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wounded soldiers (naos)

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Ido Aderal
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‹ AGE : trente cinq années, environ, sans grande certitude.
‹ STATUT : piqué au vif par l'une de ses semblables même s'il se leurre, préférant prétexter un simple attachement à son sang plutôt qu'à sa personne.
‹ SANG : rouge, un simple rouge sang.
‹ METIER : tout et rien à la fois, il prend l'argent où il passe selon les besoins du moment.
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MessageSujet: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyDim 13 Aoû 2017 - 14:38




WOUNDED SOLDIERS
naos & ido


Les kilomètres séparant Launondie de cette vieille ruine d'Azi Freinu, quartier général secret de la Ligue, n'avaient jamais parus aussi long, ni aussi fatiguant. Ils s'étaient tous dispersés, eux, les semeurs de mort, de feu et de sang, eux les soldats de Pollux, de retour de leur mission macabre et sanglante. Alors le chemin avait été plus long, plus solitaire, pour ne pas se faire prendre ni même attirer l'attention sur leur pèlerinage de retour, une migration que certains auraient pu trouver étrange après une telle effusion de sang dans la capitale d'Aksana et qui n'aurait pas manquer d'être relayée. Ido avait donc parcouru seul son chemin, usant de tours et de détours, au cas où, pour brouiller les pistes, s'arrêtant ici et là, comme le vagabond qu'il était depuis presque toujours. Pas après pas, il revoyait la scène, repensait aux détails avec une froideur affolante et une absence de regrets à vous glacer le sang. Jamais il ne s'était considéré comme un être sanguinaire, comme une brute sans émotions, des émotions qui d'ailleurs avaient toujours été un moteur plus qu'un frein dans sa vie, son sang bouillonnant de fureur face aux injustices de ce monde. Mais il avait rapidement compris que les remords devaient être réduits au silence et que sans ça, jamais il n'avancerait, jamais rien ne bougerait et que son combat serait vain. Alors des remords, ils n'en avaient pas. Malgré les morts. Malgré les innocents. Il y en avait eu tant d'autres, oubliés, torturés, asservis, que la balance n'avait même pas flanchée aujourd'hui, conclusion tout aussi inacceptable à ces yeux. C'est donc dans cet état second qu'Ido arriva aux portes d'Azi Freinu où il découvrit des visages tout aussi décomposés par la nouvelle de l'attaque de Launondie. La Ligue et son pacifisme... Tout un programme. Faire bouger les choses, défendre le sort des mêlées, des lambdas en... ne faisait rien ? Ido avait aimé cette mission chevaleresque, il avait acquiescé cette négation de violence, autrefois. Avant de finalement s'impatienter, frustré, rongeant son os dans son coin, pendant que rien, rien ne bougeait. Jusqu'à l'arrivée de Pollux. Mais aucun d'eux, ici, à la Ligue ne connaissait l'existence de ce groupe, aucun d'eux ne comprenait que cette attaque était aussi, un peu, leur œuvre. S'ils savaient, s'ils apprenaient, leurs visages déjà maquillés par l'incompréhension et le choc se décomposeraient certainement un peu plus face à cette vérité dérangeante... Le silence qui accablait la salle arrangea bien Ido qui, peu loquace, en profita pour regagner rapidement ses appartements où il se changea, délaissant les guenilles et cette vieille cape d'esclave pour une tenue qui lui rendait sa liberté, comme il se plaisait à le ressentir. Pourtant, changer de costume n'allait pas lui faire oublier aussi rapidement les méfaits commis quelques heures auparavant, son bras présentait une brûlure assez importante, souvenir d'une bombe récalcitrante qu'il avait du amorcer lui-même. La chair brûlée n'était pas belle à voir, parsemée de petits débris et de poussières qui la faisait suinter de manière peu ragoutante, ce qui n'augurait rien de bon. Il fallait soigner ça, rapidement, et quel meilleur lieu que l'infirmerie pour se faire. Comme à son habitude, ce lieu était quasiment plein, recueillant les lambdas ou mêlés encore trop amochés pour se déplacer au sein du quartier général. Parmi eux cependant, un visage lui tira un léger rictus. Naos. Lui aussi était à Launondie mais visiblement, il avait oublié l’événement à venir, un peu trop blessé pour s'être mis à l'abri quand il le fallait. - Alors, on est tombé dans les escaliers ? Ido ria légèrement, amusé bien que sa blague serve aussi à cacher leur véritable implication dans les explosions de la capitale, là où tant d'oreilles ignorantes auraient pu les entendre...
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MessageSujet: Re: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyMer 16 Aoû 2017 - 22:57

you must resemble your worst symbols. the reflections that control your heart.
L’effroi était un poison inoculé sans distinction aux victimes et aux bourreaux à l’origine du crime. Un acide capable de ronger toutes les prisons, incapable de discriminer les maux des mots alors qu’à toutes les bouches se perdaient les cris et à tous yeux se perdaient les larmes. Le faciès d’une pâleur de mort, seulement rehaussé par le sang agrippé à sa carne, le mêlé avait du plomb dans l’aile et du goudron plein les poumons. Il pouvait sentir les cailloux dans ses chaussures lui faire trainer lourdement la patte alors que peu importait la distance rien n’arracherait pleinement les rémanences de ces cris gravés à jamais en son encéphale. C’était une chose de se jouer des sentiments d’une gamine, briser la voute céleste de ses rêves afin de faire des décombres le chaos le menant vers les hauteurs. Ça en était une autre de mettre à feu et à sang une métropole, se laisser souffler par la vague avant de s’effondrer sous le poids d’une gravité qu’il ne pouvait même pas pleinement comprendre. Pourtant, le Jagger savait que l’heure n’était plus à la langueur ayant trop longuement ankylosé les mouvements de rébellions et cette ligue dans laquelle il s’était jeté tête la première. Ce dernier avait contemplé, spectateur de choix éructant au premier rang, trop souvent aux maigres effets de révolte pacifiste. Souffrant avec dédain les résultats de ces penseurs plaidant une stratégie basée sur une défense érodée quand il ne leur restait plus que la violence en leur veine pour garder allumés en leurs mains des espoirs malmenés.
Un bandage noué hâtivement autour de sa tête et de son oreille droite, le mêlé faisait pâle figure dans ses guenilles tachées de sang et froissées par les évènements. Il avait des lilas fleurissant partout au détour de sa chair, les soleils violacés jonchant sa carne donnant à a peau basanée des allures de champ de bataille duquel aucun gagnant n’aurait pu être identifié. Comme toujours, Naos avait su profiter du désordre pour se faufiler par les interstices d’un système l’ayant trop souvent déjà tenu en laisse. Rejoignant le foyer de la ligue, souffrant les kilomètres avec plus de langueur qu’à l’accoutumée, il se retrouva prisonnier de cette transhumance enjoignant tant d’autres à la migration. Les mains encore tremblantes, le souvenir de son plongeon dans l’obscurité une image que sa mémoire ne saura certainement jamais s’arracher, les quelques soigneurs présents l’enjoignirent de se reposer. Les mêmes mots qu’on lui avait tant de fois répétée comme si le gamin Jhiu N'guri savait ce que cela pouvait bien dire. Ce dernier n’avait jamais goûté au repos au vrai, celui dont la faim ne tiraillait pas les bords faisant de chaque instant une douce agonie. Comme si l’adolescent qu’il avait été n’avait pas eu de cesse que de se faire du mal pour toujours s’élever au-dessus de la mêlée. L’homme apprenant à faire de la douleur une alliée quand tous se moquaient du manque d’éclat de son don ou de son intellect. Naos n’était peut-être qu’un être moyen, mais il s’était créé de toute pièce. Se faisant liberté là ou tant d’autres avaient laissé en lui la fracture, les chaines qu’ils souhaitaient tous le voir porter afin de combler une déchirure.
Les mains tremblant plus que de raison, le regard mauvais d’un soigneur toujours vaguement posé sur sa silhouette comme s’il s’attendait à le voir s’écrouler, le Jagger aidait tant que mal les divers blessés se trouvant sur son passage. Prenant soin des nouveaux et plus ancien pensionnaire du QG comme jamais il ne lui était venu le désir par le passé. A croire que le brun avait besoin de se justifier dans le silence des maux, bandant le mal pour qu’il ne lui en échappe pas trop, pour qu’il retrouve foi lui qu’il fallait si peu pour troubler. L’homme n’y connaissait rien en soin, plus habitué à semer la douleur qu’à l’apaiser, pourtant il se retrouvait à bander des plaies, laver le sang séché avec un soin qu’il ne se connaissait pas. Un soin qu’il avait déjà observé à plusieurs reprises dans la bicoque d’une apothicaire aux mains trop frêle pour porter tout le mal qu’elle essuyait. Malgré lui, ses pensées le menaient de Launondie à Flamaerin, d’Isaure à Alevtina, d’Oona à Eléa. De ces cris à plus de cris, le bruit n’appelant rien d’autre que l’oubli. Le Jagger ne remarqua pas tout de suite son ainé, manquant les prunelles inquisitrices d’Ido qui s’attarda surement trop longuement le long de ses traits émaciés. Néanmoins, dès que l’Aderal eut ouvert la bouche, le Jagger se retrouva à contempler son ami, un poids qu’il ne savait pas sur sa conscience se soulevant sensiblement. Un sourire émacié étirant ses lippes, il se mordilla la lèvre inférieure pour ne pas laisser lui échapper le rire trop sec que la remarque de son interlocuteur lui évoqua. « Plus précisément, je suis tombé du ciel. Mais on s’en fou un peu des détails. » Sa voix était un filament trop usé qui s’échappait maigrement de ses lèvres, ses cris s’étant évanouis une fois que la fatigue avait pris le dessus et qu’il s’était habitué au silence en son oreille droite. « Et toi ? T’es tombé par inadvertance dans l’âtre ? » S’approchant d’Ido avec l’aisance naissant de la familiarité, il porta ses mains au bras de son ami pour observer l’étendue de la brûlure. Incapable de réprimer une grimace face au spectacle, Naos planta ses prunelles sombres dans celles de l’ancien esclave avant d’ajouter : « J’y connais pas grand-chose, mais pas besoin d’être un soigneur pour savoir que c’est moche. » Les deux hommes s’observaient comme la somme de leurs cicatrices, alourdis par les années ayant fait de leur derme le récit d’une histoire qu’on leur avait imposé. Cette histoire qu’ils faisaient leur jour après jour quitte à s’en graver l’horreur au plus profond de leur chair.
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MessageSujet: Re: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyVen 18 Aoû 2017 - 16:43

C'était presque indécent d'en parler si légèrement. De sourire, de se charrier sur des blessures qui ont été bien pires pour d'autres, sonnant le glas de leur existence sur cette terre. Des terroristes, voilà ce qu'ils étaient, officiellement. Des terroristes pourtant désespérés, apeurés, fatigués, comme s'il était normal de leur chercher des excuses pour justifier leur acte ignoble. Des excuses cependant, Ido ne s'en cherchait pas. Naos non plus, très certainement. Ils étaient bien conscients de ce qu'ils préparaient et des conséquences que cela allait engendrer et ils en étaient d'autant plus conscients que c'est ce qu'ils attendaient depuis maintenant des mois, voir des années : agir. Pourtant, Ido ne pouvait que déplorer cette violence, ce sang, il déplorait de devoir en arriver là pour se faire entendre, pour être reconnu et sortir les siens de cette misère. Etait-ce la bonne manière de faire ? Il en doutait parfois mais ils n'avaient plus que ça pour qu'on les regarde, qu'on les écoute, ils étaient obligés de prendre la parole par la force, c'était devenu une question de survie. Alors il valait mieux passer à autre chose, dés maintenant et rire, avec un ami pour oublier les horreurs, oublier le passé, inlassablement. Naos était le plus touché des deux, indéniablement. Il était également dans une position bien plus dangereuse, adiutor du prince héritier, englué au sein de cette famille nauséeuse qu'étaient les Oshun et leur dictature glaçante, un paradoxe pour la nation du feu. Comment Naos faisait pour supporter tout ça, Ido l'ignorait. Cela le dépassait même, bien que le fait d'être lié à la vie ou à la mort à un prince héritier devait pencher dans la balance. Jamais le lambda n'aurait pu vivre avec une telle affiliation, il ne l'aurait pas supporté, dans sa chair, dans sa tête et aurait très certainement préférer s'ôter sa propre vie pour emporter avec lui ce petit prince des enfers, si tant est que cela soit possible. Qui étaient les pires esclaves dans ce monde finalement ? Car à la différence des Mêlés, les Lambdas, eux, possédaient une porte de sortie, certes dangereuse et le plus souvent mortelle mais Ido était la preuve vivante que la liberté arrivait parfois à s'imposer.
Le flot de blessés ne s'interrompait plus. Arrivants de toute part, les brûlés, cassés, ensanglantés emplissaient encore et encore l'infirmerie de la Ligue qui paraissait bien plus petite qu'à l'accoutumée. Les soigneurs, eux, passaient de l'un à l'autre, délaissant alors Naos et Ido qui se satisfaisaient bien de cet abandon temporaire. Parler librement n'était pas encore envisageable mais se confier à demi mots tout en usant d'informations vagues qu'eux seuls arriveraient à décrypter semblait possible. Les premiers mots de Naos tirèrent néanmoins un rire amusé à Ido, la formule était amusante, qu'elle soit délibérée ou non. - Un vrai petit ange tombé du ciel. Dommage que tu aies perdu tes ailes, elles t'auraient peut-être été de bon secours aujourd'hui... Elles auraient en effet été assez pratique mais Naos n'était plus un ange, tout comme Ido, tout comme beaucoup de monde sur ce continent d'ailleurs... Se renvoyant la pareille, Ido ne fut alors pas en reste, son bras brûlé pouvant difficilement être ignoré, souvenir de son dévouement à la cause de Pollux. - Pas la peine de grimacer autant... Un peu de pommade et on y verra plus rien ! Et puis ça fera une cicatrice de plus, les filles aiment bien les cicatrices... Léger silence, accompagné d'un regard insistant pour Naos. - Tu vas avoir beaucoup plus de filles toi du coup. Comme si Naos en avait besoin... Ido le suspectait d'être secrètement très bien entouré... Ils plaisantaient mais pourtant, le visage d'Ido s'assombrit, comme rattrapé par les événements du jour, sa voix se faisant plus discrète. - Il y en avait une qui faisait des siennes. J'ai du y aller. Traduction : l'une des bombes s'était éteinte et il avait du la rallumer, se trouvant un peu trop près lorsqu'elle explosa. Il aurait d'ailleurs pu y passer, très clairement, mais pour autant, Ido n'avait pas hésité. - Alors ? Tu étais avec eux pendant les explosions ? Eux faisant référence à la famille impériale. - Ils ont été touchés ? Ce serait bien trop beau pour être vrai mais Ido se doutait bien qu'ils devaient être intacts, comme à leur habitude... Le prince était en tout cas en vie, Naos ne serait en effet pas là le cas contraire, l'impératrice également... A se demander si cette mission n'avait pas purement et simplement échouée.
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MessageSujet: Re: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 17:39

you must resemble your worst symbols. the reflections that control your heart.
Le sale de leurs actions était à la hauteur de l’horreur de leur nation. Naos semblait porter les oripeaux calcinés de cet espoir-là afin de justifier l’effroi qu’il avait aidé à semer à travers le pays. Pourtant, fils des étoiles vouées à tomber, le jeune homme savait qu’il se perdait en désillusion à tenter de maintenir ces contes de fées. Ido n’avait rien d’un prince charmant et lui non plus. Ils avaient encore de la sueur et du sang coincé à l’envers de leurs habits, professant leurs idéaux surannés comme s’ils les sauveraient de l’embellie. La liberté avait un prix et, après toutes ces années, le mêlé se demandait de plus en plus urgemment s’il était véritablement prêt à le payer. C’était difficile pour le brun de savoir détricoter les fils noués de ses pensées, faire sens des mots placés en sa bouche en les différenciant de ceux qu’il souhaitait si ardemment hurler. Son entourage n’avait eu de cesse de lui dire qu’il n’avait pas le droit de prendre cette porte de sortie là, s’enfuyant par l’issue de secours avant la fin du spectacle comme s’il avait jamais eu le choix. Les personnes qui connaissaient son sort partagé avec l’héritier du royaume l’enjoignaient d’accélérer ces tristes fins le menant au sort funeste d’un Roi-Soleil voué au carmin. Gamin perdu entre les deux, écoutant toujours sa mère sans pour autant oser la regarder dans les yeux, il se retrouvait pris au cœur d’un ballet vermeil dont il était l’artiste éperdu. La mort était à la fête et le Jagger était un échoué perdu au cœur de l’infirmerie. Un prisonnier ébranlé par les allées et venues de ces blessés aux abois qu’il contemplait sans jamais bien savoir que faire de ses dix doigts.
Le visage de l’Aderal avait été une oasis dans ces terres arides dont la soif n’était plus étanchée que par le sang et les pleurs. Le sel de leur douleur consumant les plaies du mêlé sans qu’il ne sache que faire pour se protéger de toutes ces âmes en peine qu’il avait lui-même blessé. Port auquel s’amarrer, Ido avait les mots vifs et, bien que dissimulées sous la guise des jeux de la langue, ses palabres restaient d’une clarté sans pareil pour son vieil ami. Un rire éreinté s’échappa des lèvres de Naos, ce dernier forçant sur ses côtes endolories afin d’offrir une réaction digne des paroles de son interlocuteur. D’ange, il n’avait aucune caractéristique. Même ses boucles de chérubin n’avaient pas la bonne couleur, l’ancien gamin de rien un éternel mouton noir forcé d’observer de loin le ballet de lumières éclairant les plus fortunés. Il ne sentait aucune similitude entre lui et un ange, le sang sur ses mains l’empêchant de panser les plaies le rendant exsangue. Malgré tout, le Jagger offrait ce sourire de travers qui le caractérisait si bien, cette ligne courbe lui ayant attiré tant de problèmes depuis son enfance à cause de son air d’escroc. Escroc, il l’était, trompant l’Aderal avait l’aisance d’un vendeur d’espoir dérobant les poches de ses clients. A l’inverse, Ido était bien peu habile dans l’art de masquer ses maux, Naos s’inquiétant de la plaie à son bras. Leur chair était bien trop usée pour leur âge, les marques d’une vie de forçat à jamais gravé dans le derme vaincu qu’ils trainaient dans leur sillage.
Les mots du lambda semblaient légers, pourtant le mêlé peinait à digérer leur poids. Bien que les soigneurs avaient désertés leur flanc, se lançant à corps perdu dans la lutte les opposant à cette marée de blessée, Ido pesait ses mots son regard océan troublant bien plus le brun de l’ébène plein les prunelles. Le ballet incertain des paupières du Jagger sembla perturbé une seconde, une innocence sans nom éclaboussant ses traits alors qu’il observait l’Aderal faire un trait d’humour. Une exhalation fatiguée s’échappa de ses lèvres, le brun pensant aux affres de l’amour et cet entourage féminin que son ami lui associait à tort. Naos se demandait à quoi cela pouvait bien servir de s’entourer de mille visages, oubliant au détour de ces rivages sans nom la saveur du métissage de deux cœurs souhaitant battre à l’unisson. Peu importait l’ingénuité vaine du Jagger, son amertume rattrapait toujours ce dernier. L’orage sembla s’abattre sur les traits d’Ido, ce dernier portait mal les cieux déchirés éclaboussant son faciès marqué par les explosions qu’il avait déclenché. Le regard profondément troublé par les mots du lambda, les prunelles du brun glissèrent le long de sa silhouette à la recherche d’une quelconque entaille, une autre plaie venant renforcer la portée de cet acte qu’il avait posé. Retourner en arrière, s’assurer que le ciel tombait bien sur la tête des Oshun, Ido faisait partie de ces membres de l’armée de Pollux qui s’était véritablement mouillé dans cet histoire. Pendant ce temps, essuyant les affres d’un rôle dont il ne pouvait se défaire, Naos n’était qu’une belle plante suffoquant en essuyant le spectacle ayant violenté sa chair. « T’es fou ? Tu aurais pu sauter… » Se mordant la lèvre inférieure jusqu’à sang, le mêlé jeta un regard inquiet aux personnes les entourant. Heureusement, personne n’écoutait le Jagger trop prompt à quitter son poste dès que le destin d’un de ses amis se faisait incertain.
Grimaçant à cause de sa propre stupidité, trop souvent fier de ses mots Naos s’était rendu compte que ceux-ci semblaient toujours de trop entre ses lippes. Malgré les années, le mêlé restait un gamin souvent trop emporté par ses propres élans, incapable de lutter contre le courant l’entraînant toujours irrésistiblement vers sa fin. Au point que l’homme ne savait ce qu’il aurait fait de sa vie sans les bonnes mains si promptes à le rattraper, le manipuler avec délicatesse et le forcer vers un destin l’étant moins. « J’étais en train de parler quand ça s’est produit, en essayant de rejoindre mon boulet j’ai été balayé par le souffle. » De toute manière, qu’aurait-il pu faire si les choses s’étaient produites autrement ? S’assurer de la mort du prince sans poser ses mains sur sa propre trachée à lui ? Son regard plus prolixe que ne l’étaient ses mots, le Jagger se demandait si Ido y pensait parfois. Combien de personnes l’ayant croisé fantasmait d’écraser sa trachée afin de fendre ce piédestal sur lequel reposait Cal quitte à enterrer son ombre par la même occasion ? Ils étaient bien prêts à mettre à feu et à sang leur nation, qui était-il face à Aksana ? « Plus de peur que de mal pour eux. Cependant, ils se remettent en question et c’est la première fois que j’observe ça. » La peur s’emparait doucement du palais des flammes et de ses hôtes, le brun une bête se nourrissant du tourment pour pourrir un peu plus les Oshun. « Ils ont eu vraiment peur, c’est déjà une victoire en soit. » Une victoire douce-amère qu’ils s’efforçaient de faire valoir leur violence.
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MessageSujet: Re: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyVen 25 Aoû 2017 - 23:23

C'est vrai, il aurait pu sauter. Il aurait pu crever comme un con, son corps déchiqueté par la détonation, brûlé par des flammes dont il était le créateur, comme un parricide ingrat et destructeur. Mais à la place, il s'en tirait à moindre mal, le feu ayant seulement eu le temps de lécher son avant bras, souvenir à jamais gravé de cette entreprise funeste dont lui et ses camarades étaient les instigateurs. D'autres avaient eu moins de chance, d'autres avaient bel et bien sautés, comme de vulgaires pions sur un terrain de jeu grandeur nature, le tout étant, pour le joueur, de faire tomber les bons pions, ce qui n'arrivait malheureusement que rarement. Ido n'était pas dupe, il savait que toucher les Oshun, et plus particulièrement l'impératrice, relevait du miracle. Que les tuer, par ailleurs, n'était peut-être pas sensiblement la meilleure des options, un tyran étant bien facilement remplacé par un autre. Pourtant, malgré ce constat, la famille impériale restait une cible de choix pour Ido, la base de tout, celle qui, il l'espérait, ferait s'écrouler le château de cartes une fois mis à terre. Le lambda n'attendait finalement que ça : qu'ils tombent. Eux, les maîtres, les nobles, les sangs soit disant précieux, ceux qui n'avaient rien trouvé de mieux que d'asservir encore plus un peuple soit disant libéré, créant une mascarade si énorme que les principaux intéressés n'y voyaient que du feu. Aies l'honneur de me protéger, ou plutôt protège-moi si tu ne veux pas mourir, Ido ne comprendrait jamais ça, il ne comprendrait jamais comment les mêlés avaient été aussi bête pour prendre un tel risque, comme Naos par exemple, celui qui s'était battu pour lier sa vie à un tyran en devenir. Alors oui, lui le moins que rien aurait pu sauter, mourir et lorsqu'il s'était approché de la bombe pour s'assurer qu'elle sauterait bien, cela ne paraissait pas une option si effrayante pour le lambda. A présent, il savourait quand même sa présence parmi les vivants, pour lui certes mais aussi pour d'autres, d'autres comme lui qu'il voulait aider. Soulevant ses épaules avec un air désintéressé, Ido ne renchérit pas sur cette tirade du mêlé. A quoi bon parler de ce qui aurait pu se passer quand ce qui s'était réellement passé était bien plus intéressant. Naos était donc bien avec eux, Ido n'en était pas surpris. Sa référence au prince héritier le fit cependant sourire, étrange comme il semblait détester un homme avec qui il possédait un lien si fort, étrange. Tout comme ce que Naos lui relatait à présent, des mots qui semblaient si volatiles aux yeux de l'humain, peu enclin à croire qu'ils étaient capables de se 'remettre en question'. - Vraiment ? Il se remettent en question ? J'aimerais vraiment voir ça car tout de suite, mon imagination me fait défaut. Ils se remettent en question dans leur joli palais doré ? Hum... Ido n'y croyait tout bonnement pas. Ils avaient eu peur, peut-être, c'était humain après tout. Mais pour lui, la pourriture avait tellement attaqué leur enveloppe charnel que changer n'était pas une option envisageable. Rien ne changerait jamais, pas avec eux au pouvoir. - Une maigre victoire. Ils vont avoir peur cette nuit, demain au plus tard et après quoi ? La vie reprendra son cours, comme d'habitude et rien ne changera, ou alors en pire, mais pas pour eux. Ce sera pire pour toutes les petites mains, les esclaves qui paieront pour tout ça, sans parler des représailles qui allaient arriver et qui risquaient d'être sanglantes. Mais Ido avait-il le droit de se plaindre ? Après tout, il était à blâmer pour cette situation et bien que ce sentiment lui soit fort désobligeant, il restait conscient que la souffrance allait encore continuer et s'accentuer afin qu'ils n'arrivent à leur but. Préférant donc ne pas se focaliser sur ce tableau glaçant, Ido fût soudain piquer par la curiosité et il engagea alors un sujet que Naos et lui n'avaient encore jamais abordé. - C'est comment d'ailleurs là-bas ? Toi qui traîne dans le palais ? T'as une chambre là-bas, les draps sont doux et soyeux ? Un sourire amusé se cala sur ses lèvres, certes il le charriait mais il était également impatient d'en savoir plus. - Et ils font quoi toute la journée ? Il faudrait que tu m'emmènes un jour, y'a pas des jours portes ouvertes ? Je serais bien curieux de découvrir tout ça... Chose qui n'allait jamais arriver, mais il pouvait bien rêver un peu, non ?

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MessageSujet: Re: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyLun 4 Sep 2017 - 10:03

you must resemble your worst symbols. the reflections that control your heart.
Se soulever contre le pouvoir établi revenait à poser un pied sur l’échafaud. Conscient de l’évanescence de leur vie, les membres de l’armée de Pollux savaient qu’en boutant le royaume d’Aksana ils se consumaient par les deux bouts. De la suie plein les doigts, l’écarlate étranger imbibait son derme sans qu’il ne puisse trouver la force de l’arranger. Forcés de porter ce stigmate, aussi bien lui qu’Ido, les deux partageaient une volonté d’abnégation ayant fait des morts en devenir. Si l’Aderal avait manqué de partir en fumer cette fois, Naos se doutait de l’amertume qui le consumerait si ce dernier venait à disparaître pour de bon. Cependant, leur amitié était ancrée dans la réalité de leur situation. Ni l’un ni l’autre n’était irremplaçable, les deux hommes rien de plus que de la chair à canon qu’on déplaçait comme des pions sur l’échiquier géant d’une histoire dont ils n’étaient que des acteurs de passage. La différence entre les deux hommes provenait des chaines à leurs poignets, celles d’Ido autrefois tangible quand celles de Naos le liaient invisiblement à la destinée d’un autre que lui. En définitive, ils n’étaient que des pantins dansant sous les doigts agiles de l’architecte de leur malheur, courbant l’échine face à la douleur qu’ils semaient dans l’espoir de faire fleurir des champs d’espoir.
Les mots de l’Aderal eurent le don d’irriter son vis-à-vis mêlé. Grimaçant face à son ton, mais surtout le venin s’échappant des lippes de son ami, Naos ne savait que dire pour éclaircir le tableau. Il n’avait que de l’ébène entre les doigts, des heures perdues dans les ombres à espérer un faux pas, une étincelle lui donnant finalement sens en lui prenant la vie. Malgré tout ce qu’il pourrait arracher à ses lippes défaites, ces explications surannées qui ne rimaient à rien, le Jagger savait qu’Ido ne pouvait comprendre ce qu’il cherchait à lui dire. Ce dernier n’avait pas vécu à la cour, son regard toujours porté au-dessus de son épaule de crainte de voir la garde royale lui tomber dessus après une ou l’autre incartade au milieu de la nuit. Il ne vivait pas la peur au ventre et les poings serrés forcés de sourire quand ces princes de rien lui adressaient la parole persuadés de le bénir de leurs bons mots. Si Naos ne savait rien de la rage ayant arraché Ido à ses chaines, Ido ne savait rien de ce mal rongeant les veines de son cadet. Il ne pourrait jamais pleinement comprendre ce que ça faisait d’être l’adiutor du prince. Cette imposture au cœur oxydé sur le faciès duquel on avait peint le sourire émacié de l’homme vaincu. Le lambda ne savait pas la solitude et la douleur rongeant le mêlé au plus profond des nuits les plus noires et Naos ne pouvait le mépriser de ne pas comprendre. Malgré la rage à revendre lui consumant les veines, la grimace déchirant ses traits face aux palabres éhontées de son ainé, il ne pouvait rien dire parce que tout ça c’était de sa faute. Tout ça s’était de son fait. Il avait décidé de se passer la corde au cou, les bagues aux poignets, fier imbécile persuadé qu’il renverserait l’ordre du monde si on lui offrait une opportunité. Les opportunités étaient venues, les opportunités avaient filé et désormais il vendait sa chair aux enchères espérant que Pollux lui offrirait finalement une raison d’exister. « Tu veux que je dise quoi, que ça n'a servi à rien ? » L’amer de ses mots était une violence que le Jagger peinait à s’infliger. Des fois la vérité était une lame qu’il ne pouvait supporter, souffrant sa morsure plus difficilement qu’il essuyait les coups. Les prunelles débordées par ce trop-plein d’ombres consumant ses iris, le brun refusait de s’épancher sur le sujet. Il était des sutures que les deux hommes savaient ne pas devoir rouvrir sous peine de se vider.
Pourtant, la conversation qu’Ido entama était aussi glaçante pour le Jagger qui ne savait par où s’arracher les mots vermeils teintés de cette vie passée au château. Naos passa une main dans sa crinière, sentant les secondes tomber au fond de sa trachée alors qu’il offrait à son ami son plus beau sourire d’arnaqueur. Ces lippes étirées qui souffraient leur propre existence, ces lippes crochues sans saveur qui cachait le carmin s’échappant des mains du brun le laissant exsangue. Toutefois, Naos ne pouvait se plaindre de sa vie entre les barreaux de sa cage. Cet œil du cyclone dans lequel il dépérissait en espérant pouvoir arracher le cœur à l’orage. « C’est de la poudre aux yeux. Beaucoup de faste recouvrant la vanité des individus l’habitant. » L’amertume du brun était palpable, une plaie ouverte que le monde refusait de refermer. Néanmoins, conscient du ton léger de l’Aderal ainsi que de la bienveillance de ce dernier il fit de son mieux pour forcer le trait. « J’ai une chambre qui fait la taille des deux pièces dans lesquelles je vivais avec ma sœur et ma mère. Le prince, par contre, a tellement d’espace dans la sienne que je ne sais même pas comment il a fait pour la remplir. Puis, il a carrément une salle de bain attenante. » Malgré lui, le Jagger restait un enfant de Jhiu N'guri, un de ces gamins fait de rien incapable de ne pas rêver face lustre recouvrant les fondations décaties d’un palais bâti sur le sang de ses serviteurs. Il vomissait leurs paillettes et ces bâtiments sans saveur, crachant son dégout à qui voulait l’entendre. « Honnêtement, ils font que parler. Parler, parler et parler comme si ça allait finir par les rendre intéressants de toujours causer. Ils se font du mal aussi, comme pour se justifier d’exister dans l’abondance quand ils ne méritent pas ce qu’ils ont. » Posant sa main sur l’épaule de son ami en un geste vaguement paternaliste, le brun ne pouvait nier la manière dont son cœur se contractait à l’idée d’inviter Ido dans ce purgatoire le consumant à petit feu. « Rien de ce que tu pourrais voir là-bas ne mériterait le risque de s’y rendre. Tant que tu peux éviter d’être aspiré par cette cour de fous, je te conseille de rester à l’écart. » Pour rien au monde Naos souhaiterait voir ses proches tomber sous le joug de cet étendard calciné. Celui-ci même qui avait fait de sa vie une farce dont il n’était qu’un personnage alité.
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MessageSujet: Re: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyMar 19 Sep 2017 - 22:09

Ils avaient beau bien s'entendre, ils avaient beau avoir la même rage envers les maîtres et leur oppression, Naos et Ido restaient deux hommes dont la naissance, la vie et les choix respectifs faisaient d'eux deux êtres diamétralement opposés. Ido n'avait connu que la survie, une existence en pointillé à se demander quand et où tout basculerait, quand et comment la mort frapperait. S'il l'avait toujours espéré douce, le lambda savait à présent qu'elle risquait d'être violente, ayant depuis fait la paix avec cette peur viscérale. Naos, lui, restait un esclave, mais un esclave particulier. Son pouvoir le rendait fort, utile, nécessaire. Si nécessaire qu'il avait, avec brio, réussit à se hisser tout en haut de la chaîne alimentaire et quoiqu'Ido en pense, il ne pouvait qu'applaudir l'exploit. Ce choix là, celui de se lier à l'ennemi, le lambda n'était pas sûr, qu'à son jeune âge, il aurait eu la maturité de le faire mais le coup avait été bien mené par le mêlé qui s'octroyait par la même occasion un pouvoir bien plus grand : celui de la connaissance. Il était là-bas, dans ce temple du pouvoir et de la folie, déambulant autour d'êtres assoiffés de puissance, à les observer, les écouter, les comprendre. Une position qu'Ido ne lui enviait pas, quoiqu'on en dise. Alors c'était peut-être pour cette raison que le mêlé sembla piqué par les propos quelque peu extrémistes du soldat de Pollux. Après tout, peut-être était-ce humain de leur chercher des excuses, lui qui les voyait par derrière les murs de leur palais, lorsque les masques tombent et les personnalités se révèlent alors que pour Ido, ils ne s'apparentaient qu'à une hydre meurtrière qui, même si elle ne perdait qu'une seule écaille, se retrouverait avec un cuir encore plus robuste. Le sujet était sensible. Certainement trop bouillant, aussi. L'un comme l'autre, ils venaient de se rendre coupable de l'impensable et les sentiments à vif, peut-être valait-il mieux calmer le jeu avant de dire ou faire quoique ce soit d’ineffaçable. - Non. C'est trop tôt pour le dire de toute façon. Et cette conversation était stérile, sans aucune finalité viable alors à quoi bon s'y empêtrer. La douleur lancinante de sa brûlure le torturant avec plus d'ardeur, Ido grimaça légèrement au moment de changer le linge imbibé de pommade que les soigneurs lui avaient donné. Parler de ce dont Naos était témoin tous les jours n'était pas nécessairement le sujet de prédilection d'Ido mais il restait un bon moyen de se changer les idées et peut-être, aussi, d'assouvir une sorte de curiosité inattendue. La réponse du mêlé arracha un sourire au lambda qui n'en attendait pas moins, en réalité. Il avait déjà eu un aperçu de cette mascarade, chez les Osoryd qui, certes, n'avaient pas autant de pouvoir entre leurs mains, mais qui faisaient tout cependant pour s'en approcher le plus possible et en obtenir les meilleures grâces. Les faux-semblants, les relations biaisées, rien n'était vrai chez les nobles, alors que dire des princes et princesses. - On devrait demander ça, à la Ligue, une salle de bain attenante à nos «chambres». S'amusant à mimer les guillements, Ido sourit à l'idée d'avoir un tel luxe accolé à... un simple recoin avec couchette au sein d'un château en ruines. Et finalement, il se rend compte qu'à côté d'eux, cette simple couchette vaut tout leur apparat, du moins à ses yeux, lui qui ne demande que la liberté. Une liberté à laquelle il n'ose même pas penser tant elle lui paraît impossible. - Je vois... Sa voix est lasse, presque empreinte d'une certaine pitié. - J'imagine qu'on est mieux ici alors... Enfin... Toute proportion gardée... Sans les ruines, le sang, la clandestinité... Un quotidien qui a finit par épuiser le lambda et le ronger jusqu'aux os. Mais les alternatives sont inexistantes et un seul maître mot est important : tenir. Tenir jusqu'à la fin pour peut-être, enfin, se dire que tout ça a bien servi à quelque chose... - Tu ferais quoi, toi, si tu étais libre et que ce monde serait, réellement, en paix ? Une question personnelle, peut-être trop, mais qui venait de traverser l'esprit de l'humain qui n'était même pas capable d'y répondre.
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MessageSujet: Re: wounded soldiers (naos) wounded soldiers (naos) EmptyMar 3 Oct 2017 - 13:03

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Malgré le feu des mêmes passions coulant en leurs veines, Ido et Naos n’avaient pas été faits de la même étoffe. Recevant les coups depuis toujours, l’Aderal était fait d’un roc que son cadet ne pouvait qu’envier lui qui cédait sous le poids d’une morale les ébranlant tous les deux. Malgré tout, main tendue au-dessus du fossé séparant les individus de différentes naissances, ils avaient décidé de passer outre la fracture, rejeter cette déchirure censée les garder à distance. Il n’empêchait que parfois, lorsque tout était dit et qu’il restait sans voix, le Jagger pouvait la sentir la différence. Cette balafre striant les cœurs épuisés de ces lambdas forcés de ployer l’échine comme leurs égaux mêlés n’avaient jamais à le faire. Souffrant d’autres chaines à ses poignets, amassant les liens autour de sa trachée comme s’ils allaient finir par l’aider à respirer, le brun n’avait pas l’impression d’être à envier. Pas quand il en était venu à prendre en pitié ces geôliers de malheur ayant tourné en cendre les ruines de sa jeunesse pour ne laisser derrière que le néant d’une vie vécue pour des idéaux qu’ils ne s’apparentaient plus qu’à du rien. Les mots coincés au fond de la gorge, tant de lames mordant la chair trop tendre pour ne pas saigner, Naos savait qu’il lui fallait calmer l’orage au plus profond de ses prunelles, faire taire ces nuages ne demandant qu’à gronder entre ses côtes. Les deux hommes avaient porté l’horreur à l’orée du monde, souffrant les bourrasques d’une nation soufflées par les explosions. Même si les corps ne se portaient pas trop mal, le mental était une plaie béante ne demandant qu’à saigner sous l’effet de cette honte d’avoir échoué.
Même si ça n’était pas son but, Ido semblait creuser le fossé les séparant avec ses questions à la douceur amère. L’herbe n’était pas plus verte au Palais des Flammes, la terre à jamais calcinée par les maux de ses locataires. Faisant de son mieux pour répondre à la curiosité d’un enfant de personne, l’adiutor du prince ne pouvait réprimer le ressac des vagues aigries battant ses rives. Y avait la mer qui débordait de ses bronches et la colère qui ne demandait qu’à le prendre lui qui avait été soufflé par les vents mauvais de sa propre rage seulement quelques heures plus tôt. Toutefois, l’Aderal n’en était pas moins un bon public, prompt à surenchérir et alimenter la conversation malgré la mauvaise humeur palpable de son interlocuteur. « Avant la salle de bain, je demanderais de la meilleure nourriture, c’est pas toujours la joie dans les assiettes par ici. » Rire du triste sort de ces enfants du monde forcé à la clandestinité pinçait le cœur du Jagger conscient du faste dans lequel il baignait à proximité des Oshun. Il n’empêchait que rire de ça valait toujours mieux que de se laisser abattre. Que de fermer les yeux sur les horreurs du monde et se contenter d’acquiescer face à ces injustices les bouffants de l’intérieur. Tant qu’ils avaient la rage au ventre, ils avaient la possibilité d’exister et la ligue rappelait en permanence à l’ancien enfant des rues à quel point il souhaitait lacérer l’univers pour lui faire payer le poids de ses erreurs.
Les lippes fendues du brun se pincèrent un peu plus alors qu’il baissait les yeux sous le poids des mots d’Ido. Leur vie à la ligue était mieux que rien pour les lambdas, pour ces mêlés incapables d’exister autrement. Elle méritait pourtant d’être meilleure et ça, ça bousillait le Jagger au niveau du cœur. « On sera mieux quand ils seront plus là. » Tout ces petits princes du néant. Ces bourgeois pris par le temps et leur propre existence que pour ce soucier des gamins de la violence crevant sous leurs semelles. Ça allait changer, le monde avait besoin de changer et plus le temps passait et moins le Jagger arrivait à subir ces injustices l’ayant fait ce monstre d’amertume et de colère détruisant tout sur son chemin. Les mots de l’homme lui faisant face prirent de cours Naos qui ne put s’empêcher de le regarder les prunelles découvertes de toute leur dureté. Il avait plus que de l’innocence plein le regard et le cœur à vif de ne savoir comment faire pour se protéger de ces vérités le laissant hagard. Les lippes fendues en un sourire étonnamment triste, il se contenta de hausser les épaules en disant : « Ca me sert à rien de penser à ça. Y a qu’une seule manière pour moi d’être libre. » Et aucun avenir à planifier. Il n’y avait que la mort pour lui donner des ailes et rompre son statut de prisonnier. Pourtant le mêlé aspirait à tant d’autres choses, incapables de rêver en couleur ces espoirs faisant de lui un fou se saignant à blanc juste pour prétendre être vivant. « Mais dis-moi, toi qu’est-ce que tu feras quand ça arrivera enfin. » Parce que même si son avenir se finissait dans les limbes ténébreuses d’une fin inévitable, le monde continuerait à tourner. Et dans cette course sans fin, le Jagger n’aura jamais été qu’un grain dans une histoire tellement plus grande que lui.
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