Sujet: (isaahia) biggest fear. Jeu 21 Déc 2017 - 23:04
biggest fear.
My biggest fear is that eventually you will see me the way I see myself.
Tu te réveilles le souffle court, les lumières ne cessent de vaciller. Tu sens les grésillements dans chaque courant, dans ton corps et ta tête te fait un mal de chien. Tu sors du lit après une sieste trop courte, chancelante, tu perds le contrôle et tu le sais. Tout en toi te fais mal, ton sang s’électrise et tu t’électrocutes seule. D’abord une petite décharge. Puis une seconde. Et alors que tu t’approches de la porte qui mène à la chambre du maître, tu sens le pouvoir s’échapper. Tu le sens prendre le contrôle sur toi, sur ta carcasse et ton esprit. Tu luttes pour arriver jusqu’à la poignée, mais c’est trop tard. Avant que tu ne puisses tendre les doigts, le courant explose, les lumières n’en font qu’à leur tête et toi … Entourée d’une boule d’énergie, tu serais bien incapable de bouger. L’électricité se percute sur tes murs, sur ton corps et tu hurles, impuissante. Tu vois les étincelles et les éclairs sortir de ton corps sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Tu les observes en pleurant alors qu’ils s’insinuent en toi. Alors qu’ils te viennent te rappeler qui tu es. Qui tu as été. Et surtout qui tu aimes. La douleur du cœur surpasse celle de la perte de contrôle mais vient aggraver la situation. Tu pleures et tu cris jusqu’à ce que cette fameuse porte s’ouvre. Tu découvres son visage dans la lumière de ton pouvoir, comme si tu le rencontrais pour la première fois et que ton cœur décidait de battre pour lui plus fort que pour quiconque. « Isaak ! Pars ! » Que tu lui cries. « Reste pas là ! » Tu lui demandes de te laisser alors que tu voudrais qu’il reste. Au fond de toi tu espères qu’il t’écoutera, mais tu te souviens à présent, et tu sais qu’il ne le fera pas. Les larmes coulent seules alors que le courant continue de s’échapper de toi. Un mur d’électricité te sépare de l’homme aimé. Te sépare d’une réconciliation si désirée. Tu voudrais le prendre dans tes bras, l’embrasser, sentir ses lèvres sur les tiennes et lui dire à quel point tu l’aimes. Encore. Mais il n’y a rien que tu puisses faire. Tu n’y arrives pas. Tu te sens chanceler, prête à tout laisser tomber, peut-être même à mourir, et ton regard se fige sur le visage du maître. Une décharge vient secouer ta carcasse et tu t’effondres au sol dans un dernier cri. Tu n’es pas morte, pas encore, mais tout semble différent. Tu relèves ton visage vers Isaak, tend une main vers lui. Douce erreur que de penser vouloir réunir deux êtres séparés. Le destin a mis sur ta route un être spécial, à te voir toujours différente, à te considérer comme une personne à part entière. Et voilà que tu lui montres ton plus sombre visage. La mort, le désastre d'un pouvoir que tu ne supportais plus. Une couleur qui t'a hanté toute ta vie pour venir frapper au moment où l'espoir était permis. Au moment où tu pensais qu'enfin tu serais celle qui se reflète dans son regard chaque fois qu'il pose les yeux sur toi. Mais aujourd'hui tout n'est que destruction. Tu es le monstre Nahia. Encore une fois.
La nausée qui l’a pris depuis trop longtemps commence à peine à se dissiper. C’est comme lever le nez pour la première fois et commencer à humer l’air, satisfait que la tempête s’en aille et surtout d’y avoir survécu. Il ne dort pas, il ne dort jamais, mais c’est l’impression de se réveiller d’un cauchemar qui se répand dans son esprit. L’ampoule fixée à son plafond explose et achève le réveil. Isaak se lève, ignorant le mal de tête qui le prend à la vitesse de son mouvement. Puis un cri. En quelques pas, il est à la porte de communication entre sa chambre et celle de son adiutor, et la tire juste avant que le l’électricité ne court dessus. Son regard est fixé sur la source de lumière au milieu de la pièce.
Nahia.
Elle est au milieu d’une énorme boule d’énergie qui la malmène et Isaak écarquille les yeux d’horreur. Elle hurle pour qu’il s’en aille. Mais le Griffith ne bouge pas. Comment le pourrait-il ? La femme qu’il aime est prisonnière d’elle-même, et Isaak, qui l’aide depuis des années, qui lui sort la tête de ses cauchemars toutes les nuit, n’a aucune idée de la manière dont il peut l’approcher. Dont il peut l’aider. L’impuissance le gagne, il fait un pas en avant mais un grésillement le retient d’en faire un de plus. « Nahia ! » il hurle, pour l’appeler, mais la fureur de l’électricité qui l’entoure et qui claque couvre sa voix. Elle s’écroule sous ses yeux. Il hurle encore, se met à genoux, cherche à ramper pour l’atteindre, mais un coup de jus s’empare de son corps et le force à s’arrêter. Il voudrait attraper la main qu’elle tend vers lui. Il l’atteint presque, et leurs doigts se frôlent, jusqu’à ce qu’une étincelle les sépare. Il n’a aucun moyen d’entrer en contact avec elle. Il pousse un cri de rage et dans le coin de la chambre, le luxueux lampadaire tombe et sa tige se tord, puis rampe dans un affreux bruit de métal jusqu’à la main d’Isaak. Lorsqu’elle arrive trop près de la boule d’énergie qui entoure Nahia, la foudre court sur elle et menace de toucher Isaak. L’instinct de survie le pousse à s’échapper, glissant à terre jusqu’à atteindre le mur, dans son dos.
Le désespoir peint ses traits. L’impuissance l’abat sur lui. Il regarde Nahia se faire dévorer par son pouvoir sans être capable de quoique ce soit. Je t’aime. Ces mots battent dans sa poitrine et naissent sur ses lèvres. Il les répète, plus fort, jusqu’à les crier. Jusqu’à ce qu’ils puissent l’atteindre dans l’orage qui l’entoure.
Sujet: Re: (isaahia) biggest fear. Mar 2 Jan 2018 - 21:26
biggest fear.
My biggest fear is that eventually you will see me the way I see myself.
Plus rien n’a de sens et pourtant tout semble reprendre sa place. L’incompréhension d’un monde laisse place à la clarté, l’évidence. Tu te retrouves face à lui, son visage, son regard et alors qu’il hurle enfin les mots tant désirés, tout s’effondre. L’électricité court sur les murs de ta chambre pour s’éclipser, pour ne laisser que vous et vos cœurs qui battent à en crever. Tu le regardes avec un sourire bête malgré la douleur qui anime encore ta carcasse. Tu voudrais tenter de nouveau l’expérience, le toucher, le prendre dans tes bras et l’embrasser comme dans cette prison trop sombre. Mais la peur s’empare de ton ventre et ton visage se terni. Tu secoues la tête avant de tenter de te relever. Tu ne lui demandes pas son aide, ne lui propose pas la tienne, mais l’invite à faire de même. Debout. En face l’un de l’autre. Il n’y a plus personne, plus rien, plus que vous. Toi. Et lui. Tes mains tremblent, ton cœur bat si fort qu’il vient animer ta poitrine, mais ta respiration est étrangement calme. Une plénitude. Une certitude. Un léger sourire se dessine sur tes lèvres et tu oses enfin t’approcher de lui. Un pas en avant, un second et tes bras se lèvent pour le toucher. Une main se pose délicatement sur son épaule, il ne se passe rien. Alors tu dévores la distance restant pour te plaquer contre son corps, le sentir à nouveau et déposer un baiser sur ses lèvres. Mais il n’y a que le temps de se frôler et l’électricité vient vous séparer à nouveau. Juste une décharge, rien de blessant, mais la douleur est trop forte pour ne pas se reculer. Tu regardes alors Isaak avec interrogation, avec inquiétude. Qu’adviendra-t-il de vous ?