Ethan se massa longuement la nuque d'une main alors qu'il progressait dans les rues familières de la capitale. Tout le pesait. Son corps lui paraissait ankylosé, tout son être irrémédiablement attiré vers le sol. Ces derniers temps, ses nuits étaient particulièrement agitées.Il se réveillait la nuit, le cœur battant oppressé par l'obscurité à laquelle il semblait toujours s'accoutumer trop longtemps. Un sentiment familier qui le ramenait plus de vingt ans dans le passé, à l'époque où ses nuits étaient jalonnées de cauchemars en tout genre dont il n'aurait sut dire d'où ils sortaient. Un manque de sommeil qu'il était parvenu à combler le jour où Cassian s'était immiscée dans sa vie avant de s'inviter carrément dans son lit. Depuis lors, Ethan avait passé la quasi totalité de ses nuits auprès de lui. En la proximité de Cassian, il avait retrouvé un semblant de près.Sa seule présence suffisait à l'apaiser alors qu'il pouvait véritablement sentir le lien entre eux deux, un lien dont ils n'avaient pas voulus à l'époque où il avait été créé et qu'ils avaient appris à chérir ensemble, au fil des semaines écoulées. Un lien qui n'était plus à présent. Coupé, brisé, disparu. Et cela peinait Ethan, plus qu'il n'aurait concédé à le reconnaître à voix autre. C'était un sentiment étrange que celui qu'il ressentait depuis que le virus avait frappé. Tout était à la fois semblable et différent et toutes les promesses du monde n'auraient pu recréer ce qui avait été dérobé. Le monde lui-même en était ressorti défiguré. Un constat brûlant qu'Ethan était bien capable d'éluder. Il s'était réveillé en plein milieu de la nuit, une file pellicule de sueur couvrant jusqu'à la moindre parcelle de son corps. Durant ce qui lui avait paru durer une éternité, il était resté immobile, à l'écoute des bruits de la nuit auxquels s'ajoutait celui, familier de la respiration de Cassian. Ethan avait entrepris de se laisser bercer par son souffle sur sa nuque, par la caresse de sa tignasse foncée et l'étreinte apaisante de son bras musclé cerclant doucement sa taille. En vain. Le sommeil l'avait nargué, amer et inaccessible alors que les contours de la chambre se dessinaient sous son regard douloureusement alerte. Finalement, Ethan avait entrepris de se lever. Il s'était délicatement libéré de l'étreinte de Cassian, effleurant au passage le bracelet orange cerclant son poignet, rappel constant du monde qui s'étendrait toujours entre eux deux. Il avait reçu à s'extirper des draps sans réveiller son amant et s'était retiré en silence, non sans avoir auparavant observé l'expression presque sereine du garçon. Après cela et conformément à des habitudes qu'il se traînait depuis qu'il en avait fait l'apprentissage, Ethan avait passé les heures qui le séparaient encore du lever du jour à se complaire dans ses lectures.
C'était seulement lorsque Cassian s'était glissé à son côté pour déposer un baiser sur ses lèvres qu'il avait levé la tête de l'un de ses gros ouvrages traitant de la religion des sept qu'il avait constaté que le jour était là, emplissant la pièce d'une lumière jaunâtre. En sa foi, presque encore plus qu'en Cassian, Ethan adorait à trouver refuge ces derniers temps. Il se plongeait dans ses lectures, laissant tout le reste derrière lui, articulant ses pensées autour de certitudes abstraites dont il se nourrissait avec un peu plus d'avidité chaque jour. Lorsque les pulsations de son cœur redoublaient d'intensité, le laissant suffoquant et éprouvé, il se répétait toujours les mêmes mots, comme un mantra. Tu n'es pas seul. Tu as été épargné. Tu as été épargné. Des mots gravés à même sa chair, une certitude dangereuse. Sous le couvert d'une foi inébranlable, il persistait à commettre des atrocités. Ainsi, il endiguait son étouffante culpabilité, s'appuyant fermement sur ses croyances, sur sa conviction qu'il faisait ce qu'il fallait faire. Un instrument divin, déposé en ce monde pour faire respecter la volonté des Sept. Alors qu'il progressait à une heure encore bien matinale dans le dédale des rues de Launondie, Ethan ne regardait pas autour de lui, son attention captée par l'amas de pensées qui s'entrechoquaient entre les parois de sa boite crânienne. Ce n'est qu'au moment où il heurta violemment un corps en mouvement qu'il émergea brutalement. Son regard vint se planter dans celui d'un autre homme. Ou non. Une parodie d'homme. Un être souillé, impur. Une abomination. Soudain empli d'une colère sourde que son manque de sommeil n'aidait guère à refouler, Ethan senti son sang bouillir dans ses veines. L'éliminer ainsi, au vu et au su des passants, avait tout d'un acte idiot et irréfléchi. Or, Ethan n'était ni l'un ni l'autre. Mais l'émotion enflait. Les ténèbres s'imposaient à lui, familières, assombrissant son regard, étreignant son corps. L'envie de s'abandonner à toute cette haine vorace qui le brûlait à petit feu depuis trop longtemps était trop forte. Un désir brutal qu'il ne parvenait pas à refréner. L'étalage d'une faiblesse qui l'avait toujours caractérisé. Alors que tout son être se glaçait sous le poids d'une noirceur vibrante, des images de la purge assaillirent momentanément l'esprit d'Ethan. Il revit ses mains pales colorées d'un sang toujours écarlate. Il revit les cadavres peu ragoutant des mutants et l'expression fermée de Cassian alors qu'il donnait calmement la mort. Au delà de tout cela, Ethan se remémora le sentiment de bien être qu'il avait alors rempli. Tout enivré par cette sensation de plénitude, il avait pris part au chaos sans ciller et lorsque tout avait pris fin, c'était le cœur léger qu'il avait vriller son regard sur les cadavres amassés. Il n'avait rien ressenti d'autre qu'une profonde satisfaction à l'idée des atrocités qu'il venait de commettre. Et voilà qu'il voulait à nouveau ressentir cela. Tout le temps. Sans arrêt. Constamment. Grisé par le goût d'une victoire qui ne lui était pourtant pas assurée, il convoqua l'élément pur et immaculé, les flammes qui léchaient constamment ses entrailles. Avant qu'il n'ait eut le temps de procéder à une attaque cependant, l'éclat bleu du feu souillé illumina son champ de vision. La promesse d'une mort imminente.
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Sujet: Re: burn it all (elan) Sam 14 Avr 2018 - 13:00
Il n’était de chaos plus envoutant que celui régnant dans le cœur des hommes. Ce sentiment croissant au profit des alizés de l’interdit une fois les mœurs délitées par les brasiers rongeant les chairs. Contemplant le charnier, le linceul mortifère d’idéaux n’ayant d’autre intérêt que de briser les hères, Elias observait l’horreur s’abattre sur sa nation sans trouver en lui une once de ferveur capable d’alimenter sa hargne. Parieur misant tout sur ces fous ravagés par le combat, c’était avec indifférence qu’il contemplait les sommes d’argent retournant à ses poches à chaque nouvelle paire de mains serrées, douces fausses réalités susurrées aux oreilles des éplorés. Clébard aux babines serrées, le loup faisait partie de ces élus de pacotilles, ces fous pensant pouvoir s’élever au-dessus de la masse des corps s’amoncelant à leur pied. À croire qu’il pouvait encore penser ressortir de ces attentats à l’humanité sans un peu de sang tachant sa carne abimée. La tête haute, le dos jamais vouté, le fils de l’air traversait les terres amères d’une désolation s’étendant en toute direction. Les prunelles indifférentes, rêvant d’autres tourments lui rongeant l’ichor, la capitale lui apparaissait un bien piètre port d’attaches où reposer sa carne dévoyée. Des quartiers du lucre aux quartiers du stupre, le Koschei connaissait les recoins de cette vieille capitale du royaume. De ses ruelles usées à ses artères bouchées par les marchands à la sauvette, il n’était d’interdits pour celui promettant le plus doux vice de la vie à tous ces manants désespérés et prêts à dévorer les espoirs rances du brun contre quelques billets. Il n’était de folie plus sirupeuse que celle des hommes, cette émotion les rongeant jusqu’à ne laisser derrière que les restes calcinés d’une contenance n’étant plus. Elias avait contemplé bien trop de noyés, ces échoués lui jurant à l’amertume de leurs prunelles que contre un peu de temps ils exonéreraient toutes leurs promesses. Puis, maître à la doléance mutique, il les contemplait avalé par les flots de leurs promesses usagées. Les rues de la capitale irritaient le maître de l’air. De son air moite, son soleil aux rayons mortifères, à ses marchands sans saveur, les couleurs criardes de leurs étales plus subtiles que les mensonges s’écoulant de leurs lippes défaites. L’enfant des vents souffrait cet endroit avec plus d’amertume qu’il ne pouvait l’admettre, la solitude bien triste maîtresse sur les terres désolées d’une nation l’ayant recraché. L’homme peinait à l’admettre, mais il détestait cet endroit. Les souvenirs condamnés de ses plus tristes défaites lui bouffant l’encéphale quand bien même ses plus rutilantes victoires avaient aussi été enfantées le long de ces mêmes pavés D’autres vagues de promesses nouées à ses doigts, le triste manipulateur des ombres songeait déjà à son retour au pays, les monts battus par les vents et sa demeure pleine d’une solitude plus douce à contempler que les murs étrangers de ses appartements à la capitale du feu. Néanmoins, les rues se faisaient plus étroites et les corps plus nombreux plus l’homme cherchait à s’éloigner des masses condamnées de ces manants déambulant au gré de leurs errances dans l’espoir de frôler des inconnus les faisant se sentir vivant. Les bras le long du corps, conscient de ses poches pleines et des mains avides prêtes à les dévorer, le Koschei observait les passants avec dédain et mépris. Il se souvenait de son enfance et des prunelles déçues de sa génitrice quand il était rentré les mains vides après une commission. Une personne plus intelligente et habile que lui ayant dérobé les douces oboles appartenant aux siens. L’esprit embrumé par des souvenirs sans nom, Elias reconnut à peine le Grimsrud, les traits délités par la rage alors qu’il s’offrait en spectacle à toutes les prunelles de Launondie. Les passants contemplaient les affres des temps qui courent, les orphelins des anciens se déchirant au nom de tristes croyances placées sous leurs caboches décervelées. Il n’était de Dieux que ceux les déchirant et l’homme à la tête de l’empire des Koschei ne pouvait admettre sa candeur face à ces êtres l’ayant abandonné trop de fois. Les iris contemplant le spectacle, le maître de l’air vit le coup partir avant que l’azur ne s’écoule des doigts agiles du mutant. C’était le ciel qui devenait feu et le feu qui devenait larmes. Réagissant instinctivement, celui qui refusait si aisément de se mêler des affaires du monde se retrouva entre son ami et l’étranger une mer de flammes dans les yeux. En un mouvement ample, conjurant les graines d’un souffle l’animant, il sentit la bourrasque enlacer son corps avant d’éclater entre lui et le mutant. Exhalant avec peine, Elias reprenait son souffle alors qu’il sentait les flammes consumer le tissu de la manche de son costume, la chair crépitant au contact d’une violence qu’elle n’avait jamais connue. Les prunelles posées sur celles de son vis-à-vis, il contemplait à quel point cet étalage de force avait puisé dans les réserves de ce dernier, la puissance de ce don affre incontrôlable. S’humectant les lèvres, le maître tendit ses paumes ouvertes en direction du mutant alors qu’il jetait un coup d’œil au Grimsrud s’étant enflammé avant de s’écraser comme un Icare abandonné à l’astre solaire. « Je crois qu’avec les tensions actuelles, il est de plus intelligentes manières de régler cette situation. » Offrant un sourire sévère à son ami, il enjoignait ce dernier à la raison quand bien même ce dernier n’en avait montré que bien peu vu la situation. D’un mouvement ample et lent, Elias sortit une besace pleine de la pochée de sa veste un sourire carnassier lui délitant les lèvres. « J’aime à croire qu’il est des manières plus bénéficiales et lucratives pour nous trois de nous arranger. Je ne me plaindrais même pas pour mon costume saccager. » Assurant les négociations avec un calme circonspect quand bien même la chair de son avant-bras n’était que souffrance, Elias gardait pour lui sa rage jusqu’à ce qu’il puisse la cracher au faciès de cet inconscient de Grimsrud. Pauvre cabot esseulé prêt à mordre toute main sans jamais songer aux conséquences des actes qu’il posait.
(c) AMIANTE
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Sujet: Re: burn it all (elan) Jeu 19 Avr 2018 - 12:58
Le temps sembla momentanément se suspendre alors que les flammes élégantes surgissaient, à la fois glaçante et indolore alors qu'elles léchaient la peau du mutant. Une vision absurde quoique nullement dénuée de beauté. Alors qu'une terreur sourde étreignait brusquement son cœur, Ethan fut brièvement hypnotisé à la vue de l'élément saccagé. Ce n'était pas la première fois qu'il était témoin de l'apparition du feu bleu. La première fois qu'il avait assisté à une démonstration de cette mutation, c'était entre les doigts de son frère que les flammes gonflaient, spectacle aussi entêtant qu'absurde. Avant que la voix des Sept ne s'élève, autoritaire et indiscutable, Ethan s'était pris à espérer ne pas avoir été oublié. A plusieurs reprises, il avait appelé son propre élément, son coeur se serrant un peu plus à chaque apparition des flammes orangées, gorgées de leurs couleurs chaudes familières. Ethan avait guetté un changement, même infime, mais rien n'était survenu. Le monde changeait autour de lui, mais il demeurait en marge, comme toujours. Et ça le mettait en colère alors, très en colère. La jalousie, verdâtre et moite sous ses doigts, enserrait son cœur. Enfin, la délivrance était venue. La voix des Sept avait jaillie de l'obscurité et le soulagement qu'Ethan avait éprouvé alors avait été si fort qu'il aurait été bien incapable de trouver les mots juste pour en décrire l’intensité. Ethan n'avait pas été oublié, pas cette fois. Les sept l'avaient vus et ils l'avaient épargnés. L'élément d'Ethan était resté pur, non altéré par son âme autrement plus souillée. De là, éclairé par son insubmersible foi, le monde s’était révélé au fils Grimsrud sous un tout nouvel éclairage. Sa jalousie s'était muée en mépris et la fascination distraite provoquée par la fusion du feu altéré s'était assortie d'une forme de dégoût. Une révulsion née d'une certitude, d'une croyance aveugle. La beauté était devenue laideur et la soif de sang s'était fait sentir, la cruauté dissimulée sous le sceau d'un message d'une divinité encore contestée.
Dans la purge, Ethan avait tiré de la satisfaction. Un sourire s'était épanoui sur ses lèvres alors que les corps avachis de mutants tout juste éliminés s'amassaient à ses pieds. Sa peau blême zébrée de sang, l'enfant de feu s'était senti libre et foncièrement grisé par ce sentiment. Le cœur comme anesthésié, il avait pris son pied en se désolant de ne pas pouvoir éprouver ce sentiment enivrant à chaque instant de chaque jour. Il aurait tuer pour ce bien-être illusoire née de la souffrance des autres car là était son plaisir. Il ne se sentait jamais aussi bien qu'une fois toute la noirceur stockée dans son corps évacuée de son organisme. Et il n'était pas foncièrement pourri le bougre. Il l'entendait encore cette voix méthodique, calme, dont les sonorités ressemblaient vaguement à celles de son amant. La partie humaine qui subsistait encore en lui et qui l'incitait à museler les ténèbres qui prenaient chaque jour un peu plus le pas sur lui. Ethan était en train de se noyer. Il s'enfonçait chaque jour un peu plus dans le labyrinthe laborieux de son âme, happé dans un océan charbon qui ne demandait pas mieux que de l'ensevelir tout entier. Et Ethan était tenté, furieusement tenté. Il n'a jamais eut autant envie de sombrer. La vue des flammes bleues, somptueuses et mortelles, eut tôt fait cependant d'ouvrir le passage à une émotion autrement plus humaine. La peur. Viscérale. Honnête. La peur de mourir. Mourir seul, dans la douleur. Mourir sans sentir les bras fermes de Cassian s'enrouler autour de sa taille pour le retenir dans une pénible chute. Quitte ce monde ainsi, brusquement. Et parfois, il croyait en avoir envie, Ethan. Envie de disparaître. Son combat s'arrêterait ainsi. Happé par la mort, il n'aurait plus à se soucier de la noirceur avec laquelle il se débattait plus de vingt ans. Il échapperait à ses ténèbres, toute son existence évanouie alors qu'il ne laisserait derrière lui qu'un petit tas de cendre trop vite dispersé par le vent. Alors qu'il voyait déjà la vie s'écouler hors de lui, Ethan tira une maigre consolation dans l'idée que Cassian lui survivrait. Au moins une bonne chose retirée de ce virus qui avait beaucoup trop pris sur son visage. Alors qu'Ethan s'apprêtait à accueillir la mort à la matière d'une vieille amie déjà trop attendue, un corps vint brusquement se subtiliser au sien. Tout se passa vite, trop vite et un certain laps de temps s'écoula avant qu'il ne prenne conscience de ce qui venait de se produire. Elias se tenait devant lui, le souffle court, la manche de son costume en feu. Sous l'étoffe, la chair calcinée offrait un spectacle peu ragoûtant dont le fils Grimsrud eut tôt fait de se détourner. Lorsqu'Elias jeta un coup d’œil dans sa direction, Ethan lui lança un regard médusé, abasourdi. Il observait son ami avec ébahissement, comme s'il venait tout juste de se matérialiser devant lui, ce qui était plus ou moins le cas. « Je crois qu'avec les tensions actuelles, il est de plus intelligentes manières de régler cette situation. » Le sourire d'Elias était sévère, réprobateur. Un sourire qu'Ethan connaissait pour l'avoir par le passé vu corner les llèvres de ses parents, ou de ses instructeurs. Un souvenir qui le ramenait systèmatique à la place du sale garnement totalement dépassé par l'intensité brutale de ses émotions qu'il n'avait jamais cessé d'être. Il n'eut guère de réactions autres que celle de baisser légèrement la tête, dans un signe de soumission subtile quoique largement perceptible. Situation d'autant plus humiliante qu'elle se déroulait sous le regard d'un certain amas de curieux mais au moins Ethan ressortirait-il en vie de cette altercation. Cassian ne doit jamais entendre parler de cette histoire songea-t-il instinctivement alors qu'Elias se détournait de lui. Une pensée bien stupide que celle qui venait de traverser l'esprit d'Ethan. Cassian allait l'apprendre, forcément. L'esprit d'Ethan lui était encore plus familier que le sien et l'enfant des flammes n'avait jamais manifesté le moindre effort pour lui barrer le passage. « J'aime à croire qu'il est des manières plus bénéficiales et lucatrives pour nous trois de nous arranger. Je ne me plaindrais même pas pour mon costume saccagé. » Ethan n'avait toujours pas desserré dans ses lèvres, cloîtré dans un silence qu'il estimait autrement plus raisonnable. Le calme qui émanait de la voix d'Elias n'était pas sans lui rappeler celui dont Cassian ne se départissait jamais. De ce ton neutre suintait une force qu'Ethan ne pouvait qu'envier. Il assista en silence à l'échange qui eut tôt fait d'être écourté une fois la transition monétaire effectuée. Ethan attendit que l'abomination mutée se soit détourné, plus lourd d'une liasse de billets pour entrouvrir des lèvres jusqu'alors scellées. « Merci. » Lâcha-t'il simplement alors que les battements affolés de son cœur commençaient enfin à se calmer. Il ne prononça que ce mot, ne s'empourprant pas de propos superflus. Merci. N'était-ce pas là le seul mot qu'il convenait de prononcer ?