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| blow a kiss, fire a gun (ariaz) | |
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Kaz Ravenscar earth mutant‹ MESSAGES : 752 ‹ AVATAR : matt daddario. ‹ CRÉDITS : faust, laura bae. ‹ COMPTES : éclairs, esprit, guérison, vol, électricité, intelligence.
‹ AGE : vingt-neuf ans qu'il erre aux confins des forêts et autrefois, durant une heureuse ellipse, au coeur même de la nation de la terre. des années dispersées entre trahisons, luxure et combats. ‹ STATUT : célibataire, plus guerrier qu'amant, plus menteur que fidèle. kaz a séduit et perdu de nombreuses femmes, sans jamais s'attacher. ne faisant que jouer, toujours. ‹ SANG : bronze, la plus basse des extractions. une famille pauvre, une cabane pour toute maison. mais le ravenscar a eu la chance d'être adopté et élevé parmi les k'han, pour services rendus à la nation par ses aînés. ‹ POUVOIR : le terrible enfant de la terre n'avait jamais su maîtriser cette dernière, plus guerrier que maître. comment s'étonner, alors, qu'il ait développé une affinité particulière avec le métal ? d'une logique implacable, kaz est désormais un redoutable impétueux capable de briser les armures royales. ‹ METIER : traqueur, chasseur, espion, soldat. l'enfant de la terre peut endosser de multiples rôles, à la demande de son maître et ami. capable de tout et surtout du pire, kaz n'est jamais à court d'astuces. ‹ ALLEGEANCE : adonis griffith, à la fois frère, protecteur et prince. celui qui a toujours été à ses côtés, alors même que kaz était l'enfant banni de greenstall. ‹ ADIUTOR : evodia mormont, enfant de la terre, tout comme lui. vengeresse aux ailes brisées et au coeur noici. ces deux-là ne se sont jamais entendus, étouffés par ce serment inviolable qui leur avait été imposé.
| Sujet: blow a kiss, fire a gun (ariaz) Dim 10 Déc 2017 - 22:07 | |
| ever wonder about what he's doing ? how it's all turned to lies ? sometimes i think that it's better, to never ask why. where there is desire, there is gonna be a flame. where there is a flame, someon's bound to get burned. but just because it burns doesn't mean you're gonna die. funny how the heart can be deceiving, more than just a couple times.
« C’est bon de te revoir, Kaz ! » L’enfant sauvage laissa sa précieuse Aléa s’échapper de l’étreinte musclée de ses bras. Les yeux couleur océan du brun brillaient de contentement. Enfin, il était de retour chez lui. Après des années d’exil, de frustration, d’errance. Le retour à la maison n’en était que plus agréable. Certes, il était un étranger au cœur de la somptueuse demeure de Greenstall, lorsqu’il était arrivé, plus de vingt ans auparavant. Une petite crevette maculée de boue et affreusement timide. Mais il avait grandi avec les K’han, les Griffith et tous les autres. Il était devenu l’un d’entre eux, lui, l’enfant des bois. Alors la séparation avait été un véritable déchirement. Un coup porté au plus profond de son cœur d’infidèle. Pourtant, il était le seul coupable, dans l’histoire, celui qu’il fallait blâmer. Si seulement, pour une fois, il avait pu se retenir de séduire le fruit défendu. « Où est Adonis ? » Son frère, l’extension de lui-même. Son Roi, celui devant lequel il avait ployé le genou. Le seul qui lui soit resté fidèle alors qu’il était considéré comme un moins que rien, un pestiféré qu’il fallait à tout prix éviter. Le grand brun lui avait offert sa protection, son argent. Sa confiance. Son amitié. Il l’avait protégé de la disgrâce, l’entraînant avec lui dans ses nombreux voyages afin d’apaiser la redoutable solitude qui guettait toujours le cœur du Ravenscar. « A l’extérieur, en train de parler avec Gunnar. » L’impétueux grimaça, déposa un dernier baiser sur le front de la mêlée et tourna les talons. Gunnar K’han n’était pas – plus du moins – son plus grand fan, désormais. La trahison avait laissé des séquelles entre les deux frères d’adoption. Si Kaz pouvait le comprendre, il préférait cependant agir comme s’il n’était pas fautif. Comme s’il n’avait pas mis un terme à la douce et voluptueuse vie dans laquelle il évoluait. Comme si c’était Silke, la seule à blâmer, pour lui avoir jeter un sortilège envoûtant. Pourtant, c’était bel et bien Kaz qui avait décidé de se glisser dans les draps de la superbe, de la séduire, de la perdre. De les perdre. Il profitait des derniers rayons de soleil de l’automne sur sa peau burinée, avalant à plein poumons de grandes goulées d’air frais. Le bonheur commençait à envahir son être, par petites vagues. Il retrouvait toutes ces sensations qu’il avait cru perdues à jamais. Avant que Thomas, le roi sans couronne, ne le rappelle à la cour. Drôle d’ironie. Mais visiblement, le patriarche avait besoin de lui, besoin de sa connaissance des bois pour la guerre qui grondait et qui ne tarderait pas à se produire. Besoin de toutes les compétences qu’il avait acquise, grâce à sa formation auprès des K’han. Le dernier traqueur Ravenscar était nécessaire à celui qui l’avait autrefois banni, qualifié de surnoms peu glorieux. Le cruel sifflotait, cherchant du regard cette tête brune qu’il ne connaissait que trop bien. Mais ses prunelles azur se posèrent sur une autre silhouette, dont ses mains se rappelaient encore les moindres formes. L’Héritière qu’il avait froissée à de multiples reprises, qu’il avait humiliée, trompée. Mais Ariane Griffith avait pris sa revanche. Et plus d’une fois. Un petit sourire mauvais étira les lèvres craquelées de Kaz alors qu’il s’approchait d’elle, de sa démarche assurée et séductrice. Il avait vu la petite fille devenir une véritable femme et il en avait profité avec aisance. L’espace de quelques jours, il avait cru être tombé sous le charme de la femme la plus influente de la nation de la terre. Mais ce n’était qu’une douce chimère, rapidement envolée entre les cuisses d’une énième conquête. Séducteur chronique, Kaz n’avait jamais réussi à s’attacher durablement à une céleste. Il les lui fallait toutes, encore et encore. Toujours. Un défaut qui finirait par le perdre, il en avait bien conscience. « Est-ce que je t’ai manqué, à toi aussi ? » Le Ravenscar jouait avec le jeu, une fois de plus. Comme toujours. Il ne cessait de prendre des risques et cela se retournait contre lui, inlassablement. Pourtant, il ne semblait nullement retenir la leçon. « Tu devrais éviter de froncer les sourcils comme ça, déjà que des ridules commencent à apparaître au coin de tes yeux … » Il laissa échapper un rire flagrant, qui attira sur eux des dizaines de paire d’yeux, avant de reprendre, d’un ton langoureux : « Mais je te trouve quand même canon, t’en fais pas. D’ailleurs, si tu t’ennuies ce soir, tu sais où est ma chambre, n’est-ce pas ? » |
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| Sujet: Re: blow a kiss, fire a gun (ariaz) Jeu 28 Déc 2017 - 17:29 | |
| Elle était au courant de la nouvelle, Ariane. Celle dont tout le monde parlait, celle qui disait que son père, le roi Thomas Griffith, avait rappelé le salop qu’était Kaz Ravenscar. Oui, pour Ariane ce n’était qu’un sale type. Rancunière au plus haut point, elle n’avait jamais oublié ce qu’il lui avait fait. Comment le pourrait-elle ? C’était son premier amour et un premier amour ne s’oublie pas. Tout comme son premier chagrin d’amour. Il était tout pour elle, elle lui aurait tout donné et lui, il avait abusé de sa confiance. Elle n’oubliera jamais le moment où elle l’a trouvé dans les bras d’une autre, lors d’une réception mondaine. Son cœur s’était brisé en mille morceaux et elle avait pleuré toutes les larmes de son corps. Le revoir était donc la dernière chose qu’elle avait envie de faire. Depuis son retour, elle avait employé toute son énergie à l’éviter, peur d’être confronté à lui et de ne pas savoir quoi lui dire. Quoique, peut-être pourrait-elle le remercier. Après tout, il n’avait fait que la rendre plus forte, plus solide, mais malheureusement plus méfiante et moins sûr d’elle. L’héritière Griffith s’était donc réfugiée dans les jardins, avec Natalia, son adiutor. Elle était la seule compagnie dont elle avait besoin ces temps-ci et lui parler, lui confier ce qu’elle ressentait suite au retour du Kaz lui faisait du bien. Au moins, Natalia la comprenait, elle. Et Ariane n’avait que faire du fait que c’était une mêlée. « Est-ce que je t’ai manqué, à toi aussi ? » Elle sursaute, la Griffith. Cette voix, elle l’aurait reconnu entre mille et c’était la dernière qu’elle avait envie d’entendre à cet instant précis. Non, pas le moins du monde, vocifère-t-elle intérieurement. Elle se crispe et se retourne vers l’intéressé. Il n’avait pas changé du tout, il était resté le même que lorsqu’il était parti : un petit con avec un sourire moqueur, prenant plaisir s'entendre parler. La brune soupire et fronce les sourcils, montrant clairement son mécontentement vis à vis de sa présence ici. « Tu devrais éviter de froncer les sourcils comme ça, déjà que des ridules commencent à apparaître au coin de tes yeux … » Quel culot. Mais elle ne réagit pas Ariane, elle ne veut pas le laisser croire qu’il compte encore assez pour la faire sortir de ses gonds. Elle se contente de lever les yeux au ciel, exaspérée. « Mais je te trouve quand même canon, t’en fais pas. D’ailleurs, si tu t’ennuies ce soir, tu sais où est ma chambre, n’est-ce pas ? » Elle laisse échapper un son, quelques choses ressemblant à un rire moqueur. « Kaz. » Commence-t-elle par politesse. « Manquer n’est pas le mot qui convient, j’aurais plutôt dit que je t’avais oublié, comme tout le monde ici. » Elle lève la tête vers lui, qui doit bien faire deux têtes de plus, et lui affiche son plus beau sourire. « Ce ne sont pas les sales types dans ton genre qui restent gravés dans la mémoire des gens. » Son ton est ironique, elle veut le provoquer. Voulant aller plus loin, elle s’avance vers lui jusqu’à être pratiquement collée à lui. Pour que son visage ne soit plus qu’à quelques centimètres du sien, elle doit se mettre sur la pointe des pieds et dès que ses lèvres effleurent les siennes, elle s’arrête. Elle peut sentir son souffle chaud et un instant, elle s'autorise à être nostalgique. Son palpitant bat à tout rompre, mais elle reprend bien vite ses esprits. Ses ambres sont toujours ancrées dans les saphirs de l’homme qu’elle déteste tant et pourtant, ses prunelles ne laissent transparaitre aucune trace de haine. « C’est une proposition intéressante, mais je suis prise ce soir. » Et tous les autres aussi. Ô grand jamais elle ne reviendra vers lui, ça il peut en être certain. Ariane ne lui laisse pas le temps de réagir et recule, fière de son effet. Un sourire de vainqueur aux lèvres, elle croise les bras sur sa poitrine, inquiète de connaître les raisons de sa venue. « Et toi, pourquoi viens-tu me déranger ? Je te manquais trop c’est ça ? » |
| | | Kaz Ravenscar earth mutant‹ MESSAGES : 752 ‹ AVATAR : matt daddario. ‹ CRÉDITS : faust, laura bae. ‹ COMPTES : éclairs, esprit, guérison, vol, électricité, intelligence.
‹ AGE : vingt-neuf ans qu'il erre aux confins des forêts et autrefois, durant une heureuse ellipse, au coeur même de la nation de la terre. des années dispersées entre trahisons, luxure et combats. ‹ STATUT : célibataire, plus guerrier qu'amant, plus menteur que fidèle. kaz a séduit et perdu de nombreuses femmes, sans jamais s'attacher. ne faisant que jouer, toujours. ‹ SANG : bronze, la plus basse des extractions. une famille pauvre, une cabane pour toute maison. mais le ravenscar a eu la chance d'être adopté et élevé parmi les k'han, pour services rendus à la nation par ses aînés. ‹ POUVOIR : le terrible enfant de la terre n'avait jamais su maîtriser cette dernière, plus guerrier que maître. comment s'étonner, alors, qu'il ait développé une affinité particulière avec le métal ? d'une logique implacable, kaz est désormais un redoutable impétueux capable de briser les armures royales. ‹ METIER : traqueur, chasseur, espion, soldat. l'enfant de la terre peut endosser de multiples rôles, à la demande de son maître et ami. capable de tout et surtout du pire, kaz n'est jamais à court d'astuces. ‹ ALLEGEANCE : adonis griffith, à la fois frère, protecteur et prince. celui qui a toujours été à ses côtés, alors même que kaz était l'enfant banni de greenstall. ‹ ADIUTOR : evodia mormont, enfant de la terre, tout comme lui. vengeresse aux ailes brisées et au coeur noici. ces deux-là ne se sont jamais entendus, étouffés par ce serment inviolable qui leur avait été imposé.
| Sujet: Re: blow a kiss, fire a gun (ariaz) Jeu 4 Jan 2018 - 22:04 | |
| ever wonder about what he's doing ? how it's all turned to lies ? sometimes i think that it's better, to never ask why. where there is desire, there is gonna be a flame. where there is a flame, someon's bound to get burned. but just because it burns doesn't mean you're gonna die. funny how the heart can be deceiving, more than just a couple times.
« Kaz. » L’héritière se tenait là, à quelques centimètres de lui. Mais le fossé qui s’était creusé entre eux les avait éloignés de plusieurs centaines de kilomètres. Elle semblait appartenir à un autre monde, ainsi figée dans une attitude princière. Un masque de froideur était peint sur ses traits altiers, autrefois chaleureux. Mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même, une fois de plus. Après tout, il avait eu la chance d’être aimé de la femme la plus prisée de la Nation de la Terre. Il aurait pu construire quelque chose avec elle, fonder une famille, trouver une stabilité. Être heureux. Une fois encore, le Ravenscar s’était privé d’un avenir étincelant. Parce qu’il était incapable d’être fidèle, parce qu’il en voulait toujours plus. Parce qu’il avait peur de grandir, de s’attacher et de s’ouvrir. Il s’était hermétiquement clos au monde afin d’être certain de ne pas vaciller. Ses yeux translucides parcouraient la silhouette familière d’Ariane alors que les souvenirs affleuraient à la surface de sa conscience embrumée. Des réminiscences d’un temps heureux où le chasseur se pensait roi d’un monde chatoyant. « Manquer n’est pas le mot qui convient, j’aurais plutôt dit que je t’avais oublié, comme tout le monde ici. Ce n’est pas les sales types dans ton genre qui restent gravés dans la mémoire des gens. » Elle était toujours aussi incisive, aussi piquante. La Griffith savait parfaitement ajuster le trajet de sa flèche, afin qu’elle perce le cœur du jeune brun. Un coup fatal. Parce qu’elle était sublime, la belle. Mais également terriblement dangereuse car d’une intelligence redoutable. Et puis, elle le connaissait. Ariane et Kaz avaient grandi ensemble, seules quelques petites années les séparaient. Un grand sourire étirait ses lèvres roses. Elle était divine, bien entendu. Et l’impétueux ne se rappelait que trop vivement pourquoi il avait jeté son dévolu sur elle. Pas par ambition ou calcul machiavélique. Mais simplement parce qu’elle était belle. Son plus grand défaut était probablement sa faiblesse légendaire face à la gente féminine. Incapable de ne pas manger du regard une belle créature, de ne pas tenter de l’amener entre ses draps pour ensuite l’abandonner à l’aube. Une nuit lui suffisait pour posséder avant de se lasser. « Qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas ? Vu l’ardeur que tu mets à me faire la guerre, c’est que tes sentiments pour moi sont encore intacts. » Bien sur qu’il ne pouvait laisser deviner qu’elle avait réussi à le toucher. Lui aussi savait jouer sur les apparences, prétendre ne rien ressentir. Un rictus sarcastique se peignit sur ses lippes alors que le plaisir du jeu se déversait dans ses veines, par vagues successives. Il adorait ça, se mettre dans la peau de l’amant séducteur. Devenir cet homme à qui les femmes n’arrivaient pas à résister. Cet Apollon au sourire envoûtant et aux yeux enchanteurs. Invincible conquérant, collectionneur impulsif. La douceur de la relation précédente des deux anciens amants s’était ternie pour devenir conflictuelle. C’était un affrontement de pouvoir qui se jouait désormais entre eux. Savoir qui prendrait le dessus sur l’autre. Qui en sortirait avec son ego indemne. Et en homme imbu de sa propre personne, Kaz n’allait certainement pas faire preuve de galanterie en la laissant gagner. Roi des coups bas, il était prêt à tout pour faire comprendre à Ariane qu’il n’était pas un moins que rien. Qu’il comptait. Afin de tenter de s’en convaincre lui-même, également. Parce que son exil l’avait ébranlé, avait fait vaciller ses certitudes. Son monde s’était effondré lorsqu’il avait été prié de quitter Greenstall pour ne jamais y revenir. Mais il ne l’avouerait pas. Jamais. Et surtout pas devant celle qui avait probablement dû organiser une fête débridée pour célébrer son départ. Surtout pas devant celle qui allait se faire un malin plaisir de tenter de le traîner dehors à nouveau. Parce que si elle pouvait se montrer bienveillante, un démon sommeillait aussi dans l’âme de la jalouse princesse. Et puis, une femme blessée était une ennemie immortelle, qui jamais ne laisserait sa rancœur de côté. Parce qu’en plus d’avoir brisé son cœur, Kaz s’était également attaqué à sa fierté en partageant son attention – qui se devait pourtant exclusive – entre Nehina et elle. La vipère s’approcha de lui, jusqu’à ce que leur corps s’effleurent. Comme autrefois, alors que leurs nuits étaient abandonnées à de charnelles étreintes. Il avait oublié à quel point elle était petite, combien il aimait la prendre dans ses bras. Ariane était magnifique et le savait. Puissante et le savait. Lui, l’enfant de rien, le maître de bronze, le gamin sauvage, avait eu la chance de la posséder. Et il avait tout gâché. Parce que prendre le risque d’être heureux, ça lui faisait terriblement peur. Trop peur pour qu’il tente sa chance. Alors, il s’était comporté comme il l’avait toujours fait. En séducteur infidèle chronique. Même sans être tombé amoureux de la belle, il s’était attaché à elle. Et avait brisé ces liens inquiétants de la façon la plus rude qui soit. « C’est une proposition intéressante, mais je suis prise ce soir. » Il la connaissait trop bien pour ne pas percevoir la note de triomphe dans sa voix, pour ne pas comprendre qu’elle était fière de pouvoir le traiter ainsi. Elle avait pris soin de lui, l’avait considéré. Désormais, elle le traitait comme un moins que rien, à peine un chien. Et elle y prenait du plaisir. Sa petite vengeance personnelle. Une partie du Ravenscar pouvait la comprendre. Une infime partie qui ne faisait pas le poids face à celle qui lui criait que si elle agissait ainsi, c’était simplement parce qu’elle était encore attirée par le traqueur impitoyable. Rêve et réalité. Chimère et vérité. Il oscillait perpétuellement entre les deux afin de préserver la cage dorée dans laquelle il évoluait. Ne pas ouvrir les yeux, ne pas se rappeler d’où il venait réellement, ce qu’il avait perdu, ce qu’il ne pourrait jamais retrouver. L’héritière se voulait forte parce qu’elle pouvait tout contrôler. Mais elle avait oublié qu’il était ce gamin imprévisible. Alors qu’elle se tenait fière et fermée devant lui, il glissa ses mains derrière sa nuque pour lui voler un minuscule baiser, qui ne manquerait pas de la faire sortir de ses gonds. Il le savait. « Je savais que tu en avais envie. Mais t’es bien trop prétentieuse pour l’admettre. Considère ça comme un cadeau de retrouvailles. » A son tour, il était satisfait de son nouveau mouvement sur cet échiquier qu’était devenu leur lien. Faire tomber la Reine ou sortir le Fou du jeu. Les deux seules alternatives possibles. Kaz n’était pas revenu avec de bonnes intentions, avec l’idée de faire son mea culpa auprès de toutes les femmes à qui il avait causé du tort. Non, il revenait comme il était parti. Arrogant, agaçant, inconscient, immature. A l’aube de ses trente ans, il se comportait toujours comme il le faisait dix ans auparavant. Politique de l’autruche pour ne pas constater qu’il était incapable de construire dans la durabilité. Que sa vie était un échec de bout en bout. « Et toi, pourquoi viens-tu me déranger ? Je te manquais trop c’est ça ? » Un rictus fit rayonner son beau visage, si apte à offrir la damnation à celles qui se laissaient prendre dans sa toile d’araignée. « J’ai pensé à toi chaque minute de chaque jour, chérie. J’étais pressé de te retrouver pour une nuit de folie. Comme autrefois. » Il lui adressa un clin d’œil lubrique, avant de reprendre : « Tu sais, quand tu oubliais tes bonnes manières ? » |
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