| | [F/LIBRE] NATALIE DORMER - beautiful. violent. vulgar. | |
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| Sujet: [F/LIBRE] NATALIE DORMER - beautiful. violent. vulgar. Sam 12 Mai 2018 - 15:44 | |
| elain you've got your demons, and darling they all look like me prénom, nom ‹ elain, le don d'une mère qu'elle a laissé derrière elle voilà bien des années. le vestige d'un passé grisonnant que la poupée ne saurait oublier. âge ‹ trente-six années écoulées. date et lieu de naissance ‹ elain est née en plein hiver, durant une froide nuit du mois de décembre 2128. son premier cri a été poussé dans l'obscurité, dans les bas-fonds d'une azurite alors très éprouvée. statut matrimonial ‹ veuve. Elle ne cherchait pas l’amour. elle ne le cherchait pas lui. il est entré dans sa vie précipitamment, sans y avoir été invité et elle a eut la naïveté absurde de penser que cela pourrait marcher. cela n'a pas été le cas cependant. il a été tué et elain garde un souvenir très vif de cette nuit affreuse. il lui suffit de fermer les yeux pour revoir son sang écarlate tapissant les rues de launondie. sang ‹ elain a le sang bronze. une bien sotte appellation. car le sang qui coule dans ses veines n'est en rien cuivré. il est carmin, écarlate. aussi rougeoyant que celui de tous ses nobles qui aiment à crier au monde que le leur se colore de bleu ou d'argent. métier ‹ Elain n’a jamais connu le luxe de pouvoir se tourner les pouces. dès qu’elle a été en âge de travailler et même nettement avant, il lui a fallu se retrousser les manches. Devenue chef de famille face à l’attitude démissionnaire de sa mère, elle a dut agir de sorte à continuer à faire bouillir la marmite. Couturière dans un premier temps pour un salaire de misère, elle a finit par se tourner vers un monde dans lequel elle aurait aimé ne jamais avoir à mettre les pieds. Elle est devenue une prostituée par obligation, usant de ses charmes et entachant son âme. Une période de sa vie qu’elle a laissé derrière lorsqu'elle s’est détournée d’azurite. Malgré tout, elle n’oublie pas. Son corps se cambre à la pensée de toutes les mains sales et graisseuses qui sont venues souiller sa peau. Il y a bien des choses qu’elle tuerait pour oublier. adiutor ou Maître ‹ Trop de maitres pour trop peu de mêlés. Insignifiante aux yeux du système de par sa basse naissance, Elain a été épargnée, car c’est bien là ce dont il est question à ses yeux. Loin de voir en son indépendance une offense quelconque, elle a au contraire éprouvé une certaine satisfaction à échapper à cette loi qu’elle trouve très contestable. Elle n’a pas d’adiutor et c’est bien ainsi car elle estime n’avoir besoin de personne. Elain n’est pas femme à reposer sa tête sur l’épaule de qui que ce soit et elle entend bien s’assurer que tout le monde le sache. pouvoir ou élément maîtrisé ‹ Elain est une fille de l’eau, un élément dont elle a toujours pensé qu’il ne lui a jamais véritablement sied. Elle n’a jamais eut le sentiment de faire part avec cette énergie viscérale qui fait pourtant incontestablement partie d’elle. Si elle a appris à dompter les flots pour se préparer à la dureté d’un monde qui ne l’a jamais épargnée, son élément lui reste comme impersonnel. allégeance ‹ L’allégeance d’Elain a toujours été tournée vers elle même de même que vers son frère cadet pour lequel elle tuerait bien volontiers et ce à chaque instant de chaque jour. en dépit de leurs rapports passablement conflictuels, elle ne se détournera jamais vraiment de lui. localisation actuelle ‹ Elain a quitté Launondie et le souvenir du sang répandu dans ses rues. Elle fonce désormais vers Azurite, bien décidée à retrouver son frère et à le mettre à l’abris de tout ce qui se prépare. groupe ‹ CITO MATURUM CITO PUTRIDUM. avatar et crédits ‹ natalie dormer + wildbeast. | | | | (Only seventeen, but she walks the streets so mean) Elain est la fille aînée d’une famille démembrée. Née alors que la guerre ravageait le monde, elle a grandit dans le sang et la peine. Son enfance elle l’a passée dans les bas-fonds d’Azurite auprès de sa mère et son frère, celui-ci étant de trois ans son cadet. Son père a été forcé de se rendre au front pour renflouer les rangs de sa nation et il a péri dans cette guerre. De l’avis de tous ceux qu’il a laissé derrière lui, cette mort a été parfaitement vaine. Il n’est pas parti pour assurer un avenir meilleur à son sang. Non. Il est tombé au combat et ce pour rien du tout. Rien de bon n’est ressorti de cette guerre, rien que de la rancune et de la tristesse. A la suite de ce décès survenu quand Elain avait onze ans, sa mère s’est totalement écroulée. Elle s’est noyée dans la crasse, oubliant totalement au passage que ses deux enfants avaient plus que jamais besoin qu’elle reste forte. face à l'attitude démissionnaire de sa génitrice, elain n'a guère eut d'autres choix que de grandir avant l'âge. gamine déjà mature et débrouillarde, elle a assumé le rôle du chef de famille alors même que ses joues arboraient encore des rondeurs propres à l'enfance. Elain, elle a mené une vie d’adulte avant l’heure, prenant soin de son frère et de sa mère et se sacrifiant pour eux afin de leur bâtir une vie décente. perdant toute estime pour sa mère dont la faiblesse évidente l’exaspère, elle a nourrit avec l’âge un très fort ressentiment à son égard. En cette femme, elle ne voit pas sa génitrice. Rien qu’une loque qui l’a abandonnée. (She says, "You don't want to be like me Don't wanna see all the things I've seen" I'm dying, I'm dying) En sa basse naissance, Elain a toujours vu une condamnation. Fille de bronze, issue d’une nation perdante, moquée. Elle est née au mauvais endroit et au mauvais moment, ce qui ne l’a jamais dissuadée de se retrousser les manches pour s’assurer malgré tout un quotidien vaguement potable. Il faut dire qu’elle n’a jamais eut le choix. Elle ne pouvait que compter sur elle-même et il en va toujours ainsi aujourd'hui. Elle a grandit avec la certitude que personne n’allait lui faire de cadeaux, que si elle voulait s’en sortir, elle ne pouvait décemment que le faire à la sueur de son propre front. Forcée de travailler très tôt, elle a d’abord été prise en pitié par une couturière qui l’a formée à ce métier. Ce n’était pas suffisant cependant. Un salaire pitoyable qui, s’il lui permettait de survivre, demeurait toujours insuffisant. Survivre, ce n’était pas assez. Elain voulait vivre et elle voulait que son frère vive lui aussi. Il lui a fallu s’avancer sur des chemins peu fréquentables pour cela. Elle avait seize ans lorsqu’elle intégra un réseau de prostitution. (She says, "You don't want to get this way Famous and dumb at an early age" Lying, I'm lying) sa virginité, elain l'a perdue sur un matelas crasseux, dans les bras d'un homme de l'âge de son père. un type au visage rougeaud et dont elle se souvient encore aujourd'hui de l'haleine épouvantable. elle n'est jamais parvenue à oublier ses mains graisseuses palpant goulument son corps et sa langue s'enfonçant sans tendresse dans sa gorge. elle n'était plus fille. elle n'était plus femme. elle n'était plus qu'objet. poupée cendreuse. fantasme répugnant. elle se détruisait, elain, pour deux ou trois sous. elle prenait ce qu'il y avait à prendre et elle donnait le peu qui lui restait encore. son corps ne lui appartenait plus. elle était devenue marchandise. (Baby's all dressed up, with nowhere to go That's the little story of the girl you know) son quotidien était devenu enfer et toutes les possibilités d'échappatoires devenaient bonnes à prendre. chaque instant de joie, d'insouciance écornée. le rire de son frère qui jaillissait à l'occasion, éclat de lumière au coeur d'un vaste océan d'obscurité. et puis ariès. elle s'échappait auprès d'ariès. il ne parlait pas beaucoup. parfois, il ne la regardait même pas et pourtant en sa présence, elle se sentait tellement moins seule. ils étaient liés tous les deux. liés de par leurs existences en de nombreux points similaires et liés par leur désir furieux de prendre leur envol, bien loin de leur triste quartier. L’ambition de l’un faisait écho à celle de l’autre et lorsqu’Elain se trouvait en compagnie du fils Montaigu, il lui était presque facile de faire abstraction de tout le reste. Car, comme elle, Ariès n’était pas fait pour moisir, à l’abri du regard de tous. Sa destinée était autre, de même que celle d’Elain. Leurs existences lui apparaissaient comme étant jumelées alors, étroitement liées. Si on lui avait annoncé à l'époque que leurs routes se verraient drastiquement séparées des années plus tard, elle ne l’aurait jamais cru. (Put your red dress on, put your lipstick on Sing your song, song, now the camera's on And you're alive again) Ariès Montaigu a quitté Azurite à l’âge de dix-huit ans, peu de temps après le décès de sa mère et son départ a été comme une lame profondément enfoncée dans la chair d’Elain. Son vieil allié disparu, son existence d’ores et déjà décolorée n’en devenait que plus terne, plus fade. Ses rapports avec sa mère ne cessaient de se détériorer, de même que ceux la liant à son petit frère, ce dernier peinant à supporter les conflits incessants des deux femmes de la famille. Elain avait dix-neuf ans lorsqu’elle se résolu à tourner le dos à Azurite, à cette vie sous le poids de laquelle elle ployait. Elle ne savait pas où elle allait, Elain. Elle ne disposait de rien. Pas de sang faussement coloré. Pas de nom à même de l’aider à s’élever. Elle n’avait qu’un esprit aiguisé et un refus affirmé de retomber un jour aussi bas que par le passé. C’en était fini de s’offrir aux fantasmes d’hommes peu ragoûtants. C’en était fini de voir son corps souillé de même que son âme. Elle avait suffisamment dégusté pour toute une vie et entendait bien partir pour trouver mieux ailleurs. Elle aurait pu partir n’importe où, mais ce fut tout naturellement qu’elle échoua dans la même ville qu’Ariès, à Launondie. (She gives them butterflies, bats her cartoon eyes She laughs like God Her mind's like a diamond) Elle ne savait pas ce qui l’attendait, Elain. Ce qu’elle n’ignorait pas en revanche c’était que ce qui se profilait devant elle ne pouvait décemment pas être pire que ce qu’elle avait vécu par le passé. Le monde se déployait sous ses pieds alors que ses jambes la portaient dans les rues joviales de la capitale. Après son quartier crasseux, le choc était brutal, mais revigorant. Débrouillarde et volontaire, il ne s’écoula pas longtemps avant qu’elle ne parvienne à décrocher un boulot en tant que coiffeuse. Une carrière qui, si elle ne tenait guère de la passion, avait au moins le mérite de ne pas lui couter son amour-propre. Si une partie de son cœur demeurait prisonnière des bas-fonds d’Azurite alors que la culpabilité la rongeait à l’idée d’avoir abandonné son cadet à la crasse et à la puanteur de leur quartier délabré, elle ne s’autorisait néanmoins que rarement à regarder derrière elle. Il était vital pour elle d’avancer, sans arrêt. Elle était pétrifiée à l’idée de demeurer figée dans le temps, une proie facile pour tous les démons qui ne cessaient de roder autour d’elle, menaçant de l’ensevelir d’un instant à l’autre. (Audiotune lies She's still shining Like lightning, woah White lightning) Elle ne cherchait pas un homme. Elle ne cherchait pas une épaule, un soutien. Elle voulait croire qu’elle n’avait besoin de rien de tel. Qu’elle n’avait pas besoin de lui, mais c’était avant de le trouver. Elle ignorait avec quelle ardeur elle désirait tout cela avant qu’il n’entre dans sa vie, brusquement et sans crier garde. Un maître du feu au sang aussi bronze que le sien. Une histoire d’amour survenue alors qu’Elain avait vingt-six ans. Une histoire d’amour longue et périlleuse à laquelle elle a finit par s’abandonner toute entière, avec moins de retenue qu’elle n’en avait jamais fait preuve de toute sa vie. Le passé semblait loin alors que son regard se posait sur l’homme qu’elle avait choisi et qui l’avait choisie. Azurite était loin. Tout était loin. Et ça aurait pu durer. Ca aurait pu durer jusqu’à ce que la mort ne les fauche tous les deux, brutale et impitoyable. Dans un coin de sa tête, Elain savait. Elle savait que la souffrance finirait par la submerger. Elle savait que tout n’était pas si simple. Ca ne l’était jamais, pas quand on en venait à elle. Mais elle ne se figurait pas qu’elle le perdrait lui, pas aussi vite, pas aussi brusquement. (Darling, darling Doesn't have a problem lying to herself Cause her liquor's top shelf) Elain, elle n’a jamais eut que trois hommes dans sa vie, quatre en comptant son père tombé des années plus tôt. Sa vie s’est articulée autour de trois garçons, trois êtres qu’elle n’a jamais cessé de chérir. Son petit frère. L’homme devenu son époux. Et puis Ariès Montaigu. La vieille partie d’elle. Sa moitié fissurée. Si la vie avait fini par les éloigner, Elain ne s’était jamais figuré qu’Ariès puisse devenir un ennemi, un obstacle à son bonheur. Ce fut le cas pourtant. Il fut l’arme venue faucher la vie de son époux. Il fut le monstre, difforme et inhumain qui mit son monde à feu et à sang. Amour devenu haine. Haine devenue amour. Elle veut sa peau à présent. Elle l’a juré. Elle vengera son homme. Elle tuera ariès de ses mains.
(character: I’m a princess cut from marble, smoother than a storm And the scars that mark my body, they’re silver and gold My blood is a flood of rubies, precious stones It keeps my veins hot, the fires find a home in me) indépendante, brave, effrontée, sanguine, fière, impétueuse, autoritaire, intelligente, manipulatrice, aimante, agréable, sociable, virulente, violente, charismatique, rancunière, mordante, butée, courtoise.
(maintenant) devenue veuve, Elain a le cœur brisé. La vie s’acharne contre elle. Pour autant, elle n’est pas du genre à perdre. S’il lui est difficile de croire qu’elle puisse à nouveau être heureuse un jour, elle a néanmoins conscience de tout ce qui lui reste à perdre. Elle a perdu son époux de la main d’un homme qu’elle aimait, qu’elle chérissait même, mais il lui reste à faire. Sa vie n’est pas finie et elle entend bien en faire bon usage. Elle a soif de vengeance, mais pas que. Elle veut retrouver son petit frère. Elle veut le mettre et à l’abris. Et elle veut se battre. Se battre pour un monde différent. Se battre au nom de ceux qu’elle a perdu. Se battre au nom de ceux qu’elle pourrait encore perdre à l'avenir. the world can burn if my family lives ‹ Bree. Son petit frère. Son bébé. Car c’est bien ainsi qu'elle le perçoit et le percevra toujours. Elle est celle qui l'a élevée, celle qui prend soin de lui depuis avant même sa venue au monde, alors qu'il était toujours à l'abris dans le ventre de leur mère. Elle a toujours pris soin de lui, le faisant passer avant tout et tout le monde. Après le décès de leur père, i l’un ni l’autre ne pouvaient compter sur leur mère. Il n’y avait que eux deux et Bree, lui, n’avait vraiment qu’Elain. Cette grande sœur combative, débrouillarde et courageuse, de trois ans seulement son aînée. Si elle n’a jamais fait devant lui l’étalage de ses sacrifices visant à lui assurer une vie décente, en permanence soucieuse de le protéger de tout et surtout de la vérité, Bree n’est ni idiot ni aveugle. Si sa sœur le connaît sur le bout des ongles, il n’est pas en reste non plus. Le visage d’Elain lui est aussi familier que le sien. Mieux que personne d’autre en ce monde, il sait décortiquer ses expressions. Il connaît tous ses tics qui lui ont toujours permis de déceler la vérité des mensonges qu’elle a toujours eut tendance à lui susurrer, le maternant plus que de raison. Si le frère et la soeur s’entendaient très bien durant leur enfance, leurs rapports ont commencés à se corser lors de l’entrée de Bree dans l’adolescence. Le petit garçon n’était plus, ce dont Elain n’est jamais parvenue à véritablement prendre la pleine conscience. Elle n’a pas vu son frère grandir et il lui a été ardu de le voir devenir homme. L’un de leurs sujets de conflit les plus récurrents n’était nulle autre que leur mère. Cette femme devenue ombres. Cet être de chair devenu fantôme. Cette femme dont Elain a toujours déploré la faiblesse, nourrissant beaucoup de rancune à son égard. Cette femme que Bree a toujours aimé malgré tout, demeurant protecteur à son regard, soucieux de prendre sa défense alors même que ses actes demeuraient indéfendables. Elain avait dix-neuf ans et Bree seize quand une énorme dispute a éclaté entre eux deux. Elain voulait quitter la ville. Elle voulait s’arracher à la misère de leurs pauvres existences et elle voulait que Bree la suive. Elle ne pouvait se résoudre à l’abandonner derrière elle, non. Son frère, sa vie. L’idée de le laisser derrière elle la rendait malade. Mais suivre Elain, c’était abandonner leur mère et c’était là une ligne que Bree ne voulait pas franchir. Il a refusé de suivre sa sœur et elle a bien failli rester avec lui, mais finalement elle est partie quand même. Elle l’a abandonnée, ce qu’elle s’était jurée de ne jamais faire. Et il l’a regardée partir, la mort dans l’âme. Mais il était trop fier. Trop fier pour lui demander de rester, pour lui. Car qui était-il pour la retenir ? Le frère et la sœur ne sont pas revus depuis. Ils n’ont pas totalement perdus contact, s’échangeant des lettres, mais leur lien s’est inévitablement effrité. Si l’amour perdure dans la fratrie, inébranlable, les tensions et la culpabilité demeurent, stagnant entre eux deux. La priorité d’Elain est désormais de remettre la main sur son frère pour le mettre à l’abri avant de s’entêter à faire juste par elle-même. (bree est amené à devenir un pré-lien/scénario entre vos mains) When we were together I felt breathless Now you are ‹ Entre eux deux, ce n’était pas gagné. Elle ne cherchait pas l’amour Elain et il a fallu des semaines avant qu’elle ne concède à s’ouvrir un peu à lui. Bien qu’indéniablement attirés l’un vers l’autre, ils se tournaient l’un autour de l’autre. Elain n’était pas sûre de ce qu’elle voulait. Pas certaine de le vouloir lui et de ce qu’ils pourraient bien vivre ensemble. De son côté, il était autrement plus sûr de lui, entêté et plein de fougue. Il la voulait et il la courtisait avec acharnement. Plus elle le repoussait, plus il persistait, séduit par le défi qu’elle représentait. Des semaines s’écoulèrent avant que, enfin, Elain concède à s’ouvrir à lui. Elle lâcha prise ce qui lui demanda beaucoup d’efforts, mais elle ne regretta jamais cette décision. Elle n’aurait jamais pu le regretter, lui. Car durant des années, c’est tout son monde qui s’est mis à tourner autour de ce garçon, ce garçon dont elle n’aurait même pas daigné rêver. Elle l’a épousé. Et puis elle l’a perdue. Dans un bain de sang, de la main d’Ariès Montaigu un homme qu’elle aimait également, fut un temps. Elle a tout perdu, Elain, ou presque. Et elle entend bien faire justice. I can be your china doll If you want to see me fall. Boy, you're so dope, Your love is deadly. ‹ Les existences d’Elain et Ariès Montaigu sont liées depuis plus de trente ans. Leurs parents se côtoyaient avant même qu’ils ne viennent au monde, étant voisins de paliers. Des amis, des connaissances, issus du même univers. Elain a grandit auprès d’Ariès. Celui-ci étant de quelques années seulement son aîné, elle a toujours eut pour habitude de le voir chaque jour, ne serait-ce que rapidement, l’espace d’une seconde. Leurs regards finissaient toujours par se croiser, immanquablement, parfois sans même que l’un d’eux ne daigne desserrer les lèvres. Ils ont toujours eut une forme de connexion particulière, un lien presque palpable établi entre eux deux. Ils ont développés dès l’enfance une faculté à se comprendre sans s’embêter à employer des mots, sondant le regard de l’autre avec aisance. Leurs aspirations se sont toujours rejointes. S’ils ont bien une chose en commun à l’exception de leurs basses naissances, c’est bien leur ambition. Ils ont toujours eut soif de plus que ce qui leur a été accordé à leur arrivée en ce monde. Soif d’un monde et de vies pour le moins différentes. Une forme ambiguïté s’est installée en grandissant, leur proximité créant un climat de doute. Leurs sentiments respectifs ont toujours été tortueux, floués. Ils n’ont jamais vraiment mis le doigt sur ce qu’ils éprouvaient, sur ce qu’ils s’inspiraient l’un à l’autre. Tout ce qu’ils savent avec certitude c’est qu’il y avait une affection particulière les liant l’un à l’autre. Comme s’ils s’appartenaient de par leurs existences jumelées, immanquablement liées. Et puis, brusquement, tout changea. Ariès avait dix-huit ans lorsque sa mère est morte d’une maladie qui la rongeait déjà depuis longtemps. Elle est partie dans son sommeil, laissant son fils seul, amputé de toutes familles. Il n’avait plus rien. Plus rien sauf Elain, mais voilà qu’il ne semblait même plus la voir. Ariès Montaigu s’était retiré dans un monde tout autre. Il s’était réfugié dans une foi accentuée, trouvant une paix mensongère dans un univers étranger à Elain. Elle ne pouvait plus le suivre et cette idée le terrifiait. Elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne lui échappe, dans tous les sens du terme. Elle savait qu’il partirait et elle ne doutait pas de sa propre incapacité à le retenir. - (extrait de ma fiche) février 2145 - aguarinui:
Ariès était assis sur le canapé rapeux du salon, les longues jambes nues de elain étendues sur ses genoux. « Cette maison n’a pas changé du tout. » Ariès arqua un sourcil, brièvement tiré de sa lecture. Il écoutait distraitement la voix de la jeune fille et balaya du regard la pièce à vivre de la petite maison qui l’avait vu naître dix-huit ans auparavant. elain avait raison. La petite demeure délabrée semblait effectivement comme figée dans le temps. Les derniers changements majeurs avaient été effectués l’année des treize ans d'ariès, la nuit qui avait suivi l'annonce du décès de son père. depuis la mort de sa mère, ariès avait eut à coeur de n'effectuer aucune modification d'aucune sorte. avec une minutie presque effrayante, il avait méticuleusement entretenu la maison telle qu'elle avait l'habitude d'être. de cette façon, il gardait vivant le souvenir d'une femme qui n'était plus et ne serait plus jamais. un hommage silencieux auquel il persistait à se plier aussi confiné soit il au sein même de son propre passé. « elle me plait ainsi. » répondit ariès de sa voix calme et plate. il tâcha de se replonger dans sa lecture, un gros ouvrage sur la religion des sept en l'occurrence, mais elain en avait décidé autrement. à moitié avachie sur lui, elle le dévisageait ouvertement de ses grands yeux bleus. lorsqu'elle rouvrit la bouche, il n'y avait aucune trace de défi dans sa voix. simplement une constatation. une vérité implacable, assourdissante. « car elle lui plaisait ainsi, tu veux dire. » elle faisait là allusion à sa mère. en se raccrochant ainsi à la maison de son enfance, il se raccrochait aussi à elle. ariès arqua un sourcil. il releva à nouveau la tête vers elain qui ne cessait de vriller son regard clair sur lui. elle n'était qu'insolence et assurance. il en avait toujours été ainsi avec elle. L’impétueuse, la téméraire elain. A nouveau, Ariès se désintéressa brièvement de son entêtante lecture pour jeter un coup d’œil à ce qui se rapprochait le plus d’une amie d’enfance dans son existence saturée et entravée. la famille de elain et la sienne étaient voisines depuis aussi longtemps qu'il soit capable de s'en souvenir. leurs deux pères étaient partis se battre dans une guerre dont le monde entier portait encore la trace et aucun d'eux n'étaient rentrés à la maison après cela. de bien des façons, elain et ariès avaient mené des existences parallèles, étroitement liées. pour autant, aucun d'eux ne se serait risqué à percevoir en l'autre un allié. ils n'étaient que des connaissances. des bouts d'existence. alors qu'il coulait un regard prononcé sur l'adolescente ariès songea comme souvent qu'elle avait la beauté qu'ont les belles choses. il lui avait toujours trouvé le port d'une reine alors même qu'il n'en était rien. elain était aussi insignifiante que l'était ariès. née au mauvais moment. née au mauvais endroit. vie gâchée. beau gâchis. « peu importe. » rétorqua ariès. sa voix ni froide ni chaud, ni douce ni ferme. comme incolore. indolore. dénuée d'émotions, de sentiments. si ariès n'avait jamais été d'une nature émotive, le décès de sa mère avait suffit à ôter toute pointe de douceur ses traits. il arborait désormais à chaque instant de chaque jour un masque d'indifférence qui glaçait elain. « ta place n'est pas ici. » il ne la regarda même pas lorsqu'il rétorqua platement du tac au tac. « la tienne non plus. » ils ne s'apprenaient rien, ils l'avaient toujours sut. sans s'être jamais clairement fait part l'un à l'autre de leurs rêves de grandeur, ils se connaissaient suffisamment bien pour reconnaître le goût de leurs aspirations respectives. sans doute était-ce d'ailleurs, outre la proximité géographique, la raison des routes entrelacées qu'ils suivaient depuis voilà bientôt vingt ans. ils étaient liées par leurs pertes de même que par le désir. deux êtres malmenés, rongés par la vie et qui entendaient bien se venger du chaos calciné de leurs existences. Durant un long moment, ils se jaugèrent l’un l’autre en silence. Et en l’autre ils voyaient à la fois tout et rien. Ils voyaient ce qu’était leur quotidien actuellement et ce qu’il pourrait devenir. Ce qui était, ce qui pourrait être. L’espoir né d’un amas de cendres. C’en était fini. Fini de tout ça. De cette impuissance terne. Fini de prendre la poussière dans les tristes bas-fonds qui les avaient vu naître l’un comme l’autre. Ariès observait le visage de elain avec un intérêt presque clinique. Il connaissait ses traits presque encore mieux que les siens. Son visage de poupée, à la fois raffiné et puissant. Des traits fins, aristocratiques. Il l’avait toujours pensé. Il lui avait toujours trouvé un charisme autrement plus puissant que celui de ceux qui se targuent d’avoir le sang bleu ou argent. Une énergie sourde et dévastatrice semblait gorger les veines de elain. Elle irradiait véritablement. Elle était belle, somptueuse et pourtant, il la considérait de la même façon qu’il considérait les écrits qu’il lisait. Pas de désir, d’aucune forme soit-il. Quant à elain… Il avait toujours été ardu de lire en elle. Ariès était pourtant doué pour cela. Perspicace, il avait toujours manifesté une certaine aptitude à cerner les gens, mais pas elain. Elle était aussi douée que lui à ce jeu-là, ce qui ne rendait la partie que d’autant plus intéressante. le silence s'étira en un duel muet. il y avait une interrogation dans les yeux de elain. une forme de curiosité scientifique mêlée d'intérêt sincère. son expression était indéchiffrable, comme trop souvent. cela ajoutait à son charme. il y avait quelque chose d'infiniment séduisant chez elain. ariès lui trouvait la beauté travaillée et douloureuse d'une imposante peinture dont le sens profond demeurerait toujours tenu secret. elle se tenait avachie sur le canapé tout en conférant à ce geste plus d'élégance qu'il n'en avait jamais vu chez qui que ce soit. ariès s'apprêtait à l'interroger sur ce à quoi elle pensait en cet instant lorsque, vive comme un serpent, elle se mit à bouger. en quelques instants, elle avait réduit toute distance entre eux. ariès darda un regard en direction de son livre alors qu'il tombait sur le sol noirci, poussé hors de ses genoux par elain qui venait de s'y percher. il observa la jeune femme avec curiosité, interloqué alors qu'elle enroulait ses jambes longues et nues autour de lui, son buste collé contre le sien, lui offrant une vue imprenable sur sa poitrine. ses longs cheveux le caressèrent alors que elain venait plaquer ses lèvres contre les siennes dans une embrassade partagée entre tendresse et fougue. pris par surprise, ariès ne répondit pas au baiser et darda un regard perplexe sur elain, non sans nouer un bras autour de sa taille pour la maintenir fermement. « qu'est-ce que tu... » « tais toi. » et c'est ce qu'il fit alors qu'elle prenait à nouveau possession de ses lèvres.
Elle lui avait fait sauvagement l’amour cette nuit là, assouvissant un désir la consumant depuis trop longtemps. Et alors qu’elle se perdait en lui, elle n’éprouva qu’un sentiment de néant. De vide. Elle avait maintes fois songé à ce moment alors qu’elle se sentait mourir entre les mains fermes des hommes auxquels elle s’abandonnait pour un peu d’argent. Elle ne pouvait décemment pas énumérer le nombre de fois où elle avait fermé les yeux, le souffle rauque, gémissant, convoquant le souvenir d’Ariès dans son esprit. Mais Ariès n’était plus. Il était là. Elle le touchait. Elle le sentait en elle. Mais sa présence physique était un leurre. Il n’était pas avec elle. Il n’était plus rien, fauché en même temps que sa mère, son âme meurtrie en admettant qu’il en est seulement conservé quelques vestiges. Quelques jours plus tard, après cette nuit froide et austère, glaciale, Ariès parti pour Launondie, décidé à s’abandonner totalement à la religion des sept. Et Elain n’a rien dit. Alors même qu’une partie d’elle s’accrochait encore désespérément à ce garçon, elle n’a pas desserré les lèvres. Elle n’a pas cherché à le retenir. Cela aurait été vain. Elle ne le savait que trop bien. Rien ne pouvait détourner Ariès Montaigu du chemin qu’il s’était choisi. Cela elle l’avait toujours sut. Il ne lui restait qu’à l’accepter. Peu à peu l’absence d’Ariès devint vivable, quoique douloureuse. Le fils Montaigu parti, le quartier paraissait comme défiguré. Elain ne pouvait s’empêcher de bruler du regard la maison délabrée, abandonnée, voisine à la sienne, espérant malgré elle qu’Ariès en émergerait, l’expression fermée. Mais il ne revint jamais. Sa vie était ailleurs et celle d’Elain aussi. Elle avait dix-neuf ans lorsqu’elle quitta la ville à son tour. Elle laissa son frère derrière elle devant le refus évident de ce dernier de lui emboiter le pas. Elain aurait pu se rendre n’importe où. Elle n’avait pas peur de partir en terres inconnues. Au contraire, elle ne voulait que cela. Quitter les bas-fonds d’Azurite, ruisselants pour elle de mauvais souvenirs. Ce fut à Launondie que ses jambes la portèrent. Vers Ariès, fantôme échelé de son passé. Malgré elle, elle voulait le voir. Ce garçon échoué, calciné. Cet être vide en lequel elle persistait à voir un allié, un homme doué et doté de sentiments à son égard. Ils se recroisèrent plusieurs fois à Launondie et ils ne purent que constater combien tout avait changé. Ariès n’avait plus rien du gamin de l’eau qu’il était voilà des années. Elain cependant le voyait toujours, cet enfant adulte. Elle voyait encore la colère dans son regard clair, plus sourde et dévastatrice que jamais. Dans la plus fermée de ses expressions, elle lisait encore, décryptant chez lui des émotions si fortes que c’en était effrayant. Finalement, elle acheva de tirer un trait sur lui, empruntant une voie autre que la sienne, goûtant à une destinée autre. Alors qu’elle ne s’y attendait pas le moins du monde, elle s’enticha d’un homme autre que lui. Un maître du feu au sang couleur bronze. Un homme intriguant qui déroba son cœur. Et elle l’épousa, elle lui jura fidélité. Et elle était heureuse, enfin. Aussi heureuse qu’elle se sentait capable de l’être. Rien ne pouvait entacher cet amour. Ariès n’était plus qu’une ombre désormais. Un rappel de ce qui aurait pu être. La pensée d’une existence diamétralement différente dont elle avait d’ores et déjà fait le deuil. - (extrait de ma fiche) fin décembre 2164 - flamaerin:
Il n’aurait sut dire pourquoi cela le contrariait à ce point. Il était pourtant certain de n’avoir jamais éprouvé quoique ce soit de vaguement ambiguë à l’égard d’Elain. Cette fille était simplement l’une des constantes les plus prononcées de l’univers. Elle était tout ce qui le raccrochait à son passé peu glorieux. Tout ce qui lui restait de ses années ternies passées à couler de longues journées cendreuses dans les bas-fonds d’Azurite. Elain était le passé, le familier. Un fantôme du passé qui demeurait, silhouette mouvante et pâlichonne dont la simple vision tendait à le ramener dans le passé. S’il avait toujours sut apprécier sa beauté, il ne s’était jamais rien passé de véritablement significatif entre eux. Ils avaient couchés ensemble voilà près de vingt ans et si cela n’avait rien eut de désagréable, ce n’était pas non plus une nuit mémorable qu’Ariès adorait à se repasser. Non. Il n’aimait pas Elain ainsi. Il n’aimait personne. Il n’avait jamais eut la bêtise de s’amouracher depuis qui que ce soit depuis le décès de sa mère. Et pourtant, à la vue d’Elain pendue au bras de ce maître du feu, c’était bien une rage sourde et familière qu’Ariès sentait enfler en lui. Un désir pervers et égoïste qu’il était bien incapable de réfréner. Elain le considérait froidement, elle avait invité son ami à continuer leur promenade dans les rues de Launondie sans elle, arguant qu’elle aurait tôt fait de le rattraper ensuite. L’homme ne s’était pas fait prier, l’expression fermée. Il avait laissé entrapercevoir à Ariès la vision d’une flamme bleutée avant de déposer un baiser incendiaire sur les lèvres d’Elain. A cette vue Ariès n’avait guère détourné le regard. Il avait gardé ses yeux immanquablement fixé sur sa vielle connaissance et n’avait pas détourné le regard depuis. « Tu as l’air d’une putain ainsi pendue à son bras. » Les mots furent prononcés de cette voix calme, dépourvue d’intonations. Et pourtant, les paroles n’en demeuraient pas moins effroyablement dures. Si elle était habituée aux propos glacés d’Ariès, la surprise se peignit malgré tout sur le visage d’Elain. Elle eut tôt fait de se reprendre en main, mais il ne la connaissait que trop bien. Il voyait la peine sous ses traits faussement impassibles. Elle n’avait jamais été aussi douée que lui à ce petit jeu. « Mais n’est-ce pas là ce qui te sied le mieux ? Tu as toujours eut tendance à ouvrir un peu trop les jambes. Ta meilleure arme semble être placée là, juste entre tes cuisses. Tu n’as pas à en rougir. C'est de toute évidence la seule carte que tu as à ta disposition. » La main d’Elain siffla dans l’air avant de frapper violemment la joue d’Ariès y imprimant la trace de ses doigts. Elle grimaça sous l’impact sans jamais détourner le regard. Ariès ne cillait pas davantage. Il ne porta pas la main à sa peau brulante et ne leva pas la sienne. Il ne retourna pas le geste, en dépit de l’offense sourde qu’il venait d’essuyer. A vrai dire, il n’était pas surpris. Elain n’avait jamais été femme à aller au tapis sans se battre. « va te faire foutre! » si seulement.
C’était la première fois qu’elle le frappait. La première fois qu’elle se surprenait à le détester. Car il savait. Il savait comment la blesser et il ne s’était pas gêné pour le faire. Une putain. Ce qu’elle avait été par le passé. Ce qu’elle ne serait plus jamais. Avec cette insulte calmement énoncée et crachée au nom d’une possessivité aussi brusque que malaise, Ariès la ramenait des années en arrière, à une époque qu’elle se donnait énormément de mal pour oublier. Elle ne voulait plus le voir. Plus jamais. Et alors qu’elle doutait d’ores et déjà qu’on puisse trouver entre lui la moindre once d’humanité, elle eut la certitude que le garçon qu’elle connaissait n’était plus de ce monde quelques jours plus tard. Ariès était devenu le haut sacerdos depuis des mois, une position dont Elain doutait beaucoup qu’il s’en soit saisi de façon juste et ses paroles raisonnèrent dans la capitale. Se faisant la voix de dieux abstraits, il attisa la haine des mutants. Et justement, Elain avait épousé un mutant, un fait qu’il n’était pas sans avoir attisé la fureur glacée d’Ariès. Il n’y avait pas de doutes dans l’esprit d’Elain. Ce n’était pas la voix des sept qui s’exprimait là. Non. C’était uniquement celle d’Ariès. Sa haine viscérale contre tout et tout le monde. Et sa haine contre elle. Elle savait qu’il lui faudrait suivre. Fuir la folie d’un homme qui n’en était plus vraiment un. Elle n’en eut pas le temps cependant. - (extrait de ma fiche) janvier 2165 - flamaerin:
La lame trancha librement la chair et un flot de sang rouge vif éclaboussa le bras du haut sacerdos. Peu indisposé par le tissu souillé et l'odeur âpre et nauséabonde, Ariès relâcha son emprise sur l'homme devenu cadavre. Le corps privé de vie s'étala lourdement le sol, le bruit de la chute étouffé par le chaos qui régnait tout autour. Il se dégageait comme à l'accoutumée d'Ariès un calme tranquille et parfaitement incongrus. Alors qu'autour de lui les cris s'élevaient dans la nuit en une cacophonie macabre, il arborait une expression sereine, son regard fixe n'exprimant aucun trouble alors qu'il s'attardait brièvement sur le cadavre étalé à ses pieds. Il avait accordé là une mort rapide. La gorge avait été tranchée d'un geste que l'habitude avait fini par rendre vif et précis. Les doigts d'Ariès étaient encore refermés sur le manche du poignard ensanglanté dont il s'était servi. Il s'y agrippait alors qu'il s’éprenait momentanément de la destruction dont il se faisait l'auteur. Autour de lui, les meurtres s'enchaînaient et s'il n'était pas le seul participant de la purge, il en était indéniablement l'unique responsable. Les marres de sang qui jalonnaient le sol venaient colorer ses mains. Chaque vie arrachée était sa responsabilité, son oeuvre. Tout homme décent en aurait éprouvé de la culpabilité, mais Ariès n'avait plus rien d'humain ce soir-là. son coeur était cadenassé, solidifié par une rancune sourde que tous les meurtres du monde seraient bien incapables d'assouvir. Le sang de l’homme qu’il venait de tuer était en train de colorer le sol, souillant les semelles de ses chaussures et il n’éprouvait rien. Pas une once de culpabilité pour la vie qu’il avait fauché. Il n’aurait sut dire à partir de quand tout cela avait commencé à l’indifférer. Le sang souillait ses mains et il n’en éprouvait aucune peine. Sa folie latente faisait taire toute once de conscience. « non! » La voix perçante d'elain résonna et elle tomba à genoux à côté du cadavre, noyant ses jupons qui se colorèrent en un instant. Immobile, Ariès se faisait spectateur de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il n’observait plus l’homme qui les avait quitté voilà quelques instants. Il ne regardait plus qu’elle. Il ne l’avait jamais vu aussi pale et divisée. Dans la nuit sanglante, elle ne semblait faites que d’émotions brutes. Une souffrance infernale peignait ses traits, sentiment noyé par un autre. Une haine viscérale à l’égard de ce qui était et de ce qui aurait pu être. Un laps de temps interminable paru s’écouler avant qu’elle ne lève les yeux sur Ariès. Leurs iris bleutés se confrontèrent avec brutalité et le temps d’un instant seulement, Ariès fut transporté des années en arrière. A une autre époque. Dans ce qui semblait appartenir à une autre vie. Un flot d’images, une vague de souvenirs. elain, attrapant sa main juste après la mort de son père alors qu’ils étaient respectivement âgés de treize et onze ans. elain, un sourire insolent cornant ses lèvres. elain, son corps plaqué contre le sien alors qu’elle s’efforçait de réveiller quelque chose en lui, un sentiment quelconque, n’importe quoi. elain qui avait voulu croire en une humanité défaite depuis trop longtemps. elain qui, dans sa naïveté détonante, s’était figurée qu’il y avait en lui quelque chose à sauver. Et voilà que la vérité se présentait enfin à elle. Il n’y avait rien en Ariès. Rien d’autre que cette haine qui guidait ses pas. Cette haine si forte, si sourde, qu’elle prenait le pas sur tout. Une soif de sang qu’il ne pourrait jamais une taire. Le chaos. La destruction. Rien de bon. Rien d’humain. Rien. rien. et il n’y avait pas de mots à prononcer. Pas de propos crachés. Car dans le silence, tout se contait plus aisément. Le temps sembla se suspendre alors qu’ils se jaugeaient l’un l’autre du regard. Deux océans déchainés qui plus jamais ne se jetteraient l’un dans l’autre. Tout était fini. Au bout d’un moment, Elain se releva lentement, le bas de ses jupons souillé de sang. Ses yeux semblaient immenses sur son visage trop pale. Le rouge appliqué sur ses lèvres n’était pas sans rappeler le carmin sanguinolent, cause de tout et de rien. Elle était belle. Belle dans sa haine. Belle dans sa peine. Et lorsque ses lèvres se dessoudèrent enfin, sa voix n’aurait pu être plus froide, désincarnée. « Je sais ce que tu as fais. » Et il était clair pour eux deux qu’il n’était pas question du meurtre de l’homme qu’elle avait aimé et dont le cadavre se ratatinaient à leurs pieds. « Et tu le paieras. tu le paieras pour ça. Par ces maudits sept, tu le paieras Ariès. peut-être pas ce soir. peut-être pas demain ou même dans un mois. Mais ça viendra. Je m’en assurerais. » Et il la connaissait trop bien pour ne pas la croire. Il savait qu’elle pensait chacun de ses mots. Il savait qu’elle ne se reposerait plus avant d’avoir répondu son sang sur ces mêmes pavés. Et il n’avait pas peur. Face à elle. Face à la promesse de sa propre mort. Il n’éprouvait rien. Rien du tout. « Bonne chance. »
Son mari était mort. Tué de la main d’Ariès. Et elle ne l’a pas revue depuis cette nuit. Cette nuit dont elle garde pour le moins clair. Il lui suffit de fermer les yeux pour revivre cet instant. Et sa rage ne mollit pas, de même que la douleur qui afflue constamment en elle, sans interruptions. Elle a juré qu’Ariès paiera et elle entend bien respecter cette promesse. Il le paiera de sa vie et elle s’en assurera. how do you destroy a monster without becoming one ? ‹ Elain n’a aucun semblant d’estime ou d’affection pour le maître de la terre. Eros Griffith n’est rien pour elle. Elle n’a que faire de ce nom et de ce sang dont il s’honore. Elle n’a cure de ce qu’il fait, de ce qu’il dit, de ce qu’il vaut. Elle ne se serait jamais essayée à se mettre en quête d’un tel personnage dans d’autres circonstances. D’Eros, elle ne sait pas grand chose, mais suffisamment tout de même. Elle le connaît de par sa réputation, de par les informations qu’elle a pu glaner sur lui. Elle connaît sa haine envers Ariès et son désir vorace de le détrôner du piédestal où il s’est perché. Et cette rage, Elain entend bien en user. Elle a ses propres raisons de vouloir précipiter la chute d’Ariès et elle n’a pas la bêtise de sous-estimer ce dernier. Ariès n’est pas un idiot et Elain n’entend pas l’affronter sans s’être auparavant bien entourée. Eros pourrait devenir un allié et c’est une carte qu’Elain entend bien jouer. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, un chemin de pensée qu’Elain compte exploiter. PINNED UNDER THE WEIGHT (2017)
Dernière édition par Ariès Montaigu le Dim 20 Mai 2018 - 20:16, édité 26 fois |
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| Sujet: Re: [F/LIBRE] NATALIE DORMER - beautiful. violent. vulgar. Dim 13 Mai 2018 - 14:41 | |
| hey toi. pour commencer, je te remercie de l'intérêt porté à ce scénario. il est un peu long mais il faut dire que c'est un personnage très important pour le mien et je tenais donc à en dresser un portrait assez complet, histoire de vous aider à bien cerner elain, mais aussi sa relation très très contrastée avec ariès. j'espère que mes propos étaient suffisamment clairs pour vous donner une belle vision de tout cela et puis sinon, je suis évidemment là pour répondre à toutes vos interrogations.
sur ce, j'en viens aux petits points assez classiques.
PSEUDO ‹ le nom est totalement libre, pour le prénom, je suis un peu attachée à elain, pas car j'ai une affection particulière pour ce prénom même si je l'aime beaucoup, mais plutôt car on le trouve un peu partout dans ma fiche. du coup, de préférence, j'aimerais bien qu'il soit conservé.
AVATAR ‹ natalie dormer n'est quasiment pas négociable (sauf si monumental coup de coeur pour le perso et énormissime allergie à miss dormer ). depuis le tout début, depuis que j'ai commencé à inventer ce perso dans ma tête, c'est le visage de nat que j'ai en tête. à mes yeux, elain c'est vraiment elle. ça reste qu'une tête, alors comme je vous l'ai dis je vais pas rester butée un max si je sens que le perso vous motive vraiment beaucoup, mais voilà j'y tiens quand même drôlement.
EVOLUTION DU PERSONNAGE ‹ putw est un forum super vivant, ce que vous ne manquerez vraiment pas de découvrir en nous rejoignant ici. l'intrigue évolue constamment. du coup, vous n'allez clairement pas vous ennuyer. (à) j'ai plusieurs idées de pistes pour elain, dont nous pourrons parler ensemble, selon vos propres aspirations. elain sera votre personnage bien avant d'être le mien. (à) quant à l'évolution du lien entre nos deux personnages, je tiens à dire qu'ariès ne va pas se découvrir un grand coeur. c'est un perso très sombre avec un background qui l'est tout autant. du coup voilà, y aura du sang, de la haine et puis de la nostalgie aussi des feels en rafale.
je ne m'attarderais guère sur votre présence ou votre niveau d'écriture, les exigences du staff étant aussi les miennes. je dirais simplement que ce scénario compte pour l'épanouissement futur de mon personnage et que de ce fait, j'attend une personne active, prête à s'investir sur la longueur et qui dispose de suffisamment de temps pour faire avancer le lien en rp. pour l'orthographe, les fautes sont naturellement permises, mais cela ne doit pas virer à l'abus. (une faute par ci par là, pas de soucis, mais si elles se multiplient au point de rendre la lecture pénible, ce n'est pas la peine)
et puis enfin, je vous aime déjà. so come here. PINNED UNDER THE WEIGHT (2018) |
| | | | [F/LIBRE] NATALIE DORMER - beautiful. violent. vulgar. | |
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