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aux sacrifices. (léonte)

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MessageSujet: aux sacrifices. (léonte) aux sacrifices. (léonte) EmptyMar 12 Juin 2018 - 12:59


Fin février 2165.

Les calots absinthe s’ensoleillent du clair-obscur. Des paupières mouillées de larmes du sommeil bileux le castel matinal s’engorge, quant à lui, du cagnard coutumier sous le poids de ses illuminations. Fichue bastille qu’il se trimarde depuis sa prime jeunesse, bagne gardien duquel il ne s’est jamais franchement délié. Nul ne conçoit aussi bien que le môme la grandeur des joies ineffables de ce paradis ni les supplices effroyables de la difformité de ses vices. Tout un monde en manque d’allures franches à défaut d’une ampleur d’esprit bourgeois et d’égoïsmes étroits. Il en tolère les errements, s’en accommode en certaines occasions quand elles lui sont profitables, méritant son frontispice de maître pas bien moins vil qu’un trivial laquais voleur. À ceci près d’avoir l’adresse de prêter vie aux cabales sans s’y faire pincer, que trop sûr, parfois faussement, que nul ne se garde à outrance d’un merdique éclopé. Ne lui en déplaise, il s’inscrit comme cotisant de cette royauté nécrosée des intrigues. Ne serait-ce une race qui s’est abâtardie à jamais en se transplantant d’un mépris de castes, croisant et se mêlant purement au bénéfice des fortunes et autorités mutuelles ? La question ne plaît guère, elle est pourtant tangible à l’heure des noces seigneuriales qui s’orchestrent dans un palais d’accoutumance plus quiet.

Dégourdi d’avoir hissé sa carcasse en dehors de la literie attiédie, il étire ses jointures encore frustes de torpeur, comme chaque matin dans un rituel préalable à tout autre exercice. La tunique en nage se troque contre une toilette sommaire et un costume d’une élégante simplicité le parant de manières surannées dignes d’un homme plus âgé, peut-être de celles du pater. Lui se tire à quatre épingles, se drape d’un apparat critique dès qu’il se voue au public gourmand de jugements élémentaires et veille à pallier à tout ce qui a pu un jour le prendre en défaut. Dans l’ombre de son masque, Puck encaisse mais n’absout jamais les injures faites à sa forme, car naturellement son humeur gaillarde pondère ses manques en matière physique. Les premiers pas sont toujours les plus corsés, vive morsure de rappel à sa condition d’incurable il patine jusqu’à sa béquille, consolatrice de ses géhennes qu’il enserre du reste de la journée. Sa démarche boitille d’autant qu’elle est fiérote dans ses déambulations au coeur des grouillots qui s’affairent, en quête de rallier son audiutor dans sa piaule. Des plis qui leur sont siens, celui d’un repas du matin, en toute saison, pris en commun et l’aubaine d’avoir des esgourdes qui s’accordent à la vigilance de l’une et l’autre.

Têtes baissées, comme des dogues sur la verdure emborvée du jus de viande fumant, deux écuelles reposent à même la huche luisante. Chacun apprécie le dépouillement convenu de ces repas mutuels, que l’un découvre alors que l’autre niche avec depuis l’enfance. Alors qu’ils avalent goulûment leur bâfre, Puck ne peut s’empêcher de lorgner sur l’ami sous couvert de son regard vorace. Bien que doté d’une charpente robuste et osseuse on voyait par son teint hâve et amaigri qu’il avait souffert de la misère et de la faim. Il était d’ailleurs toujours le premier à finir sa bectance. Quand les écuelles furent vidées, il alluma deux cibiches de l’index et l’on se mit à causer un peu, les cigarettes au bec malgré les squameuses.

Les angoisses se ramifient en maintes palabres qu’il entend et intègre, morcelant chaque suspens dans son crâne faisant taire les siennes. De peur que panique Lestat d’une raison inconscience. Lui qui montre un esprit original et hardi se plaît plus aux saillies brusques plutôt qu’aux développements suivis et réguliers. Il a les atouts d’être un très bon soldat de la nation qui chéri la guerre comme la poitrine de sa putain. Salutairement il l’est, égoïste défenseur de ceux qui se grippent à la carne du puîné. « Ton frère est au palais. » étranglant son vocable. « A l’évidence. » pour le mariage et ses frivolités. A son tour le môme gagne une certaine raideur presque martiale quand il épate le mégot cendreux, rigidité qui ne le quitte plus dès l’instant de se dérober à la compagnie de Lestat ni pendant la route jusqu’à la loge du frangin. Il ne craint pas tant les missives qui lui bringuebalent les nouvelles de l’aîné à défaut de la dentée du feu, celle qui ceint leurs cabèches, à lui et au pater, d’une épée au-dessus d’eux dès que les affres guerrières s’amoncellent. Puck s’émoustille, de voir le vent tourner et d’être le seul à s’en tracasser ostensiblement. Un bref moment d’arrêt sur le seuil et le voilà, clopinant jusqu’au râble détourné de l’aîné, tenant toutefois la distance. « Léonte. » il cède à un ton qui réclame plus de poigne que son habituel. Nul n’oserai à les prétendre de la même fratrie dans de tels climats interloques aux silences butés et des entêtements de chacun digne d’une sinistrose démotivante. « Quelles nouvelles? » alors que le canevas tressaille sous les palabres et les cohortes emprisonne plus sèchement son appui qui redoutent chaque réponse. Puck apprivoise Léonte, son immobilité et ses mutismes récurrents de chaque audience qu’ils s’accordent et sifflent encore parfois entre ses dents agacées. De ces froides et muettes épaves fraternelles gardant leurs sinistres secrets tout en faisant chacun pressentir à une formidable catastrophe.
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MessageSujet: Re: aux sacrifices. (léonte) aux sacrifices. (léonte) EmptyMar 12 Juin 2018 - 13:02

De l’ennui à la lassitude et de la lassitude à l’épuisement, Léonte déteste le train. Pour plus de commodité administrative, il s'est embarqué tardivement dans l'un de ceux qui filent de Dragondale en direction de sa capitale, Launondie. Comme il goûte peu les simulacres, les politesses et les orchestrations, Léonte a prétexté des devoirs miniers pour s'engager de nuit par les voies ferrées. Le wagon des sang-bleu n'en était qu'un peu plus vide mais aucune conversation n'aurait su distraire son manque de passion pour les voyages cahoteux. Le nez dans des livrets de comptes de troisième ou quatrième importance, il a seulement désespéré que le trajet s'achève et qu'il puisse s'abreuver d'un espace sans paroi et sans fenêtre, que la sécheresse épouvantable et le vent timide de son pays.

Aux petites heures du jour, Léonte mordait le marchepied du wagon. Il n'avait pas frôlé la stabilité rassurante d’un quai qu'une femme, parmi un rassemblement spontané de quidams et de lève-tôt, se dégageait de ses congénères pour l'arroser d'un bol d'urine. La tiédeur du liquide, qui déjà ruisselait de sa pommette jusqu'au coin de ses lèvres, lui laissait comprendre qu'on venait de le pisser. Pourquoi, telle aurait été la question légitime mais, pendant que trois soudards de la garde royale s'emparaient de la grossière, il s'est contenté d'un moulinet de la main : « Laissez-la partir. » Deux doigts l'ont débarrassé du surplus et, s'étant assuré qu'on lui obéissait, il s'est détourné de la foule sans une salutation et il a pris la tête de la cohorte d'hommes supposés l'escorter jusqu'au palais. « N'es-tu pas censé la faire mourir ? a demandé, espiègle et malintentionnée, Métis à son flanc. » « J'avais soif, a-t-il répondu. »

Une heure plus tard, il est dans ses appartements du Palais des Flammes. L'effervescence de ces contreforts est à la fois fascinante et vertigineuse. Son intérêt pour les lieux de légende se repaît de chaque tableau accroché au mur, de chaque sculpture juchée sur un piédestal, et des dorures, et des détails, de toutes ces petites curiosités qui n'ont de sens qu'au service de quelque chose de plus grand. La gloire de Flamaerin, par exemple, et, par voie de conséquence, de la maison Oshun, des siens. « Je verrai mon père tout à l'heure, dit-il au larbin posté à l'entrée depuis qu'il a fait signe au prince de le précéder. Et le roi également, s'il souhaite me voir. » Son mariage avec Alaia Khodja doit occuper Cal, son cousin, pour le peu de temps libre qu'un souverain dans sa position doit encore posséder. Il ne traverse pas l'esprit de Léonte de se présenter dans ses habits de voyage. À moins d'une coquetterie modique et d'un uniforme plus solennel, il ne repassera plus le seuil de sa chambre.

Quand son frère paraît, Léonte a, lui, renoncé à toute apparition publique avant le début d'après-midi. À défaut de meilleures excuses, il s'est installé derrière un courrier qui pourrait patienter ou dont l'urgence aurait été réglée par le téléphone. Au contraire, il lambine et, devant la silhouette grinçante de son cadet, l'aîné ne fait pas plus longtemps semblant. Puck lui a manqué. C’est viscéral et affectif, très douloureux quand l’on y pense longuement. C’est encore rassurant, puisque le coeur persiste à battre pour quelque chose et se refuse à pourrir. « Toutes les nouvelles du monde sont dans mes lettres, dit-il en secouant le morceau de papier devant lui, qu'aussitôt il délaisse pour se camper sur ses jambes. Le restant est aussi plat que mon trajet jusqu'ici. » Là, il s'approche de son frère et le serre d'une accolade distante, qui présente les stigmates de longs moments à ne plus se tenir dans les parages de l’autre. « Dragondale est sans le moindre intérêt quand tu n'y es pas. » Le murmure confident s'achève sur une tonalité plus malicieuse dont aucun sourire ne répond lorsqu'il se détache. « Ce n'est pas comme ici... Je n'avais pas fait un pas dans le bastion de notre cousin qu'on m'aspergeait de pisse. » Breuvage contre breuvage, il s'empare d'une tasse fumante, humant le romarin, l’aubépine le tilleul, qu'on lui a fait monter il y a quelques minutes. « Je t'en servirais bien une tasse mais c'est fait pour ralentir le cœur. » Comme si de se trouver en présence de son cadet lui déverrouillait la langue, Léonte prend conscience de s'exprimer pour six ou sept de lui plus habituel. « Toi, reprend-il en s'asseyant sans intimer à son puîné de l'imiter. Quelles nouvelles ? »
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MessageSujet: Re: aux sacrifices. (léonte) aux sacrifices. (léonte) EmptyMar 12 Juin 2018 - 13:03

Son angoisse s’embaume d’une légèreté fugace aux flancs regagnés du premier-né. Morfal qui se bâfre de son essence, rassérène peu à peu de son réel les tumultes qui burinent son visage moulu. Ainsi se rive-t-il d’un aveuglement primordial, indispensable à la tranquillité d’esprit qui lui manque à vue de nez depuis deux huitaines. Tandis que la piété de Léonte est abhorrée en catimini il ne peut se feinter à l’idée que leurs confessions mutuelles ne sont rien d’autre qu’un exercice de la foi fraternelle les liant. Et parce qu’il s’épanche, aussi bien le cœur que l’âme lors de leurs heures égarées, il récuse ingratement la chimère de sa plausible perte comme un môme pourri gâté.

Être d’un solitaire taiseux et peu partageur il userait les rivaux au prix du sang et des larmes s’il était en mesure de débourser un tel tribut pour la seule intégrité de son aîné et leurs moments. Lui de prime abord si peu sensible à la castagne. Perché sur ses quilles, les calots statiques sous les sourcils abaissés lorgnent son râble et la main renfermant le papier noirci lorsque le pavillon se tend à la riposte. De toute évidence la raison est sienne, les frangins prennent part à une boulimie de pondeurs dans des correspondances formelles et bien plus démunies de cette intimité dont ils se gratifient qu’en présence de chacun. Un véritable genre épistolaire dont il prend soin de calciner chaque trait après lecture, car les mots troqués ne regardent personne. Voilà une maniaquerie parmi tant d’autres qui régulent leurs rapports. Or en voyant son frère gagner sur lui aucun effort supplémentaire ne lui coûte à accepter ou justifier l’accolade fraternelle dont il le gratifie. Immobile comme une colonne, Puck tient en réserve cette rude distance policée qui lui pâte au derme comme l’arrière-goût des anciennes détestations et jalousies aujourd’hui omises.

Pourtant la confidence se heurte au muscle creux et le renflamme de sa tartine verbale et de ses petits dogmes têtus. Il se remémore sans peine ses gaz arides, sa tiaffe saharienne toutefois il en conserve cupidement une histoire rare avec l’aîné. Les phalanges se juchent sur ses frusques pour enserrer sa clavicule d’une étreinte flambe avant de s’en délasser. « Autant qu’elle se drape d’une mélancolie morne en attendant ton retour, mon frère. » à défaut de lui-même. Après quoi le labre s’allonge d’une risette caustique sous l’anecdote singulière néanmoins celle-ci se dessine sans une once de nargue sur ses intentions. « Plus d’odeur que de mal donc. » Loin de se livrer aux honneurs de la gouaille, il se satisfait de sa vulgaire saillie en déclinant courtoisement la liqueur chaude. « Je liche déjà de trop les breuvages herbeux qu’on me prescrit. » Les maxillaires rouspètent fourrées derrière les badigoinces closes.  

Les secondes effilochées encouragent une sourdine oblongue à son questionnaire. Que répondre quand il y a tant à dire. Charrié d’un regard oblique qui semble vouloir briguer des clés dans la barbouille murale de la maçonnerie, il s’égare dans le badigeon chantefable d’une des épopées dont Léonte raffole tant. Aurait-il adoré la guerre en étant capable de la faire ? Sans doute en sachant l’écarlate qui coule dans ses veines. Happé d’une soudaine gamberge, Puck rallie le cabinet ou il prend place à son tour, lourdant béquille, veston méphitique de la nicotine froide découvrant au passage les gazes placardées sur son omoplate bien décidé à se soustraire aux sujets à matières pompeuses en guise d’introduction. « Mon cuir semble de moins en moins tolérer le climat infect de Launondie... J’ai l’impression de me gâter ici plus vite qu’ailleurs. » préférant de loin s’en gausser il a suffisamment versé de pleurs à sa révérence et ne cherche l’indulgence de personne. « J’ai vu Père avant-hier. » Nouveau jalonnement lénitif tandis que la considération s’accentue au profit d’un regard mi-tanceur, mi-incrédule. « Mère en matinée. » Il n’ira pas plus avant au point de prêter le flanc à une rogne, maîtrisant les limites de leur maigrichonne entente entre matrone et enfant. Or bien d’autres propos émiettent ses propres innervations. Ceux de la guerre entre autres choses. « Léonte, pourquoi suis-je le seul à craindre la guerre qui s’en vient ? » palabres qu’il manque à chaque fois d’avouer au pater et dont il redoute la querelle avec son va-t-en-guerre de frère.
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MessageSujet: Re: aux sacrifices. (léonte) aux sacrifices. (léonte) EmptyMar 12 Juin 2018 - 13:05

Une fois qu’il est installé, sa tasse sur un genou, Léonte ne se contente pas d’écouter le portrait que l’on dresse de soi : il inspecte d’un œil pointilleux, même trop sévère par excès d’affection pour le seul frère qu’il ait et le seul ami qu’il compte. C’est que, s’agissant du cadet, rien n’est plus éloquent que la carcasse et les apparences qu’elle revêt. Puck, que la bonne santé tutoie sporadiquement, est d’une espèce qui n’aime pas s’épancher mais il est, dans tout ce que ça a d’éloquent et de terrible et c’est bien suffisant pour l’endocarde de son aîné. Cette sale constitution est déplaisante, comme si elle était contagieuse ou que Léonte croyait en avoir réchappé de justesse ; si cela avait été lui plutôt que l’autre ? Le frisson égoïste mangeote la base de la colonne en même temps que Léonte agrée d’un sourire ironique et d’un vague « Cette chaleur a fait converger toute l’armée vers Eartanera. » Peut-être sa référence, à peine dissimulée, à l’assaut de toutes les nations sur Greenstall inspirera-t-elle à Puck sa remarque de tout à l’heure. Pour l’heure, Léonte ne l’évoque qu’afin de déplorer de n’y avoir point participé de son feu. Pas qu’il pense qu’on le plaindra. Il y a même toutes les chances que son frère argumente au contraire. Ils sont si incroyablement différents. C’est aussi ce qui fait craindre au plus âgé que la distance ne finisse par les faire des étrangers. Ce séjour à Launondie, fut-il pour un prétexte de mariage royal, déverse du soulagement dans l’âme de Léonte. Une piété filiale invincible lui susurre qu’ils ne se sont plus trouvés, son père, sa mère, sa sœur Alma, Puck et lui, au même endroit depuis des mois, peut-être des années. Il n’y avait plus songé depuis longtemps avant de réaliser qu’il les reverrait tous. Et voilà que les deux frères causent de banalités que leurs lettres retracent aussi bien. Celles de Léonte, surtout, car il aime raconter, à l’écrit, ce qui n’intéresse que lui.

Dans le défilé des rencontres, il est forcé de noter le fossé temporel entre avant-hier et ce matin. C’est admirable et prévisible, si bien qu’une bestiole gronde dans ses entrailles en même temps que les lèvres partent se noyer dans la tisane. Léonte est brièvement tenté de demander des nouvelles de sa mère mais ce serait si plein d’une hypocrisie audible par son frère qu’il renonce. Au menu de ses pèlerinages filiaux, il devrait, lui aussi, aller visiter sa génitrice dans la journée d’aujourd’hui ou de demain et, cependant, il réfute l’idée de s’en faire la promesse intérieure. Tant pis, de toute façon, car Puck en termine des lieux communs et les amène à quelque sujet au moins aussi houleux entre eux que la marâtre :

« Pourquoi suis-je le seul à craindre la guerre qui s’en vient ? 
- Peut-être parce que tu nous verras la faire depuis ta fenêtre. » C'est une plaisanterie insolite de la part d'un Léonte Oshun cent fois trop scrupuleux pour se l'autoriser jamais ou bien c'est une remarque cruelle. Il n'a jamais été assez mesquin pour reprocher à Puck d'être né sans pouvoir jamais prétendre à se battre ; pour autant, il flaire la discussion, ou plutôt la dispute, qui comme la guerre s’en vient. Ça n’est donc qu’une esquive, un sarcasme pour ces femmes de soldats qui ne peuvent rien qu’attendre et endurer le jugement des épées. « Ou parce que c’est ton rôle à la commission internationale des nations. » L’intonation suggère moins tout le bien qu’il pense de l’organisation fantoche qu’il est en train de réciter. « Si c'est pour moi que tu t'inquiètes, il reprend avec une lassitude exagérée, tu ne devrais pas : à moins que cela fasse imploser les mines par le centre de la terre, Père ne me laissera pas approcher à moins de cinq cent lieues du premier champ de bataille. »
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MessageSujet: Re: aux sacrifices. (léonte) aux sacrifices. (léonte) EmptyJeu 14 Juin 2018 - 22:00

Ces audiences, dans un genre confortant et mal apprécié par le passé, déploient des qualités surprenantes, celle d’une authentique nature : mailler à nouveau un lien frustre d’aspirations et de rancœurs périmées, à enfouir son ire furibonde adressée au frère. Et de vrai, lorsque les voilà en tandem, chacun s’exhume dans ses labilités au large des faussetés naïvement débitées en public. Le râble calé par des coussins en tapisserie, Puck se rassote de leurs rencontres dépourvues du verni régalien qui nappe d’ordinaire les cousins du Roi. Dès lors qu’il porte en son cœur les sentiments si divers d’une tendresse fraternelle qui ne concerne guère autres que l’intime des deux frangins. La nation entière peut bien s’embraser des ombres du trépas qu’il demeurera toujours taiseux du contenu de leurs minutes qu’il sait au demeurant cassantes à l’amorce du moindre sujet qui fâche. Toutefois dans la renaissance de ses vives craintes s’emmêlèrent à ses douleurs les plus cruelles également ses hésitations, ralliées à sa conscience, mandant l’impératif de s’épancher à ses flancs. Qu’importe que Léonte s’en émouscaille, les colères sont plus commode à pacifier qu’une guerre et Puck penche plus à braver la rogne de l’aîné que la percussion des lames. Le bon esprit, quoiqu’égoïste de voir en Léonte des inégales chances de survie face au conflit dont il s’entend dicter les prémices de son labre placide. « La somme de toutes les troupes pour une fichue querelle. » C’est une objection stoïque dénotant du tressautement rythmé de sa rotule à l’entablure du bureau qui marque au contraire tout le brasier qui l’agite suite au décret du Roi qu’il blâme copieusement. Grognerie qu’il ne manque pas de noter sur la bille de son frère en flairant sans encombre que si lui déplore les hommes en partance, Léonte se barbe sans doute de n’être pas parti avec eux. Privation dont il ne décalottera pas les affres sur l’instant se gardant bien les mutuelles ulcérations à plus tard.

Entre les spasmes et tétanies qui s’amoncellent dans ses veinules carminées de chair émulée, Puck fait part de son obnubilation des escarmouches à un Léonte à la locution scabreuse. Sans nul doute que fut un temps il s’en serait senti cinglé, de haut en bas et pourtant le mecton se dérobe à une clémence de la critique, se contentant de n’être qu’un homme qui en toise un autre en dépit d’une carcasse qui s’envase dans le tissu. Comme si malgré tout le corps, lui, ne pouvait tenir sa langue. « Je n’aurai qu’à prier les Sept, qu’ils daignent nous couvrir de victoires. » La mollarde riposte religieuse est emportée de derrière ses pupilles alertes qui guettent un écho. Fougueuse, la contre-attaque l’est autant qu’elle est innée, eux les dignes progénitures du Dragon. Deux reîtres qui ont appris à palabrer autant qu’à mordre, même entre eux.

Une fois la bille déchargée, le rustaud lorgne copieusement sur les ravissements guerriers qui le cerclent tout en tendant un pavillon attentif à Léonte. La Commission, ses latitudes et largesses dont il a eu à demeure de s’accoutumer. Pourtant le gonce peste, massant des phalanges sa clavicule squameuse. « Une fonction fantoche. » affuble-t-il son rôle en rouscaillant. « À terme, Léonte, ils regretterons de nous tenir en cage, comme des dogues fidèles qu’on sort uniquement les jours de danger. » Il s’engorge d’un optimiste débridé dès lors qu’au fond il sait qu’il n’est encore que l’instrument putassier des vioques. Si c’est pour moi que tu t’inquiètes. « Pour qui d’autre ? » alors qu’il le taille dans son élan, piqué au vif que son frère s’en interroge de la sorte, lassé d’une réalité qui se concrétise. « Il ne pourra pas indéfiniment te terrer aux confins du champ de bataille quand c’est la guerre totale qui guette la Nation. Père devra se faire une raison, grand bien t’en fasses. »  
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