Solal serait en capacité d'en faire un discours d'une heure. La question de la purge est une honte pour lui. Être un mutant, en quoi est-ce être une abomination ? Depuis qu'il possède le feu bleu il se sent encore plus en accord avec sa nation. Ce feu destructeur, qui brûle, qui dévaste. C'est comme ça qu'il se sent au fond de lui. Lors de la purge, il était présent et a même tué des fanatiques qui pensaient bien faire. La guerre des nations se déroula à cause d'une incompétence certaine du roi. Maintenant il le voit clairement, la personne à la tête de la nation du feu n'est pas apte à gouverner. Depuis que la couronne a effleuré son crâne la destruction est arrivée sur la nation. Il suffit d'observer les derniers éléments. Launondie n'est plus, occupée par des étrangers, des personnes néfastes à la couronne. Au fond de lui, il ne dit rien, mais n'en pense pas moins et espère voir son roi chuter. Position sans doute radical et hypocrite. Après tout c'est grâce à lui que Solal se retrouva avec le sang de noble. Mais qu'importe, il faut savoir se saisir des opportunités et c'est ce qu'il compte faire par la suite. L'enfant prodige est né pour briller après tout.

pseudo et prénom ‹ sexe masculin.  âge ‹ presque majeur, mais pas trop quand même. comment as-tu trouvé le forum? ‹ top-site. pays ‹ allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé. fréquence de connexion ‹ ça dépend d'mes envies. votre avis sur le forum ‹ pas mal le petit. parrain ? ‹ jsuis venu comme un grand. smiley préféré‹    gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

courant de l'année 2156

L'académie. Quelle ennuyante vie ? Les soirées d'été me manquent. L'ivresse, les corps qui se chauffent les uns contre les autres. Jeunesse dépravée, jeunesse dorée. Pourquoi donner un nom à notre jeunesse ? Nous sommes une génération qui avons le goût de la vie. N'est-ce pas si évident que cela ? Les anciens préfèrent mépriser. La guerre ternit les hommes et les femmes. ils ne deviennent que des fleurs sans pétales. A l'image d'un plat qui n'a plus aucune saveur. Parfois peut-être reprennent-il du gout ? Être un adulte, notion si barbante et ennuyeuse. Aussi ennuyeuse que l'académie. Les nouveaux, aucun ne semble intéressant. Aucune profondeur, aucune grandeur âme. Ils n'incarnent rien d'autre que du vide. Et ceux qui prétendent et ceux qui parlent forts. L'aura, le charisme, c'est une marque indélébile. Des personnes ont la chance de la posséder et certaines personnes se noient dans cette masse insipide et vide de sens.

Le temps passe si vite quand j'écris. Un journal intime, des pensées nébuleuses. Que dira le moi dans dix, vingt ans ? Que vais-je devenir ? Mon avenir semble tout tracer. Reprendre des affaires familiales, épouser une riche fille du feu, bourgeoise qui n'en puisse plus. L'emmener dans les mondanités de la capitale et devenir le couple en vogue. Celui qu'on admire, peut-être même plus que le couple royal. Projet sans doute ambitieux et impossible. Mais le rêve peut parfois le rendre, alors je préfère me baigner de rêves.

Mère n'a encore envoyé aucune lettre, étonnant. Elle qui aime me harceler, parfois je suis à l'image d'un oiseau. Emprisonné dans ma tour, on ne veut pas me laisser sortir. J'aime ce côté mélo-dramatique. Père lui ne l'envoie qu'une fois par mois. Prendre des nouvelles, essayer d'entretenir le lien entre père et fils. Tout ça est tellement basique et barbant. L'académie, l'académie. Et puis ils sont tous là, à me suivre, me sourire. Aucun défi, aucune saveur. La plupart tombent comme des mouches. Un sourire, une parole et ils baignent comme si j'étais l'un des Sept. je suis loin d'être idiot. Ma fortune attire, enfin ce n'est pas encore ma fortune. Il est vrai que parfois j'ai tendance à l'oublier. Mais qu'importe. Je suis un Grimsrud, elle est en quelque sorte déjà à moi.

Je crois qu'il est tard, mon camarade de chambre ronfle. Quel idiot d'ailleurs. Je pense qu'il faudrait aller dormir. La prochaine fois sera sans doute plus intéressante que celle-ci. J'ai comme cette impression d'élaborer une ébauche brouillon de ma vie.

juillet de l'année 2164

Le temps est changeant à Launondie. La saison des mondanités est bien différente de d'habitude. L'été que j'attends avec impatience vient de perdre sa saveur. L'impératrice a eu raison. Aucune pitié pour les traîtres. Ces êtres de l'eau. Ils se pensent mieux que tout le monde. Pourquoi n'acceptent-il pas ? Pourquoi veulent-ils contester à nouveau. Ce nouveau monde, cette paix instaurée n'était-elle pas intéressante. Et puis mes fonctions de sous-juge deviennent écrasantes. Avec ces jugements, les accusations. Tout cela cache un futur étrange.

Le festival de Dragondale fut un grand échec, une calamité. Un symbole de faiblesse. La nation du feu doit se montrer forte et intransigeante. Dépassé, c'est bien le mot. Dépassé par tout cela qui ne m'intéresse guère. Une lutte royale, une lutte des nobles. Ils sont peu nombreux, ils vont s'éteindre. Ils se déchirent pour une couronne. Qu'importe, les affaires de la famille se profilent. Pourquoi s'inquiéter ?

début octobre de l'année 2164

Les fleurs fanent en ce début d'automne. Et pourtant certaines sont éternelles, plus résistantes que d'autres. Qui l'aurait cru ? Qui aurait pu le croire. La famille Grimsrud, un sang argent. Noble sang qui coule dans nos veines. J'en étais intimement persuadé et pourtant le roi l'a rendu officiel. Le monde change. Aksana change. Ce changement nous est profite, il m'est profitable. Les fiançailles semblant inévitables. N'être qu'un membre d'une famille bourgeoise et maintenant être membre d'une famille de la noblesse. Les dés sont relancés, le jeu modifié.

Mon sentiment est partagé, regretter les mondanités et apprécier à la fois ces victoires. Je fais confiance à ma nation, les traîtres. Les Griffith payeront l'affront qu'ils osent faire à la couronne. Le roi ne peut-être clément avec ces parias. Et cette guerre qui éclate. Plus le temps passe, plus j'ai un gout amère. Je regrette de ne plus pouvoir briller, de plus pouvoir étinceler. Désormais je brille en tant que sous-juge, place trop peu importante pour moi. Trouver des solutions ? Oui. En ces temps de guerre, personne ne souhaite s'amuser. Personne ne réclame mes fêtes habituellement prisées. Je me sens comme un oiseau sans ses ailes. On a décidé de me priver de mon plaisir. C'est difficile à supporter je pense, est-ce que je vais pouvoir tenir ?

décembre de l'année 2164

Peut-on retourner dans le passé. Lors du virus, lorsque je n'étais plus rien. j'ai relu, relu qui j'étais autrefois. Ce jeune bambin un peu stupide. L'académie ennuyeuse ? Un havre de paix oui. Tout change tellement vite. Chaque moi est précaire, chaque moi apporte son lot de malheurs. Le feu n'est plus, je n'ai plus rien en moi qui me fait appartenir à ma nation. Qui suis-je désormais ? Un noble ? Intéressant, mais quel est l'intérêt d'être ça si le feu ne m'habite plus.

fin février de l'année 2165

Une purge, un incendie. Que devient ma belle capitale ? Depuis ce couronnement, depuis l'accès à la noblesse. De la colère, oui je suis en colère. Dans des conflits comme ceux-ci, il y a forcément des coupables. Cal Oshun est coupable. Couple de dissolution de l'empire, coupable de faiblesse, coupable des maux que subissent la capitale, que subissent les mutants.

Pourquoi sommes-nous appelés les mutants ? Nous purger ? Nous sommes des abominations ? La religion ne veut pas nous infliger cela. Au fond de moi je le sais très bien. Ce sont les fanatiques, ces fous qui veulent purger les passions qu'ils refoulent au fond d'eux. Des hypocrites qui abattent le crime au nom d'une religion poussiéreuse. Mais cela ne se passera pas comme ça. Je l'ai vu, je l'ai vu à l'oeuvre. Mon pouvoir s'étend, je le sens qui brûle. Le feu bleu qui ne peut s'éteindre.

Je me sens encore, lors de la purge. Quand je l'ai sauvé, quand la colère s'est éveillée. Le feu a commencé à brûler les fanatiques et je n'ai pas eu une once de compassion. Aucune pitié pour ces êtres infâmes. La faiblesse n'est plus un mot que j'emploie. Par principe je pense. Brezin n'est plus, les mondanités disparaissent. Les plaisirs, mes plaisirs ne sont que des cendres que je ne peux que contempler et regretter. Et je me retrouve en plus de cela fiancé. Fiancé à une fille de l'eau. Moi ? Moi et une fille de l'eau. Cette nation qui n'engendre que des traîtres. Ce mariage n'aura pas lieu, je n'ai plus peur de me salir les mains. il est vrai que j'évite, mais s'il le faut, l'héritière ne deviendra pas un fardeau pour mes projets futurs. Je m'en fais la promesse dans ce journal.

début juin de l'année 2165

Je ne peux tolérer ce que je vois. Ma vie partir en fumer, pour cause d'incompétence. Dans l'ombre il faut agir, dans l'ombre il faut réagir. Nous sommes à Dragondale et Firekiko, ma capitale est tombée, elle n'est plus. Nous ne sommes plus que des proies faciles à abattre. Que je suis en colère. En colère contre ceux qui ne réagissent pas, en colère contre ma famille qui continu de soutenir une famille incompétente qui n'aide personne, ni les nobles, ni son peuple.

Mais tout cela changera, tout cela va changer. Récupérer une ville, ce n'est qu'une petite récompense, une simple compensation. La colère contre autant que le feu bleu que je contiens. Agir, il faut agir et pourtant. Seul tout cela est bien difficile. J'espère trouver rapidement des alliés, rapidement trouver des personnes qui pourraient m'aider. Pourtant la priorité est à l'unité. C'est ce que je ne cesse de répéter à ma famille alors que mes souhaits sont de semer la destruction. Le paradoxe. En même temps, cette guerre a-t-elle une réelle logique ? Les conflits qui s'enchaînent peuvent-ils trouver des réponses. Je ne veux pas être de ceux qui suivent les perdants. Je veux être de ceux qui forgent la nation du feu, qui la font grandir et devenir flamboyante comme elle l'était durant le règne de l'impératrice. Aussi négative avait-elle été. Son règne aura fait régner une réelle paix. N'en déplaise à certains. Ces pages se remplissent et voient les changements opérer. Qu'il est difficile de relire ce que j'ai pu écrire. Naïf, tellement naïf. Baigner dans la luxure, c'était mon seul et unique soucis que j'avais. Mais désormais le pouvoir, le pouvoir me ronge. Il me tend les mains, pourquoi ne pourrais-je pas le saisir ? Après tout, qui ne le fait pas ces derniers temps. Il serait idiot de ne pas tenter.