Le parchemin entre ses doigts, on pouvait entendre ses talons claquer dans tous les couloirs du palais des flammes. Sur son passage, les domestiques s'écartent, ils ne sont que trop bien informés des risques encourus pour avoir contrarié la maîtresse du roi. Rae n'avait pas pris la peine de s'apprêter comme à son habitude. Elle n'avait qu'une robe plutôt simple, bien que extrêmement coûteuse, une des nombreuses offertes par Cal. La bronze se moque bien de savoir que ce dernier est occupé sur son trône. C'est bien le cadet de ses soucis, elle a besoin de lui parler maintenant et pas à un autre moment. Rapidement, elle se retrouve confrontée à la porte, gardée par plusieurs soldats. Malgré sa petite taille, la vipère en impose de par sa prestance. Elle ne passe jamais inaperçue au sein du palais et elle a déjà remarqué les regards, loins d'être pieux, d'un des gardes. – Je dois parler à sa Majesté. Son ton ne laisse place à aucune discussion, elle entrera, d'une manière ou d'une autre, de force ou de gré. Les parchemins, qu'elle a entre les mains, sont d'une importance extrême. La bronze est déjà exaspérée des échanges épistolaires qu'elle a entretenu avec son cher et tendre Achille, elle n'est certainement pas d'humeur à négocier avec des incapables. – Son Altesse est actuellement occupé avec un ambassadeur, je ne pense pas qu'il ait besoin de tes services. En revanche, si tu y tiens vraiment .. Rae arque un sourcil avant de laisser un rire incontrôlé s'échapper de sa bouche. Elle en était presque bouche bée de voir quelqu'un tenir si peu à sa vie. La brune se rapproche du dit garde, et glisse ses mains entre ses jambes avant d'y porter une pression. – M'as-tu prise pour une catin idiot ? Si tu veux passer du bon temps, en espérant que tu le puisses encore, je te suggère d'aller faire un tour dans un bordel et de ne pas en revenir. Elle serre un peu plus, sans se soucier de la douleur qu'il pouvait ressentir. – Tu t'adresseras à moi comme à une Lady, à l'avenir, compris ? Le soldat hoche de la tête, tout en serrant les dents. Un rictus apparaît sur son visage. – Bien. Elle relâche sa pression, pousse le garde et rentre dans la salle, sans s'annoncer. Elle prend soin de refermer les portes, avant de se diriger, d'un air hautain et énervé, en direction de Cal. – Veuillez m'excuser Monsieur l'ambassadeur, mais j'ai d'importantes informations pour sa Majesté, et je ne crains que cela ne concerne que le roi et ses conseillers les plus proches. Elle attend patiemment qu'il quitte les lieux pour lever les yeux au ciel. Un long soupir se fait entendre. Elle s'empresse ensuite de faire une révérence bancale avant de rire et d'aller embrasser le coin des lèvres de Cal. – J'ai des idées pour exécuter un de tes gardes, ce sont vraiment des incapables. Heureusement pour eux, je n'étais pas d'humeur à m'occuper de leur cas. La vipère prend place sur un siège aux côtés de l'Oshun, croisant les jambes et jouant avec une mèche de cheveux ondulée. – Je suis inquiète Cal, ce qui se passe à Aerinstin, ton alliance avec Elizaveta, le vent tourne.