Azurite la magnifique s'étendait devant toi, d'une beauté éclatante, mais cruellement ternie par les trahisons incontestées de sa nouvelle Reine. Le palais lui même semblait avec perdu de sa sublime, entaché par le sang argent que l'usurpatrice avait versé pour obtenir une couronne qui ne lui appartenait même pas. La ténébreuse n'y était pas retournée depuis que l'Osanos s'était détournée d'elle, la possédant une part d'elle-même. Elle pénétrait dans ces lieux maudits sans se soucier des gardes, elle empruntait le visage de son double avec aisance, oubliant Hettie pour devenir Hedda. L'illusionniste espérait qu'elle oublierait aussi cette marée de sentiment qui entaillait son cœur, mais son agonie se prolongeait sous le masque de Nara. Elle marchait la tête haute, sans détourner le regard de ceux qu'elle croisait et qui se risquait à la dévisagée. Elle poussait la porte de la chambre de son double, s'infiltrant dans la pièce en prenant soin de refermer derrière elle. Elle laissait son regard couler sur les lieux, s’imprégnant de l'univers d'Hedda, s'appropriant l'univers d'Hedda. Son sœur miroir lui manquait, atrocement, c'était un manque, constant, une absence, qui creusait ce cœur nécrosée de douleur. C'était la première fois que les âmes sœurs étaient séparées l'une de l'autre, la première fois qu'elle devait vivre l'une sans l'autre, la première fois que la furieuse brune sentait sa moitié lui filer entre les doigts. Il y avait une brisure, inexpliquée, une fracture, désillusionnée, elle se sentait perdue, l'enfant terrible, elle était perdue. Son monde tout entier était en train de s’effondrer et elle ne pouvait même plus s'appuyer sur Nara pour se sortir la tête hors de l'eau. Elle s'asphyxiait, se noyait dans ces torrents et marées. Elle sombrait, cédait aux ténèbres, de jour en jour, et cette chute était irréversible, elle la marquait à l'encre indélébile. La fille des eaux déposait précautionneusement l'emballage qu'elle tenait sur le lit de cet autre. Elle était partout, elle sentait son emprunte dans tous les détails de cette chambre, mais elle la sentait différente de ce qu'elle avait été, différente de celle qu'elle connaissait... Et le manque se faisait à nouveau horriblement ressentir. Elle ne parvenait plus à respirer. ce n'est que lorsque la porte s'ouvrit sur l'amour de sa vie qu'elle sentit à nouveau l'air emplir ses poumons normalement. Elle fonçait sur elle, venait l'enfermer dans son étreinte, la serrant précieusement contre elle, comblant le vide qu'elle avait laissé lorsqu'elle était restée auprès de Merle. Elle inspirait, pleinement, se délectant de sa fragrance, de son aura délicieuse, elle s'oubliait un peu auprès d'elle. Nara. Sa voix n'était qu'un murmure, suspendu dans le temps.

Un moment de répit. Un moment de bonheur qui imprègne un cœur qui ne croyait plus pouvoir ressentir une joie aussi fulgurante, mais elle n'est que de courte durée, car la douce lui échappe bien trop tôt. Un sourire tendre orne ses lèvres alors qu'elle la regarde, teintée d'amusement. Un temps, un temps seulement, elles redeviennent celles qu'elles étaient, sans que l'éloignement de viennent ternir les liens qui unis les sœurs miroirs. Pourtant, lorsque son regard sombre coule sur son âme sœur, elle ne la reconnaît pas, pas entièrement, elle sent cette distance qui s'est glissée sournoisement, bien malgré elle. Qu’est-ce que c’est ? La ténébreuse se pose contre le lit sans pour autant réellement s'y installé. Elle vient pousser le paquet vers sa sœur. Une seule façon de le savoir : tu vas devoir l'ouvrir. Elle ne parvient pas à détacher son regard de sa sœur, la Wolffhart, elle lui a tellement manqué. Ça lui creuse le cœur rien qu'à l'idée de penser à ce vide qu'elle a laissé lorsqu'elle est restée auprès de Merle... Pour servir la véritable reine d'aguarinui, Diana. Elle est frappée par l'évidence, elle est faite pour vivre dans ce genre de cadre, Hedda, elle est faite pour tout ce qu'il y a de plus beau... lorsque l'autre se vautre dans des ténèbres dans lesquels elle se complaît... la fracture est là, dans des différences anodines... Nara saigne et c'est son cœur qui souffre d'une agonie sans pareil. Elle perdait de sa splendeur la divine, le cœur en berne, il lui manquait un peu de son savoureux mordant... Pourtant elle était là, avec cette sœur qui lui était si chère. Elle tendait sa main vers elle pour la lui saisir, pour maintenir ce contact, alors qu'elle la sentait d'elle à chaque seconde passée auprès de cette usurpatrice. On m'a soufflé que l'empereur donnait un bal le jour de notre anniversaire... j'ai pensé que cela pourrait te plaire, mais si tu n'aimes pas, je pourrais en changer. Elle sourit, encore, incertaine, elle n'a pas l'élégance de son double lorsqu'il est question de jolie toilette. Il faut dire qu'elle n'a jamais été de celle qui s’embarrasse d'artifice, bien trop impulsive et sauvage pour s'en satisfaire.

Tu plaisantes j’espère ?La ténébreuse savoure cet instant de bonheur, le bonheur de sa sœur s'infiltre en elle, réveillant l'ombre de sentiment qu'elle n'a plus ressenti depuis trop longtemps. Elle se laisse emportée par la fougue et l’entrain de son double, elle se laisse bercée par les explosions de bonheur qui éclatent dans sa voix. On dirait une tenue de sirène !Elle brille, lumineuse et incandescente, mais sa beauté se voile et s’effrite au profil d'ombre qui se profil dans la profondeur de ses orbes. Mais tu ne peux pas venir au bal. Un soupire s'échappe de ses lèvres alors qu'elle se redresse, tournant le dos à son impétueuse moitié pour aller se prostrée devant une fenêtre. Sous ses yeux s'étend la sublime Azurite. Elle s'y perd un instant, fuyant les reproches de sa sœur, mais les mots finissent par claquer, ils s'échappent pour parvenir jusqu'à elle. C’est trop risqué. Ses paupières voilent son regard, le temps d'une inspiration. Elle a l'impression d'être une môme à qui l'on est obligé de dicter sa conduite. Ses bras viennent se croiser contre sa poitrine lorsque ses orbes réapparaissent pour s’accrocher au néant. Son cœur se recroqueville, petit organe desséché et meurtri, dont chaque battement est plus douloureux que le précédent. Il y aura trop de gardes, trop de sécurité pour qu’on ne se fasse pas prendre. Pas cette fois Hettie. Elle continue, persuadée de parvenir à te faire entendre raison, mais elle ne sait pas, que c'est tout ce qu'il te reste, ces missions, c'est l’opportunité" de réparer tes erreurs, de gagner du terrain sur le véritable ennemi qui se dresse face à elles. Je n’ai pas envie de te voir partir en prison pour nous. Surtout ce jour là. Elle dramatise, mais elle n'en a pas finit avec toi, pas encore. A moins que ça me donne une raison valable pour ne plus t’avoir à mes côtés. Elle fait volte face, l'enfant terrible des eaux, elle vient encrer son regard sombre dans celle, identique de sa sœur. Son palpitant douloureusement brisée par les insinuations de ton adorée. Tu te laisses enveloppé par les ténèbres désespérant, tu les accueilles comme s'il s'agissait d'une vieille amie que tu retrouves enfin. J'irais et ce n'est pas négociable. C'est une mission qu'on est les seules à pouvoir accomplir. Alors tu choisis, soit tu m'aides, soit je devrais y arriver par mes propres moyens. Elle sent la rage étreindre ses entrailles dans une danse douloureuse. Elle n'aime pas ce qu'elle voit, ce qui ne cesse de s’immiscer entre elle depuis quelques temps. Elle laisse échapper un nouveau soupire alors que ses bras se décroise, une main venant balayer ses mèches sombre alors qu'elle s'avance vers sa sœur. Mais cette mission n'est pas réellement le problème. Qu'est-ce que j'ai encore fait pour te déplaire, Nara? Elle n'a pas envie de se perdre dans des reproches atténuée par des non-dits. Qu'elle parle, qu'elle crache cette rancoeur qui pèse contre elle.

Elle la sent se crisper, à chacun des mots qu'elle prononce. Elle la sent se froisser, insatisfaite par ce qu'elle entend. Puis elle la fuit, elle détache son regard du sien, s'esquivant pour échapper à son emprise. Elle sent ses entrailles se tordre de douleur. Elles n'avaient jamais été en opposition, Nara, jamais à ce point. Elle est blessée, d'une certaine façon, blessée que cette précieuse moitié ne puisse plus la connaître comme elle le faisait autrefois. Je t’aiderais et tu le sais. Non, elle ne sait pas, elle ne sait plus, son âme sœur lui échappe. Il fut un temps où elles n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre, et là, même les mots ne suffisaient pas à les rassembler. Mais je ne comprends plus ce qu’il se passe. Un soupire s'extirpe de ses lèvres, sans qu'elle prenne la peine de dissimuler son agacement. Elle plante son regard sombre dans celui de son autre, impétueuse, presque hargneuse. Elle se heurte trop souvent à la désapprobation de ses sœurs. Elle ne le supporte plus. Elle essaye Hettie, elle essaye autant qu'elle le peut, mais elle est toujours confronté à ce regard qui en dis long sur les pensées inavouées. Je ne sais pas ce qu’on fait, je ne sais pas pourquoi je reste là ou pourquoi je vais ailleurs. Hedda dévore la distance, s'empare dans ses mains, mais la furieuse enfant des océans reste impassible, stoïque, alors que le vide s'empare de son regard, ne laissant rien entrevoir des émotions qui la désarme. J’ai peur de te perdre. J’ai peur que tu t’éloignes pour d’autres. J’ai peur que demain tu partes sans un regard en arrière et que tu ne reviennes jamais. Encore un soupire qu'elle lui balance au visage. Les propos font écho dans ce trou béant qui remplace ton cœur. Je t’aime Nara. Elle détache ses mains des siennes, la ténébreuse, elle laisse la distance physique refleter la distance de leur âme. Elle secoue la frimousse à la négative alors qu'un rire dépourvu de savoir vient glisser entre ses lèvres. Non, tu ne m'aimes pas, tu aimes l'idée de moi, une version édulcorée que je n'arrive pas à être. Les propos claquent contre sa langue, sans détour, elle ne prend pas de pincette, ne cherche pas à la ménager, non, parce qu'elle n'en peut plus Hettie, elle essouffle à force de ne pas être ce que l'on attend, ne pas faire ce qu'elle devrait. Tu n'as même pas confiance en moi. Ses bras se croisent sur sa poitrine. Elle se referme sur elle même, la Wolffhart, elle se coupe du monde, elle se coupe d'elle. Tu as peur que je partes avec d'autres? Qui au juste, hein, Hedda? Hedda, pas Nara, parce que Nara ne les a jamais dissocier... Avant. C'est injuste, brutale, mais elle ne réfléchit pas, Hettie, elle ne réfléchit jamais, elle se laisse porter par ses émotions, ses sentiments, aussi ravageurs que destructeurs. Merle? Ah non, c'est vraie, elle m'a trahie. Lex? Oh, suis-je bête, il ne reste plus de lui que mon cœur brisé. Diana? C'est étrange, je croyais que c'était ce que tu avais toujours voulu, qu'on la rejoigne, elle, la véritable reine. Quels autres? Hein? Tu ne vois même pas à quel point je suis seule. Hilde et toi, vous ne cessez de me reprocher mes erreurs, mais j'essaies, j'essaye sincèrement, de t'offrir à toi, ce que tu mérites. Tu ne sais pas ce que tu fais ici? Alors part, si c'est ce que tu veux, si tu penses que ce n'est pas la chose à faire. C'est facile de me jeter la pierre, mais tu as peut-être mieux à me proposer? Elle se tais, elle ravale ses sentiment en levant une main. Elle ne veut pas, elle ne peut pas. Elle s'écarte, retourne vers cette fenêtre, parce qu'elle a du mal à respirer. Tu ne sais pas à quoi j'ai renoncer pour toi, pour vous, pour nous... Mais certainement pas pour moi. Non, elle ne sait pas, elle n'avait jamais dû renoncer à l'amour de son propre chef, elle y avait été contrainte, mais elle n'avait jamais eut à trahir son cœur pour les siens.

Nara s'éffrite entre ses doigts, se fracasse contre ses mots, se désintègre face à ses maux. Nara est trahie et bafouée, par la sincérité qu'elles ne se sont pas offertes. Ce sont des petites choses qui se sont insinués entre elles, au fil du temps, des petites choses futiles, et pourtant, une accumulation de petits riens qui deviennent beaucoup. Elle baisse les yeux, la ténébreuse, elle détourne son regard, parce qu'elle ne peut pas, elle ne peut plus, son cœur a subit bien trop de déconvenue pour en encaisser davantage. ARRÊTES. Hurlement déchirant qui s'extirpe de la déesse des enfers alors que ses orbes sombrent viennent se heurter à celles de sa jumelle. Ses poings sont serrés, crispés, avec tellement de force que les ongles pénètres furieusement la chaire. Arrêtes. Elle murmure, alors que sa main vient se porter contre son ventre, elle inspire, expire, essaye de respirer profondément pour faire parvenir l'air à ses poumons. Mais elle s’asphyxie l'enfant terrible d'Azurite. Son palpitant n'arrive plus à tenir la cadence furieuse de ses sentiments torturés. Les larmes viennent envahir ses orbes, sous la rage, la colère, mais aussi sous la tristesse, le voile tombée sur les illusions. Elles se sont voilées la face trop longtemps, les jumelles, elles n'auraient pas dû laisser les choses aller aussi loin. Ouvre les yeux Hedda. OUVRE LES YEUX. Je suis là devant toi. ses intonation donne de l'agressivité à chaque mots qu'elle prononce. Sa main se lèvre, vient cogner contre sa poitrine. Je suis cette ombre. Je suis ces ténèbres. Tout ça, c'est moi. Je ne redeviendrais jamais celle que j'ai pu être, tout ça, c'est moi... depuis longtemps déjà, depuis qu'ils t'ont abîmés. Depuis que je n'ai pas pu te protéger. Et ses mots crèves dans sa gorge alors que les larmes continuent de couler, mais elle ne détourne par le regard, non, elle reste férocement accroché aux prunelles de sa sœur. Elle ne sait pas, Hedda, elle ne sait pas tout ce que sa sœur a fait, jusqu'où elle est allée pour purgé son âme, furieuse vengeresse, jetée à la suite de ceux qui avaient souillé son précieux double. Tu n'as jamais eu besoin de demandé quoi que ce soit, Hedda. Jamais. Non. Elle savait que Hedda n'avait jamais rien exigé d'elle, mais elle le lui devait, Hettie, parce qu'elle n'avait pas été là, elle n'avait pas su la protéger, elle n'avait pas su la préserver. Elle devait lui rendre ce monde féerique, pour qu'elle en oublie tout ce que ce putain de monde lui avait pris. Je les ai choisi et je les choisirais encore. Parce que si tu es ma lumière, mon amour, ils sont l'obscurité dont j'ai besoin, ils sont comme moi. Elle parle de Lex. Elle parle de Merle. Elle les avaient tout les deux perdus, mais elle les aimait, malgré toutes les déception qu'ils lui avaient infligés l'un et l'autre... parce qu'ils étaient comme elle, ils l'enveloppait d'une noirceur dont elle se gavait, étrangement, curieusement, attirée par les ténèbres, galvanisée par l'enfer dans laquelle elle se vautrait avec une délectation à peine dissimulé.

Tu ne comprend rien. Je n'ai pas besoin de toi, je ne suis rien sans toi. Nous sommes toutes les deux mortes ce jour là.  Ses larmes ne s'arrêtent pas. Elle prend la porte, elle dégage de la vie de sa sœur comme elle le lui a demandé. Elle s’efface pour disparaître à out jamais. Elle meurt une seconde fois.