La nuit était tombée, dissimulant ta présence au sein du laboratoire. Les autres avaient abandonné leur recherche pour ce soir, pour la perspective de retrouver leur foyer... Mais pas toi. Tu étais hantée par des démons bien trop imposant pour oublier leur présence. Tu avais beau sourire, tu avais beau porté ce masque d'indifférence, tu avais beau vivre comme si rien ne s'était passé, les fantômes te suivais, à chacun des pas que tu faisais, les fantômes te forçaient à continuer. Tu relevais tes lunettes sur ton crane, en usant par la même occasion pour dégager tes mèches blondines en arrière. Tes doigts viennent se glisser contre tes tempes douloureuses pour les masser, diluer cette douleur tapageuse qui étreint ton crâne. Et finalement un soupire, lorsque tu laisses la monture revenir sur ton nez. Tu es penchée sur une ribambelle de dossier, tous ouvert, à des pages différentes. Tu cherches un lien, une similitude quelconque pour te mettre sur la voix. Tu te redresses de temps à autre, pour chercher une information. le dossier en question finit par échouer avec les autres. Un de plus. Tu n'arrives pas à y voir clair. Tu n'arrives pas à trouver des réponses suffisamment convaincantes. Tu enlèves tes lunettes, les déposes contre la pile de papier alors que tu te redresses. Tu es à fleur de peau. Il te semble chaque jour un peu plus difficile de porter ce masque, de faire semblant, de maintenir l'illusion. Mais tu ne peux pas, pas sans attirer l'attention sur toi, pas sans éveiller les soupçons sur ce que tu as fais.A fleur de peau, tes émotion menace te maîtrise de ton élément, devenue trop instable pour ton propre bien.

Des bruits de pas se font entendre. Tu étais persuadée d'être seule, de pouvoir travaillée sans être dérangée par qui que ce soit. Tu en reviens vers ton bureau, réunissant les dossiers précipitamment. Le bruit de la porte, tes iris se soulève pour confronter le nouvel arrivant. Ton cœur loupe un battement avant de reprendre ses palpitations habituelles. Amara. Un sourire vient fendre tes lèvres alors qu'un rire s'échappe et explose dans la pièce. Tu m'as fais peur, je croyais être seule. Un sourire, encore, alors que tu délaisses les documents sur ton bureau, passant une main contre ton front. Je n'arrives à rien aujourd'hui. un soupire, tes doigts se posent contre la pile de papier, nerveuse et pensive. Je dois passer à côté de quelques choses. Un murmure, plus pour toi même que pour la jeune femme qui es entrée quelques secondes auparavant. Elle partage une partie de ton secret, une partie seulement, car elle n'a pas la moindre idée du fardeaux que tu portes. Tu t'éloignes pour t'appuyer contre un plan de travail quelconques. Tes bras viennent se croiser contre ta poitrine alors que ton regard se coule sur l'autre chercheuse. Tu vas bien?

Ton, esprit s’évade, profitant de l'instant de répit que tu lui offres pour s'extraire de ces maudites recherches qui t'accapares. Tu sens le poids de la fatigue sous tes orbes, accentuant les cernes violacées qui bafoue ta peau translucide. Tes pensées s'embrument, se tordent douloureusement contre tes tempes. Tes doigts se soulèvent pour venir les masser alors qu'une grimasse vient déformer tes traits de porcelaine. T'en oublierais presque la présence réconfortante de la maîtresse de l'air. Tu en reviens à elle, laissant un sourire venir fendre tes lèvres rosées. Je n'avances plus depuis quelques jours. j'ai l'impression qu'il me manque quelques choses. Un détail, mais qui changerait tout. Un nouveau soupire, l'air s'exfiltre de tes poumons, extériorisant ta frustration de ne pas avancée plus vite. Tu es hantée, par les fantômes d'un passé sur lequel tu ne peux revenir, des spectres qui attisent le sentiment de culpabilité qui enserre tes entrailles depuis trop longtemps. Une impulsion de tes mains sur le plan de travail contre lequel tu es adossé, tu en reviens à l’étalage de document sur ton bureau. Tu les emplies avec soin, tendant l'un ou l'autre à la talentueuse qui t'appuie dans ces recherches infructueuses. Peut-être qu'un regard neuf me permettra d'avancer un peu. Tes lèvres se pincent et ton cœur se gonfle d'un espoir absurde, comme si elle pouvait t'offrir les clés de la réussite. Tu t'y accroches, à cet espoir, à l'illusion de pouvoir séparer ce lien affreux qui unis les mâitres aux mêlés, qui condamnent des innocents pour des péchés qu'ils n'ont pas connu. Tu ne souhaites rien de plus qu'une égalité des chances. Tu ne veux pas uniquement améliorer la condition des mêlés, tu aspires aussi à restituer les droits des maîtres. L'égalité, le choix, la liberté d'être soit même. Oui, ça va. Et toi? Un sourire pour donner le change, maintenir l'illusion. Un temps, un temps seulement. Tu hausses vaguement le contraire. Au delà d'elle, c'est elle que tu espères convaincre. Tu aspires à oublier la souffrance qui te colle pourtant à la peau, sans te lâcher une seule seconde. La tristesse s'agrippe à ton cœur, refusant de lâcher prise, t'empêchant de respirer comme il le faut. Sans parler de cette foutue culpabilité qui te dévore de l'intérieur, nourrissant tes pires songes qui t'empêche de dormir d'un sommeil réparateur. Tu essayes d'oublier, de déverser ton désespoirs dans toujours plus de drap, dans toujours plus de bras. Ca va, oui. Ca irait encore mieux si Andrei pouvait nous revenir... Mais nous ne pouvons qu'attendre que son âme le libère.

Nous verrons ça plus tard, j'ai mon compte pour aujourd'hui. La fatigue lui ronge le corps et entailles son esprit. Sans compter ses tourments qui viennent s'accumuler, creusant encore davantage les traits de la précieuse blonde. Elle est abîmée et brisée, mais elle se pare d'illusion pour ne jamais rien laisser transparaître de ses blessures intérieurs. Elle ne fait que repousser l'échéance, que repousser le moment où elle devra affronter les conséquences de ses actes... mais chaque jours de nouveaux problèmes viennent s'accumuler au précédent, si bien qu'il est chaque jour un peu plus difficile de refermer le placard de ses idées noirs. L'ombre de son ancien amant plane au dessus de sa caboche, lui rappelant à quel point il est important de trouver un remède, pour que des innocents n'aient plus à être condamnée pour les crimes de leur prétendues moitiés. Elle est cruelle la réalité. Elle est absurde. La princesse des cieux est en perdition, elle se perd dans ses pensées, oublie d'exister, alors elle se vautre dans une débauche, pour donner l'illusion d'être plus vivante que jamais... Lorsqu'elle crève de l’intérieur. La scientifique soupire avant de reporter son regard sur l'enfant précieuse des vents. Elle parle d'Andrei... Et toutes la tristesse du monde revient s'emparer de son cœur. Le prince a été dépossédé de sa propre vie... Une partie d'elle lui susurre qu'elle est fautive, que son frère ne fait que de payer pour les erreurs commises par sa cadette. Elle détourne ses orbes myosotis pour se perdre dans le néant. Mh. Oui. Malheureusement il arrive des choses horribles au belle personne. Les larmes brûlent ses yeux sans qu'elle ne les autorise à pleurer. Elle souffre la belle. Elle croise ses bras sur sa poitrine, pour combler le vide incommensurable qui creuse sa poitrine. Elle sent constamment cette pression compresser son cœur. Elle pourrait s'abandonner, là, devant l'autre blonde, elle sait qu'elle ne serait pas jugée... Mais elle n'ose pas. Elle a appris a faire semblant depuis si longtemps qu'elle en a oublié ce que c'était, de faire confiance, de s'ouvrir au autres. A croire que le monde n'est pas fait pour les belles personnes.