[ m a m a ] alix elle est née orpheline. un père qui a disparu étrangement bien avant sa naissance, une mère qui s'est pris la vie pour ne pas avoir à border cette enfant, elle a rapidement dû apprendre à s'occuper d'elle-même, par elle-même. elle a toujours idéalisé l'image de son père, ce père-là que l'on dit assassiné, parce qu'il a tant aimé cette femme qu'alix n'appellera jamais maman. on l'a recueilli dans un petit orphelinat alors qu'elle avait les yeux à peine ouverts, et rapidement on l'a envoyé à l'institut où on espérait pouvoir dompter l'enfant indomptable. [ c h i l d ] à l'institut on la connaissait déjà. alix, orange, provocatrice, arrogante et impulsive. la gamine aux questions, au talent inouï pourtant gaché par une tête trop brûlée. alix c'était une têtue, elle avait toujours raison, et très jeune elle montrait qu'elle était plus intelligente qu'elle n'y paraissait. terreur des bacs à sable, elle avait pourtant conscience que sa position en tant que mêlée n'était ni justifiée, ni justifiable.  [ r a g e ] alix elle a perdu beaucoup de choses dans sa jeune existence. lors de son placement dans l'orphelinat, elle s'était liée à une femme qui reflétait une présence maternelle dans sa vie. celle-ci à cause de son sang humain a été pourchassé par les autorités, pour devenir esclave. elle a été tué par des maîtres. alix l'a découvert et la haine s'est formée, elle s'est endurcie et n'a jamais arrêté depuis. les choses devaient changer et elle ferait absolument tout pour le réaliser. [ a c a d e m y ] elle est entrée à l'académie à contre-coeur, par obligation à cause d'une loi sur laquelle elle crache. elle a absolument tout fait pour contrer les règles et surtout provoquer du chaos là où il n'aurait pas dû en avoir. sur la liste noire de nombreux professeurs, alix c'était la terreur. plus provocante qu'auparavant, plus têtue, plus déterminée que jamais à se faire renvoyer; ce n'est pourtant jamais arrivé. pourtant alix elle avait le potentiel, le potentiel d'être l'une des meilleures, mais son comportemen ne l'a jamais aidé à se faire une place au sein du podium. [ l i g g a ] elle a découvert la ligue par le biais de ses fréquentations peu recommendables. avec la mort de sa mère adoptive, pendant les vacances elle vadrouillait dans la capitale quand elle n'était pas chez yerim. c'est un soir dans un bar qu'on lui a parlé de la ligue, de sa cause, de la protection qu'elle pouvait offrir. quelques semaines plus tard elle en était une membre. à ses dix-sept ans, quelques semaines avant la cérémonie pour former les duos, elle a fui, disparu de la circulation et s'est cachée au château de la ligue. sa seconde et unique famille. [ d e a t h ] après son entrée à la ligue, sa haine pour les maître s'est exacerbée, allant jusqu'à l'extrême. étant proche de Pollux et surtout de ses idéaux, l'armée fût formée, mais avant de pouvoir en être une membre officielle, elle a été envoyé à une mission de repérage par la ligue. mission anodine qui a pourtant très mal tournée. les autorités les attendaient pensant qu'ils étaient des résistants. le combat a éclaté et alix s'est faite toucher, on l'a laissé morte. mais alix a survécu.[ e x p e r i e n c e ] le gouvernement a profité de sa presque mort pour l'enfermer dans les laboratoires du gouvernement. une orange sans parents, prise pour morte était la parfaite opportunité pour continuer des expériences interdites. d'abord éveillée, puis complètement déphasée, alix a tout perdu: sa foi, son honneur, et surtout sa mémoire. par l'utilisation d'électricité ils ont réussi à la façonner à un parfait soldat en servitude du gouvernement. oubliant sa vie, sa cause, sa famille, presque son prénom, alix était un robot, une machine créée pour tuer, pour servir ceux qu'elle souhaitait autrefois tuer. elle a depuis, une phobie de l'électricité et fait absolument tout pour fuir les jaunes. elle n'a jamais remis en question sa loyauté au gouvernement, ne se souvenant absolument de rien, ne serait-ce lors de cauchemars où le visage de ses proches lui reviennent pour la hanter. [ f o r g o t t e n ] une expérience qui a bien tourné, le gouvernement espère pouvoir créer plus de son spécimen. des pions, soldats capable de tuer sans culpabilité; on a non seulement effacé sa mémoire, mais aussi son humanité. de l'ancienne alix ne reste rien que la détermination et cette extrême; cette soif de sang, pour le mauvais peuple. souvent envoyée aux fronts, on attend d'elle qu'elle se jette corps et âme dans la gueule du loup sans broncher, sans poser des questions. pour ne pas élever trop de soupçons sur sa présence au gouvernement on l'a lié, après son réveil, à un/une bronze à qui l'on avait pas attribué d'adiutor. pion du gouvernement, ils sont tous les deux aveuglés par cette institution, faisant d'eux la parfaite paire. alix est ressortie des laboratoires il y a un an, faisant d'abord profil bas, on lui a ensuite donné une mission de la plus haute importance: chasser tous les maîtres de l'eau.

[ c a r a c t è r e ] alix c'était une boule d'énergie, impulsive, ravageuse, haineuse, mais aussi extravertie, souriante, prête à aider son prochain, elle était d'un contraste flagrant. on a jamais su sur quel pied danser en sa présence, on a jamais su quoi dire, quoi faire pour la calmer, l'adoucir. chez alix c'était tout ou rien. elle aimait, comme elle détestait. elle envoyait les poings avant de réfléchir, avant de se poser la question des conséquences. elle a toujours agi avec le coeur, l'instinct plutôt que la tête. fière, têtue, c'était protéger son honneur, c'était repoussé tout ceux qui semblaient vouloir se rapprocher d'elle. alix elle était un peu handicapée des sentiments. uc

nature du lien ‹ Un livre était posé face à lui alors qu’il laissa sa colonne vertébrale craquer. Il en avait enfin fini avec ses révisions, bientôt il en aurait fini avec l’académie, avec l’apprentissage rébarbatif, le contrôle intensif des autorités sur sa personne. Il avait malheureusement dépassé trop de fois les limites, à provoquer ses professeurs, ses camarades, à commencer des bagarres, à envoyer quelques Maîtres dans l’aile infirmière. Yerim était impulsif, l’avait été, le serait toujours. Tel était son fléau, ne pas savoir s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Il sentit quelqu’un arriver derrière lui et lui attraper les épaules. Alix s’assit à côté de lui dans le petit canapé, déposant sa tête contre son épaule un sourire mesquin mué sur les lèvres. Elle était sa meilleure amie, probablement sa seule amie. Elle supportait ses faux pas, était la seule à pouvoir le réprimander. Mêlée, comme lui, elle était celle qui l’avait présenté à la ligue. La seule et l’unique à savoir ce qui le tourmentait, ce qui lui faisait si terriblement mal. Alix attrapa sa main, et la serra si fort. Les sentiments qu’ils avaient l’un pour l’autre étaient indéfinis, et si Yerim aurait pu se résoudre à l’aimer, il ne pouvait pas. Une force l’en empêchait, une force qu’il ne pouvait nommer, ni décrire, elle était là dans ses entrailles lui ordonnant de ne jamais tomber amoureux ; car son cœur appartenait probablement déjà à quelqu’un. Alors Alix était probablement la personne qu’il chérissait le plus sur cette terre, mais elle ne serait jamais l’heureuse élue. Leur amitié avait traversé des enfers, mais ne s’était jamais finalisée en rien d’autre qu’une relation amicale. – Ne fais pas semblant de réviser. – Elle lui donna un petit coup dans les côtés, tout en enfouissant sa tête dans ses bras. Yerim était l’un des meilleurs à l’académie, il savait qu’avec une meilleure conduite il aurait probablement pu être lié à quelqu’un d’une grande famille, mais ses écarts de conduite pesaient trop lourds dans son dossier. Un dommage qu’il ne regrettait absolument pas. Il avait probablement plus de chance d’espionner pour la ligue en protégeant un bronze plutôt qu’un argent. – Je ne fais jamais semblant. – Elle ricana discrètement avant de fermer les yeux. Orpheline, tout comme lui, ils s’étaient apprivoisés dans l’espoir de pouvoir se soigner. – Dans quelques jours on sera lié à quelqu’un dont on ne veut pas. Tu trouves pas ça ironique qu’on se tue à se battre, à lire des livres intéressants pour protéger quelqu’un qu’on préfèrerait voir mourir ? – Le ton était glaçant, ils s’étaient préparés à la cérémonie, à son existence, à son sens. Ils ne seraient plus jamais eux, ils appartiendraient à quelqu’un tels les esclaves qu’ils étaient destinés à devenir. – Et la ligue n’arrête rien de tout ça. – Rejoindre ses rangs avait été une façon de revivre, de supporter une cause qui le sortait du tunnel noir dans lequel il s’était enfermé. Et pourtant, il la trouvait trop passive, il avait besoin d’action, il avait besoin de vengeance. Mais la ligue ne pouvait rien lui offrir de tout ça, elle aidait, comprenait, mais n’agissait pas. Diplomate, elle vivait dans l’ombre, dans un secret qui se voulait d’éclater en morceaux. – Un jour peut-être. – Attendre. Mais Yerim ne voulait plus attendre, il voulait combattre. – J’en ai marre d’être patient. – Il en avait sa claque. Il avait vu sa mère mourir, ses amis périr, les humains qui l’entouraient être vendus pour pas cher à des gens qui ne les méritaient pas. Il voulait plus, tellement plus qu’il n’arrivait pas même à s’expliquer quoi. – Un jour nous leur ferons mordre la poussière, c’est seulement une question de temps tu comprends ? D’ici-là nous devons rester discret. Seulement le moment venu nous pourrons jouir d’une victoire, pour le moment nous ne sommes pas assez forts. – Il leva les yeux. Alix l’apaisait, elle l’arrêtait quand il allait trop loin, elle était son frein. Sans elle, il aurait déjà implosé, sans elle, il aurait probablement déjà ôté sa première vie.


Il voyait des éclairs passer devant ses yeux alors qu’un sourire malsain se forma sur ses lèvres. L’armée de Pollux était une merveilleuse aventure, elle l’avait mené si loin, lui donnant l’impression d’avoir des ailes, de s’envoler, de détruire tout ce qui le tourmentait. La noblesse. Merle n’était au courant de rien, elle pensait qu’il l’évitait pour des raisons évidentes, ce qui n’était peut-être pas complètement faux, mais ses motivations premières de lui échapper était de se joindre à ce combat sanglant. Aux côtés d’Alix qui l’y avait mené. Premières recrues, un sang neuf, un sang qui se voulait vengeur, défiant les règles, les frontières, toutes les limites plausibles. Ils étaient des monstres à deux, des monstres d’énervement, d’impulsivité et de rancœur. Elle manipulait par la pensée, alors qu’il foudroyait les soldats qui voulaient l’arrêter. On pensait qu’ils étaient des résistants, mais ils n’étaient rien, des ombres, des silhouettes masquées. La vie, il ne l’avait encore ôté à personne. Il n’osait pas le faire, n’osait pas même y penser de peur de provoquer sa malchance. Il avait peur, c’était normal d’être un lâche face à la Mort, lui avait dit sa mère. Yerim en rêvait parfois, d’électrocuter la noblesse toute entière, mais face aux faits, il ne pouvait s’empêcher de dire non. Il voyait Alix approcher une dague près de l’un des soldats, mais une silhouette apparut devant elle la prenant au dépourvu. Un Adiutor protégeant son Maître. Et le chaos explosa. L’inconnu approcha et commença un combat avec sa meilleure amie, elle perdait face au poids de sa force, ainsi que son pouvoir de bleu. Yerim voulait l’aider, il se dépêcha de courir à ses côtés, mais la distance était trop grande. Et alors qu’il arriva enfin, elle lui tomba dans les bras, une épée enfoncée dans les entrailles, du sang coulant de sa bouche. Un filet qui semblait interminable. Il leva les yeux vers l’Adiutor qui se battait contre un autre Polluxien. Ses yeux se baissèrent sur ceux de sa meilleure amie maintenant mi-clos. – Alix, tu dois tenir, tu vas bien hein. Allez, c’est pas le moment de dormir. – Un sanglot s’éprit de sa bouche alors qu’il avait du mal à respirer. La gosse toussa un peu, éclaboussant l’armure du garçon de sang. – Je crois qu’il m’a bien eu cette fois Yerim. – Elle toussa à nouveau. Ses yeux étaient pourtant ouverts, alertes, en vie, mais voilés, voilés par la tristesse, le regret, la frustration. – Ce n’est pas le moment de t’occuper de moi. Il faut que tu retournes te battre, flanquer une bonne raclée à ce petit arrogant. Tu ferais ça pour moi hein Yerim ? – Il sanglotait toujours, comme un enfant, il avait l’impression qu’on venait de lui arracher un membre, un organe vital. Il avait l’impression d’être ce gamin de douze ans, qui avait retrouvé sa mère morte sur le paillasson. Il sentit les larmes couler et les essuya d’un coup de manche. – Je ne te décevrai pas. – Il tenta de la caler contre un mur, et lorsqu’il se retourna enfin pour faire face au combat, elle lui attrapa le poignet. – Yerim j’ai besoin que tu me promettes quelque chose. – Elle marqua une pause, alors qu’elle essuya fébrilement le sang sur son menton. Elle haletait ; était en train de crever. – Tu dois me promettre de continuer à te battre. Tu dois me promettre de tous les détruire, de leur faire autant de mal qu’ils nous en ont fait. Tu dois me promettre que Pollux réussira, qu’il les détruira. Tous. – Yerim la regarda et il sentit son cœur se serrer, s’écraser dans son torse alors que la douleur et la réalisation le frappait de plein fouet. Elle allait mourir ici, de la main de l’un des leurs. On les avait forcé à se battre les uns contre les autres tels des animaux, tels des monstres. Il détestait ça, il les détestait plus que tout. – Je te le promets. – Elle lui sourit, ce sourire qu’il ne connaissait que trop bien. Sournois, ironique, presque sarcastique. Elle lui fît signe de s’approcher. De sa bouche ensanglantée elle embrassa la sienne. – Ca faisait un moment que je voulais tenter de faire ça. – Elle continua à sourire, alors que Yerim se leva et se dirigea vers le Mêlé qui venait de frapper Alix en plein cœur. Il allait le crever, comme il l’avait crevé. Sortant son épée à son tour, il se rechargea complètement, la rage émanant de chacune de ses pores, la haine illuminant les traits fous de son visage. Ils avaient osé la lui arracher, ils avaient osé la tuer. – T’es le dernier debout petit résistant. T’as des dernières paroles, un truc dont tu veux me faire part ? – Le mêlé souriait entre ses dents, alors que Yerim ne voyait plus que rouge, le rouge de son sang dévalant les pavés. – Ferme-là, et finissons-en. – Il lui cracha aux pieds avec dégoût et mépris. Il était un traître à son propre sang, prêt à tuer son peuple pour le bien d’une couronne pourrie jusqu’à la moelle. L’inconnu brandit son arme, il fît de même ; laissant le filet de l’électricité s’immiscer à sa pointe. (…) Le combat sembla durer des heures, alors qu’il n’était question de que minutes. Yerim laissait la rage parler alors qu’il envoya la dernière charge avec ses doigts après avoir perdu son arme. La force était telle que l’inconnu tomba à l’arrière et s’écrasa contre une roche. Trempé par la transpiration ainsi que du sang, yerim grogna tel un animal et s’approcha du corps du garçon tremblant sous l’effet du choc. – Tu devrais avoir honte de tuer ton propre peuple. – Il lui cracha cette fois à la figure. – L’armée de Pollux envoie toutes ses salutations. – Il sortit sa petite dague et lui trancha la gorge.
La première vie qu’il ôta, n’en faisant pas la dernière.

[ e x p l i c a t i o n s ] yerim et alix, alix et yerim. ils se sont rencontrés très tôt à l'institut, et ont continué leur scolarité ensemble à l'académie. tous les deux impulsifs, tous les deux problématiques aux yeux des autorités, le feeling est immédiatement passé. ils savaient qu'ils avaient trouvé en l'un et l'autre le pillier dont ils avaient besoin. on disait souvent qu'ils étaient des âmes-soeurs, et si c'était probablement amical, l'ambiguïté les a toujours