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| le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) | |
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| Sujet: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Dim 5 Nov 2017 - 4:29 | |
| à la recherche du bien dans le mal, et du beau dans l'imparfait idéal.
On entend des pas, des respirations, on entend des feuilles qui se plient, des pages qui s’agitent. On voit un enfant, un peu trop grand dans ce corps qui a vingt ans, on voit l’ennui et l'inertie au fond de son regard meurtri — Ah, la vie était devenue bien trop ennuyante depuis qu’il était le dernier qui occupait la demeure en pleine journée. Entre les vieux et leurs responsabilités et les jeunes et leurs crises désinhibé. Il s’en rappelle : Somi a fugué c’est vrai. et désormais Kalei se retrouve encore plus vulnérable qu’il ne l’avait jamais été; le coeur dérobé et la solitude qui le meurtrissait. Il n’y avait même pas son Adiutor à la maison, pas encore, en vadrouille encore une fois sans sa permission (parce qu’il le sait, de toute façon le Yinren ne le punira jamais) — il tape du poing de frustration. Et l’écho se propage à travers la pièce qu’il observe désormais.
Sa tête tourne, la somptuosité du décor lui donne la nausée; le lustre étincelant, le marbre des escaliers, les vitres trop propres; il se trouve dans les anciens quartiers de sa soeur qu’il s’était désormais approprié; et à contre coeur il le réalise, qu’elle lui manquait après tout. Cette haine réciproque, cette envie de briser l’autre, cet amour à vouloir se tuer — il ne la croise plus désormais qu’elle était couronnée. Et quelque part au fond de lui, y a une parcelle de son âme qui se brise. maintenant qu’elle est plus là, c’est qu’il est seul. tout seul. Il n’a plus que ses livres pour l’occuper, plus que ses ouvrages pour se réconforter et oublier les difficultés. Alors il se noie à travers les manuscrits jusqu'à ne plus avoir ces néfastes pensées — ou bien jusqu'à ce le fugitif se pointe enfin.
Le flot de ses pensées est soudainement chamboulé. Ses sentiments, son environnement, son monde tout entier semble s’être arrêté lorsqu’il voit enfin le fautif dépasser le pas de la porte. Et le livre-passion devient trop ennuyant. Les descriptions et les couleurs ternes et fades; si banal lorsqu’on le compare à son visage et la douceur de son regard. Azriel, c’était des galaxies dans ses yeux et des constellations le long de sa peau dorée. Mais il ignore sa présence, son sourire et sa bonne humeur et se contente d’avancer. Alors la rage lui monte au nez, nourri par la rancune d’avoir été abandonné. Il n’hésite pas une seconde à fermer son livre avant de le lancer dans sa direction. t’étais passé où? Il fulmine alors qu’il l’observe lui tourner le dos sans même se soucier du livre qui venait de le percuter. et ça, ça n’était pas normal qu’il se disait. Dans un élan, il s’empare de son poignet. Kalei frisonne, mais l’inquiétude prend le dessus. bordel, réponds quand on t’parle. Inconsciemment, il resserre son emprise alors que son coeur se serre en réalisant son comportement inhabituel. Parle-moi? murmure-t-il soudainement d’une douceur dont il faisait rarement preuve. mais il est sincère, la voix qui s’est brisée à l’instant où il a vu la lueur de son regard changer pour quelque chose qu’il avait déjà trop croisé par le passé. la désolation.
C’est douloureux quand on y pense ce manque qui le tue à petit feu lorsqu’il est à côté de lui. C’est fou qu’on s’dit, toutes les conneries qu’il pourrait faire pour lui parce que l’amour ça n’a pas d’prix.
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Lun 6 Nov 2017 - 2:16 | |
| I take a second just to play the victim Just to say I’m different, just to make you listen If we could only say the things that we never say Would it be a better way or give the whole game away Underlying are the roots of denying So are we trying, just to hide the crying Would I be lying if I said I’m not buying it Il est comme anesthésié Azriel, insensible à tout ce qui l’entoure, pantin brisé aux ficelles tirées par le destin. Il marche sans ne rien voir, respire tout en ayant l’impression d’étouffer. Il s’est vidé de toute énergie avant de rentrer, s’est consciemment épuisé en faisant jaillir son électricité. Tout pour ne plus penser, tout pour ne pas se souvenir, pour ne pas revivre en boucle les événements de cette fin de journée. Il aurait dû rejoindre sa chambre Azriel mais son corps le guide vers les quartiers de son maître sans qu’il ne s’en rende compte. Un chemin familier, une route trop souvent empruntée, un réflexe qu’il viendra à regretter. Il ne fait même pas attention à la lumière allumée le jeune Vestrit, il ne le remarque même pas, évoluant dans la pièce tel un automate. Toute son attention est focalisée sur le lit de camp près de la fenêtre, souhaitant s’y réfugier pour goûter enfin au sommeil de la délivrance. Le livre claque alors que ses oreilles vibrent, ses muscles déjà tendus pour recevoir l’attaque. Mais il s’en moque le mêlé, il ne ressent plus la douleur car elle a depuis longtemps possédé son corps. Une vieille amie lorsque c’est physique, sa pire ennemie quand cela touche à son cœur. Elle est les deux à la fois ce soir, faisant de Kalei le cadet de ses soucis. « T’étais passé où ? » Et pourtant le voici qui saisit son poignet, qui le force à affronter la réalité pour sortir de sa torpeur salvatrice. Il n’a pas envie de répondre Azriel, se contentant de le dévisager sans réellement le voir, trop absorbé par ses pensées qui menacent de le noyer à nouveau. Les flashs se succèdent, l’anesthésie s’estompe, ses entrailles se tordent et ses dents se serrent. « Bordel, réponds quand on t’parle. » Les doigts de son maître se font plus durs, sa détresse palpable. Il l’avait presque oubliée cette douceur, celle qui l’agaçait à l’académie, celle qu’il faisait mine de pas voir avant que Kalei ne devienne héritier, celle à laquelle il n’avait plus eu droit après. La voilà qui venait le narguer ce soir, le submergeant de honte alors qu’il réalisait à quel point il en avait ressenti le manque. « Parle-moi ?» Il se mord les joues jusqu’au sang Azriel, secouant la tête avec acharnement avant de s’arracher à la poigne du Yinren avec violence. « Non. » Lâche-t-il d’une voix beaucoup trop rauque, se trahissant complètement par la même occasion. Et alors qu’il lit enfin les sentiments contradictoires qui brillent dans les prunelles de son maître, quelque chose se brise, forçant la colère à jaillir pour protéger ce qui reste de lui. « T’es libre de me commander comme bon te semble une fois le soleil levé Yinren, mais ici, maintenant, tes ordres tu te les mets où je pense d’accord ? » Il crache son venin avec tout le dégoût et la haine dont il est capable Azriel. Mais incapable de s’arrêter alors que les vannes sont enfin réouvertes, il enchaine avec plus de violence qu’il ne l’aurait souhaité. Cette fois, c’est lui qui saisit son poignet, serrant avec force, sachant qu’il y laissera des marques violacées. « J’en ai ras le bol de tes changements d’humeur à la con. Alors fais pas mine d’être intéressé ou d’avoir pitié de ce que tu crois voir ce soir. Tu peux continuer de t’en foutre comme depuis que t’as sécurisé ta place de foutu héritier. » Il n’attend pas sa réponse, il n’en veut pas, il se détourne déjà pour fuir, partir avant d’éprouver de nouveaux regrets. Kalei et lui ce n’est rien du tout, qu’il essaie de se convaincre. C’est juste une relation de travail imposée, la solution de facilité. Rien d’autre, jamais rien de plus. Peut-être que le tenir éloigné lui permettra de se racheter, peut-être que de ne pas s’en approcher lui accordera le pardon. Parce qu’il le désire ardemment le jeune Vestrit, parce qu’il en a besoin, même venant de quelqu’un qu’il ne croit plus connaître. Alors pourquoi s’arrête-t-il avant de franchir la porte, pourquoi hésite-t-il alors qu’il s’était persuadé de la bonne marche à suivre ? Parce que Yerim a sans doute raison dans le fond, d’être déçu, en colère et dégouté. Parce qu’à force, Kalei est devenu plus que son maître. Désormais, c’est une part de son être.
Dernière édition par Azriel Vestrit le Mar 7 Nov 2017 - 1:32, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Lun 6 Nov 2017 - 20:25 | |
| à la recherche du bien dans le mal, et du beau dans l'imparfait idéal.
Il le savait. Il savait qu’il n’aurait pas dû flancher en voyant la marée haute. Que ses yeux n’auraient pas dû se porter sur ses traits abîmés par la fatigue et ses yeux rougis par le poids des larmes… parce que désormais il était prisonnier encore une fois de ses filets étoilés et se retrouvait dans l’impossibilité de s’en détacher.
Alors il oublie tout pour cet instant précis, l'insensible Kalei laisse place à l’inquiétude d’un ami. Il a le sourire brisé, la poignée sèche mais qui veille à ne pas le blesser. « Non. » sa gorge se resserre en même temps que ses doigts autour de sa main. Pourquoi. les pourquoi lui brûlent les lèvres. pourquoi fait-il ça? Et il est si sensible ce soir que l’eau s’agglutine déjà au coin de ses yeux plissés. « T’es libre de me commander comme bon te semble une fois le soleil levé Yinren, mais ici, maintenant, tes ordres tu te les mets où je pense d’accord ? » c'est comme pire qu'un couteau que l'on enfonce dans sa poitrine : ça fait horriblement mal de l’entendre le rejeter encore une fois, comme toujours en réalité. Mais cette fois plus que jamais il avait eu l’envie de le réconforter. pourquoi tu te massacres comme ça Azriel? pourquoi je ne peux pas être celui qui te redonne le sourire? — il s’attriste, se brise en morceau lorsque la réalité le frappe en plein coeur. Il avait toujours naïvement pensé que son bonheur aurait pu être lié au sien, qu’il aurait pu veiller sur lui, discrètement comme il l’avait toujours fait et que ça aurait suffit. Et désormais il n’arrivait pas à accepter qu’il soit devenu imperméable à tout ce qu’il faisait, à sa douceur qu’autrefois il était le seul témoin, à cette lueur dans les yeux qu’il n’offrait qu'à lui et lui seul. ca ne suffisait plus.
Il aurait voulu avoir le temps de faire ses preuves, de lui sourire, d’être sincère avec lui; d’être amoureux? Mais en l’espace d’un instant c’est une douleur à son poignet qui l’attaque lui arrachant une violente grimace « J’en ai ras le bol de tes changements d’humeur à la con. Alors fais pas mine d’être intéressé ou d’avoir pitié de ce que tu crois voir ce soir. Tu peux continuer de t’en foutre comme depuis que t’as sécurisé ta place de foutu héritier. » Et il a l’air si fatigué, si lessivé qu’il aurait presque pu laisser passer l’outrage qu’il venait de faire à sa fierté d’enfant-roi. Mais la poigne avait été trop ferme, trop oppressante et ses mots trop durs à accepter. « j’ai pas pris l’initiative de te parler pour m’en prendre plein la gueule et encore moins me défoncer le poignet » il voudrait lui dire ce qu’il pensait en vérité, qu’s’il était là c’était tout simplement parce qu’il s’inquiétait. pour de vrai. parce que Azriel avant d’être un potentiel amant, il l’avait hissé au stade d’astre qu’il s’était mis à contempler, comme un ami; un ami qui désormais lui manquait à en crever. Qu’il voudrait seulement qu’il sourisse. Mais il s’avance, le sourire qui s'égrène et sans hésitation il le plaque dos contre le mur. « t’as oublié une chose Azriel Vestrit. C’est que c’est toi l’Adiutor ici. » Il en a conscience, il est plus petit que lui, il a moins de force que lui aussi, mais il ose le défier, jouer le même jeu qu’il avait initié, car pensait-il c’était le seul moyen de le faire parler. « Et c’est toi le putain de roi des hypocrites ici. t’étais bien le premier à m’en vouloir de vouloir être ton ami. c’était toi le premier qui me trouvait trop collant. Et maintenant que j’arrête, tu me le reproches? » et ça fait mal d’avoir été rejeté. ça fait mal de réaliser à quel point leur estime de l’autre était si éloignée. Kalei il pourrait déplacer des montagnes et arracher des étoiles aux cieux pour lui s’il lui demandait. Mais il semblait que pour l'autre simplement lui parler était trop demandé. ça le détruit. ça le consume. « t'es vraiment un connard. » Sa mâchoire se serre soudainement avant que ses lèvres n’explusent un râle rauque muet d’une douleur certaine : il étouffe un sanglot tandis que ses clis s’empressent de chasser les larmes qui menaçaient de s'écrouler. « je pense que tu devrais apprendre accepter lorsqu’on te tend une main Az. parce qu’un jour plus personne ne voudra t’en offrir une. » Et il regrette peut-être d’en avoir trop dit. Il regrette de s’être encore une fois trop emporté. Kalei enroule ses doigts autour du poignet de l’enfant-tonnerre, esquisse l’ombre d’un sourire bien trop brisé tandis qu’il continue sa chute dans le désarroi et l’amertume. « le monde peut-être ton ennemi. mais moi je ne l’ai jamais été. »
Et c'était parce que dans son cœur c'était marée haute que l'eau lui montait au bord des yeux.
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Mar 7 Nov 2017 - 2:49 | |
| I take a second just to play the victim Just to say I’m different, just to make you listen If we could only say the things that we never say Would it be a better way or give the whole game away Underlying are the roots of denying So are we trying, just to hide the crying Would I be lying if I said I’m not buying it Oh, il les avait bien vues ces larmes prêtes à ruisseler sur les joues de l’héritier. Il les avait ignorées, désarçonné, ne sachant pas comment les interpréter. C’en était trop pour aujourd’hui, plus qu’il ne pouvait le supporter. Sa main tremblait sur la poignée, ne sachant pas s’il y avait encore quelque chose à réparer dans cette chambre, trop tenté de continuer à détruire son occupant. Parce qu’il ne savait que l’attaquer Azriel, trop fier pour enfin s’en approcher, préférant se complaire dans son déni plutôt que d’accepter l’affection qu’il avait fini par développer. « J’ai pas pris l’initiative de te parler pour m’en prendre plein la gueule et encore moins me défoncer le poignet. » Il aurait préféré un au revoir Azriel, il aurait choisi le silence pour mieux s’enfuir mais c’était sans compter sur la sale manie de Kalei de toujours avoir le dernier mot. Ce soir plus que nul autre, il regrettait l’absence de Saeko et ses piques qui touchaient toujours son cadet où ça faisait mal. Parce que Kalei pensait avoir l’ascendant sur lui comme en témoignait son audace alors qu’il le plaquait contre le mur. Parce que le Yinren se délectait à lui rappeler sa triste condition et le ramener à la réalité. « T’as oublié une chose Azriel Vestrit. C’est que c’est toi l’Adiutor ici. » L’air devient électrique à mesure que le mêlé sent sa détermination vaciller. Il n’a pas assez de forces pour se laisser aller à utiliser son don mais qu’est-ce qu’il n’aurait pas donné pour s’y abandonner cette fois. Tout ce qu’il parvient à faire c’est dresser les mèches d’ébène de Kalei sur sa tête, avertissement silencieux de mettre fin à cette démonstration d’autorité sur le champ. Il grogne sa frustration le jeune Vestrit, une lueur animale au fond de ses prunelles noires. « Et c’est toi le putain de roi des hypocrites ici. T’étais bien le premier à m’en vouloir de vouloir être ton ami. C’était toi le premier qui me trouvait trop collant. Et maintenant que j’arrête, tu me le reproches ? » Dans le mile. Échec et mat. Ça lui coupe la chique alors qu’il ouvre la bouche, choqué face à cet outrage, incapable de trouver quoi répondre pour se défendre face à une attaque savamment lancée. Il a raison Kalei et ça le déstabilise, il le mérite et ça l’attriste. Parce qu’il se rend compte qu’il a perdu son temps à mener une bataille solitaire, faisant de lui la seule victime dans cette affaire. « T'es vraiment un connard. » Il déglutit avec difficulté, ayant perdu de sa superbe, ne sachant plus donner le change. Ils sont plus proches qu’ils ne l’ont jamais été depuis qu’ils ont été liés. Si proches qu’Azriel ressent presque la détresse et la douleur de son maître dans ce sanglot qu’il cherche à lui cacher. Cette fois, il ne peut ignorer les larmes que l’héritier cherche à cacher, observant ses cils batailler alors que la honte remonte dans sa gorge face à l’image qui s’offre à lui. « Je pense que tu devrais apprendre accepter lorsqu’on te tend une main Az. Parce qu’un jour plus personne ne voudra t’en offrir une. » Les doigts brûlants de Kalei retrouvent son poignet, contraste saisissant avec le métal froid de son bracelet. Il ne sait pas qui des deux se consume à cet instant Azriel, le maitre ou l’adiutor ? Chacun combattant la déferlante d’émotions qui menace de les noyer. Il repense à tous ceux qui se sont détournés le mêlé, il se demande qui sera le prochain à s’en aller, à le briser alors qu’il n’a d’armure que sa fierté mal placée. « Le monde peut-être ton ennemi. Mais moi je ne l’ai jamais été. » Cette fois c’est lui s’abandonne aux larmes, pas aussi fort que Kalei pour les chasser, pensant qu’il les avait toutes pleurées après son entrevue avec Yerim. Le guerrier n’est plus que l’ombre de lui-même alors qu’il se laisse chuter sur ses genoux qui ne peuvent plus le porter. Quelque chose s’était brisé ce soir, fendillant cette image dont il s’était si longtemps targué. Pour la première fois il s’abaisse à chialer comme un gamin devant la dernière personne face à laquelle il aurait voulu s’humilier. Il avait toujours pensé que jamais cela n’arriverait, qu’il savait encaisser, qu’il valait mieux que ça. Mais sa condition d’humain se rappelle à lui et dévaste toute sa détermination au passage, déliant enfin sa langue pour lui faire comprendre, pour qu’il arrête de s’acharner sur lui avec ses piques ou ses déclarations d’amitié. « J’ai croisé quelqu’un ce soir. Quelqu’un qui était comme un frère, qui me reconnaît plus aujourd’hui, qui me fait peur à moi aussi. » C’est tout ce qu’il a à offrir, tout ce dont il est capable. Parce qu’en dire plus serait revivre son altercation avec Yerim et là est la limite qu’il s’est dressé. « C’est tout ce que je suis prêt à te donner comme explication, tout ce que t’auras de moi ce soir. » Enonce-t-il d’une voix brisée par les sanglots qui se sont enfin estompés pour le laisser parler. Il a rendu les armes Azriel, n’étant plus que le fantôme de celui que Kalei avait fréquenté toutes ses années. Prêt, peut-être, à se laisser enfin approcher, disposé, presque, à se laisser apprivoiser. |
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Mar 7 Nov 2017 - 20:08 | |
| à la recherche du bien dans le mal, et du beau dans l'imparfait idéal.
Kalei c’était le feu impétueux, il était la flamme-fierté qui rasait tout sur son passage. Souvent on le lui reprochait son cruel manque de tact. Sa manière de parler sans filtre, de faire rugir son âme entière à travers les syllabes de ses mots sans s’en soucier.
Ce soir il allait se reprocher l’inverse.
De ne pas être suffisamment dur dans ses mots, d’avoir été secoué aussi facilement par une simple larme qui s’était échappé de son regard brillant. oh, le prince a le coeur qui se brise. De voir (de regretter) ce que sa rage avait été en mesure de renverser : le précieux, son précieux, Azriel et ses sanglots qui n’auraient jamais dû éclater. Et il oublie vite son rôle à jouer, il oublie vite sa détermination à s’embraser. Parce qu’il le sait. Pour l’avoir fait pleurer, à en oublier sa fierté de roi, cela ne voulait dire qu’une chose : c’est qu’il souffrait beaucoup trop. D'une douleur au delà des mots. « J’ai croisé quelqu’un ce soir. Quelqu’un qui était comme un frère, qui me reconnaît plus aujourd’hui, qui me fait peur à moi aussi. » Il se tait tout simplement. Il l’écoute calmement désormais qu’il se confiait. Et son coeur se serre à entendre ce qu’il avait eu tant de mal à lui avouer. Que l’enfant-tonnerre était lui aussi un humain après tout. Un humain qui s’attache et qui est voué à être brisé et déçu. Tout comme lui. Mais ça, il ne le verra jamais. « C’est tout ce que je suis prêt à te donner comme explication, tout ce que t’auras de moi ce soir. » Il voudrait s’excuser, lui dire d’arrêter de se déchirer plus longtemps devant lui. Et surtout qu’il était désolé et qu’il était allé trop loin cette fois. Mais les mots ne veulent plus sortir de son gosier, sa voix désespérée lui arrache son envie de lui parler de peur qu’il n’aggrave son état.
Sa fierté est réduite en miette lorsque les larmes lui brouillent à nouveau la vision. Alors il se baisse à la même hauteur que l’autre et il ferme les yeux en laissant une goutte dévaler sur sa joue encore brûlante de colère. Et ils sont presque égaux ironiquement à enfin oublier leurs fiertés mal-placées. « je… j’ai... » il n’ose pas parler de peur de le blesser, ni même le toucher de peur de le briser plus qu’il ne l’était. Alors il respire, essaie de recoller ses idées éparpillées avant de finalement l’attirer vers lui pour le serrer autour de ses bras maladroits. Il en avait déjà enlacés des personnes, mais pas de cette manière; pas avec ce genre d’attentions. Ses mains ne connaissent ni rigueur ni fermeté, seulement de la douceur à profusion, et lorsqu’il s'approche, il l’emprisonne tendrement avec l’intensité de l’amour qu’il lui portait. « ça me suffit Az. ça me suffit. j-je suis… pardon. » ses doigts se glissent entre ses mèches basanées tandis qu’il n’arrive plus à terminer sa phrase. Ses mots ne viennent plus, les idées ne se forment plus; c’est le vide dans l’esprit de Kalei et seul le fait que le plus jeune soit dans ses bras occupait désormais ses pensées. « ça me brise le coeur de te voir comme ça... arrête. » C’était douloureux de le voir ainsi. Aussi détruit à cause d’un ami. Empathie exacerbée, il souffre pour lui. Alors il essaie par tout les moyens de calmer sa douleur; Il tente, il tend délicatement ses mains le long de ses joues, et de ses pouces tremblant, il le débarrasse des perles salées qui les ornaient. « tu sais… t'es quelqu'un qui compte beaucoup pour moi. plus que tu ne peux l'imaginer. Et... je ne sais pas comment me comporter avec toi Az. j’sais pas ce que tu veux de moi. Je pensais que tu me détestais. » la sincérité lui brûle presque la gorge, d'avouer ces mots-là qu'il s'était promis de garder secret. Mais ce soir il a décidé de cesser de se battre contre lui. Par simple faiblesse surement.
Parce que l’amour détruit en lui toute forme de résistance, alors il s'accroche à lui désormais qu’il s’était confié. Il s’accroche à l’ombre d’espoir qui venait de naître au creu de ce geste affectif. Il s'agrippe à son parfum familier, à sa peau plus douce qu’il ne l’avait imaginé, à ses yeux étoilés et à son insolence qui avait su le secouer.
Azriel c’était tout simplement ça. Ces choses-là qui avait su le retourner plus qu’il ne pourra un jour l’avouer.
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Mer 8 Nov 2017 - 1:16 | |
| I take a second just to play the victim Just to say I’m different, just to make you listen If we could only say the things that we never say Would it be a better way or give the whole game away Underlying are the roots of denying So are we trying, just to hide the crying Would I be lying if I said I’m not buying it Le silence l’entoure de sa présence réconfortante, uniquement perturbé par sa respiration saccadée. Il voudrait que le temps s’arrête Azriel, qu’il puisse rester dans cette léthargie pour l’éternité, trop éreinté pour savoir quelle attitude adopter. Il a conscience de s’être donné en spectacle mais son état d’hébétude l’empêche d’éprouver le moindre regret. Car cette confession improvisée l’a ôté d’un poids dont il pensait s’être débarrassé avant de franchir les marches du palais des Yinren. Il avait perdu le compte de ses torts pour ce soir. « je… j’ai... » Il lève les yeux à contrecœur, réalisant dans sa manœuvre que son maître lui faisait désormais face, miroir de sa détresse alors qu’il semblait partager sa douleur. Se forçant à affronter son regard maintenant qu’il n’avait plus de larmes à pleurer, il l’observe comme si c’était la première fois qu’il le voyait. Hypnotisé par ce qu’il avait toujours délibérément ignoré jusque-là, il découvre des détails qui le laissent désormais sans voix. Et heureusement que Kalei l’enlace à ce moment-là, brisant la transe dans laquelle il était tombé sans le réaliser. Il aurait dû se débattre Azriel, le repousser, l’envoyer au Diable. Mais il ne peut pas. Ses yeux se ferment alors qu’il réalise à quel point il avait eu besoin de ça. De ce réconfort dont il avait si cruellement manqué depuis qu’il n’y avait plus que Kalei et lui au palais. Alors il ne sait pas vraiment pourquoi mais il lui rend son étreinte, espérant que ce geste sera suffisant pour excuser tous ses travers et ce qu’il lui fait parfois subir. « Ça me suffit Az. Ça me suffit. J-je suis… pardon. » Il acquiesce, incapable de vocaliser ses pensées, s’oubliant dans ces doigts qui se glissent dans sa chevelure sombre. Imperméable aux minutes qui passent, il est incapable de dire combien de temps ils restent ainsi avant que son maître ne lui fasse face à nouveau. « Ça me brise le coeur de te voir comme ça... arrête. » Il se crispe sans le vouloir lorsque ce dernier essuie le vestige de ses larmes, réalisant alors que la dernière personne qui s’était un jour permis ce geste était sa mère. Ça lui sert le cœur au jeune Vestrit mais la douceur dont fait preuve l’héritier est comme un baume sur son âme, c’est indéniable. « Tu sais… t'es quelqu'un qui compte beaucoup pour moi. Plus que tu ne peux l'imaginer. Et... je ne sais pas comment me comporter avec toi Az. J’sais pas ce que tu veux de moi. Je pensais que tu me détestais. » Le voilà qui esquisse un sourire timide, amusé par les mots de Kalei. Oh, il aurait aimé lui donner raison, lui crier qu’il le haïssait de tout son être, qu’avoir été lié à lui était comme une malédiction. Parce que c’était ce qu’il s’était toujours forcé à penser, ce dont il avait essayé de se convaincre ces deux dernières années. « Moi aussi je le pensais Kalei. » Avoue-t-il franchement avant de lâcher un rire rauque. Il se redresse pour mieux se caler contre le mur, adoptant une position plus confortable, invitant son maître à venir se tenir à ses côtés d’un geste de la tête. « On m’a dit de me méfier de ta famille pendant des années, j’ai fait ce que j’ai pu à cause de ma foutue loyauté. » Il soupire, réalisant à cet instant à quel point il avait été stupide d’accuser les enfants des tords de leurs parents pour offrir la justice à un ami. « J’ai toujours réussi à te tenir éloigné par habitude, parce que j’avais fini par m’en amuser à l’académie. C’était ma manière de fonctionner avec toi, j’avais pas envie de changer ça. Mais avec tes sœurs ça a été plus compliqué, surtout avec Aelin qui s’en mêlait donc j’ai pas réussi à tenir ma promesse. » Il lui offre enfin les explications qu’il mérite, parvenant à mettre des mots sur son comportement malsain. Résigné à terminer désormais qu’il était sur sa lancée, il baisse ses yeux pour observer le bracelet à son poignet, incapable de le regarder dans les yeux vu ce qu’il s’apprête à confesser. « Je crois pas t’avoir un jour réellement détesté. Je m’empêchais juste de t’aimer. » Il renifle avant de s’éclaircir la gorge, sentant l’embarras le gagner. Mais pour une fois, il assume Azriel. Pour une fois il ne s’enfuit pas. « Le problème c’est que j’ai fini par m’attacher à toi, ça m’a mis vraiment en colère quand je m’en suis rendu compte. Je te l’ai fait payer, j’en suis désolé. » Enfin il lui offre les excuses qu’il mérite, dénouant au passage le nœud de culpabilité qui s’était formé depuis les années. Et même s’il ne le lui avoue pas, il est prêt à partir sur de nouvelles bases, à faire table rase, à faire des efforts pour ne plus saboter leur relation. Parce que Kalei le mérite, il s’en rend compte Azriel, sachant pertinemment que le comportement de l’héritier était une bénédiction comparée aux habitudes de certains maîtres à l’égard de leurs adiutors. « Merci pour ce soir. Je crois que je t’aurais refait le portrait si tu t’étais obstiné à être insupportable. » Il se force à plaisanter pour faire oublier le ton sérieux qu’il avait adopté jusque-là, espérant pouvoir ainsi détendre l’atmosphère. Prenant une grande inspiration, il se relève en grimaçant des bleus et des courbatures qu’il sent déjà prendre forme sur son corps. « Allez viens, on a besoin d’un verre. » De l’alcool pour digérer ce qui venait d’arriver, pour mieux enregistrer les confessions qui avaient été faites et peut-être pour enfin signer la paix. C’était ce qu’il désirait ardemment Azriel, alors qu’il tendait une main ferme à Kalei. |
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Jeu 9 Nov 2017 - 2:51 | |
| à la recherche du bien dans le mal, et du beau dans l'imparfait idéal.
L’héritier se lève difficilement tandis qu’il l’écoute calmement. Il est déjà calmé, déjà dompté en dépit de l’insolence dont il avait fait preuve à son égard. Et il y repense encore à tout ça Kalei; à ce qu’il aurait dû faire. Il a envie de détester ses impulsions, son coeur amoureux. Mais il n’y arrive toujours pas; même s’il veut le détester pour ce qu’il venait de causer (pour la peine qu’il endurait chaque jour à ses côtés), il ne peut pas. « Moi aussi je le pensais Kalei. » C’est le bordel dans sa tête, c’est doux, plaisant d’entendre le remède qu’il espérait, mais à la fois, la vérité était plus dure que prévue à avaler. C’était plus facile de se rassurer en pensant qu’il le détestait. C’était plus facile de penser de cette manière afin de moins souffrir de ses sentiments qui le déchiraient. Parce que désormais que tout commençait à s’expliquer il y avait cette amertume qui teintait les mots qui dansait du bout de ses lèvres. « Je m’empêchais juste de t’aimer. » Et c'est le vide dans son esprit. Plus rien n'importe. Plus rien n’importe et n’importera s’il avait bien et bien entendu ces mots-là. Son coeur vacille, se réveille tandis que les larmes chaudes prêtes à déborder s’évaporent désormais pour un rouge vif qui commençait à teinter ses joues.
Parfois qu’il se disait, il aurait préféré être ce garçon-là que rien ne blesse; rester insensible face aux larmes et aux paroles de l’astre qu’il aurait préféré (s’il avait eu un jour le choix) de détester.
Azriel il aurait été plus beau s’il avait été un Némésis. Il l’aurait détesté de la plus belle des manières sans limite et sans peur. Il l’aurait haï, meurtri de tout son coeur, joué le rôle du bourreau sans une once de conscience. Parce qu’il n’aurait pas eu à l’aimer. Il n’aurait pas eu à affronter ces tornades dans son estomac, ses zéphyrs et vagues d’émoi qu’il n’arrivait plus à refouler. Il aurait pu éviter cet amour pour lui qu’il ne maîtrisait pas.
Lui et son être tout entier, ses cheveux charbons et sa peau dorée.
« Allez viens, on a besoin d’un verre. » Il sourit comme un idiot désespéré Kalei. Il oublie son poison dans ses mots rien que pour lui offrir le beau temps, bêtement, amoureusement. Il lâche un léger rire, le dos d’une main devant la bouche, poli, secrètement déployée pour cacher ses joues empourprées. « Ce serait avec joie. » qu’il lâche, doucereux, délicatesse exacerbée pour un enfant de feu tandis qu’il souriait de toutes ses dents. Et lorsqu’il attrape sa main frigorifiée il ne fait rien d’autre que la serrer un peu plus fort dans l’espoir de la réchauffer. Et au bout de quelques secondes son univers entier avait l’air plus chaud, plus accueillant lorsqu’il était avec Azriel à ses côtés. Il ne s’en souciait plus des regards froids qu’on lui offrait, de cette démarche droite qu’on lui forçait à adopter pour s’adapter à cette bourgeoisie dorée. Il n’était plus Kalei Yinren lorsqu’il était là, c’était simplement Lei, ce gamin-là, ce mage de feu aux songes d’enfants et à l’amour un peu trop grand.
Et ça lui fait peur tout ça. D’se dire que son bonheur se résumait à une existence, une personne qui ne pourra jamais avoir, une relation qui serait sans doute sans espoir. Mais parfois il s’y accroche, parfois il voudrait bien y croire, comme à cet instant-là où ses mains s’aventure dans un terrain inconnu; ses mains qui entourent sa taille pour briser cette proximité qui lui avait déjà manqué, déposant sa joue rougie contre son dos. « tu m’en veux pas si je reste comme ça quelques instants? j’ai froid. » Qu’il ordonne du bout de ses lèvres insolentes. La pièce est vide, aucun regard ne pourrait méprendre la situation alors il en profite, d’offrir une étreinte qui pour lui se muait d’une autre signification, plus douce, plus chaleureuse que toutes celles qu’il avait un jour offerte. L’envie de l’aimer et de le remercier; pour le supporter, l’accepter tel qu’il était. Rien que pour ça Kalei était heureux. Même s’il ne l’aimait pas, même s’il ne pouvait pas aimer un autre homme, avoir le droit d’être heureux à ses côtés lui suffisait. Il s’en convaincra. « je suis juste… content que tu ne me détestes pas. » qu’il murmure tandis qu’il finit par rompre cette étreinte improvisée avant de le dépasser, comme si de rien n’était pour se diriger vers la première bouteille qu’il pouvait trouver dans la demeure. « tu vas faire quoi à propos de ce mec du coup? tu sais il était peut être dur avec toi, mais il s'inquiète peut-être, enfin je connais pas le délire, mais tu sais ma sœur et moi c'est un peu ça... enfin je pense. » Et Kalei ne changera pas, lui et ses fuites qu'il prend pour étouffer ses sentiments un peu trop voyants.
Mais cela fini toujours par une partie de cache-cache vaine avec l’amour qui finit toujours par le retrouver.
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Mar 21 Nov 2017 - 19:58 | |
| I take a second just to play the victim Just to say I’m different, just to make you listen If we could only say the things that we never say Would it be a better way or give the whole game away Underlying are the roots of denying So are we trying, just to hide the crying Would I be lying if I said I’m not buying it Il était encore un peu secoué d’avoir tant parlé Azriel, de s’être confié ainsi à Kalei après tant d’années passées muré dans le silence. C’était un sentiment nouveau, comme une étincelle au sein de la confiance qui s’était déjà tissée entre eux. Le signe annonciateur d’une possible flamme, quand l’attachement se muerait en quelque chose de plus beau. Il ne savait pas quoi espérer le jeune Vestrit, de l’amitié ou de la fraternité ? Parce que le Yinren restait un mystère à ses yeux, jouant sans cesse dans le feu, au sens propre comme au figuré. Il l’avait vu séduire Azriel, déchainer sa haine, se montrer doux ou sortir exactement les bons mots pour arriver à ses fins. Alors il avait un peu peur le mêlé, de tomber dans ses filets, de se faire manipuler. Mais il avait choisi de ravaler sa fierté et ses doutes pour lui tendre la main, pour la première fois, se lancer et espérer ne pas tomber. Parce qu’il était reconnaissant, de ce silence bienveillant qui avait accompagné sa confession, de son sourire tendre qui avait été le meilleur des encouragements et surtout de la douceur qui avait teinté chacun de ses gestes réconfortants. Kalei s’était montré présent, luttant contre ses tentatives d’éloignement alors que sa fierté l’avait poussé à croire que seule la solitude pourrait parvenir à le calmer. Mais il s’était trompé Azriel, il avait finalement réalisé à quel point il avait eu besoin de ça. De cette proximité, de pouvoir enfin avoir quelqu’un sur qui se reposer, qui sache comment le rendre à nouveau entier. Alors il ne pouvait pas s’empêcher de sourire, en le voyant cacher ses joues rosies face à son invitation. C’était le Kalei qu’il avait connu à l’académie, celui qui semblait toujours embarrassé en sa présence, sans qu’il ne comprenne pourquoi ou comment. « Ce serait avec joie. » Sauf qu’Azriel avait pas envie de l’envoyer paitre pour une fois, il préférait de loin découvrir ce qui se cachait derrière ce masque qu’il avait vu le Yinren arborer qu’en sa présence. Alors il attrape sa main, relevant aisément son maître qui serre un peu plus fort ses doigts. Il laisse cette chaleur le consumer le mêlé, s’abandonnant entièrement à la sensation qu’apportait la paume brulante de Kalei dans la sienne, laissant le noble le réchauffer tandis qu’il le guide vers les fauteuils un peu plus loin. Mais ce dernier le force à s’arrêter alors il fronce les sourcils Azriel, il ne comprend pas pourquoi. Pourquoi il le prive de ce feu qui chasse tout, qui consume les souvenirs de son entrevue avec Yerim. Il est presque dégouté, à deux doigts de bouder avant qu’il ne sente le corps de Kalei contre le sien. Il se crispe encore une fois par reflexe, peu habitué à ce genre de familiarité. « Tu m’en veux pas si je reste comme ça quelques instants? j’ai froid. » Il lâche un petit rire amusé Azriel, décelant le mensonge honteusement servi par son maitre. Il sait très bien qui des deux a réellement froid alors il ne se plaint pas, pensant savoir pourquoi l’autre fait ça. Il tente d’ignorer ses mains entrecroisées sur son abdomen et son visage posé sur ses omoplates, parce que c’est trop intime pour ne pas l’émouvoir. Parce que c’est si agréable que ça le met presque mal à l’aise d’éprouver tant de plaisir face à une simple étreinte. « Je suis juste… content que tu ne me détestes pas. » L’explication brise les dernières barrières de sa réticence alors qu’il se détend au moment où l’autre le libère. Il aurait presque ri de cette ironie s’il n’en avait pas été la victime Azriel. Mais il joue l’indifférence, suivant docilement Kalei, en affichant le visage le plus neutre qui soit tandis que son cœur rate un battement sans qu’il ne comprenne pourquoi. « Tu vas faire quoi à propos de ce mec du coup? Tu sais il était peut-être dur avec toi, mais il s'inquiète peut-être, enfin je connais pas le délire, mais tu sais ma sœur et moi c'est un peu ça... enfin je pense. » Il n’a pas envie de revenir sur le sujet Azriel, préférant chasser Yerim de ses pensées pour éviter de penser au fait qu’il l’avait peut-être perdu aujourd’hui. « Peut-être ouais, je sais pas. J’ai pas vraiment envie d’y penser pour le moment. » Répond-il avec désinvolture tandis qu’il s’assied à côté de Kalei. Parce qu’expliquer serait avouer qu’on lui a conseillé de se tenir éloigné de lui et qu’il en est tout bonnement incapable. À croire qu’il a tous les Yinren dans la peau Azriel, l’illégitime qui l’a formé, tout comme ceux qu’il avait juré d’éviter mais qui ont su le faire revenir sur sa promesse. S’il haïssait les parents de tout son être, son cœur avait fini par s’éprendre des enfants. Parce qu’ils avaient tous quelque chose d’électrique, un je-ne-sais-quoi qui vous forçait à graviter autour d’eux pour vous sentir vivre. Dans l’ambiance tamisée de la pièce, sentant encore la chaleur de Kalei contre sa peau, il ne pouvait plus nier son attraction le jeune Vestrit. Alors pour chasser ses pensées conflictuelles, il s’empare de la bouteille de son maitre en cachant son sourire. Il est un peu perdu, à cause de la journée qu’il a passée et du tourbillon d’émotions qui menacent de tout dévaster. C’est pour ça qu’il boit Azriel, pour tout anesthésier, ne plus avoir à penser et surtout pour arrêter de ressentir des choses qu’il ne comprend pas. « Et toi, cet après-midi, ça a été ? Tu t’es pas senti trop démuni sans moi ? Tu sais, l’ombre qui flanque chacun de tes pas… » Il se moque le mêlé, accompagnant ses mots d’un sourire espiègle tandis qu’il redonne la bouteille à Kalei. Parce qu’il n’était pas le seul à savoir se cacher derrière un changement de sujet. Parce qu’Azriel cherchait également à s’échapper de ses pensées et surtout à fuir les constats qui en découleraient. |
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Sam 25 Nov 2017 - 0:22 | |
| à la recherche du bien dans le mal, et du beau dans l'imparfait idéal.
C’est le goût du vice et l’amertume de l’espoir qui teinte ce soir les paroles de l’héritier. Il rêve, il espère, il prie; Qu’c’était pas le seul à s’imaginer ce genre de choses avec lui.
Azriel, c’était un mystère tout entier. Azriel, c’était une bourrasque un peu trop violente qui le fragilisait à chaque fragment de seconde, ébranlant son savoir, embrasant secrètement ses désirs. Azriel, c’était une brèche s’était dévoilée dans sa forteresse de silence, quelque chose qui allait lui nuire tôt ou tard. Les interdits étaient marqués dans chacunes de ses interactions, dans chacunes de ses paroles et pensées qui lui étaient destinées. qu’il était fou de lui. Et le criminel s’en foutait de s’qu’on pouvait penser, de la manière dont il l’avait toujours dévoré du regard, de la manière dont il prononçait son prénom avec tendresse, légèreté et un brin de douleur;
parce qu’il espérait toujours, toujours, tel le rêveur borné qu’il était.
Il avait cessé de réfléchir un instant, arrêter cette mascarade qu’il s’était tant forcé à jouer; ce soir, il n’était plus un prince ou un membre de la bourgeoisie dorée, ce soir, il était simplement lui comme il ne l’avait jamais autant été. L’amoureux épris qui lui offrait les étreintes et les sourires chauds. Ce soir, il garderait à jamais dans son esprit la sensation de son épiderme frémissant contre bout de ses doigts, la chaleur de ses joues contre ses mains, sa bouche et ses lèvres si proches et si lointaines à la fois. Ce soir il y avait déjà trop de choses qui s’étaient produites; trop de choses qui n’auraient jamais dû arriver; trop de choses qui seront bientôt commises. « Peut-être ouais, je sais pas. J’ai pas vraiment envie d’y penser pour le moment. » Naïvement il accepte sa réticence, l’esprit déjà occupé à d’autres interrogations et à d’autres brèches qui s’étaient formées depuis qu’il s’étaient définitivement rapprochés.
Et à quoi avais-tu envie de penser? qu’il se murmure intimement. Kalei ne peut s’empêcher de rêver d’se dire et si? Et si c’était un signe? Qu’au final Azriel il ressentait la même chose pour lui? qu’il l’aimait après tout. Que peut-être ce combat intérieur il n’avait pas été le seul à le mener; celui entre sa conscience et son coeur. Celui dont l’issue avait déjà était décidé : qu’il lui avait appartenu depuis le début. « Et toi, cet après-midi, ça a été ? Tu t’es pas senti trop démuni sans moi ? Tu sais, l’ombre qui flanque chacun de tes pas… » il soupire. « carrément. tu m’as manqué. » Et ses yeux s'écarquillent sous le crime et sous la sentence prononcée . Il ne prend même pas la peine de camoufler son écart de conduite avant qu’un rire nerveux s'échappe de la barrière de ses lèvres lorsqu’il réalise avoir prononcé à voix haute ses profondes pensées. Il s’empresse alors d’attraper la bouteille en guise d’échappatoire avant de boire au goulot ((pour se noyer l’esprit et pourquoi pas étouffer sa peur continue à l’idée chavirer face à lui)) avant qu’il ne lui rétorque après quelques secondes de silence « le fait que tu me casses les pieds m’a terriblement manqué ouais. » Il fait à nouveau basculer la bouteille, s’offrant une seconde gorgée qu’il se hâte d’avaler, rendant presque le passage de l’alcool brûlant à travers ses entrailles. « Et moi j’suppose que j’tai pas manqué vu que tu ne te déranges pas pour m’laisser seul. ça m’attriste. » Le diablotin s’appuie lentement contre la table de la cuisine, tandis qu’il tend son bras et la bouteille en direction du responsable de son agonie,
de son âme noyée sous la marée haute, de son corps en dérive, de son cœur en plein naufrage.
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Jeu 30 Nov 2017 - 3:10 | |
| I take a second just to play the victim Just to say I’m different, just to make you listen If we could only say the things that we never say Would it be a better way or give the whole game away Underlying are the roots of denying So are we trying, just to hide the crying Would I be lying if I said I’m not buying it Ça l’avait toujours agacé Azriel, que le rire de Kalei soit comme une mélodie. De celles qui réchauffent le cœur ou vous font rater un battement. De celles qui rendent éternel un instant. Il l'avait toujours vu comme un moyen pour l’héritier de minauder, séduisant son audience pour mieux l’attaquer. Mais ce soir c’était différent, il n’avait plus sa haine en œillères le mêlé, plus de promesse à respecter. Ses boucliers étaient complètement brisés, le laissant à la merci du Yinren et de ce charme qu’il s’était toujours forcé à ignorer. « Carrément. Tu m’as manqué. » Il ne s’était pas attendu à tant de franchise de sa part, car la panique qui s’était dessinée sur ses traits était trop réelle pour être ignorée. Ça le fait sourire Azriel, de voir son maître embarassé, presque désemparé, incapable de plaisanter. Alors il le laisse rire, savourant la chaleur que cela entraine, perdu dans ses pensées. Parce que c’est agréable de voir Kalei comme ça mais ça l’est encore plus de réaliser qu’il compte réellement pour quelqu’un. La bouteille est subtilisée alors qu’il se moque toujours le mêlé, savourant cette preuve de vulnérabilité comme une victoire. « Le fait que tu me casses les pieds m’a terriblement manqué ouais. » Il a beau essayé de se rattraper, ils savent tous les deux que c’est trop tard, que l’impair ne peut être effacé. Cette fois c’est au tour du jeune Vestrit de s’esclaffer, profondément amusé par les tentatives du noble de ne pas perdre de sa superbe. « Et moi j’suppose que j’tai pas manqué vu que tu ne te déranges pas pour m’laisser seul. Ça m’attriste. » Ce petit numéro de Calimero, il le connaissait par cœur, c’était la stratégie préférée de Kalei, d’essayer d’inverser la tendance. Mais il y était imperméable Azriel, sachant exactement ce qu’il lui fallait éviter de dire pour lui donner ce qu’il voulait. Ce soir, pour une fois, il avait envie de jouer, de revêtir le masque que Kalei s’était si longtemps réservé. Sa moue attristée n’est donc qu’une façade quand il se relève pour s’approcher du Yinren. Avec délicatesse, il pose une main sur son épaule tandis que l’autre s’empare de la bouteille. Mais avant qu’il ne tourne les talons pour retrouver le confort de sa place, il se baisse pour susurrer quelques mots à l’oreille de l’héritier. « T’en es vraiment sûr ? » Et il ne lui laisse pas le temps de demander de quoi il est sûr ou non. Il préfère laisser planer le doute, lui faire croire qu’il a pu lui manquer alors que ça n’avait été aucunement le cas. Parce qu’il n’avait pas cru possible qu’il puisse un jour regretter l’absence de Kalei, pas avant ce soir… mais désormais il n’en était plus certain. « Tu vois Lei, je pense que t’es pas triste du tout. » Fanfaronne-t-il en buvant son alcool, le regard perdu dans le lointain. D’un geste de la main, il tapote la place à ses côtés pour l’inviter à le rejoindre. « Au contraire, je suis certain que t’es gagnant dans cette situation. » Il continue sa tirade Azriel, évitant volontairement d’observer son maître pour mieux feindre le dédain. Comme si le paysage qu’il voyait à travers la fenêtre était de loin plus intéressant que son lié. Comme s'il n'avait pas déjà une étoile dont se délecter de la beauté. « Si j’étais pas parti, je me serais pas rendu compte que je tenais à toi. Et vu que tu m’as dit toi-même que je t’avais manqué, maintenant t’es assuré de m’avoir toujours à tes côtés. » Il s’accorde un sourire le mêlé, parce qu’il n’a pas besoin de voir l’expression de Kalei pour la deviner. Et en même temps ça le panique un peu, de réaliser que la vérité se cache dans ces mots, que ce n’est peut-être pas qu’un simple jeu. Qu’en voulant lui rendre la monnaie de sa pièce, il se perd un peu. Le terrain sur lequel il s’aventure a beau être dangereux, l’adrénaline qui en découle est beaucoup trop délicieuse pour qu’il se prive de ce plaisir. Il avait toujours aimé jouer avec le feu Azriel, n’ayant jamais craint les flammes, anticipant toujours la caresse que procuraient les étincelles d’un brasier. |
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Dim 10 Déc 2017 - 16:43 | |
| à la recherche du bien dans le mal, et du beau dans l'imparfait idéal.
Son corps était une tempête, son âme était en ravage dans une guerre contre lui-même. Lui et son coeur qui lui hurlait les je t’aime inaudibles, lui et sa raison qui retenait ses lèvres de formuler les mots. Je t’aime qu’il lui dirait ce soir, la bouteille entre ses mains frêles et son sourire-chagrin. La joie qui tentait d’étouffer l’amer défaite de ses sentiments, chavirant toujours un peu plus pour lui, adorant toujours un peu plus ses défauts et ses qualités. Son regard pétillant pour lequel il lui pardonnerait tout, son parfum, si empoisonnant, si exaltant qu’il aime tant. Tout son être entier appelait à retrouver le sien, ses mains, ses yeux, sa bouche, ses lèvres, Kalei est aveugle, ivre, fou à lier, un peu plus hypnotisé à chaque seconde qu’il passe à ses côtés.
Le prince ancre, mémorise et se souviendra à l’avenir de chaque détail de cette soirée, de chaque sourire contrôlé, de chaque désir murmuré, et de chaque crime perpétré. Ce soir il profitera de l’alcool pour jouer l’ignorant, l’ambigu comme il ne l’avait jamais fait depuis longtemps, car il voulait — peut-être — changer les choses à jamais entre eux désormais qu’il se sentait prêt, comme si, le temps leur était compté.
« T’en es vraiment sûr ? » Il lui sourit tandis que la proximité de son souffle lui donne des frissons. Kalei confronte son regard, silencieux, muet et pourtant, le regard toujours plus fou et brûlant de sentiments. « Tu vois Lei, je pense que t’es pas triste du tout. » peut-être, peut-être pas. Surement qu’il n’était pas si triste que ça le prince. pas pour cette raison. Il avait l’habitude des escapades nocturnes d’Azriel, il avait l’habitude de fermer les yeux. Mais lei, personne n’avait un jour osé la proximité. Kal qui n’était que réservé pour sa précieuse petit soeur adoré, le diminutif, lei, quant à lui était un affront que personne n’avait osé. Mais pour lui, encore une fois, il fermait les yeux, se rendrait aveugle si cela lui permettait de le maintenir à ses côtés.
C’était la première fois qu’il l’entendait et pourtant, il aimait déja la sonorité. Lei, lei, lei, c’était doux, c’était affectueux, c’était... amoureux? Il avait l’impression que les pièces du puzzle commençaient peu à peu à s’assembler, à se donner du sens et à enfin donner raison à ces espoirs qu’il avait cru observer. Peut-être qu’Az l’aimait lui aussi après tout. « Au contraire, je suis certain que t’es gagnant dans cette situation. » et il avait surement raison, qu’il avait tout gagné; il avait réussi à décrocher les aveux, les pardons, et les réponses à ses questions. Kalei avait tout gagné. Mais Kalei ne savait que se plaindre, crier l’injustice insondée qui coule dans ses veines, le devoir d'aimer une autre et d’honorer le nom d’une famille qui ne s’était jamais soucié de son existence.
« Si j’étais pas parti, je me serais pas rendu compte que je tenais à toi. Et vu que tu m’as dit toi-même que je t’avais manqué, maintenant t’es assuré de m’avoir toujours à tes côtés. » Il a l’impression que son coeur pourrait s'échapper de sa poitrine, là, maintenant, tellement il battait fort à en faire ressentir la secousse à travers tout son corps. Était-ce l’alcool qui le rendait ainsi? Aussi transparent, aussi limpide et flagrant? Azriel avait les sentiments qui se dévoilaient, l’amour qui profusait à travers chaque reflet de son âme. Azriel était évident.
« Az. Si je te demandais de t’enfuir avec moi, le ferais-tu? » Parce que parfois c’était seule réalité qu’il arrivait à imaginer afin d’être heureux. De s’éloigner du jugement des autres, de la fierté de sa famille, des regards de ses proches. De tout ça il pouvait s’en séparer et l’oublier. Car une seule chose pouvait lui suffire. Son jugement, sa fierté, son regard, leurs sentiments. Il n’y avait rien de plus vital pour lui si ce n’était que eux. « parce qu'il n’y a que de toi dont j’ai besoin. » Il se penche légèrement vers lui, lui subtilisant la bouteille de vin pour la déposer sur la table avant de s’approcher de son visage encore euphorique, ses lèvres pulpeuse s’offrant presque aux siennes avant de finalement se rétracter après quelques instants de silence pour lui offrir une douce étreinte.
« j’ai uniquement besoin de toi. »
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Sam 16 Déc 2017 - 2:29 | |
| I take a second just to play the victim Just to say I’m different, just to make you listen If we could only say the things that we never say Would it be a better way or give the whole game away Underlying are the roots of denying So are we trying, just to hide the crying Would I be lying if I said I’m not buying it Le regard perdu le vague, presque obsédé par le firmament, il dédaignait ce palpitant qui s’accélérait un peu plus à chaque sous-entendu Azriel. Il se demandait s’il n’était pas un peu fou, de s’aventurer sur ce terrain-là, de tout risquer pour écrire quelque chose de nouveau, d’inconnu. Ce serait peut-être beau, ce serait sûrement douloureux, parce qu’il avait renoncé à tout espoir le mêlé, sachant que ça ne lui était pas autorisé. Que les gens comme lui, ceux qu’on affublait d’un bracelet au poignet, avaient meilleur temps de ne pas croire qu’une fin heureuse leur serait un jour accordée. Et celle qu’il aurait aimé dessiner pour la voir, peut-être, devenir réalité, n’était sûrement qu’un caprice. D’un gamin qui venait de perdre un pilier et désirait ardemment le remplacer. Lui qui ne s’était jamais autorisé à aimer mais n’avait point réussi à se réprimer, finissant toujours par trop s’attacher. Lui qui avait failli perdre une amitié pour avoir préféré la lâcheté. Il se demandait, Azriel, si ça ferait de lui un monstre de vouloir être un peu égoïste, de risquer de briser Kalei juste pour recoller les morceaux de son propre cœur plus tout à fait entier. Ce serait injuste, ce serait cruel, de désirer son maître pour panser ses blessures, pour oublier qu’il avait réussi à ne devenir qu’une déception supplémentaire aux yeux de quelqu’un pour qui, malgré les mots, malgré les coups, il serait encore prêt à donner sa vie. Parce que le mêlé était de ceux qui aimaient tout contrôler, exceller dans tout dès qu’il en ressentait l’opportunité. C’était pourquoi il était si acharné à maîtriser son pouvoir, si perfectionniste à sans cesse vouloir s’entrainer pour devenir le parfait petit guerrier. Mais il savait Azriel, que ses émotions étaient sa faiblesse, que ses sentiments faisaient de lui un esclave encore plus grand que son statut de pion pour le gouvernement. Parce qu’il souffrait de ce désir d’être aimé, reconnu, adoré, de représenter une fierté aux yeux de quelqu’un ou de tout le monde. Pour s’oublier, effacer l’abandon, le rejet de sa mère qui n’avait pas voulu essayer, qui n’avait pas su lui accorder la moindre chance, en proie à la terreur. Il se disait que quelqu’un pourrait peut-être un jour le réparer, l’accepter tout entier, avec ses qualités et ses défauts, avec toutes ces cicatrices qui parsemaient sa peau et se cachaient au plus profond de son âme. Mais Azriel c’était un indécis, de ceux qui veulent tout et rien à la fois, qui changent d’avis continuellement, qui se morfondent en secret des regrets, qui sont continuellement rongés par les remords. Qui prétendent tout le temps que ce n’est pas le cas, qui feignent que tout va bien et que ça ne les touche pas. Alors à ses yeux, rougis des larmes versées, rendus brillants par l’alcool ingurgité, Kalei pouvait tout autant être l’évidence que l’instrument de sa destruction. « Az. Si je te demandais de t’enfuir avec moi, le ferais-tu? » Il fronce les sourcils le mêlé, troublé par ces mots qui le ramènent immédiatement à la réalité. Celle où il s’était perdu dans un jeu auquel il n’était plus sûr de vouloir participer, après avoir pris le temps de mettre de l’ordre dans ses pensées. Où la seule option semblait être la fuite, avant que les dégâts ne deviennent irréversibles et les conséquences désastreuses. « Parce qu'il n’y a que de toi dont j’ai besoin. » La lèvre inférieure est mordue avec intensité tandis qu’il réalise que le piège s’est refermé non sur Kalei mais bel et bien sur lui. Qu’as-tu encore foutu Vestrit ?, qu’il se demande alors que son maître se rapproche dangereusement. Mais il n’a plus la force nécessaire pour réagir, user de ses réflexes pour se dépêtrer de la situation. Alors il attend la sentence comme un condamné, sa cage thoracique menaçant d’exploser jusqu’à ce que l’étreinte lui rappelle de respirer. Il avait cru recevoir un baiser qui l’aurait déstabilisé, qu’il aurait dû rejeter mais il semblait ne pas être le seul dégonflé. « J’ai uniquement besoin de toi. » Il a la gorge nouée le mêlé, par la peur ou l’émotion, incapable de se décider. Azriel c’est un bouffon, le plus grand des cons, lorsqu’il vient briser la tendresse de ce moment en se raclant la gorge dans une tentative d’évasion. Azriel c’est un abruti, un connard fini, quand il récupère la bouteille avec un sourire en coin digne du plus grand des charlatans. « Je serais bien obligé. » Azriel c’est un bel enfoiré, un énorme lâche qui n’arrive pas à tenir la cadence et assumer ce qu’il a cherché. « On est liés, à la vie et à la mort. » Qu’il annonce d’une voix qu’il veut détachée mais qui le trahit suffisamment pour chuter d’une octave. « C’est normal que t’aies besoin de moi et moi de toi. » Et juste avec ces quelques mots, il sait qu’il vient de reculer de plusieurs pas alors qu’il avait réussi à avancer un peu jusque-là. Alors il boit le Vestrit, finissant la bouteille pour éviter de croiser le regard de Kalei, reposant cette dernière un peu trop fort pour quelqu’un sensé s’en foutre. Parce qu’il se hait profondément le mêlé, de tirer une corde pour la lâcher quelques instants après. C’est pour cela qu’il se lève, qu’il brise la proximité, qu’il cherche un prétexte pour s’en aller. « Je… Faut que je dorme Kalei. » L’articulation est presque inexistante, le malaise palpable, l’hésitation à son comble. Il ne veut pas partir comme ça mais ne sait pas comment rester non plus après ce qui vient de se passer. Alors il ne bouge pas le mêlé, lançant des regards tantôt à la porte, tantôt au lit de camp. Déchiré, il soupire de sa faiblesse tout en maudissant sa fierté, priant pour que l’éthanol vienne lui susurrer l’attitude à adopter. |
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| Sujet: Re: le manque de toi me vient par vagues et ce soir je me noie (Azlei) Sam 16 Déc 2017 - 4:19 | |
| à la recherche du bien dans le mal, et du beau dans l'imparfait idéal.
C’était comme s’il avait attendu l’éternité pour reproduire cette scène, comme s’il avait attendu toute son existence pour goûter la saveur de ses lèvres contre les siennes. Kalei est amoureux, rêveur — innocent avant toute chose. Pourtant il n’avait jamais désiré ou imaginé ces princesses-là et leurs princes charmants. Pour lui l’évidence était ailleurs; de la même manière que la lune répétait à la terre ce que le crépuscule confessait à l’aube. Pour lui et lui seul, il n’y avait qu’une réponse à ses sentiments; qu’une réponse à son cœur dépérissant : c’était lui. C’était Azriel.
Il s’approche sans l’ombre d’un doute, sa main subtilisant la bouteille d’alcool qui était encore piégée entre ses doigts (car elle volait une attention qui devait être sienne) avant de finalement briser ses dernières défenses en glissant sa main libre vers sa joue rougie — mais se stoppe à mi-chemin le long de son cou, surpris d’un frisson qui avait commencé à le gagner : ses doigts sont presque tremblants — muets d’une peur incontrôlable qu'il tente d'ignorer, penchant son visage contre le sien, laissant ses yeux s'égarer, s'ancrer contre ses étoiles de son regard, tandis que ses lèvres s'entrouvrent, prêtes à épouser leur jumelles afin de commettre l’irréparable. Il veut l’embrasser — mais soudainement, c’était comme si l’alcool avait cessé de faire effet, comme si sa lucidité était revenue. Et s’il s’était trompé? Le prince doute, serre ses dents tandis que son regard se voile presque lorsqu’il réalise la réaction du plus jeune — le contraignant à prendre la fuite en transformant sa tentative en une maladroite étreinte.
Et il aurait voulu qu’elle dure et s’écrive dans l’éternité, qu’il puisse y ancrer le plus tendre des gestes, lui faire comprendre.... qu’il l’aimait et était sincère? « Je serais bien obligé. » Mais son élan est coupé — détruit lorsqu’il réalise que son coeur s’était fait plus touché qu’il ne l’avait imaginé en voyant les fragments arrachés à vif éparpillés sur le sol. « tu…. quoi? » Il pense avoir compris — il avait clairement compris; mais il ne voulait pas comprendre. Ses mots qui étaient si doux et si mélodieux sonnaient désormais terriblement faux. Azriel, il ne l’avait jamais vu ainsi, aussi cruel, aussi égoïste. Aussi douloureux. « C’est normal que t’aies besoin de moi et moi de toi. » Normal? Non. Il n'avait pas le droit de traiter leur relation au stade de banalité. Lui, Az, eux, c'était définitivement particulier. Et peu à peu il se sent détruit par chaque nouvelle excuse qu’il lui offrait. Brisé par la déception, l’incompréhension, la trahison. Et peut-être qu’il l’aimait tout de même, mais peut-être qu’il en avait honte. Là où pour lui l’homosexualité était une évidence, peut-être qu’il y avait perçu l'aberrance et l’abomination.
Que Kalei était un monstre. Qu’il n’était pas d’usage d’aimer un autre homme. Que Kalei était dégoutant.
Il imagine tout. réfléchit trop. Et il n’entend même plus ses dernières paroles. S’il le pouvait il remonterait le temps, bien plus loin que le début de leur discussion — il remonterait avant leur première rencontre. Car s’il ne l’avait pas connu, il n’aurait pas à vivre avec un tel poids sur les épaules, avec une douleur aussi vive et indescriptible; le fait d'aimer et d’être aimé, mais de ne pas avoir le droit d’aimer. Il tente une dernière fois de réparer les choses, mais il réalise qu'il évite son regard. Et c'était la dernière lame à lui enfoncer dans la poitrine. C'était trop fort pour lui, trop à porter pour une simple existence, alors pour cette nuit il ravale sa fierté et se contente d'abandonner. « Bonne nuit Azriel. » Il n’aurait jamais imaginé que prononcer son prénom serait aussi froid et distant. Il n’hésite pas un instant, et, alors qu’il serre ses dents et manque de taper du poing contre la table, il s’enfuit en premier de la pièce sans se soucier de l'autre. Cette nuit était définitivement différente des autres, car la lune s'était moquée d'eux faisant en sorte que les aveux prennent la forme des adieux.
Mais d’où vient le feu qui s'empare De mon âme a moitié ivre. Soudain pour un simple regard Je veux vivre au bord du vide
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