pseudo et prénom ‹ moh la la, quels sont ces mots à la signification inconnue ? âge ‹ seventeeeen !   :  comment as-tu trouvé le forum? ‹ Jae' ( ) m'a tiré par la peau des fesses alors que je respirais tranquillement dans un coin tranquille ( no pb, circulez ), en criant :"J'AI TROUVE UN TRESOR DE FOFO PAR ICI!!!".    pays ‹ c.i fréquence de connexion ‹ mmh, disons 4/7j maybe ? ça dépendra de l'ambiance. votre avis sur le forum ‹ a m a z i n g ! Il est si bien construit sérieusement. smiley préféré‹   WHAT ELSE ?!   gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Au sein du royaume des braises, un lourd mutisme persiste sous la coupe de l'obscurité. La région respire l'inquiétude, l'appréhension d'une éventuelle intrusion ronge l'esprit des citoyens de la nation du feu. Tous à l'aguet, le temps semble anormalement figé comme accaparé par la guerre, les larmes et le sang des valeureux qui périssent sous le poids des éléments des kilomètres plus loin. Le sanctuaire des Osoryd se dresse par-delà les plus hautes habitations, suffisamment reclus pour échapper à une attaque frontale l'habitacle comporte essentiellement des domestiques et des bambins. Par le hublot d'une fenêtre, de petites flammèches s'échappent des extrémités d'une paume boudinée tandis que l'autre main resserre son emprise sur le manche d'une épée volée. L’héritière cadette mime la chauffe du métal, puissant dans les pans de sa mémoire juvénile l'image de l'artisan s’exécutant à la besogne durant l’aurore. À les voir ainsi, leur dévotion envers leur nation paraissait intarissable aux yeux de l’enfant. Elle s’interroge quant à sa propre habilité au sacrifice de sa vie, de son temps, de sa personne pour une cause qui la laisse si indifférente.

La guerre : l’écorcheuse d’esprit, lie du peuple et des mines réjouies. On le lui avait conté, puis expliqué mais sa compréhension lui demeurait hors d’atteinte. Ombrée par ses hautes tours inaccessibles, il lui était impossible de la ressentir, seulement d’en entendre les grondements atténués par la distance. À vrai dire, seuls les abois répétés de la gouvernante lui étaient audibles, scandant son prénom à en perdre l’haleine. à quoi bon s'user ? pensa la concernée, la bonne dame le savait très bien, qu'il n'y aurait pas d'échos. Deux pieds nus rencontrent la froideur du sol. S’armant de toutes ses maigres forces pour apprivoiser son butin létal, la gamine se projette dans l’avenir en s’en servant contre des légions imaginaires.

 
Sa minuscule patte flottait dans l'immensité de celle de sa mère alors que ses grands onyx dévoraient la structure de l'établissement, paume rugueuse contre cœur de lait. Elles assistent dans un silence pesant aux séparations entre les étudiants et leurs familles respectives. L'hésitation dans les gestes de la plus âgée est à peine perceptible mais bien présente, resserrer sa poigne ou l'abandonner ?

Certaines fois, le geste plus innocent pouvait être mal interprété et surenchérit avec la hauteur d'un cataclysme auprès d'Eurus. Tout comme elle pouvait se montrer imperméable aux chuchotements, aux appellations blessantes des autres enfants du fait de son attitude désobligeante. Des remarques délibérément provoquées puis essuyées avec toute la jovialité dont ce petit corps disposait, pour mieux tirer la langue par la suite. Elle ne savait pas se taire, rebutait le fouet et les corrections, peu importe le nombre de fois auquel elle y était exposée. On aurait dit une sauvage. Indomptable.


Etait-ce la fougue qu’elle y mettait ? Cette dextérité innée qui enfantait le carnage ? Ou encore la mort qu’elle offrait sans rechignements ? Si le rôle d’Eurus se résume à être une calamité dans la vie courante, ses aptitudes donnent vie à un tout autre type de tourment sur le champ de bataille. La brune porte avec intempérance le combat, legs sacré de sa lignée. Un don gâché par une inobéissance poussée, la rendant indigne de compter parmi ceux de l’armée. Pourtant, il lui est difficile de refreiner cette ambition qui lui remonte sempiternellement à la gorge lorsque son regard échoue sur l’emblème des hauts gradés.  Elle est partagée entre son désir d’exercer et son refus d’obtempérer.


Les rouages se sont emboités, la supercherie est dévoilée. Le cri des alarmes est assourdissant et le dispositif s'est enclenché. La trahison des Osanos est le virus qui se transmet de bouche à oreille.  Eurus est exaltée, le feu n'a jamais crépité aussi fort en son sein : prêt à servir, prêt à conquérir. De cet acte vipère, elle accueille le bouleversement à bras ouvert. Un amusement sincère se lit dans son attitude alors que l’ennuyeuse routine de la noblesse se fait progressivement engloutir. Elle puisse dans le maintien factice de la race ambrée, de l'impératrice, une motivation pour l'accomplissement de ses futurs desseins.

Vint l’heure du conseil. Les descendants se font quémander, un discours sous-jacent est prononcé destiné à certifier l’allégeance des déviants. Du coin de l’œil, elle considère son cadet : Une droite stature, un calme apparent, imperturbable, seules ses onyx bleuâtres scindent les nouveaux arrivants du regard. Elle suppose être l’unique à desceller les flammes passionnées se déchainant dans cet océan bleu.

Feu et cendres. N’est-ce pas ?

À cet instant précis, tout tombait sous le sens.
L’accord était scellé.

Tandis que ses lèvres à peine entrouvertes laissent échapper doucereusement une ode à la saison des incendies.


L’action prend forme dans l’incongruité, les mots traversent l’espace pour se fracasser contre la fragile stoïcité de l’aristocrate : Jaehaerys lui annonce son départ. L’intrépide lui flanque sa résolution en pleine face, sans prélude, comme à l’accoutumée. La contenance de la sang d’argent plie contre l’imminente fatalité. Connaissant son aduitor, ce serait mentir que dire qu’elle ne s’y attendait guère. Jaehaerys était en perpétuelle quête d’indépendance, un électron libre. Bien qu’Eurus se soit envisagée cette séparation moultes et moultes fois, les sentiments qu’elle ressentait à l’intérieur de sa poitrine ont rarement eût une telle présence. « well, i guess everybody have to fight for his own battles. » articule la fille du volcan en une grimace furtive qui se voulait sourire.

« you ... you can come with me. if you want » Impossible d’ignorer cette vulnérabilité traitre dans son timbre de voix. Eurus voulait la tenir dans ses bras, l’étreindre à l’en étouffer mais elle était consciente qu’une effusion affective ne rendrait la situation que plus douloureuse. « i can't. »  Eurus pense à sa famille, à ses projets, à cette période si propice à l’action, aux soulèvements. Ce n’était pas la réponse souhaitée mais la réaction appropriée, et quelque part, Eurus se plaisait à croire qu’elles le savaient toutes deux.  L’affront se lit sur le visage de la plus jeune tandis que la noble s’effraie d’avoir été excessivement rude. Dans une tentative ratée, elle essaie de se justifier pour éviter toute mauvaise interprétation.

« i can't leave my family and — fine. »

Fine.

Fine ?

Nothing has ever been fine.
 
Elle l’observe prendre la direction des grandes portes, sans surprise. Il s’agissait de son aduitor, tout avait été calculé au préalable. En dépit de l’influence du temps, certains traits de caractère chez Jae n’avaient subi aucune perturbation, aucune obstruction. Ce simple fait lui arracha un sourire nostalgique. Malgré le regard terriblement glacial que lui adressait son aimée à travers l’embrasure de la porte et cette omniprésente fierté - camouflage de la réalité-, elle ne pût s'empêcher de la trouver divinement belle. « i'll come back. don't do anything stupid during my absence »  Sa silhouette fusionne progressivement avec l’horizon sans un regard égaré par-dessus l’épaule, et Eurus à la drôle d’impression que chaque pas résonne en écho avec les battements de son cœur.