Il les connait ces cris qui accompagnent la violence. Il vit, survit en son sein. Il avance le guerrier dans ces allées où règne encore l’odeur du sang. Désastre que rien ne pouvait arrêter. Il pourrait s’en émouvoir s’il était autre. Si sa vie chez les Swanson n’avait pas transformé à jamais son palpitant en être un être bien trop froid. Habitude de souffrance. Impossibilité de la ressentir. Aucune compensation, simplement cette cruauté ancrée au fond de lui. Le sanguinaire se repait un peu du spectacle affligeant. De cette violence amie qu’il ne connait que trop bien. Il se moque l’être du sort d’autres qui n’ont aucuns intérêts pour lui. Des papillons volant dans ces cieux brulants. Si fragiles, bien trop pour qu’il s’y intéresse.  Il les entend, ses voix, ses appels à l’aide auxquels il ne répondra pas. Guerrier destiné à la souffrance, aux meurtres loin d’être un être salvateur. Nature profonde impossible à changer. Nature renforcée par les derniers éléments. Par tout ce qu’il est incapable de changer. Par cette distorsion dans sa famille. Arbre rayé comme si les années n’avaient jamais eu lieu. Nom à oublier car il a changé. Car l’être s’est perdu au loin, dans les abysses d’une nouvelle existence. Il plonge le guerrier dans cet impossibilité. Oublier l’océan de regrets, les seuls qu’à jamais connu son être. Il souffle l’homme cherchant dans cette désolation nouvelle un certain réconfort. Nourrir les démons plutôt que de laisser la lumière entrouvrir une voie. Profiter d’une fissure pour entrer en lui. Pour envahir son esprit, embrumés des idées. Réveiller des pensées qu’il préfère taire. Antre des démons qu’il vient franchir. Tenter d’étancher plus d’une soif. Les visages ne se figent pas dans son esprit. La main toutefois prête à s’emparer d’une dague pour venir entailler la chair du premier cherchant à l’importuner. Et en même temps, il frissonne plus qu’heureux de faire couleur du carmin. Presque existé de se laisser aller au bain de sang. Autre moyen de laisser vagabonder des pensées qu’il veut taire. Laisser la bête prendre le pouvoir pour que l’homme oublie. Pour que cette fissure ne soit plus qu’une pensée enfermée au loin, trop pour réapparaitre… Le rictus mauvais s’empare de ses traits lorsque la silhouette bien trop connue traverse son champ de vision. Il sourit, se délecte à l’idée même de tout ce qui pourrait arriver. Moyen d’arriver à ses fins. Sans infecte qu’il a déjà fait couler par le passé. Tête qu’il aurait détruire Longue agonie menant vers l’au-delà qu’il aurait été plus que prompt à provoquer. Verre offert. Cadeau empoisonné. Moyen d’attiser la rage d’un ennemi. Ivresse de violence tant attendue. Le sort est scellé même si l’ennemi n’en a pas encore conscience. Envie bien trop grande. «Ta présence n’est pas souhaitée, Yoric. » Il pourrait en rire s’il ne se moquait pas autant des inepties qu’il peut bien affabuler. Provocation extrême quand le maître du feu vient s’emparer de la chaise lui faisant face. Il attend que les orbes de son ennemi viennent rencontrés les siennes. Qu’il puisse propager cette furieuse envie de violence jusqu’à lui. Il ne dit rien l’homme, les gestes parlent pour eux même. Lui en face de cet ennemi. Lui se moquant de ses propos. Les défiant sans la moindre gêne. Persuadé de son bon droit.

Les mots ne sont rien. Ils ne comptent pas. Ils ne compteront jamais avec lui. Ça ne changera pas. Ça ne changera plus chez lui. Il n’a jamais su y faire. Il n’a jamais compris comment les enchainer. Comment les placer sur son chemin pour qu’ils deviennent autres. La manipulation qui lui a toujours passé au-dessus. Sans faire de lui un être manipulable, l’homme a simplement aiguisé sa méfiance. Meilleur moyen de contrer cet état des choses. Meilleure façon d’oublier le reste. De ne surtout laisser personne le berner jamais. Ce soir, ce n’est pas de ses mots qu’il a besoin. Ce sont des maux qu’il est venu attiser. Certain d’avoir trouvé en la poule mouillé le meilleur des choix. Facile à attiser. Comme autrefois. Jeu d’un adolescent devenu le besoin d’un homme. La bête veut revivre. L’esprit veut lâcher prise. Oublier les derniers événements. Le tonnerre gronde. Il désire ressortir. Loin, si loin au fond de lui, jusqu’à libérer les dernières miettes d’un tout puissant. Il se moque de prendre des coups. La douleur n’est qu’une vision du bonheur. Il l’attend sa haine. Il l’attise. Souffle sur les braises d’un passé pour mieux en attiser le présent. Il ne pourra pas résister l’homme. Il en est déjà certain… « Ne prends donc pas la peine de répondre. J’oubliais à quel point tu pouvais être un parfait exemple de fausse politesse. » Il laisse un rictus légèrement mauvais s’échapper. Fausse politesse ? Il ne doit plus tellement le reconnaitre. Il ne parle pas le guerrier. Rarement. Seulement quand cela est nécessaire. Seulement lorsque cela le sert. Mais il sait comme il peut agacer ce silence. Comment il peut perturber. Il est devenu une lame tranchante mais loin d’être la plus dangereuse. Il le laisse le blondinet s’épuiser sur des mots. Tenter de le comprendre. Il rit déjà intérieurement du moment où toute résistance sera devenue vaine. Où c’est son monstre intérieur qui viendra rencontrer des démons vieux amis. « Je ne te savais pas non plus altruiste mon cher Yoric. Ton cadeau, je suppose ? » Il hoche de la tête. Cadeau totalement empoissonné. Quelques pièces dépensées pour installer un mal plus grand. Facilité d’action. Il ne réagit pas l’être quand le petit bronze s’amuse. Imité les grands du monde. Il pense le toucher dans son ego. C’est mal le connaitre. Il le laisse faire. Le crachat ne l’atteint nullement. Si cela représente une quelconque forme d’amusement pour l’imbécile, cela n’atteint rien en lui. « Moi qui pensait que même les moins éduqués pouvaient apprécier un peu d’alcool. » Il se lâche, rien qu’un instant, son regard plongé dans celui de l’autre. Il attend son prochain mouvement. Il le cherche du regard. Qu’il se fâche. Qu’il attaque. Réponde c’est tout ce qu’il attend.

Le pousser à bout. Il est doué pour cela le mercenaire. Détruire les autres plus que lui. Compliquer le monde. Il le sent ce feu grandissant. Il veut le pousser jusqu’à son paroxysme tout en faisant bouillir le maitre de l’eau. Il a besoin de sentir couler le carmin. De défouler son esprit en proie à bien trop d’émotions. Trop de souvenirs. Dure réalité qu’il n’est pas prêt à admettre. Qu’il n’est pas en état de supporter. Il a besoin de cette destruction salvatrice que l’idiot peut lui apporter. « Alors on en est encore à ce stade Yoric ? A comparer lequel de nous deux a la plus grosse ? N’as-tu donc pas évolué après toutes ces années ? » Il pourrait en rire le mercenaire s’ils faisaient partie des démonstratifs mais ce n’est pas son cas. Il pourrait lui dire que jamais il n’a eu aucun problème avec la taille de son engin. Que personne n’a jamais eu à s’en plaindre. Mais il est silence, il le sera toujours. C’est dans ce dernier que ses sombres pensées peuvent se développer, tout emporter sur leur passage. A la place, il préfère recommander un verre d’alcool qu’il savoure devant le regard du blondinet. Un sourire mauvais et narquois venant se plaquer sur ses lèvres. Il laisse le liquide ambré doucement prendre possession de lui tout en observant le sous-homme.  Il attend de savoir sa prochaine action. Il la sent déjà satisfaisante quand il se rapproche de lui. Pour peu, la situation pourrait même en devenir romantique si la haine n’était pas si tenace entre eux. « Tu sais aussi bien que moi que tes silences ne vont pas me pousser à frapper le premier. Tu comptes attendre toute la nuit qu’un miracle se produise ou tu vas porter tes couilles et faire ce que tu es venu faire en t’asseyant à cette table juste devant moi ? » Il pense l’avoir le sombre idiot. Le faire réagir par ses simples mots ? Il pense pouvoir prendre le contrôle de la situation mais l’être n’est pas le premier idiot passant. Le faire craquer est presque un aussi beau délice que le premier coup faisant couler son carmin. Il s’impatiente de l’un. Il désire l’autre. Oh l’être n’est pas idiot, il n’en sortira pas indemne. Nikolai n’est pas un adverse qu’on tue facilement. Et puis, même s’il le pouvait pourquoi tuer son amusement ? Pourquoi mettre fin à une lutte permanente qui ramène tant de plaisir à son être ? « Tu ne trouves personne pour satisfaire tes besoin que tu as tant besoin de parler de ton anatomie ? » Qu’il finit par demander sur un ton neutre cachant toutefois l’envie de le faire réagir. Il ne répond pas au reste, se contentant d’un geste de la main de demander un autre verre pour lui et également pour l’être des bas-fonds. L’envie de carmin en ligne de mire. Voir le fauve en action et tout oublier, aussi simplement que cela.

L’envie de se dégourdir les jointures qui ne cesse d’augmenter. Le contrôle qui peu à peu s’éloigne, disparait presque totalement. Comme toujours lorsque le monstre décide de sortir, de pointer le bout de son nez. « Rassure-toi va, si ça te tracasse autant, je suis un homme comblé.» Un tracas qui n’effleure en aucun cas ton esprit. Elle se moque bien la bête de savoir ce que ressent l’homme à ses côtés. Tout ce qui importante c’est qu’il sorte de ses gongs, qu’il lui offre ce qu’il attend avec une certaine impatience. Le reste ne compte pas. le faire boire pour l’entrainer plus facilement vers la voie choisie. « Puisque c’est la maison qui offre… Je ne te savais pas si généreux. » Il n’y aucune bonté ou générosité dans cette action et il ne peut s’empêcher de hausser les épaules. C’est la seule réaction à laquelle aura droit le bronze. Le faire boire pour l’entrainer faire le vice, en aucun cas pour pardonner d’actions passées. Il ne demande jamais pardon le fils du feu, il n’en voit en aucun cas le besoin. Parce que sa vie bien loin d’être idéale est la seule dont il a besoin. Parce qu’il se complet dans la noirceur, mode de fonctionnement dont il ne pourrait se défaire. « Ne compte pas sur moi pour dire merci, toutefois.» Il pourrait presque en rire s’il faisait partie de ceux qui rient facilement. Tant cela lui semble ridicule qu’il puisse une fois s’excuser. Il s’en moquerait totalement. Ce n’est nullement ce qu’il attend de l’homme auquel il fait face. Se murant toujours dans ce silence presque pesant, l’homme vide son verre. Il fait face à l’ennemi, à celui qui détient la clé lui permettant de finalement tout oublier. De laisser la douleur devenir l’élément central de son existence, de ne plus laisser aucune place aux pensées qui le détruisent de l’intérieur. « Je n’en attendais pas moins d’un homme des bas-fonds. » Qu’il finit par dire, comme s’il représentait la haute, lui qui n’est jamais à son aise dans les soirées mondaines. L’homme de la nature, la bête des bas-fonds tentant de vouloir paraitre autre simplement pour encourager l’ennemi à frapper le premier. Son regard ne le quitte pas. Provocation ultime cherchant à venir le toucher.

Spoiler:

Les idées qui s’enchainent, les envies également, le besoin de sang, de tout oublier au contact d’un peu de carmin. Une cible idéale qu’il ne peut s’empêcher de venir chercher même si le pauvre homme n’a pas conscience de combien tout ceci n’est qu’un jeu. Ou peut-être que si. Le mercenaire ne cherche pas à savoir, il se préoccupe bien davantage du moment où il arriverait à faire craquer son adversaire. «Un peu plus et on pourrait croire que tu tentes vainement de me draguer. » Il pourrait en rire. La drague n’est pas dans son rayon, le mercenaire prend et ne rend rien. il ne parle que rarement par les mots et encore moins envers une personne du même sexe. Les femmes ont sa seule préférence, depuis longtemps déjà, toujours. Il se contente alors de hausser les épaules. Il devrait réagir sans doute, ça serait la meilleure chose à faire mais non, il reste dans cette attitude de fausse passivité qui ne durera pas, il le sait, eux deux le savent surement. Ça ne devrait pas tarder, il le sent, le ressent quand son regard devient plus sombre à l’entente de quelques mots, quelques propos qui viennent titiller l’ego d’un homme. Il pourrait en rire de voir la différence dans ses prunelles. Touché au vif, il le sent, le ressent, le voit également et cela ne fait que briller avec plus de forces ses propres iris d’un feu incandescent. Il l’attend, la prochaine action qui ne saurait tardée. Qui ne tarde pas dans le corps qui se lève. Le verre second vidé quand le premier revient entre les mains du maitre de l’eau. L’action qui se précise légèrement, il pourrait bouger mais ne fait rien, attendant de voir s’il osera commettre le geste qui déclenchera le tout. Le liquide souillé vient s’écouler sur la chevelure divine de l’enfant du feu, sur son visage. Il enrage autant qu’il ne jubile d’avoir réussi à déclencher une réaction chez son ennemi. Les poings qui déjà se serrent, patientent avec difficulté du sang qui va bientôt couler, se mélanger, seul geste d’affection qu’il aura le monstre. « Oups. Je crois que je suis un peu trop maladroit ce soir.»  Silence tandis que l’être abjecte déjà fuit, prend de l’avance tout en sachant que le combat continuera dehors. Certitudes pour les deux êtres aux poings brulants. Fou, le mercenaire l’est sans nul doute. fou d’attendre avec autant d’envie le moment où le premier coup sera porter. De déverser  dans ses poings tout ce que sa gorge ne peut dire. d’oublier cette absence nouvelle du frère dont on ne doit plus s’occuper. Les vérités bien trop pénibles à laisser de côté aux seins des allées nauséabondes. La porte qu’il franchit à son tour, paré pour la première attaque.

Spoiler:

Le calme étrange avant la tempête. Le mercenaire sait qu’il a gagné. Il a compris que l’énervement du blondinet ne reviendrait plus vers le calme. Point de non-retour qu’il a cherché avec une grande précision. L’envie de le pousser à bout. Un désir de sang remplissant chacune de ses cavités. Un besoin pour ne pas devenir dingue. Une nécessité pour se retrouver pleinement, pour oublier rien qu’un instant le départ d’Idriss. Le poing qui déjà se referme, prêt à se lancer dans l’action. Il pourrait profiter que son adversaire est retourné. Il le ferait s’il s’agissait d’une mission, d’un être à tuer, à dévorer, d’un simple pion à éliminer sur un échiquier. Mais ce n’est pas le cas. L’homme dont il se rapproche est l’ennemi du passé, du présent et peut-être pas du futur. Il est surtout son meilleur défouloir. Ce besoin de faire craquer ses jointures devenant de plus en plus fort, trop sans doute. Ce n’est pas totalement la faute du mercenaire, c’est un ensemble d’éléments qui finissent par l’amener vers cette pulsion de violence. Elle est souvent présente chez lui, encore davantage ici. Encore davantage maintenant que son benjamin n’est plus vraiment là. Une ombre dont il est interdit de parler. Il abjecte cet état des choses. Il le hait sans autre mesure. Et ce qu’il le révulse plus que tout le reste. La fêlure créée ne trouvera jamais la voie de la rédemption envers ce frère. Comment cela se pourrait-il s’’il n’existe plus vraiment. Long soupir tandis que le corps se prépare. Il n’attaque par le monstre, il attend de ressentir cette douleur salvatrice qui ne tardera pas. il le ressent dans le corps tendu de son ennemi. Il sourit, d’une expression plus que mauvaise qui ne laisse aucun doute sur les ressentiments qu’il entretenait à l’égard de l’homme de la nation de l’eau. Il compte les secondes qui le séparent de l’impact sans pour autant chercher à l’éviter. Au contraire, il tend presque sa joue. Contact brutal, meurtrier, destructeur et pourtant tellement jouissif. Il rit même, la bouche légèrement ensanglantée. « Tu t’es ramollis Halwyn. » Qu’il prononce, ultime outrage, il n’est plus à un près. Il ne s’arrête pas. il en est bien incapable dans cet état des choses où tout ne peut conduire qu’à davantage de violences. La bête est relâchée et elle ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Le corps se met finalement en position d’attaque, prêt à rendre la pareille à l’ennemi. Un coup de poing rendu. Du sang qui coule également. Le rire sadique qui ne peut s’empêcher de sortir en même temps que tous les soucis, tous ces ennuis qu’il désire oublier. Retrouver la stabilité de l’homme qui ne ressent rien, c’est tout ce qu’il cherche dans le fond. C’est tout ce qu’il pense trouver dans cette altercation. C’est ce qui le pousse à ouvrir les bras, à ne ps attaquer à nouveau, avoir mal autant que faire mal, l’idée grandit dans l’esprit du cruel.