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| if dreams could scream. (gail) | |
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Invité Invité
| Sujet: if dreams could scream. (gail) Lun 22 Jan 2018 - 5:28 | |
| La ville avait une odeur différente de celle qu'elle avait d'habitude. Elle sentait moins le charbon brûlé et la peur, davantage une sorte de relent putride qui lui rappela un sentiment si ancien qu'elle se demanda si ce n'était pas elle qui puait la décomposition. Al-Ghul Khodja est debout sur le toit d'un des immeubles les plus hauts de Jhiu N'guri, observe la ville de feu s'éteindre à mesure qu'elle s'engouffre un peu plus profondément dans la nuit. - Est-ce que tu crois aux fantômes ? Une voix s'élève dans un sifflement perturbant derrière elle, le visage angélique de Nuha apparaît dans la pénombre, un sourire malicieux sur des lèvres charnues qui s'étirent pour révéler des dents taillées en pointe. - J'en ai croisé un ce soir. Devine qui. La gamine donne des frissons au plus cruel des sbires de la Khodja, qui l'évitent comme si elle avait été une entité s'étant directement échappée de leurs cauchemars les plus effroyables. Quelque part, Al-Ghul se dit que ça doit certainement être le cas. Nuha ne tient jamais en place. Elle se dandine sur un pied puis sur l'autre. Fait onduler sa tête de gauche à droite, à la manière d'un serpent qui danserait au rythme d'une musique qu'il n'entend pas, mais qu'il sent, dans des vibrations, provenant du sol, qui se propageraient dans son corps entier, jusqu'à envouter le cœur de son crâne. - Devine, devine, devine. Lui dit-elle en chantonnant. Nuha est sans doute la plus tarée de ses recrues, sa préférée aussi parce que celle qui l'amuse le plus, celle qui en demande le moins, si ce n'est de voir rassasié son appétit goulu pour le frisson du crime ; c'est un réel plaisir de la voir s'exalter de la meilleure manière qui soit pour si peu. - Je ne sais pas, dis-moi. Souffle Al-Ghul d'un air désintéressé, beaucoup trop habituée aux conneries de la gamine pour y prêter pleinement attention. Il y avait autre chose qui la préoccupait : les cargaisons d'armes qu'elle avait prévu de détourner ce soir n'étaient jamais arrivées à destination. Elle allait mettre ça sur le compte de la purge et du chaos qu'elle entrainait dans son cours, mais cette histoire lui pesait dessus, l'empêchait de trouver le sommeil. Surtout qu'elle ne se sentait pas directement concernée par toutes ces histoires alors, forcément, elle ne voulait pas que ses affaires prennent un coup à cause de ça. Elle allait trouver un autre moyen, de toute façon le mal des uns (et il était abondant ces derniers temps) rempli forcément les coffres des autres. Nuha s'était mise à fredonner un air qui poussa Al-Ghul à retourner son attention sur elle. - Pourquoi tu chantes ça ? Elle lui demande sur un ton menaçant qui est plus un ordre de se la fermer qu'une question posée. Nuha l'ignore et continue de plus en plus fort sa chanson, un refrain populaire d'Aerinstin qu'une certaine fille de l'air avait chanté inlassablement partout à Laundonie pendant des années ; on avait l'impression que le quartier en entier connaissait les paroles désormais. La chanson raconte l'histoire d'un homme mort d'avoir trop aimé le soleil, ayant vendu son âme aux anciens dieux contre des ailes pour le retrouver juste une fois. Il y avait plusieurs versions avec des fins différentes, la préférée d'Al-Ghul était celle où le petit con se faisait rôtir comme un poulet à mesure qu'il s'en approchait avant de crever dans une totale combustion. Comme si ça aurait pu finir autrement. Ce que le monde ne semble pas comprendre, c'est qu'on ne peut pas changer la nature des choses. Ce qu'Al-Ghul a du mal à saisir c'est pourquoi Nuha a décidé de ressortir le souvenir d'Enyo des boîtes où elle l'avait enfermée. Elle était passée à autre chose et ne voulait plus en parler. Elle l'avait sué comme une mauvaise fièvre pendant qu'elle hallucinait sa peau contre la sienne. Trois jours qui lui avaient semblé interminables, où le virus lui avait fait toucher un fond qu'elle ne savait pas qu'elle possédait. - Je l'ai vue, a dit Nuha dans un murmure amusé. Dans l'ombre de Sanwald, trois petites étoiles le long de sa nuque. Une si jolie nuque. Je pourrai y croquer quand tu en auras fini avec elle ?
Sa respiration est chaude et rapide dans la pénombre de la pièce. Elle reste debout dans un coin, parfaitement immobile dans le calme terrible de l'endroit, en laissant ses yeux se plonger dans le noir le plus total, juste au-dessus de ce qui semblait être la silhouette endormie de Gail Sanwald. La mêlée roupillait sous ses couvertures, sans se soucier, ni même se rendre compte, de la présence dangereuse d'un indésirable au sein de sa propre maison. Al-Ghul ne voulait pas la réveiller, pas encore. Elle réfléchissait depuis un long moment déjà à ce que cette situation impliquait, n'était pas encore entièrement consciente de ce que ça voulait dire, n'était même pas sûre de vouloir comprendre. Elle espérait encore que ça serait une erreur de la part de Nuha, un malentendu, n'importe quoi. Elle voulait que Gail se réveille et lui assure qu'elle faisait une connerie en venant ici parce qu'elle n'avait rien à voir avec tout ça, que c'était n'importe quoi de toute façon, que les morts ne revenaient pas soudain à la vie, qu'ils restaient enterrés six pieds sous terre comme convenu. Mais a-t-elle seulement vu son corps ? L'a-t-elle jamais retrouvé ? Non, bien sûr que non. Et c'était peut-être pour ça qu'elle n'arrivait pas à aller de l'avant, qu'elle portait en elle un deuil qui la dégoûtait parce qu'elle n'en voulait pas, parce qu'elle s'en voulait de s'être laissée atteindre un niveau si bas, le niveau des sentiments qui mettent en danger sa réputation, son identité même. Elle se détestait pour ça, mais détesterait encore plus Gail s'il s'avérait que Nuha disait vrai et qu'elle avait quelque chose à faire avec la disparition d'Enyo, avec sa mort. Était-elle réellement morte ? Elle n'aurait pas cru Nuha si elle ne lui avait pas parlé du tatouage dont l'existence était inconnue à tous, si ce n'est elle, puisqu'il datait de la journée même de sa mort. Personne ne savait, non, personne n'aurait du savoir ; alors comment ? Elle avait tellement de questions, l'incertitude était présente au fond de son estomac, montait jusqu'à sa gorge et redescendait jusqu'à sans bide dans un mouvement frénétique qui n'avait connu aucun arrêt, même momentané, depuis des heures maintenant. Elle était pourtant douée pour lire les autres, pour distinguer le vrai du faux, et Nuha ne lui avait pas menti, elle le savait. Peut-être avait-elle halluciné la scène, peut-être avait-elle vu Enyo avant sa mort, peut-être, peut-être ... Le seul moyen de s'en assurer était de confronter directement Sanwald, ça ne pouvait plus attendre, le soleil allait bientôt se lever et elle voulait régler ça avant d'entamer une nouvelle journée au Club. Al-Ghul fait jaillir une flamme de la paume de sa main, celle-ci éclaire la pièce, dansante alors qu'elle illumine une partie de son visage, celle où la cicatrice est présente. L'ombre d'une chose est souvent plus effrayante que la chose elle-même. Ce qui est bien avec le feu, c'est que cette règle ne s'y applique pas parce que la lumière d'une flamme n'a aucune ombre, elle ne cache aucun autre danger que celui qu'elle offre ouvertement et donc, la promesse du ravage qu'on voit est celle qu'on obtient inévitablement. - T'as un truc qui m'appartient. Les yeux de Gail Sanwald s'ouvrent brusquement, Al-Ghul lui laisse un temps d'adaptation pour différencier le rêve de la réalité, elle sait que la mêlée risque de mal réagir, se met sur ses gardes face au danger d'une éventuelle attaque. Elle sait que Gail est puissante, mais Al-Ghul, surtout dans l'état où elle est, s'efforçant de contenir toute la violence de sa colère à l'intérieure d'elle est une bombe à retardement qui l'est tout autant. Et elle n'est pas ici pour se battre, elle est ici pour avoir des réponses qu'elle aura, d'une manière ou d'une autre. - Et tu vois, je ne comprends pas. Je me dis, non, elle sait bien que j'aime pas qu'on touche à ma merde. Elle me connaît bien, elle ne ferait pas ça. Tu ferais pas ça, hein ? Hein ? Elle renifle, lui lance un sourire assassin qui promet de faire exactement ça. Elle s'approche du lit doucement, se remet à parler. - Vous commencez tous à me faire chier en abusant de ma gentillesse comme ça. Je suis une meuf intègre pourtant. Non ? La question se veut sincère, sa voix légèrement peinée. Bien sûr, elle ne s'attend à aucune loyauté venant de qui que ce soit à Jhiu N'guri, encore moins en ce qui concerne Gail Sanwald, qui est et a toujours été une femme indépendante, qu'elle a admirée en se reconnaissant dans certains de ses traits. Mais, elle se dit qu'au moins, elle pourrait faire preuve d'un minimum de respect à son égard en évitant de venir pisser sur son territoire. - J'aurais pu t'égorger dans ton sommeil. Non ? Mais je ne l'ai pas fait. Et pourquoi ? Savait-elle qu'elle était là, debout dans un coin de la pièce à l'observer dormir pendant longtemps avant de décider, enfin, à se prononcer. Savait-elle qu'en une seconde, elle aurait pu craquer et la tuer. Savait-elle qu'elle n'aurait pas eu besoin de l'avoir vivante pour avoir des réponses à ses questions. Qu'elle avait une orange à disposition pour ça, qu'elle aurait pu retirer les souvenirs de Gail plusieurs minutes même après sa mort, tant que le cerveau est encore en vie. Mais, elle n'avait rien fait de tout ça, et pourquoi ? - Parce que j'ai du respect, moi. J'ai du putain de respect pour les autres. Je viole pas l'intimité des gens. Je ne te priverai pas de ta mort chérie, t'en fais pas pour ça. Tu seras parfaitement consciente quand ça arrivera. Je peux m'en assurer pour toi. Parce que je t'aime bien. C'était vrai, elle l'aimait bien, elle la respectait aussi, c'était toujours agréable de faire affaire avec elle. Pourquoi devait-elle aller tout foutre en l'air ? - Tu sais que je t'aime bien non ? Tu le sais. Savait-elle au moins le service qu'elle lui rendait en l'appréciant ? Peut-être que justement, elle ne savait pas. Peut-être qu'elle sera obligée maintenant de lui montrer ce que c'est que de perdre sa valeur aux yeux d'Al-Ghul Khodja. Et peut-être que là, elle comprendra enfin qu'il vaut mieux ne pas se mettre à dos une fille qui porte le prénom d'un monstre. Elle avait été beaucoup trop aimable oui, bien plus que nécessaire, il était peut-être grand temps de rappeler au monde sa véritable nature. - Alors pourquoi t'as un truc qui est à moi ? Pourquoi tu touches à ma merde ? Elle était à sa hauteur désormais, à deux doigts de la prendre par la gorge et de la plaquer contre le mur, réprimant la violente pulsion de lui cogner la tête contre le béton jusqu'à y voir sa cervelle s'imprimer. Peut-être que là aussi elle se souviendra. - Il faut que tu m'expliques, parce que moi je comprends pas. |
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| Sujet: Re: if dreams could scream. (gail) Lun 22 Jan 2018 - 15:06 | |
| T’as un truc qui m’appartient. Les yeux de Gail Sanwald s’ouvrent instantanément. Il fait sombre – les volets filtrent de timides rais de lumière, signe qu’il n’est pas encore l’heure pour elle de quitter son lit douillet. Mais il y a cette voix – une voix de femme, qui lui dit qu’elle a un truc qui lui appartient. C’est un rêve ? Non. Ses yeux de chat s’habituent rapidement à l’obscurité. Elle entrevoit une silhouette, puis reconnait enfin Al-Ghul Khodja. Une vague de colère furieuse monte dans sa poitrine. Comment ose-t-elle ? Pour qui se prend-elle ? Elle s’invite chez elle au petit matin pour lui proférer des menaces ? Vraiment ? Parfaitement réveillée, Gail se redresse et quitte rapidement son lit – pas trop, histoire de ne pas donner d’illusion à l’intruse : elle n’a pas peur. « C’est mignon, de venir me cueillir comme ça au petit matin. » La panthère verse un sourire insolent à la Khodja. Qu’elle use de ses menaces ne lui fait ni chaud, ni froid. Que la belle s’en prenne à elle et elle ne donnera pas cher de sa peau, quand bien même le nom de famille qu’elle porte lui donne de nombreux droits dans les bas-fonds. Les Khodjas ne sont pas les seuls et depuis leur anoblissement, ils semblent l’oublier. Quoique concernant Al-Ghul, cette vérité ne s’applique pas pleinement. Peu importe : il va bien falloir tous les mettre dans le même sac, et si celle devant elle veut payer la note en premier, elle a face à elle une personne prête à l’encaisser sans le moindre problème. Mais la maitre du feu ne lui fait pas peur. Elle la connait. De toute évidence, il y a une affaire qu’elle souhaiterait régler, mais il faudrait peut-être commencer par mettre les mots dessus. Les affaires des Khodjas, Gail s’en mêle. Une concernant Al-Ghul ? Elle aurait bien une idée – elle abrite la petite Enyo moyennant un loyer on ne peut plus correct compte tenu des prix à Launondie – et il y a fort à parier qu’Al-Ghul n’apprécierait pas la chose. Parce que Enyo est sa chose. Ou sa merde, compte tenu du vocabulaire utilisé par la Khodja. Mais il pourrait tout à fait s’agir d’autre chose. Alors Gail ne dit rien. Elle attend, décontractée mais alerte, que la terreur face à elle développe un peu plus. Et voilà qu’elle lui demande pourquoi elle ne l’a pas égorgée dans son propre lit. Pas besoin de répondre, elle le fait d’elle-même. Une chose est certaine : si la demoiselle a mis en place cette mise en scène pour l’effrayer, elle n’y est pas parvenue. La différence de force physique et de rapidité entre un maitre et un mêlé n’est plus à démontrer : c’est un fait. Il y a tout de même sa maitrise du feu à ne pas sous-estimer. Quant à Gail, elle est devenue plus dangereuse que jamais depuis sa guérison, si bien qu’elle interdit elle-même à quiconque de ne serait-ce que la toucher, sous peine de sentir son sang bouillir ou glacer en un instant. Et donc : Al-Ghul répond à sa place ce que la panthère n’aurait jamais répondu elle-même. Elle hausse les sourcils, peu convaincue par l’explication. « Et entrer chez moi par effraction, c’est pas une violation d’intimité, ça ? » Al-Ghul ne l’a pas égorgée parce que : 1. Elle est en quête d’une information. Si Gail est la seule à pouvoir lui répondre, elle n’a aucun intérêt à la voir morte. Logique. 2. Sa propre famille ne serait certainement pas ravie de découvrir la Sanwald morte chez elle. Elle leur est encore trop précieuse – tout du moins se le dit-elle. 3. L’assassin de Gail gagnerait des ennemis tout aussi redoutables, si ce n’est plus, qu’elle-même. Et il est certain que ledit assassin finirait par être déniché. Quand bien même la Khodja n’y a pas pensé, il y a encore de nombreuses autres bonnes raisons pour laisser la Sanwald en vie. Ou en tout cas pour se passer de l’envie de la tuer pendant encore un temps. Gail soupire, passablement énervée, d’autant plus que cela vienne d’Al-Ghul. C’est vrai. Elle l’aime bien, cette fameuse Al-Ghul. Il serait dommage que leur relation se dégrade déjà, alors que la petite Enyo peut s’avérer être une pièce de puzzle particulièrement utile. Et compte tenu de la réaction de la Khodja, peut-être pourrait-elle-même devenir le déclencheur de la chute de l’intruse chez elle. Pas que cela lui plaise particulièrement, mais il faut bien commencer quelque part. « Et concrètement, je suis sensée t’expliquer quoi ? Jusqu’ici c’est toi qui es entrée chez moi sans y être invitée. Je crois que c’est un assez bon prétexte pour faire un exemple. T’es tentée ? » A bon entendeur, Gail Sanwald est prête à casser des gueules. C’est ce que ça donne de la réveiller aussi tôt et de se croire tout permis. Sa tête se penche, signe qu’elle ne plaisante pas le moins du monde, et ce malgré son fin sourire. Al-Ghul ne peut pas se comporter avec elle comme avec n’importe laquelle de ses merdes comme elle les appelle. S’il faut lui donner la leçon, alors la leçon Gail donnera. Que la brute soit une Khodja ne l’effraie pas : les deux côtés savent très bien qu’enclencher une guerre ouverte est loin d’être la meilleure des options. Trop de problèmes de loyauté entre eux, et pour les deux côtés. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle jusqu’ici, entre Sanwald et ses comparses et les Khodjas, aucune problématique n’a été à déplorer. Malheureusement, Al-Ghul réalise un précédent. Et un précédent, c’est justement ce qu’il fallait pour mettre le feu aux poudres. Il vaudrait mieux qu’elle ne soit plus là dans peu de temps, sans quoi elle se prendra l’explosion de plein fouet. Gail n’a qu’à tendre la main vers elle et effleurer sa peau pour littéralement glacer ou bouillir son sang. Quelque chose qu’elle ne maitrise pas elle-même et qui s’avère d’autant plus dangereux pour les autres. Alors d’accord : elle veut bien reconnaitre que l’intruse face à elle est pleine de ressources et qu’elle peut représenter un danger. Mais physiquement, elle ne fait pas le poids face à la mêlée. Aucun maitre ne fait le poids face à un mêlé, et d’autant plus quand ledit mêlé n’apprécie pas particulièrement ledit maitre. « Donc : je peux savoir à quoi tu joues, au juste ? Parce que je m’amuse pas vraiment, tu vois. Je suis plutôt en rogne, et c’est une mauvaise chose. Surtout quand on vient me faire chier pour des merdes. » Ce n’est pas Gail qui le dit : elle ne fait que reprendre les mots d’Al-Ghul. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: if dreams could scream. (gail) Jeu 25 Jan 2018 - 12:32 | |
| - Ça ? Une violation d'intimité ? Elle émet un ricanement mauvais, sinistre, le ricanement d'une hyène qui témoignerait de la chute de l'un de ses semblables, qui la fait marrer parce qu'elle n'a que trop peu de loyauté à prêter aux autres. Si Gail pense qu'entrer en effraction chez quelqu'un est une violation d'intimité à Jhiu N'guri c'est qu'elle n'a pas dû y vivre bien longtemps. Si elle pense que c'est une violation d'intimité tout court, c'est qu'elle a dû avoir une bien belle vie. - Allons bon, on est amies, alors je te présente toutes mes excuses, ô sainte Gail, si belle, si naïve. Je tâcherai de toquer la prochaine fois, lui dit-elle, toujours aussi amusée. Elle fait une pause, observe la silhouette de la mêlée dans la pénombre de la pièce, faiblement éclairée par les premiers rayons d'un soleil levant. L'expression sur son visage devient d'un coup plus sérieuse, sa voix plus grave, une petite fraction de seconde avant qu'elle ne retrouve son sourire en coin. - Et j'espère, pour notre bien à toutes les deux, qu'il n'y aura aucune prochaine fois. Cette nuit aurait pu prendre des tournures qu'elle voulait éviter pour ce soir. Alors, Al-Ghul espérait qu'elles réussiraient à maintenir, un tout petit peu plus longtemps, leur relation qui était de plus en plus tendue, qui ne tenait presque plus que par un seul fil. Gail a réussi à calmer, en quelques phrases seulement, toute la fureur sauvage qui s'était réveillée en elle depuis l'annonce de Nuha. C'était un réel exploit, elle se réveillait doucement d'une sorte de colère noire, frénétique, qui avait aveuglé jusque-là tous ses sens. Comment a-t-elle pu croire, ne serait-ce que l'espace d'une seconde, que Gail Sanwald avait été capable de la doubler et de manigancer à elle seule un plan aussi élaboré ? La disparition d'Enyo, sa mort, les fils s'enchevêtrent dans son esprit sans qu'elle ne puisse en joindre (ni même en trouver) les bouts. Non, il y avait plus à l'histoire, elle ne savait ni quoi, ni quel rôle Gail avait joué dans tout ça, mais elle finira par trouver, tôt ou tard, elle aura sa réponse. Maintenant qu'elle s'était apaisée, elle se rendait compte, enfin, que Gail n'était certainement pas la seule à être impliquée dans cette histoire. Comment pourrait-elle ? Par-dessus tout, cela la confortait dans l'idée qu'Enyo allait sûrement bien, ou du moins, aussi bien qu'une morte ne puisse aller. Gail ne lui aurait pas fait de mal, on ne change pas la viande dont on est fait et celle de Sanwald n'a rien de menaçant. C'est une femme d'affaires, qui n'est impitoyable qu'en affaires, qui protège ses investissements et Al-Ghul devinait qu'Enyo devait forcément en être un. Mais cela voulait-il dire qu'elle était réellement vivante ? - Tentée par quoi ? Me battre ? Avec toi ? Elle eut un petit rire incontrôlé, elle avait vu l'effet du virus sur les rouges, c'était carrément flippant. - Ça va merci, je suis pas encore suicidaire. On en rediscute quand t'iras un peu mieux, t'as pas franchement l'air de péter la grand forme là. Nuha réussissait désormais à changer la température corporelle des autres seulement par un toucher (si bien qu'elle pourrait les faire fondre ou les geler de l'intérieur). Un toucher sur lequel elle n'avait aucun contrôle, si ce n'est de savoir les dégâts qu'elle pouvait désormais infliger par le simple contact de ses mains, et quelque part, c'était amplement suffisant pour elle. Al-Ghul, depuis qu'elle était entrée dans la pièce, gardait une certaine distance de Gail, histoire que l'envie ne lui prenne pas de venir la palper. Elle n'aurait pas été contre une séance de pelotage, dans d'autres circonstances, mais préférait éviter un quelconque rapprochement pour l'instant. - Maintenant, si t'as fini, je veux bien qu'on se pose tranquillement pour discuter. Et franchement, merde, épargne-moi tes conneries, c'est insultant. T'es pas si bonne menteuse que tu ne crois être. Elle se laisse tomber sur le lit de Gail, prend ses aises, s'assoit en tailleur et prend un des oreillers entre ses bras. - Donne moi ton prix. Je veux savoir si elle est vivante, pourquoi elle est vivante, et ce qu'elle fout dans un de tes locaux. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: if dreams could scream. (gail) Lun 29 Jan 2018 - 11:14 | |
| Gail soupire, visiblement agacée. Le comportement d’Al-Ghul l’exaspère au plus haut point, mais il n’a rien de surprenant. Ne pas lui infliger une sévère correction est une exception qu’elle n’est pas pleinement disposée à réaliser pour la simple et bonne raison qu’on n’entre pas chez elle comme dans un moulin. Si l’affaire venait à se savoir, d’autres auraient probablement la bonne idée d’imiter la Khodja et ne s’en sortiraient pas aussi bien qu’elle. Depuis toujours à Jhiu n’Guri, ou depuis ses cinq ans plus exactement, elle avait mené de front ses combats pour parvenir à la place plus que confortable qu’elle occupe aujourd’hui. Peu d’individus peuvent se targuer de sortir dans les bas-fonds la nuit sans risquer de se faire agresser. Elle en fait partie aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas il y a à peine quelques années. Battue, tabassée, rackettée, elle a eu maintes fois l’occasion de prendre les coups des mauvais quartiers. Si on n’entre plus par effraction chez Gail Sanwald aujourd’hui, c’est parce qu’on la sait sans pitié. Et qu’un coup bas est rendu au centuple par la furie de Jhiu n’Guri. Si Al-Ghul n’est pas déjà en train de crier de douleur, c’est parce qu’elle est une Khodja et que la panthère tient à ne pas en subir les représailles. Elle préfère – et de loin – choisir les circonstances plutôt que de se faire écraser par elles. Le temps n’est pas encore venu. Par ailleurs, il serait fort dommage qu’Al-Ghul, qu’elle apprécie, rappelons-le, en fasse les frais la première. Elle a déjà une cible toute désignée et bien plus plaisante à tuer. Gail se contente donc de lever les yeux au ciel en attendant que la Khodja finisse son cinéma. Elle laisse échapper un rire au ton que l’intruse emprunte alors qu’elle crache qu’elle compte sur le fait qu’il n’y aura aucune prochaine fois. « On va continuer à se jeter des menaces à la gueule encore longtemps ? » Parce qu’elle en a beaucoup en stock et du temps avant de commencer sa journée. Par ailleurs, il est de notoriété publique que les rouges sont particulièrement dangereux en ce moment. Avantage dont elle compte naturellement tirer profit. Mais Al-Ghul semble enfin revenir à la raison, et peut-être est-il temps – enfin, là encore – de s’expliquer sur les raisons de sa visite inattendue. Quoique les raisons, Gail les connait déjà – ou tout du moins l’une d’entre elles est-elle un peu plus évidente que les autres. La petite Enyo est venue un jour frapper à son logis. Aux dernières nouvelles, la jeune fille était morte. Mais des revenants, Gail Sanwald a l’habitude d’en voir, et elle peut vous assurer qu’ils sont loin d’être aussi morts qu’on le dit. Alors la découvrir devant sa porte n’a rien eu de bien étonnant pour elle. Quant à la jeune fille, la revendeuse ne la connait que très peu, par le biais d’Al-Ghul. Elle savait – et la présence de l’intruse ne fait que le confirmer – qu’elle prenait un risque. Mais le risque, ça fait partie du business. Enyo peut s’avérer utile. Il ne reste plus qu’à trouver comment, et l’intérêt que lui témoigne en ce moment même la Khodja ne fait que la conforter dans cette certitude. Al-Ghul s’installe et Gail l’imite tranquillement. Elle ? Pas si bonne menteuse qu’elle le croit ? Elle hausse les épaules sans sourire, apparemment vexée. Pauvre Al-Ghul. Tu n’imagines pas comme Gail Sanwald est capable de balader son monde sur la simple musique de ses paroles. C’est très bien, que la Khodja pense cela. On a toujours des avantages à tirer quand on est sous-estimé. Autant la conforter dans son idée. « Ca suffit, maintenant. Tu vas finir par me dire pourquoi tu es là ? » Mais Al-Ghul n’est pas bien claire. Elle devine qu’il s’agit bien d’Enyo et estime que l’intruse – qui lui ressemble sur quelques points – est certaine des informations dont elle dispose. Ce qui signifie qu’il ne sert à rien de dissimuler ou mentir un peu plus. Mais Gail n’est pas plus encline à lui donner ce qu’elle veut. Enyo est un investissement basique : la panthère la loge et la cache et la jeune fille paie un bon prix. Mais il a aussi un fort potentiel, qu’elle compte bien utiliser à bon escient. Et voilà que la Khodja parle justement de prix. C’est intéressant. Un sourire carnassier étire doucement ses lippes. « Tout se négocie, ma belle. Fais-moi une offre, je te dirai si elle est acceptable. » Au milieu de la nuit, ses deux billes claires paraissent briller de mille feux, et elles sont rivées sur Al-Ghul. Les affaires, c’est un langage qu’elle connait bien. Pour autant, le trafic d’informations n’est pas vraiment sa spécialité. Elle saura bien s’en accommoder : la Khodja n’est pas en situation de force et il ne revient qu’à Gail d’accepter ou non ses diverses propositions. Mais compte tenu de ce qu’elle semble savoir, ne pas parvenir à un consensus pourrait être dommageable pour la panthère elle-même, peu disposée à se lancer dans une guerre de rues dès maintenant. Attiser la colère d’Al-Ghul ne va pas dans son sens, quand bien même elle s’est introduite chez elle et a manifestement violé les règles de non-agression tacites qui existent entre elle et les Khodjas. Quand bien même Gail cacherait une âme chère à leurs yeux. On ne peut pas lui en vouloir. C’est du business. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: if dreams could scream. (gail) Mar 6 Fév 2018 - 19:03 | |
| L'oreiller qu'elle serrait contre elle commençait à sentir le cramé à mesure qu'elle y enfonçait les paumes de ses mains en tentant de maîtriser ses flammes, qui se réveillaient à mesure que Gail reprenait la parole. Des mots qu'elle ne pouvait décrire que comme étant de la pure merde, à cause d'une certaine faiblesse de vocabulaire qui l'empêchait de chercher plus loin pour exprimer son mécontentement face à l'excès de chiasse qui sortait de la bouche de la mêlée devant elle ; seul cet oreiller savait à quel point elle se forçait à se contenir pour ne pas lui exploser à la figure - ce qu'elle aurait déjà fait à l'heure qu'il est, s'il n'y avait pas autant à perdre. Il fallait s'y attendre, question vulgarité, forcément, non seulement aimait-elle ça, mais elle avait déjà fait l'effort de s'instruire elle-même la maîtrise de son pouvoir parce que sa vie en dépendait, donc il ne fallait pas abuser non plus. Elle n'avait pas fait l'académie, ne savait compter que parce qu'il était question de fric, ne savait écrire que quand il fallait signer (et elle ne signe que trop rarement) et ne savait tout simplement pas lire, ce qui expliquait que le seul contrat qui tenait avec elle stipulait qu'on devait faire ce qu'elle disait et que si on y manquait, on crevait, c'était aussi simple que ça, pas la peine de se prendre la tête avec plus. - Gail, Gail, Gail. Tes accusations me blessent profondément. Elle se lève et balance l'oreiller sur le lit derrière elle. - Je n'ai jamais, de ma vie, menacé quelqu'un. Encore moins toi ! Je ne comprends pas ce qui te fait dire ça. Elle prend un air offensé, se sent réellement atteinte dans sa dignité. Pour qui la prenait-elle ? Elle faisait attention de toujours respecter les autres, de toujours leur expliquer clairement les conséquences de leurs actions pour qu'ils soient parfaitement conscients des décisions qu'ils s'apprêtaient à faire. Et maintenant, on l'accusait de faire des menaces et pourquoi ? Parce qu'elle a cru bon de penser à leurs intérêts à toutes les deux, au lieu de répondre égoïstement à ses pulsions sans se soucier de personne. Et puis, depuis quand était-elle la méchante de cette histoire ? À ce qu'elle sache, elle faisait sa petite vie tranquillement sans déranger personne, elle ne parlait à Gail que pour faire des affaires où elle ne l'arnaquait même pas et on lui rapportait que cette dernière gardait chez elle la même fille de l'air qu'elle avait crue morte, que tout le monde savait qu'elle cherchait depuis des mois. Et Sanwald pour combler le tout, continuait à l'exaspérer en feignant une ignorance tellement mal jouée que la main d'Al-Ghul tremblait de vouloir lui envoyer deux claques en plein visage. Au lieu de ça, elle prit un long souffle et lui sourit, un sourire aussi large que forcé. - Quoi ? Tu ne sais vraiment pas ? Tu manigances tellement de coups dans mon dos que t'as perdu le compte ou quoi ? Il fallait qu'elle commence à creuser si c'était le cas, qui sait de quoi la mêlée était capable si elle lui avait fait ce coup-là sans raison, ou y avait-il une raison qu'elle ignorait ? - Me fait pas t'épeler pourquoi je suis là. Tu vois, j'ai l'habitude de le faire avec mon couteau et disons que là, c'est un peu ... chaud. Elle lui dit en regardant les mains de Sanwald qu'elle imagine s'enrouler autour de son cou, même pas, qu'elle imagine seulement l'effleurer. Elle fait une grimace embêtée, ce foutu virus de merde qui se mettait entre elle et les baffes qu'elle rêvait de donner. - J'ai pas trop envie de finir en compote à l'intérieur, j'ai encore deux trois trucs à régler. Des chats à fouetter, tuer, enfin bref, la routine, tu connais. Il fallait encore qu'elle sache quels chats elle devait fouetter, et lesquels elle devait tuer, mais ça allait venir. Il fallait juste qu'elle la voie et elle saurait. Une part d'elle espérait qu'Enyo Rietveld soit aussi victime dans cette histoire que dans celle de leur première rencontre, mais si c'était le cas, pourquoi n'était-elle pas venue vers elle à l'instant même où elle avait remis les pieds à Jhiu N'guri ? Pourquoi Gail ? Pourquoi risquer un coup comme ça quand elle savait forcément qu'elle se ferait prendre tôt ou tard ? - Maintenant, sois mignonne et lâche le morceau, merde. Emmène-moi la voir, ramène-la-moi, fais ce que t'as à faire mais fais-le. La situation commençait à prendre une ampleur qui ne lui plaisait pas. Enyo devenait une faiblesse sur laquelle elle n'avait plus aucun contrôle, qui s'était dérobée de son emprise par un moyen qu'elle ignorait, qui puait la trahison à des kilomètres, laquelle ? Elle ne savait pas, mais une chose était certaine : ça n'allait pas se passer comme ça. Elle la lui fallait et elle la lui fallait immédiatement pour que l'ordre des choses soit rétabli. Si Gail avait pensé à l'utiliser contre elle, qui sait quels sont les monstres bien plus redoutables qui rodaient autour en attendant leur tour pour frapper. - Allez, je te fais moins 20% sur les armes pendant deux semaines. C'était déjà une offre bien généreuse si l'on considérait à quel point les affaires allaient mal après le coup de cette foutue purge. - Quoi ? Me regarde pas comme ça ! On tuerait pour une offre pareil. Elle fait semblant d'être contrariée, y réfléchit un instant. - Bon ok, 30% de réduction, je descends pas plus que ça. Faut pas avoir les yeux plus gros que la bouche, tu sais ? On risque d'étouffer en avalant sinon. Je ne veux pas que tu t'étouffes, moi. Elle était beaucoup trop généreuse avec elle, beaucoup trop. Gail se mêlait de ce qu'elle savait appartenait à Al-Ghul, mais en plus voulait qu'elle la paye pour ça. La chance qu'elle avait, elle ne s'en rendait pas compte, mais elle ne payait rien pour attendre. Ce petit tour qu'elle lui a joué allait lui rester longtemps au travers de la gorge et elle finira par en payer le prix. - Et il est où mon mot magique ? Je t'ai pas entendu dire de mots magiques et je n'aime pas ça, Gail. Ça me rend triste. J'aime pas être triste, ça me fait disjoncter. Et personne n'aime ça, quand je disjoncte, vraiment. |
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| Sujet: Re: if dreams could scream. (gail) Sam 3 Mar 2018 - 15:49 | |
| Le petit jeu d’Al-Ghul lui fait d’abord plisser les yeux d’irritation. La Khodja se comporte comme si elle avait les pleins pouvoirs ce qui, pour une personne comme Gail, peut s’avérer être extrêmement agaçant. D’autant plus quand on fait irruption chez elle sans avoir sollicité son accord. Ni même l’avoir informée. Mais n’allons pas non plus jusqu’à dire que la mêlée a les mains blanches. Elle ne se souvient pas d’une quelconque période d’innocence. Pour autant, on aura toujours pu dire qu’elle était réglo. Elle ne fait qu’appliquer les règles d’un monde qui l’a forgée. On a toujours su que Gail Sanwald ne se mettrait jamais dans une situation qu’elle ne peut pas gérer – tout du moins qu’elle estimerait ne pas pouvoir gérer. Elle glousse finalement quand Al-Ghul lui demande de ne pas lui faire épeler pourquoi elle est là. « Oh, je t’en prie, dis-moi. » Elle s’amuse. Bien sûr, la panthère devine parfaitement, les raisons de l’intrusion de la maitre du feu. Petite Enyo devrait être morte, mais il s’avère en réalité qu’elle roupille actuellement tranquillement dans une petite piaule à Launondie, dont la localisation est parfaitement inconnue de la Khodja. Gail pose ses mains sur ses hanches. Retour au sérieux. Elle hoche la tête aux nouveaux mots d’Al-Ghul : effectivement, le virus a des effets plutôt intéressants sur elle. Et handicapants. Dans la situation actuelle, ils représentent tout de même un avantage. Mais comme la Khodja, Gail a été façonnée dans les rues de Jhiu n’Guri, et plus largement de Launondie. La même ville qu’elle, et pas les mêmes atouts. La Sanwald se gardera évidemment bien de le rappeler. Qu’on le veuille ou non, la famille de l’intruse gagne du pouvoir dans les hautes sphères. Il serait malheureux de se la mettre à dos, quand bien même on voit d’un mauvais œil son ascension et on aimerait la voir se crasher en plein vol pour la trahison commise. Gail retient un sourire. Al-Ghul lui fait penser à l’insupportable gamine de Gajeel, version cauchemardesque. Elle veut quelque chose et elle doit l’avoir. Le refus n’est pas une option envisageable, ni même envisagée. Mais ce n’est pas avec moins 20% sur les armes pendant deux semaines qu’elle y parviendra. Il va falloir faire un petit effort. Gail penche la tête et hausse les sourcils : c’est niet. Elle a quand même une réputation à tenir. On ne sonne pas chez elle pour quémander sa protection et une cachette sans raison. Si elle le fait plus habituellement pour aider les racailles s’étant mises à dos les autorités, il n’est pas exclu qu’elle leur offre ses services pour offrir une cachette confortable les dissimulant d’autres individus. Comme Al-Ghul Khodja. Ou n’importe qui d’autre. Les raisons, elle ne les a jamais demandées, même si celles d’Enyo ont tout pour attiser la curiosité. Il faut aussi savoir ne pas être curieux, ici-bas. Elle a accepté de l’aider contre un prix raisonnable, en devinant que cette fille lui apporterait quelque chose d’intéressant. Peut-être est-ce la visite d’Al-Ghul ? Quand bien même. Mais une question la turlupine : comment ? Comment la Khodja a-t-elle su ? L’erreur ne peut pas venir d’elle. Aucune idée. L’intruse enchaine sur une autre offre. 30%, ça ne va toujours pas. En ce qui concerne la taille de sa bouche et le risque d’étouffement qu’évoque l’argentée, Gail l’estime limité. Elle sourit de nouveau, amusée, et répond : « Tu es une piètre négociatrice. Je suis sûre que tu peux faire encore un effort. » A quel point souhaites-tu revoir Enyo, Al ? Quand on s’engage dans des négociations, on doit être conscient de ce que l’autre sait. Et si Gail n’a certainement pas connaissance de tout, elle n’est pas entièrement ignorante du lien entre sa ‘protégée’ et celle qui souhaite la retrouver. Pour quoi faire, ce n’est pas vraiment son problème. Quoique. Tout dépend de qui a commis la faute causant la découverte d’Al-Ghul, sans quoi celle-ci ne serait jamais allée trouver Gail. Et ladite Gail mettrait sa main à couper qu’elle n’est pas à l’origine de l’erreur. Mais si c’était le cas ? Dans cette hypothèse, effectivement, sa réputation pourrait être entachée si l’affaire venait à s’ébruiter. Retour à la situation. En réalité, ces négociations sont une pure formalité. Car à la fin, Al-Ghul fera une proposition que la revendeuse acceptera, non sans certaines conditions, et l’histoire s’arrêtera là. Maintenant, elle a la Khodja dans sa chambre qui lui annonce qu’elle va disjoncter en raison de la tristesse provoquée par le fait que Gail ne lui ait pas dit le mot magique. Bon. Un peu de sérieux quand même. Al-Ghul sait décidément comment l’amuser. « Ne t’inquiètes pas, je saurai gérer. » Elle ironise tranquillement, sans oublier les affaires. Et puisque la maitre du feu est tant à fleur de peau, Gail demande : « Tu as pris ton petit-déjeuner ? Au point où on en est, je t’invite. » |
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