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| sinners never sleep (jaezar) | |
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Invité Invité
| Sujet: sinners never sleep (jaezar) Mer 17 Jan 2018 - 21:59 | |
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And isn't it funny how Those black clouds follow you around ? It's Karma smiling down, Just let me know when it's in town. You act like the world owes you a favour, You want it all but you don't like the taste, oh
Les corps en sueur s'affrontant sous des centaines de paire d'yeux fous, l'haleine métallique de rivières de sang brodant une myriade de linceuls écarlates sur des cadavres encore imbibés de chaleur humaine, le brouhaha de milles voix célébrant, plus que l'homme, son écrasante victoire. Le trou était et serait toujours, pour Jaehaerys, l'endroit où l'humanité pouvait exprimer librement ce qu'elle avait de plus sordide. C'était là, seulement là, que les bêtes qui se terraient dans leurs prisons d'os et de chairs surgissaient, fascinées par l'obscurité d'un outre-monde infernal – et, rassasiées des artifices de ces marchands de violence à l'imaginaire barbare, elles se cantonnaient à nouveau derrière ces côtes fragiles, travesties sous des milliers de visages humains. Elle n'avait pas de mal, la diablesse, à esquisser dans cette communion d'âmes viles réunies sous l'oriflamme d'une sauvagerie profane l'idée d'une certaine beauté. La splendeur d'un chaos qu'aucune guerre ne saurait étancher, qu'aucune paix ne saurait apaiser. Pourtant, lorsque la Norhalis fendait la foule de son pas chaloupé, se vautrant dans ce temple du vice avec une frivolité qui lui seyait si bien, jamais il ne lui venait à l'esprit l'idée de déjà revenir. Elle n'avait jamais vraiment aimé l'endroit, l'atmosphère ; trop de rires gras, d'inélégance, d'inconséquence. Vivre pour la gloire sous la poigne squelettique d'une Faucheuse omniprésente, l'adrénaline d'une vie jouée à pile ou face, se vendre pour la frénésie d'un public ivre de sang et d'argent – ils étaient presque dieux, dans leur arène, presque intouchables, jusqu'à ce qu'on leur rappelle que tout homme est mortel, qu'aucun règne n'est éternel. Memento mori. La raison pour laquelle l'assassin ne comprendrait jamais ces gladiateurs farouches, plus imbéciles que courageux, plus imprudents que talentueux. Néanmoins, il arrivait que quelques uns d'entre eux soient différents ; elle reconnaissait des véritables combattants lorsqu'elle en voyait, et c'était pour ceux-là qu'elle venait. Regarder d'autres mêlés combattre, comprendre leurs dons et en déceler les faiblesses. Pouvoir faire face à toutes les éventualités, voilà ce pourquoi Jaehaerys Norhalis s'abaissait à descendre dans la bouche de l'enfer.
Orange contre humain, l'issue du combat auquel elle venait d'assister était inévitable – ennuyeuse, même. Assez prévisible pour qu'elle se soit retrouvée à passer plus de temps à lorgner sa manucure qu'à contempler les ébats d'une rixe enragée. Dès lors que l'on eût retiré le cadavre encore frais du lambda qui venait – comme prévu – de mourir stupidement et lamentablement, un autre mêlé pris place dans l'arène, et simultanément les acclamations s'amplifièrent. Curieuse, la brunette dévisagea le guerrier plus jeune que les autres – plus séduisant, aussi. Son regard glissa sur son poignet : bracelet vert. Ses lèvres se tordirent d'un rictus mutin. C'était ceux dont elle se méfiait le plus, après les oranges qui trouaient les esprits pour y arracher les pensées et y inoculer leurs toxines mémorielles agaçantes. Seulement, celui-l) n'avait pas que l'intelligence colossale de son genre ; sa musculature finement sculptée témoignait de son habileté à combattre, sinon à tuer. Avant même que la danse mortelle n'ait commencé, il eût toute l'attention de la maîtresse des éclairs. Il était doué, à n'en pas douter ; elle reconnaissait en lui la précision létale, l'indolence barbare d'un tueur expérimenté. L'autre ne gagnera pas, elle le sait dès la première seconde. Aussi, tourna t-elle les talons après quelques minutes d'observation, sans même avoir besoin de demander un nom déjà scandé par trop de bouches avides d'une fin que tous connaissaient.
Adossée à un mur, la mêlée contemple le firmament – du moins semble t-elle le faire. On ne sait jamais vraiment, avec elle ; tout comme elle pourrait être attentive au moindre détail, elle pourrait être simplement là, à se perdre dans les rouages de ses propres pensées. C'est parce qu'elle a pris l'habitude de trop observer, que rien ne lui échappe, qu'elle ne prend même pas la peine de tourner la tête lorsque le Dragomir sort de sa tanière. « ça n'est pas lassant, à force ? » lance t-elle, assez fort pour qu'il l'entende, qu'il se fige dans son élan. « couper des têtes » précise t-elle, ses lippes s'ourlant d'un fin sourire. Elle aime le talent, la Norhalis, se drape d'une curiosité impudique lorsqu'elle tente tous les diables à la nuit tombée.
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| Sujet: Re: sinners never sleep (jaezar) Jeu 25 Jan 2018 - 23:37 | |
| Il tourne à peine la tête quand il sent la grande claque qu'Aymeric lui donne dans le dos, ne sourit que peu quand il le félicite. Évidemment qu'il allait le féliciter. Il n'avait qu'à tendre l'oreille pour entendre tinter les pièces d'or qui s'amassait dans la bourse qu'on avait donné à l'Osanos en récompense du combat que Salazar venait de gagner. Il hoche la tête quand le prince lui demande s'il serait là demain. Il avait réussi à s'avancer dans tout le travail qu'il avait à faire pendant ses vacances, il pouvait totalement écarter Koldoveretz de ses pensées pour le reste de ses jours de congés. Ne comptaient plus que les arènes dans lesquelles coulait sa sueur et son sang ; mais surtout, le sang des siens. Ce soir avait été différent. Ce soir, alors qu'il attaquait son premier combat de la saison, on avait scandé son nom, comme s'il avait manqué à ces tarés qui payaient pour voir des gens en tuer d'autres, qui en riaient et qui s'en délectaient. Lazar, Lazar, Lazar. Oh, comme il avait aimé entendre son nom résonner partout dans l'enceinte, sortir de toutes les gorges, accompagnés par quelques poings levés. Déjà, l'orange en face de lui était mal parti, oublié du public que tout le monde voulait voir mourir. Il s'était tout de même montré coriace – plus âgé, il était aussi mieux bâti. Le Dragomir avait eu quelque peu de mal à le faire s'écraser sur le sol et à l'y faire rester. Il n'avait eu qu'à jeter un regard à celui auquel il obéissait pour savoir ce qu'il devait en faire. Un simple hochement de tête, et celle de l'orange avait été tranchée par la lame acérée du serpent, sans que rien de tel que le regret ou les remords ne viennent teinter la gloire qui l'accueillit alors. Ils n'étaient pas obligés de se tuer. Le simple fait de l'avoir neutralisé aurait suffit pour qu'Aymeric touche son pactole. Mais c'était tellement, tellement plus drôle, quand il perdait leur tête.
Quand il sort de l'arène, le front encore trempé, mais vêtu d'une chemise propre, la nuit était déjà bien tombée. Quelques étoiles scintillaient dans la voute qui les tenait tous prisonniers, mais Salazar s'en foutait. Salazar, il regarde droit devant lui, prêt à regagner les dortoirs de Koldoveretz avant que qui que ce soit ne soit en mesure de l'attraper en dehors de son lit. Rien n'aurait pu le faire sortir du tourbillon de ses pensées, si ce n'était une voix qui surgit alors à sa gauche. Il s'arrête net, détourne le regard de sa trajectoire pour trouver la source des mots qui venaient de résonner dans l'obscurité. La silhouette n'est que très peu éclairée, mais il sait tout de suite qu'elle fait aisément partie des plus belles qu'il ait eu l'occasion d'observer. Il fronce les sourcils à sa question, et sa confusion semble être apparente, puisque la voix s'élève à nouveau pour apporter quelques précisions qui arrache un sourire au cruel. Il baisse les yeux vers les sols, avant de faire quelque pas vers la silhouette. C'est toujours un plaisir. De plus près, ses traits lui apparaissent plus clairement – et il a la bizarre impression de les avoir déjà vus, sur un visage dont il ne se rappelait plus. Attends-tu souvent des assassins au milieu de la nuit ? |
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| Sujet: Re: sinners never sleep (jaezar) Sam 17 Mar 2018 - 9:37 | |
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And isn't it funny how Those black clouds follow you around ? It's Karma smiling down, Just let me know when it's in town. You act like the world owes you a favour, You want it all but you don't like the taste, oh
Elle ne sait pas vraiment ce qui l'attire, chez lui ; peut-être sa capacité à tuer, peut-être la noirceur d'une âme qu'elle n'a fait qu'effleurer à travers le reflet velouté d'hostilités diablement bien menées. Peut-être qu'elle a simplement envie de savoir, de connaître, de plonger ses iris noisettes jusqu'aux tréfonds de son être pour caresser l'immensité d'une monstruosité amie, parce que familière. Le gladiateur est cette sorte d'écho, de miroir déformé, fissuré de ce qu'elle est, a été, ou serait ; à la fois meurtriers, bêtes irrassasiables et irrassasiées, prédateurs lascifs que la paresse ne rend pas moins dangereux et meurtriers, ils ont entre leurs crocs ivoirés la saveur métallisée d'un peu d'hémoglobine caillée, entre leurs côtes des palpitations lentes et maîtrisées, tambours de guerres sanguinaires s'harmonisant d'une poitrine à l'autre. Le Dragomir et la Norhalis s'étudient et se déchiffrent, mais qu'importe ; infants du mal, engeance bénie par la main squelettique d'une faucheuse impavide, leurs myocardes vibrent à la même fréquence et il n'est nul besoin de mots pour qu'un démon en sache un autre. Alors leurs sourires se répondent tandis que leurs ombres s'enlacent, presque naturellement — comme s'ils avaient été destinés, depuis la nuit des temps, à se retrouver ici, dans les ténèbres fauves d'une nuit bestiale, face à face. La voix du gladiateur fend finalement l'air nocturne, et sa remarque lui arrache un rictus facétieux ; les seules personnes pour lesquelles elle daigne patienter ne vivent jamais très longtemps. Peut-être fera t-il exception à la règle. Ou peut-être pas. « assassins, non » qu'elle rétorque avant de louvoyer vers lui, lentement, son regard de braise enchaîné au sien. « la bonne formulation serait sans doute de dire que j'attends quelque chose d'intéressant ... de surprenant » féline, elle étrécit la distance, n'est désormais séparée de lui que par quelques centimètres pesants. « d'excitant » qu'elle poursuit, fielleuse avant de pointer son index sur son torse, presque accusateur. Jamais, la malice nuitée de ses iris n'a épargné l'autre, augure feinte espérant percer les secrets d'un mécanisme cérébral cuirassé de chairs et d'os. Ce n'est qu'un jeu – un test, peut-être. L'envie d'aller plus loin, de savoir si l'on s'est trompée, si l'on a pas vu que ce que l'on espérait voir. Un semblable. « mais peut-être que je t'ai surestimé, Lazar. » elle plisse les yeux, grimace, exécrable comédienne déversant sur le monstre le fiel de ses facéties. Elle tâtonne, épie son langage corporel pour y déceler ce que la sérénité flegmatique de son enjôleur portrait ne peut lui apprendre. Qui es-tu ? Voilà la question qu'elle se pose, et qui ne franchira jamais la barrière mesquine de ses lèvres pourpres. Elle préfère qu'il lui montre, la fille Norhalis, parce que les actes mentent moins bien que les mots, qu'ils sont plus révélateurs. « peut-être que tu n'affrontes que ceux que tu sais pouvoir battre, hm ? » et ses doigts glissent jusqu'à son poignet, effleurent le bracelet émeraude dont il ne pourrait jamais se débarrasser, tout comme elle. Ils sont prisonniers d'un symbole d'impuissance, chaînons modernes d'une faveur chimérique ceints à leurs chairs jusqu'à ce qu'elles se dissolvent dans le néant. Combien de fois à t-elle essayé de retirer le sien ? Elle ne les compte plus. « peut-être que tu es trop intelligent pour ne pas être lâche » et la démone, souriante, ne serait pas celle qui lui lancerait la pierre ; déloyale jusqu'à l'os, elle avait toujours une porte de sortie lui permettant de fuir lorsque la situation tournait en sa défaveur, quitte à laisser le monde crever dans son sillage. Pourtant, elle laissait volontairement planer l’ambiguïté sur ses pensées ; mépris ou constatation, moquerie ou condamnation.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: sinners never sleep (jaezar) Dim 18 Mar 2018 - 12:53 | |
| Il ne sait pas, Lazar, ce qu’il parvient à lire dans les prunelles si sombres qui s’étaient liées à l’azur des siennes. La sensation de l’avoir déjà vue ne le quitte pas, même en étant absolument certain de n’avoir jamais croisé son chemin ; et elle n’était pas de ceux qui avaient un visage assez quelconque pour être confondu avec un autre. Le sourire que lui avait arraché sa question s’élargit quelque peu quand elle répond à celle qu’il lui avait lancée. Et elle commence à s’approcher, lentement, sans qu’une seule fois leurs regards ne se séparent. Il se demande qui elle est. Elle se demande quel genre de fille était celles qui restaient adossée contre un mur pendant plusieurs heures en attendant de pouvoir échanger quelques mots avec celui qu’elles venaient de voir trancher une gorge. Il hausse les sourcils alors qu’elle achève sa réponse, sans pouvoir un seul instant cesser de la regarder. Verdict ? Son verdict à lui, c’était qu’elle était totalement impénétrable. Mais il la voit, et il la regarde, et il comprend qu’ils sont tous deux faits de la même glaise. Il n’y a qu’à voir ses yeux pour comprendre qu’elle n’a pas plus d’humanité que lui. Que chez elle non plus, son cœur ne bat pour personne. Qu’elle se fichait de tout, qu’elle ne s’occupait que de son propre intérêt parce que c’était ce qu’il y avait de plus important au monde. Il ne cille pas alors qu’elle continue, ne s’aventure même pas à froncer les sourcils. Il s’applique à ne pas porter la moindre expression, parce que soudain, il est effrayé – effrayé à l’idée que cette inconnue soit bizarrement capable de lire en lui comme dans un livre ouvert. Il la laisse parler, et encore une fois, il se demande qui elle est. Ses yeux étaient si communs et pourtant si particuliers. Où donc l’avait-il déjà vue ? Il ne baisse pas le regard quand ses doigts attrapent son poignet, parce qu’il sait parfaitement ce qu’elle fait. Elle regarde sa couleur. Parce que c’était ce qui les définissait, n’est-ce pas ? Qu’était-il, sans leur foutue couleur ? On leur enfilait un bracelet qu’ils ne pourraient plus jamais enlever, parce que c’était tout ce qu’ils étaient. Des couleurs. Des pouvoirs ? Les âmes et les cœurs ? Peu s’en tracassaient. Et Lazar non plus, parce que Lazar n’était pas certain d’avoir ni l’un, ni l’autre. Il ne peut résister à lever les yeux au ciel à sa dernière phrase, sans pour autant cesser de sourire. Jamais de ma vie n’ai-je eu l’occasion de rencontrer quelqu’un d’aussi inutilement bavard que moi. A son tour, il s’empare de son poignet, juste pour vérifier. Jaune. Ceux qu’ils aimaient le moins. La plupart avaient peur des oranges ; mais pas lui, lui et son esprit impénétrables, les oranges n’étaient pas même une menace. Les jaunes étaient les pires, selon lui, capables de tant de mal. Il lâche un rire silencieux. Sa couleur lui allait bien. Il lâche son poignet, la force à lâcher le sien en retirant son bras. Et à nouveau, leurs iris s’emmêlent. Qu’est-ce que tu veux ? Elle l’agace, c’est indéniable. Elle l’agace profondément. Mais elle l’intéresse. Elle est spéciale. Il n’a pas envie de la laisser partir tout de suite. |
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