Ozias observe souvent le monde qui l’entoure, plutôt que de se plonger dans un vieux livre, il préfère observer le ciel mouvant, les étoiles luisantes, le monde et les humains qui l’arpentent désespéré, heureux ou parfois vide. Toutes ses choses incroyables qui renforcent son extériorité au monde, lui devenant une simple âme errant à la recherche de plaisir, toujours plus de plaisir. Une manière du résumé qui comporte nombre faille, mais expliquant le plus important de son égoïsme. Son espionnage du jour porte sur Nevenka, qu’il a découvert par hasard s’entraînant seule. Il rit en la voyant gesticulée, essayée de se démener seule contre la vie alors qu’elle semble encore incapable de se défendre correctement, en tout cas à ses yeux. S’il y a bien une règle de base dans l’entraînement, c’est de ne pas s’entraîner seul trop souvent. Reproduire les mouvements sans un maître, c’est reproduire des mouvements possiblement faux jusqu’à intégrer parfaitement cette erreur à notre combat et donc perdre.
La vision d’un animal inoffensif ne fait que se renforcer lorsque la maîtresse se blesse en gesticulant un peu trop fort dans ses mouvements incontrôlés. Le non contrôle transmis à ses émotions, à son élément, elle semble perdue dans la tempête de ses inquiétudes alors qu’elle observe le tournoiement du vent comme si elle n’avait aucune prise dessus. « Je te croyais doué pour réfléchir. Tu sais que c’est toi qui causes ça ? Alors reprend-toi ! Le vent ne fait que te répondre ! » Inquiet pour sa vie, il hurle au travers du vent violent sans assurance qu’il communique réellement. Ozias s’approche doucement d’elle, repousser par la force d’une bourrasque lui sifflant aux oreilles, il espère y parvenir entier. Il ne va pas falloir brusquer l’oiseau qui s’affole dans sa cage. « Nevenka, calmes-toi ! » Un point d’énervement, à son tour face à l’inutilité de ses capacités, il déteste lorsqu’elle fait ça, lorsqu’elle le rend inutile parce qu’elle va là où lui ne peut aller. « Regarde- moi » Glissant les mots à son oreille sans certitude que le vent ne coupe court à la conversation, il attrape les poings crispés de la gamine. Et dire qu’ils ont le même âge. « Inspire, expire, doucement, d’abord par le nez puis par la bouche. » Persévérant dans son calme, la zen attitude ne lui correspond pas, ses paroles sont rapides, sur le ton de l’ordre, sans la délicatesse qu’on attendrait de n’importe qui craignent pour sa vie. Il continue malgré tout à chuchoter à son oreille, les cris ne feraient qu’accentuer la crainte. « inspire par le nez, puis expire par la bouche. Ça va aller. Regarde le vent se calme » Mensonge certain, il paraît qu’on peut persuader n’importe qui de n’importe quoi pour peu qu’on soit rassurant et que l’autre est le désir d’y croire. Au point où il en est, Ozias peut essayer n’importe quoi pour vu que ça lui évite la mort ou pire, la prison.

Elle se mit à pleurer, simple enfant tombant dans les bras d'une peluche trop longtemps perdue à la laverie. Une fille à peine capable de comprendre ses émotions, une adolescente perdue dans les tourments de ses pensées. « J’ai vu ça » que dire d’autre face au désastre, loin d’être quelqu’un qui rassure, qui prodigue de réel conseil, Ozia n’est là que pour la protégée physiquement. Enchaîner à cet être désespéré, trop de choses arrivent dans son monde que pour qu’elle s’habitue. Elle est normale, même avec toi elle le reste, elle n’est pas capable de s’amuser des changements soudain, des inévitables douleurs de la vie qu’il passe tant de temps à chercher, qu’il amourache, les considérant comme l’essence même de la vie. Sa raison à lui de continuer.
Une seconde, deux, peut-être un peu plus se déplacent lentement vers l’avenir. La laissant pleurer ce temps-là, pour ne pas être monstrueux, pour ne pas l’évincer de sa violence, il l’éloigne finalement de lui. « Tu n’as pas le droit de risquer ça, pas maintenant. » Il veut accompagner son geste d’une frappe, loin d’être délicate, dégradant cette peau immaculée, remettant à sa place la gamine aux grands pouvoirs. Il n’est pas celui qu’elle cherche, il ne peut pas, ne veut pas, mais il ne la frappe pourtant pas. Loin de l’homme idéal, de l’amant, du frère, du père, il n’est qu’un protecteur passif, trop inquiet de voir la douleur mentale qu’elle s’inflige que pour réellement l’ignore.
Paradoxe amusant du sadique protecteur, il s’explique par la passion du sang, de l’amour de cette douleur que provoque une torsion d’un quelconque membre dans un angle peu sain. Adoration contrastant avec sa haine de l’enfermement, la peine qu’il a de voir s’enfermer des gens, chaque jour, un peu plus loin dans les couloirs de leur esprit. « Si tu veux vraiment faire éclater tes pouvoirs, il faut un moyen approprié et surtout un lieu. » Ozias tire son plus beau sourire, prenant cette phase narcissique si chère à sa personne. « Une salle cachée ou une zone inhabitée, encore mieux, tu peux rejoindre les Osanos, eux ne te jugeront pas de t’exprimer. » Des solutions valides pour l’esprit vagabond, sans limite physique, impossible pour le pigeon en cage. Il sait qu’il fait mal, il sait que cela est impossible et si elle le comprend, tant mieux, qu’elle arrête donc de jouer les sottes hors qu’elle se trouve être intelligente. Si possible, la libérée et un idéal pour leurs relations, lui pouvant enfin retourner vaqué à sa déchéance de toute circonstance, loin d’être généreux, il ne peut arpenter l’inconnu à chaque respiration parce qu’elle existe, là s’arrête sa vision.
Grande dame malgré les apparences, il se croit intelligent en la prenant dans ses bras en princesse. Qu’elle se débatte, qu’elle bouge, elle ne le fera pas longtemps, mais hors de question qu’il la laisse ici épuisée psychiquement et physiquement. L’endroit est plein de preuve, plus loin ils sont, mieux c’est, si quelqu’un vient à les voir au milieu du ravage elle, par extension lui, va avoir des soucis plus important que ses quelques égratignures ou ce désir violent de frapper quelqu’un.

On n’apprend pas ça, on le devient et c’est tout. La vérité est cinglante, achevant les faibles d’esprit, si elle peut s’y faire c’est qu’elle marche déjà sur la voie de la force et pourtant, Ozias ne parvient pas à s’extirper ses mots souffreteux, doutant de sa capacité à les entendre. « Que veux-tu apprendre sur la force ? » Elle se rendra vite compte de l’idiotie de sa demande à un moment ou à un autre, il faut lui laisser le temps d’apprendre. « Déjà, commence par ne pas t’excuser ainsi, j’ai l’impression d’avoir un oisillon tombé du nid dans mes bras. » Les mots dits en ricanant à son propre 'humour', le sourire crétin aux lèvres parce qu’il se croit rassurant dans sa comparaison désastreuse remplie de cette faiblesse qu’il perçoit dans son esprit. « Je préfère quand tu promets des choses impossibles. Essayée malgré la contradiction du monde entier, ça c'est la force. » Il vit une lueur à cet instant, que tout n’était pas perdu pour la petite scientifique, qu’elle n’avait pas qu’une tête pleine de livre, cette sotte. Il voyait sa gamine grandir le beau Ozias, cette fille perdue prenant forme dans un monde qui la repousse. Un sentiment d’empathie incompréhensible lui vint, une chose qui le débecte, mais nécessaire entre un maître et son adiutor, semble-t-il. Vivement qu’elle trouve la solution à ce problème-là, pour ça, il est faible et impuissant, devant la suivre dans ce monde où il ne peut marcher. Étrangement, c’est cet archétype parfait de la personne qu'il n’apprécie pas, ses nobles enfermés dans leur connaissance restreinte, c’est seulement ça qui les différencie autant, et c’est seulement ça qui la rend capable de les aider. Hors qu'en face, lui ne peut faire qu’attendre en feintant de pouvoir l’entraîner, d'être d'une quelconque aide dans la maîtrise de ses pouvoirs alors qu'il a lui-même du mal à comprendre l’essence de ses capacités sur l’air. Tant de chose sont possibles avec cet élément, tant de créativité donnant l’avantage en combat, des attaques dont on ne sait pas d’où elles viennent réellement, la suffocation d’un corps impuissant. Ce pouvoir mystique inatteignable est si délicieux qu’il en viendrait presque à le rendre jaloux. « Pour ton contrôle de l’air… Essaie peut-être d’être plus créative, de penser davantage aux formes que tu veux donner à l’air qu’à la force du coup que tu veux porter à cet homme. » Ce n’est là qu’une idée saugrenue venue d’un homme qui s’y connaît peu et pourtant, il le sent bien ce coup-là Ozias.

Appréciateur devant le changement qu’augure cette conversation, Ozias n’est pas peu fier de permettre à Nevenka d’apprendre d’humain à humain. Le livre, fidèle destrier du savoir, porteur des connaissances, ne permet pas d’être aussi précis, de s’adapter à la personne avec qui on parle. Le mieux est toujours de se rendre à la source pour en apprendre davantage, puisqu’on ne peut poser la moindre question aux livres n’ayant déjà trouvé réponse dans la relation d’une lecture.
Il s’éveille l’oisillon. Sa comparaison parue convenir, prouvé que l’enseignement avait trouvé foyer dans son crâne. Lâchant un plus grand sourire, l’importance qu’il porte pour elle, meneur de la danse, elle lui correspond davantage qu’il n’y paraît. « Un endroit pour t’exercer, ça risque d’être compliqué. » L’arène est l’abri de nombreux combats, mais là mené dans cette direction semble irréaliste, on n’a jamais vu un maître se battre là et les tunnels alentour ne sont trop obscure, méconnu du mêlé que pour être utilise. « On pourrait se trouver ça, peut-être en dehors de la capitale ? Sortir discrètement semble inimaginable. » Les maîtres de la terre ont l’avantage pour cela, la discrétion et la dissimulation semblent faites pour ses brutes sans failles. C’est idiot qu’on donne un si grand pouvoir à des gens qui ne veulent même pas s’en servir convenablement. « Un endroit dissimulé par les montagnes, à ciel ouvert loin des chemins. » Une idée fixe, le ciel doit certainement être lié à la maitrise de l’air, bien qu’on retrouve cet élément absolument partout où la vie foisonne. « Mieux, on pourrait prendre l’une des tours du palais. Même y placer un piano t’aidant dans ton contrôle, ou quelque chose de semblable. » Mégalomane est un euphémisme pour lui, capable de s’imaginer construire un temple, ou même un palais à la gloire de l’air s’il le faut, toujours pour aider sa maîtresse à ne plus se mettre en danger. Évidemment. « Qu’en penses-tu, ne serais-ce pas magnifique, un lieu d’entrainement dont tous connaîtrait la présence, sans jamais comprendre à quoi il sert vraiment ? » Le plus grand et pur foutage de gueules, riant au nez et à la barbe du monde. Ils peuvent même prétexter une salle d’entraînement pour lui, devant absolument servir sa maîtresse, il pourrait d’ailleurs y faire installer bon nombre de chose. Son goût pour le luxe et les choses à part expliquerait tout ce cirque pour un simple entrainement, il convaincrait quiconque que l’air frais des hauteurs de la tour lui permette de mettre son corps à plus rude épreuve, chose nécessaire à la défense de sa belle. « Qu’il serait plaisant de rire sous cape de la sorte, avec tant de panache » Brûlant d’une idée dangereuse, il est à craindre dans ses moments là.