Le regard se perd sans jamais trop s’attarder. Ne pas devenir trop voyant, ne pas trop regarder. Le masque est prêt, posé derrière un sourire de circonstance. Il connait l’art du faire semblant Cerberus. Il a appris à le maitriser à la perfection. L’intelligence mise au service de ses mauvaises intentions. Le cœur de Cerberus bat étrangement, pris dans une course folle, une contre contre la montre, contre la mort surtout, contre le poids de cette dernière sur son palpitant. Besoin de vengeance qui reprend de plus belle quand son regard croise celui du prince des lieux. L’homme de la situation. L’amitié truquée depuis les évènements, depuis tant de choses. Des fautes partagées sans nul doute mais il est tellement plus aisé de laisser le poids des responsabilités ne peser que seul un seul être. Lui incomber tout ce qui va de travers plutôt que de se remettre en question. Dans la tête du fils de l’air tout est clair, l’unique responsable de ses malheurs n’est autre que le jeune Vasara. Le ténébreux Vasara à la verbe toujours acérée. Un ennemi particulier. Une haine prenant place dans les tréfonds d’un cœur qu’il ne montre pourtant pas souvent. Pas de la sorte en tout cas. L’épicurien a une faille dans laquelle l’être n’a pas hésité à s’insinuer. Lui faire payer un non remboursement de la pire des manières. L’image des lieux se trouble, il se retrouve ailleurs le Sokolov, il divague, s’éloigne vers elle. La chevelure rousse, la scène qui se refait devant ses yeux sans qu’il puisse pour autant y changer quoi que ce soit. La scène, l’horreur, son état, son action et tout ce qui en découle. Et pourtant depuis que son chemin a croisé celui d’Hazel un espoir petit persiste au cœur de son palpitant. La mort n’aurait peut-être pas détruit sa Nimue… Une certitude qu’il ne conjugue pas encore au présent malheureusement. Mais là, c’est un autre chat qu’il a fouetté. Un orateur hors pair semblant en train de conquérir de nouvelles foules avec une facilité déconcertante. Les adorateurs s’éloignent et c’est l’être vengeur qui entre en scène. « Vasara. » Qu’il vient dire de sa voix la plus mielleuse. Il laisse l’esprit libre devenir la seule réalité. Ce qu’il est en temps normal même si l’intérieur de ses tripes crie à la vengeance. Elle viendra un jour, pas tout de suite. Pas alors que le Vasara a encore beaucoup à lui offrir. Un mouvement auquel il croit, la possibilité d’avancement et en même temps ce besoin de se revancher. De lui faire payer l’erreur suprême. La blessure qui ne se réparerait jamais. La mort que rien ne comblera. « Alors comment se porte le futur marié ? » Qu’il laisse entendre avant de laisser tomber un petit éclat de rire. Un mariage qui est bien loin du modèle amoureux normal mais rien d’anormal pour des nobles. Lui a encore ce choix sans pour autant vouloir se presser à laisser une donzelle venir l’enchainer à une vie trop normale, trop ennuyeuse au grand dam de sa mère. « Pas trop d’angoisse à l’approche du grand jour ? » Le ton enjoué, l’attitude Cerberus qui en cache pourtant une autre.