La foule observait les échoués nouer à leurs nuques des vagues de sanglots, avalant la marée pour passer à leurs doigts des liens au cuivre rouillé. Incapable de souffrir le spectacle, Naos observait l’assemblée. Ces chiens affamés prêts à se repaître de la moindre goutte salée échappant aux deux mariés prisonniers par leurs vœux oxydés. Forcé de suivre le prince comme s’il était l’astre dont il subissait l’attraction, il retrouva aisément les ombres devenues sa maison alors que la première danse des mariés ouvrait le bal. Le bonheur était éphémère, cette mascarade rien de plus qu’une comédie burlesque à l’existence évanescente. Les crocs serrés, prêt à bondir, le chien galeux ne put réprimer le frisson lui brisant l’échine alors qu’à l’instar d’un château de cartes soufflé par le vent, le palais se laissait abattre par la bourrasque. Cri, sang. Poussière et larmes. L’amertume transperçant le mêlé était un souvenir brûlant qu’il avait gravé au fer brûlant au plus profond de sa mémoire. La froideur des glaciers rompant ses bronches affichée à même ses traits crispés, le Jagger avançait en direction du prince comme si le monde autour de lui n’était pas aux prises avec la folie meurtrière des hommes. Plantant fermement sa main sur l’épaule de l’héritier, il posa ses yeux sur l’adiutor de la Yinren devenue Oshun, légèrement irrité de voir la nouvelle venue donner des ordres aux gardes dédiés à l’idiot lui servant de maître. Forcé d’observer le manège des deux tourtereaux, il fit signe à la garde royale de leur frayer un chemin, parfaitement conscient qu’une majorité de ces individus finiraient par céder face aux assauts répétés d’hommes épris de leur liberté. « J’en ai rien à faire de ta femme, mais si on bouge pas dans la seconde je porte ton fessier royal sur mon dos et je te traine hors d’ici par la force. Compris ? » Fier de son effet, il vit l’héritier de la couronne entraîner sa femme et se presser vers la haie d’honneur que les gardes avaient réussi à former. Prenant la tête de cette procession mortifère, le brun ignorait de son mieux le chaos faisant mort de toute vie. Les corps tombaient, les âmes sanglotaient et dans une marée pressée de vivre chacun cherchait l’échappatoire de ses propres limbes. Forcés de faire face à ses alliers et ignorer ses ennemis, il n’eut pas le temps de se cramer les rétines dans l’océan tourmenté des prunelles d’Ido que déjà d’un mouvement du poignet il repoussait son vieil ami. Écrasant par la même occasion les racines fanées des idéaux qu’il vendait à tout vent dans l’espoir d’un jour concrétiser les rêves désespérés qu’il avait enfanté. Conscient des débris encombrant la voie, de l’effroi lui glaçant l’échine, mais plus encore de la lenteur avec laquelle il avançant, ralenti par les boulets à ses poignets, il se retourna vers le prince. Attrapant violemment le col de soie de l’héritier, l’adiutor était déchiré par les options s’offrant à lui. Par cette aisance avec laquelle il lui aurait suffi d’abandonner le prince à son sort pour finalement goûter ce repos exempt de chaleur auquel il aspirait. Hésitant une seconde de trop, ses prunelles dévoilant un monde de possible à qui voulait bien y croire, il secoua légèrement l’Oshun en le trainant dans son sillage grommelant bougon : « Tu veux vraiment qu’on crève que t’es pas foutu d’avancer plus vite ? » Indifférent à l’assemblée entourant le prince et sa femme, il jeta un regard glacé à Sol, ne ressentant aucune once de regret à l’abandonner elle et sa maîtresse, avant de soulever la silhouette longiligne de Cal afin d’épauler son poids. « Même le jour de ton mariage je dois faire tout le boulot. »

Sa hanche lui faisait horriblement mal, elle était surement fracturée. Lula se maudissait de ne pas être arrivée à temps pour se mettre à l'abris, de s'être laissée aller à écouter son coeur et parler à son ancien fiancé. La panique s'emparait d'elle, la peur déformait son visage. Elle était coincée, elle allait surement y rester. « Je vais te porter... Est-ce que vous étiez sensés vous réunir quelque part ? Un endroit où ils pourront venir te récupérer ? » «  Non. » Un non franc qu'elle répondait du tac au tac. Il était hors de question qu'il la porte, il devait fuir pour sauver sa peau. S'il faisait cela, cela revenait à signer leur arrêt de mort à tous les deux. «  Laisses-moi ici, je vais trouver un moyen de m'en sortir. » Elle le stoppait dans son geste en essayant une nouvelle fois de se relever. A nouveau, ce fut un échec. Elle retombait sur le sol, en essayant de ne pas gémir à cause de la douleur.  « Bordel, Lula, tu vas réussir à nous faire tuer tous les deux. » Elle baissait les yeux, conscience de ce que la résistance venait de faire. En agissant ainsi, ils avaient blessés beaucoup de personne et dans quel but ? Lula n'aimait pas douter de ses proches, ni des valeurs que défendaient la résistance, mais @Raeghar Osoryd avait le don pour la faire douter de tout. Elle secouait la tête, histoire de se ramener à la réalité. Elle n'avait le temps pour philosopher sur les valeurs qu'elle défendait, pas maintenant. Elle relevait la tête pour plonger ses yeux océans dans ses iris bleutés. «  Tu dois t'en aller Raeghar, s'il te plait. » La maitre de l'eau avait plus peur pour sa vie que pour la sienne et il avait déjà risqué gros en venant ici. « En voyant que je ne reviens pas au point de rendez-vous, ils vont venir me chercher. Vas t'en tout de suite avant de te faire coincer! » Sa voix était presque suppliante, mais elle voulait vraiment qu'il s'en aille. C'était le seule moyen pour lui de s'en sortir. Quant à Lula, elle n'avait aucune idée de comment elle allait s'en sortir. Sans marcher, elle n'avait aucune chance. Heureusement qu'elle avait le visage à moitié bandé - même si le bandage était en mauvaise état- pour dissimuler son identité. Peut-être que @Diana Osanos ou @Rei Osanos finirait par venir la chercher, ou alors n'importe quel allié qui aurait pitié d'elle.

Spoiler:

Elle avait été effrayée de se rendre au mariage impérial, depuis le moment où elle avait reçu son carton d'invitation, comme le reste de la belle société d'Askana. Elle avait peur, car c'était bel et bien le sentiment qui l'habitait depuis les premières explosions du festival d'été. Elle avait tout de même joué le jeu de la noble qu'elle était, s'habillant et se coiffant comme l'occasion le demandait. Elle avait eu vite fait de rejoindre le rang qu'occupait les siens, parmi lesquels elle se sent le mieux. Tout se passe à merveille, et elle fait sans honte partie des hyppocrites qui applaudissent ce couple qu'elle ne voit que comme le futur de la tyrannie qui déjà avait déjà commencé à gangrener Askana de l'intérieur. Elle est cependant ravie de pouvoir profiter des biens du palais, faire semblant de ne pas penser au danger permanent, à tout ce qu'il pourrait se passer. Elle reste avec ceux qui portent son nom, bien décidé à ne pas les quitter. Elle jette cependant quelques regards à @Alevtina Valaeris, inquiète depuis qu'elle l'a vue quitter la réception. Et pendant un court instant, elle oublie presque l'angoisse qui l'habitait - jusqu'à ce que le sourire qu'elle arborait, dû à la présence des siens à ses côtés, commence à se faner. Elle n'a qu'à croiser le regard de @Helana Wheatdrop pour savoir qu'elle n'avait pas été la seule à sentir la terre se mouvoir, en un mouvement qui était loin d'être habituel. Elle le sentait dans ses jambes, jusque dans ses bras. Elle n'a pas le temps de réfléchir que déjà, le bruit se faisait assourdissant. Tout comme sa cousine, elle vole, emportée par la déflagration. Sa vue se trouble, tous les sons qui l'entourent sont remplacés par un sifflement insupportable. Le choc la sonne un instant, et elle lutte pour garder les yeux ouverts. Mais elle n'a qu'à penser au reste des Wheatdrop pour trouver la force de regarder autour d'elle. Elle est allongée sur le ventre, sa robe déjà tâchée de poussière et de terre. Quand elle essaie de se redresser en s'appuyant sur ses paumes, sa main gauche ne parvient pas à la soutenir, et une douleur stridente se réveille dans son poignet. Une fois encore, c'est sur le corps d'Helana que son regard se pose. Elle n'était pas beaucoup plus loin qu'elle, et les cris qui les entouraient ne couvriraient pas sa voix - alors elle s'aventure à parler. Helana! Tu m'entends ? Est-ce que tu m'entends ?

Il fallait vraiment qu’il soit stupide. Il multipliait les erreurs sans même les compter, enchaînant véritablement les mauvaises décisions. Il avait commis l’irréparable en se précipitant au secours de Lula, laissant même échapper un cri du cœur dont il ignorait jusqu’à combien d’oreilles il était parvenu. Il allait payer pour son imprudence et il le savait, mais qu’aurait-il bien pu faire d’autre ? Son manque de discrétion était risible quoiqu’excusable par l’urgence de la situation dans laquelle il se trouvait, mais le danger n’en demeurait pas moins mortel. Il n’avait pas pu se résoudre à laisser mourir @Lula Osanos, Lula dont il ignorait encore totalement si elle allait pouvoir vivre. Elle ne parvenait pas à se redresser et s’il n’était pas médecin, Raeghar savait néanmoins saisir l’urgence d’une situation de ce genre. Il fallait agir et vite. Lui voulait hurler. Hurler sa frustration et sa rage. Il voulait s’égosiller sur Lula, embrasser la scène de ses bras, histoire qu’elle grave dans ses pensées ce carnage dont elle s’était rendu coupable, ce carnage qui allait peut-être l’emporter, elle. Elle allait peut-être y rester et cette pensée broyait le cœur de Raeghar. Il aurait fait n’importe quoi pour la sauver. Il avait d’ores et déjà commencé d’ailleurs, sans grands résultats jusque-là. « Non. » Il s’immobilisa pour la dévisager, un air d’incompréhension totale profondément incrusté dans ses traits. Foutu pour foutu, il s’apprêtait à s’agenouiller pour passer un bras derrière son dos et l’autre sous ses genoux, mais elle le stoppa dans son élan en reprenant la parole. « Laisses-moi ici, je vais trouver un moyen de m’en sortir. » Il ne pouvait pas lui enlever qu’elle était forte. Et courageuse. Et foutrement têtue. Il ne l’en aimait que davantage et là était son majeur problème. Comme pour appuyer ses propos, Lula essaya à nouveau de redresser sur ses jambes, sans succès. Si elle essayait de le convaincre de partir, elle se débrouillait vraiment mal. Il ne voulait pas la laisser, même s’il était furax, même si elle allait véritablement les conduire droits dans leurs tombes. L’idée de la laisser ainsi sur ce champ de bataille était tout simplement impensable. Il devait le faire cependant. Il le savait et elle aussi. « Tu dois t’en aller Raeghar, s’il te plait. » Il sentait son regard s’embuer. Ce n’était pas le moment de se laisser submerger par ses émotions et pourtant, il avait toutes les peines du monde à garder sa maigre prise sur le déluge d’émotions qui le ravageait en cet instant. Comment tout avait pu tourner aussi mal, aussi vite ? Il peinait encore à le comprendre. « En voyant que je ne reviens pas au point de rendez-vous, ils vont venir me chercher. Vas t’en tout de suite avant de te faire coincer ! » Elle le suppliait presque, consciente qu’ils risquaient de crever tous les deux. Raeghar resta un moment immobile, pressé de toutes parts. Il avait déjà perdu trop de temps et n’avait pas le luxe de pouvoir en perdre davantage. Le cœur broyé, le regard vitreux, il se baissa vers Lula pour lui murmure à l’oreille des indications. Des coordonnées, une date, un lieu de rendez-vous. « On partira ensemble. » Souffla-t-il, la mort dans l’âme. Son adiutor le pressait de se dépêcher et avec un dernier regard, il finit enfin par se détourner. Brandissant d’un mouvement un peu tremblant l’épée courte qu’il avait soigneusement glissé dans l’étoffe soyeuse de son costume, il fendit la foule en s’efforçant de retrouver une expression impassible. Il eut tôt fait de les repérer. Les membres de la famille Swanson, parmi lesquels sa future femme, @Marlys Swanson. Celle qu’il était sensé protéger. Evitant le regard @Harald Swanson qui aurait pu le couper en deux aussi aisément que l’épée qu’il tenait à la main, Raeghar vint se planter à leurs côtés avec un sentiment de vide si saisissant qu’il était surpris de réussir encore à se tenir debout sur ses jambes.

@Raeghar Osoryd se pointe soudain à leurs côtés, un visage impassible qui ne manque cependant pas d’éviter soigneusement son regard. Cet idiot ne croit quand même pas que Marlys va le laisser la protéger à présent qu’elle a été publiquement insultée ? Sa première envie est de partir à la recherche de @Lula Osanos, sans doute masquée et encapée, et de la blesser suffisamment pour la maintenir à terre. Le destin déciderait d’elle : un garde du palais la trouve, ou un résistant vient la sauver – mais pas les deux. Ce n’est qu’une pulsion. La ligne Swanson est clairement définie par le patriarche et il s’agit de ne pas y déroger : il est essentiel qu’ils soient visibles au plus près de la famille royale, en piliers, en protecteurs. Un Osoryd vient de se parjurer à toutes les oreilles tendues vers lui : c’est le moment pour les Swanson de s’en distinguer radicalement. D’un coup d’œil, il aperçoit Ernest, un peu plus loin, en train de presser la lame d’une dague contre le cou d’un homme au bracelet bleu. Un résistant ? Un mêlé suspect ? Ou peut-être simplement un jeu pervers de la part d’Ernest. Soudain, comme une braise éclatée d’un feu, un mêlé se jette sur eux. Il repousse fermement Marlys et croise le fer. Il entend le cri de sa cousine. Le combat est inégal, le Swanson a plus d’expérience en matière de combat à l’épée que le mêlé, sans doute un rouge – il ne lui laisse pas le temps de mettre en branle son pouvoir et le repousse d’un grand coup de pied dans le sternum. Ses bras obligent les membres du palais dans son dos, qu’ils soient adiutors ou maitres ou simples courtisans, à reculer en direction du bâtiment. Il ne faut pas rester dans la zone des jardins, dont la verdure représente un terrain trop dangereux pour eux. Il se tourne vers @Marlys Swanson, qui a l’idée merveilleusement stratégique (mais sans doute est-ce de sa part un élan naturel) de se préoccuper de @Wanda Oshun. — Reste avec elle, derrière moi, somme-t-il à son oreille, penché sur elle. Il aperçoit soudain l’adiutor @Naos Jagger entrainer l’héritier à sa suite. Un sentiment de contentement s’empare de lui. Jagger est en train de séparer le prince de sa toute-nouvelle-femme. Avec un peu de chance, elle se fera blesser/tuer dans la cohue – un scénario qui dessert les Oshun et ravit le Swanson. D’un large mouvement de l’épée, il prend le lead des gardes alentours pour détourner l’attention des mêlés et laisser à @Naos Jagger un passage étroit mais suffisant pour emmener @Cal Oshun en lieu sûr. @Idriss Swanson saura s’occuper de la mariée, songe-t-il tout en ne perdant pas une seule seconde sa cousine du coin de l’œil. Cet exercice militaire l’emplit d’excitation. La mort a beau leur tourner autour, il a l’occasion rêvée de dominer le jeu et mettre à l’épreuve des centaines d’heure d’entrainement : un plaisir rare.

La descente vers l'autel dans une marche funèbre c'est aujourd'hui-là que l'enfant revête son masque indemne. fêter le mariage d'un jumeau, d'une moitié bafouée, qu'elle en rit entre ses dents serrées. et elle la voit la fiancée, un peu angoissée, un peu tétanisée, mais aucun mot de réconfort ne vient entraver ses lippes, alors qu'elle se contente de fusiller la terre entière d'un regard noir.
la musique résonne sur le pavillon des jardins, le château est en haleine, face à une mascarade si magnifiquement brodée. elle marche isaure, les mains encerclées sur un bouquet, les fleurs qui vivent, mais qui faneront avec le temps; comme chaque noblesse, dans chaque conte.
les voeux sont échangés, les regards désabusés, curieux ou passifs balayent la foule, alors que les mots oui sont chantonnés. deux âmes scellées, non pas par l'amour, mais la politique. ça crie, ça mort dans le silence, ça ment comme ça se tord, mais ça ne plaide jamais que l'hypocrisie et le mensonge.
puis dans un éclat trop lumineux, l'explosion débute, le cortège s'écroule alors que la vie s'en va, alors que les morts tombent dans un terrible fracas. et isaure elle se jette au sol, elle arrive à peine à respirer, que la poussière de la pierre vient s'immiscer dans ses poumons.
c'est les cris qu'elle entend, les attaques qu'elle évite et elle se rend compte la gosse, qu'elle a bien eu de la chance. quelques égratignures, quelques maux aux membres, mais rien qui ne l'empêche de se lever et de chercher. elle voit @weiss rene et elle la rejoint, lançant de ci et là son poison enflammé, embrasant ce qui n'a pas encore été terassé; et elle les voit ces gens-là qui se battent pour une raison qui n'est pas. ils peuvent détruire l'Hydre, mais n'en couperont jamais toutes ses têtes. la résistance, d'autres visages qu'elle n'a jamais connu, tout ce qu'elle comprend, c'est l'incompréhension même. des gens qui crient, qui donnent des ordres, qui pleurent, qui rient, qui crachent des insultes ou des provocations, et certains qui gisent là. dans la mort la plus certaine.
elle voit au loin la petite soeur @svea lankford et dans son ventre se tord la peur; serait-ce le moment où elle devra dire adieu à tout ceux qui ont d'une certaine façon compté?
Mais elle voit le frère sur le dos de l'Autre, et elle voit les Oshun en sécurité, ou du moins ceux qui lui sont dignes d'intérêt. Puis le regard se tourne vers la dragonne, la maman qui cache sur son ventre et ses bras du sang qui coule, du sang qui goutte sur les jolies pavés; et l'étincelle s'allume enfin, quand elle arrive aux côtés de la cadette. elle prend la main de svea, se fichant du chaos, se fichant des monstres, des cadavres et des crieurs. et elle lui dit si habilement, si calmement trois mots qui ont défini ses tendres années à vouloir se venger. Il est temps. Et elle regarde Svea, elle lui fait signe vers l'impératrice qui fuit, qui s'en va et la tire dans cette direction qui va changer leurs destins à tout jamais.

Veda accourait vers elle, mais ça n'était pas pour la protéger, au contraire. Amara se retrouva plaquée au sol par la silhouette de l'humaine, surprise d'un tel élan de violence provenant de la brune. Le choc lui coupa le souffle quelques secondes, alors que la douleur se répandait dans son dos. Ses bras bloqués par les genoux de la lambda, la fille de l'air ne pouvait que l'observer avec ses grands yeux emplis de terreur et d'incompréhension. Elle aurait dû savoir. Elle aurait dû se souvenir de leur dernière rencontre, avant de penser que leur amour serait suffisant pour la sauver. Le poing de la Kimora se heurta au visage d'ange de la scientifique. La douleur était vive, et les larmes se mêlèrent rapidement à la poussière et au sang sur sa peau. Elle essayait de se débattre, Amara, mais elle n'avait plus la force. Son cœur était serré à la vue de la femme qu'elle aimait ainsi, et son corps était tétanisé par la peur. « Vas-y, fais le! Tue moi! » Sa voix était brisée par les sanglots, elle n'osait même pas regarder la brune en face. Elle ne reconnaissait pas cette femme qu'elle aimait pourtant de tout son cœur. Tout espoir lui semblait perdu désormais, sur ce champ de bataille.

Tu t'accroche à cette main, à cette présence, alors que ton regard, lui, ne peut s'empêcher de s'accrocher vers cet autre laissé derrière toi. Tu ne veux pas le laisser au sort lui est laissé. Tu ne veux pas l’abandonner au chaos. tu le veux, auprès de toi. Pourtant, ton époux t'attire à sa suite sans que tu ne lui oppose la moindre résistance. Jusqu'à ce qu'il ne te soit arraché à son tour. Tu sens les doitgs glisser dans ta paume, jusqu'à ce que sa main se sépare de la tienne. Ton bras se soulève, pour le relâché dans les derniers instants et mourir dans le vide. Tu es perdue déboussolée. le chaos règne partout autour de toi. Les corps s’effondrent, les visages cadavériques t’effraient, avec leur regard qui se perd dans l'abîme du néant. La présence des gardes impériaux devraient apaiser cette peur qui se distille dans tes veines, mais elle te heurte, elle te pèse, elle t’oppresse le cœur. Ils sont là pour ta sécurité, mais ils ne font qu'attiser tes pires craintes. Ton palpitant s'emballe, douloureusement, il cogne furieusement contre ta poitrine. Tu as du mal à respirer. Entourée par cette marée humaine qui hurle de détresse, tu ne t'es jamais sentie aussi seule, aussi inutile. Tu paniques, toi, qui devrais être là pour porter le peuple, les rassurer, les aider à traverser cette épreuve affreuse. Tes orbes fouillent les visages inconnus à la recherche de la seule qui peut réellement t'apaiser, cette sœur que la vie t'a apporté. @Sol Osyris doit être là, non loin de toi, mais ta peur t'empêche de déceler ton visage. @Idriss Swanson est loin, trop loin, il n'arrive pas à t'atteindre.  Tu voudrais le sentir auprès de toi. Pour ta sécurité... mais aussi la sienne. Tu te laisses emporter par cette peur irrationnel qu'il te soit arraché. Pourtant, il suit les gardes impériaux avec sa famille. Ton regard glisse ici et là. Tu voudrais que @Cal Oshun soit auprès de toi, mais il est emmené à quelques mètres de toi. Hors d'atteinte. C'est à peine si tu arrives à marcher, les jambes endolorirent par la peur. Tu suis la colonne militaire, tu es se papillon fragile qui se froisse dans une cage faite de chair et d'os, un cage pour te protéger du monde extérieur.

Clysée aurait juré entendre les explosions résonner dans son crâne encore et encore, comme une mélodie refusant de la quitter. Bien rapidement, ce fut un sévère mal de crâne qui vint s'éprendre de la jeune femme, tandis qu'elle n'arrivait pas encore à focaliser ses pupilles sur un seul élément. Au moment même où les explosions s'étaient faites entendre, Clysée n'eut pas besoin d'y réfléchir à deux fois et dans les secondes qui suivirent, sa peur fut remplacée par un élan d'adrénaline et elle se mit à courir comme elle ne l'avait jamais fait auparavant, se détachant de la présence de son bourreau, @Feyre Mormont. Elle avait jeté un dernier coup d'oeil en direction de cette silhouette qui l'avait accompagnée depuis bien longtemps déjà, et bien q'une partie d'elle avait l'impression d'être incapable de se détacher de son emprise, une autre partie d'elle avait enfin l'impression de se sentir libre. Clysée zigzaguait désormais entre les corps qui jonchaient au sol et les survivants, paniqués, à la recherche d'êtres bien aimés ou d'une simple aide quelconque. Ses prunelles scrutaient tout ce qui l'entourait, à la recherche d'un visage familier ou ne serait-ce que d'une simple sortie, utopie qui n'avait jamais quittée son esprit. Soudain, ses pupilles vinrent croiser celles d'un autre, @Ido Aderal était devant elle, sain et sauf. Elle se figea, incapable de faire le moindre mouvement.

L'inhumaine était venue parée comme une reine, au mariage de son précieux @Cal Oshun, s'attendant à être appelée, à tout moment, pour devenir la prochaine impératrice d'Aksana. Mais l'orange n'était pas venue seule. La terrible avait emmené son nouvel animal de compagnie avec elle, la douce qu'elle exhibait à la première occasion. Feyre gardait toujours une emprise invisible sur l'esprit de la belle @Clysée Asanne, bien décidée à conserver son nouveau jouet un peu plus longtemps que les autres. La Mormont ne souhaitait pas s'en séparer de si tôt, elle s'amusait diablement avec la céleste au cerveau aisément malléable. Mais les détonations déconcentrèrent la diabolique qui, de ses doigts invisibles, chercha les coupables. La mêlée avançait à l'aveuglette, maugréant contre ces foutus rebelles qui allaient mettre plein de poussière dans ses boucles soigneusement coiffées. L'insensible dégagea de son chemin les importuns qui s'y trouvaient, jusqu'à se retrouver face à une scène qui lui parut presque irréelle. « Vas-y, fais le! Tue moi! » @Amara Graylin, la première de toutes. Sa moitié. Celle à qui elle était liée pour le restant de ses jours. Et en face d'elle, un visage que Feyre aurait préféré ne jamais connaître. Celle à cause de qui elle avait perdu sa précieuse Rita : @Veda Kimora. « Hé bien, hé bien ... Surprise, les filles ! » Grand sourire carnassier sur les lèvres, elle avait subitement stoppé sa progression. Elle devait certes retrouver @Clysée Asanne, mais comptait bien prendre dans ses filets les deux déesses qui se tenaient devant elle. « Ca fait un moment. Je suis certaine que j'ai dû vous manquer ... » Une marionnette de retrouvée et son billet d'excuse pour Rita. Que le Destin était clément. « Par contre, mon ange, je te déconseille fortement de lever la main sur Amara. A moins que tu ne veuilles me sentir de nouveau dans ton esprit ? »