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old rascal´s back in town. (ciyre)

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old rascal´s back in town. (ciyre) Vide
MessageSujet: old rascal´s back in town. (ciyre) old rascal´s back in town. (ciyre) EmptyLun 6 Nov 2017 - 16:39

your own personal jesus
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someone who cares
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Une mêlée répudiée par sa maitresse. C’était presque trop beau pour être vrai – il devait en avoir le cœur net. La voir de ses yeux, l’examiner comme une relique, la retourner en tous sens à la recherche de la faille, la brisure sur le vase parfait, à reproduire à l’identique. Lui poser la question : comment peut-on se faire répudier ? Jusqu’où faut-il aller ? Il lui semblait avoir à peu près tout fait subir à une Helana qui s’acharnait à le garder près de lui. Comment dégoûter votre maitre de vous ? Comment le convaincre que sa vie vaut mieux loin de la vôtre ? Jour après jour, Helana s’acharnait à lui laisser toujours plus de libertés, de distance, à lui offrir ce mirage d’indépendance qui, croyait-elle (l’idiote), pouvait jouer le jeu et remplacer le goût de la vie, la vraie. Tandis qu’il y pense, traversant la Launondie qu’il connaît par cœur depuis la tendre enfance, il se dit qu’il aimerait pouvoir affirmer que jamais il n’a été aussi malheureux de sa vie. Mais, sans parvenir à comprendre pourquoi, ça sonne faux. Avoir « une maitresse » ne l’a pas rendu plus malheureux, plus démuni. A la rigueur, ça l’a rendu plus énervé. Malheureux, disons qu’il l’est toujours, comme avant, sur la ligne droite éternelle de la constance. Peut-être qu’il n’a pas tant besoin que ça de se débarrasser d’Helana. Qu’elle soit là ou pas… en quoi ça changeait ses plans ? Mais cette fascination pour celle dont il avait attrapé le nom au vol, celle qui avait été répudiée, rejetée par ce double créé de toute pièce par la société… il devait absolument l’approcher. Caresser de l’œil la liberté sans pour autant l’embrasser et la faire sienne. Elle s’appelait Feyre Mormont, venait de la nation de la terre et s’était installée dans les quartiers de Launondie pour vendre son pouvoir. Savoir que la (presque) seule mêlée de la ville est du même don que lui l’emplit d’un étrange sentiment. Lorsqu’il pénètre dans ses appartements, il réalise qu’il n’est pas seul. Les clients affluent déjà – les oranges sont parmi les plus prisés des bas-fonds, bien plus que les verts, trop surveillés par le gouvernement – mais il ne saurait la confondre avec qui que ce soit d’autre. Ses cheveux noirs de jais entourent un visage rusé et roublard, tandis qu’un bracelet aussi sanguin et électrique que le sien scintille à son poignet, se mouvant à mesure qu’elle accompagne ses paroles de mouvements des bras. Sournois, sans doute encore plus qu’elle, il choisit de se rendre invisible, et s’empêche de toute sa concentration de faire appel à sa télépathie. Les mains dans les poches, son bracelet est étouffé par les ténèbres du tissu noir. Appuyé contre le mur, il attend patiemment son tour, un sourire en coin tandis qu’il observe avec attention la mêlée-de-l’année.

Sur le coup, l’explosion n’avait semblé qu’une grande bourrasque de vent. Evidemment, il rêvait. Le bord de sa tempe était creusé jusqu’au sang, qu’avait recouvert une croûte violacée. Le trait qui barrait sa cuisse semblait si profond qu’il avait dû cautériser puis coudre la plaie. Enfin, il lui semblait que la putain de poussière dans ses yeux ne partirait jamais. Mais tout ça n’était rien, rien en comparaison de l’intérieur de sa tête. L’intrusion de Mance Cahow avait semble-t-il troué son cerveau comme avec une mitrailleuse dernier cri. Allongé sur une méridienne de soie vert foncé, l’arête du nez entre deux doigts et les yeux clos, il tend sa coupe à Feyre tandis qu’elle y verse un alcool fort. Suffisamment fort pour rendre son esprit cotonneux à souhait et lui faire oublier ce putain de courant d’air permanent qui le traverse de part en part. Quand il repensait à la scène… à la seule chose qu’il ait été capable de lui dire sur le moment… « Je n’ai rien à perdre ». Bon Dieu, il avait été prêt à mourir, sur ce moment. Déterminé et résigné. Et Mance était tombé à sa place, transpercé dans le dos par le plus insignifiant des hommes – et Circe Thorsten savait à quel point l’insignifiance pouvait faire trembler le cosmos et toutes les religions, sans doute bien plus encore que la reconnaissance, la gloire, le succès. Les rois gravaient leur portrait dans l’histoire des hommes, tandis que les anonymes dans la foule marquaient l’éternité de leur sceau invisible. — Je laisse Diana et je choisis Johann, j’y vois un chemin plus court vers l’apocalypse, dit-il d’un air quelque peu ennuyé, buvant une gorgée d’alcool au passage. Il jette un œil en biais à Feyre, assise près de lui – et clairement en meilleure forme que lui. — Comment se passe ton chaos personnel, Feyre ? Ça fait un moment qu’il ne m’est pas parvenu.
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orange
Feyre Mormont
Feyre Mormont
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‹ MESSAGES : 1594
‹ AVATAR : emeraude toubia.
‹ CRÉDITS : lily bae, bb cha.
‹ COMPTES : éclairs, guérison, métal, vol, électricité, intelligence.
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‹ AGE : vingt-six années destructrices, passées à agir dans l'ombre et à construire un monde d'ombres dont feyre est la reine. vingt-six années qui s'égrènent lentement, chacune apportant son lot d'horreurs.
‹ STATUT : coeur noirci par les déceptions, la belle sociopathe s'est attachée à plusieurs personnes avant de les détruire. le résumé même de l'histoire de sa vie.
‹ SANG : mêlé, une fierté qu'elle pose sur un piédestal, puisque c'est ce mélange de sang qui lui a conféré un si grand pouvoir. sans pour autant induire de grandes responsabilités.
‹ POUVOIR : reine des esprits, araignée aux multiples griffes invisibles, la cruelle est capable de tout et surtout du pire, puisqu'elle peut s'insérer dans l'esprit d'autrui et y faire tous les ravages imaginables.
‹ METIER : feyre vend ses services aux plus offrants, boucher des esprits, elle plonge avidement dans les âmes d'autrui et massacre tout ce qu'elle trouve. prête à tout, du moment que cela lui rapporte de l'argent.
‹ ALLEGEANCE : à elle-même. et rien qu'à elle. feyre ne fait confiance à personne et se moque pas mal des guerres de pouvoir. les oshun et les rebelles l'indiffèrent au plus haut point.
‹ ADIUTOR : la belle avait été affectée à une divine blonde qu'elle avait modelé selon son bon désir. mais désormais chassée, exclue, bannie, feyre se sent bien seule, loin de celle qu'elle brûle de retrouver.
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MessageSujet: Re: old rascal´s back in town. (ciyre) old rascal´s back in town. (ciyre) EmptyDim 12 Nov 2017 - 22:06

COUNTING DOWN THE DAYS TILL I SEE YOU AGAIN. OUR FRIENDSHIP WILL LAST HERE ON EARTH. REMAIN THE SAME THE DAY WERE BOTH KICKING IN HEAVEN. SOMETHING THIS REAL IS SO RARE, IT’S PRICELESS. YOU ENTERED MY LIFE, INTO THE NEW CHAPTER YOU IMPACTED MY WORLD LIKE A METEORITE. TOGETHER AS ONE WE BEAT THE ODDS, NOTHING CAN COME BETWEEN US I PROMISE. I PROMISE THIS ISN’T A GOODBYE, YOU MAY BE OUT OF SIGHT BUT YOU’RE NEVER OUT OF MINE. IF YOUR LIFE IS ON THE LINE I WOULD VOLUNTEER AS TRIBUTE.


Enveloppée dans une chose violette qui ressemblait bien trop à seconde peau, l’autoproclamée Reine du Monde recevait son habituelle foule de courtisans, composée de curieux tentant d’apercevoir celle dont la réputation n’était plus à faire, d’esclaves serviles venus prêter allégeance à une nouvelle maîtresse et de riches âmes ayant besoin de services peu moraux. Mais elle s’ennuyait, la divine orange, depuis qu’elle avait perdu sa précieuse Graylin. Les esprits qui l’entouraient lui semblaient faibles et sans saveurs, peureux et délicats. Feyre voulait de la noirceur, de la violence, de la cruauté, de la folie. Autant de défauts qui l’attiraient indéniablement. Alors, pour se venger de ce quotidien morose, la fille de l’extravagance se laissait aller à ses penchants plutôt discutables. Manipuler autrui, asséner mort et destruction, monter les frères les uns contre les autres, déchirer les amants, torturer les familles. Son adorable visage d’ange appuyé dans la coupe de ses mains, elle s’apprêtait à créer un énième carnage dans cette assemblée lorsque son regard d’ébène se posa sur une silhouette inconnue. L’aura embrouillée autour de son esprit lui confirma que c’était probablement un vert. Mais un vert au charisme prenant et au petit sourire en coin qu’elle rêvait déjà d’embrasser. Peut-être pourrait-il devenir son nouvel animal de compagnie. Cette idée lui plaisait. Terriblement. Alors l’inhumaine se leva de son trône doré et s’avança en direction de l’Ephèbe inconnu. Elle se lécha les babines, prête pour son festin favori, fendant la marée humaine de sa démarche féline. Plus prédateur que femme, plus Diable que Déesse. Son joli minois pouvait tromper le monde entier et c’était probablement là son plus bel atout. Feyre laissa échapper une sorte de ronronnement alors que ses doigts s’égaraient sur le corps du brun. Belle créature qu’elle allait s’empresser de faire sienne. Son imagination sans limites le voyait parfaitement lui apporter le petit-déjeuner au lit et réchauffer ses draps par les glaciales nuits de l’hiver. « T’as un prénom petit cœur ? » Il était un nouveau défi, aux yeux de la superbe. L’orange voulait le voir s’agenouiller, tester la puissance de sa volonté et ce, sans pouvoir faire entrer dans la danse cette force invisible qui la caractérisait parfaitement. La mêlée voulait l’homme qui se tenait devant elle et en grande enfant qu’elle était encore, ses caprices ne supportaient pas d’être contrariés. « Qu’est-ce qui t’amènes par ici ? Excepté mon incroyable beauté, bien entendu. » Elle haussa les épaules selon sa propre conception de la modestie. La terrible avait décidé qu’elle était la perfection incarnée, l’œuvre la plus réussie du Malin, un véritable chef d’œuvre. L’humilité incarnée.

« Je laisse Diana et je choisis Johann, j’y vois un chemin plus court vers l’apocalypse. » Son ami – ou quoi qu’il puisse bien être pour une femme pareille – n’avait pas quitté la méridienne depuis près de deux jours, somnolant lorsqu’il ne tentait pas de noyer ses blessures dans l’alcool. La Mormont l’avait découvert devant sa porte, en bien mauvais état. Un animal blessé cherchant une demeure où panser ses plaies. Et peut-être était-ce qu’il était réellement, le Thorsten. Un loup solitaire abîmé par une meute trop puissante pour lui. Venant chercher refuge chez la sorcière la plus terrifiante de l’empire d’Aksana. Mais Feyre et Circe étaient trop semblables pour ne pas s’entendre, pour ne pas pouvoir compter l’un sur l’autre. Elle était son double, son alter-ego. Séparés, ils étaient vicieux et destructeurs. Ensemble, ils étaient une véritable catastrophe, unissant leurs âmes ténébreuses pour créer une vague chaotique dévastant tout sur son passage. Pourtant, ils n’étaient que deux mêlés, insignifiants aux yeux de ces précieux maîtres. Deux mêlés qui seraient les tributaires de leur anéantissement total. Et elle avait hâte, la terrible. Hâte de voir cet univers réduit en cendres, hâte de pouvoir danser sur les ruines d’un système ayant déclaré la guerre à l’anarchie. Elle se languissait de ce triomphe qu’ils planifiaient depuis si longtemps. « Diana est une petite princesse céleste. Enfin, un peu moins maintenant. » Feyre se mit à rire, démente, après un clin d’œil appuyé. La folie habitait chaque fibre de son âme inexistante. « Tu as fait un bon choix, même si je ne porte pas Johann dans mon cœur. Je préfère nettement Merle. Plus jolie, plus terrible. La meilleure des Osanos. » L’inhumaine s’installa confortablement auprès de l’autre orange, calant sa tête sur l’épaule musclée de Circe. L’empathie n’était certainement pas sa qualité première et elle se fichait pas mal qu’il puisse souffrir. Elle avait besoin de le toucher. Lui, comme toutes les personnes qui l’entouraient. Ce besoin de contact humain avait quelque chose de diablement étrange, lorsque l’on y songeait, pour quelqu’un pourtant totalement dépourvue d’humanité. Elle avait échappé au carnage des attentats du palais grâce au concours de la garde rapprochée de l’Empereur Cal Oshun. Après tout, elle était en odeur de sainteté au cœur du pouvoir. Feyre était la main armée du dirigeant et, pour cela, elle jouissait d’immenses privilèges. Circe aurait pu la rejoindre, savourer les plaisirs simples de la luxure et de l’opulence. Mais il était trop abandonné à ses démons pour saisir la main que lui tendait sa compagne. Quant à la terrible orange, elle aussi possédait son lot de tourments. Mais tous étaient invariablement attirés par l’or et la débauche. « Comment se passe ton chaos personnel, Feyre ? Ça fait un moment qu’il ne m’est pas parvenu. » Elle ricana de nouveau, la Mormont, avant de se lover un peu plus contre lui. L’esprit de Thorsten lui hurlait de reculer mais elle n’en avait cure. Elle avait appris à faire la sourde oreille à ses protestations pour n’entendre que ce qui allait dans son sens. « Est-ce une façon détournée de dire que je t’ai manqué, mon amour ? T’es trop mignon, quand tu veux ! » Elle le gratifia d’un baiser, avant de reprendre sa place. « Mon chaos ne s’étend pas aussi exponentiellement que je l’aurais voulu, soupira-t-elle. J’ai de trop grands rêves pour ce monde, je crois. » Et en quelques secondes, de lasse elle devint joyeuse à l’extrême. Les montagnes russes de pseudo-émotions. La Mormont se redresse sur ses genoux, se mit à applaudir pour elle seule, faisant un bruit monstre avec les dizaines de bracelets qui ornaient ses poignets. « J’ai un nouveau plan. Un plan incroyable pour affirmer mon empire. J’aime Cal mais je ne veux plus être dans son ombre. Je veux mon trône. » Feyre se rapprocha de l’orange, prête à lui confier sa dernière fantaisie. Son nouveau caprice. Son ultime chimère. « Je vais lui demander la couronne d’Eartanera. Les Griffith sont terminés de toute façon, avec leur révolte. Cal ne dira pas non, il sait qu’il ne peut rien me refuser. » La terrible se leva, tourna sur elle-même, avant de proclamer, d’un ton impérial : « Veuillez accueillir son Altesse Royale : Feyre Mormont. Esclavagiste magnifique, tortionnaire superbe, manipulatrice exceptionnelle. Ça sonne plutôt bien, non ? »
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MessageSujet: Re: old rascal´s back in town. (ciyre) old rascal´s back in town. (ciyre) EmptyMar 14 Nov 2017 - 16:09

Elle n’est pas différente d’une humaine innocente dans laquelle une déesse immatérielle s’est glissée. Une lueur propre aux fous oscille au fond de ses prunelles, sautillant d’un bord à l’autre du monde. Son sourire fend sa bouche – immense – elle semble pouvoir avaler chaque être, et chaque destin avec lui. Sûre d’elle, elle a déjà son idée sur ce qu’il est, sa curiosité à son égard n’a d’égal que son égocentrisme. Il n’a pas besoin de masquer plus longtemps sa télépathie : elle est passée à autre chose et ne voit plus en lui la menace potentielle. Probable. Certaine. Son physique a joué en sa faveur, il s’en félicite intérieurement. Tandis qu’elle s’avance vers lui et que ses pas ont l’air de tracer dans le sol d’invisibles sillons incandescents, il sent la puissance de son pouvoir s’étendre autour d’eux en véritable halo. Elle absorbe tout. Sa télépathie, libérée du besoin de lire en Circe puisqu’elle l’a jugé innocent (sans doute le prend-elle pour un bracelet bleu, ou rouge), l’entoure sans entrer en lui et se répand aux autres façon pieuvre aux milles tentacules. Il le sait, chaque esprit qui respire en ces lieux est pénétré, lu, décrypté par elle. La femme aux bras infinis a besoin de tout contrôler, de tous les incarner. Ça lui révèle instinctivement son insuffisance intrinsèque. Son besoin de posséder les autres pour être elle. Son manque maladif d’elle-même. Il saurait déjà où frapper, mais se contente de lui rendre son sourire, docile, impassible. — Appelle-moi Circe, d’accord ? Elle ronronne sous les vibrations de sa voix douce et grave, qu’elle croit déjà aussi dévouée à elle que peuvent l’être celles qui attendent leur tour dans l’anti-chambre. Tous les autres, impatients d’être servis, prêts à donner cette calypso une lecture complète de leur essence en échange d’un mauvais tour pour lequel ils paieront. Ils pensent que ce n’est qu’une question d’argent – Feyre et Circe savent à quel point ils donnent bien plus que ça. La question qu'elle murmure s’insinue dans ses oreilles et vient chatouiller son esprit, comme seule une télépathe aguerrie sait le faire, imaginant sans doute que ça pourrait l’exciter. Rapide et calculateur, il sait que sa réponse risque de la faire sursauter de surprise et d’éveiller en elle une panique coléreuse, aussi il modifie rapidement ses propres souvenirs immédiats, les enfermant dans un nogozone à laquelle il reviendra juste après, et se donne le passé furtif d’un homme simple, un humble mêlé. En un flash télépathique, il comprend qu’elle le croit vert. Au milieu de toutes les pensées alentours qu’elle absorbe comme un trou noir, il sait que sa lecture est passée inaperçue, qu’elle n’a rien ressenti. Il se donne donc le souvenir d’un bracelet vert, afin de la conforter dans son premier instinct et d’abaisser les barrières qu’elle s’apprête à ériger contre lui. Ça se passe en une moitié de seconde. — Ta maitresse t’a répudiée, murmure-t-il, curieux, amusé. — Je m’attendais à ce que tu sois au moins laide. L’air de rien, il se rend lisible. Un livre ouvert qu'il lui présente sur un plateau, contenant les illustrations factices de ses faux souvenirs, créés pour elle de toute pièce, nourriture sacrée dont elle pourra se repaitre avec la gloutonnerie psychique qui la caractérise. Elle oscille toujours entre deux états extrêmes. Elle est une poudre évanescente qu’un simple mouvement brusque pourrait embraser. Elle n’est pas humble, et elle a raison de ne pas l’être. Elle est l’exception, et c’est pour ça qu’il est là.

Sa dernière rencontre avec Mance Cahow, et très clairement sa blessure la plus intense et la moins visible, ne cessait de se rappeler à son souvenir dans une chorégraphie des plus ironiques. Non seulement Cahow avait retourné le miroir face à lui, lui reflétant sa propre vérité – et la plénitude insupportable qui veillait en lui alors qu’il se targuait d’en être dépouillé – mais il avait aussi volé la mort à laquelle Circe s’était résolu en crevant devant lui, par la main d’un autre. Cahow l'aurait même planifié que Circe n’en aurait pas été étonné. Les autres mêlés (sans parler des lambdas, mon dieu) les haïssaient parce qu’ils percevaient leur don comme une armure invincible. Le pouvoir de l’esprit était surpuissant : la moindre contrariété pouvait être évitée en nageant dans la tête d’un ennemi. Ils avaient tous tendance à oublier qu’on trouve toujours plus fort que soi. Et l’effet de surprise. Tout orange que vous êtes, il arrive que vous n’ayez tout simplement pas le temps de réagir. Thorsten hausse un sourcil dédaigneux en guise de réponse au rire vicelard de Feyre, sachant qu’elle n’a pas perdu de temps pour entrer dans ses souvenirs et se délecter de la vision de son moment passé dans les eaux souterraines de la résistance en compagnie de Diana Osanos. Ça fait longtemps qu’il a perdu le goût de lui signaler « te gêne pas, surtout » quand elle fait ses allers-retours en lui aussi sûrement qu’elle les fait entre sa chambre et sa salle de bain. Si Feyre ne porte pas Johann Osanos dans son cœur, alors qu’en est-il de Circe ? Il a un sourire âpre. Johann est aussi demeuré que l’ensemble, en bonne partie du tout. Paradoxalement, Circe est le premier mêlé capable de lui imposer un certain respect – notamment depuis qu’il a fait usage de son pouvoir sur la gamine Kimora, recréant depuis le début l’image, réelle et symbolique, de Johann dans l’esprit désigné. Johann ignore ce qui le tuera, comme tout bon tyran. Il ignore que Circe ne s’est pas contenté de modifier l’esprit de Rita à son avantage, mais qu’il y a aussi glissé quelque chose d’inattendu. L’élément perturbateur qui, lorsqu’il sera actionné par un événement, un personnage, ou Rita elle-même, se retournera contre celui qui croit être le maitre. Johann Osanos, dans sa toute puissance et son egotrip, a oublié l’essentiel : on ne peut pas faire confiance à Circe Thorsten. Pas plus qu’à Feyre Mormont. Leurs yeux se rencontrent et se sourient. Bien sûr qu’elle a opté pour Merle, et lui pour Johann. Ça leur ressemble, de se répartir les rôles et les tâches, sur un même territoire que se disputent deux ennemis nés de la même fratrie ; deux oiseaux se battant pour le même nid dans lequel ils ont éclos, et eux, corbeaux noirs, aigles royaux, tournoyant autour des proies minuscules en un cercle idéalement tracé. Il a un rire moqueur à l’entente de la consécration de Merle dans la bouche de Feyre. Sa passion flambe, mais comme le reste, elle s’éteindra un jour, et alors, mieux vaudra ne pas être Merle à ce moment-là. — J’aurais été surpris de ne pas te retrouver amoureuse, signale-t-il, moitié ironique, moitié sérieux. Il la regarde un moment, tandis qu’un album de personnages défile sous ses yeux à mesure qu’il le feuillette dans les pensées de Feyre. Il y voit également Nurie Eriendar, et secoue légèrement la tête, amusé. La joue que Feyre dépose contre son épaule ne le surprend pas plus que si son ombre s’était détachée du mur pour venir s’étaler par-dessus lui. Les cheveux noirs de la panthère recouvrent une partie de son torse nu et lui offrent une couverture de choix, à peine ce qu’il lui faut de chaleur pour ne pas l’agacer, et le faire fuir. L’alcool, bu dans une répétition constante, commence à annihiler sa douleur et le laisse baigner dans une douceur cotonneuse. Cette semi étreinte de la part de Feyre pourrait passer pour un zèle d’opulence de la part d’une femme si demandeuse de luxure, mais il sait que ce n’est pas ça. Il connaît l’état dans lequel plonge un télépathe depuis sa naissance, puisqu’il en est un lui-même. Il connaît le manque-à-soi, cruelle rançon de ce don prodigieux, qui habite tout mêlé au bracelet tangerine. Chacun trouve ses lignes de fuite pour parvenir à vivre avec les échos de vies qui ne lui appartiennent pas, pour supporter d’être assailli par un flux incessant d’émotions, de cris, de sursauts, aussi permanents que sa propre respiration. La télépathie peut vous rendre fou, pour un peu que vous naissiez étranger à vous-même. A trop connaître les autres, vous en oubliez de vous remplir de vous. Vous incarnez votre don et vous finissez par devenir lui, ou lui devient vous. Orange est votre identité, votre essence par nature : vous êtes les autres. De vous il n’existe que tout ça : un ensemble infini de pièces volées ailleurs qui vous composent façon patchwork. Boulimique, vous vous remplissez des autres, vous en avez besoin sans quoi vous disparaissez et n’êtes plus rien. Il n’est plus rien. Mais Feyre, elle, est encore quelqu’un – et quel quelqu’un. Il la sait trop bien pour avoir l’idée de la juger. Il la sait trop bien pour l’attraper par les cheveux et la dégager de contre lui, où elle se pla(n)que toujours plus jusqu’à crever d’envie d’entrer en lui, de se laisser couler dans son corps, dans son sang, et de vivre à l’intérieur de ça et d’être ça. Son esprit parle pour lui (« casse-toi, tu me tiens trop chaud »), son corps la laisse effleurer le rêve de disparaître en lui. Parce qu’il sait à quel point c’est bon. C’est vital. Demander à Feyre comment elle va et ce qu’elle planifie était une idée suicidaire, et ô combien délicieuse. Il la regarde, l’écoute, la sent dévaler des collines de sentiments tous plus hystériques les uns que les autres : elle vomit de l’intérieur la palette émotionnelle qu’elle pique ça et là à longueur de temps. Elle se redresse d’un bond au-dessus de lui et s’agite, le glinguelas de ses bracelets entaillant le cerveau endolori de Thorsten qui grimace. Affirmer son empire. Il a un rire silencieux. L’empire de Feyre, c’est tout. Tout autant que celui de Circe, c’est rien. Si on leur laissait les rênes, à eux deux ils détruiraient l’ensemble. Il savait que la dernière lubie de Feyre serait divertissante, et il n’est pas déçu. Il assiste au spectacle, la suit des yeux quand elle se dresse sur ses pattes pour tournoyer et s’annoncer en reine. — Eartanera ? Ça t’intéresse, Eartanera ? Question rhétorique, il n’attend aucune réponse. — Je te pensais plus ambitieuse. Et Aksana te va mieux au teint. On manipule plus facilement un royaume qu’une nation, tu sais bien que plus c’est gros, plus ça passe, signale-t-il, non dépourvu d’un sourire désabusé à l’idée du double-sens. Il se redresse légèrement, juste ce qu’il faut pour boire une nouvelle gorgée d’alcool, laissant le liquide ambré brûler l’intérieur de sa gorge avant de se rallonger. — Pourquoi est-ce que tu ne tues pas Cal, plutôt ? Tu l’as dit toi-même, tu l’aimes. A quand remonte ton dernier crime passionnel ? Ses yeux brillants partent à la recherche de ceux de Feyre, sinuant dans ses pupilles et remontant le fleuve de ses pensées contradictoires auquel il est si délicieux de s’abreuver.
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MessageSujet: Re: old rascal´s back in town. (ciyre) old rascal´s back in town. (ciyre) EmptyLun 20 Nov 2017 - 20:52

COUNTING DOWN THE DAYS TILL I SEE YOU AGAIN. OUR FRIENDSHIP WILL LAST HERE ON EARTH. REMAIN THE SAME THE DAY WERE BOTH KICKING IN HEAVEN. SOMETHING THIS REAL IS SO RARE, IT’S PRICELESS. YOU ENTERED MY LIFE, INTO THE NEW CHAPTER YOU IMPACTED MY WORLD LIKE A METEORITE. TOGETHER AS ONE WE BEAT THE ODDS, NOTHING CAN COME BETWEEN US I PROMISE. I PROMISE THIS ISN’T A GOODBYE, YOU MAY BE OUT OF SIGHT BUT YOU’RE NEVER OUT OF MINE. IF YOUR LIFE IS ON THE LINE I WOULD VOLUNTEER AS TRIBUTE.


« Appelle-moi Circe, d’accord ? » Folle jusqu’aux tréfonds des ténèbres de sa personne, la terrible se mit à glousser de façon irrépressible. Ses lèvres peintes en rouge s’écartèrent pour laisser entrevoir deux rangées de perles blanches aiguisées. Dans une autre vie, la reine des pensées était une carnivore capable de planter ses dents dans le cou d’une pauvre proie, pour le simple plaisir de donner la mort. Désormais, ses griffes acérées avaient remplacé les crocs. Mais elle demeurait toujours aussi dangereuse, la beauté vénale. Un nom de magicienne envoûtante pour une virile armoire de muscles. C’était terriblement amusant, selon ses critères personnels. Le temps d’un claquement de doigt, elle décida qu’elle le renommerait lorsqu’il la supplierait d’entrer à son service. Il serait le joyau de sa collection déjà conséquente. La Mormont se languissait de ce moment qui n’arriverait jamais assez rapidement pour la grande impatiente qu’elle était. Elle se dandinait autour de lui, dans une imitation grotesque d’une parade de séduction. Les yeux extérieurs se moquaient allègrement de sa façon de se tenir, de cette excentricité incontrôlable, des montagnes russes qu’effectuait son esprit. Pauvres d’eux. Ils ne savaient pas qu’elle était le fruit des entrailles du Malin. Leur plus grand cauchemar incarné dans une silhouette charmeuse. Leur salut perverti et la promesse de leur descente certaine vers de cruels enfers. « Ta maîtresse t’a répudiée. Je m’attendais à ce que tu sois au moins laide. » Une vilaine grimace déforma ses traits de poupée. La curiosité perçait dans la voix de velours du bel éphèbe. Mue par un réflexe auquel elle se laissait aller bien trop souvent, la reine de cœur s’enfonça dans les méandres spirituels du brun. Feyre s’amusa à laisser des pans de son esprit s’imprégner des volutes dorées mais sombres de Circe. Elle aimait ce qu’elle percevait de l’âme de l’Adonis en éveil. « Laide ? Quel méchant mot. La laideur est la pire des malédictions. Heureusement, je n’en ai pas hérité. Pas plus que toi, mon ange. » Son regard animal courrait sur la silhouette avantageuse du vert, se délectant des moindres pans de peau visibles. Elle avait hâte de découvrir ce qui échappait pour le moment à ses yeux. Un spectacle qui valait le détour, elle en était certaine. « Pourquoi es-tu ici, Circe ? Et contempler la mêlée répudiée n’est pas une réponse acceptable. D’autant plus que je ne suis pas certaine d’apprécier le qualificatif. Et crois-moi, chéri, tu n’as pas envie de contrarier une femme comme moi. »

« J’aurais été surpris de ne pas te retrouver amoureuse. » La magicienne soupira bruyamment. L’amour ou plutôt, la conception que la terrible en avait, l’obsédait terriblement. Trouver cette autre moitié d’elle-même, celle qu’elle pourrait asservir et utiliser à sa guise. La seule idée qui jamais ne l’avait quittée, malgré sa propension non-négligeable à se montrer lunatique. Le Thorsten s’était habitué à ses frasques et à cette exubérance qui débordait sur son propre espace vital. Les relations sentimentales de l’orange étaient à l’image de sa personne : flamboyantes, éphémères et mortelles. La marionnettiste se lassait encore plus rapidement qu’elle ne s’entichait d’un quelconque objet. Circe était totalement hermétique aux sentiments des femmes qui l’entouraient, aussi paradoxal que cela puisse l’être. Feyre était trop accrochée à ce qu’éprouvaient les foules qui se mouvaient autour d’elle. Si différents mais toujours si semblables. Seuls à l’exception d’eux-mêmes et de cette cacophonie incessante qui résonnait perpétuellement dans leur cage cérébrale. « Eartanera ? Ça t’intéresse Eartanera ? Je te pensais plus ambitieuse. Et Aksana te va mieux au teint. » L’invincible arrêta brusquement de se dandiner, tournant ses yeux félins dans la direction de l’homme-plaie, toujours vautré dans son sofa. « Je n’aime pas Adonis alors lui voler la couronne de granit, ce serait le comble du bonheur, tu ne crois pas ? Mais tu as raison mon ange. J’ai plus une tête d’impératrice que de reine. » Feyre galopa vers son miroir à pieds, dessinant imaginairement et avec perfection, une couronne sur le dessus de sa tête. L’orange offrit généreusement cette vision à l’esprit de Circe : leur moyen de communication favori. « Tu es un peu la voix de la raison. » Et les gloussements reprirent de plus belle. Intenable, cette gamine. « On manipule plus facilement un royaume qu’une nation, tu sais bien que plus c’est gros, plus ça passe. » Un sourcil arqué, un petit sourire vicieux peint sur le visage. La terrible se tourna de nouveau vers son alter-ego, son autre elle dans une version bien plus calme mais néanmoins parée de fantômes et de démons. « Tu veux me faire passer un message subliminal ? A propos de quelque chose de gros que tu aimerais me montrer, peut-être ? » Elle se lécha les babines, savourant un plaisir dont le Thorsten ne cessait de la priver. C’était devenu un rituel malsain entre eux, désormais. La Mormont venait coller son corps dénudé au sien, tentait de tourner l’entièreté de l’être de son compère vers le désir. Elle voulait le faire sien. Mais par simple esprit de contradiction, il lui refusait toujours ce plaisir. Au moins cela lui donnait-il l’occasion de se plaindre, un sport dont jamais elle n’était fatiguée. « Pourquoi est-ce que tu ne tues pas Cal, plutôt ? Tu l’as dit toi-même, tu l’aimes. A quand remonte ton dernier crime passionnel ? » Bien rapidement, l’orange retrouva sa place auprès de celui qui l’attirait comme un aimant. Quelques minutes qu’elle se tenait éloignée de lui, mais déjà le vide grandissant reprenait son droit dans son ventre. Déjà l’absence de contact humain la déchirait de l’intérieur. « Trop longtemps… Tu crois que je me fais vieille ? » Feyre grimaça à cette simple idée, avant de reprendre : « Cal est plus utile vivant que mort. Je n’ai pas envie de le tuer mais d’en faire un esclave. J’aurais bien tué Rita mais il paraît que tu es déjà passé par là… »
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MessageSujet: Re: old rascal´s back in town. (ciyre) old rascal´s back in town. (ciyre) EmptyLun 27 Nov 2017 - 18:50

Elle insuffle du grotesque à sa pantomime, elle sait que si elle saupoudre sa dangerosité de quelques pétales de ridicule, elle deviendra invisible aux yeux de la foule méfiante. Une ruse qu’il lui reconnaît comme une intelligence, incapable de se laisser berner par sa danse aux contours arrondis, ni de laisser le tintement de ses bracelets le détourner de ses pupilles cruelles. Elle sourit à l’entente de son nom, et il se retient d’aller chercher dans son esprit tout ce que ça lui évoque – sa curiosité monomaniaque toute concentrée sur ce qu’il est venu prendre ici, lui donnant en retour les miettes d’un festin auquel elle n’accèdera pas. Plus les secondes s’écoulent, et plus la tension sexuelle grimpe du côté de Feyre, qui semble attirée par les corps humains autant qu’un papillon de nuit par des lumières tremblotantes, des paradis artificiels. Comme les êtres nocturnes, elle feint d’ignorer que la puissance du soleil est cachée au-dedans. Il se doutait que l’évocation de sa répudiation la mettrait en colère. Elle crépite, ses iris frissonnent, et le télépathe en lui admire les mouvements spirituels qui retentissent dans son regard, frappent de l’autre côté, avides de jaillir par ses yeux et de se jeter sur lui. Sa puissance télépathique est d’une rare intensité. — Au contraire, j’aimerais beaucoup te contrarier, répond-il à voix basse tout en se passant de la première question, séparant son dos appuyé contre le mur pour se redresser, et se rapprocher d’elle. Il a dans l’idée que le fait de venir briser cette distance qui les séparait aura de quoi l’enflammer suffisamment pour lui faire oublier une part de sa propre insolence. Ses yeux plongent dans les yeux tout en continuant de se retenir d’y lire, il hume les effluves psychotiques qui émanent d’elle sans les dévorer, en invité au-dessus d’un festin gastronomique. — Connaître ce si spécial en toi, capable de pousser une maitresse à se séparer de celle dont dépend sa vie. Sa voix est un murmure fasciné par sa propre construction, obnubilé par sa question. Elle a tout intérêt à lui donner une réponse satisfaisante, quelque chose qui vaille le coup du déplacement, quelque chose à se mettre sous la dent. Après quelques secondes à quelques millimètres de son visage, le bout de son nez frôlant presque le sien, il recule légèrement la tête. — Comment as-tu pu la convaincre d’un choix aussi dur à accepter : celui de te laisser seule dans la nature, et de prendre le risque de rater ta mort – et la sienne ? Sa voix est plus dure qu’auparavant, elle ressemble à un reproche. Quel est le secret de cet aboutissement ultime qui lui échappe totalement, à lui ? Les maitres ne quittent leur adiutor pour rien au monde. Pas par un excès d’attachement à la personne, mais bien par amour d’eux-mêmes. L’adiutor est le reflet de leur propre existence. Un soi décuplé, un jumeau inattendu. Etre capable de vivre sans lui, c’est pouvoir vivre sans soi. Existait-il vraiment de tels degrés de détachement ? Et si oui, comment les susciter, comment ?...

Les relations sentimentales de Feyre Mormont lui ressemblaient. Profondément elle, uniquement elle. Elle voyait l’amour comme l’aboutissement ultime de son amour propre. Son egotrip humainement incarné, son narcissisme fait chair. Un peu comme si un soir, son miroir s’était soudainement réveillé et l’avait tirée du lit pour lui dire « regarde, je te regarde. » Car le drame subsistait dans ce que le miroir n’était jamais qu’un objet tenu par une main reconnaissable entre mille : la sienne. Mais il savait, et elle l’ignorait, que quand bien même un tel être aussi pourvu d’adoration totale en sa faveur venait à se présenter à elle, elle le chasserait. Feyre Mormont était une dévoreuse et n’accepterait jamais d’être repue – par qui que ce soit. Son vide était, comme celui de Circe, un puits sans fond. Elle s’était faite fantasme, et il voyait mal comment le fantasme pourrait un jour se mêler à la simplicité pathétique de l’homme. Elle se voyait déesse, et ne recherchait pas de dieu sinon des disciples. Elle était une déesse antique, de celles des premiers mythes, une autoreproductrice. Tout le monde dans Launondie était convaincu de son besoin maladif de l’homme, du sexe de l’homme, de la langue de l’homme. Aucun ne comprenait que s’il y avait bien une femme sur terre qui n’ait besoin de personne d’autre que d’elle à aimer, c’était Feyre. Elle lui reprochait souvent son insensibilité, et son œil aveugle aux sensualités. Il souriait et lui répondait qu’elle n’était pas différente. Dans son trop plein à elle, dans son trop peu à lui, ils dansaient d’un même équilibre. « Je n’aime pas Adonis », il est sur le point de l’interrompre pour lui suggérer d’arrêter de faire l’obsessionnelle, mais il la laisse terminer, sachant qu’elle se délectera de l’image d’elle-même en impératrice sans avoir besoin de lui pour s’épancher en détails inutiles – la couleur de sa robe le jour de son couronnement, le lâcher de colombe sur le parvis du palais, etc. — La nation de la terre est déjà terminée – tout le monde est sur le coup, lâche-t-il, profondément ennuyé. Il sait qu’il ira se battre là-bas au nom de la maison qui l’a rendu esclave. Wheatdrop, à la vie à la mort. Pour autant, le glaive qu’il portera sur l’assaillant sans visage n’aura pas la finalité qu’on imagine. Il ne sera là que pour faire avancer l’histoire vers son point de rencontre avec son aube. Sa destruction pour sa renaissance. Si seulement la bataille d’Eartanaera pouvait s’illuminer d’un crépuscule humanitaire… mais c’était trop d’optimisme. Il fallait voir plus loin. Toujours voir la prochaine victime dans les yeux de l’actuelle, et ainsi la déposséder de sa propre mort alors que c’était la dernière chose qui lui restait. La cruauté était un mal nécessaire à l’histoire, n’était-ce pas ce genre de dicton stupide dont se targuaient les rois ? Il réfléchit pour lui-même, tandis qu’en décor de fond se dessinent en son esprit les images envoyées par Feyre un peu plus loin, lui faisant enfin partager cette vision sublime : la couleur de la robe, des pigeons, etc. Lorsqu’elle relève avec assiduité l’équivoque de sa précédente remarque, il a déjà oublié de quoi il s’agissait. « Quelque chose de gros que tu aimerais me montrer, peut-être ? » Son regard s’extrait de l’intérieur de son âme et se pose sur elle, impassible. — Quoi, t’es encore là-dessus ? Il a un sourire esquissé, démontrant son amusement en même temps que son désespoir las. — Je t’abandonne quelques mois et tu prends dix siècles de retard. Il se redresse soudain, choqué par ses propres paroles. — Mais pas une ride, assure-t-il tandis que son index caresse sa joue à la verticale. Il ne la vexe jamais, d’ordinaire. La seule fois où c’est arrivé, c’était lors de leur toute première rencontre. Quand il jouait à la tromper, quand il avait absolument besoin d’elle pour obtenir une réponse. Depuis, jamais Circe Thorsten n’avait contrarié Feyre Mormont, à l’exception d’un jeu sexuel qui, au fond, les amusait tous deux. Prendre ce risque stupide avec une remarque sur son retard historique, n’était-ce pas hallucinant ? In extremis, il s’était rattrapé, conscient d’avoir frôlé le choc avec intensité. Elle était intransigeante sur sa beauté, et il lui concédait volontiers cette lubie. Après tout, c’était sa vie à lui que Feyre venait peupler et animer, sa chair de pantin dans laquelle elle soufflait. Elle lui grimpe dessus et s’allonge sur son torse comme un chat qui prend la place lui revenant de droit : au creux de la force et de la chaleur d’autrui. « Tu crois que je me fais vieille ? » Il serre les dents. S’il n’avait pas eu le réflexe de se rattraper il y a quelques secondes… On avait frôlé la catastrophe. Sa tête exécute un va et vient net et clair de la gauche vers la droite, et inversement. Jeunesse éternelle pour Feyre Mormont jusqu’à ce qu’elle meure. Ainsi en avait-il été décidé avec les dieux et chacun s’était retourné vers son royaume, souriant de malice à l’idée d’avoir trompé l’autre. — Alors termine de faire joujou, et tue-le, soupire-t-il. — Sa volonté guerrière n’existe que pour des raisons utiles (une utilité nommée Adonis Griffith) — pendant que je me languis d’un roi fou. Un être porté par une volonté implacable de destruction. Un homme ou une femme foulant les sentiers inverses de l’utilité, de l’expansion de l’amour, privé et universel. Un roi ou une reine aux yeux fous, dans lesquels les télépathes sauraient déchiffrer l’énigme qu’ils espèrent depuis si longtemps, et dont les yeux de Feyre Mormont, la première fois qu’il a regardé dedans, ont su lui chanter les prémices.
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MessageSujet: Re: old rascal´s back in town. (ciyre) old rascal´s back in town. (ciyre) EmptyMar 12 Déc 2017 - 18:56

COUNTING DOWN THE DAYS TILL I SEE YOU AGAIN. OUR FRIENDSHIP WILL LAST HERE ON EARTH. REMAIN THE SAME THE DAY WERE BOTH KICKING IN HEAVEN. SOMETHING THIS REAL IS SO RARE, IT’S PRICELESS. YOU ENTERED MY LIFE, INTO THE NEW CHAPTER YOU IMPACTED MY WORLD LIKE A METEORITE. TOGETHER AS ONE WE BEAT THE ODDS, NOTHING CAN COME BETWEEN US I PROMISE. I PROMISE THIS ISN’T A GOODBYE, YOU MAY BE OUT OF SIGHT BUT YOU’RE NEVER OUT OF MINE. IF YOUR LIFE IS ON THE LINE I WOULD VOLUNTEER AS TRIBUTE.


« Au contraire, j’aimerais beaucoup te contrarier. » La démone se lécha les babines, gesticulant de façon ridicule alors que le magnifique Ephèbe qui se tenait devant elle s’approcha. Démarche de loup, yeux brillant de malice. Oh oui, Feyre allait aimer faire de ce vert son nouvel animal de compagnie. Son éphémère jouet favori, qu’elle oublierait très probablement au bout de quelques jours, obnubilée par une autre silhouette divine. Mais pour le moment, l’inhumaine reine de la nuit avait son sombre regard rivé sur le brun, son esprit tortueux entièrement dédié à celui qui ne cessait de réduire la distance qui les séparait. « Tu aimes jouer avec le feu, chéri ? Tant mieux, j’adore ça. » Sacrée grande prêtresse, par ses propres soins, de son culte personnel, elle avait hâte de voir le mystérieux plier le genou et la consacrer par tous les moyens possibles. Lui aussi finirait par se briser, sous la volonté effrontée de la fille des esprits. Comme tous les autres avant lui. Comme tous ceux qui suivraient. « Connaître ce si spécial en toi, capable de pousser une maîtresse à se séparer de celle dont dépend sa vie. » Son visage altier était là, tout près celui de l’incontrôlable. Elle aurait pu l’embrasser. Elle aurait pu l’y contraindre par la seule force de sa séduction, jusqu’alors invaincue. Ses doigts voraces jouaient sur les épaules musculeuses de l’homme qui lui faisait face, attendant le moment où il se déciderait enfin à lui avouer toute l’attirance qu’il éprouvait envers elle. Mais plutôt que de céder, Circe se recula. Froncement de sourcils, lèvres pincées. La reine des ombres n’était que peu satisfaite de ce retournement de situation. D’ordinaire, les hommes s’empressaient de porter leurs mains avides sur son petit corps aux courbes enchanteresses. Mais pas lui. Lui était une excentricité, un mystère qu’elle allait s’empresser de lever. « Comment as-tu pu la convaincre d’un choix aussi dur à accepter : celui de te laisser seule dans la nature et de prendre le risque de rater ta mort – et la sienne ? » L’orange soupira bruyamment, tourna les talons pour aller se percher sur le bureau où elle trônait d’ordinaire, de façon fort peu royale. D’un geste de la main, elle appela ce nouveau prétendant qui semblait vouloir lui donner du fil à retordre, qui semblait vouloir lui résister. Autant de choses qu’elle haïssait profondément. Feyre ne louait rien tant que la docilité et la servitude, deux qualités qu’elle avait élevées au rang de sacro-sainte vertus. Une fois que le futur amant se trouva de nouveau près d’elle, elle minauda devant ses bras musclés et ses lèvres délicieuses. « Tu es bien curieux, mon ange et je commence à croire que ce n’est peut-être pas mon physique incroyable qui t’as attiré jusqu’ici. Ce qui serait plus que malheureux pour toi. » Protectrice des égocentriques, elle ne supportait que mal que l’on puisse s’intéresser à elle pour autre chose que pour sa grandiloquente beauté, son charme incommensurable ou son humour à toute épreuve. « Tu veux savoir pourquoi Amara ne me suis plus comme mon ombre, désormais ? Je te le dirais. Mais avant cela, mon amour, tu vas devoir faire quelque chose pour moi. » La Mormont se mit à ricaner mauvaisement, alors que des tas de propositions indécentes affleuraient à la surface de sa confiance. « Je veux un baiser. Et pas un volé. Un vrai baiser avec une promesse d’amour éternelle. »

« La nation de la terre est déjà terminée – tout le monde est sur le coup. Quoi, t’es encore là-dessus ? » Tombée auprès de celui qu’elle considérait comme l’extension de sa propre personne, elle le regarda béatement alors que son esprit se divisait déjà en un milliard de directions différentes, projetant déjà sur quel autre empire elle pourrait mettre la main, pour se voir enfin couronnée. Son âme ne connaissait pas le repos, toujours animée de pensées plus contradictoires les unes que les autres, certaines ne lui appartenant même pas. Ce brouhaha éternel empêchait la solitude de refermer ses serres acérées autour de l’esprit mouvant de la terrible. « Je t’abandonne quelques mois et tu prends dix siècles de retard. » Auparavant voluptueusement allongée auprès de l’Apollon des temps modernes, la démone se redressa pourtant bien rapidement et darda sur lui un regard dans lequel la folie régnait. Mais l’autre orange savait à quel point l’imprévisible était susceptible quant à son apparence, à son âge ou toute autre mention du temps. A force d’y croire, Feyre s’était persuadée de son immortalité, de sa jeunesse éternelle, faisant de sa propre confiance en elle sa fontaine de jouvence. « Mais pas une ride. » Son doigt abîmé laissa une trace brûlante sur la joue de marbre de la superbe. Son visage d’ange en avait fait succomber plus d’un, avant qu’ils ne soient pris d’horreur en saisissant l’immensité de sa noirceur. Mais ils ne pouvaient fuir. Elle retenait leur esprit en otage. Circe était le seul au monde capable de gérer les exubérances de sa comparse, le seul capable de la réduire au silence et de calmer ses ardeurs lubriques éternelles, puisqu’il était le seul à ne pas se laisser corrompre par l’appel du fruit défendu. « Tu sais que tu étais à deux doigts de te frapper toi-même, n’est-ce pas ? » Orange contre orange, la lutte aurait été plus que serré. D’autant plus que le rebelle savait jouer de ses poings tandis que la Mormont était bien trop attachée à ses ongles manucurés pour oser les abîmer. Feyre gloussa avant de revenir se blottir contre sa source de chaleur favorite. Se coller au plus près du corps désirable du Thorsten était devenu une véritable passion, pour celle qui crevait perpétuellement d’envie de se repaître de contact humain. « Alors termine de faire joujou et tue-le. Sa volonté guerrière n’existe que pour des raisons utiles pendant que je me languis d’un roi fou. » La terrible grimaça vilainement lorsque l’esprit du brun se dirigea vers le visage bien connu du prince de la terre. Elle haïssait Adonis et peut-être encore plus la passion de Cal pour ce dernier. « Cal est trop mignon pour être tué. Si t’envoyais en l’air avec lui, tu comprendrais. » Feyre hocha la tête, plus que certaine du bien-fondé de ses paroles. « Et si à la place d’un roi fou, c’était d’une reine que tu héritais ? La reine de ce grand chaos que tu rêves de voir s’accomplir. Ça te plairait ? » Le serpent se glissa à califourchon sur les genoux de Circe, nouant ses bras maigres autour de son cou et déposa un baiser sur son nez, si heureuse de cette nouvelle idée qu’il lui avait inspirée, qu’elle en frissonnait d’excitation. « Tu pourrais être mon Roi. Au pouvoir, nous serions incroyables. Cruels. Terrifiants. Tout ce que j’adore. On pourrait enfermer Helana dans un endroit où elle serait en sécurité, comme ça, tu n’aurais plus jamais à te soucier d’elle. On réduira les autres en esclavage. On matera des rébellions d’un simple claquement de doigts, car personne ne peut nous résister. Pas lorsque nous sommes ensemble. » Feyre fit une pause pour reprendra son souffle, radieuse à cette nouvelle perspective qui l’excitait atrocement. « Et tu t’appelleras Mormont. » Avant de se mettre à glousser irrépressiblement et de retomber sur un bout du divan, ses mains plaquées sur ses côtés saillantes, sans jamais s’arrêter de rire.
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MessageSujet: Re: old rascal´s back in town. (ciyre) old rascal´s back in town. (ciyre) EmptyLun 18 Déc 2017 - 15:43

Ses doigts semblables à des lianes viennent palper ses épaules, le jaugeant – digne ou indigne d’elle ? Mais ils savent tous deux que ce ne sont ni des épaules, ni un torse, ni une bouche qui autorisent à la possession de Feyre, mais bien un tout autre tribut. C’est la servitude et l’adoration qu’il faut posséder, être capable de donner en retour de ses faveurs. Des capacités qu’il ne possède pas, mais qu’il peut faire semblant de mettre en œuvre par un habile entrelacements de manipulations psychiques qu’il fait entrer en contact avec elle. Pas trop vite. Pas trop facilement. Il est censé être un bracelet vert, une intelligence supérieure est censée l’habiter et il ne peut représenter un dévoilement trop évident. Difficile, car il n’est pas un vert et n’a certainement pas l’esprit surdoué. Au contraire. Tout est immédiatement lisible en lui, trop lisible, mais les gens refusent de le voir. On imagine toujours qu’il ne peut pas être ce qu’on croit percevoir de lui. Il doit, forcément, y avoir plus. Il doit cacher autre chose. On le craint, mais on craint en vérité nos propres projections. Si on acceptait de croire en ce qu’on voit de lui, on le fuirait tout simplement, sans peur mais avec une rapidité guidée par l’instinct de survie. Feyre, comme les autres, refuse de s’arrêterà ça. Elle cherche, comme les autres, et continue d’entretenir ce contact auquel elle ferait mieux de tourner le dos – ou plutôt, devant lequel elle devrait reculer sans le quitter des yeux. Est-ce qu’il aime jouer avec le feu ? Demande la bouche ronde et charnue qui occupe le centre du visage de Feyre. Elle n’est que ça : une bouche à se damner, et deux grands yeux noir corbeau habitués à sonder les êtres aussi naturellement qu’une respiration. La vérité, c’est que non, Circe n’aime absolument pas ça. Il faut être demeuré pour penser qu’on peut instaurer un quelconque jeu avec le feu. Le feu éclaire, et brûle lorsqu’on le touche, c’est tout. Le feu ne « purifie » pas, le feu ne porte aucun message divin. Le feu est une réaction chimique qui n’existe que pour elle-même. Il laisse aux hommes leurs fantasmes délirants et leurs métaphores qui, dieu sait comment, parviennent à exciter leur quotidien plat. Il a besoin de réponses. Il a besoin de son histoire. Celle de la mêlée répudiée, capable d’écœurer son maitre au point que le lien soit rompu. Si elle refuse de la lui raconter, alors il la prendra ; mais pas tout de suite. Laisse lui encore une chance de se révéler à toi. S’il peut s’abstenir de faire usage de son pouvoir, alors c’est mieux. Elle s’évade quand elle ressent ses résistances ; trop dures. Sois plus souple, ordonne sa voix intérieure. Lorsqu’elle lui fait signe d’avancer, assise sur le rebord de son bureau, il obtempère, guidé par sa soif d’informations. Il a un mouvement de tête à l’entente de sa répartie, un mélange d’amusement et d’exaspération contrôlée. Il refuse de s’abaisser à ce point, et choisit de résister, profitant de l’avantage qu’est censé lui procurer son « don » de vert ; celui de ne pouvoir être décrypté. — Effectivement, ce n’est pas ce qui m’a attiré. Tout près d’elle, il s’avance entre ses cuisses et les fend de son corps, ses doigts venant caresser sa peau en la frôlant à peine, de bas en haut, de haut en bas. — Par contre, ce pourrait être ce qui me fera rester… Mensonge. Tu t’en iras dès que tu auras reçu ce que tu es venu prendre. Il ressent les assauts à venir des images mentales qu’elle voudrait lui insuffler, des images qui sortent d’elle avec une immédiateté rodée, toutes représentant des scènes charnelles dont il est le héros. Rapide et sournois, il lui envoie en retour le message télépathique suivant : « Tu es persuadée que je ne peux recevoir ta télépathie. Tu n’essaies même pas. » Les images, lentement, tombent au sol sans l’atteindre. Les jeux sont faits. Leur deal ne peut avoir lieu, ils n’ont pas les mêmes conditions. Elle exige d’être payée avant, et lui de même. Deux forces identiques l’une contre l’autre, au lieu de se complémenter, s’auto-annulent. Il sait à présent que les dés sont jetés et qu’il devra prendre par la force ce qu’il est venu chercher. Tant pis. Ses doigts cessent leur jeu contre les cuisses de Feyre et les attrapent fermement pour l’attirer contre lui. Il sent son souffle se mêler au sien, et son regard surpris rencontrer ses yeux au gris devenu bleu froid, intense. Le baiser romantique suivi d’une allégeance éternelle, hein ? — Pas mon genre. Il la rapproche toujours plus de lui, ses mains désormais contre ses fesses, remonte le tissu de sa robe jusqu’à sa taille, l’enserrant au passage pour river son bassin contre lui et les unir l’un dans l’autre au moment même où il décide d’entrer en elle. C’est une plongée si surprenante pour celle qui ne s’y attendait pas qu’elle laisse à Thorsten le temps de prendre son temps. Agacé par les images de son enfance qui l’assaillent, il les chasse comme on dégagerait d’une main une armée de moucherons. Le petit monstre du village, obsédé par la cruauté étrange du sang et des morts. Ce n’est pas ce que je cherche. Le regard de Lukeria posé sur elle, un regard de défi teinté d’une peur innommable envers cette petite sœur habitée du démon. Son visage devenu livide à l’entente de son rire sans joie, son rire décharné. Toujours pas. Au diable ces conneries. La solitude de l’enfant, si crainte et si détestée qu’elle en a fait son principal motto. Tu dois correspondre à ce que le monde dit de toi. Être ce qu’on te voit. Bordel de… Il fouille, intrusif et violent, n’ayant que faire du corps collé au sien. Des images de cruautés et de sexe se succèdent, des aventures, des langues, des verges de toutes sortes, et enfin, enfin, le cœur palpitant au creux des souvenirs. Le visage de cette blonde, les joues recouvertes de larmes. Et les soubresauts d’un cœur dont elle avait oublié le pouvoir. Ça vrille à ses oreilles à lui aussi, en même temps qu’un prénom. Amara. Il comprend en s’installant dans ses souvenirs les plus cuisants, il sort du lac de son histoire, les deux mains posées à plat sur le sol de cette histoire-là. Il la sent souffrir entre ses bras, contre son ventre, il s’en contrefout. Elle avait manipulé l’esprit tout entier de sa maitresse, en faisant son jouet et créant en elle une adoration sans limite envers elle. Le jour où sa maitresse a retrouvé la pleine possession de ses moyens, son cœur s’est brisé. Elle se croyait ton amie. Ses pleurs n’ont de cesse que lorsque la rage s’empare d’elle. Il voit les objets jetés dans le but de l’atteindre et de la blesser. Tu as pris la fuite le cœur lourd comme après un festin trop copieux. Il sent le poids de la perte entrainer Feyre dans le fond des ténèbres, et la déception amère d’Amara tandis qu’elle lui tourne le dos. Il s’extrait de son esprit en même temps qu’il se désintéresse de la suite – sa colère sourde et sa volonté de retrouver celui qui la lui a prise. Son regard croise celui de Feyre, et il recule légèrement, s’extrayant d’elle à tous les niveaux. Il lève une main, lui montrant l’air de rien le bracelet orange qui scintille à son poignet. — Je pensais que tu aurais des choses à m’apprendre sur la manière dont il faut s’y prendre pour se débarrasser de son maitre, dit-il sur le ton de la conversation, calme et insolent au possible. — Je suis déçu, ajoute-t-il en déposant sur elle un regard redevenu gris acier. — En fait, tu n’as que ça. Ce pouvoir. Il se glisse à nouveau dans son esprit, rapide et sinueux comme un serpent de fumée, la titille et ressort tandis qu’il remonte sa braguette. Il relève le nez et pose sur elle un œil poliment intéressé. — Il y a des choses que tu saches faire sans lui ? Il hausse un sourcil, perplexe. Il s’attend au moindre coup, au scintillement de la lame d’un couteau : il sait qu’il saura parer. Il sait à qui il a affaire. Une enfant perdue, une conteuse, une recréatrice de mondes dans lesquels elle fait vivre ses propres personnages. Une môme qui joue à la poupée dans un univers qu’elle tente de remodeler à sa mesure. Un univers qui ne lui échapperait pas. — Je ne fais pas dans la promesse, Feyre Mormont. Ni dans l’amour, encore moins dans l’éternité. Tu ne m’as servi à rien aujourd’hui, mais tu m’intéresses beaucoup. Il s’approche à nouveau, les yeux étincelants, tandis que d’un doigt, il vient caresser la veine du rebord de son cou. — Ne me tourne pas le dos, et nous nous serons utiles, un de ces jours. C’est une prédiction. Ça, je sais faire.

Comment peut-il, plus encore que la supporter, aller la trouver de son plein gré pour passer une, voire deux semaines à ses côtés ? La réponse est évidente. Il le fait parce qu’il n’y est pas obligé. Feyre n’a sur son esprit aucun pouvoir, si ce n’est la liberté totale d’expression et d’action que, plus qu’aucun autre humain sur cette terre, elle lui autorise. Il écoute sa défense de l’empereur et du fait qu’il doit être préservé d’un assassinat d’une oreille distraite. Il sait qu’il est son jouet du moment et qu’elle joue suffisamment avec pour en avoir fait sa poupée favorite. Ce jeu aura une fin – appelée lassitude – et Cal aura la sienne. Soit décapité, soit laissé à l’abandon dans le grand coffre à jouets de l’esprit de Feyre Mormont, la femme aux milliers de mains dans l’esprit, toutes capables de tirer en même temps un nombre incalculable de ficelles. « Si tu t’envoyais en l’air avec lui, tu comprendrais. » Rapide, il bloque toute intrusion dans son esprit de scène érotique qu’elle (il le sait) s’apprête à lui envoyer. Aucune envie de se voir en plein ébat avec l’empereur. A ses questions suggérant son propre couronnement en tant que reine folle d’un monde chaotique, il répond par un sourcil haussé, agrémenté d’un sourire qui se passe d’explications. En effet, pourquoi pas un règne de Feyre, même s’il sait qu’elle ne pourra pas toujours compter sur son pouvoir pour le rendre possible. Il faudra plus que de la télépathie pour prendre la place des maitres. La cour de récréation de Feyre Mormont n’est à ce jour pas encore à la hauteur d’une cour majuscule. Il ne moufte pas lorsqu’elle dépose un baiser sur le bout de son nez, comme un tigre impassible qui n’a pas encore décidé de réagir, de passer à l’attaque, soit parce que c’est inutile et que la proie n’en est pas une, soit parce qu’il en a la flemme, déjà repu, soit enfin parce qu’il attend le bon moment. De nouvelles images mentales jaillissent d’elle comme un feu d’artifice à mesure qu’elle vit son film. Une conteuse. Il sourit, puis rit à l’entente de ce qu’elle compte faire de sa maitresse à lui, Helana Wheatdrop. Il lui laisse le plaisir d’un silence pour faire suite à sa déclamation, un silence faisant naitre chez Feyre une idée, puis une parole, puis un éclat de rire qui n’en finit pas. Il abaisse la nuque pour déposer sa tête contre l’accoudoir de soie, l’écoutant rire et se balancer en arrière pour aller s’écraser à l’autre bout du canapé, les mains enserrant ses cotes. Il médite ses dernières phrases, attentif à toute vérité prémonitoire capable de sortir de ces excentricités – et il serait fou de les ignorer. Elle a raison. A eux deux, ils sont impossibles à arrêter. Un seul nom pour deux êtres comme eux, et ils deviendraient une seule volonté de puissance, suffisamment forte pour tout détruire, tout raser et mourir avec la fin du monde dans un éclat de rire joint. — Voilà exactement pourquoi ça ne doit surtout pas arriver. Il se redresse pour mieux la regarder, effaçant son rire en le balayant de ses mots. — Ensemble, nous dessinons un futur. Nous continuons une histoire. D’autres mots, d’autres images, mais une histoire quand même. Il réfléchit un instant, puis se laisse retomber contre le divan, sa main cherchant à tâtons sur le côté la bouteille d’alcool. — Tu sais que je ne veux pas être ça. Je ne peux pas être nous. Il avale une nouvelle longue gorgée d’alcool capable d’anesthésier toute douleur réanimée soudain dans son corps. — J’ai le pressentiment que je vais bientôt me parjurer, Feyre, signale-t-il, tant dans l’intention de plaisanter que de lui faire part de sa dernière vision. — Tourner le dos à tout ce que j’ai érigé jusqu’ici. Helana, la nation de la terre, sa famille d’adoption, toutes les frêles constructions qui jusqu’alors continuaient d’osciller au vent. — Je ne sais pas. Je le sens arriver. Je sens aussi que je suis sur le point de devenir plus fou et plus dangereux que jamais. — Tout ce que je ferai te sera bénéfique, quand bien même ce ne sera pas fait en ton nom, ajoute-t-il dans un sourire moqueur, écho à son dernier vœux d’union.

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