sharp eyes ft. @Marlys Swanson

Un orange crépusculaire colore le ciel juste avant que la nuit tombe sur la ville qu’est Volastar. Peu de gens parcourent encore les rues à cette heure, par les temps qui court, et Yekatarina attend désespérément qu’une bonne âme pointe le bout de son nez pour qu’elle ait autre chose à faire que d’attendre derrière son comptoir. Elle attend, depuis déjà une demi heure et le temps semble figé. Les secondes paraissent être des minutes et les minutes semblent être des heures. Morri et Letha sont toutes les deux absentes, elle n’a donc aucun moyen de distraction. Elle soupire, lasse d’attendre. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle se rend compte qu’elle a oublié de mettre l’un des poisons, qui est entreposés dans l’arrière boutique, dans son sac. Alors la corneille se lève et file comme le vent jusque dans l’arrière boutique. De là-bas, elle n’a pas entendu la petite cloche qui sonne lorsqu’un client rentre et lorsqu'elle revient, elle sursaute en apercevant la silhouette qui se tient devant elle : Marlys Swanson. Personne qui, elle ne sait pourquoi, lui avait toujours imposé du respect. Sans doute parce-qu’elle était une Swanson. La Bolkonsky ne craignait pas grand monde, mais elle devait bien avouer que cette famille l’effrayait. Elle s’en méfiait et elle n’avait aucune intention de faire affaire avec des gens comme eux, mais ça, c’était avant de connaître Marlys. A son plus grand étonnement, cette dernière avait su se montrer aimable, douce et même un peu amicale avec les trois filles et elles avaient finit par sympathiser lors de ses nombreuses visites. Rien de très concret, car elles n’étaient pas réellement proches. La maitre du feu n’était pas au courant du trafic qui avait lieu dans l’arrière boutique et pour les activités des filles –les sacrifices. Le palpitant de la rousse s’affolait et l’adrenaline commençait à se répendre dans tout son corps. – Marlys, quel plaisir de te voir. Elle tentait d’afficher un sourire accueillant, malgré la crispation de son visage. Elle réussit, elle était bonne menteuse, mais peut-être pas assez pour berner une femme telle que Marlys. Faites qu’elle ne pose aucune question sur la fiole, priait-elle. D’un pas rapide, elle marchait jusqu’au comptoir et posait sur flacon empoisonné parmi des flacons de parfum qui servaient de décoration, à gauche du comptoir. A la réflexion, il aurait semblé plus logique de le mettre dans un tiroir, car d’où il était, la Swanson pouvait parfaitement le voir, mais elle ne voulait pas avoir l'air de cacher quelques choses. – Que puis-je faire pour toi ? Lui demandait-elle pour attirer l’attention de sa cliente sur elle, plutôt que sur le flacon posé sur l’étagère. Et en attendant de connaître les raisons de sa présence ici, elle se berçait d’illusions quant au fait que la jeune femme en face d’elle ne reconnaitrait pas le poison.