout ce qu’il n’avait pas prévu. Des responsabilités qui lui tombent sur les épaules, et lui se ressert un verre. Liqueur amère qui apaise ses pensées agitées, alcool exquis qui, depuis longtemps, ne lui avait pas tourné la tête. Mais ce soir, ce soir c’est différent. Parce qu’ils sont tous là, ou presque. Parce que la musique embaume leurs tympans, et que les pieds se torturent à danser. Parce qu’il y a des sourires sur toutes les lèvres, et que les cœurs s’allègent. Parce qu’une alliance vient d’être faite, et que tous célèbrent la paix qu’ils espèrent tant. Et qu’Andrei, ça fait longtemps qu’il avait pas senti ça : la joie, de la simple joie, toute pure et bénigne qu’elle est. Alors il danse, le prince, et il sourit, et il discute, et il boit. Encore, et encore, jusqu’à ce que le monde tourne autour de lui, et pas seulement à cause de ses virevoltes. Et il se tient à côté d’elle, sa blonde angeline, épouse sélénite honorée aussi bien par les dieux que les lippes de son fiancé, et il ne peut pourtant s’empêcher d’embrasser la silhouette lointaine de son aimée de longs regards langoureux. Ce soir, ce n’est pas la couche de sa fiancée qu’il rejoindra, ni même il ne dormira seul, mais confortablement lové dans les bras de son Aphrodite jaffarine. Mais pour l’instant, l’héritier fait bonne figure, époux fidèle au sourire pétillant. Et de nouveau, le verre est porté à ses lèvres, et le monde tourne un peu plus autour de lui. Mais si tous affichent gaieté et allégresse sur leurs jeunes visages, il en est de ceux qui quittent bien vite la soirée. Du coin de l’œil, Andrei remarque la silhouette qui s’échappe du bal, secrète ombre déterminée à en finir. Et il porte une main à son buste, sent sous ses doigts maladroits la rigidité irrégulière de sa tenue, hésite un instant, et se penche enfin vers l’oreille de l’étoile. « Je reviens. » Et il les mains se délogent l’une de l’autre, tombent mollement le long des corps, comme si tout ça n’était rien, comme si tout n’était que fausseté plaisante. Et déjà il glisse sur le marbre grandiose, il en courrait presque pour rattraper la fuyarde, si seulement ses jambes abîmées le permettaient. Mais sa démarche est rapide, et l’oiseau s’envole d’une allure vive, se glisse entre les portes d’or et retrouve l’échappée au milieu d’un corridor désert. « Attends, attends ! » Maladroites paroles enfuies d’entre ses lèvres enivrées, respiration déjà essoufflée par cette courte course. Et enfin il la rattrape, et sa main posée sur son épaule, la retourne vers lui. Ses lippes se fleurent d’un immense sourire béat lorsque le visage d’ébène se dévoile à lui, et le palpitant se serre quelque peu. Première entrevue depuis leur rencontre hasardeuse à Azurite, bien qu’il ait déjà croisé Braelyn depuis son arrivée à Volastar, voilà la première fois qu’ils sont seuls l’un avec l’autre. « J’ai quelque chose pour toi, que je voulais te donner. » Et sans plus attendre, il porte la main à sa veste et en sort un papier plié, qu’il lui tend de sa main maladroite. « Moi aussi je peux te faire des cadeaux, y’a pas que toi qui peut en faire. » Echo à la bague rendue, qu’il chérit plus qu’il ne le devrait, la gardant jalousement sans en avoir parlé à sa sœur, véritable héritière de ce bijou. Mais Andrei ne veut pas quitter cet anneau d’argent qui lui rappelle tant, aussi bien son père, que celle qu’il aurait dû épouser dès le début. Maigre cercle argentée relique d’un temps passé, écho d’un futur aboli. Et c’est pour ça, qu’il le chérit autant, parce qu’il ne peut plus avoir ce qui aurait dû être sien - un père, une épouse, une famille heureuse. Et il fourre le papier dans la main timide de l’oubliée, l’attrapant d’abord par le poignet, avant d’ouvrir ses doigts d’une délicate caresse. Et son sourire, idiotement béat, s’amplifie devant son visage éclairé par l’objet offert - simple croquis de son reflet bafoué. « Je l’ai dessiné à A-Azurite, après notre rencontre. » Il bafouille, il parle vite, mais son regard pétille, teinté des liqueurs plus tôt avalées. Il l’observe si bien, marquant dans son esprit chaque détail de sa peau, chaque rictus de son visage heureux. Il a le palpitant qui se réchauffe, et le corps qui vibre, heureux enfant comblé par la vision de cette pieuse demoiselle. « J’espère que ça te plait. » Et il a le regard qui pétille d’avantage, et le visage qui s’illumine, écho de sa propre lumière solaire. Mais tout s’effondre lorsqu’une terrible idée lui traverse l’esprit, et il s’avance d’un pas vers elle, le visage triste, le regard éteint. Sa main, hésitante, tombe contre son corps après avoir cherché à attraper la sienne - mais il s’est résigné, se rappelant qu’il ne méritait pas ce contact béni. « Je voulais m’excuser, aussi. » Il baisse la tête, et sa voix se fait plus grave, plus lente. « Je suis un con, et j’ai mal agi avec toi. Tu méritais mieux, j’espère que t’auras mieux. Que Griffith te comblera. » Et l’étoile clignote, perd de sa lumière, tristesse coupable emplissant son cœur malmené. « Je regrette, je regrette tout - tout ce que j’ai pu te faire. Mais c’est pas possible de revenir en arrière, donc j’espère que tu me pardonneras un jour, et qu’aujourd’hui tu m’en veux pas trop. Reste au bal, ne pars pas à cause de moi. » Et la tête de se relever, et les iris de s’accrocher à son visage vestale, et ses lippes de se mouvoir pour laisser échapper un léger souffle. « S'il te plait. » |
| | | Braelyn Wheatdrop earth mutant‹ MESSAGES : 1843 ‹ AVATAR : candice patton ‹ CRÉDITS : vs (vavas & gif), endlesslove (signa)
‹ AGE : cela fait vingt-huit ans qu'elle a vu le jour, lors d'une belle journée d'été ‹ STATUT : annulaire de nouveau garni, ses troisièmes fiançailles conclues, son nom n'est plus à perdre ‹ SANG : argent, la dernière à porter son nom, l'une des trois à ne pas être tombées dans la disgrâce ‹ POUVOIR : le virus lui a fait perdre l'élément qu'elle commençait à peine à apprivoiser ; c'est désormais les métaux qu'elle doit apprendre à faire se plier et se briser sous ses ordres, enduillée par la perte de sa terre chérie ‹ METIER : ambassadrice de la couronne d'eartanera, elle relaie et participe à entretenir la paix ; paix qu'elle chérit, malgré son implication dans l'armée ‹ ALLEGEANCE : adonis griffith, son roi, ami précieux ; eartanera, terre mère dont elle se s'éloignera pas, à laquelle elle est dévouée corps et âmes ‹ ADIUTOR : isis, à la fois son double et sa moitié. liées depuis dix ans, elles n'ont que très rarement été éloignées l'une de l'autre depuis le jour de la cérémonie. combinaison parfaite, alliance indestructible, elles sont un tandem solide. la jaune est sa plus précieuse amie - une seconde soeur, la seule qui lui reste.
| Sujet: Re: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) Lun 22 Jan 2018 - 22:52 | |
| Une horrible impression de déjà-vu, associée à la désagréable sensation que rien n’avait jamais ressemblé à ça. Le bonheur de pouvoir souffler un instant, et la gêne à la simple idée qu’ils se permettaient telle distraction alors même que dehors, la guerre grondait. Braelyn subissait cette soirée plus qu’elle ne la vivait, sans cesse tiraillée entre mille et un sentiments contradictoires. Elle ne savait que penser de cette fête organisée en l’honneur d’une alliance qu’elle ne savait pas comment considérer. Là aussi, c’était comme deux petites voix qui résonnaient à l’intérieur de son crâne ; la douce et la méfiante, la première qui subsistait encore un peu, la seconde qui prenait de plus en plus de place chaque jour. Perdue, voilà ce qu’elle était. Plus que jamais. Elle avait les efforts que demandait une soirée pareille, s’était apprêtée comme elle l’avait fait des années auparavant ; ce soir-là où c’était ses fiançailles qui avait rempli la salle de bal de Volastar. Sa robe était plus sobre qu’autrefois, plus foncée, aussi. Elle n’avait plus aucun moyen de sophistiquer ses coiffures, ses mèches rendues trop courtes. Les seuls détails qui n’avaient pas vraiment changé, c’était le nombre infime de bijoux qu’elles portaient, et l’expression sur son visage qui trahissait la seule pensée qui faisait sens à cet instant :
Elle ne devrait pas être ici.
Il avait suffi d’une danse presque forcée avec l’empereur et de plusieurs regards à Isaak pour que sa soirée soit définitivement ruinée. Ça n’allait pas, rien de tout ça n’allait. Il semblait surréaliste qu’ici, tout le monde semblait aller bien. Peut-être étaient-ils tous dans la même situation qu’elle, s’efforçant de faire comme si. Mais ils semblaient être plus doués qu’elle, elle qui peinait à sourire alors qu’avant, les sourires lui venaient si naturellement. Elle avait du mal à prétendre que tout allait bien, elle avait du mal à profiter de ses privilèges d’argent dans une atmosphère pareille. Elle but quelque peu. Pas assez pour se sentir euphorique, ou pour lui faire perdre repères et équilibre. La boisson n’eut pour seul effet que de serrer sa gorge et son estomac un peu plus encore, que de la faire réfléchir plus qu’elle ne le devrait. Elle aurait donné n’importe quoi pour pouvoir se détendre, mais son esprit était obnubilé par les affaires politiques dont elle n’aurait qu’à peine osé penser quelques mois à peine auparavant, mais qui désormais rythmait sa vie, petite ambassadrice de la terre, prêcheuse de la cause d’un autre, liaison entre nations, dont la parole ne lui appartenait qu’à moitié. Elle ne savait plus s’amuser, elle désapprenait à sourire. Elle mourrait, à petit feu, donnant naissance à une personne qu’elle appréhendait de rencontrer, sans réellement savoir à quoi elle devait s’attendre. Elle savait grâce aux histoires qu’on lui avait raconté que la guerre changeait les gens ; elle ne savait pas que ce changement était si flagrant, et qu’il touchait même ceux dont la seule arme était leur voix.
Alors elle part.
Elle pose simplement son verre, ne prévient personne. Elle replace une de ses boucles ébène derrière son oreille avant de se mettre en marche, de sa démarche habituelle, aérienne et silencieuse. Elle ne se rend compte qu’une migraine l’avait saisie au moment même où elle quitte le bruit de la grande pièce et que le calme se fait autour d’elle, alors qu’elle gagne les couloirs et qu’elle s’engage dans les dédales qu’elle doit suivre pour retrouver la chambre qu’il lui avait été donné. Elle est tellement concentrée sur le calme dont elle a besoin qu’elle se l’invente, qu’elle se le crée, et qu’elle n’entend qu’à peine la voix qui l’interpelle derrière elle. Elle ne prend conscience de la présence que lorsqu’elle sent une main sur son épaule, et qu’elle manque de sursauter. Elle détaille le visage d’Andrei quand elle le voit, et le sourire qu’il lui adresse n’a de mérite que d’en faire naître un sur les lèvres de Braelyn ; capacité qu’il ne possédait pas auparavant, lui qui ne la faisait pas sourire pour le moins du monde, dans un autre temps, dans une autre vie. Elle l’avait déjà revu, depuis cette discussion étrange à Azurite, mais c’était la première fois depuis son arrivée au royaume des cieux que le sujet de leur conversation avait si peu de chances de porter sur les affaires de leurs deux nations. Elle fronce les sourcils alors qu’il parle, et elle baisse ses yeux sombres sur sa main pâle, à lui, qui fouille sous ses vêtements. Elle reporte son attention sur lui quand il mentionne la bague qu’elle lui avait rendu, mais elle n’a ni la force, ni l’envie de le reprendre sur un point : il ne s’était en aucun cas s’agit d’un cadeau. Il n’avait été question que de lui rendre ce qui lui revenait de droit. Son cœur saute et se sert au contact inattendu de sa peau sur la sienne, de ses doigts autour de son poignet, et elle met du temps avant de pouvoir se résoudre à cesser de le regarder. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas vu comme ça. Léger, heureux. Délivré du poids qu’elle savait être le sien. Elle déplie le papier qu’elle tenait désormais, et elle saurait trop dire l’air que revêtu alors son visage. Il dut cependant être quelque peu ébahi, puisque le maître en face d’elle se sentit obligée de lui offrir des explications. Elle les accueille d’un léger sourire qu’elle ne force pas le moins du monde, alors qu’elle passe en revue chaque trait, chaque forme qui représentait son visage. On la reconnaissait parfaitement, peut-être même plus que sur certains tableaux. Elle se surprend à se dire qu’il la connaissait par cœur, et surtout, elle se surprend à s’en sentir flattée. Elle essuie l’inquiétude du solaire en secouant lentement la tête, avant de lâcher dans un souffle quelque chose qui, elle se souvient, devait ressembler à : C’est splendide. Pas son visage, non, mais les coups de crayons qu’elle l’imaginait donner sur le papier. Elle se demandait s’il avait tout de suite repris cette passion qu’elle lui connaissait, une fois réveillé. Un nouveau souffle pour un Merci., qui lui vient du fond du cœur, mais qu’il coupe presque alors qu’il s’avance. Près. Très près. Trop près ? La dame n’en savait rien. Elle ne voit que les saphirs de ses yeux, qui n’étaient plus aussi lumineux que quelques secondes à peine auparavant, et ses lèvres dont on avait retiré le sourire. Le sien aussi se fane, alors qu’il reprend. Elle ne le quitte pas un seul instant du regard, alors même que le sien se rive sur le sol. Andrei… Elle tente de le couper, mais il continue. Elle aurait dû s’en douter. Cet homme n’en faisait qu’à sa tête. Elle baisse les yeux vers son alliance quand elle entend le nom de Griffith, elle se demande même si elle aura l’occasion de l’épouser un jour. Et alors qu’il continue de parler, Braelyn sent ses orbes lui piquer, sa gorge se rétrécir. Elle doit serrer les dents pour résister aux sanglots qui arrivent, pour une raison qu’elle ignore. Est-ce parce qu’il lui rappelle un passé qu’elle aimerait oublier, où parce qu’il parlait si lentement, parce qu’il avait l’air si sincère, si triste, si loin. Plus rien n’avait de sens, plus rien, même pas les souvenirs auxquels elle ne faisait plus confiance, parce tout était si différent, tout avait un goût si amer, parce tout était si étrange. Je – Sa voix est brisées, comme enserrée par un chagrin acéré dont elle ne connaissait pas la source. Elle passe son index sous son nez, range une mèche derrière son oreille, sans trouver le moindre moyen d’échapper à ses iris. Je suis fatiguée, Andrei. Elle n’avait plus la force de rien. Sa migraine s’amplifiait, ses jambes cotonneuses lui faisaient mal – et ce cœur, ce cœur qu’elle ne comprenait plus. Elle déglutit du mieux qu’elle peut, avant de jeter un rapide coup d’œil autour d’elle, comme si elle ne voulait pas qu’on la voit là. L’ambassadeur, lui, avait toujours l’air perdu qu’elle ne lui connaissait pas. Il y avait tant de choses qu’elle ne connaissait pas d’Andrei Valaeris. Et pourtant. Est-ce que – Elle se coupe, encore une fois. Qu’avait cette gorge à être si serrée ? Est-ce que tout va bien ? Tu veux marcher un peu, prendre l’air ? De l’air. Elle espérait qu’il dise oui, parce qu’elle avait désespérément besoin de respirer. Elle espère qu’il ne trouve pas étrange qu’elle s’inquiète. Elle espère, sans qu’elle ne le comprenne ou ne le veuille vraiment, qu’il la connaît suffisamment pour savoir qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher. Même pour lui. Surtout pour lui. |
| | | Andrei Bolkonsky air mutant‹ MESSAGES : 1662 ‹ AVATAR : toby regbo ‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign) ‹ COMPTES : m. bel, am. osa
‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément. ‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines. ‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu. ‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage. ‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées. ‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes. ‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
| Sujet: Re: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) Dim 28 Jan 2018 - 12:23 | |
| Son regard est lourd, ronds encriers qui ne semblent pas vouloir se détacher de ce visage couleur céramique. Il lui pèse sur les joues, il lui brûle l’épiderme, mais il l’emplit d’une alacrité légère gonflée par l’ivresse de cette soirée. Mais lui non plus, il la lâche pas, ses quinquets d’azur qui lui étreignent ses traits couleur nuit. Et le spectacle qu’elle lui offre réchauffe son cœur grisé, lumière mystifiant la demoiselle et son visage enjoué. « C’est splendide. » qu’elle lui souffle, le regard arraché à lui, mais embrassant avec admiration la simple feuille qu’il garde sur lui depuis plus d’un mois. Il aurait pu le ranger quelque part, ce papier gribouillé, là où ses anciens dessins siégeaient désormais, dans des carnets, dans l’ombre de ses souvenirs. Mais il l’avait gardé avec lui, précieusement. Il le sortait, de temps à autre, quand on le regardait pas, quand on ne pouvait le surprendre à ce remémorer cette femme qui aurait dû être sienne s’il n’avait pas tout envoyé en l’air. Quand Yeva n’était pas à ses côtés, quand Feyre ne ronronnait pas auprès de lui, il s’asseyait et d’un air pensif, d’un air mélancolique, admirait les traits qu’il avait tirés, et sur le visage délicat, et sur la vie qui aurait pu en découler. Au fond de lui, peut-être, espérait-il revoir cette ennemie tendrement appréciée, et lui donner ce bout de papier froissé, qui n’avait pas vraiment de valeur, si ce n’est la sentimentale de son palpitant regrettant. « Merci. » souffle étouffé par l’homme qui se rapproche d’elle, la liesse de son cœur éteinte, les frémissements de son corps ne naissant désormais plus que sous les sentiments mauvais. Il essaye de l’attraper, de toucher sa peau, de se voir oint par ses caresses, mais il abandonne avant même d’y arriver. Parce qu’il le mérite pas, et c’est ce qu’il lui dit. Il s’excuse, malheureux chaton regrettant amèrement son passé misérable. Il s’en veut, il s’en est toujours voulu, et l’alcool de la soirée le libère de cette frustration de ne jamais pu lui avoir avoué tout ceci. Alors il parle, la voix tremblante, et il baisse la tête, et il regrette tant. « Andrei… » Il ne l’écoute pas, il continue d’articuler ses ivresses. Il la supplie, il l’embrasse de ses vœux de bonheur, il ne veut que le meilleur pour elle - à défaut de n’avoir pu lui donner. Il la voit enserrer son alliance, et son cœur se serre d’avantage. Il a mal, de la voir ainsi donnée à un autre. Il a mal d’avoir été donné à une autre. Parce qu’il a été impulsif, parce qu’il n’a pas réfléchi. Ou peut-être, au contraire, qu’il a trop réfléchi. Enfant endeuillé, artiste bafoué, qu’il n’a pas su voir le miracle qui se tenait à ses côtés, autrefois. Maintenant, elle se tient en face de lui, leurs mains liées à d’autres, seuls les souvenirs les tiennent encore. Il devrait la laisser partir, pour elle, pour lui, pour eux tous, mais le prince ne peut se résoudre à abandonner sa précieuse persiflée. Il a mal, et il est le seul instigateur de son malheur - voilà pourquoi il ne peut s’en vouloir que plus. « Je -- » Fissure qui éteint ses mots avant leur naissance. Il a relevé la tête, et il voit son regard coloré par les perles salées, et il n’en a que plus mal, en son cœur qui se comprime. « Je suis fatiguée, Andrei. » Et par ces quelques mots, elle le brise, parce qu’il comprend qu’il n’aurait pas dû dire ça, que les émois qui le hantent depuis leur dernière entrevue ne sont pas réciproques. Parce qu’elle est heureuse sans lui. Parce qu’elle le hait tant, et qu’elle ne veut plus le revoir. Qu’il lui a fait trop de mal, et que c’est trop tard pour réparer ces erreurs. Et il capte son regard inspectant les environs, et il a le cœur qui se brise, parce qu’elle ne veut pas être vue avec lui. Parce qu’elle en a honte. Ou alors cherche-t-elle de l’aide, un moyen de s’échapper à lui. L’oiseau est blessé, plus qu’il ne l’aurait voulu, et il a envie de fuir, de laisser la vestale en paix, de se cacher et ne plus jamais l’importuner. « Est-ce que -- » De nouveau, les mots s’envolent et s’accrochent au myocarde malmené. Et les lacs orageux s’attachent à ce visage inespéré, et les articulations qu’il prononce, et l’espoir renait en lui, aussi vite qu’il ne s’était éteint. L’ivresse le malmène, lui et ses passions interdites. Il est perdu, ne sait plus quoi penser, mais il s’accroche à elle, il s’y suspend, il ne veut pas lâcher. Pas elle. Plus maintenant. « Est-ce que tout va bien ? Tu veux marcher un peu, prendre l’air ? » Et le sourire refait surface, et les nuages quittent les azurs béats. Il acquiesce vivement, et attrape son bras qu’il glisse contre lui, qu’il tient fermement. « Allons chercher la Lune. » Qu’il murmure avant de s’échapper, de fuir cette grande salle qui trônait encore dans leur dos, de détaler loin de tous les autres. Il marche, gaiement, elle contre lui. Et le contact, nouveau, est tout aussi grisant que les liqueurs royales. Parce qu’il ne l’a jamais tenue ainsi, et qu’il aime ça pourtant. Qu’il aime leurs mains l’une contre l’autre, ébène et porcelaine, harmonie admirable. Et qu’il aime sentir ses doigts tremblants au creux de son coude, qu’il aime savoir qu’il est celui qui la guide dans la nuit, et qu’elle le suit, sans se retenir. Qu’il n’a plus besoin de canne, parce qu’elle est là. « C’est mieux quand on la voit. Comme à Azurite. Tu te rappelles, quand on s’est vus à Azurite ? Il faut que ça soit pareil. » L’ivresse délit la langue, et les mots s’envolent dans l’immensité obscure, et les jardins d’Aerinstin s’offrent enfin à eux. L’hiver a déposé son blanc manteau sur les arbustes, et les tenues de bal ne sont plus appropriées. « Oh. Attends. » Il la lâche, et il disparait, revenant sur leurs pas. Il en galope presque, si ce n’est sa maudite jambe qui traine. Il remonte en vitesse les nombreux escaliers, rentre avec précipitation dans ses appartements, et retourne tout aussi rapidement auprès d’elle. C’est là où il l’a laissée qu’il la retrouve, et avec un sourire délicat, il dépose la fourrure sur les épaules de Braelyn. « Il ne faudrait pas que tu attrapes froid. » Fille de l’été et des champs ensoleillés, la neige et le froid ne sont pas siens. Lui, il connait, il n’en a pas peur, des flocons et des frissons. Alors il veillera sur elle. |
| | | Braelyn Wheatdrop earth mutant‹ MESSAGES : 1843 ‹ AVATAR : candice patton ‹ CRÉDITS : vs (vavas & gif), endlesslove (signa)
‹ AGE : cela fait vingt-huit ans qu'elle a vu le jour, lors d'une belle journée d'été ‹ STATUT : annulaire de nouveau garni, ses troisièmes fiançailles conclues, son nom n'est plus à perdre ‹ SANG : argent, la dernière à porter son nom, l'une des trois à ne pas être tombées dans la disgrâce ‹ POUVOIR : le virus lui a fait perdre l'élément qu'elle commençait à peine à apprivoiser ; c'est désormais les métaux qu'elle doit apprendre à faire se plier et se briser sous ses ordres, enduillée par la perte de sa terre chérie ‹ METIER : ambassadrice de la couronne d'eartanera, elle relaie et participe à entretenir la paix ; paix qu'elle chérit, malgré son implication dans l'armée ‹ ALLEGEANCE : adonis griffith, son roi, ami précieux ; eartanera, terre mère dont elle se s'éloignera pas, à laquelle elle est dévouée corps et âmes ‹ ADIUTOR : isis, à la fois son double et sa moitié. liées depuis dix ans, elles n'ont que très rarement été éloignées l'une de l'autre depuis le jour de la cérémonie. combinaison parfaite, alliance indestructible, elles sont un tandem solide. la jaune est sa plus précieuse amie - une seconde soeur, la seule qui lui reste.
| Sujet: Re: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) Dim 25 Fév 2018 - 13:52 | |
| Le sourire du céleste réapparait aussitôt, en un éclair que Braelyn n’a pas le temps d’apercevoir. La gravité et l’air dérouté qu’il arborait encore un dixième de seconde plus tôt n’étaient déjà plus qu’un souvenir lointain. Et elle ne saurait trop expliquer ni comment, ni pourquoi, mais son cœur se réchauffe à l’instant où ses iris bleutées semblent se rallumer. Un deuxième sourire, sur son propre visage cette fois, se dessine alors qu’Andrei hoche vigoureusement la tête. Elle est, comme à l’accoutumée, surprise devant le geste qu’il exécute alors. Contact dont elle n’a pas l’habitude, et qu’à peine un an auparavant, elle aurait rejeté sans avoir à y réfléchir. Mais elle ne cherche pas à se débarrasser de cette étreinte qui aurait autrefois été malvenue. Aujourd’hui, elle ne proteste pas le moins du monde. Allons chercher la Lune. C’est sans le contrôler qu’elle secoue la tête, lentement, de gauche à droite, incrédule devant l’attitude du prince des cieux. Son allure, bien qu’encore un peu bancale à cause de sa jambe abîmée, est aussi chantante que lui, là où la femme de pierre garde la droiture que tous lui connaissaient. Elle ne paie que très peu d’attention aux dédales qu’ils empruntent pour se retrouver dehors. Elle ne pense qu’au dessin, papier plié en quatre toujours dans sa main. Elle ne pense qu’aux mots qu’il avait cru devoir prononcer, qu’aux excuses qu’il avait cru devoir présenter. Elle est distraite par des questions qu’elle aurait volontiers reléguées au fond de ses pensées. Elle ne savait plus, la dame, si elle lui en voulait ou non. Elle ne savait plus pourquoi elle l’avait tant détesté. Elle avait le vague souvenir de cet homme qui l’ignorait, qui la faisait se sentir si mal, si peu aimable, qui la regardait d’un regard qu’elle n’avait jamais su comprendre, qui prenait un malin plaisir à lui faire comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue dans sa vie. Qui était donc celui dont elle tenait le bras, de façon si naturelle qu’elle avait l’impression d’avoir été sculptée pour en arriver là ? Qui était le mensonge ; l’homme qu’elle aurait dû épouser, ou celui qui l’emmenait voir la Lune ? Le masque était-il tombé, où venait-il de le revêtir ? Mais qui était-il, par tous les dieux ?
Elle lève les yeux vers lui quand il reparle d’Azurite, et elle hoche lentement la tête, sans dire un mot. Oui, elle se souvenait. Evidemment. Rien au monde ne parviendrait à lui faire oublier toute l’étrangeté de cette rencontre qu’elle n’aurait osé imaginer. Ce jour-là, les Sept s’étaient moqués d’elle. Ils continuaient de les faire se croiser, forçaient les choses auxquelles eux-mêmes avaient mis fin. Elle se demandait s’ils en riaient, ou si tout leur échappait. Car après tout, ils pouvaient n’avoir rien à faire avec cela. Peut-être était-ce eux-mêmes qui forçaient le destin. Là non-plus, elle n’en savait rien, et l’ambassadrice semble incapable de réfléchir correctement. Son cerveau est embrumé par la boisson, par le froid, et par la confusion dont elle ne sait se débarrasser. Elle coince une de ses courtes boucles derrière son oreille, celle qui n’arrêtait pas de retomber devant ses yeux, malgré tous les efforts qu’elle fournissait pour dégager sa vue. Elle essaie de ne pas frissonner, mais son corps abandonne finalement ces vaines tentatives et est saisi d’un frisson qui fait claquer ses dents.
C’est à cet instant qu’Andrei lâche son bras et semble faire demi-tour. Elle le regarde s’éloigner pendant un instant, les sourcils froncés. Mais elle décide tout de même de lui obéir. Elle parcourt les alentours du regard, et ne trouve malheureusement nulle part où s’asseoir. Elle réajuste les pans de sa longue robe pour couvrir ses jambes autant qu’elle le peut, frotte ses mains l’une contre l’autre – et sa bague fond, encore une fois, alors que le métal répond à des ordres qu’elle ne donne même pas. Elle lâche un soupir sec, agacée par ces accidents répétés. Le bijou a déjà refroidi, mais il est si abîmé qu’il a désormais l’air d’un travail de joaillier borgne. Elle retire donc son alliance d’argent, la dépose au creux de la paume de la main qui tenait encore le dessin, avant de lentement faire danser les doigts qui restaient libres. Très vite, elle commence à retrouver l’état dans lequel elle était quand Isaak lui avait passée au doigt – et elle n’avait pas encore tout à fait terminé quand le prince lui réapparaît. Elle répond sans s’en rendre compte au sourire qu’il lui adresse par un autre du même genre – doux, simple, tendre, dont elle n’avait pas l’habitude venant de lui. Ses épaules sont presque tout de suite réchauffées par la fourrure qu’il y dépose, et elle le remercie en un murmure que peut-être n’entendrait-il même pas. Elle baisse les yeux un court instant vers son alliance ; certains détails étaient encore à revoir, mais elle refusait d’user de sa maîtrise toute neuve devant son ancien fiancé, pour une raison qui lui échappait encore. A la place, elle la repasse à son doigt, en espérant qu’il ne remarque pas qu’elle ne ressemblait plus à ce dont elle avait l’air avant qu’il ne parte. Elle tourne la tête vers la droite, et son sourire s’élargit sans qu’elle puisse n’y faire quoique ce soit. La voilà. La Lune. L’astre qui n’avait de cesse de les observer. Braelyn, elle, elle observe Andrei. Parce que jamais elle ne l’avait vraiment vu. Et les questions qui recommencent. Mais qui était-il ? Comment fais-tu ? Elle attend d’être assurée d’avoir son attention pour continuer, alors que l’encre de ses yeux se perdent sur la porcelaine de ses traits. Pour que l’on pense que le monde va bien rien qu’en te regardant ? Il semblait ne plus porter aucun chagrin, aucun regret. Il semblait si léger qu’elle avait du mal à croire qu’un homme puisse être aussi paisible. Et elle voulait savoir, Braelyn, comment faire pour ignorer le monde, au moins un peu. |
| | | Andrei Bolkonsky air mutant‹ MESSAGES : 1662 ‹ AVATAR : toby regbo ‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign) ‹ COMPTES : m. bel, am. osa
‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément. ‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines. ‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu. ‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage. ‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées. ‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes. ‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
| Sujet: Re: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) Lun 12 Mar 2018 - 20:14 | |
| L’astre sélénite brillait d’une clarté pâle, et si éclatante que la nuit se retranchait dans les plus sombres coins. C’est ainsi qu’il le vit, ce sourire bourgeonnant sur les lèvres de Braelyn aux pétales de tendresses, béni par la lumière de la Lune. Et lorsqu’il déposa la fourrure sur ses épaules, protégeant l’Anatolie tannée, ses doigts d’albâtre effleurèrent la peau encore nue, rapidement, légèrement. Et déjà, la fourrure prit place, et les doigts s’effacèrent, comme si jamais n’avaient-ils été là : le contact, pourtant, lui laissa des frissons au creux de la paume, qu’il mit sur le compte de sa légère ivresse, et tenta de faire partir en fermant et rouvrant son poing à plusieurs reprises. L’électricité, pourtant, parcourait encore ses veines. Il s’éloigna d’elle de par un pas sur le côté, et un autre en arrière, regagnant sa place, celle qui désormais se trouvait bien loin de la vestale. Il leva le nez et scruta l’infinité qui s’offrait à eux, ce ciel nocturne à l’obscurité percée par les milliers d’étoiles toutes plus scintillantes les unes que les autres ; et sous cette voûte lactée, il se sentait petit, si petit, que plus rien n’avait d’importance : pas même les guerres qui se profilaient, pas même la joie de ce soir, pas même elle et les sourires qu’il lui arrachait. « La voilà. » qu’elle murmura dans le silence, indiquant à l’hôte ce qu’ils étaient venus chercher, leur mère Sélène, et qu’il avait déjà trouvé de ses yeux curieux. Et il s’ancra à elle, à cette mère célestielle, qui veillait encore sur lui, malgré les années qui défilaient et les erreurs qui la décevaient, elle était encore là, elle serait toujours là. Où qu’il soit, Andrei n’avait qu’à lever le regard pour rencontrer la présence lumineuse, ce globe étincelant, l’azur pâle en écho de ses billes rondes. Elle le berçait lors des nuits sans sommeil, l’appelait à elle lorsque le cœur se sentait en deuil. Elle était la mère de la nature qui l’avait enfanté, ce prince des cieux, et à jamais il serait sien ; lui redevant bien plus qu’un rayon chaleureux.
« Comment fais-tu ? » L’articulation le rappela sur Terre, et la surprise éclaira son regard. Il baissa le menton, posa ses quinquets translucides sur ce visage qu’il découvrit tourné vers le sien. Il sortait, lentement, de sa torpeur admirative, la surprise se lisant facilement sur ses traits : il ne comprenait pas ce qu’elle en entendait par ces mots, alors il ne répondit rien, se contenta de la regarder un peu plus longtemps, espérant qu’elle parle de nouveau. Ce qu’elle fit. « Pour que l’on pense que le monde va bien rien qu’en te regardant ? » Il étouffa aussitôt un hoquet ébahi. Quels drôles de mots alignait-elle là ! « Je- je ne vois pas de quoi tu parles. » Il était réellement surpris, l’honnêteté habituelle devenant plus limpide encore avec les liqueurs baignant son cœur. Il l’observa un instant de plus, grava ses traits dans son esprit embrumé, avant de rejoindre la rambarde de pierre qui entourait le corridor extérieur dans lequel il se trouvait, de placer ses paumes à plat dessus, de relever de nouveau le menton vers souriante Sélène et de laisser échapper un long et profond soupir. « Ma vie, » commença-t-il, avant de buter sur les dernières lettres, de respirer une nouvelle fois et de reprendre, « Ma vie n’a rien d’enviable. Tout le monde pense que je suis le prince héritier allègre et joyeux, que ma vie est un rêve, que je croule sous le bonheur et l’amour des miens, les richesses. On me pense… à l’abri des problèmes. » D’un geste de la main, vague et fluide, il indiqua que tout ceci n’était que foutaises. Idioties bien loin de la vérité qui était sienne. Il reporta son attention, toute son attention, sur le visage si gracieusement baigné par les rayons lunaires : il ne pouvait nier sa beauté singulière. Et il sourit, étranglé par ce sentiment éphémère de bonheur : il aurait pu être sien, si seulement. « Je ne le suis pas. Rien de tout ça. » poursuivit-il de sa lente voix aux accents chantants, secouant la tête de droite à gauche, réfutant les idées qu’il avait d’abord énumérées. Croisant les mains dans son dos, il fit un pas vers elle, le regard par terre, les joues rosies et par le doux enivrement, et par les drôles de sentiments qui l’assiégeaient en sa présence. « J’ai beauco-coup perdu : mes parents, mes amis, ma sœur pendant un moment. La légèreté qui habitait mon cœur, avant. » Enumération regrettable qui lui pinçait le cœur à chaque nouvelle articulation : à son réveil, Andrei n’avait plus rien, pauvre orphelin trahi par les siens. Liza, Adonis, tous l’avaient abandonné. Et personne ne s’était retourné. Il avait réussi à retrouver sa sœur malgré tout, poussé par les douces paroles de son enchanteresse. Pour ce qui était du reste, il était trop tard, terriblement trop tard : la mort avait fauché l’âme du père, la mère n’était plus que l’ombre d’elle-même, à l’instar de ce fils perdu, et l’ami avait des désirs funestes à son égard. « Ma fiancée. » articula-t-il lentement, en relevant légèrement la tête et plantant ses iris céruléens sur ce visage délicat que, lui aussi, avait perdu. Par sa propre bêtise, cette fois. « J’essaye de reconstruire ma vie, petit à petit. C’est, c’est compliqué. » souffla-t-il, après avoir laissé plané le silence quelques instants. Un lourd soupir ponctua ses paroles, profond et pesant. Il se livrait à elle d’une facilité déconcertante, lui-même s’étonnait des paroles qu’il prononçait, mais là ne siégeait que la plus pure des vérités : les regrets et les remords cadençaient ses confessions nocturnes. Et le poids qui pesaient sur ses épaules, ce même poids qui enserrait l’endocarde de sa cage étouffante, se délestait peu à peu, alors il continua, cherchant auprès d’elle l’absolution dont il avait tant besoin. « Le monde des adultes, il n’est pas fait pour m-moi. Je suis ambassadeur d’une nation, je m’apprête à me marier, je vais être père : mais la vérité ? » Ses lèvres se tordirent sous l’effet d’une ironie jaune, alors qu’un rire de la même couleur s’échappa de cette bouche. « Je ne sais absolument pas ce que je fais. Je, je suis pas prêt. »
Il réalisa cependant, certes trop tard, la morosité apportée par ses paroles, et la grisaille qui planait au-dessus d’eux. Par sa faute, une fois encore. Affichant un nouveau sourire d’allégresse légère, il tourna pleinement vers elle dans une pirouette chancelante. « Oh, et l’alcool aide. » |
| | | Braelyn Wheatdrop earth mutant‹ MESSAGES : 1843 ‹ AVATAR : candice patton ‹ CRÉDITS : vs (vavas & gif), endlesslove (signa)
‹ AGE : cela fait vingt-huit ans qu'elle a vu le jour, lors d'une belle journée d'été ‹ STATUT : annulaire de nouveau garni, ses troisièmes fiançailles conclues, son nom n'est plus à perdre ‹ SANG : argent, la dernière à porter son nom, l'une des trois à ne pas être tombées dans la disgrâce ‹ POUVOIR : le virus lui a fait perdre l'élément qu'elle commençait à peine à apprivoiser ; c'est désormais les métaux qu'elle doit apprendre à faire se plier et se briser sous ses ordres, enduillée par la perte de sa terre chérie ‹ METIER : ambassadrice de la couronne d'eartanera, elle relaie et participe à entretenir la paix ; paix qu'elle chérit, malgré son implication dans l'armée ‹ ALLEGEANCE : adonis griffith, son roi, ami précieux ; eartanera, terre mère dont elle se s'éloignera pas, à laquelle elle est dévouée corps et âmes ‹ ADIUTOR : isis, à la fois son double et sa moitié. liées depuis dix ans, elles n'ont que très rarement été éloignées l'une de l'autre depuis le jour de la cérémonie. combinaison parfaite, alliance indestructible, elles sont un tandem solide. la jaune est sa plus précieuse amie - une seconde soeur, la seule qui lui reste.
| Sujet: Re: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) Mar 20 Mar 2018 - 18:22 | |
| Elle l’écoute sans ciller, à la fois parce qu’elle n’ose pas et parce qu’elle n’y pense pas. Elle n’est pas offensée par le fait qu’il lui parle sans même la regarder ; peut-être même ne le remarque-t-elle pas. Elle se contente de rester debout, parfaitement immobile si ce n’était sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration apaisée par l’air de l’hiver, et elle l’écoute.
Elle l’écoute parce qu’il parle. Jamais n’avait-il prononcé autant de mots à la suite en les lui destinant. Il était très probable que cette conversation fasse partie des plus longues qu’ils aient jamais eues – du moins, parmi celles où ils ne commençaient pas à s’insupporter au bout d’à peine quelques phrases. Et ça l’étonne autant que ça lui plaît. Elle ne peut s’empêcher de se demander ce qu’ils avaient raté. Il n’y avait qu’à les regarder, à cet instant précis, pour savoir qu’ils auraient réussi, éventuellement ; qu’ils auraient pu être heureux comme on leur avait si gentiment demandé, et que ça n’aurait pas demandé autant d’efforts qu’elle l’avait autrefois soupçonné. Et pendant une très courte seconde, elle se surprend à penser que c’était presque dommage – et cet instant fut si court qu’elle l’oublia complètement, et qu’elle ne repensera jamais à l’étrange écart que ses pensées firent là.
Elle l’écoute et elle réalise une fois de plus qu’elle ne le connaît que si peu. Elle n’était pas aussi naïve que ce qu’il décrivait, elle savait que sa vie n’était pas aussi idyllique que ce que le plus grand nombre aimait croire, mais elle ne pensait sincèrement pas que c’était ainsi qu’il en parlerait. Quand il fait un pas de plus vers elle, elle ne bouge toujours pas ; là où à peine quelques temps auparavant, elle aurait fait un pas en arrière pour maintenir la distance entre leurs deux âmes au même degré. Elle comprenait un peu plus à chacun de ses mots à quel point l’homme qui se trouvait près d’elle était meurtri. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’était comment est-ce que même elle, qui lisait les cœurs de son entourage sans le moindre effort, se retrouvait bornée par la façade qu’il s’appliquait visiblement à ne jamais faire s’écrouler.
Elle l’écoute et elle sent sa gorge qui se serre quand elle sait qu’il parle d’elle, quand elle sait qu’il dit l’avoir perdue, elle aussi. C’est à cet instant qu’il relève le regard, et elle parvient à le soutenir pendant deux ou trois secondes avant de devoir baisser le sien vers ses dix doigts, liés contre son ventre. Elle ne porte plus la moindre attention à l’alliance déformée à son doigt, qu’elle devrait encore réparer. Elle ne sent que ses azurs qui la regardent. Il ne dit rien pendant un temps, alors pendant un temps, elle ne le voit pas. Leurs iris s’entrechoquent à nouveau quand il reprend, et elle lui adresse un sourire si léger qu’il pourrait très bien ne pas le voir, un sourire qui se teinte d’une sorte de tristesse, cette tristesse qu’on ne savait pas expliquer.
Et c’est seulement à la toute fin de ses dires que son expression se change. Elle fronce les sourcils à l’entente d’un mot auquel elle ne s’attendait définitivement pas. Père. Surprenant, presque déconcertant. Elle ne l’écoute plus, plus vraiment, assourdie par les bourdonnements qui s’élèvent sous son crâne, qu’elle-même ne saurait déchiffrer. Elle ne réagit pas, ne fait que garder ses pupilles rivés sur son pâle visage, pâli plus encore par les reflets de la Céleste qui les éclairait, encore, toujours. Elle remarque parfaitement son sourire, son sourire qui revient, son sourire qui cache tant – elle le sait, maintenant. Il se tourne pour réellement lui faire face, dansant presque sur ses pieds, quoique moins habile que lorsque son sang n’était pas imbibé de boisson. Elle a ce réflex étrange, mais qui lui était pourtant propre, d’encadrer ses épaules de ses mains pour l’empêcher de tomber. Elle les retire cependant bien vite, peu enjouée à l’idée de prolonger un contact qui n’avait pas lieu d’être – tout comme lui-même avait si vite retiré ses doigts de sur sa peau, un peu plus tôt, avant d’y glisser la fourrure qu’il avait si gentiment été chercher. Elle ne sait retenir un rire bref à sa dernière remarque, sans pour autant passer outre sa tentative de chasser l’amertume qui les noyait désormais. C’est bien ce que je constate. Elle ne quitterait pas ses positions ; bien qu’il ait dû s’empoisonner comme le reste des invités du bal pour en arriver là, elle appréciait de le voir ainsi. Ce n’était que la troisième fois qu’ils se revoyaient depuis son accident, et la première où il avait vraiment l’air d’aller bien, ou presque. Elle savait que c’était faux, elle savait, elle savait bien. Mais ce serait mentir que de dire que ça ne lui faisait pas légèrement et bizarrement plaisir. Son propre cœur se réchauffait devant cette légèreté qu’il ne contrôlait pas. Te voilà chanceux, ça ne fonctionne clairement pas pour tout le monde. Elle avait cru, pendant un instant, que ça pourrait marcher ; mais très vite la mélancolie s’était amplifiée alors que le bout de ses doigts avaient commencé à fourmiller. Elle n’arrêtait pas de penser ; à sa sœur qu’elle ne verrait plus jamais, et à son adiutor avec qui elle ne partageait plus rien, et à sa famille qui était si loin, et à la bague à son doigt qu’elle ne pourrait plus retirer – et à cette guerre, cette diablesse de guerre qui n’épargnait plus personne. Elle soupire doucement, peu encline à se laisser aller à la confession comme il venait de le faire. A la place, elle repense au mot qui avait brouillé ses pensées un peu plus tôt. Père. Elle ne savait toujours pas quoi en penser – mais elle connaissait l’étiquette, et c’était probablement la seule chose qu’elle savait encore maîtriser. Félicitations. Un murmure, un simple murmure. La raison pour laquelle elle ne parle pas plus fort lui échappe totalement. Ça n’était pas grave. Ça n’était pas triste. Qu’était-ce donc ? Un sourire, encore un autre de ses doux sourires, et elle ne dit rien de plus. |
| | | Andrei Bolkonsky air mutant‹ MESSAGES : 1662 ‹ AVATAR : toby regbo ‹ CRÉDITS : DΛNDELION (av) yann/volantis (img sign) ‹ COMPTES : m. bel, am. osa
‹ AGE : VINGT SIX ANS; qui viennent d'éclore en son sein, âge dont la vigueur lui échappe effrontément. ‹ STATUT : MARIE; la bague enfin passée au doigt, et l'enfant qui naitra bientôt. l'esprit, pourtant, ne peut s'empêcher d'errer dans les contrées lointaines. ‹ SANG : BLEU; azur aux reflets argentés d'un passé révolu. ‹ POUVOIR : MUTANT DE L'AIR; les vents caressent ses joues et bousculent ses boucles, leur violence est sienne, il tire sur les ficelles de leur rage. ‹ METIER : PRINCE AMBASSADEUR; autrefois rêveur et artiste séducteur, l'enfant est devenu adulte, c'est la diplomatie de l'ambassadeur et les responsabilités de prince qui occupent ses journées. ‹ ALLEGEANCE : LUI-MEME; fleur qui éclate timidement sur les devants de la scène, il se détourne du giron maternelle pour enfin battre de ses propres ailes. ‹ ADIUTOR : ASHA; asha qui lui a été enlevée par le virus, asha qui est partie, asha qui l'a trahi.
| Sujet: Re: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) Mer 6 Juin 2018 - 17:40 | |
| The sun, the moon, the truth : tous étaient réunis ce soir-là. Parce qu’elle était le soleil éclatant, et lui la lune astrale. Parce que d’entre ses coraux s’échappaient les articulations licorées ; vérités qu’il ne pouvait encager désormais. Les peurs, les doutes. Et la terrible révélation : qu’elle félicite de son écœurante sincérité. Déçu, l’était-il peut-être. Il aurait voulu lire en elle la jalousie, ou l’envie. Quelconque signe qui aurait alors traduit la complicité de son affection. Il attendait encore. « Rentrons. Il se fait tard. » Et il lui indiqua, d’un geste de bras élégant, les hautes parois dans leur dos. La Lune, sur eux, refermaient ses bienveillantes œillades ; la nuit éteignit la flamme de cette entrevue rien qu’à eux — secret céleste qu’il chérissait encore. rp terminé. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) | |
| |
| | | | c'est plus facile de rêver à ce qu'on ne pourra plus jamais toucher (brandrei) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |