Launondie fourmille de vie, plus qu'à l’accoutumé. Tout le palais des flammes est en effervescence, alors que l'on s'active pour préparer le mariage du roi, et pour accueillir les nombreux invités prestigieux qui affluent au royaume depuis ces derniers jours. Cal aime ça, cette atmosphère qui règne dans la ville, comme si l'on avait oublié, l'espace d'un temps, les guerres qui ne sont pourtant pas si vieilles que ça, les désaccords et les menaces qui continuent à perturber la tranquillité et la sécurité de Flamaerin, mais également de tout Aksana. Il se laisse porter par les émotions, l'Oshun, se prête au jeu alors que lui-aussi oublie les soucis, oublie les souvenirs qui sont pourtant bien présents dans son esprit à un moment qui lui rappelle bien trop un autre, plusieurs mois auparavant. Il essaye de faire abstraction des quelques mois, des choix qu'il a fait et des conséquences qu'il subit désormais. Ça ne marche pas tout le temps, mais ça fonctionne parfois, bien plus que d'ordinaire. Car il est occupé, le roi, tout autant que ses sujets qui s'activent dans le palais. Mais cette après-midi, il a choisi de donner un peu de son temps à une cause qui n'a rien de politique, à quelqu'un qu'il estime, à une amie, à Merle. Il ne ressent aucune obligation, simplement l'envie de renouer avec la jeune femme, l'envie de comprendre, même s'il ne la forcera pas à lui parler de ce qui s'est passé ces dernières semaines si elle n'en a pas envie. Il a confié un message à l'un des esclaves qui le sert afin de convier la jeune reine à le rejoindre sur l'une des terrasses privées du palais. Une terrasse baignée des rayons du soleil durant l'après-midi, qui offre sur les jardins une vue des plus délicieuses. Il est présent depuis quelques minutes, appréciant la chaleur des rayons solaires qui caressent son visage et ce malgré la température déjà élevée de l'air, lorsque le son du froissement d'un tissu en mouvement arrive à ses oreilles. Installé sur un fauteuil des plus confortables, l'ancien empereur tourne doucement la tête vers la source de ce bruit, la reine d'Aguarinui qui avance jusqu'à lui avec toute l'assurance qui lui est propre. Un léger sourire effleure les lèvres de l'Oshun, alors qu'il invite la jeune femme à s'asseoir sur le siège à côté du sien d'un signe de la main. « Je suis heureux de te voir, Merle. » Il est probablement l'Oshun qui se satisfait le plus de sa présence, actuellement. Car il sait que les rapports de la jeune femme et de son frère cadet sont compliqués, depuis un temps. Il le sait, car Maven le lui a confié, car Maven lui dit tout, désormais, au même titre qu'Isaure. Il sait ce que l'Osanos a fait, il sait quels subterfuges, quels mensonges elle a utilisé pour manipuler son frère. Mais il ne peut pas lui en vouloir, car au fond, il comprend les intentions de la brune. Il comprend qu'elle était probablement désespérée de retrouver celui à qui son cœur a choisi de s'attacher, de le faire sortir de cette spirale de folie dans laquelle il s'était plongé. Mais il comprend son cadet, aussi, et surtout, il connait son instabilité, sa fragilité, d'une certaine façon. Au final, il n'approuve pas forcément la maladresse de la brune, mais qui est-il pour juger, en vérité? Personne. Alors il s'abstient de le faire, essaye de ne pas prendre de parti dans cette histoire, même s'il s'agit de son frère et de cette femme qu'il a appris à apprécier en si peu de temps, à qui il a choisi d'accorder sa confiance. Il se reconnaît en Merle bien plus qu'il ne veut l'admettre, Cal. Et pourtant, rien ne les prédestinait à si bien s'entendre, mais il est incapable de l'expliquer, l'Oshun. Il ne sait pas pourquoi il est si attaché à l'Osanos, pourquoi il ressent le besoin de la soutenir, de la conseiller et de la pousser à avancer. Il est bien le seul à avoir conscience de l'ampleur de cette amitié qu'il entretient à l'égard de la brune, même si elle doit bien s'en rendre compte, elle-aussi. Il a cessé de questionner bien des choses, Cal, car la vie est suffisamment compliquée comme elle est sans ajouter plus d'interrogations à l'équation. Il ne sait pas s'il s'agit du destin, de la volonté des Dieux ou d'autre chose. Il ne sait pas si Merle sera toujours digne de sa confiance. Il est incapable de deviner l'avenir, et il l'a désormais compris, après tout ce temps à tenter de prévoir les répercussions de choix et d'actions, en vain.