Le seul bruit audible était celui des vagues frappant contre la crique, contre le caveaux des Osanos. Cela faisait maintenant presque deux mois que Lula avait hérité du statut de bras droit officiel de la nation de l'eau et elle n'arrivait toujours pas à réaliser. Comment avait-elle pu passer d'ennemi numéro 1 à bras droit de la Reine ? Au fond, elle connaissait la réponse et cette dernière lui faisait effroyablement peur. Elle avait trahi sa famille. Elle avait trahi Diana. Chaque jour, elle s'en voulait davantage, mais elle ne le regrettait pas. Si c'était à refaire, elle le referait sans hésiter. Pour Raeghar, pour un maitre du feu, un homme qu'elle n'avait plus le droit de voir à présent à cause de Cal Oshun. Elle s'enfonçait dans la crique avec une allure royale, une allure qui lui appartenait à présent. A peine était-elle rentrée dans la crique qu'elle s'arrêtait nette, forçant les deux gardes qui la suivait à en faire de même. Elle prit un air hautain et dédaigneux, et ne prit même pas la peine de se retourner. « Sortez, vous n'avez plus rien à faire ici. Retournez au bateau, je vous y rejoindrai lorsque j'aurai terminé. » Ses talons et sa robe -digne d'une princesse qu'elle n'était pas- l'empêchaient de se déplacer rapidement et sa démarche manquait de souplesse. Elle détestait être accompagnée par des gardes lors de chaque déplacement et particulièrement lorsqu'elle se rendait sur la tombe des membres de sa famille. Suite à la trahison de Merle envers la résistance, Rei et Alderan avait perdu la vie. Deux personnes qu'elle chérissait et pour qui elle aurait fait n'importe quoi. Deux personnes qui aujourd'hui n'existent plus, deux personnes qu'elle ne reverra plus jamais. Considérée comme traitre, la dépouille de Rei ne se trouvait pas dans le caveau, mais le sanctuaire étant dédié aux Osanos, cela avait paru être l'endroit idéal pour pouvoir se recueillir en paix. Elle finit par avancer jusqu'à toucher la pierre glacée du caveau. Ses doigts glissaient le long des décorations en aciers qui ornaient les murs de pierre, tandis qu'elle plongeait dans ses pensées. Elle repensait à Rei, à leur enfance, à l'amour qu'elle lui portait malgré les nombreuses disputes. « Je suis désolée Rei, tellement désolée...» Sa voix se brisait, la fin de sa phrase était à peine audible. Moment de faiblesse durant lequel elle laissait les larmes couler. Elle avait l'impression que son coeur allait exploser tellement elle le sentait se serrer dans sa poitrine. Comme si perdre Aymeric n'avait pas été assez difficile pour elle, il avait fallu que Rei soit exécutée. Elle connaissait les risques qu'encouraient les membres de la résistance, elle savait qu'ils devaient se trancher la gorge s'il venait à être capturé plutôt que de livrer des informations sur le QG ou les autres membres, et Rei ne l'avait pas fait. Surement pas parce-qu'elle manquait de courage, mais dans l'espoir que ses proches viendraient la délivrer. Et Lula n'avait absolument rien fait, mis à part pactiser avec son assassin. Soudain, des bruits de pas se firent entendre. L'Osanos se redressait rapidement, rejetant sa longue tresse en arrière et séchait ses larmes d'un revers de main. Son palpitant commençait dangereusement à s'accélérer, méfiante, elle se tassait contre le mur, voulant d'abord masquer sa présence. Cela aurait été possible, si elle portait les vêtements qu'elle portait lorsqu'elle était dans la résistance. Impossible avec cette fichue robe de noble. Elle choisit tout de même de rester un peu en retrait, avant d'oser prononcer quelques mots. « Qui est-là ? » Laissait-elle échapper d'une voix faiblarde, beaucoup moins autoritaire qu'elle ne l'aurait voulu. Aucune réponse. Son palpitant repris de plus belle, s'accélérait davantage. Elle avançait ensuite jusqu'au milieu de la pièce, droite, la tête haute. Elle avait vraiment l'air d'une noble hautaine, comme le rôle qu'elle jouait continuellement chaque jour. « Vous êtes dans le caveau des Osanos, dans mon caveau. Par conséquent, je vous ordonne de vous sortir de l'ombre et de vous montrer.» Cette fois-ci, sa voix était beaucoup plus autoritaire, presque méconnaissable. Lula toute entière était méconnaissable, mis à part sa tresse qu'elle faisait toujours, surement pour garder un souvenir de la personne qu'elle était, une personne courageuse et qui n'aurait jamais trahi sa famille. Son regard vagabondait d'un endroit à l'autre dans la pièce, apeuré et cherchant quelque chose pour se défendre. Elle s'emparait d'un vase en acier, prête à s'en servir en cas d'attaque. Depuis que le virus l'avait cloué au lit pendant 4 semaines, elle s'était sentie très faible, très vulnérable. De plus, avoir perdu son lien avec Nikolai n'arrangeait pas la chose. Lula avait l'impression d'avoir perdu une partie de son âme. Et le pire dans tout cela, c'était qu'elle n'arrivait plus à maitriser l'eau. L'eau était le seul élément stable dans sa vie, et voila qu'elle n'était même plus fichue de le contrôler. En fait, elle était forcée de constater qu'à ce moment précis, elle n'avait que ce vase en acier et sa langue contre la personne qui se terrait dans l'ombre.

Elle aurait dû rentrer au QG. Elle aurait dû rejoindre le manoir des Wolffhart. Mais sa rencontre avec Isaure avait remit certaines choses en perspectives, et, Diana, s'était rendu compte qu'elle avait besoin d'un peu plus de temps. Que la solitude de ce périple, lui convenait, et qu'elle avait au final peut-être, besoin de se retrouver seule pour se retrouver. Parce qu'elle avait l'impression de s'être perdue un moment, peut-être dû à l'absence du lien magique qui avait existé entre elle et Salazar, peut-être face aux tournures des guerres environnantes. Peut-être pour tout un tas d'autres choses aussi. Des choses sur lesquelles elle n'arrivait pas à pointer le doigt ou encore des choses qu'elle préférait taire. L'eau ruisselle entre ses jambes, alors qu'elle continue à traverser l'océan. La côte est proche, sans la voir, elle le ressent. Comme si elle sentait le fracas des vagues contre le sable et les berges, comme si, cette dernière était réellement devenu une extension d'elle-même. Le ciel s'obscurcit peu à peu, alors qu'elle arrive à Baeri. Elle n'était pas née ici Diana, elle n'avait jamais réellement vécu ici non plus. Résidence secondaire, mais pourtant de base, principale, son père avait connu cet endroit mieux qu'elle. Aymeric aussi. Elle le savait, il avait l'habitude d'emmener ses anciennes conquêtes dans la demeure de leurs ancêtres. Diana ferme les yeux un bref instant, puis les rouvre, augmentant la vitesse de l'eau sous ses pieds. Elle remarque un bateau, amarrer près de la demeure et fronce les sourcils. Elle ralentit, et se tient en retrait un moment, observant la scène. Elle voit une silhouette aux cheveux de jais, portant une robe de princesse s'avancer dans les catacombes familiales, avant que des gardes n'en sorte. Elle reconnaît le blason de Merle apposé sur leurs armures. Était-ce elle, qui était venu se recueillir auprès de ceux qu'elle avait peut-être un instant considéré comme les siens, avant de les trahir ? Elle reste un moment interdite, avant de reprendre son avancée. Elle se porte jusqu'à la berge, et reste un moment là, scrutant les gardes. Ce n'était pas Merle, c'était impossible. La fourbe n'était pas assez stupide pour ne venir qu'avec deux soldats, pas alors qu'elle était la précieuse de Cal, et l'usurpatrice d'une nation qui ne voulait pas d'elle. Sa mère peut-être. Elle n'avait jamais réellement su de quel côté Ethel se trouvait. Diana inspire un long moment. Elle n'avait pas d'armes avec elle, si ce n'est sa maîtrise. Elle fait mouvoir sa main en un arc de cercle, et l'humidité de ses vêtements s'évapore. Elle s'avance sans un bruit jusqu'à l'entrée de la crique, gardant le tombeau des Osanos, et  tend le bras vers l'océan. Une boule d'eau se forme, silencieuse, et fend l'air jusqu'à elle. Elle l'a fait léviter un moment, avant de la transformer en une lance glacée. D'un autre mouvement de la main, la lance s'élance et vient percer le crâne de l'un des soldats. Elle se redresse, fait un autre mouvement, et la lance vient jusqu'à elle, tombant dans sa main. L'autre soldat, prit par surprise, dégaine une épée dont la poignée est incrustée d'un saphir. « Qu'est-ce que.. » Elle fait un arc de cercle avec sa lance, la faisant danser entre ses doigts. « Cours, pendant qu'il en est encore temps. » Mais le soldat n'en démord pas, et s'avance vers elle, brandissant son épée dans les airs. Elle pare un coup, puis un autre, et encore un autre, avant que sa lance ne se plante dans la poitrine de son adversaire. Il pousse un râle, s’étouffe dans son propre sang, avant de quitter son monde plus lentement que son acolyte. Diana le regarde un moment, puis s'agenouille près de lui. Elle avait déjà tué, ce n'était pas la première fois. Mais la sensation était toujours aussi déchirante. Elle avait toujours l'impression de perdre son âme, peu à peu. Comme si les moires la déchirait, encore et encore, affaiblissant le fil de sa vie. Elle n'aimait pas tuer. Mais, les temps étaient obscures. Elle ne se mentirait pas en se disant qu'il n'y aurait pu y avoir une autre solution. Mais si Merle était bien à l'intérieur du tombeau, elle devait saisir sa chance. Elle ferme les yeux du soldat, puis se redresse. Sa lance retombe en une flaque d'eau, et elle pénètre à l'intérieur du tombeau. La voix qu'elle entend s'excuser auprès de Rei, l'arrête un instant. Ce n'était pas Merle. Ce n'était pas Ethel non plus. C'était Lula. Elle serre les poings Diana, parce qu'elle n'avait aucun droit de venir pleurer leur sœur. Parce que c'était de sa faute, si la tête de sa sœur avait été coupée aussi. C'était de sa faute, si celle d'Alderan, ancien amant de sa tante -elle aussi exécutée- avait perdu la vie aussi. Elle n'avait aucun droit de venir pleurer les morts. Elle avait perdu ce droit en s'alliant à Merle, elle avait perdu ce droit en vendant leur sœur. Diana s'avance un peu plus, et le bruit de ses pas résonne dans l’alcôve. La voix de Lula claironne « Qui est là ? » Diana s'arrête à nouveau. Devait-elle se montrer, était-elle prête à faire face à sa petite sœur ? Elle s'écarte un peu, reste cachée dans l'ombre. Ses vêtements noirs, combinaison surmontée d'une cape l'aidaient à se fondre dans le décors. Seule la tiare sur sa tête, éclaircissait la chevelure brune de Diana.  «  Vous êtes dans le caveau des Osanos, dans mon caveau. Par conséquent, je vous ordonne de vous sortir de l'ombre et de vous montrer. »  Elle arque un sourcil Diana, et manque de se mettre à rire. D'un rire jaune et fatigué. Elle clappe dans ses mains, et se montre enfin, voyant sa sœur, un vase en acier dans les mains. Elle continue d'applaudir sa sœur, avant de relever un regard froid vers elle. « Je ne sais pas ce qui est le plus terrifiant, ton arme, ou la personne que tu es devenue. Tu aurais peut-être dû garder tes gardes auprès de toi, ils étaient un peu plus effrayants. À la réflexion, tu as aussi besoin de meilleurs gardes. » Elle la regarde de haut en bas, constatant la richesse de sa robe, avant de reposer ses yeux sur le visage maquillé de sa sœur. Une véritable princesse. « Ton numéro de demoiselle en détresse ne fonctionne plus avec moi, Lula. » Elle fait un mouvement de la main, et l'eau autour d'elle vient se changer en un trident de glace, qu'elle décide de tenir en main. Elle ne le pointe pas vers sa sœur, mais s'appuie juste légèrement dessus. Comme ça, elle a vraiment l'air d'une Déesse des océans, Diana. « Il a peut-être fonctionné, lorsque tu as fais exécuté notre sœur, sœur sur laquelle tu viens aujourd'hui te recueillir, mais ça ne fonctionne pas. » Elle reste ainsi un moment, regardant la surprise sur le visage de sa sœur, qui ne s'attendait clairement pas à la voir ici, comme si elle n'était qu'un fantôme du passé. « Oh, et au cas où tu te demandais. Les morts ne pardonnent pas, ils sont morts. » Il ne reste que les vivants pour le faire. Et Diana, si elle savait se montrer miséricordieuse, ne pouvait pas l'être dans cette situation. Sa sœur avait tué l'une des leurs, elle avait tuée sa propre petite sœur. Sans sourciller. Et elle se pavanait aujourd'hui dans des robes soyeuses, surmontées de richesses inestimables, en cherchant la rédemption. « Viendras-tu me pleurer, quand tu m'auras aussi fais exécuter ? » Elle penche sa tête sur le côté, fronçant les sourcils. « Viendras-tu chercher mon pardon ? » Elle fait craquer sa mâchoire. « Et si mère ne te pardonne pas d'avoir tué l'une de ses enfants, lui couperas-tu la tête à elle aussi? » Elle s'évertuait à parler, elle s'évertuait à débiter des mots, pour éviter de faire parler l'arme à sa droite. Parce que Diana le savait, un rien pourrait la faire déchanter, un rien pourrait la faire sortir de ses gonds, et déverser sa rage et son courroux, sur celle qu'elle avait considéré comme sa sœur, mais qui ne l'était aujourd'hui que par les liens du sang.

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Les applaudissements résonnent dans la crique et Lula est prête à intervenir, mais lorsqu’elle reconnaît sa sœur, elle se fige complètement et écarquille les yeux. «  Diana.. » Elle avait imaginé leurs retrouvailles un nombre incalculable de fois, mais ces dernières n’avaient pas lieu dans leur caveau. Sortant de sa torpeur, elle baisse les yeux quelques secondes. C'est vrai qu'elle a l'air ridicule dans cette tenue. Elle se déteste, elle déteste l'image qu'elle renvoie habillée ainsi. Elle aurait bien aimé retrouver les guenilles qu'elle portait lorsqu'elle était dans la résistance, mais ce n'était pas possible. Un bras droit se devait d'être bien habillée, d'avoir l'air respectable. Puis, elle relève la tête et de plonge ses abysses couleur océan dans celles de sa sœur. Son regard dur et froid la fait frissonner. Diana ne l’avait jamais regardé ainsi. Cette façon de regarder, c’était sa façon d’observer ses ennemis, des inconnus, des… traitres. Il fallait se rendre à l’évidence, c’était ce qu’elle était, Lula. Une traitresse qui ne méritait pas le pardon de sa sœur, ni son affection.  « Je ne sais pas ce qui est le plus terrifiant, ton arme, ou la personne que tu es devenue. Tu aurais peut-être dû garder tes gardes auprès de toi, ils étaient un peu plus effrayants. À la réflexion, tu as aussi besoin de meilleurs gardes. » Son arme. Lula baisse les yeux pour observer le vase qu’elle tient sa main. C’était pitoyable, ridicule, absurde même. Elle n’est pas capable de répondre, encore sous le choc de voir cette silhouette en face d’elle. « Ton numéro de demoiselle en détresse ne fonctionne plus avec moi, Lula.  » La néoprincesse ne peut s’empêcher de serrer les dents lorsqu’elle voit sa sœur utiliser son élément à la perfection. Devait-elle lui dire ? Ou est-ce que Diana trouverait un moyen de tourner cela à son avantage ? Lula ne bouge pas, elle reste stoïque, même si elle avait très envie de reculer de quelques pas. Elle ne reconnaît pas sa sœur, son visage est déformé par la haine. Pour la première fois de sa vie, Diana lui fait peur. « Il a peut-être fonctionné, lorsque tu as fais exécuté notre sœur, sœur sur laquelle tu viens aujourd'hui te recueillir, mais ça ne fonctionne pas.  » Exécuter notre soeur. Ses sourcils se froncent lorsqu’elle mentionne Rei et sa machoire se crispe. Elle a envie de hurler, Lula. Elle n’a pas tué Rei, elle ne l’a pas dénoncé non plus, elle s’est simplement alliée à la personne qui l’a fait. Chose horrible, elle le conçoit. Mais était-ce impardonnable ? Elle l'avait par amour, n'était-ce pas la meilleur des raisons? Et puis, elle n’était même pas encore alliée à Merle lorsque sa sœur avait été tuer. « Oh, et au cas où tu te demandais. Les morts ne pardonnent pas, ils sont morts. » Ce ton, ce regard, sa façon d'être, s’en est trop. Lula sent la colère monter en elle, elle la sent bouillonner et prête à imploser. Comment Diana peut-elle penser cela d’elle ? C’était l’une des personnes qui la connaissait le mieux et pourtant, elle a l’impression qu’elles ne se comprennent plus. « Arrêtes Diana. » Laisse-t-elle échapper, presque à bout de nerf. Mais l'héritière n'en a que faire, comme toujours, et elle continue son discours avec des paroles qui brisent le coeur de sa cadette en morceau. « Viendras-tu me pleurer, quand tu m'auras aussi fais exécuter ? » Sa façon de pencher la tête sur le côté énerve d’autant plus sa cadette, en plus des absurdités. « Viendras-tu chercher mon pardon ? Et si mère ne te pardonne pas d'avoir tué l'une de ses enfants, lui couperas-tu la tête à elle aussi?  » Elle se contient Lula, elle ne veut pas disjoncter, elle ne veut pas dire des choses qu’elle finirait pas regretter. « Je t’ai dis d’arrêter. » Elle ordonne cela sur un ton dangeureusement calme, la princesse. Non pas parce-qu’elle se prend pour une Reine, mais que s’en est assez. Elle n’en peut plus, ce que dit Diana lui fait trop mal. « Comment est-ce que tu peux dire cela ? Comment est-ce que tu peux croire que j’ai fait exécuter ma propre sœur ? » Son ton commence à monter dans les aigu, preuve que la colère monte. Elle avance de quelques pas vers son aînée, se fichant complètement du trident. « Et surtout, comment est-ce que tu peux croire que je te ferais exécuter, toi ? Ou même notre mère ? » Le fait que Diana pense cela montre qu’elle la connaît bien mal. Et elle le saurait, que Lula n'était pas responsable, si elle ne l'avait pas lâchement abandonné en quittant la résistance. La laissant ainsi seule. Merle avait été une bouée de secours, l'Osanos perdue et désorientée se laissant facilement convaincre par les dires de sa cousine. Lula secoue la tête à la négative et lève les yeux au ciel, exaspérée. « Je ne suis pas une tueuse, Diana. » Elle fait claquer sa machoire, fixant la Déesse des océans droit dans les yeux. « Par contre, je ne pourrais pas en dire autant de toi. Je suppose que les gardes qui m’accompagnaient sont morts ? » Elle sait qu'elle touche une corde sensible en disant cela. Puis, ses yeux finissent par se poser sur le trident glacé qui se trouve dans les mains de sa sœur. « Et ça, c’est pour m’achever ? » L’éffronté parle sur un ton dédaigneux et relève les yeux pour les plonger à nouveaux dans ceux de Diana. Oserait-elle la tuer ? La Reine finirait peut-être par tuer la princesse. Et Lula n’avait aucun moyen de se défendre, pas même son élément. Alors, elle lève les bras comme si quelqu’un pointait une arme sur elle, comme si Diana pointait son trident sur elle. « Alors vas-y Diana. Pardon, allez-y votre Altesse. » Dit-elle en regardant explicitement la tiare qui orne sa tête. « Exécutes ta propre soeur, celle que tu as abandonné blessée dans un QG rempli de monstre. Exécutes celle à qui tu as dis de partir avec l'amour de sa vie. Exécutes celle qui t'as dis qu'elle ne te trahirait jamais. » Elle s'arrête sur cette dernière phrase. Non, jamais elle ne trahirait Diana et pourtant, c'était aux côtés de Merle qu'elle se trouver. S'il fallait choisir, l'Osanos choisirait sa propre soeur. Et pourtant, tout était bien plus compliqué. Elle commençait à apprécier les monstres qu'étaient sa cousine et Cal Oshun, l'homme le plus détestable au monde pour elle. Jamais elle n'aurait cru cela, à cause des idées que son père lui avait enfoncé dans le crâne. Mais au final, peut être qu'il se battait tous pour la même chose ? Peut-être que la nouvelle génération des familles de sang nobles se réunissaient, ils finiraient par se rendre compte qu'ils ne sont pas si différents, mais qu'ils ont simplement des visions du monde différentes. Elle la regarde, prête à perdre la vie que sa soeur sans coeur s'apprête à lui ôter. « Fais le, Diana. » Elle ne bouge pas, elle se contente de regarder sa soeur, celle qui était son héroïne et qui maintenant, s'apprête à faire une chose qu'elle regrettera toute sa vie.

« Je t’ai dis d’arrêter. » Elle arque un sourcil Diana, avant de faire danser le trident glacé entre ses doigts. « Comment est-ce que tu peux dire cela ? Comment est-ce que tu peux croire que j’ai fait exécuter ma propre sœur ? » N'était-ce pas la vérité ? Après tout, leur sœur avait été exécutée peu après le couronnement de Merle. Celui-là même où Lula avait été vue aux côtés de l'usurpatrice. De cette manière, Diana avait présumée que sa sœur avait-elle même vendue Rei et Alderan. Il n'en pouvait être autrement. Personne d'autre qu'elle ou Hyppolite, - et elle ne pensait pas que ce dernier ne sache quoique ce soit – n'aurait pu vendre l'une des leurs. Elle observe Lula s'approcher un peu plus d'elle, brisant le vide qu'elles avaient toutes les deux instaurées. « Et surtout, comment est-ce que tu peux croire que je te ferais exécuter, toi ? Ou même notre mère ? » Diana ne dit rien pour l'instant, elle observe le manège de sa sœur, et ce qu'elle croit être un nouvel essai de manipulation de sa part. Mais la reine s'impatiente. Si elle avait pensé qu'elle tomberait sur sa sœur, elle y aurait réfléchi à deux fois avant de venir. La colère qu'elle éprouvait envers elle, se muait peu à peu en haine. « Je ne suis pas une tueuse, Diana. » Oh, ça non, elle ne l'était définitivement pas. Elle n'était que celle qui avait donnée la sentence. En aucun cas le bourreau. Elle savait très bien, que Rei, n'était pas morte des mains propres de sa sœur. Elle était bien trop pure, bien trop lumineuse. Bien trop fourbe aussi. « Par contre, je ne pourrais pas en dire autant de toi. Je suppose que les gardes qui m’accompagnaient sont morts ? » Diana penche la tête sur le côté, comme pour s'assurer qu'aucun des deux gardes qu'elle avait tué, ne venait à se relever. « Tous les hommes doivent mourir. » Elle a l'impression de rejouer sa première confrontation avec elle, lorsqu'elle était venue la retrouver dans les coins les plus sombres des catacombes, après qu'elle ait été nommée capitaine. Si la discussion avait prit une tournure plus agréable vers la fin, et que Diana avait proposé à sa sœur de faire ses preuves, elle savait que cette discussion ne tournerait sûrement pas de la même manière que la précédente. Devraient-elles finir par s’entre-tuer ? Après tout, comme elle l'avait dit à Hettie lors de leur rencontre au temple des Tortues d'Azurite, le sang appelait le sang. Et si Diana se savait miséricordieuse, elle ne pouvait l'être aujourd'hui. Pas dans l'état actuel où elle se trouvait. « Et ça, c’est pour m’achever ? » Diana baisse les yeux vers le trident. L'avait-elle créer pour la tuer, ou simplement pour lui faire une démonstration de pouvoir ? « Alors vas-y Diana. Pardon, allez-y votre Altesse. » Diana sourit, parce qu'elle ressent la provocation dans les lippes de sa sœur. « Exécutes ta propre soeur, celle que tu as abandonné blessée dans un QG rempli de monstre. Exécutes celle à qui tu as dis de partir avec l'amour de sa vie. Exécutes celle qui t'as dis qu'elle ne te trahirait jamais. »   Diana l'observe, et plonge ses ambres dans les saphirs de sa sœur. Elle ne perd cependant pas son sourire, et fait tournoyer à nouveau le trident, plus rapidement cette fois-ci. Sa sœur était en train de l'agacer. Elle avait raison, et tort d'une certaine manière. Diana l'avait prévenue, Diana lui avait dit qu'elle partirait. Elle lui avait juste demandé de suivre son cœur, elle lui avait demandé d'être heureuse et de vivre. Elle lui avait demandé d'être égale à elle-même, et de ne pas entacher son âme. Et surtout, de rester forte. Mais jamais, elle ne l'avait abandonnée. Jamais. Peut-être que Lula l'avait prit de cette manière, mais ce n'était pas de cette manière que Diana avait voulu qu'elle le perçoive. Elle reste un instant comme ça Diana, ne pipant toujours mot.  « Fais le, Diana. »  Elle observe sa sœur, puis décide enfin à ouvrir la bouche. « Tu as fini? » Elle regarde sa sœur, voit que celle-ci ne rajoute rien. « Bien. » Elle sonde sa sœur, plonge ses iris dans les siennes, et son visage se ferme. « Tu dis que tu n'as pas exécuté notre sœur, et pourtant, tu étais aux côtés de l'usurpatrice lors de son exécution. » Elle baisse les yeux légèrement. Diana s'avance un peu, se rapproche de sa sœur, le trident toujours en main. « Tu avais promis de ne jamais me trahir, et pourtant, tu restes cachée dans les jupons de l'usurpatrice. » Elle murmure désormais, « Tu dis ne pas être une tueuse, et pourtant, notre sœur est morte parce que tu as fournis des informations à notre cousine. » Elle reste un moment silencieuse après coup, et Lula ne répond rien pour l'instant. Seul le bruit des vagues au loin, et des gouttelettes d'eau tombant sur le sol, apportent une symphonie particulière. « Je ne t'ai pas abandonnée Lula. Je t'ai prévenu, je t'ai dis ce que je comptais faire, et je t'ai aussi dis, que je ne te forçai absolument pas à me suivre. » Elle regarde sa sœur. « Je t'avais offert le choix, et tu as choisis, parmi toutes les propositions possible, de suivre celle qui nous avait abandonné dès le début, celle qui aurait tué mère et père pour un semblant de sécurité, celle qui, il y a quelques années encore, te détestait et t'aurais toi aussi tuer pour la simple reconnaissance de son nom ou pour le seul plaisir d'assister à ton trépas. » Elle s'arrête, inspire. Ses yeux se posent désormais sur le trident qu'elle tient dans sa main. « Je ne suis pas venu ici pour te tuer, Lula. Comment pourrais-je te tuer, alors que j'avais offert ma vie pour toi ? » Elle fait référence à leur première mission ensemble, où Diana avait fait en sorte de protéger sa sœur, quitte à braver la mort et à donner sa vie, pour qu'elle puisse respirer quelques jours de plus. Tout ce qu'elle avait fait, ces dernières années, en dehors de son ascension pour la quête du trône d'Azurite, avait été pour elle. Elle l'avait toujours défendu, malgré les querelles, malgré les erreurs. Elle avait toujours été là pour elle. « Savoir que tu vivras, avec les remords d'avoir participé, ne serait-ce qu'un peu, à l'exécution de notre sœur, est une punition bien pire que de t'offrir la quiétude éternelle. »

« Tous les hommes doivent mourir. » Le ton qu’emploie sa sœur la fait frissonner. Diana n’est plus la Diana que Lula admirait, elle est devenue plus sanguinaire, plus redoutable, elle est devenue quelqu’un que l’on craint.  Du moins, c’est l’impression qu’elle lui donne à cet instant précis. Mais elle ne s’arrête pas là, Lula. Elle continue, elle la provoque, elle la pousse à bout et en voyant le sourire de sa sœur, elle sait qu’elle a réussit. C’est la seule manière de faire en sorte que Diana comprenne à quel point la situation est ridicule. Oui, c’était le mot. La situation était ridicule. Jamais elles ne s’entretueraient, jamais elles ne pourraient. Elles s’aiment trop pour cela. Même si la cadette a pris les mauvaises décisions, même si elle a fait de mauvais choix, elle ne sera l’ennemi de sa grande sœur. Jamais. Diana a toujours été tout pour elle et elle le sera toujours. Lula sans Diana n’est pas Lula, elle n’est que l’ombre d’elle-même. Ses iris océan dans les ambres de sa sœur, elle ne dit rien. Elle attend le coup fatal. Non, elle attend de voir si Diana va réellement le faire. Ses yeux suivent le trident que fait tournoyer Diana, par agacement. L’Osanos elle, ne sourit pas, elle est énervée. Elle sent un ouragan se déchainer dans ses entrailles, elle a envie de tout ravager, de crier à sa sœur qu’elle ne sera jamais une ennemie pour elle. Sauf qu’elle ne comprend pas Diana. « Tu as fini? » Cette réponse l’énerve davantage. Elle a l’impression d’être une gamine, une enfant qui se fait disputer par sa mère. Elle se contente de hocher la tête, par peur d’exploser si un son sort de ses lippes. « Bien. »  Elle sent le regard inquisiteur de sa sœur, elle sent qu’elle analyse le moindre détail, le moindre geste, le moindre regard. Et que voit-elle ? « Tu dis que tu n'as pas exécuté notre sœur, et pourtant, tu étais aux côtés de l'usurpatrice lors de son exécution. » Lula reste figée suite à cette pseudo accusation, trop boulversée par le flashback qui lui revient. Elle revoit Rei, son exécution, son regard, elle revoit absolument tout. Même si elle regard en face d’elle, ce n’est plus Diana qu’elle fixe, mais le vide. Un voile est venu se loger devant ses yeux, venant lui remémorer d’affreux souvenirs. Oui, elle était là lors de l’exécution, mais ça ne veut pas dire qu’elle voulait voir mourir sa sœur. Elle n’est pas folle Lula, elle savait qu’elle ne pouvait pas s’opposer aux dizaines de soldats présents pour s’occuper de ceux qui protesteraient. Alors elle s’était contentée de regarder sa sœur, elle l’avait soutenu du regard tout le long jusqu’à ce que ce dernier s’éteigne et que toute once de vie disparaisse. La princesse revient à elle lorsque sa sœur s’approche d’elle, elle reste immobile bien que le trident s’approche un peu trop près. « Tu avais promis de ne jamais me trahir, et pourtant, tu restes cachée dans les jupons de l'usurpatrice. » Ses mots la blessent particulièrement, elle sent son cœur se fendre en deux lorsque Diana ponctue sa phrase. En même temps, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, Lula. Elle savait de quoi elle avait l’air, elle savait que c’était légitime de penser qu’elle était une traitre. Et pourtant, elle ne l’était pas. Ou du moins, elle ne voulait pas l’être même si elle en avait l’air. « Tu dis ne pas être une tueuse, et pourtant, notre sœur est morte parce que tu as fournis des informations à notre cousine. » Encore une fois, Diana a tout faux. Elle voudrait répliquer, répondre que ce n’est pas elle qui a dénoncé Rei, mais l’écouterait-elle ? Daignerait-elle vraiment lui accorder le bénéfice du doute ? Alors elle se tait, Lula. Elle tente de contenir ses émotions, mélangeant colère et chagrin. Elle tente de contenir l’ouragan qui grandit en elle, de peur de commettre quelques choses d’irréparables sous le coup de la colère. « Je ne t'ai pas abandonnée Lula. Je t'ai prévenu, je t'ai dis ce que je comptais faire, et je t'ai aussi dis, que je ne te forçai absolument pas à me suivre. » Mais elle voulait la suivre. Elle aurait tout fait pour elle, si elle avait simplement daigné attendre qu’elle se rétablisse avant de partir. Elle l’aurait suivi n’importe où, si elle avait été en état de le faire. Son regard oscille entre un regard foudroyant de colère et un regard rempli de larmes. Elle sent le désarroi qu’éprouve Diana, la tristesse qu’elle ressent suite à la mort de Rei, mais elle ne peut pas se calmer. Derrière ses larmes, elle fulmine. « Je t'avais offert le choix, et tu as choisis, parmi toutes les propositions possible, de suivre celle qui nous avait abandonné dès le début, celle qui aurait tué mère et père pour un semblant de sécurité, celle qui, il y a quelques années encore, te détestait et t'aurais toi aussi tuer pour la simple reconnaissance de son nom ou pour le seul plaisir d'assister à ton trépas. » Lula baisse à nouveau les yeux. Cette fois-ci, elle avait raison. Suivre Merle était peut-être une erreur, mais Diana en commettait une en pensant que sa sœur n’était plus du bon côté, de son côté. « Je ne suis pas venu ici pour te tuer, Lula. Comment pourrais-je te tuer, alors que j'avais offert ma vie pour toi ? » Nouveau flashback qui envahit son esprit, souvenir de la première mission de Lula sur le terrain, en compagnie de Diana. Cette fois-ci, elle avait bien failli la perdre. Et jamais elle n’oublierait la douleur que cette simple hypothèse lui avait infligée. Alors maintenant qu’elle croyait l’avoir vraiment perdue, d’une toute autre manière, elle était accablée. En colère contre Diana, mais aussi contre elle-même. « Savoir que tu vivras, avec les remords d'avoir participé, ne serait-ce qu'un peu, à l'exécution de notre sœur, est une punition bien pire que de t'offrir la quiétude éternelle. » Et elle donne le coup fatal. Lula relève les yeux vers elle, impatiente de pouvoir s’exprimer, de pouvoir se justifier et de pouvoir faire sortir cette colère qui bouillonne en elle. «  Je peux parler maintenant ? » Dit-elle en haussant effrontément un sourcil, sans se soucier du ton dédaigneux qu’elle emploie. «  Oui, j’étais aux côtés de Merle lors de l’exécution. J’étais au premier rang lorsqu’elle est morte et tu crois que c’était facile ? Au moins j’étais là, je l’ai soutenu jusqu’à son dernier soupir. Et toi, tu étais où hein ? » Elle lève la main pour faire taire sa sœur, si jamais elle avait voulu répliquer du tac au tac. «  Ah oui, c’est vrai. Tu te cachais je ne sais où pour diriger ta petite armée, mais où était-elle cette armée dont tu disposais lorsque Rei en avait besoin ? » Elle s’avance, serrant les poings. Dangereusement, elle se rapproche du trident et de sa sœur, elle commence à perdre le contrôle et à laisser la colère l’envahir toute entière. «  Attends un peu, cette foutue armée se cachait dans les jupons de sa nouvelle Reine, dans ceux de celle qui n’a rien fait pour secourir sa petite sœur. Parce-que toi non plus tu n’as rien fait, Diana. Tu m’accuses de beaucoup de choses, mais m’as-tu demandé des explications ? M’as-tu demandé ce que je comptais faire ou envers qui j’étais réellement loyale ? » Elle marque une pause, reprenant son souffle. Elle devient rouge de colère, elle sent les larmes couler le long de ses joues et une chaleur étouffante s’emparer d’elle. «  Non, bien sur que non tu n’as pas demandé. Tu t’es arrêtés aux rumeurs, tu m’as directement catégorisé comme étant une ennemie alors que je n’en suis et n’en serai jamais une. Je suis partie avec Merle parce-que je voulais juste sauver Rhaegar, pas parce-que j’adhérais à ses idées politiques. Et je n’y serais jamais allée si tu n’étais pas partie en me laissant clouer dans un lit d’hopital. » Elle lui tourne le dos, se défoulant en marchant quelques instants jusqu’au mur au fond du caveau. Elle inspire, expire, mais le calme de revient pas. «  Tu as beau dire ce que tu veux, tu sais que tu m’as abandonné la première. » Elle se retourne pour lui faire face, plongeant ses saphirs dans les ambres de sa sœur. « Mais ça, tu ne voudras jamais l’avouer ou même le comprendre, n’est pas ? Parce-que son Altesse est trop imbu de sa personne pour se croire responsable ? » Elle parle plus doucement, mais son ton est plus grave. Elle fixe Diana, il n’y a plus qu’elle qui existe. Elles sont seules au monde, tout autour à disparu. Lula entre dans un état second, laissant la rage parler à sa place et contrôler ses paroles. «  Tu étais tout pour moi, j’aurais fait n’importe quoi et encore aujourd’hui, même si tu me crois capable d’horreur, je ferais tout pour toi parce que je t’aime. » Quelques paroles lumineuses éclairant son regard sombre et terrifiant. «  Mais visiblement, ce n’est pas réciproque. Je n’ai jamais compté à tes yeux autant que tu comptes pour moi, j’ai toujours été la gamine chiante et trop collante, n’est pas ? Au final, tu as donné ta vie pour moi pour éviter d’avoir à t’expliquer, c’est tout. » Ce n’est plus Lula qui parle, elle ne se contrôle plus. Elle garde une certaine distance et pourtant, elle a l’impression d’être tout près d’elle. Elle a l’impression d’entendre les battements de cœur de sa sœur, de sentir son sang parcourir les parois de ses artères. Elle se met à respirer vite, trop vite suite à l’énervement et la colère, mais elle n’y fait pas attention, Lula. Elle est trop focalisée sur sa colère et sur sa sœur. «  Alors vas-y, tues moi. Transperces moi avec ce trident qu’on en finisse. » Vocifère-t-elle en réalisant une gestuelle saccadée et violente. La hargne sans ses mots ne laisse pas place aux doutes, elle l'ordonne. Et là, Diana semble obéir. Elle exécute les ordres, elle s’avance, encore et encore jusqu’à ce que le trident rencontre la peau de sa sœur. Lula se crispe, elle sent le trident déchirer sa peau, puis ses entrailles. Elle est d’abord sous le choc, reprenant ses esprits et sentant toute la rage se dissiper suite au coup qu’elle reçoit. Elle ne peut plus parler, trop surprise par la tournure des évènements. Elle ne se rend pas compte qu’en réalité, c’est elle qui vient de contrôler sa sœur, comme un vulgaire pantin. Lula lève les yeux vers elle, écarquillés, et prend conscience de la fin tragique qui l’attend. Une Osanos tuée par sa grande sœur, par simple désir de vengeance. Une fin tragique. «  Diana.. je.. » Sa voix est redevenue douce, presque normale, mais la panique se fait sentir. A peine a-t-elle commencé sa phrase qu'un filet de sang s'échappe de sa bouche. Elle est reste néanmoins focalisée sur Diana, fixant les ambres de son bourreau qui semble à présent si rassurante. Elle laisse échapper un petit cri lorsque le trident resort de ses entrailles. Inconsciemment, ses mains viennent toucher ses plaies, se salirent de son sang qui semble ne pas vouloir s’arrêter de couler. Elle tremble, elle baisse les yeux pour regarder sa blessure et panique réellement. Cette fois-ci, ce ne sont plus des larmes de colère qui perlent sur ses joues, mais des larmes de peur. Elle est terrifiée à l’idée de mourir, terrifiée à l’idée de quitter se monde cette façon. Les derniers mots qu’elle a dit à sa sœur, elle ne les pensait pas, c’était la colère qui parlait à sa place. Et malheureusement, elle n’aurait peut-être plus l’occasion d’en dire d’autres. Puis, le sol semble se dérober sous ses pieds, et elle se sent tomber. Elle attend, Lula. Elle attend de sentir les coups et la douleur lorsque son corps heurtera le sol et ses coups seront surement les derniers qu’elle recevra.

Elle était prête à partir Diana. Parce qu'elle n'avait plus rien à lui dire. C'était fini. Leur relation, leur lien, tout ce qui les rattachait n'était désormais que cendres. Lula avait fait son choix, elle avait décidé de prendre le mauvais chemin, celui qui l'avait poussé jusqu'au perfide serpent. Désormais, elle devrait vivre avec le fardeau et le regret de n'avoir rien fait pour sauver sa sœur. Et celui d'avoir perdu la quasi-totalité des membres de sa fratrie. Ne lui restait plus qu'Hyppolite, pour qui Diana, n'éprouvait simplement que de la tristesse. «  Je peux parler maintenant ? »  Elle pose ses iris sur le visage de sa sœur, et arque un sourcil à son tour. Elle n'avait pas réellement l'air de lui laisser le choix. Parce que Diana avait envie de lui rétorquer qu'elle l'avait déjà fait. Elle n'était pas prête à dépenser autant d'énergie pour des choses qui étaient désormais futiles. Lula était futile. «  Oui, j’étais aux côtés de Merle lors de l’exécution. J’étais au premier rang lorsqu’elle est morte et tu crois que c’était facile ? Au moins j’étais là, je l’ai soutenu jusqu’à son dernier soupir. Et toi, tu étais où hein ? »  Le sourcil retombe, et le visage redevient interdit. Elle ne savait pas ce qui était le plus ridicule dans ce que sa sœur venait de dire. Le fait qu'elle ait soutenue leur sœur du regard, aux côtés de ses exécuteurs, ou qu'elle ose lui demander où elle se trouvait elle ? Elle s'apprête à ouvrir la bouche, mais Lula l'en empêche d'un mouvement de la main. Venait-elle en plus de la faire taire ? La reine ne cille pas, son myocarde se compresse dans sa poitrine, faisant naviguer de manière lente et cruelle l'hémoglobine dans ses artères. Sang-froid dont elle doit faire preuve. «  Ah oui, c’est vrai. Tu te cachais je ne sais où pour diriger ta petite armée, mais où était-elle cette armée dont tu disposais lorsque Rei en avait besoin ? » Diana serre le trident plus fort entre ses mains. Elle sent la glace qui font peu à peu. Si sa maîtrise avait réussie à lui faire traverser les flots rapidement, l'énergie qu'elle avait utilisé pour se faire l'empêchait de maîtriser l'élément avec autant de sérénité qu'auparavant. Elle n'arriverait pas à maintenir le trident bien longtemps, mais après tout, était-il réellement nécessaire désormais ? Lula s'avance vers elle, les poings serrés. Elle voit la colère déformer les traits de sa sœur, et Diana reste impassible. Le visage fermé, comme si, en face d'elle, ne se trouvait qu'un mur. «  Attends un peu, cette foutue armée se cachait dans les jupons de sa nouvelle Reine, dans ceux de celle qui n’a rien fait pour secourir sa petite sœur. Parce-que toi non plus tu n’as rien fait, Diana. Tu m’accuses de beaucoup de choses, mais m’as-tu demandé des explications ? M’as-tu demandé ce que je comptais faire ou envers qui j’étais réellement loyale ?  » Elle commence à jouer avec sa bague en saphir Diana, ennuyée plus qu'agacée par les propos de sa sœur. Elle avait l'impression d'entendre encore et toujours les même choses. Devait-elle maintenant penser à la place des autres ? Devait-elle, se dire, que sa sœur aurait aimé qu'elle lui pose ces questions ? Et Lula, pensait-elle à Rei et ce qu'elle avait pensé de son pseudo-soutien ? Elle cligne un instant des paupières. «  Non, bien sur que non tu n’as pas demandé. Tu t’es arrêtés aux rumeurs, tu m’as directement catégorisé comme étant une ennemie alors que je n’en suis et n’en serai jamais une. Je suis partie avec Merle parce-que je voulais juste sauver Rhaegar, pas parce-que j’adhérais à ses idées politiques. Et je n’y serais jamais allée si tu n’étais pas partie en me laissant clouer dans un lit d’hopital. » Y'a de la pitié dans le regard de Diana désormais. Elle regarde sa sœur, comme un dommage collatéral. Comme ces enfants blessés par le poids des erreurs des autres, ces vieillards jetés à la rue parce qu'ils n'ont plus de quoi payer ne serait-ce qu'un morceau de pain. À cet instant, Lula lui fait pitié. « Si par rumeur, tu entends « des personnes présentes et ayant assistés aux premières loges de l'exécution », soit. Je ne débattrai pas des mots avec toi aujourd'hui. » Elle se masse un instant les tempes. « Et.. » Comment pouvaient-elles avoir prit autant de chemins différents. « Que voulais-tu que je fasse Lula ? T'attendre ? » Elle ne bouge toujours pas et reste droite, le regard fiché sur sa sœur qui désormais lui tourne le dos. « C'est encore la différence entre toi et moi, Lula. Je ne suis pas égoïste. Je ne pense pas à sauver « juste » l'homme que j'aime. J'essaie de changer les choses, j'essaie de nettoyer les pêchés de nos parents, j'essaie de sauver un monde qui est en perdition. J'essaie de penser au plus grand nombre avant le plus petit. » Elle voit sa sœur tenter de se calmer, sans grande réussite. Elle avait été comme elle Diana, il y a encore peu de temps. Mais elle avait changée. Elle avait mûrit. Et c'était ça la réelle différence entre elles deux. Diana avançait, tandis que Lula stagnait. C'était devenue une évidence aux yeux de l'aînée. «  Tu as beau dire ce que tu veux, tu sais que tu m’as abandonné la première. » elle hausse un sourcil Diana, et murmure un «je suis fatiguée. » inaudible. Et sa sœur se retourne enfin vers elle. Leurs prunelles se croisent, et la symphonie désolante retentit dans son esprit. « Mais ça, tu ne voudras jamais l’avouer ou même le comprendre, n’est-ce pas ? Parce-que son Altesse est trop imbu de sa personne pour se croire responsable ? » Elle fait tournoyer le trident glissant entre ses doigts. Elle avait tort, Diana le savait. Elle était loin d'être l'Altesse qu'elle dessinait du bout des lèvres. Elle était loin d'être celle qu'elle était en train de dépeindre. Mais peu lui importait désormais. Elle n'arriverait pas à faire changer sa sœur d'avis, comme elle n'arriverait sûrement pas à changer d'avis sur elle. Pas après tout ce qui s'était produit entre elles, pas après tout ce qu'il s'était passé ces derniers mois. «  Tu étais tout pour moi, j’aurais fait n’importe quoi et encore aujourd’hui, même si tu me crois capable d’horreur, je ferais tout pour toi parce que je t’aime. » Et Diana a envie de lui dire la même chose. Ça lui brûle les lèvres, ça lui crève le palpitant. Mais la douleur qu'elle ressent, la pitié qu'elle ressent, opprime ses pensées. Elle ne peut pas lui dire maintenant qu'elle l'aime, même si, personne ne pourrait jamais en douter. Elle ne pourrait pas lui dire qu'elle donnerait encore sa vie pour elle, pas après que leur sœur ait perdu la sienne par sa faute. Elle ne pouvait pas. Et oui, elle la croyait capable d'horreurs. Mais pas des horreurs qu'elle pensait réellement. Elle ne voyait plus la courageuse Lula sous ces traits écœurés et sous cette rage. Elle ne voyait qu'une gamine, qui avait cherché par tout les moyens à protéger celui qu'elle aimait, au détriment des autres. Elle ne voyait que cette gamine lâche, qui avait pactisé avec le diable sans penser aux conséquences qu'il y aurait ensuite. Elle voyait cette gamine terrifiée, parce qu'elle se rendait compte qu'elle avait tout perdu et plus encore. «  Mais visiblement, ce n’est pas réciproque. Je n’ai jamais compté à tes yeux autant que tu comptes pour moi, j’ai toujours été la gamine chiante et trop collante, n’est pas ? Au final, tu as donné ta vie pour moi pour éviter d’avoir à t’expliquer, c’est tout. » Et ce fut la plus grosse bêtise que Diana ait pu entendre. Sa sœur venait de lui sortir une perle, une baliverne aussi grosse que le monde. Et le palpitant de la reine s'emballe un peu, il papillonne un instant dans sa poitrine avant de tenter de se calmer. Mais les contractions du myocarde sont puissantes, et le rouge doucement, vient peindre aux joues de l'héritière. Elle s'apprête à lui dire qu'elle est stupide et ingrate. Lui dire qu'elle n'est pas elle-même, et qu'elle ne réfléchit pas de manière censée. Mais la gamine la coupe encore. «  Alors vas-y, tues moi. Transperces moi avec ce trident qu’on en finisse. » Elle secoue légèrement la tête. Puis sa respiration s'arrête un instant. Lula se met à se mouvoir d'une drôle de manière, enchaînant des mouvements qu'elle ne connaît pas. Elle pense au début qu'elle tente de maîtriser l'eau, de manière plus saccadée, plus austère et plus violente. Mais, ce n'est pas le cas. Elle sent son sang bouillir Diana, et ses muscles se tendre. Ses doigts arrêtent de jouer avec le trident, et au fur et à mesure des mouvements de sa sœur, elle se rapproche dangereusement d'elle. Poupée de marionnette que la reine devient en l'espace d'un instant. C'est différent, que lorsque Circe était entré dans sa tête. Parce qu'elle se sentait seule, elle ne subissait aucune intrusion. « Je ne sais pas ce que tu fais, mais arrête. » la voix n'est pas impérieuse, elle est terrifiée. Parce qu'à ce moment, Diana se rend compte de la puissance enfouie dans le corps de sa gamine de sœur. Elle continue de la contrôler, comme si elle ne l'entendait pas. Comme si elle était plongée dans un état second. Et les cris de Diana, lui ordonnant de s'arrêter emplissent le caveau familial. Le palpitant de la reine accélère, il tente de s'échapper de sa barrière de corail, tente de se frayer un chemin. Mais Diana n'arrive pas à se détacher de l'emprise, et bientôt, d'un mouvement sec et rapide, le trident s'enfonce dans la chaire de sa bien aimée. Ses prunelles se posent dans celles de sa sœur, au regard horrifié. Un dernier mouvement, et le trident tord les organes de la princesse de l'eau, comme s'il cherchait à les arracher. «  Diana.. je.. » Et l'emprise prend fin. Diana pose sa main derrière la nuque de sa sœur. « Chut, chut, chut. » Elle l'allonge sur le sol, et s'agenouille à ses côtés et retire d'un mouvement rapide, le trident. Elle pose un instant son regard sur les dents de l'arme, puis sur la plaie de sa sœur. Du sang en jaillit, et si Diana n'est pas médecin, elle le sait. Sa sœur en perd bien trop pour survivre. « Je ne.. je ne comprends pas. » elle fronce les sourcils, alors que ses yeux se déchirent en milliers d'étoiles qui viennent glisser sur ses joues. « Lula.. » Elle voit le sang sortir de la bouche de sa sœur, les paupières de cette dernière commencer doucement à se fermer. «Ne t'avise pas de fermer les yeux, parce que si je dois venir te chercher en enfer pour te tuer moi-même je le ferai. » C'est stupide elle le sait. Surtout quand elle est celle qui, a justement embroché sa sœur. Elle ne pouvait pas l'avoir tué. Elle ne pouvait pas l'avoir.. Comment avait-elle pu s'emparer d'elle. Ce n'était pas avec sa voix, ce n'était pas en donnant l'ordre de le faire. Était-ce avec ces mouvements ? Le corps humain était composé en majorité d'eau. Pourtant, aucun maître jusqu'à maintenant n'avait fait preuve d'une telle maîtrise. Était-ce un résultat du virus ? Elle pose ses mains sur les plaies de sa sœur. Elle tremble Diana, parce qu'elle se dit qu'elle va la perdre. Et elle ne veut pas la perdre, elle ne veut pas l'avoir mourir. Pas aussi jeune, pas maintenant. Pas après toutes les choses qui leur sont arrivées. Elle veut qu'elle puisse vivre dans un monde nouveau, fait de promesses. Un monde pour lequel Diana se sera battue. Elle ne veut pas qu'elle finisse dans le monde créé par leurs parents, dans l'enfer dans lequel ils les ont fourrés. Lula avait hérité d'un don horrible, que l'on associait selon les légendes, à des êtres vils et cruels. Elle ne voulait pas croire que sa sœur était comme ça, même après tout ce qu'il s'était passé. « Je peux te sauver, je peux te sauver. » dit-elle la voix tremblotante alors que le corps de sa sœur est couvert de soubresauts et que le sang s'échappe de plus en plus de sa poitrine. « Je dois te sauver. Je suis tellement désolée Lula. Je suis tellement désolée. » Elle se tourne vers le trident et fait un mouvement de la main pour lui redonner une forme liquide. L'élément refuse cependant de coopérer. Il s'emballe à nouveau le palpitant. « Je ne peux pas te laisser mourir. » Elle refait un mouvement, mais le trident ne se transforme toujours pas. Elle avait traversé un océan, à la vitesse d'un navire de course, et voilà qu'elle n'était pas même capable de changer de la glace en eau. Comment pouvait-elle réussir à la sauver. Elle sèche ses larmes Diana, et vient caresser les joues de sa sœur. Elle laisse des traces rouges sur le clair de lune. « Écoute moi Lula. Je ne vais pas te laisser mourir ici, et maintenant. » Sa voix est légèrement tremblotante. « Souviens-toi de ce que je t'ai dis, mon cœur, souviens toi. » Elle dépose un baiser sur le front moite de la gamine. Elle est plus froide que tout à l'heure. « Je t'ai demandé de vivre et d'être heureuse. Je t'ai demandé d'être courageuse et de survivre. » Elle fait un nouveau mouvement vers le trident, qui se transforme enfin en boule d'eau. Elle l'a fait s'élever jusqu'à venir se poser sur les plaies de sa sœur. « Et, tu m'as promis. Tu m'as promis que tu le ferais. » Elle bouge ses mains au dessus de l'eau, faisant des mouvements légers mais précis. Elle se sent portée par sa nouvelle maîtrise, qu'elle ne découvre encore qu'à peine. Mais les mécanismes et les rouages, sont comme innés. Elle sait quel mouvement faire, comme si l'adrénaline, la peur de perdre sa sœur, et la foi qu'elle possédait envers elle-même, étaient suffisants pour l'aider à traverser cette épreuve. L'eau  change de couleur, comme illuminée de rayons lunaires et bleutés. Diana retient un grognement. Elle a l'impression que quelque chose se passe dans sa poitrine. Elle continue, et la douleur devient plus forte. Elle a l'impression qu'on lui déchire les entrailles, et que le trident, autrefois posé dans la poitrine de sa sœur, est désormais dans la sienne. Il y avait toujours des conséquences, et vouloir sauver sa sœur, signifiait qu'elle devrait payer le prix. Elle ravale sa salive, et se mord la langue. Elle recommence alors que la lumière vient de s'éteindre. L'eau se remet en mouvement et s'illumine à nouveau. Elle se ferme Diana, ne réfléchit qu'à faire revenir le souffle de vie qui lentement tente de s'échapper de sa sœur. Le sang arrête de couler, et les plaies doucement se referment. Diana s'arrête, le souffle court. Elle regarde sa sœur et vient déposer un baiser sur son front. Elle ne pouvait pas aller plus loin dans sa maîtrise, qui lui demandait bien trop de puissance, et trop de connaissances qu'elle ne maîtrisait pas. Elle était soulagée, malgré tout, d'avoir réussi à refermer ses plaies. Elle n'était cependant pas encore sortie d'affaire. Elle reste agenouillée un instant, reprenant son souffle. « Je suis désolée, mais nous ne pouvons pas rester là. » Elle lui parle sans savoir si elle l'entend. « Je vais devoir te déplacer. » Diana retire sa cape, et vient entourer la poitrine de sa sœur avec cette dernière. Elle la serre bien fort, pour éviter que ses plaies ne viennent à se rouvrir. Elle attrape sa sœur par le bras, et la soulève afin qu'elle prenne appui sur son épaule. Elles sortent de la crique, et Diana l'entraîne jusqu'au bateau par lequel Lula est arrivée. Elle l'a fait monter à bord et la dépose sur un divan aux allures princiers. Diana soulève l'ancre, puis se dirige vers le gouvernail. Elle pose ses yeux sur Lula, une dernière fois. « Je vais te sauver, je te le promets. » Elle leur avait fait gagner du temps. Il fallait désormais qu'elles regagnent Azurite, et que la reine l'emmène jusqu'à son QG. C'était le seul endroit possible où Diana pouvait se rendre pour qu'elle soit soignée.