Tu t'extraits à la fraîcheur du palais des flammes, ton menton se redresse vers le ciel pour venir accueillir les rayons de lumière. Le voile de chaire vient recouvrir tes orbes noisettes, alors le soleil vient délicieusement chérir ta peau blanchâtre. Tu te délectes de cette sensation qui nourris tes flammes intérieurs. Tu t’abandonnes dans les jardins, cédant à l'ennuie provoquer par l'absence de ton futur époux. Des réunions importantes auxquels tu n'es pas conviés... pour le moment. Peut-être. Tu n'es pas faite pour parader à son bras comme une vulgaire potiche, ignorante des affaires qui inquiètes la couronne et l'empire. Tu n'as pas été élevée par décorer le bras du prince, mais pour siéger à ses côtés. Tu sais pourtant qu'il te faudra du temps pour gagner sa confiance et faire tes preuves, montrer tes capacités à régner à ses côtés, en véritable partenaire. Ton ambition n',est pas de prendre sa place, mais d'être à ses côté pour façonner un monde à votre image. Délicieuse utopie qui alimente ta patience. Tu n'es pas du genre à forcé le destin, tu laisses le temps faire son oeuvre,  tu laisses le temps vous permettre de vous découvrir l'un l'autre, pour finalement lui faire prendre conscience qu'il aura besoin de toi à ses côtés. Pensive Tu te sens bien ici, dans ses lieux entièrement dédié à tes précieuses flammes. Tu te sens plus forte que jamais, puissante, entourée de ce feu divin. Il est partout autour de toi, tu te pares de sa beauté, portant avec fierté les couleurs chaudes et flamboyantes de ton élément. Jusqu'à ce que ton aura ne s’entremêle avec celui de cet autre. perdue dans la toile de tes pensées, tu n'as sentie sa présence que lorsque ton regard à croisé le sien. Un sourire se glisse sur tes lèvres lorsque tu reconnais l'enfant terrible de cette autre maison du feu. Vos familles se ressemblent presque autant qu'elles ne sont différentes. Ton visage décline, alors que tes doigts glissent dans ta tignasse sombre pour la rejeté en arrière. Tu t'approches, encore, tu dévores la proximité, bafouant son espace sans paraître le moins du monde troublée. Cela semble si naturelle pour toi d'être proche de ces autres. Tu ne dis rien, cet éternel sourire énigmatique posée contre tes lèvres. Pourquoi Quelle flamme t'a donc amené par ici, Idriss Swanson? Tu le connaissais avant, à l'académie, quand tu étais une autre. Tu n'es plus certaine de connaître le jeune homme qui se présente à toi aujourd'hui. Tu scrutes ses traits, bien moins enfantin, bien plus désirable. Tu ton cœur arrache un soupir, te rappelant qu'il est scellé à cet autre, ce prince des flammes... Mais pourras-tu jamais aimé cet homme que l'on t'a imposé? Tu l'aimes, évidemment, mais pas avec la passion dévorante d'une femme qui aime son mari. Ce garçon qui te fait face, c'est un de ceux que tu ne pourras jamais désiré. Peut-être.  

On se perd dans notre folie. On entend des voix qui nous poussent à agir, à ne pas rester indifférent. Tout le monde veut être important, tout le monde veut s'imposer, à sa façon. Il marche dans les couloirs de ce palais qu'il ne connaît que trop bien. Ses pas retentissent contre le sol, annonçant son arrivé. Un nouveau jour, un nouveau monde, mais la même vie. Il ne pouvait rien faire pour échapper à son destin, piégé comme un oiseau en cage, comme un lion qui n'attendait qu'une seule chose, pouvoir s'échapper et trancher la gorge de ses ravisseurs. Il était coincé par les paroles de ses ancêtre, de ces personnes qu'il n'avait pas connu. Un serment, des paroles qui le lient à jamais à cette famille. Cette famille qu'il voudrait écraser sous ses pieds comme des insectes répugnants. Si il s'écoutait, il le ferait dès maintenant. ais il ne pouvait pas, ce n'était pas le moment d'agir au grand jour. Alors il devait courber l'échine, afficher un grand sourire sur son visage fatigué par toutes ces mascarades. Il savait qu'il devait le faire pour sa survie, pour le bien de sa famille, mais ça le rendait malade, de plus en plus. On dit que le temps panse les blessures, que tout finit par s'arranger. C'est faux, tout devient pire. Il voulait vomir en les voyant, se donnant de grands airs. Les Swanson faisaient tout pour eux, et eux ne faisaient rien retour. Il voyait dans leurs regards qu'ils s'en foutaient royalement de lui, de sa famille, et ça le bouffait de l'intérieur.

Il ne pût s'empêcher d'esquisser un sourire lorsqu'il la vit s'approcher de lui. Comme un papillon volant directement dans la toile de l'araignée, sans échappatoire. Il fit mine de ne pas la voire, baissa la tête. "Quelle flamme t'a donc amené par ici, Idriss Swanson ?" Une opportunité, voilà ce qu'il voyait. Un moyen de les atteindre indirectement, sans trop de risque. Il était temps de passer à l'action, de ne plus croiser les bras en attendant d'attendre les nouveaux ordres. "Un petit oiseau m'a dit qu'une très belle fleur se trouvait dans le jardin, alors je suis venu voir." Il n'avait jamais été très fin comme garçon, mais il ne s'en rendait pas vraiment compte, trop préoccupé par son objectif. Saeko Yinren, la promise de l'héritier. Au travers d'elle il pouvait les atteindre. En s'attaquant à cette nouvelle venue il pouvait agir. Ils étaient ensemble à l'académie, mais les choses avaient beaucoup changé depuis. "Et je ne suis pas déçu d'avoir fait le déplacement." Il pris la main de la jeune fille et y posa ses lèvres, comme un gentleman le ferait. Son jeu n'était pas des plus convaincant, mais cela suffirait amplement à la jeune demoiselle. Il n'avait jamais aimé et n'avait été aimé que trop peu. Ce sentiment lui était presque étranger, comme un lointain souvenir. La vérité était qu'il ne voulait pas ouvrir son cœur, ou ce qui restait de son cœur, pour ne pas être faible. Mais les sentiments ne sont pas des objets que l'on peut ranger dans un placard. Ils sont tenaces, insaisissables et ont tendance à apparaître lorsque l'on ne s'y attend pas.

Un rire léger s'extirpe de tes lèvres alors que tu secoues ta frimousse à la négative. Tu ne connais que trop bien la flatterie pour te laisser berner par un tel discours. Elle est pourtant si douce et délicieuse, elle glisse sur ta peau, réveille les flammes langoureuses et charmeuses. Tu sais qu'il ne s'agit que des mots, mais ces mots là te plaisent bien plus que de raison. Ton cœur a beau appris à ne pas se laisser endormir par de pareils propos, ton corps, lui, ne peut s'empêcher de s'éveiller au plaisir de la séduction. Ses lèvres viennent se déposer contre ta peau, dans une tentative presque grotesque de te conquérir. Il ne cache nullement ces intention... C'est du moins ce que tu crois. Tu as beau avoir érigé des barrière autour de ton cœur, tu te laisses bercer par des illusions et des artifices, inconsciente que la position que tu occupes à la cours attire les hommes. Tu n'es qu'un vulgaire intermédiaire, pour atteindre le prince des flammes. Une jeunesse qui te fait défaut, attiré par des cajoleries, envoûtés par le plaisir de te sentir désiré, réellement désiré. Dans ce palais, tu te découvres dans le regard des autres, tu apprends à être cette femmes désirables, quitte à t'en brûler les ailes. Tu crois avoir le contrôle. Tu crois, mais tu ne sais pas, parce que tu ne possèdes pas les armes nécessaire pour te protéger de ce genre de perfidie. Tu crois connaître tes leçons, mais tu ne sais pas. Une insolence que tu dois à ton manque d'expérience. Tes doigts jouent contre sa peau, garde sa main une fraction de seconde plus que nécessaire. Tu apprécies le contact de sa peau contre la tienne. Cela pourrait être un geste anodin, dans d'autres circonstances. Le petit oiseau aurait dû te prévenir que cette fleur ne peut-être convoité. Te yeux te trahissent, plonger dans le brasier du son regard à lui. Tes mots s'opposent à tes gestes. Ton sourire persiste et désarçonne. Tu ne sais pas pourquoi tu continues se jeux bien trop dangereux, sans jamais dépasser les limites. Tes doigts viennent pianoter tes lèvres. Depuis quand es-tu devenu si entreprenant? Un impulsion, tu avances vers lui, passe à côté de lui, effleurant son flan. Si tes lèvres restent scellées et ne prononcent plus le moindre son, tes yeux lui, l'invite à te suivre. Plus loin dans le parc, là où les regard curieux ne seront pas assez aiguisés pour tout voir, là où les oreilles malveillante ne pourront pas venir te salir. Et pourtant, tu ne te doutes pas que cette présence néfaste marche à tes côtés.

On ne peut échapper aux ombres qui nous entourent. Ces tâches noires qui nous suivent partout, sans vraiment qu'on s'en rende compte. Un ennemie invisible, ou presque. On se surprend à sursauter. Notre cœur s'accélère dans notre poitrine et notre respiration devient confuse, rapide, trop rapide. Alors on essaie de se calmer, de prendre de grandes inspirations et de fermer les yeux, pour se concentrer sur autre chose, pour se vider la tête. Malheureusement, ça ne marche pas à tous les coups. Ce sentiment reste accroché à notre âme, un sentiment d'incertitude, de mal-être. Le problème ce n'est pas les ombres, mais ce qu'elles reflètent de nous. Une image dont on ne peut se défaire, que l'on ne peut cacher. Et c'est cette image qui peut nous détruire. Il le savait que trop bien, il en faisait les frais tous les jours. On s'écartait de son chemin lorsqu'il s'approchait, on murmurait sur son passage. Cela aurait pu déranger d'autres personnes, mais pas lui. Il est craint, il le sait et ça ne le dérange pas. Comme ça on lui fout la paix. Il n'avait pas besoin de parasites venant s'accrocher à lui pour monter dans l'échelle sociale. Il n'avait pas besoin d'hypocrites autour de lui, surtout en ce moment.

Son rire retentit dans l'air comme une douce mélodie. Elle avait un jolie rire, quand même, malgré tout. Sa peau était douce, plus douce qu'il ne l'aurait pensé. Il secoue discrètement sa tête pour en enlever ces pensées. "Le petit oiseau aurait dû te prévenir que cette fleur ne peut-être convoité". Il adore les défis. Il savait pertinemment qu'elle était promise à un autre, et c'est justement ça qui l'intéresse. Ce mariage arrangé qu'il voudrait détruire. "Depuis quand es-tu devenu si entreprenant ?" Il croise son regard, insistant, plein d'ardeur. Elle se déplace gracieusement, et il ne peut s'empêcher de la suivre. Machinalement ses jambes s'enclenchent et lui emboitent le pas. Pour une fraction de seconde, il est devenu ce papillon attiré par la flamme. Pour une fraction de seconde, il pourrait se brûler les ailes. "J'ai toujours été un garçon très entreprenant." Il ne disait pas de mensonges sur ce point là. Lorsqu'il voulait quelque chose, il n'y allait pas par quatre chemins. Il fonçait jusqu'à obtenir la chose désiré, quitte à blesser quelques personnes au passage. "Et toi, c'est le fait de te marier avec le prince héritier qui te pousse à jouer les prudes ?" Un vrai goujat, c'était plus fort que lui. Il n'avait pas voulu tourner sa phrase de la sorte. Il aurait voulu paraître énigmatique tout en étant claire. Malheureusement il n'était pas doué avec les mots, et la métaphore de la fleur était le seuil maximal de sa poésie lyrique. Il était direct, peut-être un peu trop.

Un regard par dessus son épaule. Il dit ce qu'il pense, sans détour et tu as l'impression de pouvoir faire tomber les barrières. Tu t'illusionnes, plus facilement que tu ne l'aurais cru, plus facilement que tu ne l'aurais cru. Les jeux de séductions sont des faiblesses bien dangereuses. Tu es une proie facile. Stupide jeunesse.  Tu l'écoutes. Il est cette force à l'état brute, presque sauvage, il ne s'encombre pas du moindre détour. Ca a quelques choses de plaisant, dans cette valse de faux semblant. C'est bien ce que tu exècres dans cette cours, les manipulations abjectes pour parvenir à tes fins. Si tu te plies au convenance imposée par ton statut de fiancée, tu ne perds pas de vue qui tu es. Tu n'as pas peur de montrer ton visage, persuadée que l’authenticité pourrait faire basculé le cœur de ce peuple bercé d'apparence. Le tout est un équilibre fragile et subtile, entre celle que tu es et ce que l'on attend de toi. Et finalement, un soupire alors que tu t'immobilise, tu tournes les talons pour planter ton regard dans le sien, éveillé le feu qui sommeil au plus profond de ton être. Tu pinces les lèvres alors que tu t'avances à nouveau vers lui, tu te débarrasses à nouveau de cette distance, bien plus que nécessaire. Tu relèves le menton vers lui. Tu adores cette sensation furieuse qui t'électrise. Un sourire vient fendre tes lèvres, enjôleuse et malicieuse. Toi, tu dis prude, moi, j'appelle cela avoir un minimum de dignité. tes paupières papillonnes. L'une de tes mains se soulèvent pour venir se poser contre son avant bras. Tu as ce besoin de sentir, de toucher les personnes à qui tu t'adresses Tu jongles avec le politiquement correcte, t'amusant de cette tension qui vous enveloppe l'un et l'autre. Il ne cache pas ses intentions et tu plonges dans son jeu sans te poser la moindre question. T'aime ça, jouer avec le feu, entretenir ces flammes... Tu te doutes pas que t'es la seule à jouer, que cet autre à des intentions bien pires. Tu t'attendais peut-être à ce que les choses soient plus facile? Le défis que tu lui lances est à peine dissimulé. Essaye de m'avoir si tu en as le cran. Montre-moi de quoi tu es capable. tes doigts glissent contre ton bras, effleurement délicat, avant que ton bras ne retombe le long de ton corps. Tu le toises. Tu t'interroge, un peu, juste un peu, parce qu'au fond, tu n'as pas besoin de savoir ce qui se cache sous ses intentions. C'est ce que tu crois. Encore. Par le feu et les flammes, ce que tu peux te tromper. Si tu veux quelques choses, donnes toi les moyens de l'obtenir.

Elle joue avec lui. Elle minaude, elle s'approche puis elle s'éloigne. Lui aussi il joue, un autre jeu, une autre ruse. Elle le tente, et ça marche. Il ne détourne pas son regard d'elle, de peur de manquer quelque chose, un signe, un sourire, une intention. Elle se rapproche une nouvelle fois, et il peut sentir sa peau contre la sienne. Une chaleur, une étincelle, un désir. Il ne savait pas si elle était sincère et en vérité il s'en foutait. Il voulait simplement que cela remonte aux oreilles du prince héritier, de l'impératrice. Il n'avait pas prévu d'aller plus loin avec, il ne savait même pas s'il en avait envie. Mais alors que sa main remontait le long de son avant bras, il fût décontenancé. Juste pour quelques secondes. On pourrait croire que cela n'importe que peu, mais pour lui c'est bien tout le contraire. Pendant quelques secondes il baissa sa garde, il sentit quelque chose. Quoi ? Il n'en savait rien, et ces secondes s'envolèrent emportant avec elles ce vague sentiment. "Toi, tu dis prude, moi, j'appelle cela avoir un minimum de dignité." Elle joue avec les mots, et cela lui plait. "Si tu le dis." Leurs peaux sont encore en contact l'une contre l'autre, et il la regarde fixement, essayant de lire ses pensées, de déceler quelque chose. Elle n'était pas réticente, cela allait être plus simple qu'il ne le pensait. "Tu t'attendais peut-être à ce que les choses soient plus facile ?" Pas vraiment. Il pensait devoir redoubler d'effort pour l'atteindre, cette chose promise. Il pensait devoir sortir le grand jeu, mais ce ne fût pas le cas. Pour l'instant tout du moins. "Si tu veux quelques choses, donnes toi les moyens de l'obtenir." Encore une perche tendue, une bouée lancée en mer. Elle lui faisait des signes, il était temps d'agir. Elle relâche la pression sur son bras, et leurs corps se délient. Dans un mouvement soudain, sans une réflexion, il se saisit de son avant bras. Le silence. Plus un bruit. Les oiseaux semblent même s'être arrêtés de chanter. Il peut entendre son cœur battre dans sa poitrine. Il la rapproche vers elle. Il était peut-être trop direct. Il allait surement se prendre une gifle. Il la regarde droit dans les yeux, puis descend son regard sur sa bouche. Rosée par l'envie. Son visage s'approche du sien, rapidement, il ne savait pas prendre son temps, être doux. Mais alors qu'il visait la bouche de la demoiselle, au départ, il bifurque de quelques centimètres au dernier moment. Ses lèvres viennent se poser dans le cou de la jeune femme. Le temps semble s'arrêter, et les secondes deviennent des minutes. Il relève la tête, recule de quelques pas. "Oh je m'en donne les moyens, ne t'inquiètes pas."   

Ce n'est pas la première fois que tu joues avec leu feu, que tes doigts s'approchent des flammes si prêt que tu peux en sentir la chaleur. Mais le feu qui brûle en lui semble bien plus ardent et sauvage que tout ceux que tu as pu rencontré.  Tu n'as jamais été aussi proche d'un autre homme que Cal depuis l'annonce de vos fiançailles, tu t'étais certes abandonné à quelques flirtes, mais jamais tu n'avais encore dépasser les barrières physique. Tes pendues à ses lèvres, envoûtée par sa voix, enivrée par la fragrance qui émane de lui. Tu te mordilles la lèvre, atrocement tentée par les siennes. Ton regard inexorablement attirée par le mouvement de sa bouche, avant de venir replonger ton regard dans le sien. Tu n'exécutes pas le moindre mouvement. Tu ne t'en approches pas, mais tu ne recules pas pour autant non plus. Tu le laisses venir à toi et tu regrettes presque  que son baiser ne bifurque pour se nicher dans ton cou. Tes paupières papillonnent alors qu'un frisson exquis parsème ta peau et remonte ton échine. Son souffle chaud contre ta peau. Et déjà il s'éloigne, bien trop tôt, bien trop rapidement, il t'impose cette foutue distance qui te semble devenir insupportable. Il te trouble, cet héritier du feu. Tu ne connais que trop bien l'ambition de sa famille pour occuper le trône qui sera un jour le tient. Qu'est-ce que tu veux, Swanson? Tu appuies sur son nom de famille, pour mettre de la distance entre vous, pour essayer de mettre un terme à le désir qu'il a éveillé en toi. Et paradoxalement, tu fais quelques pas vers lui, pour te rapprocher de lui, sans pour autant en être trop proche. Tes bras se croisent contre ta poitrine comme ultime rempart, comme un mur capable de te protéger non seulement de lui, mais de la débâcle de sentiment qui s'entremêle en toi. Au delà de la Cal, c'est la couronne que je vise... Un souffle, un murmure, une confidence abandonner avec une sensualité déconcertante. Tu plantes ton regard dans le sien, sans peur, sans user d'artifices pour te dissimuler. Aussi séduisante que soit la perspective de te retrouver dans l'ombre d'un couloir, dissimulé aux yeux de tous, il m'en faut bien plus. Tellement plus. Tu t'avances à nouveau alors que ton sourire revient s'emparer à nouveau de tes lèvres, ré-allumer la flamme dorée qui danse dans tes orbes noisettes. Tu le pousses, au delà de ses limites, en essayant de ne pas dépasser les tiennes. Tu te perds, un peu, mais tu ne t'en rends pas compte, persuadée de s'avoir comment te débrouiller, comment t'en sortir, persuader d'être plus forte que ça. Qu'est-ce que tu veux?

Généralement, on se voit plus grand qu'on ne l'est. On aime penser qu'on a de l'importance, que nos actions comptes pour quelqu'un. On pense toujours faire les choses correctement, dans les règles de l'art. C'est facile de se dire qu'on fait tout parfaitement, de ne jamais se remettre en question. Lui, il ne se remettait pas souvent en question, mais ce n'était pas pour autant qu'il pensait toujours faire les choses correctement. Il sait qu'il n'a pas de tact, il sait qu'il n'est pas tendre. Il sait qu'il n'agit pas pour le bien du plus grand nombre mais pour le sien, tout simplement. Pour sa famille à la limite mais cela n'allait pas plus loin.

Il n'arrive plus à lire son visage. Ses paroles et ses mouvements sont contradictoire, mais il en faut plus pour le décontenancer. Après tout il n'a pas grand chose à perdre. Il ne pouvait pas lui dire ce qu'il voulait réellement, sinon elle allait lui échapper, elle allait reprendre son envol et retourner auprès de lui. Et ça ce n'était tout simplement pas possible. "Au delà de Cal, c'est la couronne que je vise..." Une première confidence. Probablement la chose la plus honnête qu'elle lui ait dit depuis le début de la rencontre. Elle est ambitieuse, Saeko, ça se voit. Elle met beaucoup trop d'effort à rester politiquement correct pour ne pas avoir choisit sa situation. "Probablement la chose la plus honnête que tu m'as dit jusqu'à présent..." Il ne pouvait pas lui dire que lui aussi, il convoitait la couronne. Il voulait asseoir les Swanson sur le trône, prendre ce qui leur est dû. Parce qu'ils font tout le sale boulot, parce que se sont eux qui travaillent pour garder les Oshun sur leur place si particulière. Sans eux, ils ne seraient plus rien. Elle s'approche encore fois. Cela était presque devenu comme une danse, un ballet que les deux jeunes gens réalisaient. Une représentation théâtral. A voler trop près du soleil il allait certainement se brûler les ailes. Il savait qu'il jouait à un jeu dangereux. Il était simplement trop tard pour faire machine arrière, et il n'en avait pas envie. Il plonge le regard dans le sien, pour la déstabiliser, pour déceler quelque chose. "Qu'est ce que tu veux ?" Encore cette question. Elle ne savait plus sur quel pied danser, il le voyait bien. Alors il esquisse un léger sourire et passe son bras autour de la taille de la jeune fille avant de la ramener subitement contre lui. Corps contre corps, peau contre peau. Il approche sa bouche de son oreille, comme pour l'embrasser, la mordre, mais s'arrête à quelques millimètres de celle-ci. "Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait une raison caché ? Un garçon ne peut-il simplement pas s'amuser un peu ?"   

Tu hausses les sourcils, tu as cette lueur, cette flamme de miel qui danse langoureusement dans tes orbes noisettes. Tu hausses vaguement les épaules, le mouvement donnant la cadence à te chevelure sombre. Probablement. Mh. Tu n'en sauras peut-être jamais rien. Encore une fois, tu joues sur les mots, les siens, pour le déstabiliser, pour le perdre dans tes propres, dissipés tes mots pour qu'il ne sache pas déceler le vrai du faux... Pour qu'il ne puisse voir la vulnérabilité à fleur de peau. Et avant même que tu ne puisses le comprendre, l'enfant terrible du feu s'abandonne à son impulsivité. Il se débarrasse des barrière, il balaye d'un mouvement les convention pour ne faire que ce qui lui plaît. Tu le jalouse peut-être un peu, de pouvoir céder à ses pulsions... Sans te douter que le moindre de tes mouvements n'a pour bute que de te faire sombrer. Ton cœur loupe un battement, s'emballe furieusement à l'intérieur de ta poitrine. Tu es à nouveau si proche de lui, ses lèvres tentatrices, tu n'aurais qu'à t'avancer pour t'en emparer, pour céder à tous les désirs qu'il t'inspire.  Tu mets une fraction de seconde pour retrouver contenance, pour retrouver le contrôle... Et pourtant, plus que jamais, cette situation t'échappe. Tu est contre lui, perdue dans ses bras. Comme précédemment tu ne fais aucun moment pour le posséder, mais tu ne parviens pas non plus à le repousser. Ton menton se relève avec lenteur alors que ton regard vient chercher le sien. S'amuser? Dans un souffle, tu répète ses propres mots. Tes lèvres se pincent, tu essayes d'échapper à son envoûtement, mais il n'y a rien de plus compliqué lorsqu'il se trouve aussi proche de toi. Si ce n'est que pour cela, tu pourrais avoir toutes les filles que tu désirs... Curieusement, cette pensée t'offense et te dérange, mais tu n'en laisses rien paraître. Tes yeux contre à eux restent résolument ancré dans le sien, tu refuses de te dérober à son regard, de lâcher prise, de montrer le moindre signe de faiblesse. Et une partie de ton âme te hurle de faire marche arrière, de le repousser, de t'éloigner le plus loin possible pour qu'il ne puisse jamais avoir à nuire à tes projets. N'importe quelles filles auraient pu convenir pour te distraire. N’importe quelles filles, même toi. A chaque mots que tu prononces, tes lèvres se mouvent et viennent frôler sa peau, et tu y trouves  une certaine satisfaction.  

Ses yeux sont plantés dans les siens. Elle ne détourne pas le regard, et lui non plus. Il aime cette tension présente autour d'eux, ce désir qui brûle leur corps. Le danger, il s'y connais. Il joue avec le feu tous les jours, à chaque secondes. Leurs corps se touchent et ne se lâchent plus. Il peut sentir sa respiration sur son visage, son souffle. Un parfum de rose envoutant, ensorcelant. Il s'y perdrait presque, à ce jeu malsain. Il aime attirer l'attention, se sentir désiré. Probablement pour combler ce manque d'amour, ce manque de reconnaissance. Il a un trou dans le corps qu'il ne peut pas remplir, un vide qui ne cesse de s'agrandir. Bien sûr il ne l'avouera jamais. Bien sûr il ne le dira jamais à haute voix. Il ne voulait pas paraître faible, sans contrôle. Un Swanson se doit d'être fort, inébranlable. Alors il enfile ce masque qui était devenu comme une seconde peau, qui avait prit le contrôle de son corps. Un masque dur. Pour cacher sa fragilité, ce manque qui grandissait de jour en jour dans son âme, dans son corps. "N'importe quelles filles auraient pu convenir pour te distraire." Il sort de ses pensées. A vrai dire, il n'avait pas écouté ce qu'elle avait dit précédemment. Un sourire fend son visage, presque sarcastique. Non pas n'importe quelles filles lui auraient convenues. Il lui fallait elle, et plus important encore, la relation que la jeune fille entretenait avec le prince du feu. Elle ne savait pas qu'elle n'avait pas été choisie au hasard, que cette rencontre était murement réfléchie depuis le départ. "C'est là que tu te trompes." Il défait son étreinte, recul de quelques pas. Comme pour prendre de la distance, comme pour montrer qu'il était vexé. Il lui tourne le dos, la fait attendre. Elle ne peut pas comprendre l'importance de ses actions. Elle ne peut pas comprendre l'enjeu. Il voulait réussir, il le devait. Lui à qui on n'avait porté aucunes attentions, lui que l'on avait traité comme de la merde. Il devait leurs prouver, à eux, à sa famille, qu'il était digne de porter ce nom. Peut-être même plus digne que ses frères. Il voulait montrer à son père que son enseignement avait porté ses fruits. Calmement il s'avance vers un arbuste rempli de rose. Il en arrache une délicatement et vient sentir son parfum enivrant. Ca lui rappel son odeur à elle, Saeko. Il se retourne et reprend le contact avec la jeune femme. Il s'arrête à quelques centimètre d'elle et lui tend la fleur. "Tu n'es pas n'importe quelles filles, et c'est ça qui me plait." On se laisse prendre à son propre jeu. On veut voler plus près du soleil, et nos ailes commencent à bruler doucement, sans que l'on ne s'en rende vraiment compte.      

L'enfant terrible du feu te susurre les mots que tu avais besoin d'entendre. Tu te laisses prendre au piège avec une facilité déconcertante.Ton désir d'être aimée obscurcis ton jugement. Un t’envoûte, il te fait sentir particulière, spéciale, comme si tu avais une quelconque importance pour lui. Tu ne sais pas à quel point ton erreur pourrait avoir des conséquences dramatiques, tu ne vois pas la noirceurs de son âme, la perfidie de son initiative, tu ne vois que l'homme qu'il prétend être. Le rouquin met de la distance entre vous et tu n'as qu'une seule envie, le retenir, lui attraper le poignet pour le rappeler à toi. Le désir coupable s'insinue dans tes veines, sournoisement, il souille ton cœur gonflé d'un espoir ridicule. l'amour. Il ne devrait pas y avoir de place pour ce sentiment dans ton existence. Il gâche tout. Tu l'apprendras à tes dépends, mais bien trop tard pour que tu n'en sortes indemne. Tes lèvres se pince, seule signe de la bataille intérieur qui fait rage. Tu te fais violence pour garder tes distance, ne rêvant que de venir t'approprier cet homme qui te fait miroité un semblant de bonheur. Tu gobes avidement les délices qu'il t'offre, pire, tu en redemandes, épicurienne, assoiffée de sa présence, de ses mots qui te comblent. Tu avais oublié ce que c'était, de se sentir désiré... Unique. Tu l'était, mais pas de la manière dont tu l'espérais. Tu n'étais qu'un outil, une vulgaire poupée utilisée contre son propriétaire. Tu n'étais rien de plus qu'un objet, une marionnette. Dans les yeux d'Idriss, tu appartenais à Cal... C'était pour cela, uniquement pour cela que tu l’intéressais, qu'il te convoitait. Pourtant, ton futur époux t'avait mise en garde, il t'avait prévenu que les nobles viendraient pour l'atteindre. Tu étais stupide et la jeunesse ne pouvait pardonner totalement cette insouciance, cette inconscience. L'ambitieux stratège pousse le vice, il atteint ton cœur, il le fait chavirer sans que tu ne l'ai vu venir. S'en est presque douloureux de le désirer à ce point. Tes orbes se plongent dans les siens. Tu te noies dans ses mots. Et cette rose qu'il brandit entre vous n'est rien de plus qu'une arme pour atteindre son but. Tu ne le sais pas, pauvre sotte. Tes doigts viennent se glisser pour prendre la fleur épineuse, mais plutôt que de s'emparer de la tige, tu laisse ta main venir glisser contre sa peau. Ton corps s'embrase. La chaleur dévorante glisse sous ton épiderme, trahissant cette perte de contrôle. Ta voix s'élève, murmure délicieux, aveux d'abandon. Tu vas finir par me faire perdre la tête. De toutes les façons possible. Parce que trahir l'héritier de la couronne impériale te condamnerait à une mort certaine... Comme s'il en avait quelques choses à faire... tu n'es qu'une idiote, tu lui avoues qu'il a déjà gagné, en partie, car si ton âme est pervertie par sa malice, ta résistance perdure. Je n'ai pas le luxe de m'abandonner de la sorte. Un murmure. Qu'est-ce que tu fais là? Flirtant avec le diable lui-même, dansant dans le piège qu'il t'a tendu, sans te douter le moins du monde. Tu es subjugué.

Elle n'était qu'une mission. Qu'un pion dans sa quête de pouvoir. Il avait pris l'initiative de l'aborder, de faire d'elle sa proie, en accord avec sa famille. Il voulait se rendre utile, indispensable. Il voulait voir les yeux de son père s'illuminer de fierté lorsqu'il atteindra son but. Un enfant en quête de reconnaissance, voilà ce qu'il était. Ni plus, ni moins. Car oui, il n'était encore qu'un gosse cherchant de l'attention, de l'amour. Il voulait se croire fort, se croire dur, mais la réalité était toute autre. Il était pris au piège dans se tourbillon de sentiment et d'émotion refoulés. Comme une cocotte minute prête à exploser. Saeko, elle, n'était qu'un outil pour atteindre ce but. Mais alors, quel était ce sentiment étrange commençant à s'immiscer dans son cœur, dans ses veines ? "Tu vas finir par me faire perdre la tête. De toutes les façons possible." Cela était également vrai pour lui. La douce main de la jeune femme s'approche de la fleur et la saisit avec vigueur. Puis leurs peaux se touchent, encore fois, et il fût traversé d'un frison. "Je n'ai pas le luxe de m'abandonner de la sorte." Non, elle n'en avait clairement pas le luxe. Il ne pensait pas aux conséquences de ses actes, à ce que cela pourrait engendrer pour elle. Trahir l'héritier de la couronne. Un crime impardonnable. Encore une fois son cœur se pince, il grimace. Pourquoi ? Pourquoi maintenant, si près du but ? Il ne pouvait pas flancher, il n'en avait pas le droit. La pression de sa famille, de son père sur les épaules, il ne pouvait pas les décevoir.

Silencieux il se détache de l'emprise de la jeune Yinren. "T'as sûrement raison." Il se recule, doucement. Que faisait-il ? Lui-même ne savait pas. Il voulait mettre de la distance, pour mettre fin à cette rencontre, pour la laisser sur sa faim. Il voulait la frustrer pour mieux l'attirer par la suite. "Si tu n'as pas ce luxe, nous devrions mieux en rester là." Il affiche un sourire, malicieux, sournois. Fuis moi je te suis, suis mois je te fuis. Un jeu de chat et de souris, de proie et prédateur. Il voulais se persuader que c'était pour cette raison qu'il s'éloignait d'elle, pour mieux accomplir sa mission. Mais ce pincement était toujours présent dans son cœur, malgré tous les efforts qu'il faisait pour le faire disparaître. Voulait-il la revoir ? Oui. Dans le simple but d'accomplir son plan ? Il ne savait plus répondre à cette question. Inconsciemment son attitude avait changé, et il ne savait plus comment faire pour revenir en arrière. La machine était lancée, sans possibilité de l'arrêter.     

Il t'échappe à nouveau. C'est une valse incessante qui se joue entre vous, une danse irrésistible et enivrante. Il te glisse entre les doigts et tu es obligé de le laisser partir, parce que c'est raisonnablement la seule chose à faire. Tu redresses la rose vers ton visage pour en humer la fragrance florale. Tu fais rouler la tige entre tes doigts, évitant soigneusement les épines. Habituellement, tu aurais adoré t'entendre dire que tu avais raison, mais pas cette fois. Tu aurais adoré pouvoir dépasser les limites, encore et encore, te perdre dans ses bras, goûter à ses lèvres tentatrices qui se mouvaient. Tu y étais irrésistiblement attirée par leur mouvement et tout ce qu'elles auraient pu te faire. Jusqu'à ce qu'il ne mette un terme à l'illusion sordide, à la perspective d'une étreinte d'une quelconque nature que ce soit. Ton regard fuient le sien. Tu as peur de rencontrer ses yeux flamboyant, tu as peur de changer d'avis et de dépasser les limites que tu t'étais fixée. Tu étais fiancée. Tu t'étais promis de donner une chance à cet homme... Même si une part de toi savait pertinemment que tu ne l'aimerais jamais de cette passion. Oui, nous devrions en rester là. Ta voix n'est qu'un murmure arraché, difficile à prononcé. La renonciation. Ta cœur loupe un battement et ton palpitant n'en est que plus douloureux. Tu humes une dernière fois l'effluves de la rose, avant de laisser ton bras retomber le long de ton corps, laissant la fleur pendre sur ton flanc. Tu t'avances vers lui, une dernière fois. Tu romps cette distance d'une traite, sans prendre la peine de t'arrêter. Ton corps rencontre le sien. Tu te brûles les ailes. Tes lèvres viennent se déposer contre sa joue, à la commissure de ses lèvres. Tu dois puiser toute la force possible et imaginable pour t'écarter de lui, renoncer une bonne fois pour toute. Tes doigts serrent davantage la fleur, sans te rendre compte qu'il propage le feu qui brûle furieusement en toi. Au revoir, Swanson. Tu t'écartes. Un peu. Un second. Tes lèvres se pincent. Finalement tu te détournes de lui. La fleur s'embrase et se consume, la rage et la fureur de ne pas pouvoir posséder ce garçon. Tu es de ses filles qui obtiennent toujours ce qu'elle désire, mais pas là, pas cette fois.