Ses lèvres viennent se poser sur celle de son maître, de ce bronze à la poursuite de l'argent. Elle prend place sur ses genoux, passant ses mains sur son torse, puis sa nuque, puis l'orée de sa mâchoire. Un léger soupir glisse sur ses lèvres alors qu'elle plante son regard dans le sien, comme si elle planterait ses crocs dans sa peau. – Il me faut m'en aller, Shade m'attend et je risque de le trouver ivre mort si je le fais trop patienter. Elle lève les yeux au ciel, amusée, lorsqu'elle voit Maksim grogner. Ses lippes retrouvent les siennes dans une caresse bien plus enflammée avant qu'elle ne les sépare brutalement. Elle lui envoie un baiser du bout des doigts, à mesure qu'elle s'éloigne de lui, sa chevelure d'ébène flottant littéralement dans les airs. Ses talons claquent sur le marbre et elle sourit en l'imaginant l'observer sans aller, habité par le désir. Alix elle aime ça, susciter l'envie, créer la tentation dans les échines de ces hommes bien trop avides de parcourir les parcelles d'un corps fait de jeunesse. Elle s'en délecte de cette passion qui s'essouffle aussi vite qu'elle ne s'est créée. Pourtant, malgré l'aide de Feyre, malgré les jours qui passent, Alix ne s'aventure plus entre les bras de ses conquêtes, même ceux de Maksim lui semblent devenus inintéressants. Elle ne sait pas réellement pourquoi mais elle associe tous ses maux à un seul prénom, Yerim. Les détails de leur rencontre sont floues pour la gamine, mais elle sait une chose, elle le hait. Et bien malgré elle, elle n'a su retrouver cette fougue d'avant le mariage impérial. Voilà qui avait le don de l'agacer au plus profond d'elle-même, espérant retrouver cette envie du désir auprès de l'Osoryd. Abattant sa capuche contre sa chevelure funeste, elle marche d'un pas déterminé entre les ruelles de Jhiu N'guri, comme si le quartier lui appartenait alors qu'il n'en était rien. Reine des enfers qui s'était auto octroyée ce titre, s'en contre fichant de ceux pouvant s'en offusquer. Le pouvoir, elle l'avait entre ses doigts grâce à ce bracelet orange ornant son poignet. Elle ne cherchait pas à le cacher, jamais. Il était son passe-droit, son bijoux le plus précieux. Parce qu'elle aime plus que tout ce qu'il représente aux yeux des autres, elle aime cette peur qui s'insuffle en eux avant même qu'elle n'ait agi sur leurs esprits. Le tissu tangerine est la lame brillante glissée sous les yeux des condamnés, il est l'annonce d'une mort certaine, l'avertissement du coup salvateur. C'est en cela qu'elle se sent si forte, si puissante. Battant les pavés de ses talons, elle ne porte aucun regard à la misère l'entourant. Alix n'a aucune pitié pour les pauvres et les mendiants. Chacun mérite la vie qu'il possède. Elle a réussi à s'élever et ça, elle ne le doit à personne, si ce n'est à ceux pour qui elle a ployé le genoux. Déesse arpentant les ruelles sombres, elle finit par trouver la taverne où l'attend l'argent. Elle s'engouffre en ce lieu qu'elle n'a pas vraiment l'habitude de fréquenter. La poupée retire sa capuche, laissant ainsi son minois angélique être exposé à la vermine de Launondie. Rapidement, elle fut arrêtée par le tavernier. – Désolé ma jolie, ça n'est pas certainement pas un lieu pour toi, retourne auprès de tes parents avant de te faire mal. Alix laisse un rire s'échapper alors qu'elle arque un sourcil, ayant peine à croire la bêtise qui habitait cet individu répugnant. Sans qu'il ne fasse attention, elle pose la pointe de sa dague contre sa jugulaire, maintenant la pression qu'elle exerçait. La poupée laisse son poignet tangerine volontairement à sa vue. – Appelle moi encore une seule fois ma jolie et je t'obligerait à t'égorger toi-même. Compris ? Elle peut le voir hocher difficilement de la tête. – Bien, maintenant sers moi ce que tu as de plus fort. Elle finit par le lâcher avant d'attraper son verre à la volée. Elle se dépêche ensuite de rejoindre Shade, attablé dans le coin le moins éclairé de la taverne. Elle sourit lorsqu'elle aperçoit enfin la silhouette du jeune homme. Cela lui fait un bien fou d'enfin pouvoir compter sur la présence d'un véritable ami. – Si tu savais. Elle lui répond dans un rire non dissimulé avant de déposer ses lèvres contre sa joue et sa main sur son épaule. Alix finit par s'asseoir face à lui, posant son verre sur la table et croisant ses jambes. – L'alcool évidemment, parce que pour la belle gueule, on repassera. Elle s'amuse Alix, elle s'amuse réellement et cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas été dans pareille situation. Sa main glisse une mèche de cheveux derrière son oreille mais ce geste lui fait écho, une fois de plus, toujours ce sentiment de déjà vu qui la ronge déjà depuis des semaines. Elle se dépêche ainsi de boire une longue gorgée de l'alcool se trouvant dans son verre. Elle peut le voir froncer le regard face aux mâles qui semblaient en transe de voir une créature dans ce trou à rats. – Tu aurais du les laisser essayer, j'aurais bien aimé les casser en deux. Elle glisse ses paroles dans un sourire avant de poser délicatement sa main contre la sienne et de la serrer fort, essayant tout de même de ne pas la lui casser, car il est bien connu que les mêlés disposent d'une force dépassant celle des argents. Mais la dernière chose qu'elle souhaite, c'est bien de casser le seul à avoir percé son palpitant.