‹ comment vous comportez vous vis à vis des Mêlés et de la loi des Adiutor ?

pseudo et prénom ‹Sélène âge ‹ 18 ans comment as-tu trouvé le forum? ‹ Je l'ai suivi sur Bazzart mais j'ai longuement hésité avant de m'inscrire : le temps me manquait et je ne trouvais pas chaussure à mon pied. pays ‹ France fréquence de connexion ‹ tous les jours mais je suis assez lente pour rper (d'autant plus que je rentre en PACES) votre avis sur le forum ‹ Il est génial *-* le seul défaut, c'est qu'il prend un peu de temps à charger mais j'ai une mauvaise connexion    smiley préféré‹   gif qui décrit le mieux votre personnage‹

Spoiler:

Le bébé vagit sur le corps refroidissant d'une mère retournée à la poussière. Une vie en échange d'une autre, voici le coût de la passion. Cette vie sera-t-elle plus dignement menée ? Ce n'est pas certain.

Elle passa les premières années de sa vie, dans un bordel de Launondie. Un jour, elle devra payer sa dette et vendre son corps à son tour mais en attendant elle est en sécurité. Les hommes ne voient pas le poupon qui déambule entre les soieries et qui se cache sous le lit pendant les affaires de ses protectrices. Elle est silencieuse comme une ombre jusqu'au jour où tout bascula.
La porte de bois céda sous les coups de poing d'une sentinelle de l'impératrice. La matrone à l'air si sévère, s'agenouilla devant Ophélia et dit :
<< - Va te cacher mon enfant et ne revient pas avant que je ne t'appelle >>
La jeune fille grimpa alors quatre à quatre les escaliers jusqu'à sa chambre. Elle se glissa sous une latte du plancher, creusée et aménagée à son effet si les choses devaient mal tourner. Il y faisait si sombre. Son coeur semblait vouloir sortir de sa cage d'os.
<< - Donnez la nous et on épargnera vos misérables vies. Ordre de l'impératrice. Fouillez toutes les pièces>>
Les lèvres des femmes restèrent closes. Leur sens de l'honneur était peut-être un mystère pour beaucoup mais on ne vend pas un enfant. Toutefois, ce ne fut pas suffisant. Dans la précipitation, elle n'avait pas refermé correctement la plaque. Une botte s'écrasa dessus et enfonça la plaque dans un claquement sonore éveillant les soupçons du garde. La peur fit haleter l'enfant. Quelques minutes après, une main d'homme lui enserrait la tignasse rousse et emmêlée. Elle se défendit comme elle le pu : ses jambes malingres frappèrent à plusieurs reprises l'homme. Cela n'eut pas l'effet escompté : il la gifla et elle vit les étoiles. Elle entendit au loin, une voix de femme dire :
<< - Elle a les yeux de son père, enfermez-là. Voyons voir si elle restera aussi belle que la catin qu'il prétend avoir aimé.>>

Cette femme elle-même, la conduisit dans sa tour sombre. Un lieu fait de pierre et de solitude. La petite fenêtre ne laissait pas passer la lumière naturelle mais c'était parfait pour étudier les étoiles lorsque son sommeil lui échappait des mains. La porte se referma derrière cette beauté glaciale et ne s'ouvrit jamais : hormis pour lui apporter ses frugaux repas et ses précieux livres.

Le destin de l'enfant était tout tracé : être à tout jamais prisonnière de cette tour jusqu'à mourir d'ennui et de solitude. Elle avait cessé de compter les jours lorsqu'elle a compris que personne ne viendrait l'en sortir. Elle passait ainsi ses journées à lire ou à parler toute seule. Elle se fabriquait des histoires pour ne pas devenir folle. Des histoires où toujours une personne finissait par mourir : l'impératrice. La haine avait planté sa graine très tôt dans le coeur de l'enfant ignoré. Elle se laissait consumer par celle-ci avec délectation. Sa peau la brûlait tant elle était devenue chaude, brûlure mais douce caresse à la fois.Elle se roula sur le sol nu pour éteindre les flammes qui la dévoraient de l'intérieur et renversa une bougie dans le même temps. Elle se consuma dans les bras des tentures recouvrant la fenêtre. Et sous les assauts sauvages de ce feu, la tour semblait être encore plus sombre qu'auparavant. Le geôlier la trouva ainsi, recroquevillé sur le sol : un simple accident domestique dit-il à l'impératrice. Il avait en vérité manqué de peu l'émergence du pouvoir de la sang mêlée. La peur de son pouvoir lui fit refouler celui-ci au plus profond d'elle-même. Son pouvoir était anormal : elle ne devrait pas en posséder car son sang est aussi rouge que l'aube. Personne ne doit le savoir. Depuis, elle étouffe son pouvoir et crache son venin par les mots.
Un jour, une jeune fille la rejoignit dans sa misère. Elle était la fille de l'impératrice, jetée au cachot par sa propre mère. Foutue impératrice, incapable d'aimer le propre fruit de ses entrailles. Isaure était un nom précieux glissant sur les lèvres de la rousse qui ne connaissait pas l'Etiquette et qui n'en avait cure. Elle n'avait nul professeur pour la réprimander et elle estimait porter assez de chaînes pour ne rajouter celles-ci. Elle prenait cependant soin d'appeler Isaure "Votre Altesse". Cette princesse devint peu à peu son amie, sa confidente. Elle la comprenait et c'était réciproque.

La princesse trouvait difficilement le sommeil, tout comme elle. Son visage pâle était tourné vers la lune haute dans le ciel. Ophélia sourit tristement tandis qu'elle transformait mentalement la princesse en une mère aimante.
<< - Votre Altesse, que faites vous encore réveillée à cette heure-ci ?

- Le sommeil me fuit et je n'ai rien d'autre à faire que de regarder les étoiles.

la petite rousse déglutit. - Tout comme moi je suppose, c'est le soir où je suis le plus triste. Mes parents me manquent terriblement.

- Ils sont encore en vie ? >>
Seul le silence répondit à la princesse. Sa mère était morte en lui donnant la vie et son père lui était inconnu. Il l'avait laissé vivre dans un bordel avant que l'impératrice ne prenne sa liberté. La princesse parla alors et réconforta la jeune fille. Enfin, elle lui chanta une berceuse qui lui permis de trouver la paix.

Ophélia connaissait désormais un bout de son histoire. Isaure lui avait apporté sur un bout de papier. Une lettre trouvée dans les appartements de sa mère, de l'impératrice. Elle s'appuya contre le mur froid de la tour, le contact de la pierre calmant le feu bouillonnant en elle. Pas encore se murmura-t-elle à elle-même. Elle ne pouvait pas prendre le risque de blesser la princesse,  sa demi-soeur. Le sang de l'empereur coulait dans les veines d'Ophélia aussi surement que dans celui d'Isaure. La seule différence était la couleur de leur sang : argent pour l'une et rouge pour l'autre. L'empereur était son père et l'impératrice une marâtre jalouse. Une autre femme avait pris l'ascendant sur le coeur de son mari, cela a du être une terrible vérité pour une femme ayant l'habitude de tout contrôler.
<< - Je suis une bâtarde et c'est pour cela qu'elle m'a enfermé ici. Je suis le souvenir de son impuissance même. A chaque fois qu'elle me regarde, elle ne voit que le visage de ma mère et la trahison de son mari. Grand bien lui fasse ! Je ne plierai plus le genou devant elle. >> Elle tomba aux pieds de sa soeur et leva le menton vers elle dans un geste de défi.
<< - Laisse moi me venger, nous venger. >>

Elle prêta ainsi allégeance à sa demi-soeur devenant officiellement sa servante et officieusement son espionne. Elle est désormais l'étendard d'Isaure, sa voix et son bras armé. Elle ne vit que pour accomplir sa vengeance : déchoir l'impératrice tyrannique de son trône et la faire retourner à la poussière. L'après ? Elle n'y pense pas.